Le début d’une neuvième ronde

Aujourd’hui, la Fédération du commerce (FC-CSN) lance la 9e ronde de négociations coordonnées dans l’hôtellerie. L’envoi des avis de négociation aux employeurs débutera donc ce jour même. Sous peu, tous les syndicats qui ont volontairement décidé de prendre part à celle-ci déploieront à nouveau toute leur énergie afin d’atteindre les objectifs de négociation qu’ils se sont fixés. Quatre demandes font partie de la plateforme commune de revendications.

« La Fédération du commerce a invité 31 syndicats de l’hôtellerie à prendre part à cette négociation coordonnée et 27 d’entre eux ont décidé en assemblée générale d’y participer, de préciser Michel Valiquette, trésorier de la FC-CSN et responsable politique du secteur du tourisme de la fédération. Depuis 1986 à Québec, et 1987 à Montréal, nous nous sommes regroupés afin de coordonner nos négociations. Nous avons décidé de partager des plateformes de revendications communes que nous avons toutes et tous défendues à nos tables de négociation respectives ».

Une stratégie gagnante
« Pour les syndicats qui y prennent part, chaque ronde de négociations a permis l’obtention de gains appréciables. À titre d’exemple, des travailleuses et des travailleurs de l’hôtellerie touchaient dix sous de plus que le salaire minimum au début des années 1980; aujourd’hui, des préposé-es aux chambres de l’hôtel Reine Élizabeth touchent un taux horaire de 22,64 $ alors que les serveuses et les serveurs reçoivent 16,97 $ avant leurs pourboires », de souligner monsieur Valiquette.

Une conjoncture favorable
« Le taux d’occupation de 73 % atteint l’an dernier à Montréal était déjà plus élevé de 1,8 % que celui de 2014. Cette année exceptionnelle selon Tourisme Montréal a été confirmée par les données de Statistique Canada qui révélait que de juin à septembre 2015, les hôteliers ont vu leurs revenus augmenter de près de 9 %. D’ici 2020, Tourisme Québec précise que l’industrie touristique de la province prévoit une augmentation d’environ 5 % par année. Si nous ajoutons la faiblesse actuelle du dollar canadien et les nombreux événements qui auront lieu cet été, incluant au mois d’août le tout premier Forum social mondial dans un pays nordique, nous traversons véritablement une conjoncture des plus favorables pour notre industrie », de lancer le porte-parole de la négociation.

Nos quatre demandes
1) Obtenir davantage de reconnaissance pour nos années de service
Afin de faire reconnaître les années de service des travailleuses et des travailleurs de l’hôtellerie, nous voulons améliorer l’indemnité de vacances versée annuellement par l’ajout de 0,5 % du salaire gagné par semaine de vacances.

2) Obtenir une meilleure protection des emplois et de meilleures compensations
Le secteur revendique une clause contre les abolitions fictives ou les fusions de classification. Il revendique également l’introduction ou l’amélioration d’une indemnité de départ qui serait versée en compensation lorsqu’un employeur met fin à des emplois dans les situations suivantes : changements technologiques, abolition réelle de classification, fermeture de département ou de l’hôtel, la suspension ou l’arrêt d’une activité régulière dans les opérations, ou encore changement de vocation de l’établissement. Dans tous ces cas, une compensation de 2000 $ par année de service, sans plafond, serait versée à tous les salarié-es touchés directement ou indirectement par ces décisions et qui perdent leur emploi.

3) Consentir une convention collective de quatre ans, mais pas sans contrepartie
Les deux dernières rondes de négociations coordonnées ayant toutes deux abouti à des contrats de quatre ans, nous comprenons le désir des employeurs de renouveler nos conventions collectives pour une période équivalente. Cependant, nous n’accepterons cette durée qu’en contrepartie d’une augmentation plus importante de nos salaires lors de cette quatrième année.

4) Profiter de la croissance prévue dans notre secteur d’activité
Puisque les travailleuses et les travailleurs sont à la source de la croissance des recettes du secteur hôtelier, il est tout à fait légitime qu’ils reçoivent leur juste part du gâteau. Ils revendiquent donc les augmentations salariales suivantes : 4 % en 2016, 4 % en 2017, 4 % en 2018 et 5 % en 2019.

À propos

Le secteur de l’hôtellerie de la FC-CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce-CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

 

Les employés en arrivent à une entente de principe à l’arraché

Réunis en assemblée générale spéciale vendredi dernier, le 8 avril, c’est à 100 % que les membres présents du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Newrest-Servair Montréal-CSN (STTNSM-CSN) ont entériné l’entente de principe qui leur a été présentée. Ce règlement est le fruit d’une longue et fastidieuse négociation entamée depuis plus d’un an. Une négociation soutenue activement par les membres qui ont dû déclencher une grève générale de 8 heures, le 18 mars, afin de dénouer l’impasse dans les négociations. Un second mandat de grève a même été envisagé.

