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Services préhospitaliers d’urgence : mais à quoi joue le gouvernement ?

Lettre ouverte de Jean Gagnon, Représentant du secteur préhospitalier

Le gouvernement a annoncé récemment de nouvelles mesures incitatives temporaires pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux, au cœur de la crise sanitaire. Il offre aussi ces mesures aux salarié-es de certaines entreprises privées avec qui il est lié par contrat. Des centaines de milliers de personnes toucheront ces sommes, mais pas les paramédics ni les autres membres du personnel du secteur préhospitalier.

Nous avons d’abord pensé que le gouvernement nous avait oubliés lorsqu’il en a fait l’annonce. Après tout, il n’avait pas pensé à nous non plus lorsqu’il avait annoncé les premières primes au tout début de la pandémie. À la suite de nos représentations, le gouvernement avait rapidement admis son erreur. Pas cette fois. Dans une réponse laconique envoyée par courriel cette semaine, les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux nous indiquent que nous ne faisons pas partie du plan.

Et pourtant… Sur le terrain, nous la sentons bien la pression, la crise. Nous transportons, chaque jour, des patientes et des patients positifs. Plusieurs d’entre nous ont d’ailleurs contracté la maladie. Après deux ans de crise, nous voyons nos collègues épuisés, surchargés. À cela s’ajoute le cynisme de plus en plus grand à l’égard d’un gouvernement qui ne nous respecte pas.

Le défi d’attirer de nouvelles recrues, de retenir les plus expérimentés dans notre secteur était déjà bien réel avant la pandémie. Les salaires insuffisants font des paramédics les moins bien payés de tous les services d’urgence. Quant aux conditions de travail, elles sont devenues intenables. Les heures supplémentaires sont devenues monnaie courante. Il est impossible  pour plusieurs de prendre leur repas et de finir leur journée à l’heure prévue. En région, des paramédics doivent se tenir disponibles durant sept jours et nuits consécutifs. Sans parler des enjeux de santé mentale inhérents à notre métier où nous sommes exposés continuellement au risque de choc post-traumatique en raison des situations éprouvantes auxquelles nous faisons chaque jour..

Nous sommes sans convention collective depuis bientôt deux ans et nous attendons toujours des réponses constructives à nos propositions à la table de négociation. Durant tout ce temps, le gouvernement a su trouver un terrain d’entente avec pratiquement tous les secteurs où il est le principal payeur. Mais pas avec nous, les paramédics, les répondantes et répondants médicaux d’urgence, le personnel de soutien. De toute évidence, nous ne sommes pas prioritaires pour ce gouvernement. En cas d’urgence, c’est nous qu’on appelle en premier, mais quand vient le temps de négocier il faudrait qu’on passe en dernier !

La CAQ nous méprise
Nous avons beau sauver des vies chaque jour et donner le meilleur de nous-mêmes, le gouvernement nous traite comme des pions. Comme nous avons l’obligation de maintenir les services essentiels, il agit comme s’il n’y avait pas d’urgence à s’entendre avec nous.

Doit-on s’en étonner ? Après tout, c’est toute l’histoire des services préhospitaliers au Québec qui est en train de se rejouer. Depuis 40 ans, nous avons construit ce secteur par notre action syndicale envers et contre tous. C’est grâce à nous, à nos luttes, que les services se sont professionnalisés au point où l’on déploie maintenant des paramédics de soins avancés et qu’on fait appel à notre expertise plus largement que jamais. Les gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais eu le courage de se responsabiliser, d’instaurer des règles claires dans notre secteur où se côtoient une société d’État –, Urgences-santé – des coopératives, des OBNL et des entreprises privées. Ce chaos organisationnel, tous les gouvernements s’en sont servis comme prétexte à leur inaction.

Nous aurions souhaité que la CAQ se démarque. Nous leur avons tendu la main à de multiples reprises pour tenter de trouver des solutions à long terme. Nous aurions souhaité sincèrement pouvoir démarrer sur de nouvelles bases. Laisser de côté les coups de gueule pour nous concentrer sur l’atteinte des objectifs que nous nous fixons. Mais le message que ce gouvernement nous envoie reste le même. Il n’acceptera de nous entendre que lorsque nous aurons fait mal à son image et que nous aurons suffisamment perturbé la paix sociale !

J’invite le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à consulter de nouveau ses plus anciens conseillers au ministère. Il découvrira que nous avons déjà fait la preuve de notre capacité à nous battre et à nous faire entendre, si c’est vraiment la voie que le MSSS et le Conseil du trésor souhaitent que nous prenions.

