La lutte contre la réforme Dubé se poursuit

 LE PROJET DE LOI 15 ADOPTÉ SOUS BÂILLON

 Le projet de loi 15, pièce maîtresse de la réforme Dubé, a été adopté à l’Assemblée nationale dans la nuit du 8 au 9 décembre. Étant donné que les député-es n’ont pas pu débattre de l’ensemble du projet de loi, le gouvernement a eu recours à une procédure parlementaire d’exception – le bâillon – pour l’adopter. Plusieurs articles n’ont pas été étudiés par les parlementaires. Il s’agit de la plus vaste réforme jamais vue en santé et services sociaux ; c’est aussi la plus centralisatrice.

Par conséquent, le compte à rebours est enclenché vers la création d’une nouvelle agence de gestion, Santé Québec, qui deviendra l’employeur unique des 310 000 salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux. L’objectif du gouvernement est que Santé Québec soit formée dès le printemps 2024. La CSN continuera sans relâche le travail de sensibilisation pendant la période de transition afin d’obtenir un maximum d’améliorations pour les travailleuses et les travailleurs et pour les citoyennes et les citoyens. Par ailleurs, nous continuerons de surveiller le gouvernement dans la mise en oeuvre de la réforme Dubé et de promouvoir une vision progressiste d’un réseau de santé et de services sociaux Vraiment public, décentralisé et démocratisé.

AÎNÉ-ES – NOUVELLE PLATEFORME

 La CSN a actualisé sa plateforme d’orientations sur le continuum de soins de santé et de services sociaux aux aîné-es : Dignité et solidarité.Après des mois de recherche et d’enquête, la CSN présente un document complet avec une vue d’ensemble sur les soins et les services offerts actuellement aux aîné-es, de même que différentes pistes de solutions pour les améliorer. Adoptée par le conseil confédéral en septembre, cette plateforme guidera la CSN lors de toutes ses interventions publiques dans ce dossier au cours des mois et des années à venir. La plateforme peut être consultée en ligne au csn.qc.ca. Quelques exemplaires imprimés sont aussi disponibles au Service de la documentation de la CSN (PôleDoc).

LA RÉFORME DUBÉ, TOUT SAUF SANTÉ !

Les inquiétudes de la CSN à l’égard de la réforme Dubé sont partagées par des centaines d’organisations syndicales, communautaires, sociales et médicales. Dans ce contexte, la CSN et les deux fédérations représentant le personnel de la santé et des services sociaux, la FSSS–CSN et la FP–CSN, ont formé une alliance avec toutes les autres organisations syndicales du réseau ainsi que de nombreux autres acteurs, dont la Coalition solidarité-santé. Cette alliance vise à développer un contre-discours et à proposer des solutions de rechange à la réforme Dubé, car elle est TOUT SAUF SANTÉ. Malgré l’adoption sous bâillon du projet de loi 15, la lutte pour les services publics de qualité accessibles et universels est loin d’être terminée. Demeurez à l’affût !

CONTRE L’AMÉRICANISATION DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX

Pour illustrer les risques de dérapages, la CSN a ciblé une clinique médicale privée : Lacroix Médecine Privée, à Lévis. Selon le site Internet de l’entreprise, un bilan de santé peut coûter plus de 550 $ et une consultation médicale peut aller jusqu’à 300 $ la fin de semaine. L’installation d’une prothèse totale de la hanche est également chiffrée à 24 699 $. 

Clairement, la privatisation des soins et des services, ça coûte cher, beaucoup plus cher que de miser sur les services publics, et ce, que les services soient payés par un individu, par une assurance collective ou par l’assurance-maladie publique. L’institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a d’ailleurs mené récemment une étude comparative des coûts de certaines procédures médicales au secteur privé et au secteur public. 

La raison d’être des entreprises privées dans ce secteur comme dans un autre, c’est de réaliser un maximum de profits. Ce n’est pas pour rien qu’aux États-Unis, les dépenses globales par personne en santé et services sociaux (privées et publiques) sont deux fois plus élevées qu’au Canada ! Malgré cela, pas moins de 26 millions d’Américaines et d’Américains n’ont toujours aucune assurance maladie.

LA RÉFORME DUBÉ EXPLOITE LE TRAVAIL DES FEMMES

Le 13 décembre, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, et la vice-présidente de la FSSS–CSN, Judith Huot, ont publié une lettre ouverte signée par plus de 115 femmes qui dénoncent, elles aussi, le contrôle que la CAQ souhaite exercer sur la société québécoise et en particulier sur les femmes. L’imposition du projet de loi 15 en est une démonstration éloquente. 

En effet, ce sont les femmes qui subiront le plus les conséquences de la réforme Dubé, tant à titre de travailleuses – 80 % de la main-d’oeuvre du réseau est féminine – que d’utilisatrices de services ou de proches aidantes. La vision mise en avant par la CAQ menace l’autonomie des travailleuses, des groupes communautaires et des sage-femmes dans l’identification des meilleures pratiques. Cela aura, à terme, des conséquences sur le libre choix des femmes. 

 

 

 

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Fin de la grève au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

Réunis en assemblée générale aujourd’hui, les membres du Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN ont adopté à 100 % l’entente de principe qui leur a été présentée. Après 15 mois de conflit de travail, la grève est ainsi levée et le groupe retournera travailler le 9 janvier 2024.

Ouverture chaotique

Bien que la fin du conflit du personnel de l’entretien ait permis la réouverture du cimetière le 11 septembre dernier, dans les faits, les opérations de l’établissement tournaient au ralenti alors que le personnel administratif était toujours en grève, et ce, depuis le 20 septembre 2022.

Selon Éric Dufault, président du syndicat des employé-es de bureau, « le but était d’aller chercher le meilleur contrat de travail possible pour nos membres et c’est ce que nous avons obtenu. Après de si longs mois passés dehors, nous rentrerons au travail la tête haute. Nous pourrons enfin accueillir les familles endeuillées qui méritent d’être traitées dans la plus grande humanité qui soit. Je suis heureux de la mobilisation de notre équipe. Je remercie toutes et tous les camarades du fond du cœur pour la bataille qu’ils ont menée », avance-t-il.

La nouvelle convention collective des travailleuses et travailleurs prévoit des augmentations de salaire de 22,4 % couvrant les années 2018 à 2026. De plus, un règlement est intervenu sur les litiges concernant le plancher d’emploi et l’utilisation des briseurs de grève. Le maintien du plancher d’emploi est ainsi sécurisé pour les employé-es de bureau. Enfin, un protocole de retour au travail respectueux des salarié-es a également été approuvé par les deux parties.

« Les travailleuses et les travailleurs du cimetière viennent de mener une bataille qui passera à l’histoire du mouvement syndical québécois. Ils ont tenu la minute de plus, celle qui est souvent la plus exigeante, mais la plus payante en matière de gains. Je tiens à féliciter, au nom de toute la CSN, chacun des membres du syndicat pour cette belle victoire ! », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La fédération n’est pas près d’oublier cette année et demie de conflit vécue par les camarades du cimetière ainsi que leur exceptionnelle mobilisation. Soyez fiers de vous et des gains remportés ! », formule Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« C’est effectivement une page d’histoire syndicale qui se tourne aujourd’hui. Le conseil central et ses syndicats affiliés sont aujourd’hui très heureux de se tenir debout auprès des militantes et des militants du cimetière qui ont fait preuve d’un courage exemplaire au fil des derniers mois », déclare Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À voir en vidéo

À propos

Le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN qui compte une quinzaine de membres était en grève depuis le 20 septembre 2022 et sans convention collective depuis 2017. Ils retourneront au travail le 9 janvier 2024.

La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), à laquelle est affilié le syndicat du cimetière, compte plus de 425 syndicats représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord. La FEESP–CSN et le CCMM–CSN sont tous les deux affiliés à la CSN, qui regroupe plus de 330 000 membres.

Cessez les expulsions, régularisez les sans-papiers !