D’une durée de trois ans, l’entente de principe comprend notamment des augmentations salariales de 2,8 % par année. On note aussi plusieurs autres améliorations au niveau des conditions de travail. « Avec cette nouvelle convention, nous franchissons un grand pas pour l’amélioration de nos conditions de travail. On s’est tenu debout devant une multinationale qui a tenté de nous forcer la main pour accepter des offres qui auraient eu pour effet de nous appauvrir et de précariser nos conditions », note Jean-Darnell Ulysse, président du STTNSM-CSN.

Située à Dorval, Newrest Servair Montréal est une entreprise qui prépare des repas pour plusieurs compagnies aériennes. Elle compte une centaine d’employé-es. Newrest-Servair Montréal fait affaire avec 13 compagnies aériennes, dont quatre font partie des 20 plus importantes au monde.

À propos du syndicat

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Newrest-Servair Montréal-CSN est affilié à la Fédération du commerce (FC-CSN), qui regroupe plus de 27 000 membres. Il est également affilié au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) qui compte près de 100 membres.

 

Deux nouveaux syndicats dans la région

Au cours du dernier mois, deux syndicats regroupant quelque 90 travailleuses et travailleurs ont joint le Conseil central du Cœur du Québec (CSN). La CSN souhaite la bienvenue à ces nouveaux syndiqué-es !

Villa du Parc

La cinquantaine d’employé-es du centre d’hébergement Villa du Parc, à Warwick, a adhéré au Syndicat régional des travailleuses et travailleurs en résidence pour personnes âgées du centre du Québec (CSN). Dans une décision rendue le 5 avril dernier, le Tribunal administratif du travail a accordé son accréditation syndicale à ces salarié-es qui avaient déposé une requête en ce sens la semaine précédente.

Une fois que l’assemblée générale aura adopté son projet de convention collective, c’est la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui les appuiera lors de leurs négociations.

Clean International

Pour leur part, les 40 employé-es de Clean International, un sous-traitant d’Olymel à Drummondville depuis plusieurs années, ont obtenu leur certificat d’accréditation syndicale le 29 mars.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Clean International (CSN) est affilié à la Fédération du Commerce (FC-CSN) qui l’appuiera dans la négociation collective qui commencera dès que l’assemblée générale aura déterminé ses revendications.

Pourquoi la CSN ?

Leur désir d’améliorer leurs conditions de travail et le savoir-faire de la CSN dans la négociation ont compté au nombre des motifs qui ont incité ces travailleuses et ces travailleurs à joindre la centrale syndicale. De plus, les pratiques des syndicats CSN, qui reposent sur l’autonomie, la participation et la démocratie, ont aussi compté dans leur choix.

Les nombreux services donnés par la CSN, dont le service juridique, la formation, l’appui à la mobilisation et la défense des personnes victimes d’accident du travail ou de maladies professionnelles ont aussi incité ces salarié-es à choisir la CSN.

Enfin, la présence de la CSN dans la région, représentée par le Conseil central du Cœur du Québec (CSN), qui regroupe 120 syndicats comptant 16 500 travailleuses et travailleurs dans tous les secteurs d’activité, a été un facteur déterminant.

 

Entente de principe entre le syndicat et l’employeur

Réunis mardi soir en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel-Motel La Caravelle (STTHMLC) ont adopté à 93 % une entente de principe recommandée par leur comité syndical de négociation. Adoptée à scrutin secret, cette entente est intervenue au terme d’un blitz de négociation, les 23 et 24 mars dernier, en présence d’un conciliateur. Celle-ci met fin à une grève qui avait débuté le 27 octobre 2015 et permet la conclusion d’une première convention collective de travail pour les salarié-es.

« Nous pouvons rentrer au travail la tête haute, fiers de notre détermination et avec l’assurance d’avoir gagné d’abord et avant tout le respect », a déclaré Lynda Fontaine, représentante au comité de négociation du STTHMLC.

« D’une durée de trois ans, le contrat de travail prévoit un rattrapage salarial significatif pour l’ensemble des syndiqué-es à la signature, et des augmentations de 2 % pour chacune des deux années suivantes, de préciser Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du Commerce-CSN. Des gains ont aussi été réalisés sur les vacances, les horaires de travail, la sous-traitance, les congés sociaux et de maladie, ainsi que la limitation du travail des cadres. Une chose demeure claire : les travailleuses et les travailleurs ont atteint leurs objectifs ».

En fonction du protocole de retour au travail convenu avec l’employeur, celui-ci se fera graduellement à compter du dimanche 3 avril 2016.

