La FSSS-CSN soutient qu’il faut agir pour les jeunes vulnérables

Les révélations des derniers jours concernant le Centre jeunesse de Laval démontrent qu’il est urgent d’investir, mais la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) estime qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé et que le problème est beaucoup plus large.

Depuis plusieurs années, la FSSS-CSN sonne l’alarme. Les compressions budgétaires de plus de 50 millions de dollars au cours des quatre dernières années et l’application du projet de loi 10, qui modifie l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, sont en grande partie responsables des difficultés que traversent les centres jeunesse du Québec. Toute cette conjoncture rend le travail des intervenantes et des intervenants de plus en plus difficile.

« Il est urgent d’agir rapidement. Le Centre jeunesse de Laval n’est pas le seul centre qui manque de ressources pour agir. L’ensemble de nos centres jeunesse nous indique que le problème est criant partout, même si les cas sont moins médiatisés. Alors que les signalements ont augmenté de 16 % à Laval au cours de l’exercice 2014-2015, et de 5 % dans l’ensemble du Québec, il y a eu des coupes de 20 millions de dollars dans le réseau », soutient Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

De plus, depuis le dépôt du projet de loi 10, la FSSS-CSN a toujours cru que la mission sociale des CISSS et des CIUSS serait noyée à la suite des fusions des conseils d’administration et des directions administratives. L’aspect médical devient la seule priorité, au détriment du social. Un an plus tard, nous commençons à voir les conséquences, notamment dans les centres jeunesse et les centres de réadaptation.

Auparavant, dès qu’un problème grave se pointait à l’horizon dans un centre jeunesse, le conseil d’administration prenait normalement des mesures pour faire de la prévention avant que le problème ne tombe sur la place publique. Maintenant, il n’y a plus de conseil d’administration, donc il est très difficile de traiter en amont ces problèmes.

Nos membres ont des solutions. Cependant, il faudrait de l’écoute de la part d’une direction très centralisée sur le volet hospitalier. De plus, il faudrait réinvestir les sommes retirées au cours des dernières années.

 

 

« Ce sont les salariés les premières victimes » rappelle la FIM

Engagée dans un bras de fer qui dure depuis plus d’un an avec Produits forestiers Résolu (PFR), la Forest Stewardship Council (FSC) annonce maintenant son intention d’abandonner tout effort de médiation entrepris en vue d’un règlement au litige qui a mené à la levée des certifications de Résolu.

Prenant acte de cette annonce, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) se désole qu’une fois encore ce sont les travailleuses et les travailleurs qui feront les frais de l’obstination de Résolu. Dans les derniers mois, la FIM-CSN a initié des pourparlers et a multiplié les efforts pour permettre un dénouement positif à la perte des certifications de Résolu. Les communautés autochtones, les organisations syndicales et les groupes environnementaux ont fait preuve d’ouverture et ont accepté de s’inscrire dans ce processus de médiation entrepris par FSC.

La FIM, qui avait souscrit à cette démarche, déplore l’attitude intraitable de la compagnie. « Résolu devrait mettre de l’énergie à retrouver ses certifications plutôt que de mener une guerre inutile contre FSC, car n’oublions pas qu’il y a des centaines de travailleurs et de travailleuses qui en ont assez de payer et de vivre de l’insécurité pour des décisions qui ne sont pas les leurs » lance Alain Lampron, président de la FIM-CSN.

Aux yeux de la fédération, il sera de plus en plus difficile pour Résolu de se déresponsabiliser. « Au début, c’était Greenpeace, ensuite, les attaques ont porté contre FSC et ses valeurs, qui sera la prochaine cible de Résolu ? se demande Alain Lampron. Alors que tout le monde fait des efforts, y compris les salarié-es, il serait grand temps que Résolu accepte de faire son bout de chemin et s’engage à trouver des solutions pour maintenir les emplois chez nous. » La FIM-CSN constate aussi que Résolu est la seule compagnie forestière à adopter ce comportement. Pourquoi ?

La FIM-CSN compte aussi participer aux travaux devant mener à l’unification des quatre normes en vigueur actuellement, afin de développer une norme unique à compter de 2017.

À propos
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier.

La CSN salue un grand militant des causes sociales

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à féliciter Léopold Beaulieu pour le doctorat honorifique qu’il a reçu hier des mains du recteur de l’UQAM, Monsieur Robert Proulx, en reconnaissance « de son engagement indéfectible à l’endroit de l’économie sociale et du développement durable et de l’influence profonde qu’il a exercée en la matière au Québec ».

« Le président-directeur général de Fondaction, Léopold Beaulieu, s’est toujours distingué par son militantisme, son travail acharné et son implication sociale à tous les niveaux où il a œuvré, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. Depuis plus de 40 ans, il fait preuve de détermination et son engagement pour une société plus solidaire et pour l’environnement est sans faille. C’est un grand visionnaire et nous sommes fiers de le compter dans ce grand mouvement qu’est la CSN depuis toutes ces années. »

Après avoir milité à la CSN dans la région de Québec et occupé la présidence du Syndicat des employés de bureau de la SSQ-Vie (CSN), Léopold Beaulieu est devenu le premier directeur général de la Caisse d’économie des travailleurs de Québec en 1971, devenue la Caisse d’économie solidaire. Cette coopérative financière est aujourd’hui la principale institution bancaire au Québec à faire du financement d’entreprises d’économie sociale. Par la suite, pendant plus de vingt ans, jusqu’en 1996, il a été trésorier de la CSN et a participé à la création de MCE Conseils, un groupe d’experts-conseils qui effectuent diverses études de situation en entreprise et qui offre, entre autres, de l’accompagnement pour le démarrage de coopératives de travail ou de production. Il a aussi été à l’origine de Bâtirente qui propose des régimes complémentaires de retraite (fonds de pension) aux syndicats et aux entreprises d’économie sociale. Monsieur Beaulieu est toujours membre des conseils d’administration de ces trois institutions créées à l’initiative de la centrale syndicale québécoise.

Depuis 20 ans, il occupe ses fonctions actuelles de président-directeur général de Fondaction, le fonds de travailleurs de la CSN qu’il a fondé. Il a aussi participé à la création de plusieurs autres institutions, dont Filaction, un fonds destiné principalement à investir en économie sociale, Plandaction, un cabinet-conseil en planification financière et en rentes collectives et enfin, Neuvaction, une firme de consultants en développement organisationnel qui accompagne les entreprises en développement durable. Ces institutions cohabitent maintenant sous un même toit, le Carrefour financier solidaire, le siège social de Fondaction à Montréal.

Depuis près de 15 ans, Léopold Beaulieu est président du CIRIEC-Canada et il a été le premier non-Européen à être élu à la présidence du CIRIEC International dans le cadre de son 29e congrès annuel qui s’est tenu à Vienne, en septembre 2012. Il est aussi membre du conseil d’administration de la Société de développement Angus et de la Corporation de développement Angus. Il siège aussi à titre de vice-président au conseil d’administration et au comité exécutif d’Investissement Québec.

Entente de principe pour le Regroupement de l’aide juridique CSN

Après dix rencontres de négociation, une entente de principe est survenue hier, en fin de journée, entre le comité patronal de négociation de la Commission des services juridiques et le Regroupement de l’aide juridique CSN, qui représente le personnel de soutien de sept syndicats de l’aide juridique dans diverses régions du Québec. Les membres du comité syndical de négociation du Regroupement affilié à la Fédération des employé-es et employés de services publics (FEESP-CSN) considèrent avoir obtenu un règlement satisfaisant pour les travailleuses et les travailleurs.

Les membres des syndicats du Regroupement seront appelés à se prononcer sur cette entente lors des assemblées générales qui se tiendront au cours des prochains jours. À titre de service gouvernemental, l’aide juridique participe à la négociation du secteur public et les syndicats du Regroupement CSN sont membres du Front commun. Les assemblées prochaines seront donc également l’occasion pour les employé-es de se prononcer sur l’entente de principe de table centrale, qui couvre notamment les salaires et le régime de retraite.

À propos
Le Regroupement de l’aide juridique CSN rassemble sept syndicats qui représentent plus de 240 personnes travaillant dans les bureaux de l’aide juridique, notamment à titre de secrétaire juridique, dans sept régions du Québec. Ces syndicats sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) qui regroupe 425 syndicats représentant plus de 56 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic.

Les 3200 responsables en services de garde en milieu familial membres de la CSN se mobilisent pour préserver le réseau éducatif

Réunies à Montréal le 3 février, les déléguées des 3200 responsables en services de garde (RSG) en milieu familial ont adopté un plan de mobilisation qui vise à freiner les nombreux reculs imposés par le gouvernement de Philippe Couillard dans les services de garde éducatifs subventionnés à contribution réduite. Elles invitent d’ailleurs leurs membres à participer activement aux différentes actions et rassemblements prévus dans une dizaine de villes au Québec, le 7 février prochain, dont un vaste rassemblement à Montréal. Moins affectées par les compressions de 120 millions de dollars imposées en 2016-2017, les RSG se disent victimes des modifications apportées l’an dernier par le gouvernement au chapitre de la tarification des services de garde, dont les effets vont grandement se faire sentir lors de la déclaration d’impôts des parents.