Or, face aux difficultés réelles des Canadiennes et Canadiens à se loger et à se nourrir en raison de l’inflation, de la spéculation immobilière et de l’accroissement des inégalités, votre gouvernement a contribué ces derniers mois à alimenter les discours haineux en transformant les « immigrants » en boucs émissaires responsables de la crise du logement, contribuant ainsi à la montée d’un sentiment xénophobe envers des personnes migrantes, majoritairement racisées, qui sont évaluées seulement sous l’angle de leur utilité économique.

L’annonce, le 1er novembre dernier, de la politique d’immigration du Canada pour les prochaines années, a en outre laissé dans l’ombre le sort des centaines de milliers de personnes qui vivent dans des conditions précaires, parce qu’elles sont des travailleurs étrangers temporaires, réfugiés ou demandeurs d’asile et sont à risque de basculer dans la situation de sans-papiers.

Un système à deux vitesses

Au cours des 15 dernières années, les politiques d’immigration du Canada, à l’origine axées sur l’accueil et l’intégration de citoyennes et citoyens, ont été réduites à des politiques de gestion de flux de main-d’œuvre étrangère. En effet, si l’immigration est en progression au Canada, c’est surtout grâce à la croissance vertigineuse du nombre d’entrées annuelles de personnes avec un statut temporaire : il dépasse le nombre de délivrances annuelles de résidence permanente depuis 2008.

En particulier, le Programme des travailleurs étrangers temporaires connaît une croissance soutenue depuis 2002 : ce programme permet aux employeurs de tous secteurs d’activité de pourvoir des emplois délaissés par les Canadiennes et Canadiens en raison de leurs mauvaises conditions de travail, en embauchant des personnes migrantes provenant principalement des pays du Sud global. Or, leur accès à la résidence permanente et donc aux droits citoyens effectifs est en réalité limité : au Canada, selon les chiffres du ministère de l’Immigration, seulement 1 personne sur 14 a réussi à l’obtenir entre 2015 et 2022, et, au Québec en particulier, l’accès à la résidence permanente est quasiment impossible pour ceux et celles occupant un emploi peu spécialisé.

En outre, en tant que titulaires d’un permis fermé qui les lie à un employeur pouvant directement influencer le maintien ou le renouvellement de leur statut migratoire, ces personnes majoritairement racisées sont étiquetées comme des travailleuses et travailleurs de seconde classe et exposées aux abus de toutes sortes, y compris à du harcèlement et des violences psychologiques et sexuels lorsqu’il s’agit de femmes.

Le rapporteur spécial de l’ONU Tomoya Obokata a souligné en septembre dernier que ce permis « fermé » ouvrait la porte à une forme d’esclavage moderne.

Or, la réforme envisagée consiste pour l’instant non pas à abolir ce permis qui rend un travailleur captif d’un employeur, mais à autoriser le transfert du permis fermé aux employeurs d’une région ou d’un secteur, ce qui n’empêchera pas les abus.

Nous réclamons que soit mis un terme à cette politique d’immigration qui repose sur un système à deux vitesses. La politique d’immigration doit à nouveau reposer sur une vision à long terme et assurer à court terme la protection de toutes les personnes qui sont déjà ici, notamment en mettant rapidement en œuvre un programme de régularisation véritablement inclusif et en cessant immédiatement les expulsions. Il est aussi essentiel d’abolir le permis fermé au profit de la délivrance d’un permis ouvert et d’un statut permanent, comme le réclament de nombreuses organisations communautaires et syndicales depuis plusieurs années.

C’est une approche citoyenne et respectueuse des droits de la personne qui doit prévaloir.

* Organisations signataires : Action populaire Rimouski-Neigette, Amnistie internationale Canada francophone, Association pour les droits des travailleuses.rs de maison et de ferme (DTMF-RHFW), Au bas de l’échelle (ABE), Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI), Centre international de solidarité ouvrière (CISO), Centre justice et foi (CJF), CLEF Mitis-Neigette, Collectif Bienvenue – Welcome collective, Comité d’action des personnes sans statut (CAPSS), Comité logement Bas-Saint-Laurent (CLBSL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil central du Montréal métropolitain – CSN (CCMM-CSN), Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM), Corporation de développement communautaire (CDC) Rimouski-Neigette, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Hoodstock, Illusion Emploi de l’Estrie, Le Québec c’est nous aussi (LQCNA), Ligue des droits et libertés (LDL), Médecins du Monde Canada, Mission communautaire de Montréal (MCM), Service jésuite des réfugiés Canada (JRS), Solidarité populaire Estrie (SPE), Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)

Les paramédics n’en peuvent plus de la gestion chaotique du gouvernement

Des représentants du secteur du préhospitalier de Montréal et de la Montérégie affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont fait le point en conférence de presse ce matin sur la gestion chaotique du gouvernement qui leur crée davantage de surcharge.

« Il faut comprendre que l’imposition de nouveaux protocoles ministériels exige, notamment dans la région métropolitaine de Montréal, de demeurer disponible après la fin de notre quart de travail jusqu’à notre retour en caserne. Du jamais vu pour les paramédics d’Urgences-santé à Montréal et à Laval. De plus, à l’extérieur de Montréal et de Laval, nous devons nous montrer disponibles pour un nouvel appel en centre hospitalier, même si notre matériel n’est pas décontaminé ni prêt pour une nouvelle intervention. Ces mesures nous obligent à accomplir encore plus d’heures supplémentaires à la fin de nos quarts de travail. Or, nous revendiquons depuis plusieurs années la fin de nos quarts de travail à l’heure afin de limiter les heures supplémentaires obligatoires qui nous sont imposées, précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN. En voulant s’attaquer au temps de réponse des appels urgents, ce qui est un objectif louable, la direction nationale des soins préhospitaliers d’urgence augmente la pression sur les paramédics au lieu de régler à la base les problèmes de surcharge. Pour nous, le gouvernement fait encore une fois fausse route. »

« Un véhicule sale sur la route, c’est un danger pour les patients et pour les paramédics. Alors qu’on manque de paramédics et de véhicules, la solution consiste pour le ministère à nous forcer à rester au travail plus longtemps. Ces mesures accentuent la dégradation de nos conditions de travail dans un secteur déjà en pénurie de personnel, ce qui risque d’augmenter les bris de services que nous connaissons depuis plusieurs années, ajoute Mathieu Lacombe, vice-président à l’information, à la mobilisation et à la vie syndicale du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN. Nous le savons parce que nous le vivons : ces nouvelles mesures vont inciter de plus en plus de paramédics à tout simplement quitter la profession ou à précipiter leur retraite. »

Depuis le 1er janvier 2023, chez Urgence-santé, les paramédics cumulent plus de 240 000 heures supplémentaires tandis qu’à la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), ce sont plus de 4200 heures supplémentaires qui sont enregistrées.

« À l’image des négociations actuelles dans le secteur public, le gouvernement de François Legault est complètement déconnecté du réseau préhospitalier. En imposant encore plus d’heures supplémentaires, il nous dit qu’il veut sauver plus de vies, mais ça se fera sur le dos des paramédics, au détriment de leur qualité de vie, souligne Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN et responsable des secteurs privés. Il faut cesser de presser le citron de celles et de ceux qui jouent un rôle central dans la prestation de soins à la population, puisque nous savons que cette pression accentue l’exode de notre réseau déjà en grande pénurie de main-d’œuvre. Les solutions existent et nous savons également que la bonification des conditions de travail en fait partie. »

La FSSS–CSN est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondantes et des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien, comme les mécaniciens et les préposés. Dans l’ensemble, la FSSS–CSN compte plus de 145 000 membres dans les secteurs privé et public.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Lutte contre l’homophobie et la transphobie : la CSN salue les orientations du plan de lutte, mais dénonce l’incohérence gouvernementale

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue l’octroi par le gouvernement du Québec de près de 24 millions de dollars au Plan de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2023-2028, qui bonifie enfin l’aide à l’action communautaire. Toutefois, la CSN s’interroge sur le peu de ressources allouées à la défense des droits en milieu de travail et à la poursuite des initiatives dans les réseaux de l’éducation.