Les paramédics visitent les députés de la CAQ

Des paramédics de l’Estrie se sont rassemblés ce midi devant les bureaux de la députée de la CAQ de la circonscription de Saint-François, Geneviève Hébert. Ceux-ci veulent rappeler qu’ils sont en pleine négociation de leur convention collective et que c’est l’occasion parfaite pour trouver des solutions pour améliorer leurs conditions d’exercice et, par conséquent, les services à la population. Les paramédics d’autres régions tiendront des mobilisations semblables au cours des prochains jours.

« Notre travail n’est pas reconnu à sa juste valeur, déplore le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Les paramédics, nous sommes à la fois des intervenants des services d’urgence et des travailleurs de la santé. Mais quand on se compare à nos collègues des deux secteurs, c’est clair que les salaires ne sont pas au rendez-vous. Le gouvernement doit nécessairement améliorer nos conditions salariales afin de régler définitivement cette iniquité qui persiste depuis beaucoup trop longtemps, et ce, malgré tous les efforts que nous avons déployés dans le passé. »

Santé–sécurité
« Pour nous, un autre enjeu majeur est de renforcer la santé et la sécurité dans notre milieu, poursuit Jean Gagnon. La charge de travail est beaucoup trop élevée. Trop souvent, on ne mange pas à l’heure et on ne finit pas à l’heure prévue parce qu’on ne suffit pas à la tâche. Il faut trouver des solutions ! Également, on veut des mesures qui vont permettre aux paramédics de prendre soin d’eux, par exemple qu’ils puissent prendre un congé quand ils sentent qu’ils en ont besoin pour leur santé psychologique. Dans notre secteur, nous sommes constamment exposés à des situations pouvant entraîner des chocs post-traumatiques. Il faut agir ! »

Les paramédics souhaitent également discuter d’un autre enjeu important pour l’Estrie, soit les horaires de factions. Il s’agit d’horaires de travail désuets qui consistent à être disponible 24 heures sur 24 durant sept jours consécutifs au lieu d’avoir des quarts de travail normaux. De tels horaires existent encore (nommer les secteurs 7/14) et ça occasionne des délais supplémentaires à chaque intervention alors que dans les cas urgents, nous savons tous que chaque seconde compte.

Une profession sur laquelle miser davantage
Enfin, les paramédics souhaitent également que les négociations avec Québec permettent de mieux baliser l’élargissement de la profession. « Les paramédics peuvent et veulent faire partie des solutions pour améliorer globalement notre système de santé, ajoute monsieur Gagnon. Nous voyons d’un bon œil l’intention du gouvernement de nous confier de nouvelles missions par exemple dans les urgences. Cependant, cela doit se faire dans l’ordre. Il faut négocier des balises claires et s’assurer que cette contribution supplémentaire des paramédics au réseau n’entraîne pas de conséquences négatives sur les services préhospitaliers que nous offrons actuellement et qui sont déjà sous pression un peu partout. »

Un enjeu de société
« Nous interpellons madame Hébert aujourd’hui comme députée du parti au pouvoir, explique le président du Syndicat des paramédics de l’Estrie – CSN, Christian Beaudin. Elle doit nous expliquer pourquoi le gouvernement de la CAQ laisse ainsi traîner ces négociations : notre convention collective est échue depuis plus d’un an et demi ! Elle peut nous aider à améliorer les choses en réclamant avec nous que tout soit mis en œuvre pour nous assurer que les citoyennes et les citoyens de l’Estrie ont accès aux meilleurs services préhospitaliers d’urgence possible. »

Arrêté ministériel : stupeur et consternation chez les paramédics

C’est avec consternation que les paramédics syndiqués avec la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont pris connaissance de l’arrêté ministériel émis par le ministre de la Santé et des Services sociaux cet après-midi. « Nous ne savions pas du tout que le ministre de la Santé et des Services sociaux souhaitait élargir les actes cliniques pouvant être réalisés par les paramédics dans les centres hospitaliers, encore moins qu’un arrêté ministériel à ce sujet s’en venai! Nous l’avons appris par les médias! », dénonce Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN).

M. Gagnon rappelle que les paramédics ne s’opposent pas à l’élargissement de leur profession. « Au contraire, nous la revendiquons depuis longtemps. Mais cela doit se faire adéquatement et dans les bonnes conditions. Nous sommes présentement en négociation pour le renouvellement de nos conventions collectives. Cet enjeu doit être abordé en urgence car cet arrêté surprise, émis sans concertation préalable avec les principaux concernés, ressemble à une tentative de colmater les brèches qui se multiplient au sein du système de santé en raison de la grave pénurie de main-d’œuvre », continue M. Gagnon.

Pour Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS—CSN, les paramédics ne peuvent compenser pour la mauvaise gestion du système de santé. « Les solutions à ce vaste problème de gestion et de pénurie ne peuvent être élaborés sur des coins de table. Il faut que les principaux concernés soient consultés, que les discussions se fassent aux bons endroits. Le gouvernement ne peut plus profiter de l’état d’urgence sanitaire pour modifier unilatéralement les conditions de travail des employé-es du secteur de la santé. Pourtant, c’est exactement ce qu’il vient de faire pour les paramédics avec cet arrêté ministériel », commente-t-elle.

