Éducation : une nouvelle ministre et un nouveau ministère, une décision bien accueillie en enseignement supérieur

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) accueille favorablement la décision du premier ministre François Legault de scinder le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et félicite Danielle McCann de sa nomination à la tête du nouveau ministère et Émilie Foster au poste d’adjointe parlementaire. Les nombreuses hésitations et voltefaces du ministre Jean-François Roberge depuis le début de la crise sanitaire ont semé la confusion à l’égard des orientations du gouvernement. La Fédération espère que l’arrivée de madame McCann permettra enfin de placer l’enseignement supérieur au cœur des préoccupations gouvernementales ce que n’a pas su réaliser son prédécesseur.

« Avec le gouvernement Legault, l’enseignement supérieur a été pratiquement absent du paysage politique. Avoir un ministère dédié à l’enseignement supérieur facilitera les échanges sur des enjeux qui touchent de près les 30 000 enseignantes et enseignants membres de la fédération », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN.

Dans le contexte actuel, l’arrivée de la ministre McCann représente de nombreux défis dont le principal sera d’assumer un véritable leadership en enseignement supérieur. La Fédération revendique depuis plusieurs semaines d’assurer une équité entre les membres du personnel enseignant, entre les étudiantes et les étudiants ainsi qu’entre les établissements d’enseignement. De plus, la situation nécessite que des ressources spécifiques soient accordées aux établissements collégiaux et universitaires pour soutenir les conditions d’enseignement et d’apprentissage et pour répondre aux circonstances de la crise sanitaire et de l’enseignement en mode non présentiel.

« Nous avons par ailleurs besoin de balises nationales pour protéger les membres du personnel et les étudiantes ou étudiants ayant des problèmes de santé qui amplifient leur vulnérabilité à la COVID-19. Nous devrons obtenir des garanties sur la sécurité des milieux d’éducation et d’enseignement supérieur et nous devrons, avec la collaboration du ministère, porter une attention particulière au bien-être physique et psychologique de tous nos membres », précise-t-elle.

Le remaniement survient par ailleurs en pleine période d’intensification des négociations pour le renouvellement du contrat de travail des enseignantes et des enseignants de cégep. « Madame McCann a maintenant l’occasion de prendre soin des cégeps en y investissant les ressources nécessaires pour l’enseignement. Avec de la volonté, la nouvelle ministre pourrait débuter son mandat avec le règlement d’une convention collective pour l’ensemble du personnel enseignant du réseau collégial », conclut Caroline Quesnel.

Une fin de session sur les chapeaux de roue et un redémarrage encore incertain à l’automne

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne à grands traits le mérite des personnels des établissements d’enseignement, du primaire à l’université, qui ont su réagir promptement et s’organiser avec brio pour pallier la valse-hésitation printanière du ministre Jean-François Roberge. Dans l’urgence, les enseignantes et les enseignants ont assumé énormément d’heures de travail pour l’adaptation et l’encadrement de leurs cours en mode non présentiel. Grâce à leurs efforts et malgré les circonstances, on peut affirmer qu’elles et ils ont littéralement sauvé l’année scolaire qui se conclut sur une note satisfaisante.

L’annonce faite lundi par le ministre Roberge d’une rentrée automnale en présentiel pour le primaire et le secondaire de même qu’en mode hybride en enseignement supérieur nous semble l’hypothèse la plus souhaitable pour favoriser la motivation et le bien-être des étudiantes et des étudiants, mais elle présente de nombreux défis. « Certains jeunes ayant décroché ce printemps vont revenir aux études sans les acquis nécessaires, il faudra prendre le temps de mettre à jour leurs connaissances qui seront assurément inégales. De plus, en enseignement supérieur, la décision du MEES de privilégier les étudiantes et les étudiants amorçant leur parcours dans un établissement ou ayant des difficultés d’apprentissage est louable, mais le maintien de l’enseignement en mode non présentiel nécessite l’investissement de ressources financières supplémentaires pour assurer les meilleures conditions d’apprentissage, pour compenser le travail supplémentaire requis et pour donner aux enseignantes et aux enseignants des conditions de travail convenables », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

La question de la santé et de la sécurité doit cependant rester prioritaire. À cet égard, il est impératif que le Ministère établisse des balises nationales pour protéger les membres du personnel ou les étudiantes ou étudiants ayant des problèmes de santé qui amplifient leur vulnérabilité à la COVID-19. En contexte de pandémie, il faut proscrire le cas par cas. Nous devons demeurer prudents ; il reste encore beaucoup d’incertitude quant à une deuxième vague à l’automne. « La Fédération est prête à collaborer avec le Ministère pour assurer la poursuite des activités d’enseignement dans le respect le plus strict des directives de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Institut national de la santé publique », conclut Caroline Quesnel.

Des essentiELLEs dans l’ombre

C’est sous le thème « Des essentiELLEs dans l’ombre » que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) lancent cette semaine une campagne de sensibilisation pour appuyer les animatrices de francisation et les agentes d’intégration des immigrant-es des cégeps de Saint-Laurent et Bois-de-Boulogne. Bien qu’étant employées par des établissements publics d’enseignement, ces femmes n’ont pas droit aux mêmes conditions de travail que leurs collègues. Leurs fonctions sont méconnues bien qu’elles soient essentielles pour l’intégration des immigrantes et des immigrants à la société québécoise.