« Ce plan représente une bonne nouvelle pour les organismes communautaires qui œuvrent auprès des personnes LGBTQ+, indique Caroline Senneville, présidente de la CSN. Malheureusement, les budgets octroyés à la défense des droits en milieu de travail s’avèrent limités. Avec un investissement de 1 M$ sur cinq ans, ces nouvelles ressources nous apparaissent trop limitées pour avoir un impact significatif. »

Comité de sages
Par contre, le gouvernement du Québec manque de cohérence. D’un côté, il nous annonce une stratégie intéressante qui prône l’inclusion. Mais de l’autre, il annonce la mise sur pied d’un comité de sages sur l’identité de genre, dont on peut remettre en question la nécessité et la composition. « La CSN tient à rappeler l’absence de personnes trans ou non binaire au sein du comité, souligne Mme Senneville. Nous faisons écho aux propos du Conseil québécois LGBT et à la communauté qui se questionne sur la raison d’être de ce comité de sages. »

L’autre exemple d’incohérence gouvernementale est le report de l’ajout du marqueur X sur le permis de conduire et la carte d’assurance maladie. Alors que le plan de lutte prône la reconnaissance de la diversité sexuelle et la pluralité des genres, le respect et l’exercice des droits, il est consternant de constater que le gouvernement retarde lui-même la mise en place de mesures porteuses pour lesquelles il a légiféré il y a moins d’un an et demi. Pour la CSN, il doit faire preuve de plus de courage pour faire avancer les droits LGBTQ+.

Pour sa part, la CSN est engagée dans le travail d’éducation concernant la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Elle est également active du côté de la mise en œuvre des modifications relatives aux récents changements législatifs dans nos conventions collectives, nos communications et nos syndicats.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

Bienvenue au Syndicat des travailleuses et travailleurs de Keurig

Le 13 décembre 2023 se tenait l’assemblée générale d’accueil des 400 travailleuses et travailleurs de l’usine de café Keurig, située dans le quartier Saint-Michel à Montréal. La bonne nouvelle CSN est tombée le 21 novembre dernier, alors que le Tribunal administratif du travail accordait son accréditation au Syndicat des travailleuses et travailleurs de Keurig–CSN.

Syndiqués avec les Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) jusqu’à tout récemment, les salarié-es de Keurig ont profité de la période d’ouverture de représentation syndicale pour adhérer à la force du mouvement CSN afin d’améliorer leurs conditions de travail et d’obtenir une meilleure convention collective. Les travailleuses et les travailleurs ont manifesté leur désir d’être libres de leurs décisions et souhaitent bâtir collectivement le projet de négociation qui se déploiera dès le début 2024.

Forte majorité pour la CSN

La campagne de syndicalisation s’est déroulée dans un enthousiasme indéniable. Plusieurs salarié-es de l’usine de café avaient déjà à cœur les valeurs CSN avant l’adhésion officielle. Ces nouvelles et ces nouveaux membres ont choisi d’acquérir leur autonomie et de se doter des services nécessaires à l’amélioration de leur sort au travail. Ces personnes nouvellement syndiquées, avec un taux d’adhésion à la CSN de 84 %, envoient ainsi un message puissant de solidarité à l’employeur.

La force du nombre

« Pour ces travailleuses et ces travailleurs, je crois que ce n’est rien de moins qu’une nouvelle ère qui commence. Étant donné qu’à la CSN, nous ne négocions jamais sans d’abord construire un rapport de force, il est évident pour nous que le groupe obtiendra davantage de gains que tout ce que leur ancien syndicat a pu leur promettre à ce jour. Nous sommes très fiers d’accueillir ces militantes et ces militants à l’intérieur de notre mouvement. Bienvenue chez vous, camarades ! », a déclaré avec entrain David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique du Service de la syndicalisation.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte environ 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

La CSN s’inquiète de l’avenir de deux usines de papier du Saguenay

Jonquière, 13 décembre 2023 – La CSN s’inquiète de l’avenir de deux usines de papier du Saguenay–Lac-Saint-Jean, soit celles de Kénogami et d’Alma.

« On redoute que le nouveau propriétaire, Paper Excellence, puisse décider de vendre les barrages privés associés à ces deux usines, d’une puissance de 169 MW, pour obtenir des liquidités à court terme. Il pourrait aussi rationaliser sa production de papier journal », affirme Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Ce dernier rappelle que le propriétaire des barrages est tenu d’investir et de maintenir en activité ses deux usines de la région en échange des droits hydrauliques qui permettent de les faire fonctionner. Ces obligations tomberaient lors de la vente.

« Les usines de batteries ne doivent pas faire oublier l’industrie forestière qui demeure un rouage économique majeur de plusieurs communautés au Québec. La CSN demande au gouvernement du Québec d’assurer la pérennité des activités de ces deux usines du Saguenay qui emploient près de 500 travailleurs et travailleuses », ajoute Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Paper Excellence et le gouvernement du Québec doivent clarifier la situation pour que l’on sache quels sont les plans d’investissement ou de cession d’actifs du nouveau propriétaire dans une région associée à l’industrie forestière depuis de nombreuses décennies », ajoutent Gilles Vaillancourt, président du Syndicat national des travailleurs et travailleuses des pâtes et papiers de Kénogami–CSN et Jean-Pierre Rivard, président du Syndicat national des travailleurs et travailleuses des pâtes et papiers d’Alma–CSN.

 « On craint l’impact sur l’ensemble de la région si rien ne force les investissements, surtout quand on sait que l’ancien propriétaire, Résolu, s’est toujours fait tirer l’oreille pour moderniser ses usines », affirme Marie-Pier Ouellet, vice-présidente du Conseil central du Saguenay–Lac- Saint-Jean–CSN.

À propos 

La CSN est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Elle représente notamment les usines de Kénogami et d’Alma.

Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe quelque 160 syndicats de la région et représente 16 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

 

 

 

La réforme Dubé exploite le travail des femmes

Alors que le projet de loi 15 n’a pas été soumis à un réel débat public, alors que de nombreuses organisations directement touchées n’ont pas été entendues, alors que pratiquement l’ensemble des amendements soumis en commission parlementaire ont été refusés, son adoption sous le bâillon le 9 décembre démontre le contrôle que veut exercer la Coalition avenir Québec (CAQ) sur la société québécoise, et particulièrement sur les femmes.

La réforme Dubé constitue en effet un recul pour les travailleuses du réseau de la santé, des services sociaux et du communautaire, mais aussi pour les femmes ayant droit à des soins et services de santé. Les femmes doivent être partie prenante des décisions qui les impliquent et qui les affectent directement. Le gouvernement de la CAQ nous trouvera sur son chemin et nous ne reculerons pas. Nous, signataires de cette lettre, disons : non, ça suffit ! La réforme Dubé est tout sauf santé.

Alors que le terme « exploiter les femmes » est maintenant considéré comme un propos non parlementaire, nous ne pouvons que nous insurger contre le fait que, sur le terrain, l’exploitation du travail des femmes suit son cours. Doit-on rappeler qu’encore l’an dernier, les Québécoises ont gagné 90 % du salaire des Québécois, ce qui marque symboliquement le 25 novembre comme étant le jour à partir duquel les femmes travaillent gratuitement ? Doit-on rappeler que les travailleurs de nos réseaux publics sont à 80 % des travailleuses ?

Doit-on rappeler, aussi, que, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent un retard de 7,4 % sur le plan de la rémunération globale et un retard de 16,6 % en ce qui concerne les salaires ?

Et la cerise sur le gâteau : le projet de loi 15, sous le prétexte de rendre notre système public plus efficace, accentue cette tendance à dévaloriser et à contrôler le travail des femmes. La vision du ministre de la Santé, Christian Dubé, pour notre réseau de la santé et des services sociaux est si centralisatrice et autoritaire qu’elle abolit pratiquement tous les espaces du pouvoir citoyen au profit de « top guns » du privé et d’une agence qui deviendra le plus gros employeur du Canada.