« Après un tel conflit, nous sommes vraiment heureux d’en arriver à une telle entente de principe. Les travailleuses et les travailleurs ont souligné l’appui indéfectible de la CSN tout au long du conflit de travail. Ils tenaient tout particulièrement à remercier pour leur solidarité, l’ensemble des syndicats affiliés à la CSN partout au Québec, ainsi que de la population de Baie-Comeau, qui à aucun moment ne leur ont fait défaut », de souligner Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord.

Le STTHMLC représente 20 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN en soutien aux travailleuses et travailleurs

Aujourd’hui, le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CSN), est présent au IGA de Sainte-Anne-des-Monts pour soutenir les travailleuses et travailleurs du magasin IGA qui vont bientôt devoir se trouver un autre emploi. Pour plusieurs d’entre eux, il s’agit d’un chapitre complet de leur vie qui se termine, une page qu’ils doivent tourner pour commencer une nouvelle aventure.

Nous sommes ici pour souligner le travail extraordinaire effectué par nos camarades. Les travailleuses et travailleurs du IGA se décrivaient comme une belle grande famille et ils étaient heureux d’y travailler. L’annonce de la fermeture a miné leur moral et a été un très dur coup pour la communauté. Dans ce contexte, le CCGIM a décidé d’être présent lors de cette dernière journée de travail. Nous trouvons qu’il est important de leur donner notre soutien. Nous voulons nous assurer que leur travail soit reconnu pour sa juste valeur.

 

Les employés de Newrest-Servair déclenchent une grève de 8 heures

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Newrest-Servair Montréal (STTNSM), affilié à la Fédération du commerce (FC-CSN) a déclenché ce matin une grève générale de 8 heures afin de dénoncer l’impasse dans les négociations pour le renouvellement de la convention collective.
Située à Dorval, Newrest-Servair Montréal est une entreprise qui prépare des repas pour plusieurs compagnies aériennes. Le point d’achoppement est au niveau salarial. « Le fossé qui nous sépare n’est pas très grand, on parle ici de 2 % d’augmentation salariale que nous refuse la partie patronale. Pourtant, cette augmentation est justifiée par l’écart qui existe entre Newrest-Servair et ses concurrents à Montréal. Même avec l’augmentation demandée, nous peinons à rattraper les salaires des compétiteurs. Si on se compare à la compétition, nous partons de loin », précise Jean-Darnell Ulysse, président du STTNSM-CSN.

Roulement de la main-d’œuvre

La centaine d’employé-es de Newrest-Servair gagne le salaire minimum au premier échelon salarial. Le syndicat voudrait obtenir de meilleures conditions aux échelons plus élevés afin, entre autres, de favoriser la rétention des travailleurs et travailleuses et conserver leur expertise.

« Il est difficile de comprendre qu’une entreprise comme Newrest-Servair, qui paye le salaire minimum à ses employé-es, refuse de bouger pour 2 %. Pourtant, cette petite augmentation permettrait de réduire le roulement de personnel. La formation d’un nouvel employé engendre des coûts, ce qu’on propose à Newrest-Servair, c’est de réduire ces dépenses en offrant un salaire un peu plus alléchant aux travailleurs et travailleuses afin de les garder. Il semble que la direction soit incapable de comprendre le gros bon sens », lance Serge Fournier, président de la FC.

Newrest-Servair Montréal fait affaire avec 13 compagnies aériennes, dont quatre font partie des 20 plus importantes au monde.

Certaines de ces compagnies aériennes qui ont des départs de Montréal aujourd’hui pourraient de ne pas être en mesure de servir de repas à leurs passagers en raison du débrayage. Nous sommes conscients des inconvénients, mais nous croyons que c’est un prix très peu élevé à payer pour assurer un service de qualité à l’avenir.

Les travailleuses et les travailleurs de Clean International adhèrent à la CSN

Un nouveau groupe d’employé-es de la région vient de se donner un syndicat affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). En effet, les 40 salarié-es de Clean International inc. ont décidé de faire partie d’un syndicat CSN. Le 3 mars 2016, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Clean International – CSN a déposé une requête en accréditation syndicale auprès de la Commission des relations du travail du Québec (CRT) aujourd’hui le TAT.
Il s’agit d’un premier syndicat pour ce groupe de travailleuses et de travailleurs.

En plus de la CSN, le syndicat sera aussi affilié à la Fédération du commerce (CSN) et au Conseil central du Coeur du Québec (CSN).
La Fédération a le mandat de négocier les prochaines conditions de travail de ce nouveau groupe de syndiqué-es. Le Conseil central verra à développer la solidarité entre les travailleuses et les travailleurs de l’entreprise eux-mêmes, ainsi qu’avec les membres des autres syndicats CSN du territoire.

