Les associations du milieu culturel québécois demandent au gouvernement Legault de procéder à la réforme de la Loi sur le statut de l’artiste

Neuf associations du secteur des arts et de la culture ont demandé ce matin au gouvernement du Québec de déposer dès l’automne le projet de réforme tant attendue de la Loi sur le statut de l’artiste. Pour ces organisations représentant plus de 26 000 artistes, toutes disciplines confondues, il est impératif de pallier les brèches de la loi actuelle qui privent ceux-ci de droits fondamentaux en matière de travail pourtant accessibles à l’ensemble de la population du Québec. Les neuf associations ont présenté ce matin un ensemble de revendications communes qu’elles porteront auprès du gouvernement au cours des prochaines semaines.

D’entrée de jeu, les organisations ont expliqué la nécessité de cette réforme en rappelant que le secteur des arts et de la culture, comme le reste du Québec, a grandement évolué depuis l’adoption des deux lois sur le statut de l’artiste en 1987, ne serait-ce que sur le plan de la technologie et des plateformes de diffusion. Elles constatent néanmoins que, plus de 30 ans plus tard, les artistes figurent toujours dans une catégorie à part en matière de droit du travail.

« Il n’est pas normal qu’en 2021, la Loi sur la santé et la sécurité du travail ne s’applique pas automatiquement aux artistes comme au reste des travailleuses et des travailleurs », a souligné la présidente de l’Union des artistes, Sophie Prégent. Ce n’est pas normal qu’en 2021, après tout ce que le Québec a traversé au cours des dernières années, les dispositions législatives à l’égard du harcèlement psychologique et sexuel en milieu de travail ne s’appliquent pas d’emblée aux artistes, et que nos organisations en soient réduites à négocier à la pièce des mesures légales dont bénéficient pourtant tous les salarié-es du Québec.

Le gouvernement de François Legault a été très clair quant à son intention de procéder à cette réforme au cours d’un premier mandat. Son gouvernement a même réitéré cette promesse au printemps dernier, avec le soutien de l’Assemblée nationale. Pour nos associations d’artistes, compte tenu de l’échéancier électoral de 2022, c’est cet automne que la réforme des lois sur le statut de l’artiste doit être déposée à l’Assemblée nationale.

Des conditions minimales pour tous les secteurs
Les organisations ont rappelé que c’est en constatant la précarité et la pauvreté qui prévalaient au sein de la communauté artistique que le Québec lui avait octroyé, en 1987, le droit de négocier des ententes collectives avec les associations de producteurs afin de baliser l’industrie et d’établir des conditions minimales de travail, les artistes n’étant protégés ni par les dispositions des Normes du travail, ni par celles du Code du travail du Québec.

Or, a souligné le président de la Guilde des musiciennes et des musiciens du Québec (GMMQ), Luc Fortin, bien qu’une majorité de producteurs établis acceptent de négocier ces ententes, de nombreuses brèches de la loi actuelle permettent à certains de n’appliquer aucune forme de condition minimale de travail sur les lieux de production.

« Dans l’industrie de la musique, c’est moins de 20 % des enregistrements qui sont effectués en respectant les conditions minimales négociées. Les producteurs peuvent étirer des négociations pendant plus de 20 ans, ils peuvent décider de ne pas reconnaître les ententes pourtant adoptées par l’association de producteurs établie dans un secteur particulier… Ces trous dans la loi entraînent une pression vers le bas sur nos conditions de travail — tout comme la possibilité pour les festivals et autres diffuseurs de se dégager de leurs obligations auprès des artistes, qui se retrouvent sans protection. On doit rendre obligatoire, pour tous les lieux de production, l’application des ententes négociées avec les associations de producteurs établies de chaque secteur, ou encore imposer des conditions minimales d’engagement là où il n’y en a pas. Et en fin de compte, ce qui est incontournable, c’est que le gouvernement doit cesser de financer les producteurs qui s’affairent à contourner la loi. Le gouvernement doit rendre toute forme de subvention de l’État conditionnelle à l’application de conditions minimales de travail négociées avec les associations d’artistes. »

Les écrivains, des artistes à part entière
Les neuf organisations du milieu culturel s’entendent également sur la nécessité de mettre un terme aux disparités entre différentes catégories d’artistes soumises à des environnements légaux distincts. Elles demandent ainsi au gouvernement d’octroyer aux écrivaines et aux écrivains, ainsi qu’aux autrices et auteurs dramatiques, le droit, pourtant conféré aux artistes de la scène, du disque et du cinéma, de négocier des ententes collectives dont ils sont aujourd’hui privés.

Pour Suzanne Aubry, présidente de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), le gouvernement doit saisir l’occasion de réparer cette grave injustice. « Nous sommes des artistes à part entière, partageant la même réalité socio-économique que les scénaristes, les comédiennes et les comédiens, les interprètes, les musiciennes et musiciens. Nous réclamons que le secteur de la littérature — incluant le théâtre — soit intégré à la première Loi sur le statut de l’artiste afin d’instaurer l’obligation de négocier des ententes collectives pour les éditeurs et les diffuseurs et des conditions de travail minimales auxquelles les autres artistes ont droit. Le modèle de négociation individuelle a pleinement démontré ses limites. Il est inacceptable que les écrivains et écrivaines, tout comme les auteurs et autrices de théâtre, continuent d’être laissés à eux-mêmes lorsque vient le temps de négocier les conditions de leurs contrats. »

Dans le même esprit, les neuf associations demandent au gouvernement d’intégrer au sein de la loi certaines disciplines artistiques qui demeurent exclues de son application : les scénographes, éclairagistes, costumières et costumiers et autres concepteurs et conceptrices des arts de la scène devraient bénéficier du même statut que les autres artistes. Elles rappellent que les dernières modifications apportées à la loi en 2009 n’ont pas intégré ceux-ci, contrairement à leurs collègues œuvrant en cinéma, en publicité et en vidéoclip.

Une percée qui ouvre la voie à de meilleures conditions de travail

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses d’OASIS Animation–CSN, qui représente les animatrices et animateurs numériques du tout premier studio d’animation syndiqué au Canada, vient de signer la première convention collective de son histoire. Syndiquée depuis l’automne 2019, la vingtaine de membres, basée à Montréal et affiliée à la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN (FNCC–CSN), pose ainsi un geste important pour permettre l’amélioration des conditions de travail dans cette industrie.

Améliorations notables

La convention collective signée le 23 juin dernier introduit la notion d’ancienneté, assurant ainsi une reconnaissance et une meilleure justice pour les animatrices et les animateurs. « Avant de nous syndiquer, notre ancienneté n’était pas reconnue. Même si un animateur travaillait au studio depuis longtemps, il n’avait aucune assurance qu’il recevrait un meilleur salaire ou qu’il serait rappelé en premier après une mise à pied. Désormais, Oasis est tenu de respecter l’ancienneté. Il s’agit d’un changement majeur dans le fonctionnement du studio. »   Les employé-es obtiennent également un droit de rappel au travail et une meilleure sécurité d’emploi.