Cette vision menace l’autonomie des travailleuses, des groupes communautaires et des sages-femmes dans l’identification des meilleures pratiques, ce qui aura à terme des conséquences sur le libre-choix des femmes. Alors même que ce sont les femmes les principales utilisatrices de ces services, rien n’est proposé au chapitre de la prévention, des déterminants sociaux de la santé ou du bien-être de la population.

La volonté, par ailleurs, du ministre Dubé de ne pas inclure les services sociaux dans le nom de la future Agence santé Québec en dit long à ce sujet. Nous invitons donc les femmes et leurs alliés à exprimer leur opposition à la réforme Dubé en portant le carré mauve.

Lettre ouverte publiée dans Le Devoir, édition du 13 décembre 2023.

Signataires (plus de 115)

Caroline Senneville, présidente de la CSN

Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN

Katia Lelièvre, 3e vice-présidente de la CSN

Judith Huot, 1re vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)

Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN

Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN

Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN

Annick Charette, présidente de la Fédération nationale de la communication et de la culture (FNCC–CSN)

Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN

Ramatoulaye Diallo, responsable politique du comité de condition féminine du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN

Josyane Giroux, Regroupement Les sages-femmes du Québec

Stéphanie Vallée, L’R des centres de femmes du Québec

Mélissa Lessard, Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF)

Nadia Morissette, L’R des centres de femmes du Québec

Mandoline Blier et Katie Dufresne, Centre de femmes l’Autonomie en soiE

Marie-Claude Goudreault, Maison des femmes des Bois-Francs

Mercédez Roberge, Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles

Marie-Andrée Gauthier, Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec

Louise Boivin, Collectif de recherche-action sur le travail et l’association socioéconomique (CREATAS)

Geneviève Lamarche, Coalition solidarité santé

Mylène Bigaouette, Fédération des maisons d’hébergement pour femmes

Roxanne Lorrain, Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement

Marjolaine Goudreau, présidente et porte-parole pour le RÉCIFS

Sylvain Dubé, Réseau communautaire en santé mentale (COSME)

Karen Messing, Équipe de recherche sur le travail SAGE (SAnté, Genre, Egalité), Université du Québec à Montréal

Jessica Riel, directrice de l’Équipe de recherche sur le travail SAGE et professeure à l’École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal

Isabelle Marchand, professeure, Département de travail social, Université du Québec en Outaouais.

Ruth Rose, Professeur retraitée en sciences économiques, UQAM

Sylvie Riendeau Langlais, Centre de femme Entre Ailes

Dominique Damant, École de travail social, Université de Montréal
Milca Bibeau, Fédération du Québec pour le Planning des Naissances (FQPN)

Andrée-Anne Chevrier, coordonnatrice du Regroupement des femmes La Sentin’Elle

Gabrielle Juneau, Directrice du Quartier des femmes

Colette Cummings, Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT)

Véronique Dommerc, Centre des femmes de Laval

Jeanine Fournier, coordonnatrice Regroupement des Femmes de la Côte-de-Gaspé

Jolyane Annett, animatrice-intervenante Regroupement des Femmes de la Côte-de-Gaspé

Mathilde Trou, Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Nathalie Latreille, Centre de femmes l’Éclaircie

Sylvie St-Amand, Fédération des femmes du Québec

Véronique Laflamme, FRAPRU

Sarah Landry, Coalition pour la pratique sage-femme

Line Camerlain, première vice-présidente, Centrale des syndicats du Québec

Annie Tanguay, La Collective des femmes de Nicolet et région

Rose NGO NDJEL, Direction Afrique au Féminin

Ghazala Munawar, Coordonnatrice Centre C

Carole Boulebsol, professeure, Université du Québec en Outaouais.

Constance Allain, Centre de femmes L’Antre-Hulloises

Megan Audet, Centre de femmes l’Érige

Joanne Blais, Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM)

Cynthia Damboise, Centre des Femmes du Ô Pays

Mélanie Lefrançois, professeure, École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal (ESG UQAM) et membre de l’Équipe de recherche interdisciplinaire sur le travail SAGE (Santé – Genre – Égalité)

Karine Drolet, Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches

Lucie Martin, Signée Femmes, centre de femmes de Rivière-Rouge

Isabelle Bazinet, Avec des Elles

Nathalie Bernier, Table de concertation des groupes de femmes Bas-Saint-Laurent

Etni Cortés, Centre des Femmes de Montréal-Est/Pointe-aux-Trembles

Hamida Melouane, Assemblée des groupes de femmes d’Interventions régionales Outaouais

Ghazala Munawar, Centre Communautaire des femmes sud-asiatiques

Sandra Etienne, vice-présidente, Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

Josée Turbis, Centre Femmes d’aujourd’hui

Marie-Eve Desroches, Table des groupes de femmes de Montréal

Linda Crevier, Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie

Justine Chénier, Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)

Catherine Paquet, La Marie Debout centre d’éducation des femmes

Cyrielle Casse, Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF)

Marie-Andrée Painchaud-Mathieu, Regroupement intersectoriel des organismes communautaire de Montréal (RIOCM)

Élise Landriault-Dupont, Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale

Andrée Pelletier, Le Havre des Femmes

Isabelle Thibault, Réseau des femmes des Laurentides (RFL)

Clara Bastiani, Centre de Femmes du Témiscamingue

Christine Drolet, Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CÉAF)

Audrey Corriveau, Centre-Femmes de Bellechasse

Lucie Gosselin, Centre ressources pour femmes de Beauport

Shana Blanchette, Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS Rive-Sud)

JC Chayer, Centre de femmes l’Essentielle

Josée Robidas, Centre de femmes Ainsi soit-elle

Mylène Beaulieu, Regroupement des Femmes de la Côte-Nord

Marika Poulin, Centre femmes l’ancrage

Marianne Pertuiset-Ferland, Association féministe d’éducation et d’action sociale (Afeas)

Claudie Hovington, Centre de femmes L’Alliance des femmes, Côte-Nord

Christiane Bourgault, Centre-Femmes La Jardilec

Monic Brazeau, Centre Femmes aux 4 Vents, Côte-Nord

Martine Duchesne, Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec

Caroline Dépault – Regroupement québécois des CALACS

Micheline Guillaume, Centre des Femmes du Témiscouata – Bas-Saint-Laurent

Karine Harvey, Centre-Femmes aux Plurielles (La Malbaie)

Julie Drolet, Centre des femmes de Longueuil

Annik Gagné-Laferrière, ESPACE région de Québec

Nathalie Lizotte, Centre de femmes Ilot d’Espoir, N-d-Q

Nathalie Babin, coordonnatrice Centr’Elles, comité d’action des femmes d’Avignon

Mélanie Landry, intervenante-animatrice Centr’Elles, comité d’action des femmes d’Avignon

Joanie Béland, Table de concertation de Laval en condition féminine

Annie-Christine Tardif, Fédération autonome de l’enseignement

Christine Arseneault-Boucher, animatrice-intervenante Regroupement des femmes La Sentin’Elle

Lyne Monette, présidente Afeas Lachute

Françoise Ramel, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ

Marie-Eve Blanchard, Regroupement Naissances Respectées (RNR)

Johanie Dupras Renaud, responsable provinciale à la condition féminine, Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Diane Thomas, responsable régionale à la condition féminine Québec/Chaudière-Appalaches – CSD

Jordanne Lavoie, responsable régionale à la condition féminine Richelieu/Yamaska, CSD

Véronique l’Heureux, responsable régionale à la condition féminine Estrie – CSD

Adèle Tremblay, responsable régionale à la condition féminine Saguenay/Lac-Saint-Jean – CSD

Joanie Lussier, responsable régionale à la condition féminine Montréal – CSD

Cynthia Gauthier, responsable régionale à la condition féminine Mauricie/Centre-du-Québec – CSD

Kim Paradis, conseillère syndicale, Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Gabrielle Pitre, Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM)

Kathleen Couture, Coordonnatrice en santé mentale, L’Arc-en-Ciel des Seigneuries, groupe d’entraide en santé mentale.

