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Asphyxie des inhalothérapeutes à l’aube de la saison des virus respiratoires

Du CHU Sainte-Justine aux Îles-de-la-Madeleine, la pénurie d’inhalothérapeutes est telle que la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN) sonne l’alarme pour la sécurité des soins, surtout à l’aube de la saison des virus respiratoires. La FSSS–CSN est déterminée à ce que l’importance de ce titre d’emploi soit reconnue à sa juste valeur et réitère l’importance de l’amélioration des conditions de travail afin de favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre.

La pénurie de personnel frappe les inhalothérapeutes du réseau de plein fouet. Par exemple, plus de 15 postes à temps complet sont vacants en ce moment au CHU Sainte-Justine. Cela a aussi beaucoup d’impact, notamment au niveau des cliniques de diagnostic des différentes pathologies pulmonaires où plus de 1700 patientes et patients sont sur la liste d’attente. En polysomnographie, où l’on détecte les troubles du sommeil, plus de 275 patients attendent leur tour. Même sonnette d’alarme du côté des îles-de-la-Madeleine, alors que depuis la fin de la période estivale il manque au moins trois des neuf inhalothérapeutes réguliers en plus d’un poste vacant. « En plus d’affecter les conditions de travail de ces spécialistes du système cœur-poumon toujours en poste, la sécurité et la qualité des soins est compromise, d’autant plus avec l’accroissement de l’achalandage lié aux virus respiratoires. » de s’inquiéter Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente par interim du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine–CSN (SPSIC–CSN) et Johanne Aucoin, présidente du Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoire du CSSS des Îles–CSN.

À ce sujet, au CHU Sainte-Justine, un plan de contingence paritaire est déjà sur la table de travail. Il consiste surtout à retirer les inhalothérapeutes des soins à certains étages et à déléguer des traitements respiratoires à d’autres titres d’emploi comme les infirmières et infirmières auxiliaires, qui elles-mêmes sont déjà en surcharge de travail. « Il ne faut pas se leurrer, ce qui est mis de l’avant représente des solutions à court terme seulement, pour donner un peu d’air à nos inhalothérapeutes. Le personnel infirmier est grandement affecté par ces changements. Elles aussi sont confrontées à une importante pénurie de personnel. Par exemple, à l’urgence du CHU Sainte-Justine, des patientes et des patients nécessitant une surveillance en salle de réanimation dû à leur état instable, ce sont vu administrer des traitements par leurs parents, faute de personnel. Malheureusement, le CHU Sainte-Justine n’a plus les moyens de ses ambitions. Il est impossible en ce moment de fournir les soins de qualité auxquels nous avons habitué la population québécoise. Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires ont peur. Peur pour leur permis de travail, peur d’oublier un enfant, nos enfants… En tant que leader mondial en médecine pédiatrique, qui nous viendra en aide? C’est alarmant de constater tout ce qui se passe dans les murs de l’hôpital. Pour que les services soient rendus de manière sécuritaire, il est essentiel que le gouvernement intervienne rapidement » mentionne Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente par interim du SPSIC–CSN.

Aux Îles-de-la-Madeleine, l’arrivée de la saison des virus respiratoires entrainera encore cette année l’obligation de transférer par avion les tout-petits très malades dans un autre centre hospitalier. Ces transferts nécessitent toujours la présence d’une inhalothérapeute, ce qui aura inexorablement des conséquences négatives sur les soins à la population générale et sur le personnel qui restera sur place devant pallier cette absence et devant faire face à une surcharge de travail. Concrètement, le secteur de la physiologie respiratoire a déjà dû être fermé, entrainant des impacts directs pour la population. Comme le souligne madame Johanne Aucoin « La très grande majorité de nos bébé/enfants doivent être transférés. Nous n’avons aucune marge de manœuvre. Ce n’est pas normal dans une société riche comme la nôtre que les citoyennes et les citoyens aient accès à de moins en moins de services ». 

Pour Nadia Joly, représentante des inhalothérapeutes à la FSSS–CSN « La pénurie de main-d’œuvre frappe tous les titres d’emploi du réseau. Il est grand temps que le gouvernement prenne en considération l’importance des inhalothérapeutes, mais aussi  des autres travailleuses et travailleurs de notre système de santé et de services sociaux. La question reste en suspend : comment les directions de ces hôpitaux et notre gouvernement comptent-ils agir afin de donner de l’air à nos inhalothérapeutes et insuffler un vent de fierté sur cette profession essentielle à la population du Québec? »

À propos de la FSSSCSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

    CHU Sainte-Justine : l’expertise des infirmières du « TOG » enfin reconnue

    Le syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN) a obtenu gain de cause dans un arbitrage visant à faire reconnaitre le travail des infirmières des soins intermédiaires obstétricaux. En effet, la décision de l’arbitre Jean- Guy Clément rendue en août 2023 donne raison au syndicat de la FSSS–CSN, affirmant que le triage obstétrical gynécologique (TOG) doit être considéré comme une urgence et donc que ses salariées devraient avoir droit à la prime de soins critiques prévue à la convention collective.

    Pour Jessica Lacelle, déléguée syndicale et assistance infirmière en chef à l’unité des naissances ayant témoigné devant le tribunal : « La reconnaissance du TOG comme une urgence est quelque chose qu’on attendait depuis plusieurs dizaines d’années. Quand on a reçu la décision, tout le monde a crié de joie dans l’unité! ». Rappelons que le TOG du CHU Sainte-Justine est le seul établissement au Québec accueillant les femmes enceintes avec moins de 20 semaines de grossesse, incluant par ambulance. Le TOG assure entre autres la prise en charge de patientes enceintes, en période postpartum, adolescente ou adulte,  24 heures par jour, 7 jours sur 7, qui autrement devraient se rendre à une urgence pour adulte régulière.