Le syndicat a aussi réussi à encadrer le recours à la sous-traitance, en obligeant l’employeur à prioriser ses animatrices et ses animateurs à l’emploi, avant de recourir à des employé-es de l’externe. « Nous aurions aimé obtenir l’assurance qu’Oasis privilégiera à l’avenir les contrats permanents plutôt que des contrats de travailleurs autonomes, mais cela n’a pas été possible.

C’est toutefois un début », note la présidente. Le syndicat mise aussi sur la création d’un Comité de relations de travail paritaire prévue à la convention, qui permettra notamment de régler des enjeux qui touchent les animatrices et animateurs, en cours de convention.

En plus d’accroitre la responsabilité de l’employeur et d’offrir un meilleur accès à de la formation et à la rétroaction, la convention collective prévoit des hausses de salaire notables. « Le salaire d’entrée fait un bond de 4 $ l’heure, ce qui est majeur », note King. « Un animateur au premier échelon gagnera désormais 20$ de l’heure, et au dernier, 33$ de l’heure. Avant, beaucoup de nos membres étaient payés bien moins que ce qui était offert dans d’autres studios. Nous sommes extrêmement fiers de nos membres qui se sont mobilisés pour soutenir la négociation et heureux d’avoir pu améliorer considérablement leurs conditions de travail » relate Mme King.

Une percée

Pour la FNCC–CSN, cette percée constitue un premier pas dans la syndicalisation de cette industrie. « Nous espérons que ce syndicat sera le premier d’une série à voir le jour dans le milieu, car les conditions méritent grandement d’être améliorées. Les balises qui ont été négociées chez OASIS Animation permettront à la fédération de mettre son expertise au service d’autres travailleuses et travailleurs de ce secteur afin de les appuyer dans leur lutte pour de meilleures conditions », a précisé Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN.

Réforme des lois sur le statut de l’artiste: des engagements qui rassurent le secteur culturel

L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, la SARTEC, TRACE, l’UDA et l’UNEQ saluent l’engagement des parlementaires de l’Assemblée nationale qui ont adopté aujourd’hui à l’unanimité la motion reconnaissant que les artistes ont été durement touchés par la pandémie et que leur travail exceptionnel doit être mieux encadré par une réforme en profondeur des Lois sur le statut de l’artiste.

Constatant jour après jour, données concrètes à l’appui, que les deux lois actuelles ne parviennent pas à améliorer les conditions socio-économiques des artistes — alors que c’est leur raison d’être — les organisations réclament une révision majeure de ces lois depuis plusieurs décennies et ont déposé au ministère des Communications et de la Culture des mémoires détaillés allant tous dans ce sens, en février dernier.

La pandémie ayant subitement aggravé une situation déjà extrêmement précaire pour les artistes, créateurs et professionnels de la culture, il y a, plus que jamais, urgence d’agir afin d’assurer la pérennité de notre culture et de permettre à celles et ceux qui lui donnent une âme de gagner leur vie adéquatement. Ainsi, nous sommes rassurés par les déclarations de la ministre Nathalie Roy qui s’est engagée, encore aujourd’hui, à respecter les promesses de son gouvernement de déposer un projet de loi et de régler cet enjeu durant son mandat actuel.

En cette matière, notre regroupement, qui représente quelque 26 000 membres, réitère sans réserve son entière collaboration afin de mener à bien cette réforme essentielle dès maintenant. Les Lois sur le statut de l’artiste ont été conçues pour les artistes, qui sont les mieux placés pour connaître leurs réalités et leurs besoins.

Nous sommes impatients de discuter avec la ministre Roy afin d’accélérer les travaux de son ministère, malgré la pandémie, pour aboutir à un dépôt de son projet de loi dès la rentrée de l’Assemblée nationale l’automne prochain, et nous comptons sur l’appui de tous les députés afin qu’une nouvelle loi soit promulguée avant les prochaines élections.

Une aide saluée pour soutenir le secteur culturel pendant la crise

L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, TRACE, l’UDA et l’UNEQ saluent les efforts pour soutenir la culture, grâce à une enveloppe de 100 millions de dollars d’aide ponctuelle. Bien que temporaire, il s’agit d’un message positif envoyé par le gouvernement du Québec aux artistes, créateurs et professionnels de la culture. Une étude plus approfondie du budget permettra sans doute de mieux comprendre le détail des sommes indispensables annoncées jeudi.

En effet, il faut placer cette aide dans le contexte dramatique qui afflige le secteur de la culture, sans doute l’un des plus touchés par la pandémie. Rappelons que l’on assiste à une chute inédite du PIB pour les arts et spectacles au Québec. En comparant les périodes de mars à juin 2019 et de mars à juin 2020, nous constatons une baisse de 54 % du PIB sur l’année. Les emplois ont été perdus par dizaines de milliers, plus de 40 % de nos membres songent à quitter le métier et leur état psychologique est alarmant, comme nous l’avons détaillé dans un plaidoyer publié à la mi-mars.

Depuis maintenant un an, et pour de nombreux mois encore, les artistes, créateurs et professionnels de la culture risquent d’être sans travail et pour plusieurs sans revenu ni filet social. L’été s’annonce difficile, malgré la réouverture graduelle des salles de spectacle. Nous serons donc également attentifs aux orientations des sommes annoncées pour la santé mentale afin que cette aide soit accessible aux travailleuses et travailleurs autonomes de la culture.

Les huit associations qui regroupent quelque 26 000 membres font désormais de l’amélioration des conditions socioéconomiques des artistes, créateurs et artisans, la pierre angulaire de la relance en culture, car sans eux, celle-ci n’existe pas. Il faut marteler l’importance d’une réforme en profondeur des structures de financement du secteur culturel pour que l’argent « ruisselle » davantage jusqu’aux artistes.

En ce sens, une révision en profondeur des deux lois sur le statut de l’artiste afin d’améliorer la situation socioéconomique, des conditions de vie et de pratique des artistes, devient urgente.

Le secteur de la culture doit résister à la crise pour le rayonnement et la pérennité de la culture québécoise, sans quoi, c’est toute notre société qui en sortira perdante.

La culture en péril

L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, TRACE, l’UDA et l’UNEQ dévoilent aujourd’hui un rapport inquiétant sur l’état des lieux de la culture. Alors que plus de 30 000 personnes ont perdu leur emploi depuis le début de la pandémie dans ce secteur, que la détresse psychologique s’ajoute à la précarité financière et qu’un nombre important songe à abandonner leur carrière, il y a urgence d’agir.

En effet, en plus de dessiner un portrait sombre de la réalité économique, le regroupement d’associations a sondé plus de 2 000 de leurs membres afin d’en connaître davantage sur leur état de santé psychologique et leurs réflexions par rapport à leur avenir dans leur discipline artistique. Les constats sont criants : nos artistes et créateurs ont bien peu de moyens pour traverser une crise comme celle que l’on vit et leur apport à notre société est insuffisamment valorisé, comme en témoignent leurs conditions de vie.

Cette démarche concertée inédite, constituant une première au Québec, s’appuie sur une volonté commune de changer les choses en profondeur afin de s’assurer que non seulement nos institutions culturelles soient en santé, mais aussi nos artistes et nos créateurs !