Déclaration
« Au nom du comité exécutif du Conseil central du Coeur du Québec (CSN), je tiens à assurer les employé-es de Clean International du soutien indéfectible de la part de notre conseil central, et de ses membres, dans la recherche de l’amélioration de leurs conditions de travail et pour se faire entièrement respecter. Je souhaite également que s’enclenchent rapidement les prochaines négociations pour que ces travailleuses et ces travailleurs atteignent leurs objectifs légitimes de négociation », a déclaré le président du conseil central, Paul Lavergne. Le conseil central regroupe 125 syndicats représentant 17 000 travailleuses et travailleurs.

Pourquoi un syndicat CSN ?
Parmi les motifs qui ont incité ce groupe de salarié-es à choisir la CSN, il y a eu, par exemple, le non-respect de l’ancienneté, les salaires, les vacances, etc.
Le savoir-faire de la CSN dans la négociation des conditions de travail dans le secteur des de la transformation des viandes a aussi compté parmi les raisons qui ont stimulé ces travailleurs à se tourner vers la centrale syndicale. En effet, la CSN représente déjà dans l’établissement visé 500 employé-es du secteur des viandes rouges. Les gains principaux obtenus par la CSN dans ce secteur portent sur des salaires selon la moyenne au Québec le respect de l’ancienneté, prise en charge de la santé sécurité des travailleurs et bien d’autres gains majeurs.

L’entreprise
L’entreprise est spécialisée dans la sanitation dans les usines de transformation de viande. Elle fait appel à des : préposés à la sanitation des équipements.
Cette compagnie, propriété de Service d’entretien Clean International inc, a pignon sur rue dans la région de Québec depuis 22 ans. Il s’agit d’une compagnie québécoise qui donne des services en sous-traitance aux entreprises au Québec et compte 750 travailleurs éparpillés un peu partout au Québec.

ST Olympia (FC-CSN)

Quand les activités de l’usine battaient leur plein, les 880 salarié-es pouvaient faire fonctionner, sur trois quarts de travail, la salle de découpe à raison de 750 porcs à l’heure. Puis, sans demander de concessions aux travailleurs, Olymel a décidé de fermer ses portes le 20 avril 2007.

STT de la Librairie Martin (FC-CSN)

En négociation depuis le printemps dernier, les syndiqués de la Librairie René Martin étaient à pied d’œuvre pour négocier le renouvellement de leur contrat de travail. Ce dernier a pris fin le 31 juillet. Le processus de négociation s’étant amorcé avec l’annonce par l’employeur qu’il était aux prises avec de sérieuses difficultés financières. Conscient du contexte économique difficile pour les librairies indépendantes, le syndicat a dès lors offert plusieurs concessions, les mêmes qui par ailleurs ont permis aux employés syndiqués de s’entendre avec l’employeur voisin sur St-Viateur, BuroPlus Martin. L’employeur a refusé en alléguant que c’était nettement insuffisant. La partie syndicale a donc demandé à l’employeur de bien vouloir soumettre ses états financiers à une firme externe d’experts comptables aux fins d’analyse. L’employeur a refusé et les négociations se sont retrouvées dans l’impasse. Il aura donc fallu que la partie syndicale demande, au début de l’été, l’intervention du ministre du Travail pour qu’il y ait nomination d’une personne conciliatrice.

Depuis le début des négociations, l’employeur exige aux employés syndiqués de ramener l’ensemble de leurs conditions de travail au niveau de celles prévues aux normes du travail et de leur retirer leur assurance collective. L’employeur prétend qu’il s’agit de la seule alternative possible afin d’assurer la viabilité financière de l’entreprise.

À une demi-heure de la fin de leur quart de travail et à quelques heures du réveillon de Noël, les employés syndiqués de la Librairie Martin ont été invités à quitter les lieux de travail. L’employeur venait d’annoncer qu’il décrétait un lock-out.

Onde de choc et mobilisation de toute une région

C’est avec colère et surprise que nous avons appris la fermeture du magasin IGA de Sainte-Anne-des-Monts, prévue pour le 24 mars prochain. L’information transmise aux 75 employé-es a provoqué une onde de choc dans toute la communauté, d’autant plus qu’aucune approche n’a été faite, au préalable, auprès du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du magasin IGA de Sainte-Anne-des-Monts (FC-CSN), pour rechercher une alternative. Jamais, dans le passé, une éventuelle fermeture n’avait été évoquée par l’employeur.

« La perte de 75 emplois qui permettent à plusieurs familles, jeunes et moins jeunes, de vivre dans notre région, engendre une grande incertitude quant à leur avenir, voire une certaine détresse », confirme Jason Nelson-Dubé, président du syndicat qui représente 60 salarié-es. L’absence d’indemnités de départ ajoute à l’insécurité, dans une région où les emplois disponibles sont rares. La présence d’un intervenant du programme d’aide aux employés (PAE) est un minimum, mais insuffisante pour épauler les travailleuses et les travailleurs qui traversent une période sombre.