    Malgré cela, depuis plusieurs dizaines d’années, le CHU Ste-Justine considérait que le TOG était rattaché au plateau de médecine et qu’il n’était qu’une affectation parmi tant d’autres pour ses travailleuses. Cependant, fort de la reconnaissance d’autres primes, notamment en lien avec la COVID-19, le SPSIC–CSN a déposé un grief en 2020 afin de faire reconnaitre le TOG comme étant une unité de soins critiques et ainsi rémunérer ses travailleuses avec les primes associées. Le syndicat a également fait valoir que c’est seulement après neuf mois que l’infirmière peut travailler aux soins intermédiaires obstétricaux et après un an au TOG. Le triage obstétrical gynécologique est considéré comme le travail le plus complexe pour une infirmière qui obtient un poste au plateau de médecine feoto-maternelle.

    À la suite de ces représentations, le tribunal a finalement reconnu que les infirmières du TOG offrent des soins critiques d’urgences, même si administrativement elles ne relèvent pas de l’urgence (pédiatrique). Il ordonne donc à l’employeur de verser la prime de soins critiques, avec les intérêts, aux infirmières concernées.

    Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente du SPSIC–CSN, se réjouit de cette décision : « Pour nous c’était évident depuis le début, les infirmières du TOG ont une expertise unique. C’est une spécialité qui s’acquiert avec l’expérience.  Elles doivent toujours être prêtes à intervenir, à accueillir les patientes et elles utilisent les mêmes formulaires d’évaluation que dans les urgences adultes régulières. C’est grâce à l’implication de nos membres et à leurs témoignages que nous avons pu obtenir gain de cause. Nous sommes très fières de cette victoire, car leur expertise est enfin reconnue. Nous tenons également à souligner le travail colossal de Francis Gilbert, notre conseiller FSSS au dossier.».

    En terminant, pour Nadia Joly, représentante des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires de la FSSS–CSN : « Il est dommage que les infirmières ainsi que le syndicat aient eu besoin d’avoir recours au tribunal pour faire reconnaitre leur travail. En cette période de négociation de notre convention collective, alors que le gouvernement se demande comment attirer et retenir le personnel infirmier dans le réseau, il pourrait tout simplement débuter par une reconnaissance du travail que nos infirmières font déjà, et ce, sans les obliger à se battre pour obtenir cette reconnaissance ».

    Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine disent NON aux TSO camouflés

    En lutte depuis plusieurs années pour contrer le temps supplémentaire obligatoire (TSO) ainsi que la garde obligatoire, plus de 1700 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes du CHU Sainte-Justine (CHUSJ) refusent ce mois-ci le système de gardes imposées et comptabilisent leur temps supplémentaire obligatoire afin d’envoyer un message clair à leur employeur et au ministère de la Santé et des Services sociaux : « Nous avons besoin de plus de transparence et de plus d’humanité. »

    Depuis trop d’années, au CHUSJ, le portrait réel du TSO est dissimulé par l’utilisation d’une autre appellation dans le jargon administratif, celle de garde en milieu d’hospitalisation. Ces gardes sont en fait des TSO, mais qui sont mis à l’horaire de travail. « Bien que certains et certaines employées apprécient le côté prévisible de ces gardes, il n’en reste pas moins que cette pratique amène un manque de transparence sur l’état réel d’épuisement des professionnelles au CHUSJ.  Ce n’est ni plus ni moins que du TSO camouflé » de s’exclamer Félix-Olivier Bonneville, président du SPSIC CHU Sainte-Justine.

    À ce sujet, le ministre Christian Dubé a même profité d’une de ses conférences de presse à l’automne dernier pour prétendre que le TSO n’existait pas au CHU Sainte-Justine, alors que les derniers chiffres fournis par l’employeur au début de l’été 2022 démontraient plus de 12 000 heures de gardes imposées travaillées durant l’année. Cette vision biaisée de la réalité mine dangereusement le moral de celles qui se dévouent corps et âme pour les enfants du Québec, leurs efforts n’étant tout simplement pas reconnus. En mai 2022, le ministre a annoncé la publication d’un tableau de bord qui permettra de suivre notamment le taux de TSO. Nous doutons fortement de la fiabilité des données publiées par le MSSS.

    L’état du réseau doit nous alerter quant à la nécessité de revaloriser les emplois dans le secteur de la santé et des services sociaux
    « Si nous désirons réellement venir à bout de la pénurie de professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, il est primordial que le MSSS mette en place des moyens pour faire preuve de plus de transparence et de justesse dans sa collecte de données et s’il veut devenir l’employeur de choix, il est primordial d’agir notamment sur le TSO et les gardes obligatoires. Le renouvellement de la convention collective qui est à nos portes est une opportunité en or pour enfin redorer le blason de nos services publics et améliorer les conditions de travail si on veut atténuer les problèmes de pénurie de personnel » de terminer Frédéric Lapierre-Justin, représentant du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la Fédération de la Santé et des Services sociaux de la CSN (FSSS–CSN).

    Sit-in de professionnel-les en soins pour dénoncer les conditions de travail de la néonatalogie

    Des infirmières et infirmières auxiliaires de la néonatalogie du CHU Sainte-Justine ont pris part à un sit-in spontané dans la nuit du 31 octobre. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), ce signal d’alarme rappelle l’urgence d’agir pour mettre fin à la détresse du personnel.

    Ces professionnel-les en soins ont pris la décision de mener cette action spontanée, sans quoi elles se retrouvaient à donner des soins non sécuritaires. Cette situation rappelle l’ampleur des problèmes d’attraction et de rétention de la néonatalogie comme de plusieurs secteurs dans le réseau. Si l’employeur reconnaît les problèmes vécus en néonatalogie, la FSSS–CSN invite le ministère de la Santé et des Services sociaux à se mettre en mode écoute pour implanter des solutions rapidement. Plusieurs semaines après l’entrée en vigueur des primes temporaires décrétées par le gouvernement, force est de constater que cela n’a pas permis jusqu’à maintenant d’attirer et de retenir les professionnel-les en soins.

    « Les professionnel-les en soins de la néonatalogie envoient un signal clair : il est temps que ça change si on veut donner des soins de qualité ! Cela fait longtemps qu’on propose des solutions pour améliorer les choses, notamment en exigeant d’ajouter des infirmières auxiliaires en néonatalogie », explique Félix-Olivier Bonneville, président du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN).

    « Le gouvernement doit arrêter de faire la sourde oreille et enfin écouter les propositions des professionnel-les en soins. Ce qu’elles veulent, c’est de la reconnaissance et la fin du TSO, pas des primes temporaires », de conclure Frédéric Lapierre Justin, représentant des professionnel-les en soins à la FSSS–CSN.