En terminant, M. Gagnon rappelle que dans plusieurs régions du Québec, on constate aussi une pénurie de main-d’œuvre chez les paramédics. « Comment cet arrêté sera appliqué dans ce contexte? Clairement, en ne nous consultant pas, on a mal attaché certains fils! Nous invitons le ministre de la Santé à s’asseoir avec nous pour discuter en connaissance de cause de ces questions », conclut M. Gagnon.

18 syndicats du secteur préhospitalier – FSSS-CSN

Bas Saint-Laurent (depuis le 26 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics du Bas-St-Laurent – CSN

Québec-Chaudière-Appalaches (depuis le 20 juillet 2021)

  • Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH) (3 sections)
  • Syndicat des paramédics de Charlevoix FSSS–CSN

Estrie (depuis le 20 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics de l’Estrie – CSN (1 section)

Montérégie (depuis le 20 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN (1 section)

Cœur-du-Québec (depuis le 20 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics du Cœur de la CAM–CSN

Laurentides (depuis le 16 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics Laurentides – Lanaudière – CSN

Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (depuis le 16 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics de l’Abitibi–Témiscamingue–Nord-du-Québec

Estrie (depuis le 16 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics de l’Estrie – CSN (5 sections)

Montérégie (depuis le 16 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN (1 section)

Côte-Nord  (depuis le 14 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics de la Moyenne et Basse Côte-Nord – CSN (2 sections)
  • Syndicat des paramédics de la Haute Côte-Nord et de la Manicouagan – CSN

Laurentides (depuis le 14 juillet 2021)

  • Syndicat du secteur préhospitalier des Laurentides et de Lanaudière – CSN

Québec-Chaudière-Appalaches (depuis le 14 juillet 2021)

  • Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH) (3 sections)

Saguenay–Lac-Saint-Jean (depuis le 14 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics Saguenay–Lac-St-Jean-Nord FSSS–CSN (8 sections)

Montérégie (depuis le 14 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN (6 sections)

Cœur-du-Québec (depuis le 14 juillet 2021)

  • Syndicat des paramédics du Cœur du Québec–CSN (2 sections)

Montréal (depuis le 14 juin 2021)

  • Syndicat du préhospitalier (CSN)

Paramédics : un appel au respect

C’est à compter de minuit le 14 juin que l’unité de négociation regroupant tous les techniciens ambulanciers paramédics travaillant chez Urgences-santé, membres du Syndicat du préhospitalier – CSN, tomberont en grève pour une durée indéterminée.

« Depuis le début des négociations, nous sommes arrivés à une entente sur les clauses normatives. Cependant, depuis plusieurs mois, les négociations stagnent, car le Conseil du trésor n’a pas encore donné les mandats à Urgences-santé pour que l’on puisse enfin commencer à négocier les demandes monétaires. Nous n’avons donc pas d’autre choix que d’augmenter la pression afin de faire débloquer ces mandats, c’est une question de respect envers les paramédics », explique Réjean Leclerc, président du Syndicat du préhospitalier – CSN.

Pour Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN), les mandats du Conseil du trésor doivent être clairs et sans équivoque. « Peu importe la forme que prendront les négociations sur les demandes monétaires, il est primordial que les mandats arrivent et surtout, qu’ils permettent une réelle négociation dans une perspective de règlement », affirme-t-il.

En terminant, Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS—CSN responsable des secteurs privés, rappelle que « ces mandats sont d’autant plus importants puisque dans l’actuel renouvellement de l’ensemble des conventions collectives des paramédics au Québec, le budget alloué à toutes les autres entreprises ambulancières de la province est tributaire du renouvellement de la convention collective des paramédics d’Urgences-santé. Il faut donc que le Conseil du trésor agisse sans attendre », conclut Mme Longchamps

À propos
Le secteur préhospitalier regroupe plus de 4000 membres. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

 

Les paramédics du Québec votent massivement en faveur de la grève

Alors qu’il ne reste que quelques votes à tenir, le secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN annonce que la grande majorité des syndicats affiliés ont massivement voté en faveur de la grève à déclencher au moment jugé opportun.

« Alors que tout le secteur préhospitalier s’est tenu au front tout au long de la pandémie qui semble vouloir se calmer, les paramédics et le personnel de soutien sont toujours sans nouvelles de leurs demandes à incidences salariales et d’intérêts communs. Notre tournée d’assemblées générales nationale tire à sa fin et les mandats très forts obtenus en faveur de la grève reflètent l’humeur de nos membres. Les résultats des votes nous démontrent sans aucun doute que les paramédics de la CSN sont prêts et déterminés à défendre les revendications de leurs négociations actuelles sur la place publique », de préciser Jean Gagnon, responsable politique du secteur Préhospitalier de la FSSS–CSN.

