La CSN émet certaines réserves

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN) ont pris connaissance du rapport du chantier sur la politique de financement des universités, coprésidé par Mme Hélène P. Tremblay et M. Pierre Roy, rendu public par le ministre Bolduc le 12 décembre dernier.

D’entrée de jeu, la vice-présidente de la CSN responsable du dossier de l’éducation, Mme Véronique de Sève, indique que « si nous partageons certains objectifs et principes mis de l’avant dans le rapport, nous déplorons le fait que le mandat du chantier ne lui ait pas permis de faire une évaluation des besoins, du niveau de financement ni de l’ensemble des sources de revenus à privilégier, des questions pourtant au cœur des débats du printemps érable et des discussions entourant le Sommet sur l’enseignement supérieur ».

En outre, le ministre Bolduc a déjà annoncé la création d’un comité d’experts pour la mise en œuvre de certaines recommandations, et ce, dès 2016-2017, alors que « nous souhaitions la mise en place d’un comité permanent sur la politique de financement dont la composition serait représentative de l’ensemble de la communauté universitaire, nous ne savons pas qui fait partie de ce comité, ni de quelles recommandations il s’agit », regrette la vice-présidente de la CSN.

De plus, « on peut se questionner sur la stratégie gouvernementale qui a entouré de secret le contenu de ce rapport, qui a séjourné dans le bureau du ministre pendant près de six mois », soutient Mme Marjolaine Côté, vice-présidente-trésorière de la FEESP-CSN.

La présidente de la FNEEQ, Mme Caroline Senneville, salue le fait que le rapport propose de nouvelles avenues intéressantes quant à la subvention de fonctionnement, dont le statut d’étudiants à temps partiel pour le financement du soutien à l’enseignement et à la recherche. « Ces étudiants constituent aujourd’hui plus de 50 % des étudiants universitaires selon un récent avis du Conseil supérieur de l’éducation », a-t-elle indiqué. Elle s’interroge par ailleurs au sujet de l’année de référence utilisée pour établir la formule de répartition des subventions. « Même si les auteurs recommandent une révision à tous les quatre ans, si l’année de référence en est une où des compressions étaient imposées, cela fausse les données » , assure Mme Senneville. « Nous croyons que les étudiants étrangers ne devraient pas être perçus comme une source de financement lucrative », indique pour sa part le président de la FP-CSN, M. Michel Tremblay. Or, les mesures de tarification proposées par les auteurs du rapport, si elles sont mises en œuvre, risquent de contribuer davantage à la course à ces « clientèles » et d’amplifier les iniquités entre les universités dans les grands centres, notamment les établissements anglophones, et les universités en région. Ainsi, la proposition de moduler les droits des étudiants étrangers en fonction des programmes nous fait également craindre une ouverture en ce sens pour les droits de scolarité des étudiants québécois.

En ce qui concerne les frais institutionnels obligatoires (FIO), les organisations saluent la volonté de recourir à une nomenclature commune ainsi que le retour aux trois paliers en vue de réduire les écarts entre les établissements. Cependant, elles estiment que l’évolution des FIO doit être indépendante de la hausse des droits de scolarité.

Enfin, il importe de rappeler que la nouvelle répartition du financement ne doit pas avoir pour effet de réduire le financement d’un établissement.

La CSN et ses organisations affiliées insistent sur la nécessité que le Québec se dote d’une nouvelle politique des universités et dresse un portrait détaillé des besoins en enseignement universitaire. « L’Université est un service public et le gouvernement doit lui accorder toute l’importance requise », concluent les porte-parole.

À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN et de la FP-CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) regroupe 425 syndicats affiliés représentant plus de 56 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic.

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe plus de 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.

Les profs de cégep ont aussi droit à l’insulte

L’Alliance des syndicats des professeures et des professeurs de cégep (ASPPC), qui représente l’ensemble du personnel enseignant des cégeps du Québec, dénonce vivement le contenu du dépôt des demandes du Comité patronal de négociation des collèges (CPNC).

Pour l’Alliance, ce dépôt sectoriel reflète l’idéologie qui sous-tend les autres dépôts du secteur public. « On nous dépose une commande du Conseil du trésor apprêtée à la sauce cégep. Le ministre Coiteux nous parle de moderniser les conventions collectives ce qui ne signifie rien d’autre que de passer à la hache nos conditions de travail », dénonce Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ-CSN.

L’ASPPC dénonce le fait que des gestionnaires qui ne proviennent pas du milieu de l’enseignement souhaitent accroître leur contrôle dans les salles de classe. « Le dépôt du CPNC met de l’avant une approche managériale qui s’inscrit dans le discours sur l’austérité plutôt que de chercher à favoriser l’accessibilité et la réussite aux études collégiales. Le dépôt vise davantage à maximiser le pouvoir arbitraire des directions plutôt que d’améliorer les conditions d’enseignement offertes aux étudiantes et aux étudiants », affirme Mario Beauchemin, président de la FEC-CSQ Le dépôt patronal demande notamment davantage de marge de manœuvre managériale pour augmenter la charge d’enseignement, diminuer la sécurité d’emploi et rendre plus difficile l’acquisition de la permanence.

Le 30 octobre dernier, l’ASPPC a déposé ses demandes à la partie patronale. Ces demandes répondent aux défis importants que pose la conjoncture démographique et socioéconomique actuelle. Elles visent notamment à trouver des solutions pour augmenter l’attractivité des programmes d’études, pour favoriser l’obtention d’un premier diplôme postsecondaire et pour octroyer aux enseignantes et aux enseignants les ressources nécessaires pour mieux soutenir les étudiantes et les étudiants en situation de handicap. Alors que les rencontres à la table de négociation devraient commencer au mois de janvier, l’ASPPC espère que la partie patronale se présentera à la table prête à négocier de bonne foi.

À propos

L’Alliance des syndicats des professeures et des professeurs de cégep regroupe les syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et à la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ). Réunies, ces deux organisations rassemblent 20 500 membres soit l’ensemble du corps professoral du réseau des cégeps.

Les chargés de cours dénoncent les bonifications octroyées à l’équipe de direction

Réunis en assemblée générale le 12 décembre dernier, les chargées et chargés de cours de l’Université Laval ont dénoncé à l’unanimité les bonifications après-mandat octroyées récemment par le conseil d’administration à l’équipe de direction. Les chargées et chargés de cours demandent au conseil d’administration de réviser cette décision.

La divulgation, la semaine dernière, de la décision du conseil d’administration de l’Université Laval d’octroyer des bonifications après-mandat à son équipe de direction (recteur, vice-recteurs, vice-recteurs adjoints, secrétaire générale) pour une durée pouvant aller jusqu’à six ans, allongeant ainsi de trois ans une décision antérieure, a suscité un tollé dans l’ensemble de la communauté universitaire. Professeurs, chargés de cours, professionnels de recherche, responsables de formation pratique, auxiliaires administratifs, de recherche et d’enseignement, administrateurs et employés de soutien ont été stupéfaits qu’une telle décision puisse se prendre dans le contexte actuel de compressions budgétaires sans précédent.