Véritable choc tarifaire, pourtant décrié par les libéraux lors des élections d’avril 2014, les hausses varieront selon le revenu familial et pourront atteindre au maximum environ 3300 dollars par enfant par année, soit une augmentation de 273 %. Or, en raison de l’impact des crédits d’impôt gouvernementaux, les RSG constatent que des parents ont dû choisir entre, d’une part, des services de garde éducatifs de qualité dispensés par les RSG dûment accréditées et, d’autre part, les garderies familiales non subventionnées et non régies. « C’est comme si, du jour au lendemain, les services de garde en milieu familial régis et subventionnés, qui ont mis plus de vingt ans à se construire, étaient devenus pour le gouvernement de simples garderies familiales puisqu’il tend à favoriser le recours aux garderies commerciales dont l’offre de services de qualité est loin d’être garantie », affirme Lucie Longchamps, représentante du secteur des RSG à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Un récent recensement des places disponibles en milieu familial subventionné, mené dans 13 villes du Québec par la FSSS-CSN, a démontré que jusqu’ici 863 places étaient toujours vacantes, un phénomène nouveau, alors qu’il existait jusqu’à récemment une liste d’attente pour les parents désirant obtenir des places à contribution réduite. « C’est la première fois qu’autant de places sont devenues vacantes, renchérit Lucie Longchamps. Pour nous, c’est un signe que notre secteur vit un début de crise majeure qui va jusqu’à menacer l’existence même des responsables en service de garde.

Dans plusieurs cas, des RSG aux prises avec une baisse dramatique de leur revenu ont dû fermer leur service et se transformer en garderie familiale commerciale non subventionnée. Pour Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN et responsable du secteur privé, cette situation constitue un véritable signal que rien ne va plus dans les services de garde en milieu familial à contribution réduite : « Quand un gouvernement néolibéral est prêt à sacrifier l’avenir de nos enfants sur l’autel de l’austérité, il ne nous reste plus qu’à nous lever tous ensemble et à faire la bataille nécessaire et incontournable pour préserver notre réseau des services de garde. Et c’est à cette mission que nous allons consacrer nos énergies ».

Déclaration sur l’Accord de partenariat transpacifique (PTP)

« Il est temps d’adopter un nouveau cadre commercial qui améliore réellement la vie des travailleurs. Nous ne pouvons nous permettre un nouvel accord commercial qui privilégie de nouvelles possibilités considérables pour les investisseurs au lieu d’emplois de qualité pour les travailleurs.»

Le, signé aujourd’hui 4 février, encourage un développement non durable, porte atteinte à la justice sociale, diminue le pouvoir du mouvement syndical et des communautés, et renforce le pouvoir des entreprises.

L’intérêt national doit redevenir l’intérêt des citoyens
Le PTP est promu par de grandes entreprises et vise à institutionnaliser le pouvoir économique d’un pour cent de la population en le renforçant au moyen d’instruments juridiques. Cet accord a peu à voir avec le réel commerce et la croissance économique et a pour but de réduire l’espace politique, de réduire la réglementation et la législation et de réformer la gouvernance. Les gouvernements acceptent de s’engager à fond dans les accords de libre-échange et d’investissement principalement parce que, dans la perception des décideurs, l’intérêt national se confond avec l’intérêt de leurs acteurs économiques les plus influents, ayant des répercussions extrêmement négatives sur la démocratie et le développement.

Le PTP a été négocié en secret, hors du regard du public, des parlements et des systèmes de justice habituels. Dans certains cas, des représentants de la société civile, du mouvement syndical et des entreprises ont été invités à contribuer aux débats lors des cycles de négociation donnant une illusion d’inclusion. Il ressort du texte publié du PTP qu’il est clair que, si la société civile, les organisations syndicales et les petites entreprises ont pu faire entendre leur voix, seules les grandes entreprises ont en fait été écoutées. En réalité, les grandes entreprises ont joué un rôle fondamental dans l’élaboration du programme et des objectifs des négociations en exerçant dès le départ des pressions sur leur gouvernement.

Les gouvernements ont poursuivi les négociations du PTP aveuglément, même lorsque toutes les études d’impact commandées révélaient des avantages négligeables. Contrairement à ces évaluations, une étude de l’université Tufts, qui n’a été commandée par aucun gouvernement et qui est fondée sur des hypothèses et une modélisation économique réalistes, révèle que la part des revenus des travailleuses et des travailleurs diminuera avec le PTP. L’étude met également en évidence la perte de 771 000 emplois dans les pays du PTP ainsi que d’autres impacts négatifs sur les petits producteurs, les PME, les travailleuses, les travailleurs et l’environnement. Le PTP entraînerait, en outre, des pertes d’emplois et en termes de PIB dans les pays non signataires du PTP. Les pertes en termes de PIB (3,77 %) et d’emplois (879 000) parmi les pays développés non signataires du PTP s’expliqueraient, en grande partie, par les pertes en Europe, alors que les pertes en termes de PIB (5,24 %) et d’emplois (4,45 millions) dans les pays en développement reflètent les pertes prévues en Chine et en Inde.

Le PTP sape la démocratie
Le PTP établit des mécanismes nationaux d’harmonisation réglementaire et de coopération internationale entre les pays signataires. Selon ces mécanismes, les gouvernements doivent répondre aux entreprises et défendre leur projet de réglementation sur la seule base d’évaluations des coûts-bénéfices et des impacts sur le commerce, ce qui déboucherait sur un processus dépolitisé d’élaboration de la réglementation excluant les valeurs et les objectifs sociaux et environnementaux. L’obligation des États de réglementer afin de protéger et de promouvoir les droits sociaux et l’environnement, dénommée « le droit des États de réglementer pour atteindre les objectifs légitimes » dans le PTP, sera réduite et soumise aux intérêts du marché.

En outre, le PTP renforce et élargit la capacité des entreprises à poursuivre les gouvernements afin de contester la réglementation, voire les décisions des tribunaux nationaux, dans un processus dénommé « règlement des différends entre investisseurs et États ». Bien que certaines améliorations légères aient été proposées pour combler les lacunes juridiques bien documentées des tribunaux, aucune d’entre elles ne remédie à la multitude de lacunes de ce système d’arbitrage qui manque de transparence, d’imputabilité et d’indépendance. La principale préoccupation demeure la création d’un système de justice privé réservé exclusivement aux investisseurs étrangers.

Les entreprises ne devraient pas pouvoir collaborer à la rédaction des lois et des règlements des États souverains. Dans les démocraties, cette responsabilité incombe aux responsables élus et dûment mandatés. Les lois et règlements servant des objectifs publics, ils sont élaborés dans des processus qui sont intrinsèquement politiques. Les entreprises ne devraient pas pouvoir contester les lois et les règlements des États souverains devant des tribunaux autres que ceux des États souverains. Les États souverains pourraient établir une coopération bilatérale dans le cadre du règlement amiable des différends relatifs aux investissements au lieu de convenir d’instruments juridiques qui les privent de souveraineté, permettant aux investisseurs d’exiger des rançons aux États pour avoir adopté des mesures d’intérêt public.

Le PTP prétend garantir les droits sociaux, mais en réalité il les mine
Tandis que les investisseurs étrangers bénéficient du droit de saisir des tribunaux privés spécialement constitués en vertu de l’accord pour s’attaquer au salaire minimum, à la santé publique et à la réglementation environnementale qui augmenteraient leurs coûts, les travailleurs et les travailleuses et les communautés ne disposent que d’instruments juridiques destinés à leur donner simplement une illusion de justice. Les différends relatifs au non-respect des normes en matière de travail et d’environnement doivent en effet être portés par des acteurs étatiques, et non par les parties lésées elles-mêmes, un syndicat ne pouvant poursuivre un État, par exemple. L’expérience d’autres accords commerciaux démontre que ces instruments, lorsqu’ils existent, ne sont pas utilisés parce qu’ils sont considérés comme trop coûteux sur le plan politique. Un seul différend de travail international a été soumis aux instruments commerciaux similaires à ceux établis par le PTP. L’affaire est en cours depuis pratiquement huit ans sans qu’aucune solution ne soit trouvée ou sans que les conditions de travail ne soient améliorées. Ces instruments se sont avérés trop faibles pour faire face à l’ampleur des défis auxquels la main-d’œuvre mondiale et l’environnement sont confrontés.

Le PTP porte atteinte aux services publics et à la santé
Le PTP assure une protection excessive des droits de propriété intellectuelle dans le cas des médicaments et des espèces végétales et animales. Comme il est probable que les prix des médicaments augmentent, les pays qui couvrent le coût des médicaments devront réduire la couverture, augmenter les impôts, ou recourir à des emprunts pour maîtriser la montée en flèche des coûts des médicaments. Cette protection excessive des brevets pourrait entraîner un accroissement de la dette publique créant ainsi les conditions permettant au secteur privé d’exiger davantage de privatisations et des mesures d’austérité plus sévères. Dans le même temps, rien ne garantit qu’une large protection des droits de propriété intellectuelle favorise une plus grande innovation parce que de nombreuses entreprises pharmaceutiques consacrent davantage des ressources financières à la protection jalouse des brevets au détriment de la recherche et développement. L’accès à des médicaments abordables et la capacité des gouvernements à décider des médicaments qu’ils subventionnent est un élément important du système de soins de santé universels. Le PTP menace les soins de santé en tant que droit humain en faisant passer les profits avant les patients et la santé publique.