Cette campagne qui se poursuivra à l’automne vise aussi à appuyer ces femmes qui se battent depuis plus de douze mois pour obtenir le respect et leur première convention collective. Malgré la présence d’un conciliateur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, on dénote très peu d’avancées significatives à la table de négociation. « Ces femmes se dévouent pour aider les néo-Québécoises et les néo-Québécois à sortir de la précarité alors qu’elles-mêmes se trouvent dans une situation fragile, sans aucune reconnaissance de leur précieux apport à la société.

L’intégration et la francisation des personnes immigrantes sont pourtant déterminantes pour le développement du Québec. », souligne Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN. Alors que les autres salarié-es de ces cégeps relèvent du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, les animatrices de francisation et les agentes d’intégration sont rattachées au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.

« Leurs conditions de travail sont toutefois négociées avec le Comité patronal de négociation des Collèges qui refuse jusqu’ici de leur accorder les mêmes conditions de travail qu’il a pourtant consenties aux autres employé-es de ces collèges. Est-ce que le ministre Simon Jolin-Barrette s’oppose à l’équité pour ces travailleuses qui favorisent et oeuvrent à l’apprentissage du français et facilitent l’inclusion des immigrantes et des immigrants », questionne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

Rappelons que le gouvernement provincial exige la réussite d’un examen de français comme préalable à l’obtention du Certificat de sélection du Québec. Depuis le début de la pandémie, sans aucun répit, les animatrices de francisation et les agentes d’intégration ont poursuivi leurs activités en ligne supportant aussi les immigrantes et les immigrants dans la compréhension des directives de la santé publique.

La FNEEQ–CSN appelle le MEES à faire preuve de transparence

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) s’inquiète de la confusion dans laquelle le milieu des cégeps est plongé alors que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a exigé, en catimini, la production de listes téléphoniques des enseignantes et des enseignants, de même que des étudiantes et des étudiants des 2e et 3e année, d’une demi-douzaine de programmes techniques dans le but de combler les besoins du réseau de la santé et des services sociaux.

« Précisons d’abord que plusieurs enseignant-es travaillent déjà pour le réseau de la santé et des services sociaux. Depuis plus de deux semaines, les enseignantes et les enseignants mettent tous leurs efforts afin de terminer, dans des conditions particulièrement difficiles, la formation des étudiantes et des étudiants et parmi ceux-ci, toutes celles et ceux qui seront appelés à garnir les rangs du réseau de la santé dans quelques semaines. En ce sens, le message lancé aujourd’hui par le MEES nous semble contradictoire alors que l’Enseignement supérieur fait partie de la liste des services essentiels depuis le 22 mars, » précise Caroline Quesnel présidente de la FNEEQCSN.

La FNEEQCSN estime que dans une telle période de crise, la transparence et le dialogue doivent être au cœur des décisions cruciales pour la santé et la sécurité des Québécoises et des Québécois. Les enseignantes et les enseignants sont prêts à collaborer, mais encore doivent-ils être impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre des solutions. Dans les cégeps, les départements sont au cœur de l’organisation du travail et toute la société gagnerait à ce que ces derniers soient impliqués.

Pour la FNEEQ-CSN, le redéploiement des enseignantes et des enseignants dans le réseau de la santé doit d’abord être fait sur une base volontaire.  Le cas échéant, il est impératif de prévoir des formations et des orientations dans les milieux où elles et ils seront transférés. Finalement, il importe que le Gouvernement assure la santé et la sécurité de nos membres en fournissant les équipements de protection individuels nécessaires.

Un palmarès pernicieux et néfaste pour l’enseignement supérieur

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) dénonce fortement le classement des cégeps publié dans les journaux de Québecor. « Nous n’en reconnaissons ni l’utilité ni les fondements et encore moins les résultats. Cette initiative repose sur un principe de compétition malsaine qui pervertit la mission première de ces établissements d’enseignement supérieur. Les cégeps ne sont pas des produits de consommation dont on peut mesurer la valeur marchande et, à l’heure où certains d’entre eux se livrent une farouche concurrence pour attirer une “clientèle” internationale, ce palmarès ne peut que nuire à l’ensemble du milieu collégial », affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ.

Quels que soient les critères sur lesquels est basée cette classification, il est difficile de croire qu’ils peuvent refléter la complexité et la multiplicité des enjeux en éducation supérieure. Le Collège de Rosemont ou le Collège Dawson n’accueillent pas des étudiantes et des étudiants ayant le même profil sociodémographique, et ne sont pas confrontés aux mêmes défis que le cégep d’Alma ou de Sherbrooke, par exemple.