En dépit des tentatives de justifications avancées par le président du conseil d’administration, M. John Porter, un malaise profond persiste. Comment, en effet, une telle décision a-t-elle pu être prise au moment où la haute direction exige de toute sa communauté des efforts hors du commun ? Minimisant l’impact de cette coïncidence, M. Porter a affirmé en ondes que cette décision aurait dû être prise il y a deux ans – autrement dit avant l’annonce des compressions -, que ces bonifications ne s’appliqueraient que dans deux ans, au moment où le gouvernement réinvestira dans les universités et qu’elles ont un effet nul sur la situation actuelle. Soit. Mais alors, comment comprendre cette décision du CA quand on l’examine sous l’angle du sous-financement chronique des universités dénoncé il n’y a pas si longtemps, en 2013, pendant le Sommet sur l’enseignement supérieur?

Dans deux ans, l’université sera-t-elle devenue assez riche pour se permettre d’offrir à deux équipes de 12 personnes, c’est-à-dire l’ancienne et la nouvelle direction, le salaire et les bonifications qui leur auront été octroyés ? Après avoir annulé des cours, fusionné des sections de cours, fermé des programmes, augmenté la charge de travail du corps enseignant et réduit les services aux étudiants ?

Une journée particulière

La séquence des évènements de la journée du 26 novembre 2014 pendant laquelle ce vote du CA a été pris laisse songeur. À 12 h 30, une manifestation intersyndicale avait lieu sur le campus pour dénoncer les compressions budgétaires de 42 millions $ imposées à l’Université Laval. À 14 h, se tenait l’Assemblée générale annuelle de l’Université au cours de laquelle le recteur, en réponse à des questions d’une assemblée inquiète de la situation, a déclaré que cette manifestation constituait un appui à sa cause devant le ministre de l’Éducation et a demandé qu’on lui fasse confiance. À 16 h, le conseil d’administration se réunissait pour voter, entre autres choses, ces bonifications après-mandat d’une hauteur sans précédent et qui n’auraient pas d’équivalent dans les autres universités du Québec (Le Soleil, 6 décembre 2014).

La haute administration de l’Université Laval est-elle à ce point coupée de sa communauté ? Face à l’ampleur de ces coupes qui frappent autant l’offre de cours que les services aux étudiants et qui augmentent la charge de travail du corps enseignant, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) dénonce ces bonifications après-mandat ainsi que la dérive managériale qui les sous-tend, laquelle apparente les recteurs et leurs équipes à de hauts dirigeants d’entreprises ou de banques. Nous demandons à la haute administration d’être plus à l’écoute de leur communauté et de réviser cette maladroite décision.

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) représente 1 900 chargés de cours en lien d’emploi, dont 945 sont sous contrat à la session d’automne 2014.

Des offres méprisantes pour les travailleuses et les travailleurs

C’est avec colère et indignation que les porte-parole du Front commun ont pris acte de la proposition du Conseil du trésor pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public. Les offres du gouvernement libéral, qui prévoient un gel salarial de deux ans et 1 % d’augmentation par année, pour les trois années suivantes, sont méprisantes à l’égard des 400 000 travailleuses et travailleurs qu’ils représentent, estiment les porte-parole du Front commun.

« Le message que nous recevons aujourd’hui c’est que le gouvernement du Québec n’a aucun respect pour le travail des femmes et des hommes œuvrant dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que de la fonction publique. Le Conseil du trésor ne nie pas l’existence d’un retard salarial, mais ne souhaite pas le réduire. Au contraire, le gel salarial que souhaite imposer le gouvernement aurait pour effet de doubler, après cinq ans, l’écart salarial déjà énorme entre les employés des services publics et les autres salariés québécois », déclare Louise Chabot, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP).

« On est en droit de se questionner à savoir pour quelles raisons le gouvernement ignore l’ensemble de nos propositions pour l’amélioration des conditions de vie au travail et de gestion des services publics que nous lui avons soumises. La réduction de la précarité et de la sous-traitance, tout comme l’amélioration de notre autonomie professionnelle et des mesures de conciliation famille-travail-études sont restées lettres mortes à la poste. Le gouvernement fait la sourde oreille, tout comme pour les multiples propositions que nos organisations ont soumises au gouvernement pour le financement des services publics. Ce n’est pas par nécessité, mais pour des raisons idéologiques que le gouvernement met en place ces mesures d’austérité », critique Serge Cadieux, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

« Rappelons que 75 % des salariés des services publics sont des femmes. Encore une fois, le gouvernement s’attaque à nous afin d’économiser sur notre dos pour atteindre le déficit zéro. Messieurs Couillard, Coiteux, Barrette et Bolduc s’attendent-ils à ce que nous acceptions des conditions de travail moindre que nos concitoyens? », s’interroge Francine Lévesque, vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

« Nous avons déjà amplement fait notre part pour le redressement des finances publiques. Depuis le Plan de retour à l’équilibre budgétaire de 2009, l’évolution de nos salaires a été inférieure à celle des autres salariés du Québec. Ceci a non seulement contribué à accroître notre retard salarial, mais nous a aussi fait perdre, en moyenne, près de 10 500 $ par personne sur la période. Pour le gouvernement, ceci représente des économies de plus de 4 milliards de dollars, depuis 2009. Nous déplorons que le gouvernement n’ait pas le courage politique d’aller chercher l’argent là où il se trouve : dans les poches de leurs amis du boy’s club du 1 % », continue Francine Lévesque.

« On cherche à placer les travailleuses et les travailleurs des services publics devant un faux dilemme : gel salarial ou augmentation de la charge de travail. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, personne n’est payé à ne rien faire! Nous répondons plutôt que l’on doit offrir des conditions de travail décentes pour attirer et retenir une main-d’œuvre de qualité dans les services publics. C’est d’autant plus préoccupant alors que le gouvernement prévoit le départ à la retraite de 15 000 employés du secteur public annuellement, au cours des prochaines années », poursuit Serge Cadieux.

M. Cadieux déplore également les reculs exigés par le gouvernement au régime de retraite des employés de l’État. « Le gouvernement voudrait retarder l’âge de la retraite en fonction de l’évolution de l’espérance de vie, réduire le salaire moyen pour le calcul des rentes et retirer leur indexation. Des mesures complètement inacceptables! »

« Notre intention a toujours été de négocier sérieusement avec le gouvernement. Mais nous n’hésiterons pas à prendre les moyens qu’il faut pour lui faire entendre raison. S’il est incapable de comprendre autrement qu’avec la pression de la population dans la rue, c’est par milliers que nous y descendrons. Les travailleuses et les travailleurs des services publics ne se laisseront pas appauvrir pour financer l’atteinte du déficit zéro au profit d’une idéologie néolibérale. Au gel des salaires, le Front commun répliquera par un hiver chaud. Partout dans leurs circonscriptions, les députés libéraux nous trouveront sur leur chemin », conclut Louise Chabot.

À propos

Le Front commun regroupe la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.

La FNEEQ accueille deux nouveaux syndicats

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) est heureuse de souligner l’arrivée de deux nouveaux syndicats qui se joignent aux 39 syndicats membres du regroupement des établissements privés de la fédération.

La quarantaine d’enseignantes et d’enseignants membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Ecole de joaillerie de Montréal-CSN, qui travaillent dans une école de métiers d’art associée au cégep du Vieux Montréal, ont ainsi opté pour une affiliation à la FNEEQ. Il s’agit du 10e établissement collégial du réseau privé à se joindre à la fédération.