Tania Bond, coordonnatrice, À la Source Sept-Îles et Port-Cartier

Jade St-Georges, Mère au front (MAF) et doctorante management Université Laval

Rosalie Fournier-Paré, co-coordinatrice, ROSE du Nord

Maud Provost, Organisation communautaire, Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux (RAFSSS)

Isabelle Auclair, professeure, Université Laval

Céline Beauregard, Signée Femmes, le Centre de Femmes de la MRC d’Antoine-Labelle

Katherine Robitaille, doctorante en management Université Laval

Kimberley Plante, La Maison d’hébergement L’Égide (2e étape)

La CSN dénonce l’usage du bâillon pour l’adoption de la réforme Dubé

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénonce l’usage du bâillon pour forcer l’adoption de la réforme Dubé, la plus vaste réforme que le réseau de la santé et des services sociaux n’a jamais vue.

« S’il y a une chose que je peux vous assurer, c’est que la CSN va se battre pour que les travailleuses et les travailleurs du réseau ne fassent pas les frais des réformes nocives du gouvernement », a expliqué Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le projet de loi, vivement critiqué par la CSN, ouvre la porte toute grande à l’usage du privé en santé, de même qu’à la centralisation du réseau. La centrale syndicale craint notamment que ces transformations n’exacerbent les problèmes criants de pénurie de main-d’œuvre dans le milieu.

« Le Québec est pris dans une relation toxique avec le privé, particulièrement dans le domaine de la santé et des services sociaux. Plus on va donner de la marge de manœuvre aux cliniques privées, plus on va créer des fuites de personnel vers ce secteur, plus on va augmenter la pression sur le public et surtout, sur les travailleuses qui le tiennent à bout de bras », a ajouté Caroline Senneville.

En plus d’un rebrassage inutile des structures syndicales, la réforme verra aussi la création d’un employeur unique pour les 310 000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. À plusieurs reprises, le ministre Dubé a présenté sa réforme comme l’achèvement des transformations entamées par les ministres Couillard et Barrette. Ces réformes ont d’ailleurs elles aussi été adoptées sous bâillon.

Récemment, une coalition de plus de 300 organisations syndicales, communautaires et médicales, dont la CSN fait partie, remettait en question l’adoption précipitée et antidémocratique de la réforme.

« Pour un gouvernement qui gouverne à coups de sondages, je trouve qu’il ignore pas mal ce que la société civile pense de sa réforme. Une chose est certaine, les Québécoises et les Québécois ne veulent pas d’une américanisation du réseau », a conclu Mme Senneville.

Bâillon sur le PL15 : la CSN manifeste devant une clinique privée

Devant l’usage probable du bâillon pour l’adoption du projet de loi 15, quelques centaines de manifestantes et de manifestants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se sont réunis devant la clinique privée Lacroix à Lévis ce midi.

« Le bâillon ne fera pas taire les critiques à la réforme Dubé. La CSN fera tout en son pouvoir pour éviter l’américanisation du réseau de la santé et des services sociaux », a expliqué Caroline Senneville, présidente de la CSN devant la foule.

Le coût des soins est élevé dans les cliniques médicales privées Lacroix. Selon leur site internet, un bilan de santé peut coûter plus de 550 $ et une consultation médicale peut aller jusqu’à 300 $ la fin de semaine. L’installation d’une prothèse totale de la hanche est également chiffrée à 24 699 $. Ce modèle d’affaires est vivement critiqué par la CSN.

« Au bout du compte, c’est l’ensemble des contribuables et des citoyennes et citoyens qui vont payer la facture salée du privé. C’est l’essence même de notre réseau de santé et de services sociaux qu’on est en train de perdre ! », s’est désolée Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN.

Remise en question par plus de 300 organisations des milieux coopératifs, communautaires, médicaux et syndicaux, la réforme Dubé et son adoption précipitée sont loin de faire consensus. Plus tôt ce matin, la coalition Solidarité Santé a déployé une bannière géante sur le pont de Québec où on pouvait lire : « La réforme Dubé, tout sauf santé ».

La réforme fait particulièrement réagir dans les milieux féministes, puisque les femmes représentent 80 % des travailleuses du secteur et écoperont de la radicalité des transformations proposées. Les femmes sont également la majorité des usagères du réseau. La CSN s’inquiète qu’elles paient les frais de la privatisation et de la centralisation du réseau.

Santé – Les enjeux sont trop grands, nous ne nous tairons pas

Bâillon pas bâillon, la société civile, les organismes communautaires et l’ensemble des organisations syndicales en santé et services sociaux continueront à défendre âprement les services publics à la population. La création d’une nouvelle agence de gestion, Santé Québec, ne les améliorera pas. Pourquoi le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’entête-t-il à ignorer toutes les critiques à l’égard de son projet de loi 15 ? Cela inquiète les représentantes et les représentants de centaines d’organisations citoyennes et communautaires et les 310 000 travailleuses et travailleurs du réseau public. La réforme Dubé, tout sauf santé, tel était le message d’une immense bannière déployée ce matin depuis le pont de Québec.

« Jamais une réforme n’aura attaqué de façon si frontale nos valeurs collectives de justice et de solidarité. Or, en ces temps de crises, plus que jamais, nous devons resserrer les mailles de notre filet social. Ce n’est certainement pas ce qui arrivera si nous confions notre destinée à une poignée de gestionnaires qui auront pour mandat de développer le secteur privé en santé. Nous exigeons et lutterons pour que la prévention, la promotion de la santé, les réalités régionales et l’autonomie des organisations citoyennes communautaires soient assurées. En somme, pour garantir le respect de la démocratie et du droit à la santé pour toutes et tous », lance la présidente de la Coalition Solidarité Santé, Lise Goulet.

« Le ministre sait que son projet de loi est imparfait bien qu’il ne montre pas de volonté de le modifier substantiellement d’ici son adoption. Il lance les établissements dans la plus vaste réforme centralisatrice jamais vue en reportant l’étude de questions pourtant fondamentales comme la perte de transparence, la centralisation accrue, l’insuffisance des mécanismes de reddition de compte et l’ouverture inédite à la privatisation des soins et des services. Les enjeux sont beaucoup trop grands pour que nous renoncions à exiger que les voix du personnel soient entendues, » enchaîne-t-elle. Rappelons que toutes les organisations syndicales du réseau public soit l’APTS, la CSN, la CSQ, la FIQ, la FP–CSN, la FSSS–CSN, la FSQ–CSQ, le SCFP, le SPGQ et le SQEES–FTQ travaillent de concert avec les organisations citoyennes et communautaires afin de contrer les conséquences négatives de la réforme Dubé.

Période de transition
Les prochains mois constitueront une période de transition cruciale. Les syndicats demeurent convaincus que la réforme Dubé doit être améliorée, et ce, au bénéfice de l’ensemble de la population qui tient à conserver des services publics de qualité, accessibles et universels. Si, jusqu’à maintenant, le ministre a choisi d’ignorer complètement les attentes et les inquiétudes de son personnel, les syndicats promettent de se rendre incontournables.

« On va se le dire, c’est majoritairement des femmes qui sont les grandes perdantes de l’approche du ministre Dubé. Que ce soit comme salariée du réseau, travailleuse du milieu communautaire, proche aidante ou utilisatrices, bien des femmes subiront encore une fois ces mauvaises solutions sans qu’aucune réflexion n’ait été menée quant aux répercussions sur les conditions de vie et de travail des principales concernées », de poursuit la représentante du secteur communautaire de la Coalition Solidarité Santé, Nathalie Déziel.