L’absence de palmarès ne signifie pas que les cégeps sont laissés à eux-mêmes. Des mécanismes continus d’évaluation et de veille sont déjà déployés. Que ce soit lors des assemblées des départements, du conseil d’administration ou de la Commission des études, le personnel enseignant et les autres membres de la communauté jouent un rôle actif dans l’analyse, mais aussi dans l’ajustement et l’amélioration des différents programmes. La formation collégiale est sanctionnée par un diplôme national et la FNEEQ tient à rappeler le principe fondamental qu’un DEC c’est un DEC partout au Québec.

La force des cégeps repose sur la collégialité, un concept cher aux enseignantes et aux enseignants, car c’est la gouvernance collégiale qui les distingue, entre autres, de l’entreprise privée. C’est aussi cette collégialité, à tous les niveaux, qui assure que celles et ceux qui sont en première ligne dans un établissement s’avèrent aussi les mieux placés pour répondre aux besoins de formation très diversifiés de la population étudiante.

« La qualité de nos cégeps se voit surtout attestée par les compétences et la qualité des diplômées et diplômés qu’ils forment, ce qui ne semble pas faire de doute étant donné leur contribution importante à la société québécoise », souligne Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

La revue L’Actualité a renoncé depuis 2008 à son fameux palmarès des écoles, fortement critiqué pour ses effets néfastes. Personne ne s’en porte plus mal. Devant l’impossibilité de classer les cégeps, Québecor gagnerait en crédibilité s’il suivait la même voie.

Le Plan d’action numérique du MEES sur une mauvaise pente

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) et la Fédération des professionnèles (FPCSN) s’inquiètent de la tangente prise par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan d’action numérique. Il semble évident que le ministère en sous-estime les implications sur les relations de travail et se méprend sur le rôle des établissements d’enseignement supérieur au Québec.

Dans son appel de propositions lancé le 4 février auprès des directions des cégeps et des universités, le Ministère souhaite développer des cours en ligne ouverts massivement (CLOM), supposément « pour répondre à des besoins de formation à grande échelle ». Pour les fédérations, cet appel hors cadres et hors conventions collectives brûle les étapes quant à l’objectif et à la population visés, quant à l’implication du milieu et même quant à la pertinence de ces formations.

Le Ministère a déterminé quatre thématiques pour ces CLOM : la profession enseignante au 21e siècle, l’intelligence artificielle, le développement de la compétence numérique et la formation à distance. « Le choix des thématiques est plutôt étonnant, quant à nous, car il semble très loin des besoins prioritaires de développement des compétences à l’échelle provinciale. En quoi une formation sur l’intelligence artificielle ou sur la profession enseignante au 21e siècle pourrait-elle régler les problèmes actuels de pénurie de main-d’œuvre ? », questionne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN. « C’est pourtant l’objectif de cette mesure du Plan d’action numérique. Cet appel du Ministère nous semble totalement improvisé. »

Des litiges à l’horizon
Bien que les fédérations partagent la nécessité de s’attaquer aux pénuries de main-d’œuvre et aux besoins importants de formation et de développement continus des compétences, elles croient que le projet du MEES suscitera une vive opposition.

Le Ministère exige que ces cours soient entièrement produits sous forme de ressources éducatives libres afin de rendre leur réutilisation et adaptation possibles. On semble ici oublier que personne n’est au-dessus des lois. Le Ministère ne peut pas rejeter du revers de la main les droits de suite et intellectuels inscrits dans les conventions collectives. L’idée de développer des cours en ligne accessibles à l’ensemble de la population demeure intéressante, mais cela nécessite qu’on le fasse avec précaution, en collaboration avec le milieu et en respectant la liberté académique ainsi que les instances de concertation auxquelles siègent les différentes catégories de personnel.

« Avec cet appel de propositions, le gouvernement cherche à imposer au milieu de l’enseignement supérieur une approche en tous points conforme aux manières de l’entreprise marchande : appel à la concurrence entre les ordres d’enseignement et entre les établissements, marchandisation de la formation, délais ridiculement courts », déplore Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire à la FPCSN.

La FNEEQ et la FP demandent au Ministère de mettre fin immédiatement à cet appel de propositions et lui demandent d’inviter tous les acteurs du milieu à participer à une véritable réflexion sur la mise en œuvre du Plan d’action numérique en enseignement supérieur.

Université du Québec : Un appel de propositions perdant pour tous

La Fédération des professionnèles (FPCSN) et la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) dénoncent l’appel de propositions lancé par le siège social de l’Université du Québec (UQ). Cet appel crée un réseau parallèle de l’enseignement et place les ressources enseignantes des universités du réseau en compétition entre elles. C’est pourquoi, les deux fédérations demandent le retrait de cet appel de propositions.

Intitulé « Offre de formation réseau visant le développement de compétences professionnelles en recherche chez les étudiants de cycles supérieurs », cet appel de propositions demande aux ressources enseignantes de développer des nouvelles formations à distance qui faciliteront l’insertion des étudiants sur le marché du travail.

Or, malgré ce titre accrocheur, la FNEEQCSN et la FPCSN y voient des failles importantes autant pour le personnel que pour les étudiantes et étudiants. « Le développement de ces formations est une activité professionnelle externe à rémunération fixe qui n’entraîne aucune reconnaissance dans la charge de travail des ressources enseignantes qui devront, de plus, céder une licence d’utilisation non exclusive et non révocable », déplore Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire à la FPCSN. Pour les étudiants, rien ne garantit que ces formations complémentaires seront créditées ou que les crédits seront reconnus.