    Le syndicat dénonce l’inaction de l’employeur face à la crise qui sévit en chirurgie cardiaque

    Le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine-CSN organise aujourd’hui une action de visibilité pour demander à l’employeur de prendre des actions concrètes afin d’attirer le personnel nécessaire au bon fonctionnement de la chirurgie cardiaque. Une banderole est déployée devant l’hôpital et des pamphlets sont distribués aux passants et aux membres du personnel. Depuis janvier 2019, le syndicat dénonce la grave problématique qui sévit dans ce département et propose des solutions concrètes à l’employeur.

    Loin de s’être améliorée, la situation s’est plutôt détériorée. Il ne reste que 3 infirmières sur le nombre de 7 que prévoit la convention collective et des bris de service sont à prévoir cet été.

    « Les infirmières qui travaillent au CHU sont toutes passionnées par leur travail et animées par leur désir d’aider leurs patients et leurs collègues, elles avaient donc accepté de combler l’ensemble des quarts de garde en attendant les améliorations promises par un rapport indépendant produit en 2019 » explique Félix Olivier-Bonneville, président du SPIC-CSN. « Aujourd’hui, de nouveaux départs surviennent dans ce département en raison de l’obstination de l’employeur, c’est malheureux ».

    Le CHU Sainte-Justine camoufle le réel portrait du temps supplémentaire obligatoire

    Les professionnelles en soins du CHU Sainte-Justine dénoncent le camouflage du temps supplémentaire obligatoire effectué par l’employeur. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), il est urgent d’implanter des solutions pour mettre fin à l’épuisement du personnel, notamment en misant davantage sur les compétences des infirmières auxiliaires.

    Environ 100 gardes sont imposées par mois aux infirmières et infirmières auxiliaires en néonatalogie. Une pratique que le CHUSJ utilise dans plusieurs unités comme l’hémato-oncologie et à l’unité des naissances afin de peindre un portrait plus flatteur de la situation des professionnelles en soins. Bien qu’étant imposées aux employé-es, les gardes ne sont pas comptabilisées comme du TSO.

    « La mascarade a assez duré, le CHU Sainte-Justine doit cesser d’embellir la réalité et prendre acte de la souffrance de ses employé-es. Les gardes imposées ne sont rien d’autre que des TSO déguisés, qu’une prison aux murs dorés. Une garde ne peut et ne doit en aucun cas servir de moyen de gestion et c’est le cas depuis bien trop longtemps à Sainte-Justine » lance Sophie Leclair, représentante des professionnelles en soins à la FSSSCSN.

    Miser sur les infirmières auxiliaires pour freiner la surcharge de travail en néonatalogie
    Le département de la néonatalogie du CHU Sainte-Justine vit les contrecoups du manque de personnel. « Depuis plusieurs années, le CHU Sainte-Justine a pris l’orientation de se débarrasser des infirmières auxiliaires travaillant en néonatalogie. Bien sûr, diminuer son équipe de travail de 120 infirmières auxiliaires compétentes, ça ne se fait pas en criant ciseau ! Cette décision ne pouvait que laisser l’équipe de néonatalogie en souffrance et nous en voyons maintenant les conséquences ! Ce qui devait arriver arriva. La situation ne fait qu’empirer depuis la décision de l’employeur. Les gardes imposées et le temps supplémentaire obligatoires se multiplient et les équipes peinent à la tâche », poursuit Sophie Leclair.

    Le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine – CSN intervient depuis plusieurs années pour que l’employeur mise sur la présence des infirmières auxiliaires pour réduire la surcharge des infirmières de plusieurs départements, dont celui de la néonatalogie. C’est une solution qui permet à la fois de maintenir la qualité de vie du personnel et de veiller aux bons soins des enfants. Dernièrement, les gestionnaires n’ont pu offrir comme solution à court terme à la situation précaire du département de la néonatalogie qu’une augmentation des ratios patients-soignants ou une augmentation des TSO.

    « L’employeur place les infirmières devant un choix perdant-perdant. Ou bien elles décident de nuire à leur vie familiale ou bien elles doivent voir diminuer la qualité des soins. Mettre ce fardeau sur les épaules d’une équipe dédiée aux soins à la population est insensé. D’autant plus que d’autres solutions existent, notamment l’embauche d’infirmières auxiliaires », explique Félix-Olivier Bonneville, président du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine CSN.

    « Les infirmières auxiliaires sont une main-d’œuvre compétente et essentielle au bon fonctionnement d’une unité de soins. Comptons sur elles pour venir prêter main-forte à l’équipe de la néonatalogie. Le CHU Sainte-Justine doit immédiatement afficher des postes d’infirmières auxiliaires et embaucher la main-d’œuvre nécessaire. Il en va du bien-être des prématurés de la plus grande unité de néonatalogie au Canada », de conclure Félix-Olivier Bonneville. re. 

    Non-reconnaissance de l’expérience – Les établissements doivent agir

    Des centaines de salarié-es de la santé et des services sociaux, notamment de l’Institut de cardiologie de Montréal et du CHU Saint-Justine, se rassemblent aujourd’hui autour de ce dernier établissement pour exiger la pleine reconnaissance de leur expérience acquise. La non-reconnaissance de toute leur expérience est vécue par les salarié-es comme une injustice et un manque de respect que doivent corriger les établissements.

    « Partout au Québec, les établissements du réseau sont aux prises avec des difficultés majeures pour attirer la relève et retenir le personnel plus expérimenté, explique le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jeff Begley. Dans ce contexte, il est extrêmement contre-productif pour les établissements d’adopter une posture rigide qui a pour effet de nier l’expérience acquise par les salarié-es. C’est extrêmement irrespectueux à leur égard. Ils ont donné toute leur carrière à ce réseau! J’invite le CHU Sainte-Justine, l’Institut de cardiologie de Montréal et tous les établissements du Québec à trouver des solutions ».

