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Les syndiqués votent la grève à 100 %

Ce midi, les délégué-es du 22e Congrès du conseil central CSN (CCATNQ–CSN) ont tenu une manifestation de solidarité devant le centre d’hébergement privé Domaine des pionniers de la Vallée-de-l’Or pour exprimer leur soutien à l’égard des membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement de la Vallée-de-l’Or (CSN). Ceux-ci ont démontré qu’ils étaient solidaires devant les offres patronales de la direction du Domaine des Pionniers depuis le début de la négociation pour le renouvellement de leur convention collective.

Le 5 mai dernier, ils ont voté unanimement, par scrutin secret, en faveur de la grève générale illimitée, rejetant ainsi les offres salariales insatisfaisantes de l’employeur.

« Les résultats sont sans équivoque, a mentionné le président du syndicat, Denis Bolduc. Le message que l’assemblée générale lance à la direction est clair : notre demande d’augmentation de 1, 50 $ sur trois ans est un essentiel pour régler la négociation. Nous n’accepterons pas un appauvrissement de nos membres.»

« Les membres du syndicat ont démontré leur volonté et l’importance de la revendication salariale, mentionne Annick Trottier vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). La balle est dans le camp de l’employeur. Il devra choisir entre un règlement satisfaisant ou un conflit. La convention collective est échue depuis le 31 mars 2015 et les membres ont assez attendu.»

« La CSN appuiera ces travailleuses et ces travailleurs de toutes ses forces, ajoute le président du CCATNQ–CSN, Donald Rheault. Nous serons avec eux jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Leur travail vital mérite une meilleure reconnaissance. »

Le syndicat réitère qu’en cas de grève, ni la sécurité ni le confort des résidents ne seront compromis. D’ailleurs, lors de la dernière grève de 2007, le syndicat avait agi de façon exemplaire à cet égard.

Le syndicat fait partie des négociations coordonnées 2015, regroupant une quarantaine de centres d’hébergement privés affiliés à la CSN. Ceux-ci ont adopté une plateforme nationale incluant une augmentation de 1,50 $ sur trois ans.

Les employeurs devront faire leur part

Le secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) poursuit sa tournée des régions du Québec pour annoncer le lancement de la négociation coordonnée et sensibiliser la population de l’Abitibi-Témiscamingue sur les conditions de travail souvent misérables dans ces centres. Dans la région, ce sont les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement de la Vallée-de-l’Or-CSN qui ont joint les rangs de cette négociation coordonnée. L’employeur devra s’asseoir et leur prêter une oreille attentive, ces derniers vivant sous le seuil de la pauvreté.

Pour le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement de la Vallée-de-l’Or-CSN, Denis Boduc, il est impératif d’améliorer les conditions de travail dans les centres d’hébergement de la région, car la situation régionale l’impose. « Chez nous, le prix des loyers et des denrées alimentaires est très élevé et les conditions de travail minimes qui prévalent dans nos centres d’hébergement rendent très difficile l’atteinte d’une certaine sécurité personnelle de revenus », déclare-t-il. On nous présente toujours le taux d’occupation chancelant comme prétexte pour nous maintenir sous-payés, c’est inacceptable, renchérit-il.

« La négociation coordonnée permet d’aller chercher un bien meilleur rapport de force vis-à-vis des employeurs, comparativement à plusieurs négociations isolées. La faible rémunération, le manque de formation, l’absence de lieu pour discuter avec l’employeur de problèmes comme la surcharge de travail ou l’alourdissement des cas accentuent le roulement de personnel, principalement constitué de femmes, et nuisent à la qualité des services aux aîné-es dans les centres », renchérit la vice-présidente régionale de la FSSS-CSN, Annick Trottier.

« Le nombre de résidences privées pour aîné-es est en très forte croissance depuis plusieurs années, rappelle de son côté le vice-président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, Giacomo Bouchard. Les gouvernements qui se sont succédé coupent des lits dans les CHSLD et se rabattent sur le secteur privé pour dispenser les soins aux aîné-es. Avec les compressions sans précédent du gouvernement libéral dans le système de santé, le secteur privé sera encore plus sollicité au cours des prochaines années. »

La négociation coordonnée sur le plan national

Quarante-trois accréditations syndicales ont uni leurs forces face aux employeurs du secteur afin d’améliorer le sort des quelque 2000 travailleuses et travailleurs concernés dans ce type de résidences en croissance constante. « Toutes les accréditations ayant joint la négociation coordonnée feront pression sur leur employeur pour obtenir une augmentation salariale de 1,50 $ de l’heure sur trois ans, la création d’un comité de relations de travail opérationnel, la formation systématique des employé-es et une date commune d’échéance des conventions collectives. Aucune n’acceptera une offre en deçà de ces revendications » explique Danièle Lemire, représentante du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN.