PL110 : une attaque directe contre la libre négociation

Des syndicats affiliés à la CSN ont profité de la rentrée parlementaire à l’Assemblée nationale, aujourd’hui, pour dénoncer le projet de loi 110 sur le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal, qu’ils estiment être une attaque directe à la libre négociation. Un premier volet du plan de mobilisation visant à faire reculer le gouvernement sur son projet de loi a été mis en application : ainsi, des panneaux aux couleurs de la campagne « Défendons le droit fondamental de négocier » ont été installés, notamment aux abords de l’Hôtel de ville de Montréal. Cette première action menée par les employé-es municipaux et de transport marque le début d’une importante mobilisation qui se déroulera cet automne afin de contrer l’adoption du projet de loi. Ces activités s’intensifieront au cours des semaines à venir.

« Nous nous trouvons devant un gouvernement qui croit clairement que si l’on est à l’emploi d’une municipalité ou d’une société de transport au Québec, on ne jouit pas des droits garantis aux autres travailleuses et travailleurs. C’est le seul constat possible à la lecture du projet de loi 110, qui créerait des catégories d’emplois dont la liberté de négocier serait sévèrement restreinte, a affirmé Yvon Godin, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, lors d’un point de presse tenu devant l’Hôtel de ville de Montréal, plus tôt ce matin. « Si ce projet de loi est adopté, des milliers de personnes verront leur droit fondamental de négocier bafoué par le nouveau pouvoir du ministre de décréter leurs conditions de travail. C’est odieux ! », s’est indigné le porte-parole syndical.

« Nous demandons au gouvernement de retirer son projet de loi qui menace l’équilibre des forces dans le secteur municipal. Nous allons nous battre et allons résister afin que ce projet de loi ne soit pas adopté. Notre meilleure arme contre le mépris du gouvernement Couillard, c’est la solidarité ! », a renchéri Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. « C’est inacceptable dans une démocratie de s’attaquer à nos droits les plus légitimes », a conclu madame Daigneault.

Partout au Québec, des actions semblables se tiennent aujourd’hui pour dénoncer le projet de loi 110.

Les employés d’IKEA votent la grève

C’est par une très forte majorité que les employé-es de IKEA Montréal ont rejeté les dernières offres patronales, lors d’une assemblée générale tenue dimanche dernier. Du même coup, les syndiqué-es se sont munis d’un mandat de moyens de pression, incluant une banque de 24 heures de grève à être déclenchée au moment jugé opportun. La grève a été votée dans une proportion de 92 %.

Le mécontentement des employé-es était manifeste lors de la réunion syndicale. Les offres patronales sont qualifiées d’insultantes. « L’employeur fait montre d’un mépris sans nom avec son offre salariale. Il veut nous faire régresser, rien de moins ! », s’indigne Carolina Caballero, présidente du Syndicat d’IKEA Montréal (CSN). La direction de la succursale montréalaise de la chaîne scandinave, située dans l’arrondissement Saint-Laurent, propose une offre salariale ni plus ni moins qu’offensante pour les salarié-es. Elle comprend des montants forfaitaires et non indexés pour les deux premières années de la convention collective. De plus, l’employeur veut intégrer une nouvelle méthode de calcul des échelons salariaux qui aurait pour effet de différer sensiblement les augmentations de salaire. On estime que les jeunes embauchés seraient davantage pénalisés par cette nouvelle façon de faire.

Des demandes légitimes

Parmi les demandes syndicales, on souhaite obtenir une meilleure protection des emplois, des horaires de travail décents, de saines relations de travail et de justes augmentations de salaire. La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2015. Le Syndicat d’IKEA Montréal représente environ 350 travailleuses et travailleurs.

À propos

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) est un organisme régional affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Il regroupe plus de 106 000 membres du secteur public et du secteur privé, répartis au sein d’environ 400 syndicats sur le territoire des régions administratives de Montréal, de Laval et du Grand Nord.

Nouveau contrat de travail pour le personnel enseignant du Collège LaSalle

Réunis en assemblée générale, les enseignantes et enseignants du Collège LaSalle, un établissement d’enseignement collégial privé, ont adopté à l’unanimité leur nouvelle convention collective. La précédente était échue depuis octobre 2015. Cette nouvelle entente, en vigueur jusqu’en août 2020, comporte de nombreux gains importants, tant sur les conditions de travail que sur la rémunération.

Ainsi, le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège LaSalle (SEECL) a négocié pour que dorénavant ses 340 membres obtiennent de façon prioritaire la charge des cours offerts en ligne, de manière à ce qu’à l’avenir la sous-traitance soit presque abolie.

Le syndicat a aussi obtenu l’allègement de la tâche de travail, notamment par la réduction du nombre d’étudiants en stage à superviser, la réduction des heures de travail de recherche et développement, et la possibilité de travailler à distance pendant les journées d’étude et les heures de disponibilité pour les étudiants. Ces changements améliorent grandement les conditions de travail.

En ce qui a trait aux salaires et aux avantages sociaux, l’entente a renouvelé la clause-remorque permettant la parité avec le réseau public des cégeps en ce qui concerne les salaires, et l’a élargie pour inclure les taux horaires des chargé-es de cours, les montants forfaitaires et les ajustements tels que le rangement 23. De plus, il y aura enfin une augmentation de la contribution de l’employeur au régime d’assurances collectives, celle-ci passant de 5 % à 15 % dès maintenant et à 22,5 % d’ici quatre ans. Les membres du SEECL auront aussi la possibilité de convertir leurs congés de maladie non utilisés en congés personnels et bénéficieront de droits parentaux améliorés.

Pour Andrew Golden, président du SEECL, « ce nouveau contrat de travail permettra d’alléger le travail de nos membres et de faire en sorte qu’il soit mieux reconnu et rémunéré par l’employeur. Il s’agit d’une bonne entente qui améliorera le climat et permettra au collège de continuer à prospérer et à se développer. Au bout du compte, tout le monde sera gagnant ».

Notons aussi que la nouvelle convention collective comprend des dispositions pour encadrer de manière plus adéquate l’évaluation du personnel enseignant, que ce soit par la direction ou même par les étudiantes et étudiants, ainsi que les tâches de formation en ligne, l’enseignement dispensé dans les centres d’aide, les activités de tutorat dans les services adaptés et le mentorat des nouveaux enseignants.

Le syndicat a aussi obtenu des améliorations touchant les règles d’attribution de cours, l’ancienneté, les libérations syndicales, la procédure de griefs et l’acquisition de la permanence. Celle-ci sera désormais octroyée dès qu’un enseignant aura effectué au moins un contrat d’une session par année lors des deux années précédentes. Enfin, le syndicat a réussi à faire des gains intéressants sur la protection de la propriété intellectuelle, la responsabilité civile de l’employeur ainsi qu’une procédure en cas de modification des structures de l’établissement.

Selon Caroline Quesnel, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)  et responsable du regroupement syndical des collèges privés, « cette entente est importante pour l’ensemble du secteur, tant par son déroulement diligent et exemplaire sur le plan du climat des échanges, que pour les excellents résultats obtenus ».

Réaction du CCMM au rejet de la parité homme-femme

« La politique est-elle réservée aux hommes ? C’est ce que semble penser une majorité de jeunes libéraux réunis en congrès en fin de semaine. », a lancé Suzanne Audette, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Ces derniers ont voté contre la parité homme-femme dans les candidatures électorales, sans rien proposer d’autre. Pourtant, les femmes rencontrent beaucoup de difficulté à s’impliquer politiquement. « Nous savons toutes que le monde de la politique est un milieu difficile pour la conciliation famille-travail et malgré une certaine évolution, les femmes sont encore celles à qui incombent davantage les responsabilités familiales et domestiques», a-t-elle rappelé.

Pour cette raison, selon le CCMM–CSN, il faut mettre en place des mesures incitatives afin de favoriser l’implication des femmes en politique, et la parité en fait partie. « Il est essentiel qu’une analyse différenciée selon les sexes (ADS) soit faite dans la recherche de solutions et que les jeunes du PLQ, plutôt que de nier le problème, se penchent sérieusement sur des mesures concrètes à mettre en place pour assurer une parité homme-femme », a indiqué la responsable du comité de la condition féminine, Annik Patriarca.

Évoquée lors du Congrès-Jeunes du PLQ, la question de la compétence est évidemment une fausse question. Selon le CCMM–CSN, des femmes compétentes, il y en a. Il faut simplement avoir la volonté de faire en sorte qu’elles veulent s’intéresser à la politique active.

« Finalement, nous sommes inquiètes de constater que les jeunes leaders du Parti libéral de demain se préoccupent peu de la place des femmes au sein de leur rang et nous ne serions pas surprises qu’elles se détournent de ce parti qui s’acharne à bafouer le droit des femmes par ses politiques destructrices. » a conclu Annik Patriarca.

À propos
Le Conseil central du Montréal métropolitain est un organisme régional affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Il regroupe plus de 106 000 membres du secteur public et du secteur privé, répartis au sein d’environ 400 syndicats sur le territoire des régions administratives de Montréal, de Laval et du Grand Nord.

La CSN réclame un temps d’arrêt

Alors que plusieurs établissements montréalais semblent maintenir le cap vers de premiers transferts de ressources psychosociales des CLSC vers des groupes de médecine de famille, des entités à but lucratif, la CSN appelle les directions des centres intégrés de santé du Grand Montréal à la prudence et à reporter l’opération le temps d’en évaluer les conséquences. Aujourd’hui, les professionnel-les de plusieurs CLSC de la région ont tenu des activités de visibilité à l’extérieur des établissements afin de sensibiliser la population aux enjeux posés par ces transferts.

Photo : Michel Giroux
Photo : Michel Giroux

 La CSN réclame du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, qu’il instaure un moratoire sur ces transferts pour l’ensemble du territoire québécois. En effet, celui-ci impose, sans aucune consultation, des transferts de professionnel-les, dont de nombreux travailleurs sociaux, des CLSC vers les GMF. Toutefois, la CSN se réjouit de voir que plusieurs établissements ont pris la sage décision de ne pas précipiter ces transferts et de les reporter à plus tard.

« Il s’avère que nos craintes à l’égard de l’accessibilité aux services pour les clientèles les plus vulnérables, qui ne sont pas inscrites en GMF, sont partagées par de nombreux intervenants du réseau, souligne la vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain – CSN, Suzanne Audette Or, à Montréal, nous avons une concentration beaucoup plus élevée qu’ailleurs de personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, de dépendance, de pauvreté. Ce serait un non-sens de se lancer tête baissée dans une opération aussi risquée dont on ne connaît pas toutes les conséquences. Pour nous, il va de soi que les établissements montréalais doivent emboiter le pas et rassurer la population ainsi que les travailleuses et les travailleurs en annonçant que les transferts ne débuteront pas le 15 juin, tel que visé initialement ».

Photo : Michel Giroux
Photo : Michel Giroux

Renforcer les CLSC

Pour la CSN, un moratoire sur ces transferts doit permettre de discuter franchement des moyens à mettre en œuvre pour renforcer nos CLSC, pierre angulaire des services de proximité. Présents dans toutes les communautés, les CLSC permettent à toutes les Québécoises et tous les Québécois d’avoir accès à des services sociaux assurés par des équipes de professionnel-les travaillant en interdisciplinarité. Le transfert des professionnel-les de divers horizons hors des CLSC constitue un drainage de ressources humaines et financières du secteur public vers le secteur privé et affaiblira les CLSC.

Rappelons qu’ avec le soutien de l’Institut du nouveau monde – et en collaboration avec l’AQESSS – la CSN a tenu, l’an dernier, deux grands Rendez-vous sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux où une grande diversité d’intervenants se sont penchés sur des solutions d’avenir pour notre réseau. Plusieurs pistes de solutions rassembleuses ont été envisagées pour renforcer les CLSC. Pour la CSN, les directions des établissements, tout comme le Dr Barrette devraient écouter davantage les solutions promues par les professionnel-les qui assurent les services au quotidien plutôt que d’imposer, du haut vers le bas, des réformes de structures qui remettent en cause l’accessibilité à des services de qualité pour la population.

La CSN a lancé la semaine dernière une vaste campagne de visibilité et de mobilisation sous le thème Ma place en santé, j’y tiens visant notamment à défendre les CLSC.

Les employés en arrivent à une entente de principe à l’arraché

Réunis en assemblée générale spéciale vendredi dernier, le 8 avril, c’est à 100 % que les membres présents du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Newrest-Servair Montréal-CSN (STTNSM-CSN) ont entériné l’entente de principe qui leur a été présentée. Ce règlement est le fruit d’une longue et fastidieuse négociation entamée depuis plus d’un an. Une négociation soutenue activement par les membres qui ont dû déclencher une grève générale de 8 heures, le 18 mars, afin de dénouer l’impasse dans les négociations. Un second mandat de grève a même été envisagé.

D’une durée de trois ans, l’entente de principe comprend notamment des augmentations salariales de 2,8 % par année. On note aussi plusieurs autres améliorations au niveau des conditions de travail. « Avec cette nouvelle convention, nous franchissons un grand pas pour l’amélioration de nos conditions de travail. On s’est tenu debout devant une multinationale qui a tenté de nous forcer la main pour accepter des offres qui auraient eu pour effet de nous appauvrir et de précariser nos conditions », note Jean-Darnell Ulysse, président du STTNSM-CSN.

Située à Dorval, Newrest Servair Montréal est une entreprise qui prépare des repas pour plusieurs compagnies aériennes. Elle compte une centaine d’employé-es. Newrest-Servair Montréal fait affaire avec 13 compagnies aériennes, dont quatre font partie des 20 plus importantes au monde.

À propos du syndicat

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Newrest-Servair Montréal-CSN est affilié à la Fédération du commerce (FC-CSN), qui regroupe plus de 27 000 membres. Il est également affilié au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) qui compte près de 100 membres.

 

L’éducation doit être une priorité nationale !