Le PTP ouvrira les marchés des services publics aux prestataires privés, limitant la capacité des gouvernements à utiliser les contrats qu’ils accordent par appel d’offres pour atteindre les objectifs économiques et sociaux. Les autorités locales et les communautés dans le monde entier réclament une remunicipalisation des services publics à la suite de la première vague de privatisation parce que la qualité des services et leur accès se sont gravement détériorés. Ces décisions devraient reposer entre les mains des citoyens, et non découler des règles contraignantes d’un accord commercial dans lequel les communautés concernées n’ont pas eu de voix.

Le PTP promeut la prospérité économique de quelques-uns et des coûts d’ajustement insoutenables pour le plus grand nombre
Une conséquence directe de l’ouverture des marchés est la création d’économies d’échelle dont bénéficient les grandes entreprises, alors que les plus petits producteurs et fournisseurs ainsi que leurs travailleurs/euses doivent réduire les coûts, intégrer l’économie informelle ou quitter le marché. Dans ce contexte, les grandes entreprises usent de leur pouvoir accru pour augmenter les prix des produits finis que les consommateurs paient et réduire les marges bénéficiaires des petits producteurs et les salaires des travailleurs/euses tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

La tendance à la consolidation et à l’expansion du pouvoir de marché n’est nulle part ailleurs plus clairement démontrée que dans les services financiers. La consolidation des marchés a débouché sur la création d’énormes institutions financières qui sont « trop grandes pour faire faillite ». La déréglementation des marchés financiers et l’ouverture des marchés des services financiers qui est réalisée à travers le PTP ne feront qu’exacerber les causes de la crise financière de 2008 qui sont toujours présentes et qui peuvent nous faire retomber en récession à tout moment.

Le mouvement syndical international s’oppose au PTP parce qu’il fait primer les intérêts des entreprises sur ceux des citoyennes, des citoyens et de la planète.

La CSN craint une accentuation de la privatisation

C’est aujourd’hui que le ministre Barrette doit annoncer le troisième volet de sa réforme du système de santé et de services sociaux. L’intention du ministre, cette fois-ci, consiste à revoir de fond en comble le mode de financement actuel du réseau hospitalier, pour un financement par activité (FPA). La CSN redoute que cette nouvelle réforme soit une pièce de plus dans la volonté libérale de privatiser notre système public de santé et de services sociaux.

Certes, une révision du mode de financement des hôpitaux actuel s’impose, toutefois le ministre ne peut décider unilatéralement d’un nouveau fonctionnement, il doit accepter d’en débattre. D’autant plus que la CSN craint que le FPA cause plus de dommages qu’il n’en règle. « Plusieurs lieux dans le monde ont adopté ce fonctionnement, qu’en est-il de la qualité des services dans ces lieux ? Ce qu’on remarque comme tendance, c’est que ceux qui ont appliqué le financement à l’activité se sont retrouvés à traiter en priorité les cas les plus rentables, désavantageant ainsi des milliers de patientes et patients », remarque Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

La CSN dénonce qu’encore une fois, on s’apprête à lancer une nouvelle réforme sans avoir fait les débats nécessaires et sans avoir évalué de façon exhaustive l’ensemble des options possibles, ainsi que leurs conséquences. Le réseau de la santé et de services sociaux a vécu de multiples bouleversements dans les derniers mois, « l’édifice est encore ébranlé par les nombreuses compressions, par la fusion vers les CISSS, par la légalisation des frais accessoires et par une batterie de mesures de tout acabit. Pourquoi ne pas le laisser respirer le temps de faire ce débat ? » ajoute Jean Lacharité.

La centrale syndicale, particulièrement présente dans le réseau de la santé et des services sociaux, entend rester vigilante et mobilisée face à ces volontés de réforme dictée davantage par des impératifs d’austérité et de privatisation que d’efficacité et de développement des services à la population

 

La CSN appelle à la mobilisation ce dimanche


La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tous ses membres ainsi que l’ensemble de la population à participer à l’un des événements qui se dérouleront à travers le Québec, le dimanche 7 février, pour défendre les services de garde subventionnés et à contribution réduite qui sont mis à mal par le gouvernement du Québec. Ces rassemblements sont organisés par l’ Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE).

« Depuis quelques années, le gouvernement multiplie ses actions pour sabrer dans un réseau qui offre des services de qualité supérieure à tous les enfants du Québec et qui constitue un joyau pour notre collectivité. Non seulement Québec y va d’une coupe supplémentaire de 120 millions de dollars par année qui détériore les services, mais les parents subiront aussi pour la première fois la modulation des tarifs en fonction du revenu lors de la déclaration de revenus qui doit être déposée d’ici la fin avril. C’est une double pénalité pour les jeunes familles québécoises », soutient le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Selon la CSN, il faut à la fois sauvegarder les centres de la petite enfance (CPE), les services de garde en milieu familial régis (RSG) et les services de garde en milieu scolaire puisqu’ils constituent un tout pour le développement des enfants.

Rassemblement national à Montréal
Quand : le dimanche 7 février 2016 à 10 h
Où : parc Émilie-Gamelin (rue Sainte-Catherine, à l’angle de la rue Saint-Hubert)

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, sera sur place et disponible pour des entrevues.

Pour connaître les autres rassemblements à Rouyn-Noranda, à Gatineau, à Sherbrooke, à Saint-Félicien, à Rimouski, sur la Côte-Nord, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, visitez le site Toujours fous de nos enfants.

 

Un recul pour le Canada

Suivant l’accord de principe d’un Partenariat transpacifique (PTP), annoncé le 5 octobre dernier après plus de cinq années de négociations secrètes, voilà maintenant que les ministres des 12 pays du PTP ont convenu de se rencontrer le 4 février prochain, à Auckland en Nouvelle-Zélande, afin de procéder formellement à la signature de l’accord. L’évènement revêt son importance car il marque le coup d’envoi pour que, dans chaque pays, s’enclenche le processus de ratification législative. Une réaction du Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), auquel est membre la CSN.

Or, le gouvernement libéral de Justin Trudeau s’est engagé à la transparence et à réaliser un débat approfondi et ouvert avant que le processus de ratification ne débute, de façon à ce que la population canadienne soit consultée. Depuis son entrée en fonction, la ministre du commerce international, Chrystia Freeland, s’est lancée dans une série de rencontres avec un nombre limité d’intervenants triés sur le volet, tout en invitant les CanadienNEs à soumettre leurs observations et commentaires dans une boîte électronique. Ceci n’est pas sans rappeler la façon de faire des libéraux sous le règne de Jean Chrétien lorsque se négociait la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) il y a 15 ans. Un tel procédé n’a de consultation que le nom.

La ministre Freeland prétend être en mode écoute, elle soutient que son gouvernement n’a pas encore pris une décision concernant l’entente. Mais son intention affirmée de signer le PTP et sa réticence à consulter les grands réseaux sociaux multisectoriels au pays -dont le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), Common Frontiers et le Réseau pour un commerce juste- envoient un tout autre signal. Ceux-ci se désolent par ailleurs du fait que la ministre n’ait pas non plus daigné répondre à l’invitation du Sénat mexicain à participer, ce 28 janvier, à un dialogue international entre parlementaires sur le PTP avec des législateurs des États-Unis, du Pérou et du Chili, réunis à Mexico. Cet évènement s’inscrit dans le cadre d’une rencontre internationale plus large qui rassemble les mouvements sociaux et populaires des pays du PTP dans les Amériques qui sont inquiets des répercussions de cet accord mammouth.

En procédant à la signature d’un accord dont les bienfaits sont plus qu’incertains, le gouvernement canadien s’apprête en fait à accepter des restrictions importantes à la capacité de l’État de réguler pour l’intérêt public dans des domaines qui ne sont pas directement liés au commerce, comme la qualité de la production alimentaire, l’accès aux médicaments, la santé publique, les droits sur internet, l’environnement, les mesures de mitigation du changement climatique et les normes du travail. L’accord ouvre la porte à un nivellement par le bas des salaires et des conditions de travail, à une accélération des délocalisations et de la sous-traitance, contribuant ainsi à l’accroissement des inégalités au Canada et au sein des autres pays du PTP.

Le PTP inclut également le mécanisme controversé et antidémocratique de résolution des différends entre investisseur et État (RDIÉ) qui permet aux multinationales de poursuivre les gouvernements lorsqu’ils adoptent des politiques et réglementations d’intérêt public qui affectent leurs profits escomptés. De telles poursuites ignorent nos institutions juridiques et sont entendues devant un tribunal international de trois arbitres, non imputables et chèrement rémunérés, qui imposent d’énormes amendes aux gouvernements élus sans que l’on puisse faire appel de leurs décisions. Ces dispositions de protection excessive des investisseurs menacent la démocratie et les droits constitutionnels, outrepassent et effritent notre système de justice, et coûteront aux contribuables des dizaines de millions de dollars en compensations versées aux entreprises étrangères qui se prévalent du mécanisme RDIÉ. D’ailleurs, selon le rapport de l’expert des Nations-Unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, Alfred de Zayas, le RDIÉ contrevient à l’obligation des États de donner préséance aux droits humains et devrait être banni de tout accord commercial.