Dépression majeure et pensées suicidaires

Les données récoltées lors de ce sondage sont inquiétantes. Plus de 43 % des répondants présentent des symptômes de dépression majeure (tristesse, mélancolie, déprime, perte d’intérêt pour le travail, passe-temps ou autre). De ce nombre, 11,7 % des gens indiquent avoir eu des pensées suicidaires durant la dernière année. Pour 72 % de nos répondants qui vivent de la détresse psychologique, celle-ci est associée entièrement (26 %) ou partiellement (46 %) à la pandémie. Les répondants mentionnent du même souffle un manque de ressources psychologiques professionnelles pour les aider à passer au travers.

Ces résultats révèlent une réelle crise de santé mentale dans le secteur culturel, causée en partie par les fortes pressions économiques préexistantes à la pandémie, exacerbées par celle-ci et par la précarité du statut d’artiste.

Exode des artistes et créateurs

Cette prise de conscience dévastatrice révèle une urgence d’agir afin de soutenir les travailleuses et les travailleurs du milieu qui, dans une proportion de plus de 41 %, ont considéré ou considèrent abandonner leur carrière et leur domaine de création.

Dans l’industrie de l’information, de la culture et des loisirs, c’est 24 % des emplois qui ont disparu. Actuellement, les pertes d’emplois affectent plus de 30 000 personnes. Le risque d’une perte d’expertise menace le rayonnement de la culture québécoise et son avenir.

Assombrissant le tableau, force est de constater que les sommes dégagées ne se rendent pas toujours jusqu’aux artistes, créateurs et professionnels du secteur. La situation précaire qui existait avant la pandémie est maintenant devenue insoutenable. Le seuil de faible revenu pour une personne seule au Québec, en 2017, est établi à 24 220 $, montant que les travailleurs autonomes des arts et de la culture n’arrivaient pas à atteindre en 2019 (varie de 14 000 $ à 21 000 $). Depuis 2004, deux fois plus d’artistes, créateurs et professionnels doivent cumuler plus d’un emploi.

Agir maintenant pour la survie de la culture

Les associations souhaitent proposer tant aux gouvernements qu’à l’ensemble des parties prenantes de la culture trois chantiers de travail qui incluent des mesures de soutien concrètes visant à assurer la relance et la pérennité du secteur de la culture.

  • Réformer les lois, il y a urgence d’inclure les travailleurs autonomes au régime d’assurance emploi et de procéder à la révision en profondeur des deux lois sur le statut de l’artiste (LSA).
  • Réviser les modèles de financement de la culture Nous soutenons qu’il faut revoir la chaîne de financement et la hauteur de la contribution publique pour s’assurer qu’elle ruissèle jusqu’aux artistes, créateurs et professionnels de la culture et y intégrer les changements dans les habitudes de consommation du contenu culturel notamment au niveau numérique.
  • Injecter des budgets inédits en culture pour assurer la relance des institutions muséales, des salles de spectacle, des théâtres et des festivals. Des sommes doivent être réservées pour des programmes de soutien en santé mentale et d’appui à la création et au renouvellement des expertises.

Pour consulter le rapport détaillé: https://bit.ly/30FwPbr

Citations

« La crise économique et psychologique qui accable le secteur culturel ne peut plus durer. Le portrait présenté par nos membres est choquant et doit servir de son de cloche pour démarrer une action concertée afin de les soutenir. Le succès de la relance du secteur des arts et de la culture dépend largement de ses artistes, créateurs, professionnels et artisans. »

  • Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN

« Si on veut que la culture continue d’être le miroir de la société québécoise, dans toute sa diversité, il faut assurer la mise en œuvre de mesures pérennes de soutien aux conditions de vie des artistes. Les chiffres dévoilés aujourd’hui démontrent qu’il faut plus que de l’argent. Il faut de l’écoute, de la considération et un dialogue continu, car sans artistes, il n’y a pas de culture. »

  • Sophie Prégent, présidente de l’UDA

« En plus de la mise en pause des salles de spectacles, l’arrêt des activités dans le domaine de l’évènementiel et la fermeture des écoles de musique prive de nombreux musiciens de revenus importants. Les répercussions vont durer encore longtemps pour toute une catégorie de travailleuses et de travailleurs au statut précaire, sans filet de protection sociale. »

  • Luc Fortin, président-directeur général de la GMMQ

« Le spectacle vivant, c’est annuellement 22 000 représentations payantes, qui accueille 8,75 millions de spectateurs pour des revenus de billetterie de 337 M$. L’impact économique et humain a été énorme en 2020-21, on a besoin rapidement d’un plan de relance des arts vivants de la part du gouvernement. »

  • Viviane Morin, directrice générale de l’APASQ

« Il est important d’assurer l’accessibilité aux ressources nécessaires et d’offrir une qualité de vie à nos artistes qui font briller le Québec, par leurs talents et leur créativité. Les chiffres du rapport prouvent un réel essoufflement et constituent une menace à la pérennité et à la vitalité du secteur culturel québécois, notamment dans le secteur des arts dramatiques. »

  • Marie-Eve Gagnon, directrice générale de l’AQAD

« Le Québec ne peut se permettre de perdre ses talents et son expertise. Essentiels au rayonnement de la culture québécoise ici et à l’international, les artistes et les réalisateurs sont des ambassadeurs et des créateurs de notre culture collective. »

  • Mylène Cyr, directrice générale de l’ARRQ

« La saison des festivals est à nos portes, il faut de toute urgence que les intervenants du milieu des arts vivants travaillent sur un plan avec la Santé publique et le MCCQ. Un leadership est nécessaire. »

  • François Deschamps, co-porte-parole de TRACE

« Si la pandémie doit avoir un impact positif, cela doit être de nous donner l’occasion de redorer cette industrie et de bonifier les conditions de travail des écrivaines et des écrivains. Il faut saisir cette occasion d’agir pour ne pas retourner en arrière et restaurer l’équité dans le traitement fait aux artistes afin de préserver notre vitalité culturelle. »

  • Suzanne Aubry, présidente de l’UNEQ

Rendre la culture vivante possible à nouveau

Le milieu des arts vivants et des arts de la scène a pris acte des avis rendus publics concernant la réouverture des salles de spectacles, des théâtres ainsi que des autres lieux de diffusion. Notre secteur demeure le plus touché par la pandémie en étant fermé au public depuis près d’un an et nous avons appris par l’entremise des médias que l’ouverture des lieux de diffusion était recommandée par la Santé publique depuis novembre. Plus le secteur attend sa réouverture, plus il sera difficile de le relever.

L’APASQ, l’AQAD, la FNCC–CSN, la GMMQ, TRACE et l’UDA souhaitent maintenant que le gouvernement prenne acte des nombreux sacrifices faits par les artistes, les créateurs et les musiciens, et qu’il agisse pour que ceux-ci puissent retourner à la rencontre de leurs publics. Maintenant qu’il est clair que la Santé publique est favorable à une ouverture des salles, le couvre-feu ne devrait pas être un frein à la production ni à la diffusion artistique. Le milieu a réellement besoin d’un signal clair de la part du gouvernement et nous implorons M. Legault d’exprimer rapidement ses intentions quant à la réouverture des salles de spectacle.