En outre, le personnel enseignant des écoles primaire et secondaire de la communauté innue de Mashteuiatsh a fait de même. Précisons qu’il s’agit d’un deuxième syndicat d’enseignants œuvrant auprès des Premières nations à joindre les rangs de la fédération, après celui de la communauté innue de Pessamit en 2012. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Mashteuiatsh-CSN regroupe quelque 75 enseignantes et enseignants.

« Nous nous engageons auprès de ces nouveaux membres à les accompagner afin de contribuer significativement à l’amélioration de leurs conditions de travail, ce qui aura nécessairement un effet positif sur les conditions d’apprentissage des élèves et des étudiants », affirme Mme Caroline Quesnel, vice-présidente de la FNEEQ responsable du regroupement privé.

Mentionnons que l’on compte près d’une douzaine de nouveaux syndicats au sein du regroupement des établissements privés la FNEEQ depuis quatre ans.

À propos de la FNEEQ-CSN

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe plus 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Le regroupement privé compte 41 syndicats rassemblant plus de 2400 membres. La FNEEQ-CSN est affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Unis contre l’austérité

Les représentantes et les représentants des syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et ceux des syndicats affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) font cause commune contre les politiques d’austérité du gouvernement libéral et ils entendent poursuivre leur bataille pour défendre les services à la population.

Ils tiennent une manifestation conjointe ce midi, devant l’Assemblée nationale, alors que le gouvernement s’apprête à forcer l’adoption de projets de loi dangereux. Il s’agit notamment du projet de loi 3, qui s’attaque aux droits des travailleuses et des travailleurs et aux régimes de retraite, et du projet de loi 15, qui annonce des compressions supplémentaires dans tous les services publics.

Les deux organisations syndicales les plus représentatives de leur secteur respectif entendent militer côte à côte pour obtenir un changement de cap du gouvernement Couillard. Les intervenantes et les intervenants du milieu de l’éducation soutiennent sans compromis la lutte des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux et des services de garde contre le démantèlement des réseaux. « Comme toutes les travailleuses et les travailleurs québécois, les enseignantes et les enseignants du Québec tiennent à notre réseau public de services de santé et sociaux, accessibles et de qualité, soutient la présidente de la FNEEQ-CSN, Caroline Senneville. Il s’agit d’un acquis social très important à nos yeux. Les compressions imposées au réseau de la santé et des services sociaux par le gouvernement Couillard font déjà très mal et la grande réforme des structures que prépare le ministre Barrette semble ignorer complètement les préoccupations des travailleuses et des travailleurs qui offrent les services au quotidien. Le démantèlement du réseau des services de garde n’est pas plus acceptable. Nous savons pertinemment que les services de garde éducatifs offerts dans les CPE ont permis à de nombreux enfants d’intégrer le réseau scolaire bien préparés. C’est ça la solidarité sociale ».

Il en va de même pour les salarié-es du réseau public de la santé et de services sociaux et des services de garde qui sont fiers de notre système d’éducation, permettant à toutes et à tous d’avoir accès à l’enseignement supérieur, entre autres, par l’entremise d’un réseau collégial fort dans toutes les régions du Québec. « Il faut défendre haut et fort notre réseau public d’éducation et d’enseignement supérieur. Absolument tout passe par l’éducation. C’est à travers l’éducation que tous les enfants peuvent espérer réaliser leur plein potentiel. L’éducation est un déterminant majeur de la santé publique, rappelle le président de la FSSS-CSN, Jeff Begley. Les compressions imposées par le gouvernement dans l’enseignement supérieur sont inacceptables et elles se font sans vision. L’avenir du Québec, notre développement social et économique, reposent sur un réseau d’enseignement de la plus grande qualité et le plus accessible possible. On se tire dans le pied en coupant dans le réseau pour des objectifs comptables à courte vue ».

Pour la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, il sera nécessaire plus que jamais de faire preuve de solidarité entre travailleuses et travailleurs de tous les secteurs et en tant que citoyens et citoyennes, afin de refuser l’austérité. « Nous devons nous opposer largement à l’ensemble des politiques d’austérité du gouvernement libéral et surtout à l’idéologie qui sous-tend ces politiques : on voudrait nous faire croire que nous n’avons pas d’autres choix, mais c’est faux. Ils ont fait un choix : celui de favoriser la marchandisation des services publics, celui d’augmenter le fardeau financier des familles. D’autres choix sont possibles : revoir la Politique du médicament, rétablir un palier d’imposition pour les hauts revenus, s’attaquer aux paradis fiscaux, revoir les crédits d’impôt aux entreprises afin de soutenir seulement celles qui en ont vraiment besoin, illustre-t-elle. Il ne faut surtout pas lâcher la pression, même devant l’entêtement apparent du gouvernement. Il faut continuer de parler autour de nous des conséquences de ces choix et de nous mobiliser. Il s’agit de notre bien commun ».

À propos

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe plus de 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. Représentant des travailleuses et des travailleurs de tous les titres d’emploi, dans tous les types d’établissements, la FSSS est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur de la santé et des services sociaux. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches réunit 44 000 membres de 250 syndicats CSN de la région.

Effets dévastateurs des compressions budgétaires

Les chargées et chargés de cours affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) dénoncent les impacts concrets sur les services aux étudiants qui se font de plus en plus sentir à l’Université Laval. En effet, dans l’objectif de maintenir un équilibre budgétaire, la direction de l’Université Laval va imposer des coupes dans les budgets des facultés qui risquent de porter atteinte à l’offre de cours dès la session d’hiver 2015 : cours supprimés, fusionnés ou reportés, taille des groupes plus importante. Voilà ce à quoi pourraient s’attendre les étudiants tandis que les chargées et chargés de cours, qui assurent plus du tiers de l’enseignement au 1er cycle, verraient leur offre d’emploi diminuer.

Le réseau universitaire fragilisé

Partout au Québec, les coupes irresponsables imposées par le gouvernement libéral mettent les universités en danger, en imposant une pression énorme sur le réseau et rendent difficile, voire impossible, l’atteinte de ses objectifs et de ses missions fondamentales. Les coupes successives affectent les services aux étudiantes et aux étudiants, augmentent leur nombre par classe, diminuent l’offre de cours, ce qui nuit à la diversité, à l’accessibilité et à la qualité de l’enseignement.

Des coupes à l’aveugle

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval déplore d’autre part que le gouvernement procède à de telles coupes sans posséder un portrait actuel de l’ensemble du réseau universitaire québécois.

Le gouvernement doit agir de manière responsable et dresser rapidement un portrait détaillé des universités québécoises, ce qui permettrait de révéler l’état général du réseau ainsi que ses besoins réels. Il est aussi primordial, pour le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval, que le gouvernement dévoile le rapport final sur la politique de financement des universités, dont la publication était attendue en juin 2014.

À propos

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval représente 1800 membres en lien d’emploi, dont 900 sont actuellement sous contrat.

