Près d’une centaine de personnes réunies devant la résidence Duplessis envoient un message sérieux aux employeurs de la région

Les délégué-es syndicaux représentant les centres d’hébergement privés pour aîné-es affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), appuyés par des travailleuses et travailleurs du secteur public, se sont réunis aujourd’hui devant la résidence Duplessis à Trois-Rivières pour lancer un avertissement à l’employeur. « Nous ne sommes pas ici pour négocier sur la place publique, mais nous tenons à aviser le propriétaire Chartwell et les autres employeurs concernés : attendez-vous à ce que les employé-es n’acceptent aucun recul sur leurs conditions de travail et mettent tout en place pour qu’elles s’améliorent », a d’abord souligné le représentant nouvellement élu du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN, Gilles Gagné.

Les syndiqué-es des résidences privées méritent mieux

Le président du Conseil central du Cœur du Québec, Paul Lavergne, rappelle à quel point le marché des centres d’hébergement privés est en croissance. « La Mauricie a connu des suppressions de milliers de lits dans le secteur public au cours des dernières années. Or, ces fermetures de lits doivent être absorbées par le privé », explique-t-il d’abord en ajoutant : « La création des CIUSSS contribuera aussi à favoriser l’éclosion de résidences privées en raison du territoire incroyablement vaste que ces mégastructures sont appelées à couvrir. Une personne habitant à La Tuque ne pourra pas toutes les semaines faire trois heures de route pour aller visiter ses parents dans un CHSLD à Victoriaville. Dans ce contexte, des résidences privées seront appelées à ouvrir leur porte : il faut que les propriétaires actuels et futurs comprennent que l’expertise et le dévouement de leurs employé-es, ça se paye. »

La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Nadine Lambert, déplore de son côté que cette recrudescence du privé se fasse actuellement au bénéfice des propriétaires et au détriment des travailleuses et travailleurs des résidences privées. À cet effet, elle dresse un portrait de la compagnie qui détient la résidence Duplessis. « Chartwell brasse des milliards en bourse et vient tout juste encore de verser des dividendes importants à ses actionnaires, souligne-t-elle. Malgré ses avoirs démesurés, cette compagnie cherche à limiter par tous les moyens l’amélioration des conditions de travail des personnes qu’elle embauche. Nous allons tout mettre en œuvre pour l’empêcher de porter atteinte aux employé-es de la résidence Duplessis ainsi que de toutes les résidences qui lui appartiennent et qui sont visées par cette négociation coordonnée. Je vous en passe un papier », a-t-elle enchaîné.

Aucun recul

Gilles Gagné rappelle finalement que les employé-es des centres d’hébergement privés pour aîné-es, principalement des femmes, accusent des retards importants sur le plan des conditions de travail par rapport à d’autres secteurs. « La rémunération moyenne des travailleuses et travailleurs en résidence privée est de 12 $ et se situe donc tout près du salaire minimum, fait-il remarquer. Je le répète : d’aucune façon nous n’accepterons de faire quelque concession que ce soit sur nos conditions de travail. La négociation coordonnée vise plutôt à nous permettre d’améliorer un tant soit peu notre qualité de vie. Notre cause est juste et nous la mènerons jusqu’au bout », conclut-il.

 

La CSN réclame une action du gouvernement

La CSN accueille favorablement le rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Le gouvernement canadien doit enfin reconnaître ses torts et réparer les vives séquelles qu’il a provoquées auprès des peuples autochtones depuis de nombreuses années.

« On leur a interdit de voter, de parler leur langue, de perpétuer leurs traditions religieuses et culturelles. La politique d’assimilation était ouverte : c’est cela un génocide culturel », soutient le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Les commissaires eux-mêmes qualifient le sort réservé aux autochtones de véritable génocide culturel. Ces termes ont également été repris par la juge en chef de la Cour suprême lors d’un discours au Centre mondial sur le pluralisme en mai dernier.

150 000 enfants ont été arrachés à leur famille et placés dans des pensionnats à des fins d’assimilation. Quelque 3200 d’entre eux en sont morts. Nous nous réjouissons de l’engagement du premier ministre Justin Trudeau de mettre en œuvre les 94 recommandations de la commission, mais le Canada doit aussi appliquer la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones.

« Depuis au moins 1996, avec la Commission Érasmus-Dussault, le sort tragique des Autochtones a été mis à jour. Cette fois-ci doit être la bonne. Il faut enfin reconnaître le passé colonial du Canada et, en ce sens, une vaste campagne d’éducation auprès de la population s’impose », conclut Jacques Létourneau.

D’ailleurs, les cours d’histoire doivent être revus, comme on le suggère dans le rapport de la commission. De la maternelle à la cinquième secondaire, il faut un programme obligatoire adapté à l’âge des élèves, qui porterait sur les pensionnats, sur les traités ainsi que sur les contributions passées et contemporaines des peuples autochtones à l’histoire du Canada.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Forts et unis contre l’offre patronale

Les membres du Syndicat des employé-es de la Ville de Sainte-Thérèse, sans convention collective depuis quatre ans, ont rejeté hier à 94 % la dernière offre patronale globale qui a été déposée le 7 décembre dernier.

« Malgré des augmentations salariales intéressantes à l’approche du temps des fêtes, plusieurs injustices persistent et nous sommes plus que déterminés à signer une convention collective qui sera équitable pour l’ensemble de nos membres. Nous sommes fiers du résultat du vote. C’est un message clair que nous envoyons à nos patrons : il n’y a pas que le chèque de paye qui compte ! », a déclaré le président du syndicat, Daniel Gauthier, à l’issue d’une assemblée générale spéciale qui s’est déroulée hier à Sainte-Thérèse.

Plusieurs points sont encore en litige : la précarité des employé-es temporaires, l’horaire des bibliothécaires, les conditions de travail des brigadiers et des brigadières, les indemnités de vacances.