Le milieu des arts vivant a toujours fait preuve d’une grande créativité et d’innovation depuis le début de la pandémie. Nous sommes d’avis que tout le monde a son rôle à jouer. Aujourd’hui, nous demandons à tous les acteurs du milieu culturel ainsi qu’au gouvernement de faire preuve d’écoute et de flexibilité afin de favoriser une ouverture pérenne de nos lieux culturels, et ce, dans le plus grand respect des mesures sanitaires en vigueur et du bien collectif.

Citations

« Nous en appelons à la flexibilité et à la résilience de tous les acteurs de la chaîne culturelle. Pour le gouvernement, cela signifie qu’il ne doit pas être rigide dans l’application des programmes de compensation aux diffuseurs afin de permettre des ouvertures immédiates ou ultérieures adaptées à la réalité de chacune des productions. L’aide financière doit se poursuivre, tant pour les productions qui pourront reprendre rapidement en respectant les contraintes imposées par la Santé publique, que pour celles qui prendront plus de temps à pouvoir retrouver leur public. C’est une approche flexible et multilatérale qui nous permettra de sauver les arts vivants, les lieux de diffusion ainsi que nos artistes et créateurs. »

  • Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN

« Les décideurs publics doivent pouvoir faire preuve d’ouverture à l’égard des solutions qui sont proposées par le milieu, mais pour ce faire, il faudrait que tous les acteurs soient consultés, incluant les artistes, les créateurs et les professionnels qui sont au cœur de notre vie culturelle, afin que les propositions créatives soient mises sur la table. Cela vaut également pour les professionnels de la Santé publique qui mettent en place des protocoles et des scénarios de réouverture : sans fermer le secteur complet, serait-il possible d’ouvrir les lieux de diffusion et de les fermer à la pièce si une éclosion devait survenir, comme c’est le cas dans la plupart des autres milieux de travail ou scolaires ? »

  • Sophie Prégent, présidente de l’UDA

« La réouverture des salles sera salutaire pour les artistes et les travailleurs culturels sans travail depuis trop longtemps. Nos membres ont à cœur le bien de la population et ils ont le sentiment d’avoir largement contribué à cette lutte collective contre la pandémie, mais les impacts sur nous sont disproportionnés. C’est très difficile pour nous de comprendre que nous sommes toujours à l’arrêt malgré les avis contraires de la Santé publique. Nous souhaitons que le premier ministre applique les recommandations de la Santé publique pour notre secteur. »

  • Luc Fortin, président-directeur général de la GMMQ

« Nous sommes persuadés que le public est prêt à se mettre de la partie en acceptant d’aller voir des spectacles à des moments différents et variés afin de respecter le couvre-feu. Tout le monde peut contribuer à faire de l’ouverture un succès. Rien n’a démontré que les lieux de diffusion et les salles de spectacles étaient des sources de contamination pendant les 45 jours durant lesquels notre secteur a été ouvert au cours de la dernière année. Les mesures sanitaires ont fait leurs preuves. »

  • Viviane Morin, directrice générale de l’APASQ

« Le milieu des arts vivants est très diversifié : si certaines productions majeures ne sont pas encore prêtes à se produire, il y a une foule d’autres types de représentations qui pourraient s’adapter et aller à la rencontre du public rapidement. Rien ne nous empêche, collectivement, d’y aller étape par étape. Le gouvernement doit nous aider à reprendre le travail. »

  • Marie-Eve Gagnon, directrice générale de l’AQAD

« Le public a aussi un réel besoin de renouer avec les arts vivants et de pouvoir quitter sa bulle de temps en temps. Avec le couvre-feu et l’interdiction de rassemblement intérieur, la population devrait être encouragée à fréquenter des lieux publics contrôlés et sécuritaires tels que les lieux de diffusion culturelle. C’est bon pour le moral de tout le monde ! »

  • Shérane Figaro, co-porte-parole de TRACE

La fermeture du musée Stewart est un signal d’alarme pour notre culture

En raison d’une chute draconienne de ses revenus, le Musée Stewart de l’Île Sainte-Hélène a annoncé aujourd’hui sa fermeture définitive. « C’est d’une immense tristesse pour le secteur muséal du Québec. Il faut absolument éviter que cette mauvaise nouvelle soit la première d’une longue série. La pandémie a eu des impacts sérieux sur notre culture au Québec et elle va laisser des cicatrices profondes. Les travailleuses et travailleurs de ces milieux en ont trop fait les frais », soutient Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) qui représente le personnel d’une dizaine de musées au Québec.

Le Musée Stewart était fusionné au musée McCord depuis 2013. « Les employé-es du Musée McCord sont solidaires de leurs collègues qui perdent leur emploi aujourd’hui. Depuis plusieurs mois, les travailleurs du secteur muséal sont inquiets pour l’avenir et cette annonce n’a rien pour nous rassurer. Des actions concrètes doivent être posées pour assurer la pérennité du milieu muséal », affirme Monica Meza Giron, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Musée McCord et médiatrice culturelle de profession.

Considérant la perte de revenus dans les musées et le fait que les donateurs actuels ne sont plus au rendez-vous, la FNCC a demandé, dans son mémoire sur les consultations prébudgétaires déposé en janvier dernier auprès du ministère des Finances du Québec, de prévoir des majorations ponctuelles d’un ensemble de programmes pour les musées. « Il faut soutenir ces institutions d’une grande valeur culturelle. Il n’est peut-être pas trop tard pour sauver certains musées et éviter de se retrouver avec d’immenses bâtiments patrimoniaux complètement vides », conclut la présidente de la FNCC qui ajoute toutefois qu’il faudra agir rapidement.

À propos de la FNCC–CSN
La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture ainsi que des dizaines de syndicats dans les musées, salles de spectacles et festivals.

Le CRTC ne doit pas assouplir les conditions imposées à Radio-Canada

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (STTRC) et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), qui se présentent aujourd’hui devant le CRTC dans le cadre du renouvellement de la licence de Radio-Canada, demandent à l’organisme réglementaire de ne pas assouplir les conditions de licence de la télévision traditionnelle.

« Les engagements de Radio-Canada pour la diffusion de contenus en ligne sont pour le moment insuffisants pour justifier toute forme d’assouplissement des exigences sur les autres plateformes », soutient le président du STTRC, Pierre Tousignant. Ce dernier demande également au CRTC d’intervenir pour que les Normes et pratiques journalistiques en place s’appliquent de la même façon sur les plateformes numériques que dans les services déjà réglementés.

La mission d’information locale, régionale et internationale est primordiale pour Radio-Canada. La fermeture du bureau des Îles-de-la-Madeleine l’année dernière n’est pas une décision rassurante en ce sens. Les signaux ne sont guère plus encourageants pour la couverture des nouvelles internationales d’un point de vue canadien. Les importantes coupes à Radio-Canada international (RCI) indiquent en effet un virage vers une mise en valeur du multiculturalisme canadien plutôt qu’une information internationale destinée à l’ensemble de l’auditoire national.

« Le CRTC doit imposer un contenu minimal de nouvelles locales aux stations de télévision de même que le maintien d’une présence locale », affirme Pierre Tousignant. La production interne d’émissions devrait par ailleurs être un objectif.