Des principes mis à mal
Les deux fédérations s’interrogent aussi sur le fait que ces formations pourront être modulées en fonction des besoins d’un seul étudiant et que des experts externes du milieu universitaire pourront être mis à contribution; cette approche va à l’encontre des principes de la formation universitaire.

« Alors qu’aucun syndicat n’a été consulté pour élaborer ces nouvelles formations à distance, comment se fait-il qu’un de ces cours soit déjà offert et que deux autres soient déjà en élaboration? », explique Richard Bousquet, vice-président, regroupement université à la FNEEQCSN. Bien que la direction de l’UQ soutienne que ces activités s’insèrent dans le cadre légal des actuelles conventions collectives, les balises pour encadrer l’enseignement à distance demeurent embryonnaires et diffèrent énormément d’une université à l’autre.

En tentant de répondre à un besoin spécifique, le siège social de l’UQ ouvre la porte à une offre uniformisée faisant fi de l’autonomie institutionnelle et de la liberté académique.

La FNEEQ-CSN dénonce une vision réductrice de l’expertise des profs de cégep

C’est avec beaucoup d’étonnement que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a pris connaissance des positions mises de l’avant par la Fédération des cégeps à l’occasion des consultations prébudgétaires que tient actuellement le ministre des Finances du Québec. Pour la FNEEQ-CSN, la Fédération des cégeps fait fi de l’expertise des 20 000 professeur-e-s de cégep en demandant au gouvernement de renier leur appartenance à l’éducation supérieure et en envoyant au rebut des pans entiers de leur convention collective. Alors que débutent les négociations nationales, une telle attitude de la part d’une organisation représentant les directions d’établissement ne peut qu’attiser la colère du personnel enseignant.

La convention collective prévoit déjà que l’assemblée départementale est responsable de la qualité des cours, du choix des méthodes pédagogiques et de l’assistance professionnelle. « Ajouter une équipe multidisciplinaire qui viendrait superviser les professeurs ou les départements, c’est attaquer l’autonomie professionnelle des enseignantes et des enseignants, lesquels possèdent déjà un savoir-faire disciplinaire et pédagogique incontournable. Ce savoir-faire représente la pierre angulaire des programmes et, plus largement, de la vie éducative. Penserait-on engager des profs-ressources dans les universités pour dire aux autres comment enseigner ? », questionne Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

Bien que l’objectif d’augmenter le taux de diplomation soit universellement partagé par les départements, ce n’est pas en balayant du revers de la main les lieux de collégialité et d’expertise collective que constituent ceux-ci qu’on y parviendra. Qui plus est, la formation et le niveau élevé de scolarité du personnel enseignant ainsi que les fonctions des assemblées départementales sont des atouts qui ancrent solidement le réseau collégial dans l’enseignement supérieur.

Ironiquement, la Fédération des cégeps admet dans son mémoire que les cégeps ont fait des miracles durant les dernières années en maintenant le taux de diplomation malgré une augmentation substantielle d’étudiants et d’étudiantes en difficulté et des compressions budgétaires draconiennes. « On pourrait en faire bien davantage si les conditions de travail s’amélioraient et si les cégeps pouvaient bénéficier des mêmes investissements que ceux qui ont été consentis durant les derniers mois au réseau des commissions scolaires, » précise pour sa part Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

Pour une éducation supérieure plus accessible

L’avis invite l’ensemble des acteurs du milieu universitaire à analyser et à revoir les mécanismes favorisant, entre autres, l’accessibilité aux études universi­taires, la qualité et l’adéqua­tion des for­ma­tions et des programmes d’études, ainsi que le lien avec le marché de l’emploi, et ce, dans le respect de la protection de la mission des universités, au bénéfice des étudiantes et des étudiants et de la population québécoise.

Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN, retient l’importance d’une éducation supérieure accessible pour tous, principe démocratique que le Printemps érable de 2012 aura grandement contribué à inscrire dans le paysage québécois. Selon elle, il ressort cependant de la lecture de l’avis que beaucoup de travail reste encore à faire pour éliminer les iniquités en matière d’accès aux études universitaires.

Par ailleurs, bien que la Fédération soit d’accord qu’il faille étudier le développement des activités de formation universitaire sur l’ensemble du territoire du Québec, y compris la formation à distance, afin de réconcilier l’accessibilité, la qualité et le bon usage des ressources, elle s’inquiète des risques inhérents au développement désordonné de l’offre de cours et désire être consultée. « La notion de bon usage des ressources laisse craindre une vision de la formation à distance comme outil d’uniformisation de certaines formations à l’échelle du territoire québécois dans une logique purement pécuniaire. Nous sommes d’avis que le développe­ment de la formation à distance comme outil d’accessibilité aux études universitaires est incontournable et essen­tiel, mais qu’il ne doit en aucun temps se faire au détriment de l’enseigne­ment en présentiel », souligne Caroline Quesnel.