Le PTP est aussi un recul en ce qui concerne la protection de l’environnement. Le chapitre en la matière présente des objectifs peu ambitieux et n’inclut aucune obligation contraignante, à l’instar des accords de libre-échange de mouture plus ancienne. En effet, les libellés environnementaux sont vagues et sans mordant, bien en deçà des mesures solides que les pays doivent adopter pour mettre fin aux pratiques économiques néfastes pour l’environnement et protéger la terre, l’air, l’eau et la faune. Pire encore, l’accord a pour effet de rendre les gouvernements frileux au moment d’adopter de nouvelles politiques visant à contrer le réchauffement climatique.

Les organisations sociales du Canada et du Québec sonnent ici l’alarme devant l’empressement du gouvernement d’aller de l’avant en signant le PTP, malgré les graves inquiétudes de la société civile face aux impacts du PTP. Une récente étude de chercheurs de l’Institut sur le développement mondial et l’environnement de l’Université Tufts révèle que l’accord engendrera au Canada la perte de 58 000 emplois et creusera les inégalités de revenus. De son côté, le plus grand syndicat canadien dans le secteur privé, Unifor, signale que l’entente menace 26 000 emplois dans le secteur automobile de l’assemblage et dans celui des pièces automobiles. Le PTP est un mauvais accord pour le Canada et sacrifie l’intérêt public.

Le PTP, qui doit être ratifié tel quel, sans possibilité d’amendements, aura pour effet de restreindre pendant des décennies les pouvoirs du gouvernement et des éluEs d’agir dans l’intérêt du public. En définitive, la nouvelle génération d’accords de libre-échange et d’investissement comme le PTP visent moins à favoriser les échanges commerciaux qu’à ériger un nouveau système de règles qui accorde toujours plus de « droits » aux entreprises transnationales. Ils transforment profondément les rapports de force dans nos sociétés en opérant un glissement du pouvoir souverain des États et des institutions juridiques vers les puissants de ce monde.

Les journalistes de La Presse demandent à la direction de vérifier si la confusion subsiste

Avec la publication hier d’un blâme du Conseil de presse du Québec (CPQ), La Pressen’a d’autre choix que de vérifier si la confusion subsiste chez ses lecteurs au sujet des textes promotionnels publiés dans son application tablette La Presse+. Et ce, même si l’identification des sections promotionnelles a été améliorée récemment. C’est l’avis du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (FNC-CSN), qui représente les 260 employé-es syndiqués de la rédaction du quotidien montréalais. Le STIP croit que le Conseil de presse du Québec a eu raison de blâmer La Pressepour « omission de distinguer information et publicité », dans une décision du 2 octobre rendue publique cette semaine. Cependant, il faut souligner que la présentation des textes publicitaires dans les sections appelées « Xtra » a été changée depuis le dépôt des plaintes au CPQ. La convention collective des journalistes prévoit que La Pressedoit « déployer les moyens requis pour éviter toute confusion entre la matière rédactionnelle et la matière publicitaire publiée ». À la suite du dépôt de nombreux griefs en 2014, une entente est intervenue en juin 2015 entre le STIP et La Presse pour améliorer l’identification des textes promotionnels et réduire la confusion. L’entente stipule que chaque section et chaque écran promotionnel doit contenir un bouton interactif qui fait surgir une fenêtre contenant le texte suivant : « Xtra est une section qui regroupe des contenus promotionnels produits par ou pour les annonceurs suivants : ». Les annonceurs sont alors identifiés. Cette mesure, ainsi que d’autres déjà en place, comme l’absence de signature sur les textes promotionnels, sont consignées dans une lettre d’entente qui lie le STIP et La Presse. Cette entente a été entérinée par le médiateur René Beaupré. Ces mesures s’appliquent aussi sur le site LaPresse.ca, avec des adaptations. Depuis sa mise en application l’été dernier, le STIP constate que cette lettre d’entente a été respectée par La Presse. Il reste une inconnue, toutefois, estime Charles Côté, président du STIP : « Tout au long du processus, nous avons signalé à La Pressequ’il serait bon de vérifier auprès des lecteurs si la confusion persiste. La Pressedispose de moyens perfectionnés pour vérifier l’interaction des lecteurs avec son application sur tablette La Presse+. La moindre des choses serait de mettre ces moyens en œuvre afin de s’assurer que les lecteurs comprennent bien la différence entre le travail des journalistes et celui des publicitaires. » D’ailleurs, le STIP, avec l’appui de la Fédération nationale des communications-CSN, avait fait réaliser au cours de l’été 2014 sa propre étude sur le sujet en appui à ses griefs. Cette étude, appuyée sur des groupes de discussion et un sondage en ligne, avait fait ressortir les mêmes lacunes constatées par le CPQ dans sa décision du 2 octobre dernier. Il est temps maintenant pour La Pressede reprendre cette démarche, et le STIP lui offre sa collaboration. Fondé en 1977, le STIP représente 260 salarié-es de La Presse, notamment les journalistes, photographes et graphistes de la rédaction. Il est affilié à la Fédération nationale des communications (FNC) et à la Centrale des syndicats nationaux (CSN). Décision du Conseil de presse du Québec : http://conseildepresse.qc.ca/actualites/nouvelles/lapresse-blamee-pour-lambiguite-de-sa-section-xtra/

La ministre du Travail passe de la parole aux actes

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail, MaryAnn Mihychuk qui est passée de la parole aux actes en déposant aujourd’hui à la Chambre des communes des mesures législatives pour abroger deux projets de loi antisyndicaux mis de l’avant par le Parti conservateur de Stephen Harper.

« En novembre dernier, j’ai pu discuter au téléphone avec la ministre qui s’était alors engagée verbalement à retirer les lois C-377 et C-525 qui étaient totalement antidémocratiques. Nous sommes heureux de constater que madame Mihychuk est une femme de parole », a lancé le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie.

Dans un communiqué émis par le gouvernement fédéral, la ministre écrit : « Notre gouvernement reconnaît que les syndicats jouent un rôle important dans la protection des droits des travailleurs canadiens et qu’ils contribuent grandement à la croissance et à la prospérité de la classe moyenne. C’est pourquoi nous sommes fiers d’abroger les projets de loi C-377 et C-525, comme nous nous étions engagés à le faire, de sorte que les relations de travail au Canada soient de nouveau justes et équilibrées. »

Adoptée à l’automne 2015, la loi C-377 obligeait les syndicats à rendre publiques toutes leurs dépenses de plus de 5000 $ et la ventilation détaillée de toutes celles qui correspondraient à des activités non reliées à la négociation des conditions de travail avec les employeurs. Les conservateurs souhaitaient ainsi que les syndicats distinguent les sommes dépensées pour la négociation collective et celles en appui aux luttes sociales. Seuls les syndicats se voyaient contraints à une telle exigence parmi les 90 000 organisations à but non lucratif au Canada.

La loi C-525, quant à elle, visait à forcer la tenue d’un vote à scrutin secret pour obtenir une nouvelle accréditation syndicale sous juridiction du Code canadien du travail. Cette loi rendait plus difficile pour les travailleuses et les travailleurs l’accès au droit d’association.

« À elles seules, ces deux lois faisaient passer le monde syndical dans une ère d’obscurantisme jamais vu au cours des 40 dernières années. Le gouvernement libéral a honoré sa promesse, il ne reste plus qu’à souhaiter que le Sénat ne mette pas des bâtons dans les roues du gouvernement. Après tout, il en va de la préservation d’un principe démocratique fondamental », conclut M. Lortie.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une occasion de réinvestir dans les réseaux publics, dit la CSN

Réagissant au remaniement ministériel par le premier ministre Philippe Couillard ce matin, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’inquiète de voir le nouveau Conseil des ministres poursuivre avec les mesures d’austérité et la gestion de la décroissance de l’État du Québec. Visionnez la vidéo de la réaction de la CSN.

« Malgré l’arrivée de nouvelles figures au Conseil des ministres, le premier ministre Couillard ne semble pas avoir l’intention de changer d’orientation quant à la poursuite du démantèlement de l’État québécois, a soutenu le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les nominations de Martin Coiteux aux Affaires municipales, et de Pierre Moreau à l’Éducation sont autant de signaux en ce sens. Nous invitons le premier ministre Couillard, s’il veut réellement faire preuve d’innovation et répondre adéquatement aux besoins de la population et des régions, comme il l’a déclaré dans son allocution, à saisir l’occasion que lui offre le remaniement ministériel pour agir en conséquence en réinvestissant dans les réseaux publics et en se donnant une véritable stratégie de création d’emplois. La pierre angulaire de son action est certainement le prochain budget québécois et nous souhaitons qu’il en profite pour agir en ce sens. »

Pour la CSN, le remaniement ministériel ne doit pas se résumer à un simple jeu de chaises musicales. Les ministres doivent prendre acte de la mobilisation populaire et syndicale contre les politiques d’austérité qui se poursuit depuis le mois de septembre 2014. « Le gouvernement doit aussi se montrer à l’écoute de la population qui n’appuie pas sa stratégie de démantèlement, comme le confirment les sondages, a poursuivi Jacques Létourneau. »

En ce sens, la CSN demande aux nouveaux ministres de profiter de leur nomination pour poser des gestes concrets en faveur des plus démunis, des familles et des services publics, et de retirer des projets législatifs actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale, soit les projets de loi 70 sur l’aide sociale et la formation professionnelle, et le projet de loi 86 sur la gouvernance des commissions scolaires. Par ailleurs, le gouvernement devrait refaire ses devoir pour bonifier le projet de loi 87 sur les lanceurs d’alerte, qui ne va pas assez loin.