Avec le projet de loi C-10, une volonté de réglementer l’ensemble des acteurs de la radiodiffusion semble acquise, mais le détail de son application est encore flou. « Le CRTC doit porter une attention particulière au diffuseur public national dans cet important exercice de modernisation. Il faut un financement public stable et établi sur plusieurs années », insiste Annick Charrette, secrétaire générale de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC).

À propos
Le syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (STTRC, ancien SCRC) compte plus de 2500 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

La FNCC–CSN, l’UDA et la GMMQ impatientes d’apporter des solutions pour améliorer le sort des artistes

Depuis plus d’une décennie, le milieu culturel réclame la révision des deux lois sur le statut de l’artiste. La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), l’Union des artistes (UDA) et la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec (GMMQ) applaudissent la reprise des travaux en vue de procéder à la révision de ces lois.

« Il est urgent de réviser en profondeur les lois sur le statut de l’artiste. Actuellement, elles échouent dans leur objectif principal d’améliorer la situation socio-économique, les conditions de vie et de pratique des artistes, des créateurs et des professionnels du milieu culturel québécois » exprime Luc Fortin, président de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ).

L’échec de ces lois dans leur forme actuelle est particulièrement criant depuis le début de la pandémie. « Nos membres se retrouvent sans aucune protection ni aucun filet social et avec très peu de recours pour faire honorer leurs contrats. La crise les a donc plongés dans une précarité extrême. La majorité a survécu grâce à la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et maintenant à la Prestation canadienne de relance économique (PCRE). Pour la fédération, qui représente l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ) et l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), entre autres, il est donc plus que temps de procéder à cette révision pour améliorer le sort de nos membres qui sont travailleurs autonomes », rappelle Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

Comme il n’y a pas de culture sans artistes, créateurs et professionnels, c’est avec enthousiasme que nous partagerons des solutions concrètes dans nos mémoires déposés à la ministre de la Culture et des Communications. « Nos membres, qui sont l’essence même de la création culturelle et artistique, doivent être placés au centre des préoccupations dans le cadre de cette révision des lois. C’est l’occasion parfaite d’agir pour améliorer de façon durable et concrète les conditions de vie des artistes, élément phare de la Politique culturelle québécoise », soutient Sophie Prégent, présidente de l’Union des Artistes (UDA).

Un pas dans la bonne direction

Voilà une trentaine d’années que le système réglementaire et l’écosystème de financement de la production et de diffusion du secteur de la culture et des médias au Canada n’ont pas été revus en profondeur. En ce sens, il faut saluer le projet de loi C-10 déposé aujourd’hui par le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault.

« Pour nous, il s’agit d’un signe clair que le gouvernement comprend maintenant l’urgence de moderniser le cadre réglementaire et de l’adapter aux nouveaux modes de diffusion et de consommation de la culture et des médias, se réjouit d’emblée, Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). Que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dispose de pouvoirs pour réglementer les pratiques et la contribution des géants du web et qu’il puisse exiger que le contenu canadien soit mis en vitrine devrait lui donner plus de mordant. Mais il faudra aller beaucoup plus loin ».

En effet, la concurrence accrue des nouveaux joueurs étrangers jusqu’à maintenant non soumis à des obligations de contribution financière ou à des obligations de contenu canadien provoque un déséquilibre grandissant. Les GAFAM, Netflix, Disney et Spotify, pour ne nommer que ceux-là, encaissent les revenus publicitaires collectés au Canada et les pompent directement à l’étranger bien souvent aux États-Unis sans payer ni taxes ni impôt chez nous ni même encourager sérieusement la production au Canada, faite par des artisans, créateurs et travailleurs d’ici.

« Cette concurrence mondiale mine notre souveraineté culturelle et érode notre capacité à produire du contenu exprimant la diversité culturelle et médiatique propre à notre société. Nous n’avons pas le luxe du temps », s’alarme Pascale St-Onge. Des preuves tangibles? La contribution au Fonds des médias canadien par les entreprises de radiodiffusion encadrées par la loi actuelle a chuté de 26% depuis 2015. Aussi, 22 000 emplois ont été supprimés au pays dans le secteur de la presse écrite entre 2014 et 2019.

Urgence d’agir

Compte tenu de l’urgence d’agir, la pandémie ayant accentué le déséquilibre entre les joueurs de l’audiovisuel, les travaux pour faire adopter le projet de loi présenté aujourd’hui doivent être menés à bien rapidement afin que le CRTC puisse agir. D’ailleurs, une fois investi de ses nouveaux pouvoirs, le CRTC devra être prêt à procéder rapidement à une réforme en profondeur de sa réglementation pour restaurer l’équité.

La FNCC–CSN, qui va analyser le projet de loi article par article dans les prochains jours, promet de participer activement aux travaux du Parlement. Surtout, nous continuerons d’exercer notre influence pour obtenir une réforme beaucoup plus en profondeur afin d’assurer la survie de notre écosystème culturel et médiatique en péril.

 

L’UDA, la FNCC-CSN et la GMMQ saluent le plan d’aide d’urgence du gouvernement du Québec

L’UDA, la FNCC–CSN et la GMMQ accueillent favorablement le plan d’aide dévoilé vendredi par la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy. « La ministre a bien saisi la détresse qui afflige les artistes, les créateurs, les professionnels et les artisans du milieu culturel, durement touchés depuis les fermetures et les annulations provoquées par les contraintes sanitaires des six derniers mois. Elle est consciente de l’urgence d’agir maintenant, partout où les événements culturels sont, une fois de plus, subitement stoppés », souligne, d’entrée de jeu, Sophie Prégent, présidente de l’Union des artistes (UDA).

Le plan gouvernemental de 50 millions de dollars additionnels devrait permettre d’aider les institutions culturelles comme les musées, les salles de spectacles et les théâtres à faire face aux fortes pertes encourues à la billetterie. Il faut maintenant s’assurer que les mesures de soutien se rendent jusqu’à ceux qui font la culture, c’est-à-dire les artistes, les créateurs et les professionnels. « Le fait que la ministre exige une reddition de comptes avant que l’aide ne soit versée aux institutions répond à l’une de nos demandes maintes fois répétées », applaudit Luc Fortin de la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec (GMMQ).

« À court terme, ces mesures vont apporter un répit. Cependant, le secteur culturel demeurera fortement fragilisé, d’autant plus que la perspective d’une pleine reprise des activités est encore inconnue. Outre ces mesures ponctuelles, la relance du secteur culturel devra se faire par des mesures globales et pérennes et nous entendons continuer à collaborer étroitement avec le gouvernement afin de mener les importants chantiers qui s’annoncent. Il ne faut pas attendre une éventuelle fin de pandémie pour mettre en place les fondations d’une relance solide répondant aux enjeux de la culture. Ce que nos membres souhaitent, c’est avant tout de travailler et de pouvoir retourner à la rencontre de leur public », plaide Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

Pourquoi autant pénaliser la culture ?