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la FNEEQ est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Coupes à l’Université du Québec en Outaouais (UQO)

Les chargées et chargés de cours affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) dénoncent les effets concrets sur les services aux étudiantes et étudiants qui se font de plus en plus sentir à l’UQO. En effet, la Haute direction met de la pression sur les responsables de programme pour qu’ils réduisent l’offre de cours du prochain trimestre. La qualité de l’enseignement diminuera avec des nombres d’étudiantes et d’étudiants plus élevés par cours. « Nous sommes inquiets, car cela aura un effet pervers sur nos contrats. Les professeures et professeurs perdront des cours de leur charge régulière de travail et auront le droit de venir récupérer des cours pour lesquels nous avons déjà signé les contrats. », a déclaré la présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours (SCCC-UQO), Marie Josée Bourget.

Le réseau universitaire fragilisé Partout au Québec, les coupes irresponsables imposées par le gouvernement libéral mettent les universités en danger, en imposant une pression énorme sur le réseau et rendent difficile, voire impossible, l’atteinte de ses objectifs et de ses missions fondamentales. Les coupes successives affectent les services aux étudiantes et aux étudiants, augmentent leur nombre par classe, diminuent l’offre de cours, ce qui nuit à la diversité, à l’accessibilité et à la qualité de l’enseignement.

Il est aussi primordial, pour le SCCC-UQO, que le gouvernement dévoile le rapport final sur la politique de financement des universités, dont la publication est attendue depuis juin 2014.

À propos

À l’UQO, près de 60 % des cours de 1er cycle sont enseignés par les personnes chargées de cours. Un peu plus de 650 personnes y sont chargées de cours.

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la FNEEQ est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

 

Merinov victime de compressions sauvages

Le syndicat des travailleuses et des travailleurs Merinov (CSN) dénonce la plus grosse crise que traverse le centre d’innovation ainsi que ses employé-es depuis sa création en raison des compressions sauvages du gouvernement envers l’entreprise.

Les employé-es de Merinov ont appris par la direction le mardi 25 novembre que l’organisme est en proie à de sérieuses difficultés financières attribuables à des coupes et au silence du cabinet du ministre de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation. « Ces problèmes seraient dus à certaines sommes engagées qui engendrent un manque à gagner imprévu dans les budgets de Merinov de près de 800 000 $, et ce, à l’aube des fêtes », souligne le vice-président du syndicat, David Fortin.

Pour expliquer ces compressions, Merinov a eu récemment la confirmation qu’un premier montant de 250 000 $ de fonds de fonctionnement ne sera pas versé, même si le cabinet du ministre s’était engagé à le verser plus tôt dans l’année, au printemps. Plus de 550 000 $ ont déjà été engagés par Merinov sur son fonds de roulement afin de réaliser des mandats confiés par le MAPAQ, comme chaque année. « Merinov est toujours sans réponse du ministre concernant le remboursement de ces sommes », souligne aussi David Fortin.

Si Merinov ne reçoit pas le manque-à-gagner de 800 000 $, toutes les options sont envisagées par la direction concernant l’avenir de Merinov, allant de mises à pied à la fermeture complète de l’organisme sans but lucratif.

« Cette situation est directement imputable à l’immobilisme et à l’arrogance des élus au pouvoir, ainsi qu’au peu d’importance qui est accordé aux dossiers régionaux dans ce gouvernement centralisateur. Le plan d’austérité libérale qui s’en prend aux régions du Québec s’ajoute à cette incurie gouvernementale », souligne le président du Conseil central de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Jacques Mimeault.

Toute la région concernée

Le syndicat dénonce cette situation. « Les employé-es sont très inquiets, car les conséquences sont sérieuses tant pour l’avenir de leur entreprise que pour l’ensemble de l’industrie des pêches et de l’aquaculture », affirme pour sa part la présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec, Caroline Senneville. Celle-ci risque de perdre une expertise inestimable et une capacité d’appui et d’intervention unique en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte Nord. »

« Chaque année, Merinov génère une centaine de projets de recherche, multipliant les partenariats et les investissements par effet de levier et coordonnant la recherche et développement en pêche et aquaculture en région. C’est l’avenir de l’industrie des pêches et de l’aquaculture telle qu’on la connaît à l’heure actuelle qui est en jeu, de même qu’une centaine d’emplois spécialisés en région », enchaîne-t-elle.

« Nous joignons notre voix aux nombreux organismes et entreprises touchés par l’indifférence et l’amateurisme du gouvernement qui met en péril l’avenir des régions ainsi que le développement économique. Nous invitons les élu-es à continuer de s’élever contre la centralisation et les coupes irréfléchies et à soutenir la cause des régions, tout comme la population et nos membres le font », conclut Jacques Mimeault.

Le retard de rémunération des employés de l’État est toujours aussi grand, constate le Front commun

Le retard de rémunération qu’accusent les employés du secteur public par rapport aux autres travailleurs québécois demeure toujours aussi grand, constate le Front commun. Malgré un faible recul jugé non significatif par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dans son rapport rendu public aujourd’hui, cet écart se situe maintenant à 7,6 % de la rémunération globale, et ce, pour des emplois comparables et en tenant compte de l’ensemble des avantages sociaux.

« Année après année, nous ne pouvons que constater la cristallisation d’un retard salarial qui n’aide en rien le recrutement et le maintien de la main-d’œuvre au sein des services publics québécois, déplore Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Les femmes, qui représentent 75 % de la main-d’œuvre du secteur public, sont directement touchées par cette discrimination salariale. Le gouvernement doit saisir l’opportunité offerte par l’actuelle négociation du secteur public pour répondre une fois pour toutes à ce problème criant. Alors que 15 000 employés des réseaux de la santé, de l’éducation et des organismes gouvernementaux prendront annuellement leur retraite au cours des prochaines années, le gouvernement ne peut rester inactif face aux importants problèmes de rétention et d’attraction de la main-d’œuvre entrainés par cette rémunération qui, certainement, date d’une autre époque. »

Alors que le retard de rémunération touche une vaste majorité de titres d’emploi, certains sont dans une situation beaucoup plus préoccupante que d’autres. « Essayez d’aller convaincre une technicienne en génie ou un concierge de venir travailler pour l’État québécois quand ces personnes peuvent gagner de 33 à 35 % de plus ailleurs dans le secteur privé, s’inquiète Lucie Martineau, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics. Ce n’est pas étonnant qu’en raison des problèmes de rareté de main-d’œuvre, les établissements publics doivent se rabattre à la sous-traitance dans une multitude de secteurs. Mais ce recours au secteur privé coûte deux fois plus cher aux contribuables, et ça, il faut le rappeler! »

Le retard constaté pour la rémunération globale des ouvriers spécialisés du secteur public s’est considérablement dégradé, souligne Daniel Boyer, président de la FTQ. « C’est rendu que les électriciens, les plombiers et les menuisiers responsables de l’entretien de nos établissements reçoivent 37,3 % de moins que ce qui se paye dans le marché! Ce n’est pas des farces, le gouvernement semble tout mettre en œuvre pour faire fuir l’expertise de nos réseaux et ouvrir toutes grandes les portes à la privatisation de nos services! »

Le représentant syndical dénonce le fait que les plafonds des échelles salariales du secteur public soient nettement inférieurs à ceux du reste du marché. « Pour les catégories d’emploi professionnels, techniciens et employés de bureau, les maximums normaux des échelles salariales accusent un retard allant de 10 à 18 %. Encore une invitation toute grande aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public d’aller travailler ailleurs pour améliorer leurs conditions de travail en milieu de carrière! », déplore M. Boyer.