Le plus grand point de discorde demeure le régime de retraite. « La partie patronale propose une solution inapplicable qui sera assurément rejetée par la Régie des rentes du Québec. Pire, les employé-es syndiqués se retrouveraient à financer le régime de retraite des cadres qui ont des avantages nettement plus élevés que nous », défend le vice-président du syndicat, Yanick Dubois.

Pourtant, le Syndicat des employé-es de la Ville de Sainte-Thérèse a proposé de créer un comité de travail réunissant les actuaires des cadres, des syndiqués et de l’employeur pour tenter de trouver une solution commune. La proposition a été rejetée par l’employeur.

Le syndicat demeure déterminé à poursuivre ses moyens de pression et invite la partie patronale à négocier de bonne foi.

À propos

Le Syndicat des employé-es de la ville de Sainte-Thérèse, qui représente 180 membres, est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). La FEESP-CSN compte environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics, dont près de 6300 dans le secteur municipal. La CSN est composée de près de 2000 syndicats représentant plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.

Félicitations aux lauréats

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) souhaite féliciter les 40 lauréats du prix Hommage – 40 ans de la Charte des droits et libertés de la personne, décerné à des femmes et des hommes qui ont fait de l’avancement des droits et libertés au Québec, leur combat au quotidien.

La CSN tient particulièrement à souligner l’honneur fait à Claudette Carbonneau, récipiendaire du prix hommage, qui a été présidente de la centrale de 2002 à 2011. « Tout au long de sa carrière, Claudette Carbonneau s’est battue pour défendre les droits à l’égalité, les droits sociaux et économiques pour tous les Québécois et les Québécoises. Sa bataille acharnée pour l’équité salariale dans les réseaux publics et privés aura marqué l’époque. Cet honneur est tout à fait mérité », a énoncé l’actuel président de la CSN, Jacques Létourneau.

C’est en 1975, il y a 40 ans cette année, que l’Assemblée nationale du Québec adoptait à l’unanimité la Charte. C’est pour célébrer cette adoption que le prix Hommage – 40 ans de la Charte des droits et libertés de la personne a été créé.

À propos Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le SEMB-SAQ veut se donner le temps d’analyser la question

L’élection du gouvernement libéral de Justin Trudeau le mois dernier a lancé le débat sur la légalisation de la marijuana à des fins récréatives. Sous ce débat, se dessine également celui de la distribution du cannabis. Qui sera chargé de la vente de ce produit ? Le privé ? Le public ? Le réseau des distributeurs publics des produits de l’alcool ? Bref, autant de questions soulevées qui méritent une profonde réflexion afin d’évaluer toutes les options possibles.

Réunis en conseil général du 30 novembre au 2 décembre, les délégué-es du syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP-CSN) ont amorcé cette réflexion et ont décidé de mandater une ressource externe afin d’analyser cette question. « Les délégué-es en ont discuté et le constat actuel, c’est qu’il nous manque des informations pour prendre une décision éclairée, souligne Marc-André McSween, vice-président du SEMB-SAQ (FEESP-CSN). Nous voulons connaître l’ensemble des éléments avant de poursuivre. » Pour le syndicat, rien ne sert de presser les choses. « Le débat public s’amorce, il est normal que nous n’agissions pas dans la précipitation », ajoute Alexandre Joly, président du syndicat.

Bien que le SEMB-SAQ (FEESP-CSN) ait un préjugé favorable envers le recours au public, il est encore trop tôt pour se positionner définitivement. « Nous sommes farouchement opposés à la privatisation et à la libéralisation du marché des produits de l’alcool, il est normal que nous voyons d’un bon œil le recours au public, affirme Marc-André McSween, cela n’en fait toutefois pas une position officielle du syndicat. »

Une fois que l’étude sera terminée, le SEMB-SAQ (FEESP-CSN) entend consulter les membres dans les instances appropriées. « Ce sont les membres qui auront le dernier mot, ils recevront l’ensemble des informations pertinentes, ils en discuteront et ultimement, prendront position », conclut Alexandre Joly.

À propos
Le syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP-CSN) représente quelque 5500 membres répartis sur tout le territoire du Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics-CSN qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN applaudit l’annonce du gouvernement fédéral et incite Philippe Couillard à tenir une commission d’enquête québécoise élargie

La CSN salue la décision du gouvernement fédéral de mettre en place une commission d’enquête publique sur les femmes autochtones disparues ou assassinées et demande au gouvernement du Québec de se pencher de façon large sur le problème de violence envers les femmes.

« Depuis plusieurs années, nous avons joint notre voix à celle des groupes autochtones et d’autres groupes de défense des droits des femmes pour la tenue d’une commission fédérale. Le gouvernement Harper s’était entêté à ne pas la tenir malgré ces nombreuses voix qui s’élevaient autour de lui. Nous sommes soulagées de savoir que cette commission très porteuse d’espoir pour les femmes autochtones sera enfin lancée », s’est exprimée la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

La CSN applaudit également l’intention du gouvernement fédéral de consulter les populations autochtones pour établir le mandat de la commission. « Il fallait absolument que les membres des communautés autochtones soient consultés, car ce sont les principales personnes concernées. Nous espérons que des représentantes de groupes de défense des droits des femmes autochtones seront invitées à participer activement à ces consultations », renchérit Véronique De Sève.

Rappelons que lors des révélations entendues à l’émission Enquête, la CSN avait exhorté les premiers ministres Philippe Couillard et Justin Trudeau à mettre en place des mécanismes indépendants afin de faire la lumière sur les violences que subissent les femmes autochtones et pour qu’ultimement, justice soit rendue.

Et le Québec?
La CSN demande à Philippe Couillard de démontrer à son tour une volonté ferme et concrète d’améliorer l’ensemble des conditions de vie des femmes autochtones du Québec. « Il doit lancer une commission d’enquête publique québécoise dont le mandat large se penchera sur le racisme, la discrimination systémique, les conditions de vie déplorables que les femmes autochtones du Québec vivent au quotidien, le taux démesuré d’emprisonnement dont elles font l’objet et sur les agissements présumés de la police envers elles », conclut finalement la vice-présidente de la CSN.