Le gouvernement doit aussi profiter de l’occasion pour soutenir concrètement le réseau des services garde subventionnés en fonction du rôle qu’ils jouent auprès des familles, plus particulièrement des femmes, et des enfants, en revoyant l’ensemble des mesures restrictives et les compressions qui l’ont frappé depuis l’élection des libéraux à Québec.

La CSN invite aussi le nouveau ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, à ne pas revoir les règles qui permettent actuellement le libre exercice de la négociation dans ce secteur, comme le prévoit le Pacte fiscal intervenu l’année dernière.

« Les services de santé, de services sociaux, d’éducation, ainsi que les programmes sociaux et ceux qui participent au développement régional ont été mis à mal au cours de la première moitié du mandat des libéraux, a poursuivi le président de la CSN. Le premier ministre doit maintenant profiter du changement de garde au Conseil des ministres pour changer de cap et redonner la capacité à l’État québécois de jouer le rôle qui lui revient et qui est le sien depuis la Révolution tranquille. »

La CSN continuera de faire entendre ce message en mobilisant ses membres en ce sens, notamment le 7 février, lors du rassemblement en faveur des services de garde, le 8 mars, lors de la Journée internationale des femmes, et en vue du prochain budget québécois.

Nouveaux reculs du modèle québécois

Le projet de loi 70 visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi, n’a que son titre d’intéressant. Quand on s’attarde aux détails du projet de loi, on se rend compte qu’il représente un important recul du filet social québécois et du modèle québécois de partenariat avec les acteurs sociaux.

C’est la conclusion à laquelle en arrivent la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) dans un mémoire conjoint qui est déposé aujourd’hui (27 janvier à 16h15) à la Commission de l’économie et du travail. Les centrales syndicales souhaitent ardemment que les 16 recommandations qu’elles proposent soient prises en considération par le gouvernement.

Déposé le 10 novembre 2015 par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), Sam Hamad, le projet de loi 70 s’attaque aux personnes les plus démunies de notre société avec des mesures coercitives en plus de reléguer ses partenaires habituels, dont la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) à un rôle de consultation.

Le projet de loi sur l’adéquation entre la formation et l’emploi prévoit aussi l’abolition d’Emploi-Québec, un organisme pourtant indispensable chargé de mettre en application les mesures et les programmes en matière de main-d’œuvre et auquel la Commission des partenaires est directement associée.

« Pourquoi réserver un rôle secondaire aux partenaires et grands acteurs du marché du travail? Questionne François Vaudreuil, président de la CSD. Avons-nous réellement besoin de rappeler au gouvernement que c’est grâce à la CPMT si le rapatriement au Québec des responsabilités consacrées à la formation professionnelle de la main-d’œProjetLoi-70uvre a été un succès. Nous avons toujours travaillé dans l’intérêt des Québécoises et des Québécois. Le retrait de nos responsabilités et l’abolition prévue d’Emploi Québec sont tout simplement inacceptables ».

Les centrales syndicales réitèrent qu’une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi doit invariablement passer par la participation active des partenaires du marché du travail et du milieu de l’éducation.

Contrairement à certaines idées reçues, il existe déjà une grande collaboration entre le ministère de l’Éducation et les partenaires du marché du travail, représentés notamment, au sein de la Commission et des comités sectoriels de main-d’œuvre, ainsi qu’avec Emploi-Québec Les processus d’élaboration, d’évaluation et de révision des programmes de formation professionnelle et technique en sont de bons exemples.

« Aussi, est-il besoin de rappeler que l’adéquation formation-emploi, objectif auquel nous adhérons, ne peut se faire au détriment de la diversité de l’offre de formation sur l’ensemble du territoire et doit répondre aux besoins des individus et non seulement des entreprises. Nous croyons important de rappeler que l’adéquation formation-emploi doit aussi faire l’objet d’une attention particulière de tous les acteurs concernés par la formation continue dont la poursuite des travaux liés à la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de la formation continue est essentielle », rappelle Louise Chabot présidente de la CSQ.

Déresponsabilisation des entreprises

Le projet de loi s’inscrit dans la foulée des annonces qui ont été faites en mars dernier dans le discours sur le budget qui a réduit par ailleurs le nombre d’entreprises ayant l’obligation d’investir dans la formation. Cette décision a eu pour effet qu’aujourd’hui, à peine 8000 entreprises sur plus de 230 000 ont des obligations quant à la formation de leur personnel. Le projet de Loi étend l’application de la Loi sur la formation à la main-d’œuvre future, mais se désengage de ses responsabilités envers les personnes en emploi.

« C’est à une véritable déresponsabilisation de l’entreprise en matière de formation de la main-d’œuvre que nous assistons. Il va sans dire que nous sommes inquiets du contenu du projet de loi 70. S’il est adopté dans sa forme actuelle, les intérêts des entreprises auront préséance sur les besoins des personnes démunies, ce qui est inadmissible et irresponsable selon nous », clame Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.

Un autre élément déplorable du projet de loi est le remplacement du Programme alternative jeunesse par le Programme objectif emploi. Ce nouveau programme se veut davantage coercitif et punitif envers les nouveaux demandeurs d’aide sociale. Ce projet de loi ne tient nullement compte des obstacles liés à la pauvreté et à l’exclusion sociale. Ce n’est sûrement pas en forçant le déracinement des gens de leur communauté sous la menace de réduire le montant des prestations déjà insuffisantes qu’on va favoriser une intégration en emploi durable.

« D’emblée, nous tenons à souligner que ces nouvelles mesures affecteront les personnes parmi les plus démunies de la société. Il va sans dire que nous n’adhérons pas à ce type de stratégie et nous dénonçons les modifications projetées. C’est pourquoi. Pour nous, le retrait de la partie II du projet de loi no 70 – celle qui modifie la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles s’impose », affirme le président de la FTQ Daniel Boyer.

Le Québec rate sa cible

L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) publie aujourd’hui un important rapport de recherche faisant le point sur les pratiques du gouvernement du Québec en matière de francisation et d’intégration des immigrants depuis 1991. La CSN, aux côtés d’autres organisations, a soutenu la réalisation de ce rapport. « Le gouvernement du Québec n’agit pas avec la cohérence et la rigueur requise pour la francisation et l’intégration des immigrants. Cette négligence a pour résultat de réduire la place du français dans la vie québécoise et de compromettre l’intégration des nouveaux arrivants à la société et à la culture québécoise. Nous faisons treize propositions de nature à corriger la situation », a déclaré Jean Ferretti, chargé de projet à l’IRÉC et auteur du rapport.

« Les Québécois s’attendent à ce que l’accueil et l’intégration des immigrants contribuent à enrichir la société québécoise, a-t-il poursuivi. L’inefficacité et les contradictions de nos politiques ne servent personne. Elles nuisent à la réussite du projet d’immigration des nouveaux arrivants et elles minent la cohérence institutionnelle requise pour que nos objectifs linguistiques soient atteints ».

Impact sur l’équilibre linguistique

Plus de 200 000 immigrants, soit 20 % de l’ensemble de la population immigrée du Québec, ne parlaient toujours pas le français en 2011. Ils étaient 159 575 à parler uniquement anglais et 43 255 à ne parler ni français ni anglais. Parmi eux, plus de 111 000 sont arrivés après 1991 dont près de 43 000 entre 2006 et 2011. « De tels chiffres laissent voir que, contrairement à son objectif de consolider le caractère français du Québec, la politique d’immigration menée depuis au moins 25 ans et la défaillance des programmes de francisation contribuent largement à l’anglicisation de Montréal », a constaté le chercheur.

« Il est donc inexact de prétendre que la population immigrée anglicisée serait celle des contingents anciens. Les arrivées récentes contribuent de manière importante au recul du français. Le Gouvernement du Québec a réduit la politique d’immigration à une question de volume en négligeant son impact sur l’équilibre linguistique », a précisé Jean Ferretti.

Le rapport établit que les personnes nées à l’étranger représentaient en 2006 14,2 % de la population de langue maternelle anglaise du Québec et 30,6 % de la population dont l’anglais est la Première langue officielle parlée (PLOP).

L’étude souligne que la concentration à plus de 70 % des immigrants sur l’île de Montréal et la baisse du poids démographique des francophones créent un effet de milieu qui rend plus difficile l’apprentissage du français par les immigrants et qui contribue à élargir le fossé entre un Montréal de moins en moins francophone et le reste du Québec.