Lucie Martineau rappelle que les demandes salariales déposées par le Front commun, le 30 octobre dernier, visent principalement à assurer la parité en matière de rémunération avec l’ensemble des autres travailleurs québécois. « Notre demande est simple : 2 % par année pour combler graduellement le retard salarial, 2 % pour le maintenir en cours de convention et nous protéger contre la hausse du coût de la vie et un 0,5 % pour bénéficier, nous aussi, de l’enrichissement collectif. Nos demandes ne sont pas “déconnectées” de la réalité, mais bien collées sur ce que l’ISQ nous rappelle encore une fois aujourd’hui, à savoir que les employés de l’État québécois sont sous-payés par rapport aux autres travailleurs québécois. »

« Et comme M. Coiteux semble bien soucieux d’identifier des pistes d’économies, nous avons fait une partie du travail à sa place, poursuit Francine Lévesque. Nous avons identifié trois chantiers qui pourraient nettement améliorer la gestion de nos services publics : réduire la précarité d’emploi, qui touche 35 % de nos membres, contrer le recours à la sous-traitance et la privatisation des services publics et stopper l’érosion de l’autonomie professionnelle de nos membres. Ces trois enjeux sont source d’un gaspillage et d’un mal-financement importants de nos services publics. »

« Lorsque le gouvernement a créé l’ISQ, il avait pour but de démontrer que les employés du secteur public étaient surpayés, rappelle Daniel Boyer. Maintenant qu’il est clairement établi que nous sommes sous-payés, il est plutôt désolant que les employeurs tentent aujourd’hui de se servir des données de l’ISQ pour niveler par le bas les conditions de travail de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs québécois », s’inquiète le président de la FTQ.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.

Les cégeps débutent la lutte contre les nouvelles compressions budgétaires

Plusieurs syndicats des cégeps du Québec dont ceux affiliés à Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) tiennent aujourd’hui une journée nationale de manifestation afin de dénoncer les compressions supplémentaires de 19 millions dans le réseau collégial.

Pour Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ-CSN, ces compressions mettent en péril la réussite et l’avenir de plusieurs étudiantes et étudiants. « Encore une fois, le gouvernement du Québec applique des mesures d’austérité qui obligeront les directions à faire des choix déchirants ayant un impact direct sur les services aux étudiants. Par exemple, les heures d’ouverture des bibliothèques, l’aide pédagogique et l’aide aux étudiants en difficultés risquent d’être durement touchés par les compressions », affirme-t-elle.

Pour Caroline Senneville, présidente de la fédération, cette décision idéologique s’inscrit dans un plan d’attaque généralisé contre les services publics. « Lorsqu’un gouvernement décide d’amputer ses budgets en éducation, c’est l’ensemble de la société qui est pénalisé. Les solutions pour financer nos services publics sont nombreuses, mais encore faut-il que le gouvernement accepte de regarder la colonne des revenus. Par exemple, l’année dernière, l’industrie financière a engendré des profits records de 31 milliards, alors que leur fardeau fiscal a nettement diminué depuis l’abolition de la taxe sur le capital en 2011 », conclut-elle.

Ces 19 millions portent la somme des compressions dans le réseau collégial à 109 millions depuis quatre ans. Elles ont été dénoncées par l’ensemble de la communauté collégiale, donnant lieu à plusieurs actions concertées entre les parties syndicales et la direction des établissements.

Des manifestations se tiennent aujourd’hui sur l’ensemble du territoire. Elles précèdent la grande manifestation contre l’austérité qui aura lieu ce samedi à Montréal et à Québec.

Le retour de la soupe populaire

Les enseignants du Collège Rosemont, conjointement avec les employé-es de soutien, les professionnel-les et les étudiantes et étudiants, invitent la population à une soupe populaire, afin de dénoncer les compressions budgétaires que le ministre Bolduc a récemment imposées au réseau collégial. Le 27 novembre, de 11 h 15 à 13 h, à l’entrée principale du Collège Rosemont (6400, 16e avenue), on offre de la soupe chaude aux affamé-es de justice sociale.

Avec ces coupes additionnelles de 400 000 dollars, qui arrivent en milieu d’exercice financier, l’administration du Collège Rosemont n’aura d’autre choix que de couper dans les services aux étudiants », affirme Francis Careau, président du Syndicat des professeurs (SPCR).

Le 27 novembre, afin de bien marquer leur mécontentement, les syndicats enseignants de cégep de la FNEEQ organisent, dans toutes les régions du Québec, des activités de perturbation et de visibilité dans leur établissement.

Le SPCR est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Des mesures extrêmement préoccupantes, estime le Front commun

Les annonces du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, en matière de réduction des effectifs et de la masse salariale de l’État entraineront une détérioration importante des services publics offerts aux citoyens et risquent de miner la capacité de l’appareil gouvernemental à répondre aux besoins de la population, estiment les porte-parole du Front commun.

« La fonction publique québécoise a été secouée depuis plusieurs années par le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, souligne Lucie Martineau, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP). Faut-il rappeler à M. Coiteux les torts irréparables que ces mesures ont causés à de nombreux ministères, notamment au ministère des Transports, qui a vu son expertise en ingénierie être remplacée par le secteur privé, avec les conséquences qu’on connaît? Une réduction de 2 % des effectifs de la fonction publique ne peut qu’aggraver le recul des ministères et des organismes gouvernementaux. Ce n’est pas dans l’intérêt des Québécoises et des Québécois. »

Pour Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN responsable des négociations du secteur public, l’annonce de compressions supplémentaires de 689 millions dès l’exercice budgétaire de 2015-2016 comporte son lot d’interrogations. « M. Coiteux a précisé que la réduction de 2 % des effectifs ne s’applique pas aux réseaux de la santé et de l’éducation, du moins pour le moment. Mais des compressions additionnelles de l’ordre de 689 millions en 2015-2016 épargneront-elles ces réseaux? Nous en doutons fortement. Comment procèdera-t-il? Avec un programme de départs massifs à la retraite comme en 1997, dont le Québec ne s’est toujours pas remis encore aujourd’hui? »

Le président de la FTQ, Daniel Boyer, dénonce l’absence de dialogue de ce gouvernement avec la société civile. « Le Québec est mené par des apprentis sorciers qui se plaisent à mettre des familles à la rue en tirant sur tout ce qui bouge. Nous l’avons dit et nous le répétons : les libéraux vont trop vite en ce qui a trait au retour à l’équilibre budgétaire. En agissant de la sorte, ils mettent en péril l’économie du Québec. Le président du Conseil du trésor risque, par son approche strictement idéologique, de nous entrainer en récession, malgré les mises en garde du FMI et de l’OCDE quant aux dangers réels des mesures d’austérité tous azimuts. Il faut se donner une marge de manœuvre, se donner l’oxygène nécessaire afin de ne pas mettre en péril ce que nous avons construit au fil des ans, soit le Québec moderne. »

Pour les représentants du Front commun, il est illusoire qu’une réduction des effectifs dans l’appareil gouvernemental n’aura pas d’impact sur les services à la population. « M. Coiteux désire “rénover la maison” en sapant les fondations du modèle québécois. La population n’a jamais voté pour ça. Voilà pourquoi nous réitérons notre invitation à prendre la rue par dizaines de milliers, à Québec et à Montréal, samedi prochain pour dénoncer les politiques d’austérité mises de l’avant par le président du Conseil du trésor et ses collègues du Parti libéral », ont conclu les représentants syndicaux.