En date d’aujourd’hui, plus de 300 associations et organisations issues des milieux communautaire, syndical, coopératif et médical ont signé une lettre d’opinion pour dénoncer l’absence évidente de consensus autour de la réforme santé du ministre Dubé. Malgré de nombreuses demandes de rencontre auprès du ministre, seules quelques-unes de ces organisations ont été reçues et aucune des solutions proposées n’a été retenue. De très nombreuses organisations et plus de 120 individus ont répondu à l’appel de la Coalition Solidarité Santé et ont fait parvenir, au cours des derniers jours, des centaines de lettres aux 125 député-es de l’Assemblée nationale pour les sensibiliser aux dangers d’imposer unilatéralement le projet de loi 15. Un tel message citoyen ne peut être ignoré !

Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Dahlia Namian

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, créé par la CSN en 2011, a été remis à la sociologue Dahlia Namian pour son essai La société de provocation, publié chez Lux éditeur. Ce prix est doté d’une bourse de 5000 $ et a été remis à la lauréate par la secrétaire-générale de la CSN, Nathalie Arguin.

L’annonce en a été faite aujourd’hui à l’occasion d’une réunion du conseil confédéral de la centrale qui se tient à Lévis. Pierre Vadeboncoeur, considéré par plusieurs comme l’un des plus importants essayistes québécois, a été conseiller syndical à la CSN de 1950 à 1975.

Cette œuvre, dont le sous-titre est Essai sur l’obscénité des riches, illustre de manière absolument convaincante à quel point l’étalage de la richesse de milliardaires comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Bernard Arnault constitue un outrage à l’égard de la multitude qui peine à se nourrir et à se loger. La présidente du jury, Claudette Carbonneau, qui a présidé la CSN de 2002 à 2011, a déclaré en remettant le prix : « Les militantes et les militants vont trouver dans cet essai matière à nourrir leur argumentaire quand il s’agira de faire la démonstration de ces injustices et de ces inégalités qu’il nous faut combattre au quotidien. »

Outre la présidente, le jury était composé des lauréats de l’année dernière, l’auteure Mélikah Abdelmoumen, le journaliste Jean-François Nadeau du Devoir et Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke et syndiquée à la CSN.

Madame Namian enseigne à l’École de travail social de l’Université d’Ottawa. Ses travaux de recherche portent sur la pauvreté et l’exclusion.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Coupes à Radio-Canada : la CSN exige clarté et transparence de la part du diffuseur public

Un jour sombre pour Radio-Canada et pour l’accès à l’information au pays : c’est avec désolation que le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio-Canada (STTRC–CSN) a pris connaissance aujourd’hui des compressions budgétaires de 125 M$ et des 800 abolitions de postes envisagées par la haute direction de CBC/Radio-Canada.

« Les employé-es sont atterrés et inquiets », a réagi le président du STTRC–CSN, Pierre Tousignant, au sortir de la rencontre prévue par la direction pour annoncer son plan de compressions.

« Encore une fois, CBC/Radio-Canada est incapable de répondre aux questions élémentaires concernant les postes visés, les services qui seront affectés et, plus globalement, la capacité à remplir notre mandat comme diffuseur public malgré l’ampleur des compressions appréhendées. Si la haute direction veut faire la démonstration que l’ébauche de plan présentée aujourd’hui constitue la meilleure des options, elle devra faire preuve de clarté et de transparence au cours des prochaines semaines pour nous permettre de traverser cette période difficile. »

Pour le STTRC–CSN, la multiplication des plateformes et la concurrence déloyale des géants du Web ont entraîné une très grande diversification des activités de CBC/Radio-Canada et une chute des revenus. Or, à la lumière du bilan financier présenté par la direction, celle-ci devra faire des choix.

« À vouloir être partout, CBC/Radio-Canada prend le risque de ne se retrouver nulle part, s’inquiète Pierre Tousignant. Radio-Canada ne peut pas tout faire, encore moins tenter de calquer chacun de ses compétiteurs du secteur privé, sans mettre à mal sa mission fondamentale, à savoir celle d’assurer l’accès à l’information dans l’ensemble des régions du pays. Malheureusement, si le bilan financier de la haute direction est à ce point négatif, des choix devront être faits. Des priorités devront être dégagées. Et nous voulons faire partie de cette discussion. »

Les médias d’information en crise

Alors que les effets de la crise des médias d’information ne s’estompent pas, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, rappelle au diffuseur public le rôle essentiel joué par Radio-Canada au sein de notre système démocratique. « Il n’y a aucune entreprise médiatique qui peut assurer une couverture de l’ensemble des régions ainsi que le développement des communautés francophones, partout au pays. Voilà pourquoi nous voulons être rassurés quant à la place de l’information et du réseau français dans les priorités de CBC/Radio-Canada. »

La présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), Annick Charette, invite la direction à poursuivre la discussion avec le syndicat pour diminuer les impacts des compressions annoncées. « On ne peut pas se permettre de supprimer des postes sans avoir de vision à long terme. Nous voulons être rassurés quant aux objectifs qui seront poursuivis, particulièrement dans le contexte de la crise actuelle, où des régions risquent de se retrouver dans des déserts médiatiques. »

À propos

Le STTRC–CSN représente les 2800 travailleuses et travailleurs de l’information, techniciennes et techniciens et membres du personnel administratif des services français du diffuseur public, soit l’ensemble des stations du Québec et celle de Moncton. La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des 8 fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Entente de principe acceptée chez Autobus Robert

Lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue ce dimanche 3 décembre, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Robert–CSN (STTAR–CSN) ont adopté l’entente de principe intervenue vendredi dernier à 95 %, par voie de scrutin secret.

« Les membres du syndicat ont obtenu de 21 à 30 % d’augmentations salariales à la signature, dont une partie est rétroactive au 1er janvier 2023. Si l’on tient compte de la durée complète de leur nouveau contrat de travail, il s’agit d’augmentations de 32 à 42 % sur 5 ans et demi, incluant une protection fixée sur l’indice des prix à la consommation (IPC) chaque année, avec un minimum de 2 %. Le résultat du vote révèle clairement la satisfaction des membres », précise Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Les travailleuses et travailleurs de ce syndicat ont lutté afin d’obtenir une bonification tout à fait méritée de leurs conditions de travail. Ces personnes rejoignent ainsi des milliers de salarié-es dans ce secteur qui, grâce à leur mobilisation, contribuent à améliorer le niveau de vie de tout un secteur qui a longtemps manqué de reconnaissance. La nouvelle norme salariale dans ce secteur est désormais reconnue et tous les employeurs savent que, pour attirer et pour retenir leurs salarié-es, ils vont devoir s’y conformer », ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la FEESP–CSN.

« Nous sommes très heureux d’avoir soutenu la lutte de ces femmes et de ces hommes qui accomplissent un travail difficile chaque matin, alors que des milliers d’élèves doivent se rendre à l’école. La mobilisation exemplaire de ces conductrices et de ces conducteurs tout au long de leur importante lutte a porté ses fruits et les membres peuvent être fiers d’avoir obtenu de tels gains », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

À propos

Le STTAR–CSN compte 70 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de la Montérégie–CSN regroupe quelque 35 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, sur une base régionale.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

 

Adoption de la réforme Drainville : la CSN attend toujours de vraies solutions

Pour la CSN, l’adoption prochaine du projet de loi 23, la réforme Drainville, ne règlera pas la situation précaire dans laquelle se retrouve le réseau de l’éducation. Un énorme travail reste à faire.

Par son caractère centralisateur, cette réforme nous apparaît non seulement improductive à bien des égards, mais elle comporte aussi d’importantes attaques contre l’enseignement, les services éducatifs et l’autonomie du personnel en éducation.

 La CSN déplore par ailleurs la fin du mandat du Conseil supérieur de l’éducation pour les niveaux primaire et secondaire. C’est une perte colossale pour le milieu de l’éducation, de la maternelle à l’université.

La centrale syndicale s’inquiète aussi du risque de microgestion de la part du ministre de l’Éducation qui pourra choisir les directions générales, annuler des décisions prises par les centres de services scolaires et leur imposer des ententes de gestion et d’imputabilité.