La Montérégie saute dans la mêlée

Le secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) poursuit sa tournée des régions du Québec dans le cadre de la négociation coordonnée dans les centres d’hébergement privés. C’est maintenant au tour de la région de la Montérégie de sauter dans la mêlée pour tenter d’améliorer les conditions de travail souvent misérables des employé-es de ces centres.

Tendances observées
« Bien des résidences sont classées semi-autonomes, mais gardent pendant une certaine période les résidents dont l’état s’aggrave et devient de plus en plus lourd au fil des ans comme des personnes atteintes d’Alzheimer, de Parkinson, ou de démence, explique la présidente du syndicat, Kim Thibodeau, elle-même infirmière auxiliaire. Nous veillons bien sûr au bien-être de ces personnes le temps qu’elles obtiennent une place dans des centres spécialisés, mais cette situation exige beaucoup d’énergie supplémentaire pour les travailleuses et les travailleurs et leur crée des surcharges de travail importantes », ajoute-t-elle.

La présidente du syndicat dénonce également la tendance de plusieurs centres de la région à transformer la nature des postes. « De plus en plus, les employeurs maintiennent les employé-es dans la précarité en modifiant le statut des postes à temps plein pour en faire des postes à temps partiel. Pourtant, la convention collective indique noir sur blanc qu’il faut tendre à l’inverse afin de favoriser une certaine stabilité financière pour les salarié-es », renchérit Kim Thibodeau.

« Le nombre de résidences privées pour aîné-es est en très forte croissance depuis plusieurs années, explique pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie. Les gouvernements qui se sont succédé ont fermé des lits dans les CHSLD et se rabattent sur le secteur privé afin de dispenser les soins aux aîné-es. Avec les compressions sans précédent du gouvernement libéral dans le système de santé, le secteur privé sera encore plus sollicité au cours des prochaines années. Nous refusons de voir ces travailleuses et ces travailleurs dévoués en payer le prix. »

Un bien meilleur rapport de forces
« La négociation coordonnée permet d’aller chercher un bien meilleur rapport de force vis-à-vis des employeurs, comparativement à plusieurs négociations isolées. La faible rémunération, le manque de formation, l’absence de lieu pour discuter avec l’employeur de problèmes comme la surcharge de travail ou l’alourdissement des cas accentuent le roulement de personnel, principalement constitué de femmes, et nuisent à la qualité des services aux aîné-es dans les centres », souligne pour sa part la vice-présidente de la FSSS-CSN, Nadine Lambert.

La négociation coordonnée sur le plan national Rappelons que quarante-trois accréditations syndicales ont uni leurs forces face aux employeurs du secteur afin d’améliorer le sort des quelque 2000 travailleuses et travailleurs concernés dans ce type de résidences en croissance constante. « Toutes les accréditations ayant joint la négociation coordonnée feront pression sur leur employeur pour obtenir une augmentation salariale de 1,50 $ l’heure étalée sur trois ans, la création d’un comité de relations de travail opérationnel, la formation systématique des employé-es et une date commune d’échéance des conventions collectives. Aucune résidence n’acceptera une offre en deçà de ces revendications », conclut Gilles Gagné, le représentant du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN.

Entente de principe des professeurs de cégep

L’Alliance des professeures et des professeurs de cégep (ASPPC), qui représente l’ensemble du corps enseignant au collégial, est arrivée dimanche à une entente de principe avec le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC). Après plus d’une semaine de négociation intense, les deux parties ont convenu d’accélérer les discussions dimanche.

« Au terme d’un long processus, nous sommes arrivés à une entente satisfaisante pour les deux parties. Nous avons réussi à faire des gains significatifs pour les profs au statut précaire, sur la charge de travail excessive, la reconnaissance de l’appartenance des profs de cégep à l’enseignement supérieur ainsi que sur le soutien aux étudiantes et étudiants en situation de handicap. », affirme Pierre Girouard, président de la FEC-CSQ.

Cette entente survient après plus de deux ans d’une mobilisation importante dans les cégeps, alors que l’ensemble des conditions de travail des profs était attaqué de toutes parts. « Notre mobilisation a permis de bloquer le projet de réorganisation du travail, dont l’objectif avoué par le Conseil du trésor était de transformer nos services publics. », ajoute Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ-CSN.

Le contenu de l’entente de principe sera présenté jeudi aux délégations représentant les syndicats des professeures et des professeurs de cégep. Ce projet devra ensuite être approuvé par les assemblées générales de ces syndicats.

À propos
L’Alliance des syndicats des professeures et des professeurs de cégep regroupe les syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et à la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ). Réunies, ces deux organisations rassemblent 20 500 membres, soit l’ensemble du corps professoral du réseau des cégeps.

Repenser le libre-échange

Le libre-échange fait désormais partie du programme public. Négociée dans le plus pur secret depuis cinq ans par le gouvernement Harper, l’entente de principe d’un Partenariat transpacifique (PTP), annoncée le 5 octobre en pleine campagne électorale, a fait réagir tous les chefs de parti. Celui qui allait être élu, Justin Trudeau, a pour sa part promis « un débat public approfondi et ouvert, [de] sorte que les Canadiennes et les Canadiens soient consultés », un engagement que devra concrétiser Chrystia Freeland, la nouvelle ministre du Commerce international. Toutefois, il est essentiel que les consultations soient publiques et structurées, qu’elles se tiennent partout au pays et qu’elles visent aussi l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, négocié dans les mêmes conditions antidémocratiques. Le gouvernement doit s’engager à traiter sans partisanerie et avec honnêteté les recommandations émanant de la consultation, et accepter qu’elle puisse exiger la révision et la renégociation des accords. La population mérite mieux qu’une consultation de façade.