    « Le personnel du réseau s’engage chaque jour, corps et âme, afin d’accomplir sa mission, poursuit-il. Chacun de ces jours compte pour les personnes dont nous nous occupons. Chacun de ces jours travaillé compte dans l’état de santé physique et psychologique des salarié-es. Il n’est pas normal que chacun de ces jours ne compte pas dans le calcul de notre expérience ».

    Rappelons que, le 2 avril dernier, tous les salarié-es ont été intégrés dans une nouvelle structure salariale. Or, plusieurs travailleuses et travailleurs se retrouvent plus bas dans leur nouvelle échelle salariale que l’échelon qu’ils occupaient au 1er avril, car toutes les années d’expérience accumulées n’ont pas été prises en compte pour l’intégration des salariés aux nouvelles échelles. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience est d’autant plus frustrante pour les salarié-es que l’expérience acquise à l’extérieur de l’établissement est pleinement reconnue aux travailleuses et aux travailleurs qui y obtiennent un nouvel emploi. Par conséquent, on se retrouve avec des situations incohérentes : par exemple, une préposée aux bénéficiaires qui a travaillé 20 ans dans le même établissement est intégrée au 4e échelon et reçoit 21,87 $ l’heure, alors qu’une personne embauchée depuis le 2 avril par l’établissement peut faire reconnaître son expérience acquise dans un autre établissement et intégrer son poste directement au 5e  échelon, recevant 22,35 $ l’heure. Pour certains titres d’emploi, la dévalorisation est encore plus marquée. S’ensuit une démotivation certaine du personnel devant la non-reconnaissance de toutes ces années d’engagement auprès de leur employeur.

    La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000  membres dans les secteurs de la santé et des services sociaux et des services de garde. Elle est l’organisation syndicale regroupant le plus grand nombre de membres en santé et services sociaux et la seule organisation à regrouper des salarié-es de toutes les catégories de personnel. Elle est une des huit fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux, forte de 300 000 adhérents dans tous les secteurs d’activités.

    Sit-in pour dénoncer la surcharge de travail

    Des travailleuses et travailleurs de tous les titres d’emploi du CHU Sainte-Justine tiennent un sit-in symbolique aujourd’hui pour dénoncer leur surcharge de travail permanente. Ces membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) proposent plusieurs solutions durables pour donner de l’appui au personnel de l’établissement et lui permettre d’assurer véritablement un haut niveau de qualité de services qui font la renommée de l’établissement auprès des enfants et des familles du Québec.

    Personnel en détresse
    Les salarié-es du CHU Sainte-Justine dénoncent la surcharge de travail qui entraîne une augmentation notable des cas d’épuisement et de détresse psychologique menant à une hausse marquée des arrêts de travail pour cause de santé et de sécurité.

    « On n’en peut plus. Des solutions, il en existe. Avec plus de stabilité et de meilleures mesures de conciliation travail-famille, nous pouvons améliorer les choses. Il faut que nos gestionnaires comprennent qu’il faut retourner toutes les pierres dans la recherche de solutions », explique la présidente du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine, Sophie Leclair.

    « À la veille des élections, le gouvernement Couillard voudrait mettre derrière lui les années d’austérité qu’il nous a imposées. Cependant, les conséquences sur le terrain demeurent bien réelles. Il est responsable d’une grande part de cette situation, car il a obligé le CHU Sainte-Justine à comprimer son budget au point où la situation est maintenant intenable pour le personnel », poursuit le Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine, Simon Bouclin.

    « Le CHU Sainte-Justine, c’est un joyau pour toutes les Québécoises et les Québécois. Pour nous, qui nous consacrons au quotidien corps et âme au mieux-être des enfants et de leur famille, c’est extrêmement frustrant de terminer notre journée de travail avec le sentiment qu’on n’a pas donné tout ce qu’on pouvait, du aux surcharges de travail et au manque de personnel, explique la présidente du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et services sociaux du Québec (STEPSQ-FP–CSN), Évelyne Crépeau.

    « Ce que le personnel vit à Sainte-Justine est vécu un peu partout au Québec, rappelle la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Le problème de rareté de main-d’œuvre touche tous les secteurs d’activité. Pour remettre notre réseau public sur les rails, il faudra impérativement valoriser davantage les emplois pour les rendre plus attrayants pour la relève, améliorer l’organisation du travail et favoriser la conciliation famille-travail. Pour la CSN, c’est une priorité! »

    À propos de la CSN 

    La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) regroupent plus de 110 000 travailleuses et travailleurs du réseau public de santé et de services sociaux dont l’ensemble des plus de 4500 salarié-es du CHU Sainte-Justine.

     

    ASSEZ ! Le personnel du CHU Sainte-Justine interpelle le Dr Barrette

    Les salarié-es du CHU Sainte-Justine ont profité de la visite du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, dans leur établissement pour l’interpeller sur les problèmes de surcharge de travail, de détresse et d’épuisement professionnel qu’ils vivent au quotidien.

    Croulant sous une pression devenue intenable, l’ensemble du personnel du CHU Sainte-Justine n’en peut plus et lance un cri d’alarme qui doit être entendu. Les compressions budgétaires et l’hyper centralisation administrative sont aujourd’hui de véritables fardeaux pour les salarié-es qui s’échinent à offrir le meilleur d’eux-mêmes aux enfants du Québec et à leur famille malgré le manque criant de moyens et de ressources qu’ils doivent tenter de pallier.

     

    « Une partie importante de la solution aux problèmes de surcharge de travail et d’épuisement professionnel auquel nous faisons face est dans les mains du Dr Barrette, souligne la présidente du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (CSN), Sophie Leclair. Ce sont les coupes budgétaires imposées par le gouvernement et les grandes orientations centralisatrices du ministère ignorant la mission unique du CHU Sainte-Justine qui sont les premières responsables de la situation. Nos professions doivent être valorisées adéquatement. Tous les postes sont importants dans l’environnement hospitalier où nous formons une immense chaîne. Il n’y a pas de solution magique. Notre établissement ne peut pas inventer des ressources qu’il n’a pas. Pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre, il faudra de plus s’assurer que les postes sont intéressants pour la relève et pour cela, le temps supplémentaire doit redevenir l’exception et non la norme ».