Sur l’encadrement de la formation universitaire
Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la FNEEQ-CSN, ne voit pas d’un bon œil l’implication d’une instance indépendante d’évaluation de la formation universitaire  qui évaluerait les programmes de formation. Il rappelle que la création d’un Conseil des universités – auquel seraient appelés à siéger des char­gées et chargés de cours – représente l’avenue la plus fiable pour évaluer les programmes d’études universi­taires.

« Nous sommes en désaccord avec la recommandation de la Commission qui accorderait le rôle d’arbitre à l’Office des professions du Québec en cas de litige entre un ordre professionnel et une université sur les contenus et conditions de prestation d’un pro­gram­me d’études. Cela irait à l’en­contre des principes d’autonomie de gestion et de liberté académique des universités », précise-t-il.

Richard Bousquet rappelle finalement au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur ainsi qu’aux directions des universités québécoises que les chargées et chargés de cours sont des membres à part entière de la communauté universitaire ainsi que des acteurs essentiels du milieu. « Leur apport substan­tiel à la formation des étudiantes et des étudiants ainsi que leur expertise disciplinaire en font des intervenantes et des intervenants incontournables pour participer aux consultations, analyses et groupes de travail dont l’avis recommande la tenue ou la création », conclut-il.

L’Université McGill pratique l’art du double langage

Pour les représentants syndicaux, l’écart inexplicable entre le discours livré à la table de négociation et celui public nuit à la crédibilité de l’établissement universitaire et à la possibilité de parvenir à un règlement.

Tous les éléments étaient pourtant sur la table pour que les deux syndicats et l’université en arrivent à de bonnes ententes d’ici la fin de 2019. McGill prétend être la meilleure université au Canada, un chef de file mondial compétitif dans le recrutement d’étudiants et de professeurs, et un excellent lieu de travail équitable et sécuritaire. L’importance que l’Université accorde au bien-être de ses étudiantes et étudiants lui a également valu des éloges du magazine Maclean’s. Pourtant, ces louanges brandies avec fierté par l’Université McGill ne se reflètent pas dans la façon dont elle traite son personnel.

« Malgré plus de 30 séances de négociation, nos membres restent déterminés à lutter pour les meilleures conditions de travail et d’apprentissage et l’excellence dans l’enseignement », souligne Kiersten van Vliet, présidente de l’AEEDEM/AGSEM.

Les deux groupes espèrent toujours un retournement de la situation qui leur permettra de parvenir à une nouvelle convention collective au début de la prochaine année.

« Nous espérons que la pause des Fêtes sera suffisante pour que McGill fasse ses devoirs et revienne à la table avec des propositions qui reflètent une réelle volonté de trouver une solution équitable avec chaque syndicat », précise Raad Jassim, président du SCCIM/MCLIU.

Un retour aux sources pour les profs de l’ITHQ

Ils ont fait le choix collectif de quitter le Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ) pour se joindre à une fédération qui a une voix forte dans le milieu de l’éducation et qui défendra l’intérêt de ses membres et de leur spécificité.

« Il s’agit d’un retour aux sources pour ce syndicat, qui faisait partie des membres fondateurs de la Fédération en 1969, affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN. En cette année de célébration de notre 50e anniversaire, nous sommes heureux d’être à nouveau à leurs côtés. Ils seront dorénavant mieux outillés pour obtenir de meilleures conditions de travail ».

L’ITHQ dispense des programmes de niveau secondaire, collégial et universitaire et ces enseignantes et ces enseignants ont choisi d’être représentés et soutenus par une organisation qui possède une grande expertise dans la négociation des conventions collectives de tous les ordres d’enseignement. Une véritable reconnaissance de la valeur de leur travail ainsi qu’un salaire et des conditions à la hauteur de celle-ci sont les principaux motifs qui ont mené les membres à faire le choix de la FNEEQ.

Le syndicalisme pratiqué à la CSN et à la FNEEQ est basé sur l’autonomie et la solidarité des syndicats, ce qui favorise une meilleure vie syndicale, une plus grande compréhension des enjeux particuliers et l’amélioration des conditions de travail. « C’est ce qui a modelé le visage de la Fédération et de nos syndicats affiliés depuis cinquante ans et c’est ce qui façonnera celui du nouveau Syndicat des enseignantes et des enseignants de l’ITHQ, » conclut Caroline Quesnel.

Une révision n’est pas une abolition clament les profs de cégep

Les enseignantes et les enseignants des cégeps affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) manifesteront jeudi matin devant les locaux du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) à Québec et à Montréal. Ils dénoncent la fermeture annoncée de trois programmes techniques (Bureautique, Comptabilité et gestion, Gestion de commerces) et le processus bâclé qui y a mené.