La souveraineté des États menacée

L’AECG et le PTP appartiennent à une nouvelle génération d’accords de libre-échange (ALE) où il s’agit moins de favoriser les échanges commerciaux que d’ériger un nouveau système de règles qui cherchent essentiellement à restreindre la capacité des États à légiférer sur des questions d’intérêt public.

Le modèle du libre-échange favorise un glissement du pouvoir des décideurs élus démocratiquement vers les acteurs économiques transnationaux. Les ALE imposent que l’État se confine à intervenir uniquement pour favoriser le laisser-faire tout en lui interdisant d’orienter l’activité économique et ses politiques sociales pour corriger les injustices du marché.

Coopérez ou on vous poursuit !

L’effritement de la souveraineté se décline de multiples façons. Par exemple, l’AECG et le PTP incluent le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE), qui permet aux entreprises étrangères de poursuivre les États lorsqu’ils prennent des décisions susceptibles d’avoir un impact sur leurs « attentes légitimes » de réaliser des profits.

Élargissant la portée de ce mécanisme, déjà présent dans l’ALENA, l’interprétation des « droits » ainsi accordés aux investisseurs étrangers touche un éventail de plus en plus large de politiques publiques : on conteste la hausse du salaire minimum (Veolia contre l’Égypte), des protections environnementales minimales (Bilcon contre le Canada), le retrait du nucléaire (Vattenfall contre l’Allemagne), des mesures de santé publique (Philip Morris Tobacco contre l’Uruguay et l’Australie), et même des décisions juridiques (la pharmaceutique Eli Lilly contre le Canada). Plus près de nous, au Québec, on pourrait être condamné à verser 250 millions de dollars à Lone Pine Resources, qui conteste le moratoire sur l’exploration des gaz de schiste dans le fleuve Saint-Laurent, une décision qui repose pourtant sur un principe essentiel de précaution en matière d’environnement.

Les ALE accordent des privilèges et droits démesurés aux investisseurs étrangers, mais ne contiennent aucun mécanisme qui forcerait les transnationales à rendre des comptes lorsque leurs activités détruisent l’environnement ou violent les droits de la personne. Pour nous, le mécanisme de RDIE ne se justifie ni d’un point de vue politique ni d’un point de vue économique et doit tout simplement être retiré des accords.

Austérité, services publics et souveraineté alimentaire

Les textes de l’AECG et du PTP confirment la libéralisation des services publics à tous les niveaux décisionnels. Ils ne sont protégés que s’ils ne sont ni offerts en concurrence avec d’autres fournisseurs ni sur une base commerciale. Or, au Québec, le ministre Barrette a maintes fois soutenu son désir d’instaurer plus de concurrence dans le système de santé.

Au-delà de certains seuils, les gouvernements, les municipalités et les sociétés d’État, comme Hydro-Québec, seront forcés d’ouvrir leurs marchés publics en soumettant leurs appels d’offres à la concurrence étrangère. Il ne sera plus possible de se servir des achats publics pour stimuler le développement local, créer des emplois de qualité, consolider nos expertises, innover sur le plan environnemental.

Par ailleurs, les récents accords vont non seulement toucher les fermes familiales et l’agriculture de proximité, mais également porter un dur coup à la sécurité alimentaire de nos pays, déjà victimes des changements climatiques, comme le soulignent à juste titre le Mouvement agricole Nouminren au Japon et la Ligue paysanne coréenne (KPL) à propos du PTP.

La situation est d’autant plus périlleuse que les politiques d’austérité et le libre-échange agissent de façon combinée pour transformer le rôle de l’État. L’AECG et le PTP pourront rendre définitives d’éventuelles privatisations, puisqu’un « effet de cliquet » rend impossible de ramener des secteurs privatisés vers le secteur public, sous peine de nouvelles poursuites, même si ces privatisations s’avéraient inefficaces ou contraires au bien commun. Pour nous, tout accord de libre-échange qui paralyse la vie démocratique et alimente la spirale de l’austérité se doit d’être rejeté.

Repenser le paradigme économique à l’épreuve des faits

Alors que les nouveaux accords vont plus loin que l’ALENA, notamment par l’ouverture des services publics, il est ahurissant de constater qu’aucune évaluation probante n’ait été faite du « modèle » nord-américain et de ses impacts sur nos économies.

L’actuelle conférence sur le climat (COP21) à Paris nous offre l’occasion de mesurer les dangers de la poursuite d’un modèle économique qui non seulement a été un désastre pour le fragile équilibre écologique de la planète, mais qui va aussi accroître les inégalités sociales en servant principalement les intérêts des multinationales. Un changement de paradigme est urgent, mais surtout, dans l’horizon du possible.

Ont signé cette lettre: Pierre-Yves Serinet, coordonnateur du RQIC, Michel Lambert, directeur général d’Alternatives, Carolle Dubé, présidente de l’APTS, Sandrine Louchart, AmiEs de la Terre de Québec, Claude Vaillancourt, président d’Attac-Québec, François Vaudreuil, président de la CSD, Louise Chabot, présidente de la CSQ, Denise Gagnon, présidente du CISO, Martine Chatelain, présidente de la Coalition Eau Secours !, Jacques Benoît, coordonnateur de la Coalition Solidarité Santé, Jacques Létourneau, président de la CSN, Suzanne Audette, 2e vice-présidente du CCMM-CSN, Régine Laurent, présidente de la FIQ, Daniel Boyer, président de la FTQ, François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, Christian Nadeau, président de la Ligue des droits et libertés, Carolle Mathieu, présidente de L’R des centres de femmes du Québec, Lucie Martineau, présidente du SFPQ, Elisabeth Gibeau, Union des consommateurs, Benoît Girouard, président de l’Union paysanne.

Un autre exemple d’affront à la démocratie et de mépris envers le personnel de soutien

La CSN dénonce l’abolition des élections scolaires au suffrage universel que le projet de loi 86, déposé aujourd’hui à l’Assemblée nationale, met de l’avant.