Un grand pas vers l’affirmation !

Le Forum sur les enseignantes et les enseignants universitaires contractuels organisé par la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a conclu ses travaux hier en soulignant la 14e Journée nationale des chargées et chargés de cours.

Pendant deux jours, quelque 200 personnes ont mené des discussions entourant le phénomène de la contractualisation en enseignement supérieur. Venus des quatre coins du Québec, les enseignantes et les enseignants universitaires contractuels, accompagnés de leurs collègues de la communauté universitaire québécoise et canadienne (professeurs et professionnels de recherche – ACPPU, FPPU), et de partenaires du Mexique, de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, ont contribué activement au succès de l’événement. Si le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche de la Science, le Dr Yves Bolduc, a souligné la présence essentielle des chargés de cours dans les universités, la qualité de l’enseignement et la nécessité d’investir dans les universités, Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN responsable du dossier de l’éducation, n’a pas manqué de lui rappeler que les compressions imposées par son gouvernement détruisent les services publics que nous nous sommes donné au fil des ans. Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ, a quant à elle indiqué que le statut d’emploi n’a rien voir avec la qualité de l’enseignement.

Pour Sylvain Marois, vice-président de la FNEEQ responsable du regroupement université, la tenue de ce forum démontre que les enseignants universitaires contractuels sont plus que jamais décidés à faire reconnaitre leur apport à l’enseignement universitaire.

« Le personnel enseignant contractuel contribue depuis des décennies à la qualité de l’enseignement dans les universités et il ne s’agit pas d’un épiphénomène », a t-il déclaré. « Les chargées et chargés de cours ont contribué de façon indéniable à l’accessibilité et à la démocratisation de l’enseignement supérieur », a-t-il-poursuivi.

Alors que Vincent de Gaulejac, professeur et sociologue français, a dénoncé la course à la performance et l’idéologie manégériale qui conduisent nécessairement à l’échec en conférence d’ouverture, Marie-Pierre Boucher, chargée de cours et chercheure, a illustré de façon remarquable la croissance du phénomène de la contractualisation dans les universités, faisant ressortir le fait que les chargées et chargés de cours absorbent à même leurs conditions de vie et de travail les chocs de la transformation des universités.

Lors des ateliers, les participantes et les participants ont approfondi leurs réflexions au sujet de la formation à distance, de la précarité et de l’intégration, de la propriété intellectuelle, de la qualité de l’enseignement, du travail en coalition avec la communauté universitaire et des questions reliées à la recherche, à la création et aux services à la collectivité.

« Ce forum, premier du genre, a permis de resserrer les liens et de contribuer au sentiment de valorisation du travail que les enseignantes et les enseignants universitaires contractuels accomplissent à tous les jours. Les chargées et chargés de cours ne sont pas seuls. Ensemble, ils constituent une force avec laquelle il faut composer », conclut la présidente de la FNEEQ, Mme Caroline Senneville.

Profil de la FNEEQ

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, le établissements privés et les universités, notamment 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Faisons tomber les mythes !

C’est dans le cadre du Forum sur les enseignantes et les enseignants universitaires contractuels que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne aujourd’hui, le 22 novembre, la Journée nationale des chargées et chargés de cours.

Sylvain Marois, vice-président de la FNEEQ responsable du regroupement université, indique que la contribution des enseignantes et des enseignants universitaires contractuels, qu’ils soient chargés de cours, tuteurs en formation à distance, superviseurs de stage, chargés d’enseignement, chargés de formation pratique, chargés de clinique, coach ou accompagnateur musical, est fondamentale pour la qualité de l’enseignement offert aux étudiantes et aux étudiants dans nos universités.

En ce 22 novembre, au salon Sherbrooke de l’Hôtel Gouverneur Place Dupuis à Montréal, se tient une exposition de publications donnant un aperçu de la diversité des réalisations professionnelles des chargées et chargés de cours ainsi qu’une exposition d’oeuvres picturales et autres expressions artistiques de l’art contemporain créées par des artistes professionnels enseignants universitaires. Des artistes et des auteurs seront sur place à l’heure du midi pour échanger. Mentionnons par ailleurs que le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, M. Yves Bolduc, prononcera une courte allocution à la clôture de l’événement, soit vers 17 heures.

Voici le programme de cette deuxième journée du Forum, le samedi 22 novembre :

9 h 30 Ateliers

11 h Enquête sur la contractualisation en enseignement supérieur Conférence de Marie-Pierre Boucher, docteure en sociologie et chargée de cours à l’Université du Québec à Montréal, à l’Université de Montréal ainsi qu’à l’Université du Québec en Outaouais. Elle est membre du comité École et Société de la FNEEQ

12 h Période de questions

12 h 30 Dans le cadre de la Journée nationale des chargées et chargés de cours, rencontre avec des auteurs et des artistes Exposition de publications donnant un aperçu de la diversité des réalisations professionnelles des chargées et chargés de cours et sous le thème de L’engagement, une exposition d’œuvres picturales et autres expressions artistiques de l’art contemporain créées par des artistes professionnels enseignants universitaires. Des partenaires de la communauté universitaire prendront la parole à ce moment pour souligner la Journée nationale de personnes chargées de cours.

14 h 30 Liens entre enseignement et recherche Débat contradictoire

Anne-Marie Baraby, chargée de cours en grammaire du français au département de linguistique de l’UQAM et en linguistique innue pour le Centre des premières nations Nikanite de l’UQAC Thomas Collombat, professeur au Département des sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais Claude Fortin, vice-présidente du Comité exécutif de la Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU) Bernard Larouche, chargé de cours en santé et sécurité au travail et en coaching à l’UQAC Nourredine Mouelhi, professeur à temps partiel en philosophie, vice-président, affaires externes, Association des professeur.e.s à temps partiel, Université d’Ottawa Michel Umbriaco, professeur titulaire en éducation (Télé-université) et président du comité sur le financement des universités de la Fédération québécoise des professeurs et professeurs d’université (FQPPU)

17 h Mot du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la la Science, M. Yves Bolduc

17 h 15 Mots de clôture Diane Woloschuk, présidente de la Fédération canadienne des enseignants (FCE) Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ

Profil de la FNEEQ

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 33 000 membres, notamment, les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiant-es diplômé-e-s employé-e-s de McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Un choix irresponsable et dangereux

La CSN dénonce avec vigueur les nouvelles coupes imposées aux réseaux universitaire et collégial. Un choix irresponsable et dangereux de la part du gouvernement libéral qui, une fois de plus, s’attaque au modèle québécois avec ses politiques d’austérité effrénées.

Un choix irresponsable

Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et la CSN, les coupes de 20 millions de dollars dans le réseau collégial, qui s’ajoutent à celles de 109 M$ imposées depuis quatre ans, et de 30 millions pour les universités, somme qui totalise 200 M$ de compressions cette année, auront des conséquences désastreuses pour ces institutions, ceux qui les fréquentent et les salarié-es qui y œuvrent. « Il est complètement irresponsable d’imposer des coupes d’une telle ampleur aux établissements d’enseignement supérieur qui souffrent d’un financement inadéquat, et ce, en plein milieu de l’exercice financier », dénonce Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable du dossier de l’éducation.