Depuis six mois, le Québec a été placé sur pause et tourne au ralenti. Les Québécoises et Québécois écopent de la situation et doivent s’adapter. « Nous traversons collectivement une crise sanitaire sans précédent et nous en sommes conscients. Cependant, parmi celles et ceux qui souffrent particulièrement, on compte les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel. Depuis le début de la pandémie, ils ont l’impression que le sort s’acharne sur eux, » soutient Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

En mars dernier, le secteur culturel a été parmi les premiers à devoir interrompre ses activités. Tout s’est arrêté brutalement, dont les prestations théâtrales, les tournages de télévision et de cinéma, les représentations dans les salles de spectacles, les expositions dans les musées, etc. Ce secteur a aussi été parmi les derniers à reprendre ses activités, et encore, pas au maximum de sa capacité. Avec cette deuxième vague de COVID-19, il est à nouveau frappé de plein fouet.

Dans l’intervalle, la grande majorité des artistes, créateurs et professionnels que nous représentons n’ont eu d’autre choix que de réclamer la Prestation canadienne d’urgence (PCU), leurs contrats ayant été annulés en cascade. Aujourd’hui, l’échéance de la PCU et la fermeture annoncée des salles de spectacles et des musées ajoutent à la précarité.

« Nous sommes déchirés entre scepticisme et désespoir. L’inquiétude est vive. Pourquoi fermer les institutions culturelles en zone rouge alors que la Santé publique n’a pas divulgué d’indicateurs clairs comme quoi ces lieux de diffusion culturelle sont des centres d’éclosion et de propagation du virus ? », se questionne Luc Fortin, président de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ). L’incompréhension est partagée au sein du milieu culturel et il ne faudrait pas que cette nouvelle pause se prolonge plus longuement, sans motif et données valables.

 Aide directe pour les artistes et les créateurs

Le gouvernement a raison de soutenir financièrement les institutions du milieu culturel, durement touchées par l’arrêt total de leurs activités. Mais il doit aussi s’assurer que l’aide profite également aux créateurs et aux artistes et qu’elle se rende jusqu’à eux.

« La culture, c’est avant tout celles et ceux qui la font. Il n’y a pas de salles de spectacles, pas de théâtre, pas d’arts vivants sans artistes, interprètes, musiciens, créateurs, professionnels et artisans. La précarité qui nous afflige est en train d’assommer la force vive de la culture, c’est-à-dire les artistes et les créateurs », s’inquiète Sophie Prégent, présidente de l’Union des Artistes (UDA).

Les personnes qui œuvrent dans le milieu des arts, de la culture et de l’événementiel sont déjà, pour la plupart, sans filet social. Elles espéraient que le pire soit derrière elles, pensaient pouvoir se relever et aller de l’avant. Mardi soir, c’est un véritable choc qu’elles ont reçu en entendant les mesures du gouvernement.

Ensemble, les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel sont porteurs de mots, d’émotions… mais aussi de solutions. Nous nous tenons prêts à discuter avec le gouvernement du Québec afin de trouver des réponses à la détresse qui afflige notre secteur.

 

Prolongation de la PCU : l’oxygène nécessaire pour la culture et les médias

L’Union des artistes (UDA), la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ) et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), qui était accompagnée de trois de ses associations affiliées, soit l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ) et Travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE), ont rencontré le ministre du Patrimoine, M. Steven Guilbeault, afin de discuter de la situation précaire des travailleuses et travailleurs autonomes du milieu culturel et médiatique, alors que la Prestation canadienne d’urgence (PCU) tire à sa fin. Au terme d’une rencontre encourageante, les trois organisations ont parlé d’une seule voix pour insister sur l’urgence de prolonger la PCU et d’en assouplir les règles, une première étape essentielle qui permettra de tabler sur des solutions à plus long terme et qui favorisera une relance viable et soutenue des activités.

Des milliers de travailleuses et de travailleurs en situation précaire

« Nous sommes conscients que des sommes ont été accordées à la relance de la culture par les deux paliers gouvernementaux. Or, malgré toute la pertinence de ces aides, celles-ci sont surtout dirigées vers les institutions et les producteurs. En ce moment, il y a donc des milliers d’oublié-es, des artistes, des professionnel-les, des techniciennes et techniciens et d’autres pigistes, qui font partie intégrante du milieu et qui vont complètement échapper à ces programmes de relance. La solution, dans un premier temps, est de prolonger la PCU pour permettre à toutes et à tous de tenir jusqu’à une reprise cohérente des activités. Cet appui est essentiel, car il nous donnera l’espace nécessaire afin de développer une vision et des solutions globales pour notre secteur. C’est un travail immense qui nous attend et il nécessitera une bonne collaboration de la part de toutes les parties prenantes, dont les gouvernements », explique Sophie Prégent, présidente de l’UDA.

« Il y a des dizaines de milliers de personnes qui œuvrent à forfait ou à la pige et qui n’ont pas accès au filet social canadien en raison de leur statut de travailleuse ou de travailleur autonome. Le grand danger, c’est que leurs secteurs d’activité ne connaisse pas une relance à court terme et que ces personnes se retrouvent dans une situation d’extrême précarité dès la fin de la PCU. Il y a urgence de ne pas les laisser tomber, car tant le milieu culturel que le milieu médiatique en souffriraient considérablement. Cela nous donnera aussi l’oxygène nécessaire pour travailler avec les gouvernements et les partenaires sur des solutions structurelles à plus long terme, car la crise met en relief la nécessité de repenser certains pans de notre filet social », soutient Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN.

Une relance inégale

Pour les trois organisations, le constat est clair : les milieux culturels et médiatiques ne pourront bénéficier d’une relance à court terme. D’une part, les règles sanitaires affecteront la reprise des activités culturelles, et d’autre part, le ralentissement économique portera atteinte aux revenus des médias partout au pays. Ultimement, ce sont celles et ceux qui œuvrent dans ces domaines qui en paieront le prix. Les solutions apportées par le gouvernement fédéral doivent donc tenir compte de ce constat.

La rencontre avec M. Guilbeault aura permis de mettre en relief la nécessité de prolonger la PCU et les organisations présentes tiennent à souligner l’ouverture et l’écoute du ministre sur cette question. Les partis d’opposition seront également interpellés prochainement afin de contribuer à la réflexion et de favoriser l’adoption d’une vision commune pour le soutien à la culture et aux médias.

Déconfinement de la culture : la PCU doit être prolongée

Alors que des mesures sont progressivement annoncées pour permettre le déconfinement du secteur culturel, la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN) insiste sur l’importance d’appuyer de vastes pans de la culture qui ne pourront pas compter sur une relance à court et à moyen terme. Afin d’assurer la survie de l’écosystème culturel, la FNCC-CSN réitère la nécessité de prolonger la Prestation canadienne d’urgence (PCU), notamment pour les travailleuses et les travailleurs autonomes du milieu culturel.

« Nous sommes conscients que les défis en matière de relance culturelle sont énormes et il est encourageant de voir que des mesures sont prises en ce sens, notamment pour les activités dans les musées. Toutefois, nous sommes inquiets quant à l’avenir du secteur culturel au sens large, car à l’heure actuelle, des milliers de travailleuses et de travailleurs autonomes du milieu font face à une situation de précarité sans précédent. Ceux-ci semblent être dans l’angle mort des mesures annoncées; nous invitons les gouvernements à saisir l’importance de leur contribution et à ne pas les oublier », explique Pascale St-Onge, présidente de la FNCC-CSN.