Dans le cadre de la Semaine d’actions pour un meilleur partage de la richesse organisée par la Coalition contre la privatisation et la tarification des services publics (Coalition Main Rouge), les membres des syndicats affiliés au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) et à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) manifestent ce midi devant le bureau du premier ministre à Montréal.

Alors que le gouvernement présentera son budget le 17 mars prochain, « nous invitons les ministres Sébastien Proulx et Hélène David, respectivement ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et ministre responsable de l’Enseignement supérieur, à faire valoir auprès de leurs collègues la nécessité de réinvestir en éducation », indique Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ-CSN.

« La population n’est pas dupe : elle subit les effets des mesures d’austérité imposées par le gouvernement et elle constate les conséquences des compressions. Hausse des frais afférents pour les étudiantes et les étudiants des cégeps, bibliothèques qui se voient contraintes de réduire leurs heures d’ouverture et de limiter leurs achats, sup-pression de services d’infirmerie, offre de cours réduite, adoption de budget déficitaire : le résultat des mesures imposées par le gouvernement libéral est inquiétant pour l’ensemble du réseau de l’éducation », dénonce Mme Senneville. La richesse ne se calcule pas qu’en termes financiers : une population scolarisée constitue en elle-même une richesse pour l’ensemble de la société qui en bénéficie. « Un réinvestissement en éducation doit aussi se faire dans une perspective qui tient compte du fait que c’est dès la petite enfance, notamment dans les CPE, que cela commence et que cela se pour-suit, jusqu’à l’enseignement supérieur », ajoute la présidente de la FNEEQ-CSN.

« Sous prétexte d’assainir les finances publiques, les libéraux cherchent à redéfinir le rôle de l’État. Ils fragilisent les services publics et l’éducation est particulièrement mise à mal », clame Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN.

Le CCMM-CSN et la FNEEQ-CSN font valoir que l’éducation joue un rôle irremplaçable comme vecteur d’équité sociale et comme moteur de développement de la société.

« Nous estimons que le gouvernement doit reconnaître l’importance cruciale de l’éducation pour le présent et l’avenir du Québec, et y mettre tout l’argent nécessaire. Le système d’éducation public est un bien commun et le gouvernement a la responsabilité de s’assurer de sa qualité et de sa pérennité. Tout indique que lors du prochain budget, Québec annoncera des surplus budgétaires, ou à tout le moins, l’équilibre budgétaire. Il est temps que ce gouvernement investisse afin de faire de l’éducation une véritable priorité nationale », poursuivent les porte-parole syndicales.

« Nous voulons rappeler au gouvernement libéral que de l’argent, il y en a ! », conclut Mme Senneville.

À propos du CCMM-CSN

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Mon-tréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

À propos de la FNEEQ-CSN

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 34 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation syn-dicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

 

 

Justin Trudeau doit signer le décret

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) demande au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de publier un décret afin de mettre en vigueur le projet de loi C-452 modifiant le Code criminel et portant sur l’exploitation et la traite des personnes.

Adopté à l’unanimité par la Chambre des communes en novembre 2013, puis au Sénat en juin dernier, le projet de loi C-452 modifie le Code criminel afin que le fardeau de la preuve soit renversé sur les proxénètes. Le témoignage des victimes, qui peuvent craindre de témoigner contre leur exploiteur, ne sera plus absolument nécessaire, puisque que ce sera à l’accusé de faire la démonstration qu’il ne tire pas de profits de l’exploitation sexuelle de personnes.

« La prostitution et la traite des personnes, qui concernent surtout les femmes et les filles, est un commerce organisé par les hommes pour les hommes. Le projet de loi C-452 est un outil supplémentaire pour sévir contre les proxénètes, ceux-là même qui tirent les profits de l’exploitation des femmes », affirme Suzanne Audette, vice-présidente et responsable de la condition féminine au CCMM-CSN. « Pour nous, la prostitution constitue une forme abjecte de violence et d’exploitation envers les femmes et il faut la combattre par tous les moyens, non pas en sévissant auprès des prostituées, mais bien contre les proxénètes et les clients ».

« C’est une industrie mise en place pour satisfaire les plaisirs des hommes. C-452 pourra permettre d’agir contre cette forme d’exploitation dont les effets dévastateurs sur les femmes et les enfants ne sont plus à démontrer », conclut la porte-parole syndicale.

Le CCMM-CSN appuie la pétition citoyenne sur Avaaz.org intitulée Justin Trudeau : Signez le décret (PLC-452) contre la traite et l’exploitation des femmes.

À propos du CCMM-CSN

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Les libéraux doivent reculer !

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) joint sa voix aux nombreuses organisations qui s’opposent au projet de loi 70, Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi, dont les travaux en commission parlementaire ont débuté hier.

Le projet de loi prévoit des mesures d’employabilité obligatoires et des pénalités finan-cières pour les personnes qui feraient une première demande d’aide sociale. « Ce pro-jet de loi touchera notamment des jeunes et des personnes issues de l’immigration récente et repose carrément sur des préjugés à l’endroit des prestataires d’aide so-ciale. En coupant l’aide sociale, on prive de ressources des personnes en situation de grande précarité. PL70, c’est l’injustice austère des libéraux qui frappe encore plus fort les plus mal pris », se désole la présidente du CCMM-CSN, Dominique Daigneault. « C’est à la pauvreté qu’il faut s’attaquer, pas aux pauvres ! »

Centralisation des pouvoirs

Le projet de loi présente de nombreux autres problèmes, notamment l’abolition d’Emploi-Québec – un organisme dont la mission de mise en œuvre de programmes et de mesures en emploi est pourtant essentielle – et la dévaluation du rôle de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT). « Le CCMM-CSN parti-cipe aux instances régionales de la CPMT à Montréal et à Laval, rappelle madame Daigneault. De par leur présence directe sur le terrain, les différents représentants, qu’ils proviennent des syndicats, des organismes communautaires, des milieux de la formation ou des entreprises, peuvent proposer des actions concrètes pour répondre aux différents besoins du marché du travail. En reléguant la CPMT à un strict rôle de consultation, le ministère se privera d’une expertise certaine », poursuit la porte-parole syndicale. Elle s’insurge aussi du fait que des frais pourraient dorénavant être imposés aux utilisateurs des services, alors qu’à l’heure actuelle, les personnes désirant être soutenues dans leur recherche d’emploi, par exemple, peuvent l’être gratuitement.

Le CCMM-CSN s’inquiète également des nombreux pouvoirs que le ministre du Tra-vail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale s’arroge avec PL70. « Nous sommes très préoccupés par la centralisation des pouvoirs qu’exercent les ministres du gouverne-ment libéral depuis leur élection. Après l’abolition de nombreux espaces de concerta-tion, que ce soit les conférences régionales des élu-es, les corporations de dévelop-pement économique communautaire ou les forums jeunesse par exemple, les libéraux poursuivent leur opération de destruction de l’État québécois qu’il a fallu des décen-nies à construire », conclut la syndicaliste.

Contre l’austérité – poursuivons la lutte !