« Les hauts pourcentages obtenus lors des votes nous indiquent que ces travailleuses et ces travailleurs essentiels sont mobilisés et veulent des résultats à la hauteur de leurs attentes. Pour nous, il y a manifestement un rattrapage à faire dans leurs conditions de travail et la FSSS soutient leurs revendications et leurs actions visant à atteindre leurs objectifs », de conclure Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN, responsable des secteurs privés.

Le secteur préhospitalier regroupe plus de 4000 membres. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui compte plus de 110 000 membres dans les secteurs public et privé, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans le secteur des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Des primes insultantes pour le secteur préhospitalier de la CSN

Les paramédics, répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU), et le personnel de soutien de la CSN réagissent avec vigueur à l’arrêté ministériel concernant le secteur préhospitalier et dénoncent les primes qu’ils jugent non seulement insuffisantes, mais insultantes.

« À nos yeux, il ne fait aucun sens que les primes accordées à notre secteur soient de 4 % tandis que le reste des corps de métiers qui sont en première ligne ont des primes de l’ordre de 8 % », s’est s’exclamé Jean Gagnon, paramédic et responsable du secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Face à l’ampleur de la crise sanitaire dans laquelle nous nous trouvons, la reconnaissance de celles et de ceux qui sont confrontés quotidiennement à la pandémie est une nécessité. Une offre aussi basse, c’est un manque de respect envers notre travail et un affront considérant les risques qu’on prend au quotidien! » ajoute le représentant syndical.

Pour Lucie Longchamps, vice-présidente des secteurs privés de la FSSS–CSN, il est inconcevable que les primes accordées dans le secteur soient inférieures à celles de la première  ligne, quand on sait que l’élément sur lequel le gouvernement s’est basé pour les fixer est la fréquence des contacts. « Lorsqu’on voit que les paramédics portent directement secours et assistance à des personnes porteuses de la COVID-19, on ne comprend pas que le ministère choisit de leur donner des primes inférieures à celles qu’il a accordées au reste du réseau. Les conditions dans lesquelles les paramédics travaillent actuellement ont un impact sur leur santé et sur celle de leur famille, au même titre que les travailleuses et les travailleurs dans les établissements. »

Les syndicats du secteur préhospitalier dénoncent également le fait que les répartiteurs et répondants médicaux d’urgence ne soient pas considérés dans l’octroi des primes accordées aux travailleuses et aux travailleurs de la santé et des services sociaux alors qu’ils fournissent des services essentiels et nécessaires en ces temps de pandémie.

Une victoire pour les paramédics et la population

La CSN tient à saluer l’annonce du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) concernant un investissement de 10,6 M$ pour une bonification de la couverture ambulancière.

« Nous réclamons ces investissements depuis des années, et plus particulièrement depuis la fin de notre dernière négociation en 2017. Le déploiement des heures de service supplémentaires et l’ajout des ambulances étaient grandement attendus », a souligné Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier. « La CSN se bat depuis longtemps pour ramener les délais de réponse à un niveau acceptable. Ces investissements permettront non seulement aux paramédics de souffler un peu, mais surtout à la population de recevoir les services adéquats », de rajouter Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« L’une des grandes victoires de cette annonce est la conversion des horaires de faction en horaire à l’heure, notamment pour les secteurs de Farnham et de La Malbaie », a déclaré Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. Après avoir fait pression sur le gouvernement pendant plusieurs mois afin qu’ils respectent leurs engagements, nous sommes soulagés de pouvoir enfin réduire la charge de travail des paramédics. »

Si ces investissements sont une grande victoire pour les régions concernées, plusieurs zones qui respectent les seuils et les déclencheurs établis par le MSSS pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaires de faction en horaires à l’heure sont toujours en attente. Les zones de Cabano, de La Tuque, et de l’Abitibi-Témiscamingue attendent la transformation des horaires de faction en horaires à l’heure, tandis que Sainte-Agathe, Labelle, Sherbrooke et Québec requièrent des ajouts d’heures de service. À Montréal seulement, ce sont 77 641 heures de service supplémentaires qui ont été annoncées en 2017 et qui ne sont toujours pas sur la route.

En terminant, M. Gagnon a tenu à mettre en garde le gouvernement. « Le ministère devra cependant nous accompagner pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur. Avec de tels montants qui amèneront la création de nouveaux postes, il s’agira certainement d’un défi de réussir à les combler. »

La réforme du système préhospitalier doit s’attaquer à la surcharge du personnel

La CSN salue l’initiative du Ministère de la Santé et des service sociaux de créer un Comité national de transformation du système préhospitalier d’urgence et assure son entière collaboration.