Il importe de rappeler que la saison estivale est cruciale pour celles et pour ceux qui travaillent dans le secteur de l’événementiel, notamment. Il est d’ores et déjà clair que la majorité, sinon tous les événements d’envergure ne pourront pas avoir lieu ; cela constitue une perte financière majeure pour ces travailleuses et travailleurs.

« Pour nous, une partie de la solution est de prolonger la PCU, car de vastes pans du secteur culturel ne pourront pas compter sur une reprise des activités dans un avenir rapproché. Si la volonté des gouvernements est encore d’assurer la pérennité du milieu culturel, cela doit nécessairement s’accompagner de mesures de soutien concrètes pour celles et ceux qui y travaillent. Prolonger la PCU pour les travailleuses et travailleurs autonomes est une mesure incontournable », ajoute Pascale St-Onge.

La FNCC-CSN représente plus d’un millier de travailleuses et de travailleurs autonomes au sein de trois associations affiliées, soit l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ), Travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE) et l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ). De concert avec ces trois associations, la FNCC-CSN poursuivra son travail de représentation politique afin de soutenir les travailleuses et travailleurs autonomes et de s’assurer qu’ils sont pris en compte dans les orientations gouvernementales de relance.

Les travailleuses et les travailleurs des arts, de la culture et de l’événementiel se donnent une voix

Un nouveau chapitre commence à s’écrire alors que l’Association des travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE) voit le jour, avec l’appui de la CSN et de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). La création de l’association marque ainsi un moment charnière pour les milliers d’artisans de tous ces secteurs qui se dotent aujourd’hui d’un véhicule commun et d’une voix pour promouvoir leurs enjeux et développer ensemble les outils pertinents à la pratique de leurs métiers.

Une initiative par et pour le milieu
TRACE est d’abord et avant tout l’initiative de celles et de ceux qui contribuent au rayonnement des arts, de la culture et de l’événementiel à travers des métiers très variés. « La crise de la Covid-19 a mis en suspens une immense part de nos activités, peu importe le secteur. Cela a mis en relief la précarité à laquelle font face les travailleuses et travailleurs de ces milieux, notamment avec l’absence de mécanismes de soutien. Pour nous, le temps était donc venu de passer à l’action. Nous avons décidé de nous regrouper et de nous donner une voix pour changer les choses », commente François Deschamps, l’un des instigateurs du projet.

Pour Virginie Ouellet, elle aussi instigatrice du projet TRACE, la création de cette association est une étape majeure. « Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est lancer un appel à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs autonomes, des salarié-es, des contractuel-les et des pigistes de ces milieux, car nous devons unir nos efforts afin de développer collectivement les outils et les services qui nous permettront de continuer à pratiquer les métiers qui nous passionnent », explique-t-elle.

Des objectifs concrets
L’action de TRACE se décline donc en deux objectifs principaux. D’une part, avec le soutien de la FNCC–CSN, l’association travaillera à développer une plateforme de propositions destinée aux gouvernements. « Nous allons d’abord travailler avec les membres de TRACE pour développer une série de recommandations politiques et législatives que nous irons ensuite présenter aux autorités. Nous réaffirmons qu’au-delà des mesures temporaires actuellement en vigueur, les gouvernements doivent adopter des mesures durables en élargissant le filet social, car être travailleuse ou travailleur autonome ne doit plus rimer avec précarité. On pense qu’il est grand temps pour les gouvernements de reconnaître leur apport à nos sociétés par des dispositions concrètes de soutien », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN.

D’autre part, TRACE souhaite développer différents services pour soutenir au quotidien les milliers de personnes qui travaillent dans les arts, la culture et l’événementiel. « Nous avons devant nous une belle occasion, soit celle d’explorer ensemble la création d’outils collectifs qui peuvent vraiment améliorer notre quotidien. On souhaite évaluer différentes idées, telles que l’accès à des assurances collectives, la création d’un fonds de retraite, l’accès à des avis juridiques sur nos droits et pour le respect de nos contrats, l’accès à des formations, etc. Bref, la liste est longue et emballante, mais pour y arriver, nous devons d’abord nous unir autour d’une même initiative. On souhaite explorer tous ces aspects avec nos futurs membres, car ce sera la force du nombre qui fera changer les choses. En ce moment, le message que nous lançons est simple : adhérez à TRACE, puisque nous sommes les mieux placés pour améliorer les conditions de pratique de nos métiers », ajoute Virginie Ouellet.

TRACE n’est pas un syndicat, mais bien une association qui s’adresse l’ensemble des travailleuses et des travailleurs autonomes, des salarié-es, des contractuel-les et des pigistes qui évoluent dans les milieux des arts, de la culture et de l’événementiel. Pour en apprendre plus et pour devenir membre : www.trace-asso.ca

Musée des beaux-arts de Sherbrooke : La fin de l’arbitraire dans les relations de travail

Au terme d’une négociation qui aura duré près d’un an, les salarié-es du Musée des beaux-arts de Sherbrooke (MBAS) ont entériné leur toute première convention collective, une étape majeure dans l’amélioration des conditions et des relations de travail. 

« C’est un grand moment pour nous, car cette convention collective met fin à la gestion arbitraire et mise sur l’équité et la reconnaissance de notre travail. Nous sommes très fiers du chemin parcouru depuis que nous avons choisi de nous unir et de nous syndiquer à l’automne 2018 », explique Sarah Boucher, membre du comité de négociation du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Musée des beaux-arts de Sherbrooke (STTMBAS–CSN). 

« Nous signons cette convention en sachant que les deux parties en sont satisfaites. Nous avons obtenu des gains importants, mais nous devrons aller en chercher davantage lors de la prochaine convention. D’ici là, la convention nous motive à nous mobiliser afin d’avoir un musée en santé, et ce, malgré le télétravail qui nous distance », ajoute le président du syndicat, Renaud Doucet.  

Des avancées notables
La convention collective permet donc de définir une structure salariale et tient compte de l’ancienneté, assurant ainsi une plus grande équité entre les différentes catégories d’emplois au musée. Elle prévoit également des définitions de chacun des postes concernés.

D’autre part, les employé-es ont obtenu des gains considérables, tels que le droit à quatre semaines de vacances après un an de service et l’ajout de congés fériés et de maladie.  

Enfin, la convention permet la mise en place de mesures assurant une meilleure transparence entre l’administration et les employé-es, et ce, dans une volonté d’améliorer la collaboration entre les parties. 

« Cette convention collective démontre toute l’utilité de nos organisations. Avec notre appui, les travailleuses et les travailleurs du musée ont été en mesure de mettre fin à une culture de gestion arbitraire et se sont donné les moyens d’améliorer le climat de travail. C’est une belle victoire pour eux ! » estime Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). 

Des recommandations à la hauteur des défis

La Fédération nationale des communications (FNC) accueille favorablement le rapport déposé par le Groupe d’examen du cadre législatif en matière de radiodiffusion et de télécommunications. Ce rapport souligne l’urgence d’agir afin d’assurer la pérennité de notre culture et propose des solutions qui méritent d’être étudiées avec rigueur.