Réunis en assemblée générale, les délégué-es des syndicats affiliés au CCMM-CSN se pencheront aujourd’hui sur un plan d’action afin de poursuivre la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard. La lutte au projet de loi 70 est au nombre des batailles qui seront menées au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

À l’instar des groupes qui ont joint la Coalition Objectif dignité, le CCMM-CSN de-mande au gouvernement québécois de retirer son projet de loi 70.

À propos du CCMM-CSN

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Quand l’austérité s’attaque aux plus démunis

« Avec son projet de loi 70, le gouvernement de Philippe Couillard fait preuve d’une mesquinerie sans nom en s’en prenant aux plus démunis de la société », se révolte Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN). « Le ministre Sam Hamad privilégie l’approche coercitive en menaçant de couper les vivres aux personnes qui reçoivent la maigre somme de 616 $ par mois, plutôt que d’apporter une aide concrète à des gens vivant déjà dans une très grande précarité », ajoute la porte-parole syndicale.

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale veut ainsi forcer les nouveaux demandeurs d’aide sociale à accepter toute mesure d’insertion à l’emploi, sous peine de voir réduire de moitié leur prestation. « Vivre à Montréal avec moins de 600 $ par mois, c’est tout simplement impossible, ajoute madame Daigneault. Imaginez les conséquences d’une telle mesure sur le quotidien de gens déjà très mal pris ».

Le CCMM-CSN est d’accord avec des mesures d’insertion sociale ou d’intégration au monde du travail, mais trop souvent, celles-ci sont mal adaptées et ne respectent pas la réalité des personnes. De plus, les centres locaux d’emplois qui accompagnent les personnes assistées sociales sont aux prises avec des coupes de postes. Cette nouvelle mesure gouvernementale ne pourra qu’alourdir davantage le système.

Par ailleurs, le gouvernement s’attaque aux plus démunis en les forçant à intégrer le monde du travail alors que la création d’emploi n’est tout simplement pas au rendez-vous. En effet, selon les plus récentes données d’Emploi Québec, le taux de chômage demeure stable et malgré la promesse du PLQ de créer 250 000 emplois au Québec durant son premier mandat, on est loin du compte, puisqu’en octobre, par exemple, le nombre d’emplois à temps plein a subi une baisse de 0,7 %. Au lieu de s’attaquer au problème de création d’emplois, le gouvernement s’en prend aux plus précaires, les personnes assistées sociales.

Justice fiscale, justice sociale
Le CCMM-CSN déplore d’autant plus l’approche coercitive du gouvernement, qu’il continue de refuser de prendre l’argent là où il est, que ce soit dans les banques qui empochent des profits astronomiques, dans les paradis fiscaux, ou en haussant les redevances minières.

« Ou bien le gouvernement ignore la réalité des personnes assistées sociales ou bien c’est un gouvernement sans cœur. Il faut être bien lâche pour s’en prendre aux personnes qui n’ont pas les moyens de se défendre », conclut la présidente du CCMM-CSN.

À propos du CCMM-CSN
Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

« Une action légitime », estiment la CSN et le conseil central

La CSN et le Conseil central du Montréal-métropolitain-CSN (CCMM-CSN) interpellent le maire de Montréal et lui demandent de revenir sur sa décision afin de permettre la tenue du Camp pour le droit au logement du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), dont le coup d’envoi est prévu en début d’après-midi, aujourd’hui.

« Le maire soutient ne pas douter de la bonne foi du FRAPRU, il doit donc permettre cette action qui ne menace pas l’ordre public », affirme Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN. « L’itinérance est de plus en plus présente et les plus démunis peinent à se trouver du logement à Montréal. Les politiques d’austérité ainsi que les coupes dans les services publics et dans le logement social accentuent les problèmes vécus par les personnes les plus vulnérables », ajoute la porte-parole syndicale qui estime que les compressions dans la santé ont un impact direct sur les services aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale et d’itinérance, par exemple. « Ces mêmes personnes ont des besoins encore plus criants de logement social », soutient madame Daigneault.

L’action du FRAPRU vise à dénoncer Québec et Ottawa qui se désengagent en matière de logement social. « Nous nous indignons du fait que quelque 116 000 logements perdront leur financement fédéral au pays au cours des trois prochaines années, dont près de 21 500 au Québec », dénonce Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. « Le gouvernement de Philippe Couillard, lors de son dernier budget, a réduit de moitié le financement de nouveaux logements sociaux. Ce sont des décisions qui menacent la mixité sociale de Montréal et son développement », poursuit madame De Sève.

Les campeurs et les campeuses attendus ce midi proviendront de Montréal, mais aussi de Québec, de l’Estrie, de la Montérégie, de l’Outaouais et d’aussi loin que de l’Abitibi-Témiscamingue. Ce sont des familles avec enfants et des personnes en situation de précarité. La CSN et le CCMM-CSN souhaitent que les autorités municipales soient accueillantes et que les forces policières permettent l’expression citoyenne de ces militantes et militants. Le campement bénéficie de l’appui de personnalités, d’organisations syndicales et populaires, dont la CSN et le Conseil central du Montréal-métropolitain-CSN.

À propos de la CSN du CCMM-CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Modification en profondeur du visage de l’école montréalaise dès la rentrée de l’automne, s’inquiète l’APPA-CSN

Les compressions budgétaires auxquelles fait face la Commission scolaire de Montréal (CSDM) auront des impacts dans toutes ses écoles, estime l’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN) qui s’inquiète des nombreuses coupes de personnel prévues au plan d’effectifs pour l’année scolaire 2015-2016, qui doit être présenté au Conseil des commissaires, lors d’une réunion extraordinaire, ce soir.

Une manifestation a lieu à l’occasion de cette séance, à compter de 18h, devant la CSDM, au 3737, rue Sherbrooke Est.

« L’offre de services sera à géométrie variable », dénonce Michel Picard, vice-président de l’APPA-CSN, qui ajoute que certaines écoles secondaires, comme Jeanne-Mance ou Pierre-Dupuy, auront des services moindres en documentation qu’à l’école Saint-Luc, par exemple. « À Jeanne-Mance, le poste de technicien en documentation, dont le travail consiste entre autres à conseiller les élèves sur le choix de livres et d’ouvrages de référence, est actuellement de trois jours par semaine. En septembre, le poste sera aboli et plus aucun des services ne sera offert. La bibliothèque sera ouverte sur l’heure du midi et de 15 h 30 à 16 h 30 seulement et ce sont des élèves de l’école qui auront pour tâche d’offrir les services ! », s’indigne le représentant syndical.

Rappelons que la CSDM compte supprimer plus d’une centaine de postes (116 selon nos données) dans les titres d’emploi des trois syndicats de personnel affiliés à la CSN. Au total, en incluant les professionnel-les et les directions d’école, ce sont environ 190 postes qui seront éliminés.