Dans ce contexte, le rapport relève que plus de 40 % des immigrants déclarant ne pas connaître le français en arrivant au Québec ne s’inscrivent pas aux formations de francisation. Cette proportion est stable depuis 1991 et monte à plus de 50 % pour certaines communautés. Le rapport révèle aussi le déclin marqué de la fréquentation des cours à temps complet ces dernières années, qui passe de 13 230 inscrits en 2010-2011 à 10 759 en 2014-2015 constitue un phénomène inquiétant. « Depuis 2011-2012, alors que le nombre d’immigrants ne connaissant pas le français est en augmentation, le financement des programmes de francisation diminue dans l’ensemble des ministères concernés par la francisation (MIDI, MELS et MESS) », a fait remarquer le chercheur de l’IRÉC. C’est d’autant moins justifiable que parallèlement, sur la période 2010-2012 à 2014-2015, le ministère de l’Immigration a retourné environ 70 M$ de crédits autorisés au fond consolidé.

Une plus grande transparence

L’absence de moyens adéquats de contrôle de la qualité des apprentissages ne permet pas de mesurer le succès des mesures déployées. Plusieurs intervenants affirment que la formation est insuffisante. Le rapport demande une plus grande transparence dans la reddition de compte et estime que le ministère de l’Immigration devrait assumer un leadership plus ferme dans la concertation des divers ministères et intervenants communautaires. « Les moyens sont dispersés, les objectifs sont peu précisés et les moyens de mesure des résultats sont trop souvent défaillants, quand ils existent. » a relevé Jean Ferretti.

Ce rapport de recherche a été rendu possible en partie grâce au soutien de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), du Mouvement national des Québécoises et Québécois, de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et du Mouvement Québec français.

Les grands syndicats québécois au front pour exiger le retrait du Programme objectif emploi

À quelques jours du début des consultations publiques sur le projet de loi 70, Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi, les centrales et les grands syndicats québécois ont la ferme intention de se faire entendre et se joignent à la Coalition Objectif Dignité pour exiger que le ministre Hamad retire le Programme objectif emploi du menu législatif.

Les porte-parole syndicaux étaient ce matin en conférence de presse aux côtés de ceux de la Coalition, forte d’une vingtaine d’associations et de regroupements nationaux de groupes sociaux.

Ils critiquent sévèrement le cœur du projet de loi 70, soit le Programme objectif emploi, qui obligerait les personnes qui font une première demande d’aide sociale à participer à un plan d’intégration à l’emploi. Celles-ci pourraient voir leur prestation amputée de moitié, aux dires du ministre Hamad, si elles refusaient de participer au Programme.

Selon les porte-parole syndicaux et sociaux, le Programme objectif emploi est odieusement empli de préjugés envers les personnes assistées sociales et représente un grave recul pour l’accès à l’aide de dernier recours.

« L’approche punitive du ministre Hamad ne fonctionnera pas. En 2005, sa prédecesseure l’a compris et a reculé. Les expériences du même genre, testées çà et là dans les pays occidentaux, n’arrivent jamais à remplir leurs promesses. Au final, il n’y aura de toute façon pas assez d’emplois disponibles pour tous les sans-emploi qui peuvent et veulent travailler. Soutenir le contraire est irrationnel », de s’indigner Serge Petitclerc, porte-parole de la Coalition.

Pour Véronique de Sève de la CSN : « Les mesures d’aide à l’emploi coercitives ne sont pas une solution et elles affecteront en particulier les femmes. En s’échinant 40 heures par semaine au salaire minimum, on n’obtient pas un salaire décent. Surtout que les femmes sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel, ce qui accentue encore leur précarité économique. La hausse de fréquentation des banques alimentaires par des personnes détenant pourtant un emploi témoigne de l’émergence des “travailleurs pauvres”. Et, faut-il le rappeler… ce sont surtout des “travailleuses”. »

Selon Louise Miller de la FTQ, « il est particulièrement odieux que l’on s’attaque de nouveau aux plus pauvres de la société. Ce gouvernement a retiré l’obligation faite aux petites et moyennes entreprises de former leur main-d’œuvre considérant que c’était un irritant pour les entreprises et qu’il valait mieux privilégier les mesures incitatives, mais choisit de faire l’inverse pour les assistés sociaux! Deux poids, deux mesures, comme c’est malheureusement le cas pour la plupart des politiques de ce gouvernement. »

Quant à Régine Laurent de la FIQ, la pauvreté est un vrai fléau auquel il faut s’attaquer en amont, tout au contraire de l’approche punitive du projet de loi 70. « Il existe un lien étroit entre la santé et la pauvreté. Il est vrai que la pauvreté peut résulter de conditions défavorables, comme un mauvais état de santé, mais elle engendre également un cercle vicieux puisqu’elle restreint l’accès à de nombreuses ressources. Avec ces nouvelles coupes à l’aide sociale, le gouvernement va juste empirer la situation et punir celles et ceux qui n’en ont déjà pas assez pour survivre. »

Carolle Dubé de l’APTS renchérit : « Ce projet de loi ne repose pas sur une volonté réelle de sortir les gens de la pauvreté. À l’APTS, nos membres sont bien placés pour constater les ravages de la pauvreté sur la santé de la population. Les travailleuses sociales, les psychologues et les physiothérapeutes, entre autres, qui œuvrent auprès des personnes en difficulté financière savent que la situation se dégrade. Au Québec, les personnes pauvres ont une espérance de vie en bonne santé plus courte de huit ans par rapport à celle des personnes issues de milieux favorisés. En effet, les personnes pauvres ont deux fois plus de risque d’être atteintes d’une maladie grave ou de mourir prématurément que les personnes plus favorisées. Plus un individu vit longtemps dans la pauvreté, plus les dommages à sa santé risquent d’être importants. S’attaquer aux injustices sociales, c’est lutter pour améliorer la santé des Québécois. Il faut dire non à l’appauvrissement. Non au projet de loi 70 », indique la présidente de l’APTS, Carolle Dubé.

Pour la vice-présidente du SFPQ, Denise Boileau, de nombreux aspects du projet de loi 70, notamment en ce qui concerne les modalités d’application des sanctions vis-à-vis les personnes participantes au Programme objectif emploi, ne seront précisés que par règlementation, ce qui pose problème car ce sont les agents d’aide dans les CLE qui porteront l’odieux de « défricher » les modalités d’application du projet de loi. « En ce moment, cette perspective est inquiétante surtout au vu des déclarations du ministre Hamad dans les médias au moment du dépôt du projet de loi. Cela me laisse donc craindre que tout le fardeau des pressions politiques, qui ne manqueront pas de survenir avec un tel flou, reposera sur les épaules des agents des CLE. Le gouvernement met tout en place pour que ces agents se fassent pointer du doigt pour leur arbitraire alors que c’est le manque de directives initiales connues qui sera responsable. »

Le vice-président de la CSD ajoute : « On a appris cette semaine, grâce à l’Institut canadien d’information sur la santé, que les médecins ont obtenu une hausse substantielle de leur rémunération grâce à un faux prétexte, un exode de médecins vers les autres provinces. Avec pour résultat qu’avec une richesse moindre que les autres provinces, le Québec paie maintenant mieux ses médecins que ses voisines. Un détournement de l’argent de nos impôts vers les plus riches de notre société. Nous disons simplement qu’il vaut mieux utiliser l’argent de nos impôts pour mieux soutenir les plus démunis, réduire les écarts de richesse et tout le monde en bénéficiera ».

Mario Beauchemin de la CSQ affirme quant à lui : « Voici un autre projet de loi, improvisé et sans fondement scientifique, qui favorise encore une fois l’accroissement des inégalités sociales. Il semble n’y avoir personne au Conseil des ministres pour se rappeler qu’il s’agit là d’une politique d’insertion en emploi dépassée et d’une autre époque. Personne ne semble faire de lien entre pauvreté et désinvestissement en éducation, en petite enfance et en enseignement supérieur? Ce gouvernement préfère faire la lutte aux pauvres plutôt qu’à la pauvreté. Que faut-il pour le convaincre de l’importance de lutter contre la pauvreté? »

« Avec Objectif emploi, le gouvernement espère économiser 50 millions de dollars sur le dos des personnes qui ne seront pas en mesure de se conformer au plan d’intervention que le Ministère leur imposera. C’est de toute évidence en comptant sur les personnes qui ne recevront plus de soutien et qui seront laissées à elles-mêmes, sans revenu ou avec un revenu inférieur aux 623 $ de prestation, que le Ministère a fait ses calculs », conclut Yann Tremblay-Marcotte, porte-parole de la Coalition, qui se questionne sur les véritables intentions du ministre Hamad.

Pour toutes celles et ceux qui étaient présentes ce matin, il est inconcevable que le gouvernement pousse sa logique d’austérité au point où il envisage à nouveau d’appauvrir les plus pauvres de notre société.

« Nous demandons au ministre Hamad de retirer le Programme objectif emploi et de plutôt profiter de l’élaboration du prochain Plan d’action gouvernemental en matière de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale pour mettre en place une véritable réforme de l’aide sociale au Québec », de conclure les porte-parole de la Coalition Objectif Dignité, qui invitent la population à une grande manifestation le 27 janvier prochain à 11 h 30, date du début des consultations publiques sur le projet de loi 70 ( https://www.facebook.com/events/930074143706535/).