« Notre région a le sentiment d’être abandonnée par le géant de l’alimentation Sobeys, propriétaire de la bannière IGA. Comment expliquer que Sobeys n’ait jamais tenté de vendre le fonds de commerce ou de trouver des investisseurs potentiels ? s’indigne Jacques Mimeault président du CCGIM-CSN. Également, qu’attend Sébastien Proulx, le nouveau ministre responsable de la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, pour intervenir dans ce dossier ? » La fermeture du IGA laissera Sainte-Anne-des-Monts avec une seule épicerie, ne permettant aucune concurrence, au détriment de la communauté.

La CSN et ses organisations affiliées sont déjà à pied d’œuvre pour développer un projet de relance en collaboration avec les intervenants de la région tels que le CLD et la MRC. « Dans le contexte actuel, il est extrêmement difficile de voir des possibilités de relocalisation des salariés-es, ce qui rend la décision de Sobeys encore plus intolérable », déplore Serge Fournier, président de la FC-CSN. « Mais nous ne baisserons pas les bras. La Fédération du commerce va accompagner ses membres dans cette épreuve et participer à l’élaboration de tout projet de relance, que ce soit la possibilité de créer une coopérative ou de rechercher des investisseurs. »

À propos

Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM-CSN) représente 4000 membres regroupés dans 80 syndicats dans la région.

La Fédération du commerce (FC-CSN) compte plus de 30 000 membres regroupés dans 350 syndicats locaux présents dans les secteurs de la vente de gros et de détail, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

L’inquiétude de voir un fleuron québécois avalé par un géant américain

La Fédération du commerce (FC-CSN) s’inquiète de voir le fleuron québécois RONA passer aux mains de l’entreprise Lowe’s. Bien que le géant américain promette de maintenir ouvertes les bannières opérées par Rona, de même que le siège social de Boucherville, lorsqu’il est question d’une transaction d’une telle ampleur, il faut nous assurer que l’acquéreur respecte sa parole.

« À terme, est-ce que Lowe’s va bel et bien garder la vaste majorité des employé-es actuels à son service comme elle le prétend ? questionne Serge Fournier, président de la FC-CSN. Notre rôle, c’est d’être vigilants, d’autant que la compagnie n’exclut pas totalement des mises à pied. » Aussi, nous comptons travailler avec l’acquéreur américain pour qu’il respecte les conditions de travail de nos membres et continue à entretenir le bon climat de travail que nous connaissons avec Rona.

La FC-CSN représente quelque 500 travailleuses et travailleurs de Rona et ses bannières, dans la région de Montréal et Québec. Actuellement, nous sommes à pied d’œuvre pour accompagner le mieux possible les membres qui pourraient être affectés par cette transaction.

À propos de la Fédération du commerce

La Fédération du commerce (FC-CSN) compte plus de 30 000 membres regroupés dans 350 syndicats locaux présents dans les secteurs de la vente de gros et de détail, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Entente de principe acceptée à 80 %

Le 17 janvier dernier, à Drummondville, les membres du Syndicat des inséminateurs et services à la ferme du CIAQ-CSN (SISFC) ont accepté à 80 % l’entente de principe intervenue le 14 décembre 2015 avec le Centre d’insémination artificielle du Québec (CIAQ) dans le cadre d’un vote tenu à scrutin secret en assemblée générale. « Dans l’ensemble des clauses normatives, nous avons atteint un nombre important d’objectifs que nous nous étions fixés, notamment en ce qui a trait à la création d’équipes de zone, de la définition des catégories de salarié-es et de la protection de l’emploi », de souligner Gilbert Vallières, président du SISFC. Lors de l’assemblée, les quelque 80 participants ont également reçu une présentation détaillée de la nouvelle structure salariale mise en application et des augmentations de salaires pour les trois prochaines années. « Encore une fois, en ce qui a trait au salarial, nous sommes satisfaits du compromis intervenu avec l’employeur. L’entente traduit bien notre objectif de favoriser un rattrapage salarial pour les inséminateurs-conseil », de poursuivre monsieur Vallières. D’une durée de trois ans, cette première convention collective devrait être officiellement signée dans les prochaines semaines. Notons également que les augmentations salariales sont rétroactives au 1er janvier 2016. Pour le président du syndicat, « c’est grâce à notre mobilisation et à la participation active des membres aux instances de notre syndicat que nous avons été en mesure de réaliser des gains appréciables. Nous pouvons collectivement être fiers des résultats de cette première négociation et envisager l’avenir avec optimisme. » Le SISFC représente 200 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN

Si la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard, dans laquelle s’est inscrite la négociation du Front commun, et la fin du régime Harper ont marqué l’année 2015 sur le front social et politique, celle qui commence sera sans aucun doute sous le signe de la mobilisation pour préserver des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions de travail touchant des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé, prévoit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Voyez la vidéo avec Jacques Létourneau. À cet égard, près de 400 syndicats ou sections affiliés à la CSN verront leurs conventions collectives venir à échéance cette annéeet devront donc négocier leurs conditions de travail et de salaires. En outre, plusieurs autres syndicats poursuivront la négociation déjà entreprise en 2015. Parmi ces syndicats, deux ont entrepris une grève générale pour faire débloquer leur négociation respective : celui des 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis, un centre d’hébergement privé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a déclenché un arrêt de travail le 14 novembre dernier principalement pour améliorer le salaire de ses membres, dont plusieurs ne gagnent que 10,77 $ l’heure ; et, depuis le 27 octobre, celui des 24 employé-es de l’Hôtel-Motel La Caravelle, à Baie-Comeau, en butte à un employeur qui cherche à leur imposer des conditions de travail inférieures aux normes minimales et qui s’adresse à eux en anglais. En outre, la CSN a aussi dénoncé la Librairie Martin, de Joliette, qui a mis ses 14 employé-es en lock-out la veille de Noël, alors qu’il avait été convenu avec l’employeur de reprendre les négociations au retour des Fêtes.

En 2015, la lutte des membres de trois syndicats a pris fin d’une façon abrupte par la fermeture des supermarchés Loblaw et Maxi en Abitibi-Témiscamingue. Ces travailleuses et ces travailleurs étaient en lock-out, dont le plus ancien remontait à 2012. Par ailleurs, les 406 anciens travailleurs d’Olymel à Saint-Simon ont vu leur détermination porter ses fruits, lorsque la Cour supérieure leur a donné raison après près de huit ans d’attente : l’employeur doit respecter la convention collective et leur verser des indemnités. Une rare bonne nouvelle dans le secteur manufacturier, la CSN tient à souligner le début des travaux de conversion du porte-conteneurs Astérix en navire de ravitaillement militaire, qui maintient quelques centaines d’emplois à Lévis. Le syndicat affilié à la CSN, de concert avec la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), n’avait cessé de dénoncer le traitement inéquitable dans l’octroi des contrats par le gouvernement conservateur à l’endroit du plus grand chantier naval au Canada.

2015 : une mobilisation sans précédent

« Au cours de la dernière année, aux côtés de leurs alliés des autres organisations progressistes, les membres de la CSN ont été sur la ligne de front contre les politiques d’austérité, a rappelé Jacques Létourneau. Cette mobilisation, qui avait commencé en septembre 2014, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2015 avec la négociation du Front commun pour le renouvellement des conventions collectives des 540 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois. »

Intervenue en décembre entre le Front commun et le gouvernement Couillard, l’entente de principe ainsi que celles survenues aux différentes tables de négociation sectorielles seront soumises aux membres réunis dans leurs assemblées générales locales au cours des prochaines semaines. « La négociation du secteur public à la table centrale a été menée d’un bout à l’autre par le Front commun. Nous avons estimé avoir été au bout du processus qui a abouti à l’accord de principe, a mentionné le président de la CSN. Le fin mot appartient aux membres et, peu importe l’issue des consultations, la CSN continuera de les appuyer. »

Des moments forts ont marqué les derniers mois : les quatre journées de débrayage du Front commun CSN-FTQ-SISP, dont la plus importante grève dans l’histoire du Québec, le 9 décembre, la manifestation syndicale du 3 octobre qui a réuni plus de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à Montréal et les mobilisations contre l’austérité le 1er mai qui ont secoué toutes les régions du Québec.

« Parmi les choses à retenir de 2015, il y a certainement la reconnaissance par le gouvernement Couillard de l’impact de ses mesures austères sur les programmes sociaux et les services à la population, a poursuivi Jacques Létourneau. Le mérite de ce changement revient à la formidable mobilisation qui a mis en lumière tous les effets de ses politiques restrictives. D’ailleurs, les sondages ont démontré que la population ne suivait absolument pas les libéraux à cet égard. »

Mobilisation permanente

Selon la CSN, le mouvement progressiste québécois est dans un état de mobilisation permanente depuis les 16 derniers mois du fait de l’opération de sabotage de l’État social par les libéraux, sans mandat ni adhésion populaire. Ce faisant, le gouvernement libéral cherche à ratatiner le rôle de l’État et à mettre fin à tous les acquis sociaux qui nous caractérisent comme société québécoise afin de nous ramener au même niveau que les autres provinces canadiennes. Il a aussi porté atteinte aux programmes de développement régional et de création d’emplois, un non-sens, selon la CSN.