À l’APPA-CSN, qui représente les employé-es de soutien administratif, technique, des services de garde et de l’adaptation scolaire, les coupes sont au nombre de 65 : ce sont des postes de techniciennes et de techniciens en travaux pratiques, en documentation, en loisirs et en travail social, et des surveillants d’élèves, entre autres. Du côté du Syndicat national des employé-es de la CSDM (SNEE-CSN), quelque 45 postes sont menacés, dont 22 chez les travailleuses et les travailleurs de cafétéria. « Les compressions de 1,3 million de dollars dans la mesure alimentaire auront un impact direct sur des milliers d’enfants », proteste Normand Viau, président du SNEE-CSN. Les effectifs sont également réduits de 15 postes chez les ouvriers spécialisés et de l’équivalent de 8 postes chez les ouvriers d’entretien. « L’expertise que représente cette main-d’œuvre, ça vaut de l’or! La CSDM ne fera pas d’économies puisqu’elle devra aller en sous-traitance, ce qui est beaucoup plus cher », poursuit monsieur Viau. À l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM-CSN), ce sont six postes de concierge qui seront éliminés. « Après autant de compressions depuis toutes ces années, il n’y a plus de jus dans le citron. Trop, c’est trop! », rage Sylvain Paré, président de l’ACEDM. « Ces coupes auront un effet direct sur la propreté, la qualité de l’air et la vétusté des écoles » estime monsieur Paré.

Avec ces compressions, on craint l’instabilité qui résultera des mouvements massifs de personnel. « L’effet domino sera considérable, puisqu’un très grand nombre de postes seront modifiés, ce qui entraînera plusieurs chambardements dans la majorité des écoles. On pourrait se retrouver dans un désordre sans nom avec tous ces mouvements de personnel et les élèves en feront les frais, c’est certain! », conclut Charles Allen, président de l’APPA-CSN.

À propos de l’APPA, du SNEE et de l’ACEDM

L’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN) compte environ 5200 employé-es de soutien administratif, technique, des services de garde et de l’adaptation scolaire, dont 3200 travaillant à la CSDM. Le Syndicat national des employé-es de la CSDM (SNEE-CSN) compte environ 900 membres, soit des travailleuses et des travailleurs aux cafétérias, des ouvriers spécialisés et des ouvriers d’entretien. L’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM-CSN) représente environ 200 concierges à la CSDM.

À propos de la CSN, de la FEESP-CSN et du CCMM-CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) compte environ 55 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Son secteur scolaire représente environ 30 000 employés-es de soutien. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Ne pas tolérer l’intolérable

Le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN) s’insurge contre les méthodes policières utilisées lors de la manifestation du 1er mai organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-Montréal).

Les vidéos diffusées sur le site de Radio-Canada ces dernières heures corroborent nos observations quant à l’intervention policière survenue sur la rue Sainte-Catherine, à l’angle du boulevard Robert-Bourassa, où nous avions pris place dans le cortège de la manifestation.

« Notre groupe, constitué de militantes et de militants du conseil central, défilait de façon absolument pacifique, tout juste derrière la troupe de tambours du comité de condition féminine de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN lorsque les forces policières ont lancé plusieurs projectiles de gaz irritant. Vraisemblablement, on visait à disperser la foule alors prise en sourcière par l’escouade antiémeute », s’indigne Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN qui ajoute que des enfants, des familles, des personnes d’un certain âge et de simples passants ont aussi été victimes des tirs de bombes lacrymogènes. « La police laisse croire qu’elle agit de la sorte pour contenir les manifestations, mais dans les faits, ses techniques brutales ne font qu’envenimer la situation », poursuit madame Daigneault.

Les effectifs policiers déployés le matin n’avaient visiblement pas le même mandat qu’en soirée. Pourtant, les organisations syndicales n’avaient pas dévoilé leurs itinéraires et étaient en action aux quatre coins de la ville. Elles n’avaient pas non plus de permis de manifester. Le CCMM-CSN met en doute le rôle de la police dans l’exercice du droit de manifester. Il réclame des mécanismes d’enquête indépendante, à l’instar d’organismes comme la Ligue des droits et libertés. Il exige également l’abrogation du règlement municipal P-6. « Le droit de manifester est un principe fondamental reconnu constitutionnellement. Nous estimons que le Service de police de la Ville de Montréal a fait preuve de brutalité. Les excès de violence du SPVM sont intolérables. Nous exigeons que les autorités municipales rappellent à l’ordre son service de police! », termine la présidente du CCMM-CSN.

À propos du CCMM-CSN

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Le gouvernement voudrait faire taire les jeunes qu’il ne s’y prendrait pas mieux

Le rouleau compresseur du gouvernement Couillard continue son avancée et c’est maintenant au tour des forums jeunesse de faire les frais du plan libéral. Les forums jeunesse ont jusqu’au 30 juin pour clore les ententes qu’ils administraient, après quoi, ils devront fermer boutique.

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) tient à exprimer son vif soutien à ces organismes qui détiennent un savoir-faire pour susciter, développer et soutenir la créativité de milliers de jeunes engagés socialement, économiquement et culturellement au Québec. « Le gouvernement libéral coupe littéralement les jambes de tous ces jeunes qui pouvaient compter sur les forums jeunesse pour les soutenir, défendre leurs intérêts et porter leur voix », s’indigne Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN. « Plutôt que de sabrer dans des institutions porteuses d’espoir pour les jeunes, plutôt que de procéder à une démolition aveugle de différentes instances de participation citoyenne, comme les forums jeunesses, les Corporations de développement économique et communautaire (CDEC) et les Conférences régionales des élus (CRÉ), pourquoi le gouvernement ne travaille-t-il pas au renforcement de ces organismes structurants ? », questionne la représentante syndicale, qui souligne l’expertise développée depuis 15 ans par les forums jeunesses régionaux auprès des jeunes afin de leur assurer une participation active dans la société.

Québec veut transférer aux carrefours jeunesse-emploi les 20 M$ prévus pour les forums jeunesse. « Pourquoi déshabiller Pierre pour habiller Paul, alors que chacun de ces organismes a sa mission propre ? », s’interroge madame Daigneault.

En outre, le CCMM-CSN estime révoltante l’attitude désinvolte adoptée par le premier ministre lui-même. Alors qu’il est le porteur de ce dossier au gouvernement, nous apprenons que le Forum jeunesse de l’île de Montréal (FJÎM) tente depuis des semaines d’obtenir des explications sur son avenir, en vain. Les nombreuses demandes de rencontres effectuées depuis un an par le FJÎM auprès de l’adjointe parlementaire responsable des dossiers jeunesse, et qui sont restées lettre morte, sont une autre démonstration du peu de cas qu’accorde Québec aux jeunes. « Le gouvernement fait table rase des espaces citoyens qui ont été mis en place depuis des décennies », fustige madame Daigneault. « Tout est fait pour nous réduire au silence et nous museler », conclut la présidente du CCMM-CSN.