    « La mission du CHU Sainte-Justine est tout à fait particulière, unique, rappelle la présidente du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSQ-FP-CSN), Évelyne Crépeau. C’est un véritable joyau! Mais pour nous le personnel, avec tous les problèmes que nous vivons ces dernières années, nous n’avons pas l’impression que le gouvernement reconnaît notre engagement à sa véritable hauteur. »

    « Nous disons ASSEZ ! parce que nous n’en pouvons plus de voir ce gouvernement se pavaner dans des coupures de ruban, des cocktails d’inauguration, des shows de boucane alors que, sur le terrain, le personnel subit le temps supplémentaire obligatoire, la surcharge, la détresse le burn-out, poursuit le président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine, Simon Bouclin. Nous ne sommes pas une marchandise électorale. Nous sommes le cœur et l’âme de ce réseau. Il est grand temps que ce ministre se mette un peu en mode écoute afin de répondre aux véritables besoins de la population, soit des services de qualité accessibles.  Cela repose inévitablement sur nous, les salarié-es du réseau ».

    À propos
    Les trois syndicats CSN du CHU Sainte-Justine regroupent l’ensemble des quelque 4500 salarié-es du CHU Sainte-Justine. Dans l’ensemble du Québec, la CSN compte 300 000 adhérents, dont plus de 110 000 dans la santé et les services sociaux, ce qui en fait l’organisation syndicale la plus représentative du secteur. Elle est la seule organisation regroupant des travailleuses et des travailleurs de toutes les catégories professionnelles du réseau.

    ASSEZ ! Le personnel du CHU Sainte-Justine n’en peut plus!

    Les 1600 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes du CHU Sainte-Justine réclament des solutions immédiates pour leur permettre de renouer avec une certaine qualité de vie au travail et pour pouvoir accomplir pleinement leur mission au sein de cet établissement unique au Québec. Depuis quelques jours, elles posent des actions de visibilité et elles entendent augmenter la pression jusqu’à ce que la direction du CHU accepte d’étudier sérieusement les pistes de solution qu’elles mettent de l’avant. Depuis quelques heures, elles recueillent d’ailleurs des témoignages vidéo de salariées qui décrivent la situation et réclament des solutions. Ceux-ci peuvent être vus en ligne, notamment sur Facebook et se propagent très rapidement.

    Ces professionnel-les en soins dénoncent non seulement les coupes budgétaires imposées au réseau depuis quelques années, mais également de nouvelles pratiques de gestion des effectifs qui font en sorte qu’elles se sentent de moins en moins valorisées et écoutées. Elles sont de plus en plus appelées à travailler dans des départements qu’elles ne connaissent pas. Elles sont de plus en plus obligées de faire des heures supplémentaires. La surcharge de travail devient intenable. De plus, la situation est lourde sur le plan émotionnel puisqu’elles sont de plus en plus nombreuses à terminer leurs journées de travail avec le sentiment qu’elles n’ont pas pu tout faire de façon satisfaisante à cause de facteurs sur lesquels elles n’ont aucune prise. On note une hausse importante des arrêts de travail : en trois mois, plus de 10 % des membres du SPSIC-CSN ont eu recours à l’assurance salaire de courte durée.

    « Ça ne peut pas durer, explique la présidente du syndicat, Sophie Leclair. À cause de notre engagement et de nos convictions, nous réalisons des petits miracles chaque jour pour assurer le maintien de la qualité des soins, mais si la situation continue de se détériorer, ce ne sera simplement plus possible. Toutes celles qui travaillent ici depuis longtemps savent à quel point la situation s’est dégradée ces derniers mois. Nous sommes convaincues que les solutions existent dès maintenant et que celles que nous proposons sont réalisables à court terme. »

    Le syndicat propose notamment trois pistes de solution :

    • Redonner de la stabilité d’emploi aux professionnel-les en soins ;
    • Remplacer le personnel en absence dont les tâches retombent souvent sur le personnel en soins infirmiers, par exemple, le travail des préposé-es aux bénéficiaires et du personnel administratif ;
    • Embaucher davantage d’infirmières auxiliaires et valoriser leur rôle afin de limiter la surcharge de travail des infirmières.

    Un pas dans la bonne direction
    En ce qui a trait au rôle accru des infirmières auxiliaires, le syndicat a remporté une petite victoire cette semaine, car la direction du CHU Sainte-Justine a procédé à l’embauche de 15 nouvelles infirmières auxiliaires, ce qui permettra de s’attaquer à la surcharge de travail des infirmières. Le syndicat entend toutefois maintenir la pression afin qu’on aille plus loin dans la recherche de solutions.

    « C’est vrai que de tels problèmes ne sont pas uniques au CHU Sainte-Justine, poursuit Félix-Olivier Bonneville, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), lui-même infirmier au CHU Sainte-Justine. On voit bien que le personnel est à bout de souffle, partout au Québec. Au CHU Sainte-Justine, nous avons toujours été particulièrement fiers de notre capacité à offrir ce qu’il y a de mieux aux enfants du Québec. Nous allons continuer, au niveau national, à tout mettre en œuvre pour convaincre le gouvernement de l’urgence de réinvestir dans le réseau et de changer les orientations ministérielles, afin de valoriser tous les acteurs du réseau. Mais les établissements ont aussi la responsabilité de voir à ce que leurs décisions de gestion contribuent à rendre le travail attrayant en soins infirmiers et à assurer un environnement et des conditions de travail optimales au personnel afin qu’il puisse se consacrer entièrement au mieux-être de tous les enfants qui lui sont confiés. Actuellement, ce n’est pas du tout ce que nous voyons à Sainte-Justine. »

    À propos 
    Le Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (CSN) regroupe quelque 1600 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), comptant 110 000 membres dans les secteurs de la santé et des services sociaux et des services de garde. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est l’organisation syndicale la plus représentative dans le réseau de la santé et des services sociaux et elle est la seule organisation à regrouper des travailleuses et des travailleurs des quatre grandes catégories professionnelles du réseau.

    Hommage à une militante audacieuse et engagée

    La Confédération des syndicats nationaux (CSN) rend hommage à Madeleine Soucisse-Morgan, une pionnière de la syndicalisation des infirmières et une leader syndicale qui a été à la tête de deux grèves marquantes au Québec. Madame Soucisse-Morgan est décédée le 1er mai dernier, Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, à l’âge de 86 ans. Ses funérailles se déroulent à 11 heures aujourd’hui, au Complexe Angrignon, à Lasalle. 