La Fédération est estomaquée par le manque criant de rigueur et de transparence dont fait preuve le MEES à l’endroit de programmes d’enseignement supérieur. Elle serait favorable à une révision des programmes qui mettrait largement à contribution les enseignantes et les enseignants ainsi que l’ensemble des milieux de travail concernés. « Une révision n’est pas une abolition : fermer trois programmes est du jamais vu en 30 ans ; il s’agit d’une décision infondée et inacceptable qui s’est faite dans une opacité inadmissible, » dénonce Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

Rappelons que cette fermeture touchera les cégeps partout au Québec et pourrait avoir un effet particulièrement dévastateur pour les régions éloignées des grands centres urbains dont l’offre serait réduite à un unique programme d’une « polyvalence » trop belle pour être vraie. Pourtant, les programmes actuels sont qualifiants et préparent adéquatement au milieu du travail. En 2018, le poste de secrétaire de direction arrivait en troisième position d’un palmarès des professions les plus prometteuses (lecegep.com). C’est le DEC en bureautique qui y donne accès avec un effectif étudiant féminin à environ 90 % et un taux de placement qui peut atteindre 100 %. « Nous ne pouvons cautionner la décision du MEES, qui précariserait notamment la situation d’un bon nombre de femmes auxquelles le cégep offre présentement des perspectives de carrière et de salaire intéressantes, » affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

La FNEEQ-CSN suit de près la situation des révisions de programme. Sous le couvert des processus de révision, le MEES semble mener une opération de rationalisation des programmes collégiaux pour faire des économies de bout de chandelle. D’autres programmes sont menacés par les façons de faire actuelles à courte vue du MEES. « Il est crucial que les programmes collégiaux demeurent qualifiants et que les diplômé-es puissent faire reconnaître facilement leurs compétences aux employeurs. En ce moment, les décisions du MEES se prennent au détriment des Québécoises et des Québécois, » conclut Yves de Repentigny.

Entente de principe au Collège Marianopolis

Une entente de principe est intervenue aujourd’hui entre le Syndicat des professeurs du Collège Marianopolis et la direction du collège.

Il aura fallu quatorze rencontres de négociation pour parvenir à s’entendre sur des enjeux ayant un impact important sur les conditions de travail et la qualité de l’enseignement.

Le 23 janvier prochain, les membres du syndicat se réuniront pour en apprécier le résultat. Si elle est adoptée, la nouvelle convention collective entrera en vigueur au moment de sa signature.

Les représentantes et représentants du syndicat ne divulgueront aucune information sur le contenu de l’entente avant la présentation des derniers développements aux membres.

Le syndicat représente 185 enseignantes et enseignants. Il est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec et à la Confédération des syndicats nationaux. Le Collège Marianopolis est un établissement d’enseignement collégial privé anglophone de Montréal.

50 ans à faire école par nos luttes

C’est aujourd’hui qu’aura lieu, au Palais des Congrès de Montréal, le lancement d’un livre sur les 50 années d’existence de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN). Ce récit met l’accent sur certains épisodes qui ont forgé son identité et sa culture.

Pour souligner cet important événement, la Fédération a adopté le slogan « 50 ans à faire école par nos luttes ». Il résume bien le dynamisme de ses membres et le caractère progressiste de leurs actions collectives. Lutte pour la place des femmes dans la Fédération, pour la reconnaissance des personnes chargées de cours, pour le maintien des établissements en région, pour l’autonomie professionnelle et pour la liberté d’expression : la liste des causes défendues et des victoires obtenues est inspirante. Cependant, ce qui frappe à la lecture du livre, c’est la pérennité des enjeux fondamentaux et des questionnements sur la profession enseignante qui caractérisent l’histoire de la Fédération.

Pour l’heure, la Fédération souhaite rendre hommage aux militant-es, aux élu-es et aux salarié-es qui ont fait de la FNEEQ l’organisation syndicale unique, percutante et audacieuse qu’elle est aujourd’hui et qu’elle sera encore demain. « Ce sont des femmes et des hommes engagés, qui ont défendu et qui continuent à défendre avec passion des valeurs humanistes et citoyennes, souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN. Ils sauront toujours trouver en la Fédération un instrument privilégié pour leur permettre d’aller au bout de leurs aspirations. »

La présence de ces enseignantes et ces enseignants au sein d’une centrale ouvrière a eu un impact non négligeable sur la société québécoise. Depuis 50 ans, la Fédération vit et se développe à l’intérieur de la CSN avec fierté, de manière affirmée, autonome et solidaire. « Au cours des cinq dernières décennies, la contribution des militantes et des militants de la Fédération à la réflexion collective sur des enjeux touchant les travailleuses et les travailleurs de tous les secteurs d’activités a été enrichissante. L’inverse est tout aussi vrai : La perspective des autres membres de la CSN favorise une compréhension plus immédiate et plus étendue des questions sociales », précise Caroline Quesnel.

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec regroupe actuellement quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 41 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. Elle est l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

Une nouvelle convention collective au Campus Notre-Dame-de-Foy

C’est à l’unanimité que les enseignantes et les enseignants du Campus Notre-Dame-de-Foy ont accepté l’entente de principe qui mène au renouvellement de leur convention collective. Le vote s’est tenu le 27 novembre.

Avec ce règlement, les membres du syndicat, en plus de certaines améliorations de leurs conditions de travail, retrouvent les droits qu’ils avaient concédés dans le passé. Ces enseignantes et ces enseignants retrouvent également la parité salariale avec le secteur public.