À propos du CCMM-CSN

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Le CCMM-CSN dénonce le recours à la répression

« La direction de l’UQAM fait fausse route en empruntant la voie de la répression politique et policière », estime la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN),  Dominique Daigneault. Les arrestations qui ont eu cours à l’UQAM hier vont accentuer la colère des étudiantes et des étudiants qui font face à une administration qui abuse de ces pouvoirs. Devant une telle situation, des chargé-es de cours, des professeur-es de même que la présidente du Syndicat des professeur-es de l’UQAM (SPUQ-CSN), Michèle Nevert, ont érigé une chaîne humaine pour éviter que les étudiants soient blessés dans l’intervention policière. Par la suite, des membres de l’exécutif du SPUQ et du Syndicat des chargé-es de cours de l’UQAM (SCCUQ-CSN) se sont rendus au poste du SPVM pour soutenir les étudiants.

Le CCMM-CSN dénonce l’attitude répressive de l’UQAM hier, mais également dans le dossier des neuf étudiantes et étudiants menacés d’expulsion. À l’instar des syndicats et associations étudiantes de l’université, le CCMM-CSN demande le retrait des procédures dans cette affaire. De plus, l’UQAM impose dorénavant aux professeur-es, chargé-es de cours et maîtres de langue de donner leur cours, peu importe le nombre d’étudiantes et d’étudiants en classe. « Cela ajoute à l’indignation de la communauté universitaire. Il y a des conditions minimales à respecter pour enseigner et apprendre. Les gestes posés par la direction de l’UQAM sont totalement inacceptables et sont loin de permettre d’atteindre ces conditions », conclut la présidente du CCMM-CSN, également enseignante.

À propos du CCMM-CSN 

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à  Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Arrestations injustifiées à la manifestation contre la brutalité policière du 15 mars

Dimanche après-midi se tenait la manifestation contre la brutalité policière, qui se déroule le 15 mars de chaque année. À la suite d’un appel lancé à l’assemblée générale mensuelle du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN), la présidente, Dominique Daigneault, s’est rendue sur place pour observer la situation. En effet, lors de l’assemblée du 4 mars, des délégué-es ont émis le souhait que le conseil central soit présent à la manifestation afin d’y jouer un rôle « d’observateur ». La présidente du CCMM-CSN constate que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) se livre à du profilage social à l’endroit de certains groupes sociaux, notamment le Collectif opposé à la brutalité policière, qui a organisé la manifestation.

« Rien ne justifie que la police ait imposé des contraventions à près d’une centaine de personnes hier, critique la présidente du CCMM-CSN. « J’ai pu observer que la manifestation se déroulait tout à fait calmement lorsque nous avons été pris en souricière, sur la rue Berri », affirme Dominique Daigneault, qui elle aussi, a reçu une contravention de 504 $ en vertu du Code de la sécurité routière, pour entrave à la circulation.

Tout indique que le récent jugement de la Cour municipale de Montréal, rendu en février, a amené le SPVM à changer de tactique, lorsqu’il veut procéder à des arrestations injustifiées. Hier, les autorités policières ont invoqué le Code de la sécurité routière, plutôt que le règlement municipal P-6. « Je trouve bien ironique que la police utilise l’article 500.1, qui fait référence à l’obstruction de la voie publique, alors que chevaux, voitures de police et fourgons cellulaires étaient omniprésents », s’insurge Julien Villeneuve, professeur de philosophie au Collège de Maisonneuve, qui estime que c’est plutôt l’intervention policière musclée qui a entravé la voie publique. « La police utilise n’importe quel règlement dans le but de « casser » la manifestation, déplore Monsieur Villeneuve, qui était présent hier après-midi. Quel genre d’État de droit avons-nous si la police fait usage des lois de manière non avisée? », fait valoir le professeur de philosophie.

Pour le CCMM-CSN, l’utilisation du Code de la sécurité routière par le SPVM, lors de manifestations, poursuit le même objectif que l’usage du règlement P-6, soit de restreindre les libertés. « La liberté d’expression, le droit de manifester et la liberté de réunion pacifique sont des principes fondamentaux de toute société qui se dit démocratique. Dans cette perspective, les forces policières doivent mettre un terme à l’usage de telles pratiques, qui constituent pour nous des abus inacceptables, conclut la présidente du CCMM-CSN.

Précisons que le Collectif opposé à la brutalité policière a choisi comme lieu de rassemblement l’intersection des rues Berri et Ontario, là où Alain Magloire, un itinérant en détresse, est tombé sous les balles de la police le 3 février 2014.

À propos du CCMM-CSN

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

L’austérité en éducation, des impacts concrets

Des syndiqué-es de l’ensemble du monde de l’éducation ont manifesté bruyamment ce midi, lors d’une conférence du ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, à l’hôtel Hyatt Regency. Invité à prendre la parole devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le ministre Bolduc a offert une présentation intitulée « La réussite des élèves : au cœur de nos priorités ! ».

« Il est des plus grotesques que le ministre Bolduc vienne prêcher la bonne parole sur la réussite scolaire alors qu’il représente un gouvernement qui impose des mesures d’austérité des plus draconiennes, qui attaquent le droit à l’éducation de la petite enfance jusqu’à l’enseignement supérieur ! », a fustigé la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, Dominique Daigneault.

« Quelle effronterie ! » a pour sa part tempêté la présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec, Caroline Senneville, qui a rappelé « le rôle irremplaçable de l’éducation comme vecteur d’équité sociale ».

« Nous ne sommes pas dupes des intentions du ministre qui tente de nous faire croire que les compressions n’ont pas d’impacts sur les services aux élèves et à la population. Le thème de sa conférence, c’est de la bouillie pour les chats ! », s’est insurgé le président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Denis Marcoux.

Les compressions en éducation

Tous les secteurs en éducation sont visés par les mesures d’austérité du gouvernement. S’ajoutant aux coupes de 640 M$ imposées depuis quatre ans, les commissions scolaires ont subi des compressions de 150 M$ se traduisant par d’autres coupes dans divers programmes, dont l’aide aux devoirs, l’aide alimentaire, le transport scolaire et certains programmes d’aide aux immigrantes et aux immigrants. Pour la Commission scolaire de Montréal (CSDM), la plus importante au Québec et qui compte un nombre significatif d’élèves allophones, défavorisés, handicapés ou en difficulté d’apprentissage et ayant besoin de services particuliers, les mesures d’austérité sont dramatiques puisque la CSDM était déjà aux prises avec un sous-financement. Non seulement les enfants en font les frais, mais les travailleuses et les travailleurs aussi, qui voient leur tâche alourdie et leurs heures de travail réduites, cela surtout dans le secteur de l’adaptation scolaire. Les coupes entraînent aussi des abolitions de postes (secrétaires, agentes de formation, techniciennes et techniciens en éducation spécialisée, en documentation ou en travaux pratiques, chauffeurs du transport adapté, etc.).

Les cégeps y passent également puisqu’une nouvelle compression budgétaire récurrente de plus de 19 M$ leur a été imposée, et ce, en cours d’année financière. Cette coupe s’ajoute aux cinq compressions déjà essuyées ces quatre dernières années, totalisant 109 M$. Des heures de travail et des postes de divers groupes d’employé-es sont coupés (techniciennes et techniciens en informatique et en travaux pratiques, ouvriers spécialisés, personnel d’entretien ménager, personnel administratif, psychologues, aides pédagogiques, conseillers en orientations, etc.), entraînant un effet direct sur la qualité des services offerts aux étudiantes et aux étudiants.