Une attaque frontale

Pour la CSN et ses fédérations, s’attaquer de la sorte au réseau collégial ainsi qu’aux universités est un jeu dangereux pour l’avenir du Québec. « L’éducation est la pierre angulaire du développement du peuple québécois. Nous devons la protéger et la renforcer. En agissant de la sorte, le gouvernement de Philippe Couillard fragilise dangereusement notre système d’éducation. C’est le développement de la société qui est menacée, note Véronique De Sève. Ces compressions mettent en péril le soutien à l’apprentissage ainsi que toutes les mesures particulières visant la réussite, la persévérance et la vie socioculturelle et sportive dans les établissements. »

Le 29 novembre à Montréal et à Québec

La FNEEQ-CSN, la FEESP-CSN, la FP-CSN et la CSN invitent les Québécoises et les Québécois à prendre la rue massivement le 29 novembre prochain à Montréal et à Québec afin de faire comprendre au gouvernement qu’il joue à un jeu dangereux, pour lequel il n’a jamais été mandaté. « Il est encore temps d’arrêter ce gouvernement avant qu’il saccage tout ! », conclut la vice-présidente de la CSN.

À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) compte plus de 400 syndicats affiliés représentant environ 55 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. La Fédération des professionnèles (F-CSN) représente plus de 8000 professionnel-les, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.

La FNEEQ dénonce les coupes irresponsables

Les coupes successives dans les universités mettent nos universités en danger. Voilà le terrible constat dressé par la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec à la lumière des récentes décisions du gouvernement.

« Nous jugeons qu’il est absolument irresponsable de la part du gouvernement du Parti libéral du Québec de procéder ainsi à l’aveugle, c’est-à-dire sans avoir un portrait actuel de l’ensemble du réseau universitaire québécois », indique Sylvain Marois, vice-président de la FNEEQ et responsable du regroupement université.

On l’a vu, ces coupes ont déjà des conséquences concrètes. Elles affectent les services aux étudiantes et aux étudiants, augmentent leur nombre par classe, diminuent l’offre de cours, ce qui nuit à la diversité, à l’accessibilité et à la qualité de l’enseignement.

« Nous avons constaté que certaines administrations ont choisi de réduire le nombre de charges de cours. Or, sachant que les chargées et chargés de cours contribuent quotidiennement à l’accessibilité, à la diversité de l’offre de cours et à la qualité de l’enseignement universitaire partout au Québec, ces coupes, en plus de causer des pertes d’emploi, priveront les étudiantes et les étudiants d’une précieuse expertise et des services auxquels ils ont droit », dénonce M. Marois.

Les milliers de chargées et chargés de cours du Québec clament depuis des années leur appartenance à la communauté universitaire. Et c’est à ce titre qu’ils ne resteront pas les bras croisés face à ces attaques injustifiées, qui reposent davantage sur une idéologie politique que sur la réalité financière. Ils refusent d’être celles et ceux que l’on sacrifie dans le cadre d’un simple exercice comptable!

« Le gouvernement doit agir de manière responsable et dresser rapidement un portrait détaillé des universités québécoises afin d’avoir une vue d’ensemble de la situation actuelle. Ce portrait révèlerait l’état général du réseau, ses besoins réels et pourrait démontrer, entre autres, si l’enseignement obtient sa juste part de financement », mentionne le vice-président de la FNEEQ.

Par ailleurs, pour la fédération, le gouvernement doit reculer sur le projet de loi 15, un projet profondément inéquitable et discriminatoire envers les universités du réseau de l’Université du Québec (UQ).

Enfin, la FNEEQ réclame instamment que le gouvernement dévoile le rapport final sur la politique de financement des universités, dont la publication était attendue en juin 2014.

« Nous exigeons que le gouvernement reconnaisse l’importance du réseau universitaire québécois, véritable moteur social issu de la Révolution tranquille et qu’il agisse, en cette année du 50e anniversaire du Rapport Parent, avec le sérieux, le respect et le discernement que l’institution universitaire mérite », conclut Sylvain Marois.

Profil de la FNEEQ

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la FNEEQ est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Quel avenir pour le quotidien ?

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et les syndicats qui représentent les employé-es du journal Le Soleil de Québec sont très inquiets quant à l’avenir du quotidien. Depuis la dernière crise économique, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le journal appartenant au groupe GESCA (propriété de Power Corporation), au point où la FNC-CSN et les syndicats concernés mettent en doute la volonté des propriétaires d’assurer l’avenir du plus grand quotidien de la capitale.

Coupes perpétuelles

Cette fois, ce sont quelque 35 employés – l’équivalent de 16,5 postes permanents syndiqués et près de 20 surnuméraires – qui perdront leur poste, en plus de deux cadres. La quasi-totalité des coupes sont faites dans la salle de rédaction, le cœur du journal. Tous les collaborateurs régionaux, sentinelles essentielles dans l’est du Québec, sont également remerciés, de même que les pigistes. Les employé-es de bureau avaient déjà subi la majeure partie des coupes du printemps, alors que douze membres quittaient en retraite anticipée.

Pour Pierre Roger, président de la FNC-CSN, il est primordial que des actions soient entreprises afin de garantir la pérennité du journal Le Soleil. « Bien sûr, nous déplorons les pertes d’emplois parmi nos membres et nous sommes conscients que les revenus publicitaires du journal ont beaucoup diminué. Cependant, nous ne pouvons tolérer cette ronde de coupes perpétuelles sans qu’un plan de redressement sérieux soit proposé. Le journal Le Soleilest un incontournable dans la capitale nationale et nos membres veulent participer à assurer sa pérennité. Pour le moment, nous n’avons reçu aucun signal de la part de la direction qui nous permet d’espérer une migration sur tablette, au même titre que La Presse+. C’est la même incertitude pour tous les journaux régionaux du groupe GESCA », explique-t-il.

L’information touchée

Le président du Syndicat de la rédaction du Soleil, Jean-François Néron, s’inquiète quant à lui des impacts qu’auront ces pertes d’emplois sur le contenu du journal et l’information dans la capitale. « Les travailleurs de l’information du journal Le Soleil sont de fiers professionnels qui veulent assurer la qualité du contenu qu’ils offrent à leurs nombreux lecteurs. Cependant, il est impossible d’offrir la même diversité et variété de contenu à long terme alors qu’on ampute environ le tiers de la salle de rédaction. C’est toute une communauté qui souffrira de ces coupes et la démocratie qui s’en trouve affaiblie. Pour maintenir l’intérêt de nos lecteurs, et par le fait même de nos annonceurs, Le Soleil doit miser sur son rôle en tant que référence de l’information et de l’actualité à Québec et ses régions avoisinantes », note-t-il.

Impact sur les salarié-es

Finalement, Stéphane-Billy Gousse, président du Syndicat des employé-e-s de bureau du Soleil, soutient que les coupes répétitives ont des conséquences sur les employé-es qui restent. « Depuis au moins cinq ans, nos membres subissent d’importantes réorganisations du travail occasionnées par les départs. La charge de travail des gens qui restent devient de plus en plus lourde. On ne peut pas négliger l’impact que cela a sur les gens qui se dévouent quotidiennement pour le journal. On aimerait bien avoir une garantie que nos sacrifices assurent la continuité à long terme du journal Le Soleil sous forme papier ou autre», précise-t-il.