Les travailleuses de la Villa Saint-Alexis votent en faveur de l’entente de principe

Après neuf semaines d’une grève ayant débuté le 14 novembre dernier, les 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis se réjouissent de la conclusion de l’entente de principe intervenue le 15 janvier dernier et entérinée à 76 % en assemblée hier soir. « Les employées de la Villa ont tenu leur bout et sont parvenues à une amélioration significative de leurs conditions de travail en obtenant une réponse positive à l’intégralité des demandes communes de la négociation coordonnée », souligne avec bonheur la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Nadine Lambert.

Des gains concrets
« Le salaire de ces travailleuses sera ainsi augmenté de 1,50 $ sur trois ans et la date d’échéance de la convention collective, au 31 mars 2018, contribuera à améliorer le rapport de force de l’ensemble des syndiqué-es de la FSSS-CSN du Québec qui participeront à la prochaine négociation coordonnée », souligne avec beaucoup d’enthousiasme Gilles Gagné, le représentant du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN. Notons que l’entente reconduit aussi la formation systématique des employées et le comité de relations de travail, deux dispositions qui faisaient également l’objet des demandes communes de la négociation coordonnée.

D’autres gains ont aussi été obtenus et concernent notamment l’amélioration des droits syndicaux, l’ajout de plusieurs postes, l’octroi et le paiement des jours fériés, le réaménagement de la liste de rappel, l’introduction d’une nomenclature prévoyant les titres d’emploi, les libellés et le nombre d’heures de travail prévu, l’attribution des vacances dans le respect de l’ancienneté et l’assurance d’avoir une fin de semaine libre sur deux.

Un modèle
« La lutte de ces femmes a été exemplaire, soutient le président du Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Engelbert Cottenoir. Je tiens à leur lever mon chapeau pour leur détermination et la ténacité dont elles ont fait preuve. Leur volonté sans faille et la solidarité de tous les employé-es des centres d’hébergement privés qui les ont soutenues ont porté leurs fruits. »

« L’année 2015 s’est bien terminée avec le règlement à la résidence du Carré Nérée, et cette victoire à Saint-Alexis en début d’année 2016 augure très bien pour la suite, a affirmé le vice-président de la FSSS-CSN dans la région, Gaston Langevin. Les travailleuses de cette résidence vont continuer à donner les services aux résidents avec tout le professionnalisme qu’on leur connaît et elles seront de la partie lors de la prochaine ronde de négociation coordonnée en 2018 », conclut-il.

 

Le départ d’un politicien gentleman

La Confédération des syndicats nationaux tient à rendre hommage à Jean-Paul L’Allier, décédé la nuit dernière à L’Hôtel-Dieu de Québec, d’une brève maladie à l’âge de 77 ans.

« S’il n’y avait qu’une seule qualité que nous devions souligner chez Jean-Paul L’Allier, ce serait assurément sa grande classe qui faisait de lui un authentique gentleman. Mais nous passerions alors sous silence le fait qu’il était un homme généreux, féru de culture, ardent défenseur de la langue française et visionnaire du développement urbain et territorial à l’échelle humaine.

Monsieur L’Allier estimait la CSN parce qu’il partageait les valeurs de respect que nous défendons chaque jour et notre ouverture sur le monde », de déclarer Jacques Létourneau, président de la CSN. Avocat de formation, Jean-Paul L’Allier fut maire de Québec de 1989 à 2005. De 1970 à 1976, il fut également élu au sein du Parti libéral du Québec dans la circonscription de Deux-Montagnes, deux mandats où il occupera les postes de ministre des Communications et ministre de la Culture.

« Pour nous, monsieur L’Allier a été un grand maire par son leadership, sa disponibilité et son écoute. Il fut un bâtisseur et un véritable visionnaire qui a donné à sa ville ses lettres de noblesse partout dans le monde. Ce grand homme dégageait le respect dans ses relations avec ses concitoyennes, ses concitoyens et les acteurs de la société civile. Nous sommes sous le choc. Il s’agit d’une lourde perte pour notre société », de déplorer Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN (CCQCA).

« À la fin des années 1990, alors que j’étais présidente du CCQCA, j’ai eu la chance de travailler avec monsieur L’Allier. Pour nous, il était un maire extraordinaire, un grand humaniste et un grand démocrate, près des citoyennes et des citoyens de notre ville, de souligner Denise Boucher, ex vice-présidente de la CSN. De nombreux politiciens devraient s’inspirer de la classe et de la sagesse de monsieur L’Allier. Durant tous ses mandats, il a su cultiver des relations franches et mutuellement respectueuses avec quiconque il devait travailler. Les salarié-es de la Ville de Québec se souviendront des relations de travail harmonieuses qu’il a su développer et entretenir, un atout majeur dans la prestation de services efficaces adaptés aux besoins des citoyens. Si la Ville de Québec est belle aujourd’hui, c’est grâce au travail de cet homme qui avait compris le véritable rôle d’un maire ».

Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN

Si la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard, dans laquelle s’est inscrite la négociation du Front commun, et la fin du régime Harper ont marqué l’année 2015 sur le front social et politique, celle qui commence sera sans aucun doute sous le signe de la mobilisation pour préserver des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions de travail touchant des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé, prévoit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Voyez la vidéo avec Jacques Létourneau. À cet égard, près de 400 syndicats ou sections affiliés à la CSN verront leurs conventions collectives venir à échéance cette annéeet devront donc négocier leurs conditions de travail et de salaires. En outre, plusieurs autres syndicats poursuivront la négociation déjà entreprise en 2015. Parmi ces syndicats, deux ont entrepris une grève générale pour faire débloquer leur négociation respective : celui des 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis, un centre d’hébergement privé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a déclenché un arrêt de travail le 14 novembre dernier principalement pour améliorer le salaire de ses membres, dont plusieurs ne gagnent que 10,77 $ l’heure ; et, depuis le 27 octobre, celui des 24 employé-es de l’Hôtel-Motel La Caravelle, à Baie-Comeau, en butte à un employeur qui cherche à leur imposer des conditions de travail inférieures aux normes minimales et qui s’adresse à eux en anglais. En outre, la CSN a aussi dénoncé la Librairie Martin, de Joliette, qui a mis ses 14 employé-es en lock-out la veille de Noël, alors qu’il avait été convenu avec l’employeur de reprendre les négociations au retour des Fêtes.

En 2015, la lutte des membres de trois syndicats a pris fin d’une façon abrupte par la fermeture des supermarchés Loblaw et Maxi en Abitibi-Témiscamingue. Ces travailleuses et ces travailleurs étaient en lock-out, dont le plus ancien remontait à 2012. Par ailleurs, les 406 anciens travailleurs d’Olymel à Saint-Simon ont vu leur détermination porter ses fruits, lorsque la Cour supérieure leur a donné raison après près de huit ans d’attente : l’employeur doit respecter la convention collective et leur verser des indemnités. Une rare bonne nouvelle dans le secteur manufacturier, la CSN tient à souligner le début des travaux de conversion du porte-conteneurs Astérix en navire de ravitaillement militaire, qui maintient quelques centaines d’emplois à Lévis. Le syndicat affilié à la CSN, de concert avec la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), n’avait cessé de dénoncer le traitement inéquitable dans l’octroi des contrats par le gouvernement conservateur à l’endroit du plus grand chantier naval au Canada.

2015 : une mobilisation sans précédent

« Au cours de la dernière année, aux côtés de leurs alliés des autres organisations progressistes, les membres de la CSN ont été sur la ligne de front contre les politiques d’austérité, a rappelé Jacques Létourneau. Cette mobilisation, qui avait commencé en septembre 2014, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2015 avec la négociation du Front commun pour le renouvellement des conventions collectives des 540 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois. »

Intervenue en décembre entre le Front commun et le gouvernement Couillard, l’entente de principe ainsi que celles survenues aux différentes tables de négociation sectorielles seront soumises aux membres réunis dans leurs assemblées générales locales au cours des prochaines semaines. « La négociation du secteur public à la table centrale a été menée d’un bout à l’autre par le Front commun. Nous avons estimé avoir été au bout du processus qui a abouti à l’accord de principe, a mentionné le président de la CSN. Le fin mot appartient aux membres et, peu importe l’issue des consultations, la CSN continuera de les appuyer. »

Des moments forts ont marqué les derniers mois : les quatre journées de débrayage du Front commun CSN-FTQ-SISP, dont la plus importante grève dans l’histoire du Québec, le 9 décembre, la manifestation syndicale du 3 octobre qui a réuni plus de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à Montréal et les mobilisations contre l’austérité le 1er mai qui ont secoué toutes les régions du Québec.

« Parmi les choses à retenir de 2015, il y a certainement la reconnaissance par le gouvernement Couillard de l’impact de ses mesures austères sur les programmes sociaux et les services à la population, a poursuivi Jacques Létourneau. Le mérite de ce changement revient à la formidable mobilisation qui a mis en lumière tous les effets de ses politiques restrictives. D’ailleurs, les sondages ont démontré que la population ne suivait absolument pas les libéraux à cet égard. »

Mobilisation permanente

Selon la CSN, le mouvement progressiste québécois est dans un état de mobilisation permanente depuis les 16 derniers mois du fait de l’opération de sabotage de l’État social par les libéraux, sans mandat ni adhésion populaire. Ce faisant, le gouvernement libéral cherche à ratatiner le rôle de l’État et à mettre fin à tous les acquis sociaux qui nous caractérisent comme société québécoise afin de nous ramener au même niveau que les autres provinces canadiennes. Il a aussi porté atteinte aux programmes de développement régional et de création d’emplois, un non-sens, selon la CSN.