Durant les premiers mois de discussions à la table de négociation, les probabilités qu’un conflit éclate étaient palpables. L’employeur réclamait, à nouveau, une contribution financière, aux enseignantes et aux enseignants, sans accepter de soumettre ses livres comptables à une analyse financière indépendante par la firme MCE conseils. La ténacité du comité de négociation et de mobilisation ainsi que la solidarité des membres du syndicat ont permis le retrait de cette demande patronale.

Claudine Beaupré, présidente de l’Association des professeurs (es) du Campus Notre-Dame-de-Foy, se dit heureuse du dénouement : « À partir du moment où la direction a compris que nos membres exigeaient des justifications à leur demande financière et appuyaient leur comité de négociation, elle a laissé tomber cette demande. Par la suite, les pourparlers sur les demandes syndicales ont repris dans un esprit de dialogue et de recherche de solutions, ce qui a facilité la négociation pour trouver des terrains d’entente » affirme-t-elle.

Le Campus Notre-Dame-de-Foy, un collège privé de Québec, accueille des étudiantes et des étudiants avec des programmes préuniversitaires, professionnels et techniques. L’Association des professeurs (es) du Campus Notre-Dame-de-Foy regroupe une centaine d’enseignantes et d’enseignants. Ce syndicat est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du QuébecCSN.

Une contribution inestimable

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne le 22 novembre la Journée nationale des chargées et chargés de cours universitaires en lançant la dix-neuvième édition d’une campagne de valorisation amorcée en 2010. Sous le thème J’enseigne à l’université et…, cette campagne souligne la grande diversité des profils des personnes chargées de cours et leur apport inestimable à la formation des étudiantes et des étudiants.

Qu’ils soient chargés de cours, tuteurs en formation à distance, superviseurs de stage, chargés d’enseignement, chargés de formation pratique, chargés de clinique, coach ou accompagnateur musical, leur contribution n’est pas étrangère à la qualité de l’enseignement universitaire. Ils assument plus de 50 % de l’enseignement au premier cycle et de plus en plus aux cycles supérieurs. Les multiples facettes de leur implication sociale sont cependant méconnues, ce à quoi veut remédier cette campagne.

L’expertise et la passion de ces enseignantes et ces enseignants contractuels contrastent avec la précarité de leur statut. « C’est plutôt révoltant de voir des femmes et des hommes aussi qualifiés et socialement impliqués, être aussi peu reconnus, s’indigne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération. Qu’attend le ministre Jean-François Roberge pour financer la stabilisation de leur emploi ? » questionne-t-il.

Pour souligner cette journée, la FNEEQ-CSN lance deux nouvelles capsules vidéos qui illustrent la diversité de ce corps d’emploi. Cette année, Selvin Cortez, chargé de cours en arts et design à l’Université Concordia, et Garrfield Du Couturier-Nichol, chargé de cours en psychologie industrielle à l’Université McGill, ont généreusement accepté de se prêter à l’exercice.

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, notamment, les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Programme d’expérience québécoise : une réforme incohérente

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) dénonce la décision du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Inclusion (MIFI) de restreindre l’accès au Programme d’expérience québécoise (PEQ) à une liste de programmes d’études ciblés. Pour la Fédération, l’adéquation très étroite avec le marché de l’emploi que l’on retrouve en filigrane de cette décision est symptomatique d’une vision biaisée de l’enseignement supérieur au Québec.

Le ministre Jolin-Barrette instrumentalise l’enseignement supérieur pour le mettre au service des entreprises, au mépris des valeurs humanistes et émancipatrices à la base de notre système d’éducation. Sa réforme alimentera assurément la compétition entre les établissements et en défavorisera certains dans les programmes d’études visés. En accroissant ainsi les iniquités entre les établissements, le ministre compromet la vitalité de plusieurs cégeps ou établissements universitaires.

De plus, cette réforme s’attaque injustement à des milliers d’étudiantes et d’étudiants étrangers déjà aux études. Elle pénalise particulièrement celles et ceux en région en mettant en péril certains programmes qui demeuraient jusqu’ici ouverts grâce à leur présence.

« Le ministre aurait dû consulter le milieu de l’enseignement. Il aurait pu ainsi mieux comprendre les enjeux et les impacts de sa réforme sur l’accessibilité à l’enseignement supérieur. De surcroît, c’est totalement incohérent avec son objectif. L’intégration à la société québécoise des étudiantes et des étudiants étrangers se concentrera encore davantage dans les grands centres urbains alors que la pénurie de main-d’œuvre, que souhaite régler le ministre, se fait davantage sentir en région », remarque Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN.

Pour la Fédération, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, doit se ressaisir et empêcher le ministre Simon Jolin-Barrette de lui dicter la voie que devra prendre l’enseignement supérieur durant les prochaines années.