    « Madeleine Soucisse-Morgan a fait preuve d’une audace remarquable et d’un courage exemplaire en tenant tête au gouvernement Lesage, aux côtés de ses camarades, lors de la grève illégale d’un mois, en octobre 1963, a tenu à souligner le président de la CSN, Jacques Létourneau. La CSN salue son engagement pour l’amélioration des conditions de travail, autant en qui concerne les conditions d’exercice de la profession d’infirmière que l’obtention de droits syndicaux. »

    Élue présidente de l’Alliance des infirmières de Sainte-Justine (CSN) le 13 février 1963, Madame Soucisse-Morgan est une figure de proue du syndicalisme dans le réseau de la santé et des services sociaux. Son syndicat est accrédité le 12 juin de la même année et c’est le 16 octobre que la grève illégale est déclenchée. Elle se termine près d’un mois plus tard alors que le secrétaire général de la CSN, Marcel Pepin, conclut la négociation avec des représentants du ministère du Travail. Cette grève aura un impact considérable sur l’organisation syndicale dans le réseau de la santé et des services sociaux, note-t-on dans La CSN au cœur de son temps, album-souvenir 1921-1996. L’Alliance des infirmières de Sainte-Justine est aujourd’hui le Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoires du CHU Sainte-Justine (FSSS–CSN).

    En 2003 la CSN a publié La colère des douces, un livre écrit par Madame Soucisse-Morgan qui relate cette grève majeure dans l’histoire des relations de travail au Québec.

    Madeleine Soucisse-Morgan présidait aussi l’Alliance des infirmières de Montréal (CSN), en 1966, lors de la grève des quelque 32 000 employé-es d’hôpitaux membres de syndicats affiliés à la CSN. Durant plus de trois semaines, les travailleuses et les travailleurs ont lutté, entre autres pour l’amélioration de leurs salaires, l’établissement de règles d’ancienneté dans l’octroi des postes et des dispositions pour la liberté d’action syndicale.

    « Cette militante a été un exemple pour toutes ces femmes et tous ces hommes qui se sont engagés dans l’action syndicale durant les années qui ont suivi. Au nom de la CSN, j’offre mes plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Madame Soucisse-Morgan », a poursuivi Jacques Létourneau.

     

    Les employés du CHU exhortent le ministre Barrette à investir dans le personnel

    Invités à visiter le nouveau bâtiment des unités spécialisées et le nouveau centre de recherche, les employé-es du CHU Sainte-Justine, membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS­–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont tenu à profiter de l’événement pour envoyer un message clair au ministre Barrette : Le béton ne s’occupe pas des enfants, nous oui ! Réinvestissez dans le personnel du CHU Sainte-Justine.

    Après plus de 35 millions de dollars de compressions en cinq ans et près d’un milliard de dollars de dépenses pour agrandir et moderniser les bâtisses du CHU Sainte-Justine, toujours aucune mesure n’a été prise pour appuyer le personnel. « Derrière cette belle construction neuve et ces jolis oursons en pierre se cachent des compressions d’une violence inouïe. Le nombre de cas d’épuisement dans nos rangs ne cesse d’augmenter. Alors qu’on continue à vouloir offrir des soins de qualité, on se fait dire qu’on doit se contenter de fournir des soins sécuritaires. C’est extrêmement démoralisant », affirme Louise Laplante, présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardio-respiratoires – SPSIC (FSSS–CSN).

    Même son de cloche du côté des professionnel-les et des techniciens et techniciennes. « Il sera de plus en plus difficile pour le gouvernement Couillard de cacher les impacts négatifs sur les services de cette réorganisation sauvage du réseau. Prenons par exemple le projet de centralisation des laboratoires d’analyses Optilab : c’est une évidence même que ce projet aura des conséquences graves. À Sainte-Justine, nous intervenons auprès de nourrissons et d’enfants; les prélèvements doivent être traités selon les spécifités de cette clientèle et non pas se retrouver noyés dans une mer d’échantillons », lance Dominique Pallanca, présidente du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec – STEPSSSQ (FP–CSN).

    À la suite des annonces de centaines de millions de réinvestissement en santé par le ministre des Finances, Carlos Leitao, les employé-es du CHU ont aussi tenu à dire haut et fort qu’ils ne sont pas dupes. « Qu’on ne vienne surtout pas nous parler d’argent neuf ! Ces investissements, ce n’est rien d’autre que le résultat des coupes insensées des dernières années. De l’argent qui a été amassé en bonne partie sur le dos des travailleuses et des travailleurs du réseau qui, depuis trop longtemps, essaient de minimiser les impacts sur la population, trop souvent au détriment de leur propre santé », ajoute Gilles Charrois, président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine – SNE (FSSS–CSN).

    À propos
    Le Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine, affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux CSN, représente près de 2000 membres.

    Le Syndicat des techniciens-nes et des professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec, affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, représente plus de 1000 membres à Sainte-Justine et au Centre de réadaptation Marie Enfant.

    Le Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardio-respiratoires du CHU Sainte-Justine, affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux CSN, représente plus de 1600 membres.

    Les employés du CHU expriment leurs inquiétudes

    L’activité de la rentrée du personnel du CHU Sainte-Justine qui se tient aujourd’hui et demain prendra cette année des allures de manifestation. Alors que le projet de modernisation Grandir en santé, dont la construction a débuté en 2012, s’achève, les membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS­–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) s’inquiètent du manque criant de ressources et des surcharges importantes qu’amènera la réorganisation.

    Un milliard dans le béton et rien pour le personnel qui assure les services
    En 2010, lorsque le gouvernement libéral de l’époque avait présenté le projet d’agrandissement et de modernisation du CHU Sainte-Justine, Jean Charest s’était montré rassurant en affirmant qu’un budget de fonctionnement suffisant serait alloué. Près de six ans plus tard, à quelques mois de l’ouverture officielle des nouvelles installations qui augmenteront la superficie du CHU de 65 %, aucune annonce en ce sens n’a été faite. À l’étude des documents budgétaires déposés en juin dernier, on remarque même une baisse du budget de fonctionnement de 416 656 044 $ en 2015-2016 à 392 836 658 $ pour 2016-2017.