La CSN estime que le prochain budget Leitao sera un moment phare de la mobilisation contre l’austérité en 2016. Les semaines précédant la présentation du budget seront une occasion de rappeler au gouvernement Couillard qu’un changement de cap s’impose. « À tous les niveaux, les acteurs sociaux et syndicaux qui ont à cœur le rôle que joue l’État au Québec depuis la Révolution tranquille doivent maintenir la pression sur lui. Nous poursuivrons ce combat aux côtés de nos alliés progressistes », a mentionné le président de la CSN

La lutte devra donc se poursuivre pour les stopper, d’autant que le gouvernement dispose des moyens pour mettre fin à ces compressions. Les dernières données sur l’état des finances publiques rapportent en effet que Québec a obtenu un surplus budgétaire quatre fois plus élevé que celui d’il y a deux ans. Ainsi, pour les six premiers mois de 2015, ce surplus s’affichait à 2,6 milliards de dollars, avant le versement au Fonds des générations, contre quelque 600 millions de dollars en 2013.

« L’action du gouvernement Couillard depuis 2014 enfonce davantage le Québec dans un déficit social qui diminue la qualité de vie des citoyens et des familles et qui causera un tort considérable aux générations futures, a exprimé le président de la CSN. Le projet de loi 20 sur les frais accessoires, en totale contravention de la Loi canadienne sur la santé, et la réduction de la couverture du panier de services médicaux couverts par le régime public, qui s’ajoutent à des années de sous-financement, sont insensés. Il n’y a pas d’autre mot. »

Le gouvernement semble aussi ressentir une profonde aversion pour les services de garde subventionnés frappés une fois de plus par une mesure aberrante, soit un financement global basé sur les CPE qui présentent les coûts les moins élevés, sans égard aux réalités de chacun. Après la hausse de la contribution parentale, la compression de 74 millions de dollars cette année et la coupe à venir de 120 millions l’an prochain, ce nouveau mode de financement à la baisse représente une autre mesure qui nuira considérablement aux familles et, au premier chef, aux femmes.

Le projet de loi 70 visant les prestataires d’aide sociale, et qui abolit Emploi-Québec, est un autre pan des mesures d’austérité qui visent les plus démunis et qui affaibliront les politiques de création d’emplois dans les régions.

Ces dossiers, en plus de celui du projet de privatisation de la SAQ, une société d’État qui permet au Québec de bénéficier d’une expertise incomparable tout en versant de substantiels dividendes qui profitent à l’État, sont au nombre des priorités pour l’année qui débute. En outre, la CSN poursuivra son action visant à accroître la protection des non-syndiqués par la syndicalisation ainsi que par la bonification de la loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum. Jacques Létourneau : « Nous comptons aussi participer activement à la mise en place de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail afin de s’assurer que les droits des travailleuses et des travailleurs ne sont pas compromis par cette importante réforme administrative du PLQ. »

Déjà durement éprouvés par l’adoption de la loi 15 sur les régimes de retraite, dont la CSN conteste la constitutionnalité, les employés municipaux sont encore une fois menacés par le pacte fiscal qui accordera plus de pouvoirs aux municipalités. La CSN entend défendre ardemment le droit fondamental de négocier de ses 6300 membres dans le secteur municipal et de ses 4600 membres dans le secteur du transport. Une tournée d’information et de mobilisation à travers le Québec est déjà en cours et qui se poursuivra en 2016.

Changement de garde au fédéral

À Ottawa, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau répondra-t-il aux attentes suscitées par ses engagements, lors de la dernière campagne électorale ? « Ce changement de garde au fédéral est l’une des très rares bonnes nouvelles de 2015, a reconnu Jacques Létourneau. Le régime Harper a fait mal à la démocratie. Il était plus que temps de se débarrasser de lui. » La CSN a donné une bonne note de départ à ce gouvernement avec le retrait de deux lois antisyndicales (C-525 et C-377) et la formation de son nouveau cabinet établissant la parité entre les hommes et les femmes. « Nous ne manquerons aucune occasion de lui rappeler ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada pour assurer sa pérennité, et d’annuler la réforme du régime d’assurance-emploi de 2012 ainsi que celle visant les fonds de travailleurs. » À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

Une première entente, une première victoire

Les travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés du Saguenay Lac-Saint-Jean CSN, section de la Maison des Aînés Carré Nérée, vont commencer l’année du bon pied : le 21 décembre dernier, une entente de principe intervenue entre les partis le 14 du même mois a été entérinée à 100 %. La nouvelle convention collective respecte en tout point les paramètres de la négociation coordonnée.

L’entente prévoit une augmentation de 1,50 $ l’heure étalée sur trois ans. Elle reconduit aussi la formation systématique des employé-es et le comité de relations de travail. La date d’échéance de la convention collective a été établie au 31 mars 2018, l’objectif étant que toutes les conventions se terminent à la même date afin d’augmenter le rapport de forces.

« D’autres gains ont aussi été enregistrés lors de cette négociation, dont une amélioration du fonctionnement de la liste de rappel afin d’assurer un plus grand respect de l’ancienneté, une nouvelle procédure de confection des horaires et l’amélioration de certains droits syndicaux. Il s’agit d’une première victoire éclatante qui respecte tous les paramètres que nous nous sommes donnés dans le cadre de cette négociation coordonnée », explique Gilles Gagné, représentant du secteur des centres d’hébergement privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Un message clair
« Il va sans dire que c’est une excellente nouvelle pour nous. Cette entente lance un message clair à tous les autres comités de négociation patronaux. Il s’agit ici de l’entente baromètre sur laquelle on va se baser pour mener nos autres discussions. Une autre preuve qu’avec de la solidarité et un objectif commun, on peut atteindre nos buts », ajoute de son côté Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS-CSN.

Dans la même région : la grève se poursuit à la Villa Saint-Alexis Une rencontre de conciliation a eu lieu le 23 décembre à la Villa Saint-Alexis où 30 travailleuses sont en grève depuis le 14 novembre dernier. Les parties ont repris les pourparlers en présence du conciliateur sans pour autant s’entendre sur les clauses encore en litige. Une prochaine rencontre de conciliation est prévue le 15 janvier 2016.

« Ces femmes sont plus que jamais déterminées à gagner cette lutte et n’abandonneront d’aucune façon leur demande plus que justifiée. Leur échelle salariale actuelle commence à 10,77 $ l’heure, soit à peine 0,27 $ de plus que le salaire minimum », enchaîne Gilles Gagné.

« L’entente au Carré Nérée signée dans notre région envoie un vent d’optimisme aux travailleuses qui entendent bien gagner cette lutte. Les travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés accusent des retards importants sur le plan des conditions de travail par rapport à d’autres secteurs, il est temps que ça change », conclut Engelbert Cottenoir, président du Conseil central du Saguenay Lac-Saint-Jean.

À propos
Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

 

Un pas vers le démantèlement de nos services publics

Il y a un an, le ministre de la Santé et des Services sociaux annonçait l’interruption des projets de construction autofinancés de deux nouvelles buanderies publiques du réseau de la santé. Le ministre Barrette voulait alors évaluer la possibilité du recours au privé pour leur financement. Les deux buanderies, bien implantées dans leur région — Partagec à Québec et Lavérendière dans Lanaudière, avaient pourtant reçu toutes les autorisations nécessaires pour aller de l’avant avec leur projet.

Depuis l’automne 2014, la CSN a démontré à de multiples reprises qu’aucun argument ne justifie la privatisation des services de buanderie publics. Pertes fiscales reliées aux salaires moindres offerts dans le secteur privé, perte d’expertise dans le réseau, perte de plus de 200 emplois de qualité, contrats commerciaux opaques et déficit démocratique pour les partenaires, autant d’éléments qui devraient convaincre le ministre de reculer.

Le 22 octobre dernier, les salarié-es des deux buanderies se sont réunis devant l’Assemblée nationale afin de scander leur opposition à la privatisation de leur établissement. Cette manifestation s’inscrivait dans une longue campagne de sensibilisation et de mobilisation visant à démontrer au ministre que le recours au privé serait un choix mal avisé. Pétition de plusieurs milliers de signatures, sorties publiques, manifestations régionales : la CSN, la FSSS-CSN et les salarié-es de Partagec et de Lavérendière sont demeurés solidaires face à la menace de privatisation. Pour eux, c’est l’ensemble des services auxiliaires rendus dans la santé et les services sociaux qui sont menacés.

Le ministre Barrette devait rendre sa décision en novembre 2015. Au moment d’aller sous presse, il tardait encore à l’annoncer publiquement alors qu’il détenait depuis plusieurs semaines les rapports d’évaluation des soumissions du public et du privé. Le ministre ira-t-il de l’avant avec sa volonté de privatiser ces services publics ?