« Ce travail de réflexion, nous l’avons entamé depuis un bon moment avec ceux et celles qui connaissent le mieux la réalité du système préhospitalier, soit les travailleuses et les travailleurs. Nous avons déjà mis sur pied plusieurs comités au sein de notre organisation et nous espérons que notre voix soit entendue pendant ces travaux », a souligné Lucie Longchamps, vice-présidente à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« Je me réjouis de voir la décision du ministère, mais je tiens à leur rappeler qu’ils n’ont toujours pas respecté les engagements qu’ils ont pris quant à notre charge de travail et à l’amélioration du service auprès de la population. Dans plusieurs régions, nous sommes encore en attente de rajouts d’heures de service et du déploiement complet des heures de service octroyées en 2017, tandis que dans d’autres, on attend la conversion des horaires de faction en horaire à l’heure. Une révision à plus long terme est nécessaire, mais il ne faut pas oublier la réalité actuelle qui nécessite qu’on s’occupe des paramédics » a rajouté Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.

La FSSS–CSN appelle à un respect des engagements afin de rebâtir la confiance

La signature, hier soir, des conventions collectives de nombreuses entreprises privées du secteur préhospitalier, par les représentants syndicaux des 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien membres de la CSN met fin au plus long conflit de travail de l’histoire du secteur préhospitalier. Pour la FSSS–CSN, le gouvernement et les employeurs doivent tenir les engagements qu’ils ont pris et travailler activement à rebâtir la confiance. Les nouvelles conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2020. Les anciennes conventions étaient échues depuis mars 2015.

« Nous n’avons pas la prétention d’avoir réglé tous les problèmes avec cette nouvelle convention, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Toutefois, elle s’accompagne d’engagements précis sur la charge de travail et sur la conversion des horaires de faction en horaires à l’heure. Nous n’attendons rien de moins qu’une application complète et entière de ces engagements.»

Retards dans l’application
Rappelons que le 21 décembre 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux faisait parvenir à tous les syndicats une lettre détaillant la nouvelle politique ministérielle. Celle-ci le guidera dans la décision d’ajouter des ressources sur certains territoires, notamment en se basant sur un examen de la charge de travail des paramédics. Cette nouvelle politique est en bonne partie le fruit d’échanges tenus tout l’automne entre la CSN et le ministère. Elle aura entraîné la conversion immédiate d’une vingtaine d’horaires de travail dits de faction en horaires de travail à l’heure partout au Québec, en plus d’ajouts de ressources dans quelques grands centres urbains. Le ministère s’engageait par le fait même à réévaluer la situation pour l’ensemble du Québec dans les trois mois.

Or, trois mois plus, tard, la FSSS–CSN déplore que cette réévaluation promise n’ait pas encore eu lieu. Nous sommes toujours en attente des données probantes pour tous les secteurs alors que nous savons que certaines zones fracassent le critère du 28h clinique, édicté par le ministère et devraient voir les horaires de travail convertis immédiatement. C’est notamment le cas de la zone de Plessisville.

Horaires de faction
Lorsqu’ils travaillent sur un horaire de faction, les paramédics doivent assurer une pleine disponibilité durant 168 heures consécutives. Pour la CSN, l’enjeu dépasse la qualité des conditions de travail et touche directement la qualité des services à la population. On estime que les horaires de faction peuvent induire jusqu’à 10 minutes de délai supplémentaire par rapport aux horaires à l’heure, ce qui peut s’avérer fatal dans les situations critiques nécessitant une intervention urgente.

« Ce que le MSSS a mis sur la table constitue pour nous un bon point de départ, rappelle le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse qui a mené les discussions avec le ministère. Nous sommes d’avis qu’il faudra dans un deuxième temps bonifier ces critères pour améliorer encore davantage les temps de réponse en zone rurale et semi-urbaine. C’est de bonne foi que nous avons choisi de travailler dès maintenant avec le ministère sur la base de données probantes. Pour rebâtir la confiance dans le secteur, après plus d’un an de grève, il est impératif que le gouvernement se montre proactif et qu’il livre ce à quoi il s’est engagé ».

Conventions collectives
Les nouvelles conventions collectives du secteur préhospitalier de la CSN couvrent une période de cinq ans, du 1er avril 2015 au 31 mars 2020. En plus de mécanismes sur la charge de travail et la révision des horaires désuets, l’entente prévoit des augmentations de salaire totalisant 7,65 % sur cinq ans en plus de montants forfaitaires de 1,5 %. Les salarié-es du préhospitalier ont par ailleurs obtenu la mise sur pied d’un régime de retraite à prestations déterminées respectant l’équité intergénérationnelle. Parmi les autres avancées réalisées, notons l’amélioration du programme de retraite progressive et des dispositions entourant la fourniture des uniformes de travail.