    Plusieurs départements du CHU, très affectés par les compressions, sont déjà en manque de personnel. Au centre de prélèvements, les agentes et les agents administratifs ne suffisent pas à la tâche. La priorité étant accordée aux patients sur place, les personnes qui tentent de joindre le centre par téléphone n’y parviennent souvent pas. « Lorsque des patients attendent 1 h 45 au téléphone sans réussir à avoir la ligne, comment le ministre Barrette peut-il encore dire que les compressions n’affectent pas la qualité des services ? », déclare Gilles Charrois, président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine – SNE (FSSS–CSN) .

    Avec les mises à pied d’une dizaine de psychologues et de travailleurs sociaux du CHU en décembre, la situation est aussi invivable pour les professionnel-les et les techniciens et techniciennes. « C’était déjà difficile de répondre à la demande avant les mises à pied de l’hiver dernier. Les démarches que nous entreprenons avec les jeunes patients et patientes et leur famille nécessitent du temps, ce que nous n’avons plus », affirme Dominique Pallanca, présidente du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec – STEPSSSQ (FP–CSN).

    Des problèmes de manque de personnel affectent aussi les professionnel-les en soins infirmiers et cardio-respiratoires de Sainte-Justine. Le refus de faire rentrer des employé-es en temps supplémentaire pour effectuer des remplacements, entre autres en néonatalogie, entraîne inévitablement une dégradation de la qualité des soins et un nombre croissant d’incidents.

    Un taux d’absence maladie en nette augmentation

    Les dernières données disponibles sur les employé-es en absence maladie au CHU sont pour le moins préoccupantes. Le ratio d’heures en assurance salaire est passé de 5,67 % en 2011-2012 à 7,23 % en 2014-2015. Pour la présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardio-respiratoires – SPSIC (FSSS–CSN), Louise Laplante, les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Notre catégorie oscille habituellement autour de 140 personnes en assurance salaire. Nous en avons présentement 200. C’est beaucoup trop ! Si ces données ne suffisent pas à alerter le ministre, il y a lieu de se poser de sérieuses questions sur sa capacité à diriger le réseau ».

    Face à la multiplication des problèmes liés au manque de ressources, les employé-es du CHU Sainte-Justine sont épuisés. Ils somment aujourd’hui le ministre Barrette d’investir dans l’humain en octroyant les fonds nécessaires à l’embauche de personnel au centre hospitalier Sainte-Justine avant l’entrée officielle dans les nouveaux bâtiments en décembre.

    Une lutte qui a porté ses fruits

    Que peut-on faire quand un employeur menace d’abolir des postes au sein d’une institution aussi importante que le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine ? On se mobilise et on fait beaucoup de bruit pour sauver les emplois. C’est ce qu’ont fait les employé-es du CHU Sainte-Justine syndiqués à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le 12 juin dernier.

    Au printemps 2015, la direction de Sainte- Justine annonçait son intention de supprimer 115 postes d’infirmières et d’infirmiers auxiliaires. Ils sont pourtant indispensables au bon fonctionnement de l’établissement de santé selon les dires de tous ceux qui travaillent auprès des jeunes patients. La direction disait vouloir remplacer les 115 auxiliaires par 54 infirmières bachelières candidates à la profession, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas encore réussi l’examen final, et 12 infirmières françaises formées en néonatalogie.

    « On se demandait de quel chapeau la direction allait sortir ces 66 infirmières et infirmiers. D’ailleurs, 66 infirmières, baccalauréat en main ou non, sont incapables de faire la tâche de 115 auxiliaires, c’est humainement impossible. Pour nous, c’était clairement les enfants qui allaient écoper. En plus, la direction faisait circuler un sondage auprès des parents afin de savoir s’ils étaient disposés à pratiquer des gestes médicaux auprès de leurs enfants. En termes plus clairs, la direction demandait aux parents de faire certaines tâches habituellement réservées au personnel soignant. Devant cette situation inacceptable, nous avons décidé d’agir vite et fort », explique Louise Laplante, présidente du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (FSSS-CSN).

    Un succès marquant

    Le syndicat a donc organisé un BBQ convivial devant le centre hospitalier. Cette action avait pour but de dénoncer la réorganisation du travail causée par les abolitions de postes, mais aussi les compressions budgétaires imposées à Sainte-Justine.

    Des 36 millions de dollars de compressions sur cinq ans imposés par Québec au CHU Sainte-Justine, il reste encore 15 millions de dollars à récupérer pour la période 2015-2016. Le service de néonatalogie fera certainement les frais de ces compressions.

    La réorganisation du travail implique aussi plusieurs mouvements de personnel tandis que le ratio infirmière-patients augmente considérablement. Ce remue-ménage se fait nécessairement au détriment des patients, puisque le seul but de l’exercice est l’atteinte de l’objectif budgétaire. « Malheureusement, les coupes et les compressions exigées par le présent gouvernement feront en sorte que plutôt que de prodiguer des soins de qualité comme nous l’avons toujours fait, nous nous contenterons d’offrir des soins sécuritaires, le ratio infirmière-patients ayant déjà atteint sa limite », ajoute Mme Laplante.

    « C’est typique de ce gouvernement : on sort un énorme scalpel pour faire des coupes inconsidérées sans consulter les employé-es qui sont sur la première ligne. On ampute d’abord et on se questionne ensuite sur les conséquences. C’est à se demander si le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, sait vraiment ce qu’il fait », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

    Mais, dénouement heureux au terme de l’activité de solidarité, la direction de l’hôpital a partiellement reculé. Notre action aura permis que les infirmières et les infirmiers auxiliaires dont les postes avaient été abolis soient réaffectés dans d’autres hôpitaux. La direction a également décidé de garder les 35 infirmières et infirmiers sans sécurité d’emploi qu’elle avait envisagé de remercier.

    La preuve qu’avec la solidarité, on peut déplacer des montagnes.