Les trois représentantes syndicales estiment extrêmement inquiétante la volonté du ministre Bolduc d’opérer un virage dans les orientations du réseau collégial en imposant une vision commerciale, axée sur la multiplication de formations courtes et de nouveaux diplômes dans les cégeps.

Du côté des universités, Québec impose une coupe récurrente de 32 M$, qui s’ajoute aux 172 M$ déjà rognés pour l’année 2014-2015. À l’UQAM, la direction propose une coupe de salaire de 2% à tous ses employé-es et l’abolition de 150 cours, ce qui aura des effets sur l’offre et la diversité de cours. À l’Université de Montréal, ce sont 250 cours qui pourraient être supprimés sur deux ans.

« L’éducation doit servir à développer l’autonomie des personnes. Elle est un symbole de progrès social et un moteur de développement de notre société. Le financement du réseau public de l’éducation de même que sa valorisation doivent être au cœur des décisions du gouvernement afin d’en assurer la pérennité », a conclu madame Senneville.

À propos du CCMM-CSN, de la FEESP-CSN et de la FNEEQ-CSN

Le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) compte environ 55 000 membres œuvrant dans le domaine des services public et parapublic. La FNEEQ-CSN regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

 

Au calendrier : journée de perturbation économique !

L’assemblée générale spéciale du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN) s’est dotée d’un imposant plan de mobilisation pour contrer les mesures d’austérité du gouvernement de Philippe Couillard. Lors de cette instance qui s’est tenue hier soir au Centre St-Pierre et qui portait sur l’utilisation d’actions de perturbation économique et des moyens de résistance pour combattre l’austérité, les délégué-es ont voté en faveur d’une journée de perturbation économique à se tenir au plus tard le 1er mai 2015.

Désobéissance civile

D’entrée de jeu, invité à faire une présentation sur le thème de la désobéissance civile, Benoît Lacoursière, professeur de science politique et président du Syndicat des professeures et professeurs du collège de Maisonneuve, a résumé les grands moments de l’histoire des mouvements sociaux des dernières décennies au Québec, incluant, entre autres, sa dimension syndicale. Il a fait état de différentes actions de désobéissance, par exemple celle organisée le 16 février 2012, où quelque 500 personnes avaient bloqué pacifiquement tous les accès de la Tour de la Bourse pendant quelques heures à Montréal. Pour monsieur Lacoursière, le choix de l’austérité est un choix idéologique. « Je ne pense pas qu’on puisse convaincre le gouvernement de reculer sur ces mesures d’austérité, il faudra plutôt le contraindre ! », a déclaré monsieur Lacoursière, qui estime que tôt ou tard, il faudra désobéir. « La désobéissance est contagieuse et suscite un effet d’entraînement », a conclu le professeur de science politique.

D’ici le 1er mai 2015

Au terme d’une discussion dynamique, riche et inventive, les délégué-es ont convenu « de participer, en collaboration avec les acteurs de la société civile qui s’y engagent, à l’organisation d’une journée de perturbation économique qui se déroulera un jour de semaine, et ce, au plus tard le 1er mai 2015 ». Pour les membres des syndicats affiliés au CCMM-CSN, cette journée de perturbation pourra se déployer de diverses manières. Dans certains milieux, on souhaitera faire une journée de grève en bonne et due forme, tandis qu’ailleurs, on optera pour d’autres types d’actions, selon les possibilités. « L’objectif est de faire reculer le gouvernement dans son entreprise de démolition », a insisté la présidente du CCMM-CSN, Dominique Daigneault.

Plusieurs idées imaginatives ont aussi été suggérées. On souhaite ainsi continuer à viser des symboles économiques comme cela s’est fait ces dernières semaines lorsque des militantes et des militants de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, par exemple, ont perturbé la conférence que donnait le premier ministre Philippe Couillard, le 3 février, à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. On a aussi salué l’expérience audacieuse menée le 9 février. Pour la première fois partout au Québec, des bureaux de circonscription de plusieurs députés – 16 au total – avaient reçu, au même moment, la visite impromptue de syndiqué-es de la CSN qui dénonçaient l’adoption par bâillon du projet de loi 10 réformant le réseau de la santé et des services sociaux. Pour plusieurs, il apparaît incontournable de maintenir la pression auprès du gouvernement en restant visibles afin de rallier l’opinion publique. On a proposé de mobiliser la population dans les quartiers comme cela s’est fait avec les manifestations de casseroles, au printemps 2012. D’autres encore espèrent que les institutions financières, dont les profits explosent, soient dénoncées publiquement.

« En plus de multiplier les compressions, de transformer de fond en comble le rôle de l’État en vue de faciliter le chemin aux élites financières, le gouvernement démontre un mépris sans nom envers les besoins de la population. Il y a urgence d’agir pour l’avenir du Québec!, a conclu la présidente du CCMM-CSN.

À propos du CCMM-CSN

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Le mouvement syndical aussi dans la mire

Aujourd’hui, à l’occasion de la présentation d’un mémoire à la Commission populaire sur la répression politique, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN) rappelle que de tout temps, les organisations syndicales ont dû faire face à la répression. « Les obstacles à faire valoir les revendications des travailleuses et des travailleurs et la répression ont façonné l’histoire des luttes ouvrières », explique Manon Perron, secrétaire générale du CCMM-CSN. La porte-parole syndicale évoque, entre autres, la grève générale du 1er mai 1886 à Chicago revendiquant la journée de 8 heures de travail. « Le mouvement initié par les syndicats américains, poursuit-elle, avait alors été violemment réprimé par les autorités et avait fait un mort, des dizaines de blessés, et avait mené à l’arrestation de leaders syndicaux et d’anarchistes, dont quatre condamnés à la pendaison en 1887. Cette page de l’histoire du mouvement ouvrier nord-américain a marqué l’imaginaire », insiste madame Perron.

Au Québec aussi, le mouvement ouvrier a subi la répression. La grève d’Asbestos de 1949 est certes l’un des épisodes historiques les plus significatifs, alors que des milliers de grévistes avaient été séquestrés et brutalisés par la police, mais d’autres événements, plus récents ceux-là, démontrent également que les syndicats doivent composer avec la répression. Depuis 1950, quelque 90 lois spéciales ont été adoptées par les gouvernements fédéral et provincial, dont une cinquantaine par le gouvernement québécois. Au Québec, 34 lois spéciales niant les droits syndicaux ont été adoptées au cours des années 1970 et 1980. « Lucien Bouchard a choisi d’appliquer à 11 reprises une solution autoritaire en situation de conflit de travail, et ce, en seulement cinq ans d’exercice du pouvoir ! », se désole la secrétaire générale du CCMM-CSN.

Et aujourd’hui…

« Depuis 1999, les lois spéciales adoptées par les gouvernements se font de plus en plus répressives et sévères, soutient la représentante syndicale. On vise maintenant à limiter l’action politique et l’influence des organisations syndicales, que ce soit en imposant des décrets qui ferment la porte à la négociation, en brimant les manifestations ou en s’attaquant aux structures syndicales pour les affaiblir ».