 CITATIONS 

 « On ne doit pas en rester là après l’adoption du projet de loi 23. La CSN continuera de surveiller les effets de la réforme Drainville et de défendre la nécessité de s’attaquer aux vrais problèmes, notamment au manque de personnel, en se basant sur les solutions qui proviennent des syndicats. »

 Caroline Senneville, présidente de la CSN 

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur : https ://bit.ly/3EAf0PY 

 

« Cette énième réforme, conçue sans consulter le personnel en éducation, ne règlera aucun des problèmes criants vécus actuellement dans le réseau. Ce rebrassage de structures, qui entraînera une importante centralisation des opérations, ne fera que complexifier davantage la mise en place de solutions concrètes pour répondre aux enjeux prioritaires, notamment toute la question préoccupante de la hausse de la violence à l’école. »

– Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) 

 

 « Nous constatons qu’une fois de plus, le gouvernement Legault n’est pas à l’écoute du milieu. Les modifications législatives adoptées avec le PL 23 affecteront négativement non seulement le réseau de l’éducation, mais aussi celui de l’enseignement supérieur. Nous déplorons la création de l’Institut national d’excellence en éducation et surtout, le démantèlement du Conseil supérieur de l’éducation. Cette perte sera irréparable. »

 – CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) 

 

 « Les conséquences du PL 23 sur le milieu de l’enseignement supérieur sont graves. Non seulement le projet de loi brime la liberté académique et l’autonomie des professeurs d’université, mais il rend aussi possible une ingérence du ministre dans la recherche en éducation et dans le choix des contenus des programmes universitaires. L’adoption de ce projet de loi constitue une sombre journée pour l’éducation et l’enseignement supérieur au Québec. »

DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) 

 

À propos 

 Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations. 

La FEESP–CSN représente près de 40 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

 La FNEEQ–CSN regroupe quelque 35 000 professeurs, chargé-es de cours ainsi que tutrices et tuteurs, principalement en enseignement supérieur.

 La FP–CSN représente plus de 700 professionnel-les du réseau collégial et universitaire et près de 1500 professeur-es d’université. 

6 décembre : pour une prise de conscience collective

Chaque année, le 6 décembre marque une journée sombre de l’histoire du Québec : en 1989, 14 jeunes femmes tombaient sous la haine antiféministe.

Malheureusement, chaque année à l’approche du 6 décembre, le bilan des féminicides s’avère toujours trop lourd. Tout récemment, un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qualifiait le féminicide de « tragédie mondiale aux proportions pandémiques ». Selon l’ONU, « beaucoup d’autres femmes risquent de mourir à cause de la violence sexiste parce que les États manquent à leur devoir de protéger efficacement la vie des victimes et d’assurer leur sécurité ».

Plus près de nous, des femmes et des filles continuent d’être tuées au Canada – environ une tous les deux jours, révèle l’Observatoire canadien du féminicide. Entre 2018 et 2022, les féminicides ont d’ailleurs bondi de 27 % au Canada. De plus, les femmes marginalisées, comme les femmes et les filles autochtones, continuent de courir davantage de risques de féminicide.

Derrière ces chiffres se trouve une femme : une maman, une sœur, une amie, une fille, une collègue de travail, une voisine. Ces chiffres ne révèlent pas non plus l’immensité de la perte ressentie par les proches de ces victimes et les conséquences sur ceux et celles qui restent.

Les mesures déjà prises par le gouvernement sur cette question – le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale, les bracelets antirapprochements GPS et les sommes accordées aux groupes qui soutiennent les victimes – ne suffisent pas. Il faut en faire encore plus pour enrayer ce fléau.

Pour mieux prévenir cette haine des femmes, il importe de comprendre où elle prend sa source. Selon la professeure émérite de sociologie à l’Université du Québec à Montréal, Francine Descarries, le féminicide représente l’aboutissement fatal de ce que le patriarcat a toujours reproduit comme système de pensées et d’appropriation. Dans le reportage « F comme féminicides », cette pionnière en études féministes rappelle qu’il est primordial de nommer le féminicide comme tel pour le sortir des « faits divers » ou du caractère intime de ce qu’on appelait auparavant « crimes passionnels ». C’est de cette façon que nous pourrons mettre en place une véritable égalité entre les hommes et les femmes et stopper toutes les formes de violences faites aux femmes.

« Pas une de plus »
Tous les 6 décembre, nous soulignons la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Mais qu’en est-il des 364 autres jours de l’année ? Et si nous agissions toutes et tous sur nos lieux de travail, dans la rue, à l’école, dans toute la société, en ne baissant pas les yeux devant les paroles et les gestes méprisants qui banalisent la haine antiféministe ?

Ne rien faire devant ces situations contribue à les faire perdurer. En tant qu’organisation syndicale soucieuse du bien-être au travail, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a développé la campagne Agis pour que ça cesse afin d’outiller ses membres. Nous pouvons toutes et tous contribuer à mettre un frein aux violences si nous agissons.

Caroline Senneville
Présidente de la Confédération des syndicats nationaux


Lettre ouverte publiée dans La Presse +, édition du 4 décembre 2023

La réforme Dubé – TOUT SAUF SANTÉ

Des centaines d’organisations s’unissent pour mettre en lumière les dangers du projet de loi 15 ou réforme Dubé en santé et services sociaux. Composée de syndicats, de groupes communautaires et de diverses organisations de la société civile, cette vaste coalition se mobilise sous le slogan TOUT SAUF SANTÉ.

Réitérant leur appel au dialogue, ces organisations demandent au ministre de la Santé, Christian Dubé, de prendre un pas de recul et de ne pas imposer aux Québécoises et aux Québécois une nouvelle réforme centralisatrice qui soulève bien plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

« Ça fait des mois que des groupes, associations et experts de tous les horizons mettent en garde le ministre de la Santé et des Services sociaux contre les impacts dévastateurs que risque d’engendrer sa réforme si elle est adoptée dans sa mouture actuelle. À quelques jours de la fin des travaux parlementaires, l’heure est à l’unité. C’est pourquoi nous lançons tous ensemble cette campagne La réforme Dubé : TOUT SAUF SANTÉ, une campagne qui a été conçue pour que tout le monde puisse se l’approprier afin d’exiger du ministre qu’il revoit impérativement son projet de loi et par conséquent, son calendrier d’adoption », ont déclaré Lise Goulet et Nathalie Déziel, respectivement présidente et trésorière de la Coalition Solidarité Santé, qui prenaient la parole au nom de l’ensemble des organisations réunies en point de presse cet après-midi à l’Assemblée nationale.

En plus du dévoilement du slogan, trois travailleuses du réseau de la santé et du milieu communautaire ont lu une déclaration qu’on peut retrouver ici.

Outre cet appel à la mobilisation, notons également qu’une campagne citoyenne de lettres adressées à l’ensemble des député-es de l’Assemblée nationale est en cours afin de demander aux élu-es de faire tout en leur pouvoir pour freiner le projet de loi 15.

Rappelons enfin qu’en octobre dernier, plus de 250 groupes, associations et organisations issus des milieux communautaire, syndical, coopératif et médical ont signé une lettre ouverte pour dénoncer l’absence évidente de consensus autour de la réforme santé du ministre Dubé.

Le rattrapage salarial est urgent

« Les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) sont sans équivoque : il faut combler l’écart salarial entre les travailleuses et les travailleurs des services publics et les autres salariés du Québec. Il faut que le gouvernement de la CAQ offre un rattrapage, sinon la pénurie de main-d’œuvre s’aggravera davantage », déclarent les porte-paroles du Front commun François Enault, 1er vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Sur le plan de la rémunération globale (qui inclut les avantages sociaux), le retard avec les autres personnes salariées du Québec est de 7,4 %. L’écart se creuse encore davantage lorsqu’il est question des salaires seulement, alors que le retard est de 16,6 %. Ces données dévoilées dans le rapport Rémunération des salariés – État et évolution comparés de l’ISQ viennent confirmer l’importance du rattrapage exigé dans le cadre des négociations. « Nous revendiquons le maintien de notre pouvoir d’achat mais nous devons aussi bénéficier d’un enrichissement. On ne peut être plus clairs : il en va de la survie des services publics », précisent les porte-paroles, tout en soulignant que le gouvernement manque d’ambition en tant d’employeur.