Le MAPAQ rate la note de passage

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN (FNEEQ-CSN) est solidaire des revendications des professeur-es de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) – Campus de La Pocatière qui, à l’instar des étudiantes et des étudiants, demandent que les conditions d’enseignement et d’apprentissage soient à l’image des principes de santé et de sécurité et des normes environnementales qui sont enseignés en classe, comme c’est aussi le cas au campus de Saint-Hyacinthe. Les bâtiments de la ferme-école et les mesures de soutien à l’apprentissage se sont sérieusement dégradés durant les dernières années en raison d’un sous-financement chronique. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) doit assumer ses responsabilités à l’égard de l’ITA et faire en sorte que la ferme-école soit un lieu propice à l’enseignement supérieur. Il est grand temps de rectifier le tir.

« La désinvolture avec laquelle le ministère gère cet établissement d’enseignement de niveau collégial est aberrante. Si le MAPAQ pense régler la situation simplement en payant les amendes infligées, il se trompe. S’il ne souhaite pas réellement assumer la pérennité de l’établissement, qu’il passe le flambeau à son collègue du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. C’est de l’avenir de l’établissement qu’il est ici question », de préciser Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ.

L’Institut est l’un des rares établissements d’enseignement de niveau collégial qui ne relèvent pas du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Pour Caroline Quesnel, ce ne devrait pas être une raison suffisante pour justifier qu’un établissement de formation des futurs spécialistes du milieu agroalimentaire québécois soit en si mauvais état que les étudiant-es et les professeur-es craignent pour la sécurité et pour le bien-être des animaux.

Crédit photo : CIMT-CHAU

Les jeunes enseignantes et enseignants : l’avenir de la profession

C’est sur le thème des jeunes enseignantes et enseignants que s’inscrit cette année la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants célébrée annuellement le 5 octobre. La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) saisit l’occasion pour souligner le professionnalisme des enseignantes et des enseignants et pour rappeler un des plus importants défis pour l’avenir de la profession : contrer le manque d’enseignantes et d’enseignants au Québec.

Selon la Fédération, cette pénurie est exacerbée par le décrochage enseignant, particulièrement considérable dans les premières années d’exercice. Certaines études parlent même d’un taux de décrochage se situant entre 25 % et 30 % après la première année et entre 40 % et 50 % après cinq ans. C’est considérable ! On peut reconnaitre, sans faire d’erreur, que l’entrée dans la profession présente des embûches importantes.

Les solutions sont pourtant bien connues. Pour contrer le décrochage enseignant, il importe d’offrir des conditions qui permettent d’en réduire les facteurs de risque, comme la taille importante des groupes, le manque de personnel professionnel et de soutien ainsi que des conditions de travail laissant à désirer.

Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN, la solution réside aussi dans l’accompagnement et dans la mise en place d’un processus d’insertion professionnelle. «Nous croyons que la pleine intégration d’une jeune enseignante ou d’un jeune enseignant dans son milieu est un facteur qui favorise le succès de l’entrée dans la profession. Un environnement axé sur la collégialité, la reconnaissance et le respect du personnel enseignant est un avantage indéniable», souligne-t-elle.

La Journée mondiale des enseignantes et enseignants a été instaurée conjointement par l’Internationale de l’éducation (IÉ) et l’UNESCO. Elle vise à reconnaitre et à valoriser le rôle déterminant joué par les enseignantes et les enseignants à travers le monde entier.

Une révision bâclée

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) déplore la fermeture annoncée de trois programmes techniques (bureautique, comptabilité et de gestion, gestion de commerce) par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). Elle touchera des cégeps partout au Québec et pourrait avoir un effet particulièrement dévastateur pour les régions éloignées des grands centres urbains, puisque l’offre sera réduite à un unique programme qui, sous prétexte de polyvalence, risque de rater la cible.

Cette fermeture, du jamais vu en 30 ans, est d’autant plus inacceptable qu’elle résulte d’un processus bâclé de révision de programme qui manque de transparence et de rigueur. « Le MEES a maintenu les enseignantes et les enseignants du réseau dans la plus grande opacité tout au long du processus de révision alors qu’elles et ils ont une connaissance de proximité du milieu du travail ainsi qu’une expertise disciplinaire et pédagogique incontournable. », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ.

Fait troublant, l’analyse de profession conduite par le MESS, qui sert à valider les compétences enseignées et celles recherchées en emploi et dont le rapport est rendu public sur son site Internet, semble avoir sciemment omis d’inclure des entreprises de comptabilité, de gestion de commerce et des entreprises publicitaires, alors que du personnel du MEES a fait partie de l’échantillonnage. « Il est pour le moins étonnant que le MEES ait écarté du processus de révision les employeurs reliés précisément aux trois programmes fermés, alors qu’il consulte sans gêne son propre personnel pour étayer son analyse. », dénonce Yves de Repentigny.

Il faut noter que ce sont en grande majorité des femmes qui étudient en Bureautique et qui y enseignent. Une fois ce programme fermé, les étudiantes seront confinées au diplôme d’études professionnelles du secondaire, qui les limitera tant sur le plan de l’avancement professionnel que sur celui du salaire. « Les cégeps offrent un enseignement supérieur qualifiant et accessible sur le plan financier, ce qui n’est pas le cas des études universitaires. Le gouvernement précarise la situation d’un bon nombre de femmes en limitant une offre de programmes qui les qualifie largement et nous le dénonçons », affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.