« Même si le taux de participation est faible, la CSN croit toujours que les commissaires doivent être élus au suffrage universel puisque les commissions scolaires elles-mêmes sont des lieux de débat. Encore une fois, le gouvernement libéral s’en prend à un forum de débats démocratiques », déplore la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Par ailleurs, les conseils scolaires qui remplaceront les conseils actuels assurent la représentation de tous les personnels de l’école, à l’exception des employé-es de soutien.

« Qu’il n’y ait aucun personnel de soutien sur ce conseil scolaire démontre tout le mépris de ce gouvernement envers ceux et celles qui se dévouent chaque jour à venir en aide aux élèves et qui contribuent au bon fonctionnement du réseau scolaire. Pire, le gouvernement a réservé une place sur ce conseil pour les employeurs. Comment expliquer un tel choix, sinon qu’on veuille mettre l’école et l’éducation au service des entreprises ! », dénonce Marjolaine Côté, vice-présidente à la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN (FEESP-CSN).

De plus, le projet de loi prévoit une inquiétante concentration de pouvoirs entre les mains du ministre.

« Tout cela n’augure rien de bon, particulièrement de la part d’un ministre qui multiplie les coupes dans l’enseignement », conclut Véronique De Sève.

La CSN poursuit l’analyse de ce volumineux projet de loi et réclame d’ores et déjà la tenue d’une commission parlementaire générale sur ce sujet.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats répartis dans huit fédérations, dont la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Le secteur scolaire de la FEESP-CSN regroupe 37 syndicats et 30 000 employé-es de soutien présents dans 31 commissions scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.

Le 1er décembre, Journée mondiale du sida

Le 1er décembre, Journée mondiale du sida est un moment propice pour se livrer à une réflexion sur ce que nous avons accompli à l’échelle internationale en fait de lutte contre le sida et sur ce qu’il nous reste encore à faire. La Journée mondiale du sida, qui a lieu le 1er décembre, est l’occasion de commémorer ceux et celles qui nous ont quitté et de sensibiliser le public au sida et à la pandémie du virus du VIH.

La CSN applaudit la décision d’Ottawa de signer le contrat du ravitailleur Asterix

Les représentants des 800 travailleuses et travailleurs du Chantier naval de Lauzon et la CSN accueillent favorablement la décision d’Ottawa de signer le contrat de transformation du porte-conteneurs Asterix en ravitailleur pour la Marine royale canadienne, évalué à 700 millions de dollars. Cette annonce est survenue immédiatement après qu’une délégation de la CSN ait rencontré le nouveau ministre du Transport, M. Marc Garneau, cet après-midi.

« C’est une très bonne nouvelle pour les travailleurs que nous représentons, affirme Raphaël Jobin, président du Syndicat des travailleurs du Chantier naval de Lauzon inc. (CSN). Ça met fin à beaucoup d’inquiétude qui régnait sur le chantier. Nos travailleurs vont enfin être assurés d’avoir du travail pour les 18 à 24 mois à venir. D’ici là, on espère que d’autres contrats d’envergure viendront remplir le carnet de commandes du chantier. »

« On ne peut qu’applaudir à cette décision du nouveau gouvernement fédéral, ajoute Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Pour la première fois depuis des années, le gouvernement s’est résolu à considérer le chantier de Lauzon parmi les autres chantiers pour l’octroi de contrats de la Marine royale canadienne. Le chantier de Lévis, nommé meilleur constructeur nord-américain selon la Lloyd’s List North American Maritime Awards 2015, a toutes les capacités et la main-d’œuvre requises et est prêt dès demain à livrer la marchandise dans les délais. »

« Enfin !, commente pour sa part Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN). C’est un juste retour des choses que l’octroi de ce contrat au chantier de Lauzon, alors que les conservateurs ont donné en 2011 plus de 33 milliards de dollars de contrats de la Marine royale canadienne aux seuls chantiers de Vancouver et de Halifax. Maintenant, ce que l’on souhaite pour l’avenir, c’est que le chantier de Lauzon ne soit plus jamais oublié et qu’on puisse le consolider en le traitant équitablement. »

La CSN estime qu’avec ce contrat, le chantier de Lauzon peut se qualifier pour l’obtention d’autres contrats de construction navale identifiées dans la plateforme libérale de la dernière campagne électorale. On peut y lire qu’après neuf années de règne conservateur, « la Marine royale canadienne se classe sous le Bangladesh en matière de capacités et ne peut plus être considérée comme une marine hauturière. » Parmi les besoins identifiés, on note des « brise-glaces, navires de ravitaillement, navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique, navires de combat de surface, et autres ressources dont la marine a besoin ».

Pour Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) : « Le chantier naval de Lévis, qui compte 190 années d’existence, peut aider à répondre aux multiples besoins de l’industrie maritime du Canada. Ce que l’on veut, c’est que le chantier ait droit au chapitre, tout comme les autres chantiers. »

À propos de la CSN

Le Syndicat des travailleurs du Chantier naval de Lauzon inc. représente 800 membres. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui représente près de 30 000 syndiqué-es partout au Québec, de même qu’au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) qui compte sur une base régionale 45 000 membres provenant des secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN rassemble plus de 325 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité, privé et public.

Ententes de principe pour le personnel de soutien scolaire de la FEESP-CSN

Après onze mois de négociation et plus d’une centaine de rencontres entre les parties patronales et syndicale, des ententes de principe ont été conclues samedi et dimanche soir aux tables sectorielles du personnel de soutien des commissions scolaires francophones et anglophones affilié à la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN.

À la sortie du blitz entamé jeudi dernier, les membres du comité de négociation de la FEESP se sont dits satisfaits du dénouement. « Nous avons fait des gains importants pour les travailleuses et les travailleurs et nous avons réussi à faire reculer la partie patronale sur ses demandes les plus imposantes, notamment sur la sécurité d’emploi et la mobilité du personnel. Il était clair, dès le début de cette négociation, que le gouvernement souhaitait sabrer radicalement nos conditions de travail. Grâce à l’appui des membres et à leur mobilisation extraordinaire, nous avons stoppé ces attaques et atteint les objectifs que nous nous étions fixés », a déclaré Danielle Beaulieu, présidente du secteur soutien scolaire de la FEESP.