À propos

La Fédération nationale des communications est une fédération syndicale affiliée à la Confédération des syndicats nationaux. Elle regroupe près de 6000 membres, dont plus de 1500 journalistes.

Les profs de cégep présentent leurs demandes

L’Alliance des syndicats des professeures et des professeurs de cégep (ASPPC), qui regroupe l’ensemble des enseignantes et des enseignants de cégep du Québec, a procédé au dépôt de ses demandes sectorielles au Comité patronal de négociation des collèges (CPNC). L’Alliance compte déployer beaucoup d’énergie afin de garantir l’accessibilité à une éducation supérieure de qualité.

Les représentantes et les représentants de l’Alliance estiment qu’il est nécessaire de réinvestir dans le réseau collégial afin d’assurer sa pérennité et d’améliorer la réussite. Les interventions particulières exigées du corps professoral concernant notamment les étudiantes et les étudiants en situation de handicap (EESH), aussi désignés par l’expression étudiantes et étudiants aux besoins particuliers, devront être prises en considération. « Depuis 2007, le nombre d’étudiantes et d’étudiants en situation de handicap a augmenté de 400%. Si le rapport de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse publié en 2012 a insisté sur les obligations du réseau collégial envers les étudiantes et les étudiants ayant des besoins particuliers, la présente négociation sera l’occasion de donner les ressources dont ont besoin les enseignantes et les enseignants pour mieux les soutenir », de revendiquer Mario Beauchemin, président de la FEC-CSQ.

Pour Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ-CSN, cette négociation sera l’occasion de lutter contre la précarité vécue par beaucoup d’enseignantes et d’enseignants de cégep. « Il est clair que la situation à la formation continue doit être améliorée. Il n’est pas normal qu’une personne qui fait le même travail que son collègue n’ait pas le droit à la même rémunération ni aux mêmes conditions de travail et d’exercice de la profession », affirme-t-elle. Pour les représentantes et représentants syndicaux, les demandes répondent aux défis importants que pose la conjoncture démographique et socioéconomique actuelle. Elles visent notamment à trouver des solutions pour augmenter l’attractivité des programmes d’études, pour favoriser l’obtention d’un premier diplôme postsecondaire et pour favoriser l’attraction, l’insertion et la rétention du personnel enseignant. Les demandes syndicales se divisent en quatre thèmes : la précarité, la tâche et l’organisation du travail, la rémunération et l’appartenance à l’enseignement supérieur, et la consolidation du réseau collégial.

L’Alliance des syndicats des professeures et des professeurs de cégep regroupe les syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et à la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ). Réunies, ces deux organisations rassemblent 20 500 membres, soit l’ensemble du corps professoral du réseau des cégeps.

Le Front commun dépose ses demandes au Conseil du trésor

Les organisations membres du Front commun ont présenté aujourd’hui au Conseil du trésor leurs revendications en vue du renouvellement des conventions collectives des 400 000 travailleuses et travailleurs qu’elles représentent au sein du secteur public. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale pour appuyer leurs représentantes et leurs représentants dans cette démarche.

« Après un vaste processus de consultation auprès de l’ensemble de nos membres, où nous avons pu rencontrer des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics, ceux-ci nous ont donné un mandat de négociation très clair : combler le retard de 8,3 % qu’ils accusent par rapport à la rémunération des autres salariés québécois et améliorer leur qualité de vie au travail et les conditions dans lesquelles ils exercent leur profession », déclare Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.

Les demandes salariales du Front commun sont de l’ordre de 4,5 % par année, pour une convention collective d’une durée de trois ans. Elles s’expliquent ainsi : 2 % par année pour combler le retard de la rémunération globale de 8,3 %, identifié en novembre dernier par l’Institut de la statistique du Québec; une majoration de 2 % supplémentaire pour maintenir la parité salariale avec les autres salariés québécois au cours de la durée de la convention et afin d’assurer une protection contre la hausse du coût de la vie et, enfin, un montant fixe équivalent à 0,5 % du salaire moyen afin que la croissance économique du Québec puisse bénéficier aux employé-es de l’État.

Le Front commun entend aussi s’attaquer aux problèmes de qualité de vie au travail en améliorant les conditions dans lesquelles les salarié-es des services publics exercent leur profession. « Au cours des dernières années, nous avons noté un effritement croissant de notre autonomie professionnelle, et ce, parallèlement à une augmentation considérable du nombre de cadres, souligne Lucie Martineau, porte-parole du SISP. Nous constatons également les effets ravageurs de l’intrusion du secteur privé dans les services publics en termes de gaspillage et de perte d’expertise dans nos réseaux. Il est temps d’inverser ces tendances. »

Alors que le gouvernement prévoit le départ à la retraite de 15 000 employé-es du secteur public annuellement, au cours des prochaines années, le Front commun considère que des mesures concrètes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre doivent être convenues avec le gouvernement. « Environ 35 % des gens que nous représentons sont sur des listes de rappel, sans garantie d’emploi, et gagnent 25 000 $ par année, fait remarquer Daniel Boyer, président de la FTQ. En additionnant ce nombre avec les salarié-es à temps partiel, c’est plus d’une personne sur deux qui ne bénéficie pas d’un poste régulier à temps complet. Il est temps d’offrir à ces gens la possibilité de faire carrière dans les services publics. »

« Il ne faut pas oublier que 75 % des gens qui travaillent dans les services publics sont des femmes, rappelle Francine Lévesque. Les directions des établissements où elles travaillent n’ont aucune obligation, à l’heure actuelle, de convenir de mesures concrètes en matière de conciliation famille-travail-études. En 2014, cette situation est inacceptable, tant pour les femmes que pour les hommes à l’emploi. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et convenir avec nous de balises encadrant la conciliation famille-travail-études ».

Appel à la mobilisation

Au même moment, dans l’ensemble des établissements où travaillent les salarié-es du secteur public, de nombreuses actions ont été tenues afin de sensibiliser les employeurs locaux aux demandes de négociation du Front commun.

Les représentants du Front commun amorceront également la semaine prochaine une tournée de l’ensemble des régions du Québec. Cette tournée démarrera le 4 novembre dans les Laurentides pour se terminer le 11 décembre dans la région de Montréal. « Nous aurons l’occasion de rencontrer les membres du Front commun à même leur milieu de travail et de tenir, en soirée, des assemblées publiques portant sur les enjeux de cette négociation. Ce sera une excellente occasion pour discuter avec les travailleuses et les travailleurs du secteur public de nos revendications et d’échanger sur la conjoncture politique qui prévaut au Québec », indique Lucie Martineau.

« Au cours des prochains mois, nous serons de toutes les tribunes pour réaffirmer notre engagement envers les services publics, mis à mal par les politiques d’austérité du gouvernement libéral, affirme Daniel Boyer. La mobilisation est bien engagée, pas question de ralentir d’ici la conclusion de conventions collectives satisfaisantes pour l’ensemble des salarié-es de l’État québécois! »

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.