 

Seules quelques entreprises bloquent encore un possible règlement

Au cours des dernières heures, le comité de négociation du secteur préhospitalier FSSS–CSN a conclu une entente de principe avec une coalition d’importantes entreprises ambulancières couvrant notamment les régions de Longueuil et de la Montérégie, ainsi que l’Estrie et la Capitale nationale. Cet accord est fidèle à celui conclu plus tôt cet été à Montréal et à Laval, et adopté en assemblée générale la semaine dernière.

Cette entente s’accompagne d’un engagement du ministère de la Santé et des services sociaux envers une méthode transparente et claire pour la conversion des horaires de travail désuets (7/14).

Le plus long conflit de travail de l’histoire du secteur préhospitalier tire peut-être à sa fin. Malheureusement, un groupe d’entreprises bloquent encore un règlement de ce conflit provincial, car elles refusent d’octroyer à leurs paramédics les mêmes conditions de travail qu’aux autres paramédics, on parle ici de la Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ).

« C’est en bonne partie à cause de la CSAQ que ces négociations se sont enlisées. C’est elle qui a refusé pendant des mois de négocier les aspects à incidences financières, tentant de nous utiliser dans le conflit qui l’opposait au Ministère, rappelle le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Les entreprises avec lesquelles nous nous sommes entendues hier, tout comme celles de la CSAQ, sont financées entièrement par le Ministère. Il n’y a aucune raison pour que la CSAQ refuse d’octroyer à ses paramédics les mêmes conditions de travail qu’aux autres paramédics. »

Des rencontres de négociation se sont tenues cette semaine avec la CSAQ, et le comité national de négociation de la FSSS–CSN demeure pleinement disponible pour un règlement rapide.

Comme une ambulance sans roue !

Des paramédics et des membres du personnel du secteur préhospitalier ont déposé aujourd’hui une ambulance dont trois roues sont manquantes devant les bureaux montréalais du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. Ils ont ensuite livré les trois roues manquantes au bureau du premier ministre, Philippe Couillard, l’invitant à prendre contact avec M Barrette pour favoriser un déblocage rapide des négociations. Les syndicats CSN du secteur préhospitalier sont sans convention collective depuis le 31 mars 2015. Ils manifestent actuellement et jusqu’à 13 h, devant le 2021, avenue Union, à Montréal et se rendront ensuite aux bureaux montréalais de Philipe Couillard.

« Nos négociations n’avancent plus, explique le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon. Cela fait un bout de temps que nous avons convenu de la carrosserie. Ce qui nous manque maintenant, ce sont trois roues : la surcharge de travail, les horaires de faction et les matières monétaires avec la CSAQ,  Une ambulance ne peut pas rouler sans ces trois roues ; nous ne pouvons pas régler l’ensemble des conventions sans ces trois éléments. Une entente est à portée de main mais du travail reste à faire. »

Enjeux
Partout au Québec les syndicats CSN représentant 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien de tout le Québec sont tous à la recherche de contrats de travail s’appuyant sur les paramètres qui ont permis de conclure une entente de principe chez Urgences-santé en juillet dernier.

Pour compléter une entente de principe, il faudra :

  • Un comité de fardeau de tâches dans toutes les entreprises représentées par la Coalition (CETAM, CTAQ, CTAE, APAR) et par la CSAQ permettant d’agir sur la surcharge de travail à partir de données probantes. Les syndicats veulent traiter les problèmes dès qu’ils se manifestent. La surcharge de travail entraîne des délais d’intervention auprès de la population.
  • La conversion immédiate d’horaires de faction (7/14) en horaires à l’heure dans les zones prioritaires et des règles claires de conversions futures. Ces horaires font en sorte qu’en plusieurs endroits du Québec, les paramédics n’ont pas de cadre horaire. Ils doivent plutôt être pleinement disponibles, sur appel, durant une période de 7 jours consécutifs ce qui entraîne des délais d’intervention auprès de la population.
  • Une entente entre la Corporation des services ambulanciers du Québec (CSAQ), l’un des deux regroupements d’employeurs privés, et le ministère de la Santé et des Services sociaux, afin de nous permettre de finaliser une entente de principe sur les matières monétaires.

Chez Urgences-santé, le Syndicat du préhospitalier, représentant quelque 950 paramédics de Montréal et de Laval a conclu une entente de principe en juillet dernier. Toutefois, elle n’est complète seulement que depuis hier soir, 21h15, heure à laquelle ont été complétées les négociations avec toutes les parties au nouveau régime de retraite provincial.

Pour des solutions durables

Pour les syndicats du secteur préhospitalier affiliés à la CSN, l’annonce faite aujourd’hui par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, quant à l’ajout de ressources va dans le bon sens, mais elle ne répond pas entièrement aux priorités des 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du secteur préhospitalier.