Les syndicats du secteur soutien scolaire seront convoqués en conseil spécial au cours des prochaines semaines afin de prendre connaissance des ententes de principe. Si les ententes sont entérinées lors de cette instance, des assemblées générales seront organisées dans chaque syndicat et ce sera aux membres à se prononcer sur lesdites ententes.

Le secteur scolaire regroupe 37 syndicats, affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), représentant environ 30 000 employés-es de soutien présents dans 31 commissions scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.

Une pause pour se porter à la défense des universités !

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) accorde son soutien à l’événement « Pause université en santé » et invite la population à s’y joindre.

Aujourd’hui, à 10h, une pause aura lieu à travers l’ensemble des établissements universitaires du Québec pour dénoncer la situation précaire dans laquelle le gouvernement libéral du Québec les a plongés.

« Le budget des universités a baissé de 5 % depuis 2012 alors que le nombre d’étudiants a grimpé de 10 %. Le ministre de l’Éducation se contrefiche des impacts sur les services, tant et aussi longtemps que les budgets s’équilibrent », dénonce la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

« Nous observons actuellement une faible volonté gouvernementale sur le plan de l’éducation. Le gouvernement met de l’avant une vision strictement comptable qui nous fait craindre le pire pour l’avenir du réseau universitaire et pour l’accessibilité aux études supérieures », constate la vice-présidente par intérim du secteur universitaire de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Louise Briand.

« Les compressions ont des effets négatifs sur les conditions d’apprentissage et sur les conditions de travail des divers personnels oeuvrant dans les universités. Cette vaste mobilisation est une première. Une première, hélas nécessaire, pour sauver l’université ! », déplore le vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Sylvain Marois.

En raison des compressions budgétaires, une concurrence pernicieuse s’accentue entre les universités au détriment, notamment, des institutions à l’extérieur des grands centres. Aujourd’hui, la communauté universitaire parle d’une seule voix pour que cesse l’austérité et pour que les établissements universitaires assument pleinement leurs missions, c’est-à-dire l’enseignement, la recherche, la création, la transmission du savoir et le service à la collectivité, plutôt que d’agir comme comptable au service du gouvernement.

À propos

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 325 000 membres répartis dans huit fédérations, dont la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN). La FNEEQ-CSN compte plus de 12 000 membres dans treize institutions universitaires. Elle regroupe notamment onze syndicats de chargé-es de cours. La Fédération des professionnèles (FP-CSN) compte quelque 8000 membres qui oeuvrent dans différents secteurs, incluant les professeur-es de l’Université du Québec en Outaouais et à Montréal.

L’employeur a recours à des briseurs de grève

Hier, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel-Motel La Caravelle-CSN (STTHMLC) a reçu le rapport de Michel Bergeron, l’enquêteur dépêché par le ministère du Travail à l’Hôtel-Motel La Caravelle le 20 novembre dernier. Ce jour-là, monsieur Bergeron a vérifié les allégations de la présence de briseurs de grève sur leur milieu de travail. « Nous nous doutions de la présence de scabs sur notre lieu de travail et l’enquêteur souligne cette infraction deux fois plutôt qu’une. Malgré notre colère envers ce nouveau manque de considération, nous sommes satisfaits de ce que l’enquêteur a constaté. Malheureusement, une seconde décision de la Cour supérieure du Québec a reconduit l’injonction et maintenu presque toutes les ordonnances qui limitent notre droit de manifester notre mécontentement et de nous exprimer sur ce conflit que nous vivons, de dénoncer Monique Boulianne, présidente du STTHMLC.

Mais nous allons continuer à nous battre parce que nous avons droit au respect au travail, comme tout le monde ». « Nous savions déjà que la direction ne respectait pas les normes minimales du travail et que les relations de travail posaient des problèmes importants aux salarié-es de l’établissement. Les travailleuses et les travailleurs se sont d’ailleurs donné un syndicat afin de contrer ce manque de respect flagrant à leur égard. Nous avons maintenant les résultats d’une enquête qui nous prouve que l’employeur fait appel à des briseurs de grève en complète contravention au Code du travail.

La Commission des relations de travail devra toutefois statuer sur les conclusions du rapport d’enquête et nous attendons impatiemment cette décision. Plus que jamais, nous allons déployer toutes nos énergies afin que les membres du STTHMLC obtiennent gain de cause afin d’obtenir la reconnaissance qui leur est due », de déclarer Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce-CSN, responsable politique du secteur de l’hôtellerie. « Hier et aujourd’hui, le comité de négociation syndical est en conciliation et nous espérons que ces nouveaux développements inciteront la partie patronale à prendre conscience qu’elle doit respecter les lois et les règlements en vigueur au Québec. Pour nous, à chaque nouvel exemple de comportement inacceptable de la part de cet employeur, nous recevons la confirmation claire que la lutte des membres du STTHMLC pour obtenir de bonnes conditions de travail est fondée et légitime », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord.

Rappelons que le 16 octobre dernier, les membres du STTHMLC avaient adopté un mandat de grève à la majorité par un vote secret tenu en assemblée générale et qu’ils sont en grève générale illimitée depuis le 27 octobre 2015. Le STTHMLC représente 20 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une justification des politiques d’austérité, dénonce la CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) considère que la nouvelle mise à jour économique confirme que le gouvernement du Québec a tenté de nous faire peur depuis plusieurs mois en brandissant des chiffres de déficit alarmants sans fondement. Le déficit de 1,1 milliard de dollars est deux fois moins important que ce qui avait été prévu initialement.