La CSN estime que le prochain budget Leitao sera un moment phare de la mobilisation contre l’austérité en 2016. Les semaines précédant la présentation du budget seront une occasion de rappeler au gouvernement Couillard qu’un changement de cap s’impose. « À tous les niveaux, les acteurs sociaux et syndicaux qui ont à cœur le rôle que joue l’État au Québec depuis la Révolution tranquille doivent maintenir la pression sur lui. Nous poursuivrons ce combat aux côtés de nos alliés progressistes », a mentionné le président de la CSN

La lutte devra donc se poursuivre pour les stopper, d’autant que le gouvernement dispose des moyens pour mettre fin à ces compressions. Les dernières données sur l’état des finances publiques rapportent en effet que Québec a obtenu un surplus budgétaire quatre fois plus élevé que celui d’il y a deux ans. Ainsi, pour les six premiers mois de 2015, ce surplus s’affichait à 2,6 milliards de dollars, avant le versement au Fonds des générations, contre quelque 600 millions de dollars en 2013.

« L’action du gouvernement Couillard depuis 2014 enfonce davantage le Québec dans un déficit social qui diminue la qualité de vie des citoyens et des familles et qui causera un tort considérable aux générations futures, a exprimé le président de la CSN. Le projet de loi 20 sur les frais accessoires, en totale contravention de la Loi canadienne sur la santé, et la réduction de la couverture du panier de services médicaux couverts par le régime public, qui s’ajoutent à des années de sous-financement, sont insensés. Il n’y a pas d’autre mot. »

Le gouvernement semble aussi ressentir une profonde aversion pour les services de garde subventionnés frappés une fois de plus par une mesure aberrante, soit un financement global basé sur les CPE qui présentent les coûts les moins élevés, sans égard aux réalités de chacun. Après la hausse de la contribution parentale, la compression de 74 millions de dollars cette année et la coupe à venir de 120 millions l’an prochain, ce nouveau mode de financement à la baisse représente une autre mesure qui nuira considérablement aux familles et, au premier chef, aux femmes.

Le projet de loi 70 visant les prestataires d’aide sociale, et qui abolit Emploi-Québec, est un autre pan des mesures d’austérité qui visent les plus démunis et qui affaibliront les politiques de création d’emplois dans les régions.

Ces dossiers, en plus de celui du projet de privatisation de la SAQ, une société d’État qui permet au Québec de bénéficier d’une expertise incomparable tout en versant de substantiels dividendes qui profitent à l’État, sont au nombre des priorités pour l’année qui débute. En outre, la CSN poursuivra son action visant à accroître la protection des non-syndiqués par la syndicalisation ainsi que par la bonification de la loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum. Jacques Létourneau : « Nous comptons aussi participer activement à la mise en place de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail afin de s’assurer que les droits des travailleuses et des travailleurs ne sont pas compromis par cette importante réforme administrative du PLQ. »

Déjà durement éprouvés par l’adoption de la loi 15 sur les régimes de retraite, dont la CSN conteste la constitutionnalité, les employés municipaux sont encore une fois menacés par le pacte fiscal qui accordera plus de pouvoirs aux municipalités. La CSN entend défendre ardemment le droit fondamental de négocier de ses 6300 membres dans le secteur municipal et de ses 4600 membres dans le secteur du transport. Une tournée d’information et de mobilisation à travers le Québec est déjà en cours et qui se poursuivra en 2016.

Changement de garde au fédéral

À Ottawa, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau répondra-t-il aux attentes suscitées par ses engagements, lors de la dernière campagne électorale ? « Ce changement de garde au fédéral est l’une des très rares bonnes nouvelles de 2015, a reconnu Jacques Létourneau. Le régime Harper a fait mal à la démocratie. Il était plus que temps de se débarrasser de lui. » La CSN a donné une bonne note de départ à ce gouvernement avec le retrait de deux lois antisyndicales (C-525 et C-377) et la formation de son nouveau cabinet établissant la parité entre les hommes et les femmes. « Nous ne manquerons aucune occasion de lui rappeler ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada pour assurer sa pérennité, et d’annuler la réforme du régime d’assurance-emploi de 2012 ainsi que celle visant les fonds de travailleurs. » À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

La machine humaine a ses limites

L’intensification du travail et la précarité de l’emploi s’accentuent dans nos milieux de travail, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, parfois au point de mettre en danger la santé et la sécurité des employé-es.

Le colloque Bilan et perspectives, tenu en novembre dernier sur le thème « La machine humaine a ses limites », a permis à quelque 350 militantes et militants de la CSN de mesurer les conséquences néfastes de l’accélération du travail et de partager leurs bons coups pour protéger leurs collègues de cette course à la productivité. Ainsi, une pléiade de conférenciers a guidé les discussions et aidé à dégager des pistes de solution.