« En ce qui a trait à la surcharge de travail, l’annonce d’aujourd’hui permettra certainement d’améliorer la situation, explique le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon. Toutefois, nous maintenons qu’il faut mettre en place un comité permanent de fardeau de tâche dans chaque entreprise ambulancière. En fait, un tel mécanisme nous permettra d’agir dès les premiers symptômes pour répondre plus rapidement aux besoins de la population. Ainsi, nous éviterons au ministre, selon ses propres paroles, de devoir réagir à nos dénonciations publiques. »

« Quant à la conversion des horaires de faction en horaires à l’heure, un autre pas est fait dans la bonne direction, mais il demeure certaines zones où les horaires devraient être convertis de façon prioritaire. De plus, les critères sur lesquels les évaluations sont faites pour modifier les horaires de factions doivent être partagés par l’ensemble des intervenants du secteur. Ce n’est pas normal que de telles décisions — qui vont dans le sens de l’amélioration des services à la population — reposent chaque fois que sur notre capacité de mobilisation syndicale », poursuit Jean Gagnon.

Négociations
Par ailleurs, la FSSS–CSN partage la préoccupation du ministre quant à la négociation. La FSSS–CSN considère que des ententes de principe sont à portée de main à toutes les tables, à condition que toutes les parties se rallient au nouveau régime de retraite à prestations déterminées. Par ailleurs, il faut que tous les employeurs acceptent l’introduction d’un comité de fardeau de tâche. Enfin, les syndicats attendent du Ministère qu’il s’engage à regarder, avec les syndicats, des solutions à long terme sur l’important enjeu de la conversion des horaires de faction.

Les ministres David et Barrette doivent se parler

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) est très préoccupée par l’impact sur les étudiantes et les étudiants en soins préhospitaliers d’urgence du litige opposant les ambulanciers et le ministre Gaétan Barrette. Près de 400 futurs ambulanciers risquent de ne pas intégrer le marché du travail dans les délais prévus, faute de pouvoir effectuer un stage. Le ministre de la Santé et des Services sociaux n’est donc pas le seul impliqué par la situation. La ministre de l’Enseignement supérieur l’est tout autant. 

« Dès janvier 2018, les finissants en soins préhospitaliers d’urgence doivent effectuer 225 heures de stage. Si ce n’est pas possible en raison de l’attitude du ministre, c’est la valeur même du diplôme qui pourrait être remise en question. Les activités compensatoires comme les simulations n’offrent pas le même impact pédagogique qu’un stage », précise Nicole Lefebvre, vice-présidente et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

Partageant de toute évidence ce point de vue, le Collège Shawinigan s’est entendu avec le ministère de la Santé et des Services sociaux pour ne pas octroyer de diplôme aux finissants qui n’auront pas effectué de stage. Le collège envisage même de reporter celui-ci à l’été ou l’automne prochain. La dizaine d’autres collèges qui offrent la formation au Québec risquent d’emboiter le pas occupant entre temps les étudiants et les étudiantes à d’autres activités de formation à défaut de quoi leur financement et les prêts et bourses des étudiants pourraient même être amputés.

Pour la fédération, le conflit n’a que trop duré. Le ministre Gaétan Barrette s’indigne du peu de vision des autres partis politiques sur les difficultés de recrutement dans le réseau, mais ses décisions, voire son entêtement à repousser le règlement avec les syndicats de paramédics affiliés à la Confédération des syndicats nationaux, va contribuer à accentuer le manque de ressources.

« Le ministre Barrette joue dangereusement et c’est la population et les finissants en soins préhospitaliers d’urgence qui risquent d’écoper. La ministre de l’Enseignement supérieur Hélène David doit intervenir auprès de son collègue afin que les parties parviennent à une solution négociée dans les prochains jours » de conclure Jean Murdock, président de la FNEEQ-CSN.

La CSN et la FTQ lancent un appel à Gaétan Barrette

La grève générale entamée il y a six semaines par les travailleuses et les travailleurs du secteur préhospitalier est inédite par son ampleur. En se retirant des travaux au beau milieu de la négociation pour le renouvellement des conventions collectives, le ministre de la Santé et des Services sociaux a provoqué la colère de celles et ceux qui assurent les services préhospitaliers d’urgence, au quotidien. Alors que les conventions collectives sont échues depuis près de deux ans, la négociation est dans une impasse pour ce qui est des matières à incidences financières telles que les salaires, la retraite ainsi que les charges de travail et les horaires de faction.

À l’occasion d’une rare démonstration de solidarité intersyndicale dans ce secteur, où plusieurs organisations syndicales différentes sont présentes, la CSN et la FTQ ont convié les travailleurs et travailleuses de tous les syndicats du secteur à joindre leurs voix pour une manifestation unitaire, tenue aujourd’hui à Montréal.