Tant dans le secteur privé que dans le secteur public, la négociation de conventions collectives et l’exercice du rapport de force pour influencer la partie patronale sont de plus en plus ardus. Les législations visant à « civiliser » les conflits de travail, comme les mesures contre les briseurs de grève, nécessiteraient une modernisation pour continuer à jouer leur rôle. Les technologies de l’information et le recours de plus en plus fréquent à la sous-traitance font en sorte que les employeurs peuvent maintenir leurs opérations sans que les travailleurs de remplacement aient à se présenter à l’établissement. Parmi les exemples éloquents, il y a certes celui du lockout au Journal de Montréal en 2009, durant lequel Québecor a profité de la désuétude de la loi anti-briseurs de grève pour appliquer son plan antisyndical.

« En outre, s’insurge madame Perron, les nombreuses injonctions dans le secteur privé ont pour effet de restreindre l’action collective, alors que des syndicats très militants y pensent à deux fois avant de poser des gestes susceptibles d’être jugés illégaux ». On applique deux poids deux mesures : « L’État n’impose presque jamais de règlementation aux entreprises pour ce qui est de la protection de l’emploi, d’une vie décente et d’un environnement sain. À quand des lois contraignantes sur les délocalisations, les licenciements collectifs, les fermetures d’entreprises, la pollution industrielle ? », questionne-t-elle avec justesse.

Le mouvement syndical subit de nombreuses attaques pouvant être définies comme étant de la répression politique. Les projets de loi et les recours devant les tribunaux sont des formes de discrimination politique, qui visent à miner l’action collective, à brimer le droit d’association et à étouffer toute opposition.

Commission populaire sur la répression politique En septembre 2013, devant le refus du gouvernement Marois de donner suite aux demandes d’enquête publique concernant la répression policière survenue lors du printemps érable, des citoyennes et des citoyens ont décidé de mettre sur pied une commission populaire sur la répression politique. On dénonçait notamment le manque de transparence de la Commission spéciale d’examen des événements du printemps 2012, la commission Ménard.

À propos du CCMM-CSN

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Après les générations X, Y et Z, la génération « Bolduc », une génération sacrifiée ?

Les travailleuses et les travailleurs de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) manifestent ce midi devant les bureaux du ministère de l’Éducation, à Montréal (600, rue Fullum) pour dénoncer le projet de démantèlement de la CSDM. Le plan de réforme du ministre Yves Bolduc suscite de l’inquiétude et de la colère chez les travailleurs qui œuvrent au quotidien auprès des élèves. Plusieurs scénarios sont sur la table et on ne connaît pas encore quelle pourrait être la piste d’atterrissage de cette réforme. Où? Quand? Comment? Pourquoi? Personne ne le sait, même le ministre n’est pas en mesure de fournir des explications sur ses objectifs recherchés… Les syndicats de la CSDM affiliés à la CSN croient qu’il y a danger de déstabiliser les écoles, de réduire les services, d’augmenter les coûts et d’exclure des élèves. Il s’agit d’un enjeu qui touche les élèves, les parents et tout le personnel. En manifestant, les travailleurs veulent lancer un message clair au ministre : son projet de restructuration menace l’éducation de nos enfants et met les écoles en péril.

La génération « Bolduc »

« Nous demandons au ministre Bolduc de retirer son projet de réforme de la planche à dessin. D’abord, contrairement à ce qu’il prétend, rien n’indique que des économies pourront être réalisées avec la restructuration », fait valoir Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN. Tous les groupes actifs sur le terrain estiment que la réforme engendrera plutôt des coûts, à cause des mouvements de main-d’œuvre ainsi que des transferts d’équipements et de ressources matérielles. « Pendant des années, toutes les énergies seront consacrées à assurer le fonctionnement des nouvelles structures plutôt qu’à la réussite scolaire des élèves. On voit déjà poindre à l’horizon, après les générations X, Y et Z, la génération « Bolduc », une génération sacrifiée aux lubies idéologiques de l’obsession libérale d’atteindre le déficit zéro le plus rapidement possible, sans égard aux conséquences » tempête madame Daigneault.

Un chambardement infructueux et inutile

Partout au Québec, les compressions ont entraîné dans les commissions scolaires des coupes dans divers programmes, dont l’aide aux devoirs, l’aide alimentaire, le transport scolaire et certains programmes d’aide aux immigrantes et aux immigrants. Maintenant, le ministre Bolduc en rajoute avec son plan de réforme sans bon sens, sans logique et même dangereuse pour l’avenir de nos enfants et de notre société.

« Avec son projet absurde, le ministre soutient vouloir améliorer l’efficacité des commissions scolaires et décentraliser l’organisation vers les écoles. Nous sommes en droit de nous demander comment un nouveau découpage et le transfert de dizaines de milliers d’élèves d’une commission scolaire vers d’autres seront plus efficaces et plus décentralisés », s’insurge Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). « C’est plutôt l’effet contraire qui se produira : confusion, désorganisation et chaos seront le résultat d’une telle opération! », renchérit le représentant syndical.

Toute cette instabilité aura un effet direct sur la réussite des élèves. On se retrouvera dans un désordre sans nom s’il faut conclure des milliers d’ententes extraterritoriales – on estime à 6300 élèves qui devraient obtenir une telle entente juste sur le territoire montréalais – alors qu’au fil des ans, les ressources administratives ont été réduites au minimum dans les commissions scolaires, en raison des coupes successives de budget. « A-t-on vraiment besoin d’une telle turbulence administrative? », questionne monsieur Marcoux.

Budget réduit comme peau de chagrin

Non seulement les commissions scolaires fonctionnent-elles déjà avec un financement anémique, mais le gouvernement leur a imposé une réduction supplémentaire de 10 % de leur budget, ce qui représente 163 M$ en moins pour les 72 commissions scolaires du Québec. À elle seule, la CSDM s’est vue imposer des coupes supplémentaires de 9 M$.

« L’impact sur les services directs aux élèves de niveaux primaire et secondaire sera inévitable. Le gouvernement fusionne des structures sur le dos d’une génération, c’est inhumain! » fustige Véronique De Sève, vice-présidente à la CSN. « Le rôle des commissions scolaires est essentiel dans notre démocratie parce qu’elles permettent une juste répartition des ressources financières, humaines et matérielles sur leur territoire. L’égalité des chances pour toutes et tous passe par là. On ne le laissera pas s’attaquer indûment à nos institutions publiques! » conclut la porte-parole de la CSN.

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) compte environ 55 000 membres œuvrant dans le domaine des services public et parapublic. Le secteur scolaire représente environ 30 000 employés-es de soutien présents dans 31 commissions scolaires francophones, notamment la Commission scolaire de Montréal (CSDM), et 2 commissions scolaires anglophones. C’est le plus grand regroupement d’employés-es de soutien des commissions scolaires au Québec. Pour sa part, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN) regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.