« Il n’est pas surprenant que le rapport soit aussi volumineux et s’appuie sur près d’une centaine de recommandations puisque c’est l’ensemble de l’infrastructure de réglementation et de soutien aux industries culturelles et médiatiques qui doit être revue afin de l’adapter aux réalités actuelles. Les défis sont énormes et il est clair qu’il faudra implanter plus d’une seule mesure pour redresser la situation. C’est un travail colossal qui attend le gouvernement et la FNC fera les représentations nécessaires dans l’importante révision réglementaire qui s’annonce. Toutefois, ce sera un travail de longue haleine et nous sommes d’avis que des mesures d’urgence doivent aussi être adoptées rapidement afin d’aider le milieu. Il y a urgence en ce sens et nous invitons le gouvernement fédéral à en faire une priorité, notamment en donnant rapidement les pleins pouvoirs au CRTC afin qu’il puisse agir sur les plateformes numériques », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNC.

La fédération remarque toutefois que le rapport ne formule aucune recommandation quant au rôle que devraient jouer les fournisseurs d’accès internet dans le financement des contenus audiovisuels et alphanumériques. À notre avis, ces derniers devraient contribuer au même titre que les autres joueurs qui sont identifiés dans le rapport étant donné la hauteur des profits qu’ils engrangent grâce à la disponibilité de ces contenus.

« Je tiens à saluer le travail du comité d’experts. Ils avaient un vaste mandat et nous considérons qu’ils ont accompli un excellent travail. Leur rapport est un outil inestimable, tant pour les élu-es que pour les organisations et la population. Il nous permettra collectivement d’avoir des discussions et des réflexions éclairées. Nous prendrons la pleine mesure de leurs propositions au cours des prochains jours, notamment en ce qui concerne les avenues proposées dans le cas de Radio-Canada. Les propositions sont intéressantes mais soulèvent plusieurs inquiétudes quant à la hauteur et la provenance du financement de la société d’État, surtout si l’on compte lui retirer la possibilité de tirer des revenus publicitaires. Sans revenus autonomes, en plus de devoir compter sur un financement public pluriannuel, stable et indexé annuellement, celui-ci devra être augmenté afin de combler la perte des revenus autonomes de publicité sans quoi le vaste mandat de Radio-Canada sera difficilement maintenu », conclut Pascale St-Onge.

Quel rôle pour Radio-Canada, monsieur le ministre du Patrimoine ?

Le Syndicat des communications de Radio-Canada est stupéfait des déclarations du nouveau ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault, sur le rôle que pourrait jouer la société d’État dans l’écosystème de l’information locale.

Ce matin, de passage à Moncton, au Nouveau-Brunswick, le ministre a déclaré en entrevue que Radio-Canada pourrait « aider » les médias locaux à « trouver une voix plus importante ». Il a expliqué que la société d’État pourrait diffuser des nouvelles produites par des radios communautaires ou d’autres médias locaux.

Le président du SCRC, Pierre Tousignant, rejette cette approche. « Radio-Canada ne doit pas devenir un diffuseur des nouvelles provenant d’autres médias. Chacun a un rôle important à jouer pour la diversité de l’information, leur autonomie est essentielle. »

Radio-Canada pourrait et devrait produire plus d’information locale de qualité. La société d’État est déjà présente de l’Atlantique au Pacifique, mais on doit lui donner les moyens de réaliser son mandat.

« Si le gouvernement fédéral veut vraiment aider l’information locale, qu’il soutienne directement les médias locaux et communautaires, tout en assurant un financement stable et adéquat pour Radio-Canada. Mais envisager que la société d’État diffuse de l’information produite ailleurs, ce serait créer une nouvelle forme de concentration de la presse qui n’aiderait personne. »

Solidarité avec les retraité-es

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) ainsi que la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) se joignent aux retraité-es du Groupe Capitales médias (GCM) afin de dénoncer, une fois de plus, la situation déplorable dans laquelle ces anciens travailleurs et travailleuses se retrouvent en ce qui concerne leurs régimes de retraite, en raison de la transaction conclue entre Power Corporation et Martin Cauchon en 2015.

« Nous sommes solidaires et il est important de rappeler qu’ils et elles sont les victimes d’une transaction qui aura finalement comme résultat d’amputer une portion importante de leurs rentes. Lors de la vente de GCM en 2015, nous avions soulevé différents problèmes reliés aux effets qu’aurait cette opération sur les régimes de retraite, et nous avions analysé toutes les pistes pour tenter de protéger ces régimes et en assurer la pérennité. Aujourd’hui, le constat est on ne peut plus clair : c’était une transaction immorale aux conséquences dévastatrices. Comme mouvement, nous sommes inquiets pour l’avenir, car au-delà d’être dénoncé, ce type de comportement doit faire l’objet d’un encadrement plus serré, qui replacera la protection des travailleurs au centre des préoccupations », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau joint également sa voix afin de dénoncer la triste situation que vivent les retraité-es. « C’était inquiétant à l’époque et nous n’avons pas changé d’opinion, cette manière de faire est très discutable et n’augure rien de bon pour les droits des retraité-es au Québec. Ce qu’on a devant nous, c’est un exemple concret d’une situation contre laquelle nous devons collectivement lutter afin qu’elle ne devienne pas une formule permettant aux entreprises de se dégager de leurs responsabilités. Nous l’avons dénoncé par le passé et nous continuerons de le faire. Nous comprenons donc entièrement le sentiment d’injustice que ressentent les retraité-es de GCM. »

« Devant toute cette détresse, la bonne chose à faire pour Power Corporation serait d’entamer un dialogue avec les retraité-es afin de trouver des solutions qui viendraient atténuer les pertes considérables auxquelles ils font face », conclut Pascale St-Onge.

Nouvelle maison de Radio-Canada: y a-t-il des fondations solides ?

Il y a beaucoup plus de questions que de réponses dans le dossier de la nouvelle maison de Radio-Canada, et les affirmations de la haute direction inquiètent le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC).

Le vice-président principal de Radio-Canada, Michel Bissonnette, a affirmé que le projet se ferait à coût neutre pour les contribuables. La facture de la nouvelle maison s’élèvera 287 millions de dollars, c’est déjà 17 millions de dollars en dépassement de coût.

Dans un contexte où Radio-Canada continue à procéder à des suppressions de postes chez les artisans, le SCRC se demande quelles seront les conséquences du projet sur les employés. Depuis la signature de la dernière convention collective, c’est plus de 50 postes qui ont été supprimés.

« Radio-Canada continue d’affirmer que le déménagement n’aura pas de conséquences sur le nombre d’employés et sur l’organisation du travail de nos membres. Il serait inacceptable que ces derniers subissent les contrecoups de la mauvaise gestion de ce projet et des dépassements de coûts du déménagement », a indiqué le président du SCRC, Pierre Tousignant.

C’est sans compter que le SCRC n’a pas été consulté dans tout cet exercice de déménagement.

À propos
Le Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC) compte près de 3000 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications (FNC).