    Les syndiqués se mobilisent contre les compressions budgétaires

    Des employé-es du CHU Sainte-Justine, syndiqués avec la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), ont tenu une activité de mobilisation devant l’établissement de santé le vendredi 12 juin afin de dénoncer une fois de plus les compressions budgétaires et la réorganisation du travail.

    Sur les compressions de 36 millions de dollars sur cinq ans réclamés par Québec au CHU Sainte-Justine, il reste encore 15 millions de dollars à récupérer pour la période 2015-2016. Le service de néonatalogie fera certainement les frais de ces compressions. « Il semble que notre modèle ne soit pas performant aux yeux du ministre de la Santé Gaétan Barrette. Toutefois, notre CHU a été comparé aux modèles des CHU de Québec et de Sherbrooke. Cette comparaison est pour le moins boiteuse, puisque les soins dispensés dans ces centres ne sont pas les mêmes et que la pénurie d’infirmières persiste sur l’île de Montréal. Il ne faut pas oublier que des cas complexes de bébés prématurés sont admis au CHU Sainte-Justine en provenance de Québec et de Sherbrooke », clame Louise Laplante, présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (FSSS-CSN).

    La réorganisation du travail implique par ailleurs plusieurs mouvements de personnel. Des infirmières auxiliaires seront affectées à d’autres services et remplacées par des infirmières. Le ratio patient/infirmière augmentera considérablement. Ce remue-ménage ne se fait pas au bénéfice des patients, loin de là, son seul but étant l’atteinte de l’objectif budgétaire. « Malheureusement, les coupures et les compressions imposées par le présent gouvernement feront en sorte que plutôt que d’offrir des soins de qualité comme nous le faisions dans le passé, nous nous contenterons de soins sécuritaires, car le ratio infirmière/patient a déjà atteint sa limite », ajoute Mme Laplante.

    « C’est typique de ce gouvernement, on sort l’énorme scalpel pour faire des compressions inconsidérées sans consulter les employé-es qui sont sur la première ligne. On coupe d’abord et on se questionne ensuite sur les conséquences, c’est à se demander si le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux sait ce qu’il fait », clame Jean Lacharité 2e vice-président de la CSN.

    La situation est criante, le CHU Sainte-Justine qui fait la fierté du Québec par ses soins de qualité et par son expertise unique périclite et est la victime d’une politique sauvage de compressions inconsidérées.

    Des centaines de manifestants dénoncent le gouvernement Couillard devant le CHU Sainte-Justine

    Des centaines de manifestants ont dénoncé avec vigueur les mesures d’austérité du gouvernement Couillard, qui affectent considérablement le fonctionnement du CHU Sainte-Justine.

    La manifestation, organisée par l’intersyndicale du CHU Sainte-Justine, regroupait des étudiants en grève de l’Université de Montréal, les différents syndicats de Sainte-Justine et d’autres syndicats, qui sont venus appuyer les revendications de ceux qui ont à cœur la santé des enfants.

    « Il est très important qu’on soit tous solidaires face au gouvernement libéral qui élimine et diminue considérablement les services à la population en s’attaquant sans cesse notre système de santé et d’éducation. Le gouvernement Couillard s’en prend aux familles de la classe moyenne, aux femmes et aux plus démunis de notre société avec sa politique néolibérale. Pourquoi? Pour faire profiter les ami-es du parti, autrement dit, le privé. Pourtant, la preuve a été faite que le privé coûte beaucoup plus cher que le public », estime Gilles Charrois, président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine (SNE)

    Les mesures d’austérité du gouvernement se traduisent par des compressions de 8 à 10 millions de dollars pour le CHU Sainte-Justine. C’est sans compter que Sainte-Justine augmente sa superficie de 63 % avec le projet Grandir en santé, mais aucun budget n’est prévu pour occuper cet espace la première année. Le combat en est un de qualité des soins.

    « Nous sommes très inquiets. Comment vont se traduire ces compressions? Si on coupe dans les effectifs, cela aura nécessairement un effet sur les services à la population. Tout le monde sait qu’en coupant des postes on ne peut pas maintenir le même niveau de services. Il y a des limites à faire plus avec moins. La surcharge de travail est une problématique réelle. Les compressions auront des répercussions sur l’autonomie professionnelle et les conditions d’exercice de notre travail », lance de son côté Dominique Pallanca, secrétaire générale du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSSSQ/FP-CSN) et présidente de la section locale du syndicat, qui compte un millier de membres.

    Bénévolat forcé

    La formation au CHU Sainte-Justine est un autre bon exemple de problème causé par les mesures d’austérité du gouvernement. La formation continue des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine est un des éléments qui font de cet établissement de santé un modèle d’excellence dans le monde entier. On ne peut pas demander aux employé-es de suivre des formations lors de leurs journées de congé.

    « Certaines de nos travailleuses suivent des formations pendant leurs journées de congé afin de se mettre à jour puisque dans certains secteurs il est impossible de s’absenter pour de la formation durant les heures de travail. Elles le font tout de même pour maintenir leur expertise afin de prodiguer de meilleurs soins à nos jeunes patients. Le gouvernement dépose ainsi une pression énorme sur les épaules des professionnelles et à nos yeux, ça commence étrangement à ressembler à du bénévolat forcé », conclut Louise Laplante, présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC CSN).

    Prime de dangerosité enfin obtenue

    Dénouement heureux dans la bataille de sept infirmières du CHU Sainte-Justine qui accompagnent les intervenants sociaux de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) lors de signalements d’enfants négligés ou abusés. Elles recevront finalement leur prime de dangerosité, déjà octroyée aux intervenants de la DPJ lors de ce type d’intervention.

    À la suite d’une visite plutôt houleuse auprès d’une famille où un signalement avait été effectué, les Centres jeunesse du Québec ont négocié une prime de dangerosité et une semaine de congé flottante pour leurs intervenantes et intervenants. Des démarches semblables ont alors été entreprises par le Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardio-respiratoires du CHU Sainte-Justine (FSSS-CSN) afin d’obtenir les mêmes droits.

    Après des années de lutte, grâce à l’acharnement de tous, les sept infirmières recevront finalement la prime. Bien plus qu’une simple question d’argent, cette prime se veut la reconnaissance, une fois pour toutes, du travail difficile, mais nécessaire, effectué par ces femmes.