La manifestation était organisée devant le quartier général d’Urgences-santé. Il s’agit du seul employeur où se tiennent encore des négociations. Le ministère y est présent, car il s’agit d’une corporation publique. Par conséquent, la partie patronale y détient tous les mandats nécessaires pour répondre aux principales revendications des salarié-es. Toutefois, pour les syndicats, tout le secteur préhospitalier doit bénéficier des mêmes conditions; le ministère doit bien comprendre qu’il ne pourra pas régler les conventions collectives avec le personnel d’Urgences-santé sans s’engager à dégager les mandats nécessaires à des règlements à toutes les tables.

« Nous sommes devant une crise qui aurait pu être évitée et elle peut encore se régler assez rapidement, explique le président de la CSN, Jacques Létourneau, car les enjeux sont bien connus de part et d’autre. Fidèle à lui-même, le ministre Gaétan Barrette a abordé ce dossier avec la délicatesse d’un bulldozer. Nous en appelons aujourd’hui à un changement de cap. Depuis 35 ans, le ministère prend part aux négociations collectives du secteur, car il est le seul bailleur de fonds des services et il a un rôle majeur à jouer pour s’assurer que tous les citoyens et citoyennes ont accès à des services de qualité. Nous ne voyons pas pourquoi il en irait autrement en 2017! »

Pour le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, « il est clair que les conditions de travail du secteur préhospitalier se dégradent d’année en année. Le manque de ressources, la hausse du nombre d’affectations et du nombre de transports ne peuvent qu’avoir un impact négatif sur le travail, et donc sur les services à la population. Le dévouement des hommes et des femmes qui œuvrent dans ce secteur doit être reconnu. Il est temps que ces négociations aboutissent par un règlement acceptable pour tous. »

 

À propos
Plus de 5200 travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier sont actuellement en grève, partout au Québec. Ensemble, la CSN et la FTQ en regroupent près de 4600.

La grève du préhospitalier entraînera une diminution des services

Devant le refus des employeurs de reconduire le cadre de la grève telle qu’exercée en 2012, les syndicats du secteur préhospitalier de la CSN se préparent à une grève qui aura pour conséquence de diminuer le niveau des services.

« Notre première intention était de convenir d’une entente avec les employeurs pour arrêter certaines tâches précises tout en maintenant un niveau d’effectifs à 100 %, remplacés à 100 %, explique le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Dany Lacasse. C’est ce que nous avions fait en 2012, une grève exemplaire qui n’a pas touché aux services à la population. En refusant de reconduire ce modèle, les employeurs ne nous donnent pas d’autre choix que de recourir à une véritable grève, comme on l’entend traditionnellement, avec une diminution des services. »

« D’un côté, les employeurs nous disent avoir besoin de mandats clairs de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l’autre, ils nous mettent des bâtons dans les roues et refusent de convenir d’une entente sur les services essentiels alors que nous voulons nous déployer stratégiquement, sans toucher aux services, pour forcer le gouvernement à se commettre. Ils parlent des deux côtés de la bouche », poursuit Dany Lacasse.

Dans cette optique, l’ensemble des syndicats représentant quelque 3600 salarié-es du secteur –paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien – tiendront une nouvelle consultation auprès de leurs membres afin d’obtenir un mandat en ce sens, au cours des prochaines semaines. Si les travailleuses et les travailleurs octroient ces mandats au comité provincial de négociation, de premières réductions de services pourraient intervenir dès les premières semaines de 2017.

Blocage

« Nous faisons face à un véritable blocage aux tables de négociation, enchaîne le représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, Jean Gagnon. En refusant de dégager des mandats véritables, en refusant de discuter directement avec nous, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, voudrait nous entraîner dans un cul-de-sac. Il n’est pas question que nous renoncions à notre droit à une véritable négociation, c’est une question de respect. Nous sommes sans contrat de travail depuis mars 2015, assez, c’est assez ! Nous sommes conscients qu’une vraie grève générale dans le secteur sera inconfortable pour tout le monde mais si on doit se rendre là, le ministre en sera le seul responsable ».

À ce jour, les employeurs n’ont même pas été en mesure d’offrir les augmentations salariales négociées avec le Front commun l’an dernier. Ils demandent de conclure un contrat de travail d’une durée de cinq ans sans toutefois s’engager à quelque augmentation que ce soit pour les années 2017, 2018 et 2019.

Outre les augmentations salariales, les membres des syndicats CSN du secteur préhospitalier revendiquent notamment des mesures en santé et sécurité du travail et l’accès à la retraite progressive. Par ailleurs, au sommet de leurs préoccupations, se retrouve l’enjeu des conditions d’exercice de leur profession. Pour la FSSS–CSN, cette négociation devra impérativement mener à des solutions quant à la surcharge de travail et les horaires de travail désuets, comme les horaires de faction (7 jours de travail en continu sur une période de 14 jours).