« Si le gouvernement se réjouit d’atteindre l’équilibre budgétaire à la fin de son exercice financier, cet objectif se concrétisera toutefois au détriment des citoyennes et des citoyens. La croissance des revenus est plus forte que celle des dépenses. Avec 1,4 point de pourcentage qui sépare ces deux niveaux, nous croyons qu’il y a de la place pour réinvestir dans les services et les conditions de travail des employé-es du secteur public. Dans le contexte économique actuel, le déficit est loin d’être démesuré », soutient le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Ironiquement, le gouvernement continue de faire miroiter des allègements fiscaux pour les Québécois et les entreprises. Et, bien que nous saluions le nouvel investissement prévu l’an prochain en éducation, qui sera divisé en deux parties, l’une de 20 millions et l’autre de 80 millions, il s’agit d’un petit pansement sur une énorme plaie vive.

Dans sa présentation, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a confirmé la soumission du gouvernement libéral aux agences de notation. Pour le trésorier de la CSN, Pierre Patry, il s’agit d’un prétexte pour justifier son acharnement à ne pas suspendre les versements au Fonds des générations, une somme de plus de 1,5 milliard de dollars. « Il s’agit pourtant d’une marge de manœuvre qui permettrait aux services publics de respirer un peu et de répondre aux craintes de la population, notamment exprimées dans le sondage paru la semaine dernière. »

Des services de garde éducatifs malmenés

Cette mise à jour économique survient alors que le gouvernement s’en prend une fois de plus aux services de garde éducatifs subventionnés.

Revoir leur mode de financement en se basant sur les modèles « les plus performants » selon le gouvernement, soit ceux qui dépensent le moins par enfant, relève de la pure folie comptable. C’est faire fi des réalités distinctes de chaque milieu.

Cette réforme s’ajoute à une hausse de la contribution parentale, aux compressions de 74 millions de dollars au cours de cet exercice et de 120 millions de plus en 2016-2017.

Même si le gouvernement refuse de dire qu’il pourrait y avoir des abolitions de poste, la méthode comptable de ce gouvernement entraînera la suppression de quelque 2800 postes, soit 12 % de la main-d’œuvre, essentiellement féminine. « Une fois de plus, le gouvernement s’en prend aux femmes avec ses politiques d’austérité », conclut Jacques Létourneau.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Signez la pétition pour un réinvestissement!

La CSN vous invite à signer une pétition sur les services de garde éducatifs et à la partager. Cette pétition est déposée sur le site de l’Assemblée nationale et elle exige l’annulation des compressions annoncées pour 2015-2016 et 2016-2017. Elle réclame aussi un engagement du gouvernement à promouvoir l’égalité des chances en réinvestissant dans les services de garde éducatifs de qualité.

https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-5663/index.html

En 2014, le gouvernement libéral a mis fin à l’universalité des services de garde en abolissant le tarif unique. La contribution des parents est désormais modulée en fonction de leurs revenus.L’imposition d’une telle modulation tarifaire modifie le sens de la contribution parentale en introduisant le concept de l’utilisateur payeur.

Ces modifications favorisent le développement de garderies commerciales et de services de garde non règlementés. Dans certains cas, les crédits d’impôts qui y sont rattachés peuvent s’avérer plus avantageux financièrement pour les parents que les places en CPE ou les RSG. Pourtant, la qualité des services de garde dans les centres de la petite enfance (CPE) et chez les responsables de service de garde en milieu familial (RSG) est largement supérieure, comme le démontrent plusieurs études.

Le gouvernement a imposé aux services de garde éducatifs subventionnés des compressions de 74 millions de dollars en 2015-2016. Il s’apprête à couper 120 millions additionnels en 2016-2017. Ce désinvestissement menace l’égalité des chances, la qualité des services aux enfants et à leur famille, ainsi que des milliers d’emplois.

Quel avenir pour les centres jeunesse?

Dans un contexte de compressions budgétaires, d’abolition des agences de la santé et des services sociaux (Loi 10) et de négociation ardue de nouvelles conventions collectives, la mission et la qualité des services des centres jeunesse du Québec sont de plus en plus compromises.

« À la suite de l’adoption de la Loi 10 au début de l’année, les centres jeunesse se retrouvent désormais noyés dans de nouvelles mégastructures – les CIUSSS et les CISSS – qui relèvent davantage du milieu médical que du milieu social », dénonce la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Nancy Corriveau.

« Les compressions alourdissent la charge de travail et réduisent la qualité des services donnés aux jeunes vulnérables. La pression mise actuellement sur les centres jeunesse compromet l’avenir de nos jeunes », explique le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley.

Nouvelle vidéo

Dans une nouvelle vidéo, dévoilée en cette Journée mondiale de l’enfance, les travailleuses et les travailleurs des centres jeunesse représentés par la FSSS-CSN et la FP-CSN font état d’un système déjà à bout de souffle. En plus de dénoncer des profils d’enfants et de familles de plus en plus complexes et des listes d’attente de plus en plus longues pour différents services, l’éducatrice en santé mentale, Darlène Dalien, lance un cri d’alarme : « Ce n’est pas pour être méchante, mais c’est quasiment de la garderie qu’on fait. Avec deux éducateurs pour douze jeunes, on ne fait presque plus de réadaptation : on n’a plus le temps ! »

« On est beaucoup géré par des tableaux de bord, des statistiques et des chiffres alors qu’on travaille avec des humains. Ce sont deux choses quasiment incompatibles. On a à cœur notre métier; tellement que les hamsters tournent toujours dans notre tête à la maison pour être certain qu’on a bien fait les choses », confie l’évaluateur Joey Low.

Le niveau juridique déborde également alors que de nombreux cas ne devraient pas se retrouver devant la Chambre de la jeunesse. « J’ai l’impression qu’on est devenu une porte d’entrée simplement pour avoir des services. Ce n’est qu’à coup d’ordonnance de juge qu’on a une chance d’accéder à des services », constate Me Sylvie Bouchard.