« Dans le contexte actuel, il faut que nos réseaux soient attractifs. L’objectif de la négociation est d’attirer et de retenir le personnel. Comme on sait que notre monde quitte pour d’autres secteurs aux conditions plus avantageuses – au municipal, au fédéral et dans les grandes entreprises syndiquées notamment – on s’attend du gouvernement qu’il se comporte comme un employeur de choix et s’inspire des meilleurs. »

Rappelons que le Front commun revendique d’une part un mécanisme permanent d’indexation et, de l’autre, un enrichissement permettant un rattrapage général. Ainsi, pour l’année 2023, il revendique100 $ par semaine ou l’IPC+2 % (selon la formule la plus avantageuse), pour 2024 l’IPC +3% et, finalement, l’IPC+4 % pour 2025.

Comme d’habitude certains écarts sont notables, notamment dans des catégories aux conditions comparables comme l’administration municipale (36 %), les entreprises publiques (19,6 %), le secteur universitaire (17,9 %) et l’administration fédérale (17,2 %).

Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est encore très important, soit 35 %.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employés et employées du secteur public du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : 16,6 %;
  • Retard de rémunération globale : 7,4 %;
  • Pourcentage de femmes représentées par le Front commun : 78 %.

Briseurs de grève au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

Le 28 novembre 2023, le Tribunal administratif du travail (TAT) ordonnait à la Fabrique Notre-Dame, employeur du cimetière, de cesser d’utiliser les services de ses représentants pour accomplir en tout ou en partie les fonctions des salarié-es de l’unité de négociation.

Pour le syndicat, la direction utilise des briseurs de grève, notamment pour les fonctions des préposé-es à l’accueil et des conseillères et conseillers aux ventes, afin de contourner les moyens de pression exercés par les travailleuses et les travailleurs de bureau du cimetière, en grève depuis le 20 septembre 2022.

Pascal Schiavone et Anshley Ligondé, les deux représentants de l’employeur visés par l’ordonnance du TAT, auraient été embauchés après le début de la phase de négociation de la convention collective, et ce, en contravention des dispositions anti-briseurs de grève prévues au Code du travail.

De plus, le 9 novembre dernier, le syndicat a gagné un arbitrage de grief, lequel confirme que l’employeur ne respecte pas le plancher d’emploi comme établi dans la convention collective. « Comment un patron qui ne respecte ni la loi ni son contrat de travail peut-il prétendre que sa priorité absolue est d’accueillir les familles endeuillées dans le respect et la dignité ? C’est un non-sens, nous n’y croyons tout simplement pas », confirme Éric Dufault, président du syndicat des employé-es de bureau.

« Une fois de plus, l’employeur manifeste un immense mépris à l’égard de son personnel. L’issue du conflit n’est assurément pas l’embauche de briseurs de grève. L’employeur doit faire preuve d’ouverture et retourner rapidement à la table pour arriver enfin à une entente négociée », ajoute Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Cette situation est incroyable ! Sincèrement, nous faisons rarement face à un employeur aussi récalcitrant qui s’entête autant à ne pas vouloir trouver un terrain d’entente par la voie de la négociation. Aujourd’hui, le conseil central dénonce haut et fort l’utilisation de briseurs de grève par ces patrons sans vergogne ! Ce n’est toutefois pas le temps de baisser les bras : l’appui que nous offrons aux travailleuses et aux travailleurs du cimetière est et restera indéfectible », affirme avec aplomb Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

En grève depuis le 20 septembre 2022, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte une quinzaine de membres. Ceux-ci revendiquent, entre autres, un salaire qui couvre l’inflation avec une rétroaction salariale. À ce jour, après quelque 40 rencontres de négociation/conciliation et 15 mois de conflit de travail, les parties n’ont toujours pas conclu de convention collective.

Les femmes s’organisent contre PL15 : elles porteront le carré mauve !

Sous l’initiative de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), des femmes provenant des milieux syndical, communautaire et universitaire se lèvent pour dénoncer la réforme Dubé contenue dans le projet de loi 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace.

Depuis trop longtemps, le travail des femmes dans les services publics est dévalorisé et la réforme Dubé accentue cette tendance dans l’univers de la santé et des services sociaux. Ce sont les travailleuses, mais aussi les usagères des services publics et communautaires, qui subiront en premier lieu les conséquences de cette réforme. À la suite d’une journée de réflexion et d’un appel à l’action, un véritable mouvement féministe opposé à ce projet de loi se dessine.

Le projet de loi 15 est une nouvelle attaque contre les femmes. Les membres du personnel, à 80 % féminin, subiront en majeure partie les contrecoups de la réforme Dubé. Les conditions de travail, l’autonomie et la surcharge sont à améliorer depuis trop longtemps, alors que les politiques de la Coalition avenir Québec (CAQ) empirent plutôt les choses, celles-ci s’inscrivant dans une tendance qui dévalorise le travail des femmes et qui vise à le contrôler. Le meilleur exemple de ce phénomène est l’attaque contre l’autonomie professionnelle et la culture organisationnelle de proximité des sages-femmes.

Ce sont les travailleuses qui devront continuer de soutenir à bout de bras les soins et les services, dans un contexte de pénurie de personnel qui sera exacerbé par l’exode vers le privé. Les travailleuses, mais aussi les citoyennes, verront les centres de décision s’éloigner de leur réalité quotidienne au profit de « tops guns » du privé qui décideront à leur place. Dans les organismes communautaires, les femmes devront encore se battre pour conserver leur peu d’autonomie et pour obtenir un financement adéquat. Les proches aidantes, encore une fois majoritairement des femmes, devront pallier une fois de plus les manques de l’État.

« Les services sociaux et de santé reposent, depuis toujours, sur le travail des femmes. Peu nombreuses aux commandes, elles feront les frais de la réforme Dubé. Leurs conditions de travail doivent impérativement être améliorées. C’est une question de pérennité des emplois et de tout le réseau public », indique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le coup d’envoi d’un mouvement
« Je suis tannée, les travailleuses, les usagères, les proches aidantes, sont tannées. Tannées d’assister à des reculs démocratiques et de constater que notre voix n’est plus entendue. Tannées de la privatisation galopante qui va créer plus d’inégalités entre nous. Tannées du contrôle de notre travail et de devoir écoper des conséquences du mauvais financement du communautaire. Ça suffit, notre travail qui n’est pas reconnu à sa juste valeur ! Ça suffit, l’effritement de notre filet social ! On ne peut pas accepter ce que la réforme Dubé nous propose », de s’insurger Judith Huot, première vice-présidente de la FSSS–CSN et initiatrice du mouvement.

La CSN et la FSSS–CSN donnent donc le coup d’envoi de ce qu’elles aimeraient voir devenir un véritable mouvement et invitent les femmes du Québec ainsi que leurs groupes alliés à dénoncer la réforme Dubé en portant le carré mauve et en multipliant les actions de mobilisation. Elles comptent d’ailleurs déjà sur le soutien de plusieurs alliées, dont le Regroupement Les Sages-Femmes du Québec, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires & bénévoles.

Françoise David, militante féministe, ex-syndicaliste et ex-présidente de la Fédération des femmes du Québec, donne également son appui à cette initiative. « Prendre soin, soutenir, accompagner, c’est fondamental dans une société qui se veut égalitaire. J’aime l’idée de nous unir afin de développer des services publics et communautaires qui répondent aux besoins des gens et qui soient gérés démocratiquement, le plus près possible des communautés. Les travailleuses, et bien sûr, les travailleurs, doivent se sentir respectés dans des réformes qui se multiplient depuis plusieurs années sans que l’on voie des impacts positifs sur le terrain. Portons un carré mauve pour que le ministre Dubé pense aux femmes, aux travailleuses ! »

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La FSSS–CSN compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et des services de garde.