Quant aux psychologues, ils pourraient bien déserter les centres jeunesse. Malgré leur doctorat, leur salaire est équivalent à celui de bachelier depuis l’abolition des primes cette année. « Ça affecte beaucoup le moral des psychologues quant à la reconnaissance de leur expertise. Ça nous fait beaucoup de peine, mais nous remettons énormément nos projets de carrière dans le réseau public », soutient la Dre Geneviève Lemelin.

Rappelons que les centres jeunesse ont subi des compressions de plus de 50 millions de dollars depuis quatre ans, alors que dernier bilan de la DPJ fait état d’une hausse de signalements de 4,8 % à 86 861.

 

L’employeur ne fait rien pour assainir les relations avec ses salarié-es

Hier, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel-Motel La Caravelle-CSN ont reçu la visite d’un enquêteur dépêché par le ministère du Travail, afin qu’il puisse vérifier les allégations de la présence de briseurs de grève sur leur milieu de travail. La veille, le mercredi 18 novembre, la présidente du syndicat, Monique Boulianne, assistait à l’audition en Cour supérieure du Québec concernant la requête de l’employeur pour faire reconduire les ordonnances rendues le 30 octobre. Cette nouvelle requête en injonction visait à nouveau à limiter les actions du syndicat durant le conflit.

« Nous n’avons pas encore reçu la décision mais si cette injonction est reconduite, elle pourrait de nouveau limiter notre droit à ériger un piquet de grève devant notre lieu de travail ou encore, elle serait en mesure de nous empêcher de diffuser publiquement des informations pertinentes liées au conflit qui nous oppose à notre employeur. Encore une fois, il s’agit d’un véritable bâillon qu’il veut nous imposer, ce qui contribue encore plus à accentuer les tensions entre eux et nous, de déplorer madame Boulianne. Nous, tout ce que nous désirons, c’est de négocier sainement des conditions de travail claires et décentes, respectueuses des lois, pour qu’enfin nous puissions bien nous sentir dans notre milieu de travail ».

« À plus d‘une reprise, l’employeur a voulu imposer des conditions de travail sous les normes minimales du travail, ce qui a incité les salarié-es à se syndiquer afin de défendre leurs droits. Le 14 octobre dernier, la présidente du STTHMLC a été congédiée alors qu’elle travaillait dans cet établissement depuis cinq ans, à raison de 40 heures par semaine. Nous savons que la direction a décidé d’abolir son poste alors que les anciens propriétaires de l’hôtel travaillaient au sein de l’établissement. Pour nous, ce qui est clair, c’est que les patrons de cet établissement doivent radicalement changer leur attitude envers leurs employé-es », de marteler Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord.

« Les propriétaires de La Caravelle ont choisi la voie de la confrontation au lieu d’accepter de négocier de bonne foi avec leurs employé-es. Tout cet argent qu’ils gaspillent actuellement pour nourrir cette bataille juridique ne les dégage pas de l’obligation de se présenter en conciliation prochainement afin d’arriver à une entente. Et ils peuvent être certains que nous allons continuer à soutenir les membres du syndicat tant qu’il le faudra, de souligner Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce-CSN, responsable politique du secteur de l’hôtellerie. Au bout du compte, ils font perdurer une situation néfaste pour tout le monde à plusieurs égards, que ce soit pour leur communauté ou pour leurs affaires ». Rappelons que le 16 octobre dernier, les membres du STTHMLC avaient adopté un mandat de grève à la majorité par un vote secret tenu en assemblée générale et qu’ils sont en grève générale illimitée depuis le 27 octobre 2015.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur 2015 remis à Aurélie Lanctôt

Le jury du prix Pierre-Vadeboncœur a choisi de remettre son prix à Aurélie Lanctôt, auteure d’un essai sur l’austérité, Les libéraux n’aiment pas les femmes, publié chez Lux dans la collection Lettres libres. Ce prix, doté d’une bourse de 5000 $, est remis pour une cinquième année par la CSN, lors du Salon du livre de Montréal, à l’essai considéré par le jury comme le plus intéressant et le plus pertinent parmi ceux soumis par une dizaine de maisons d’édition. Il sera remis à la lauréate le dimanche 22 novembre.

Madame Marie Vadeboncœur, épouse de Pierre, s’est félicitée de ce choix.

Le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie, qui remettra le prix à l’auteure, souligne que « cet « essai sur l’austérité » allie une force de démonstration assez exceptionnelle à un style vif et alerte, duquel s’échappe parfois un humour décapant, comme en témoigne le titre de son troisième chapitre : Si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou ».

Ce dernier a ajouté que pour la CSN, « il est réconfortant de constater qu’une nouvelle génération ne craint pas de s’allier aux précédentes pour faire prévaloir les valeurs de justice et d’égalité. »

« Me retrouver associé à un tel écrivain, par ce prix, est un honneur stupéfiant, a dit madame Lanctôt. Dans ses écrits, Pierre Vadeboncœur a toujours maintenu une vive attention pour ceux qui, dans notre société, souffrent des injustices. La question de l’égalité entre les sexes en est une de justice, et les forces qui s’exercent contre son atteinte sont proprement injustes. C’est bien ce qui m’a poussé à écrire cet essai. Je reçois cette reconnaissance comme un encouragement à poursuivre sur cette voie qu’ont ouverte pour nous des écrivains comme Pierre Vadeboncœur. »

La présidente du jury, madame Claudette Carbonneau, a pour sa part souligné qu’une des qualités de l’essai consiste à établir que non seulement les femmes sont les premières victimes des politiques néolibérales du gouvernement Couillard, mais qu’à leur suite, c’est l’ensemble de la population qui en fera les frais.

Madame Carbonneau a remercié les maisons d’édition québécoises qui ont soumis une vingtaine d’ouvrages. L’essai d’Emmanuelle Walter, Sœurs volées, consacré aux femmes autochtones assassinées ou disparues, publié chez Lux, de même que l’ouvrage collectif L’austérité au temps de l’abondance, publié par la revue Liberté, ont aussi retenu l’attention du jury.