Plus que jamais, les syndicats doivent agir

« Il faut s’impliquer, il faut mettre de la pression sur les employeurs, il faut créer des comités et négocier des clauses de convention collective », déclare Frédéric Gervais. Le président du Syndicat des travailleurs des Épiciers Unis Métro-Richelieu (FC-CSN) parle par expérience. Un système d’organisation du travail basé sur une étude de temps et mouvements a été imposé à l’entrepôt flambant neuf de Laval. Le syndicat a dû mettre son pied à terre pour faire valoir l’intérêt des membres auprès du géant de l’alimentation, afin d’atténuer les effets de la nouvelle technologie instaurée pour accroître la productivité.

Nicole Vézina, professeure au Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM, confirme l’importance d’agir pour les syndicats. « Les représentants syndicaux sont les mieux placés pour repérer les cas d’intensification du travail, les décrire, les mettre en évidence et les apporter aux tables des comités paritaires. » De son côté, le Syndicat national des travailleurs des pâtes et papiers d’Alma (FIM-CSN) connaissait une relation harmonieuse avec l’employeur en matière de santé et sécurité du travail, avant que Produits forestiers Résolu ne mette un frein à la collaboration syndicale patronale en 2010. « Avant, les gens étaient contents de travailler dans l’usine. Aujourd’hui, ils attendent leur retraite », observe le président du syndicat, Jean-Pierre Lebel, déçu de la tournure des événements dans son milieu de travail. « Mais je suis venu dire que, même si on a tout perdu à cet égard, ça vaut la peine d’établir un partenariat. »

Conséquences sur la santé et la sécurité du travail

L’inertie devant des situations excessives d’intensification du travail peut s’avérer dévastatrice. Par exemple, l’effet des horaires atypiques et allongés vient s’ajouter aux difficultés de la conciliation famille-travail dans certains milieux. « On parle de troubles du sommeil et de l’alimentation, d’effets sur le cancer du sein et sur le diabète », affirme Mélanie Lefrançois, doctorante au programme interdisciplinaire en santé et société de l’UQAM. L’inertie devant des situations excessives d’intensification du travail peut s’avérer dévastatrice. Par exemple, l’effet des horaires atypiques et allongés vient s’ajouter aux difficultés de la conciliation famille-travail dans certains milieux. « On parle de troubles du sommeil et de l’alimentation, d’effets sur le cancer du sein et sur le diabète », affirme Mélanie Lefrançois, doctorante au programme interdisciplinaire en santé et société de l’UQAM.

Les incitations pour augmenter la cadence proviennent de partout. Le gouvernement impose l’austérité à ses employé-es, obligés de faire toujours plus avec moins. Dans le secteur privé, la mondialisation et la financiarisation de l’économie génèrent de fortes pressions sur les entreprises pour réduire les coûts et accroître le rendement. Ce sont des économies à très court terme qui engendrent des coûts humains importants à plus long terme.

Déjà, chaque année au Québec, il y a des dizaines de milliers de personnes accidentées et malades en raison du travail. Plus de 130 personnes en meurent. L’intensification du travail pourrait augmenter ce bilan. « On perd notre vie à la gagner. Ça n’a pas de bon sens, pas plus que de se rendre malade à travailler. Nous avons le devoir d’agir », conclut Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Un départ prometteur

Réunis à Shawinigan les 26 et 27 novembre dernier, près de 30 syndicats du sous-secteur de l’hôtellerie de la Fédération du commerce–CSN ont adopté leur plateforme de revendications communes en vue de la prochaine négociation coordonnée. Le protocole de fonctionnement ainsi que le fonds d’appui en vue de ce neuvième cycle de négociation coordonnée ont également été entérinés par la centaine de représentantes et de représentants syndicaux présents.

Au cours des semaines qui ont suivi, chaque syndicat a consulté ses membres en assemblée générale pour qu’ils décident de prendre part ou non à la négociation coordonnée du sous-secteur de l’hôtellerie de la FC-CSN qui aura lieu en 2016. Cette démarche volontaire et démocratique constitue la base même de cette stratégie de négociation.

Le fonds d’appui : un outil solidaire

Toujours lors de cette rencontre du sous-secteur de l’hôtellerie, les représentants syndicaux ont adopté à l’unanimité une résolution afin de se doter d’un fonds d’appui pour soutenir les syndicats qui pourraient être en conflit.

La cotisation à ce fonds a été fixée à 2 $ par personne par semaine. Dans le but de signifier aux employeurs que le sous-secteur de l’hôtellerie est déterminé à réaliser des gains, cette contribution au fonds d’appui débutera à compter du 1er mars 2016 et cessera lorsque le dernier syndicat participant à la négociation aura réglé et renouvelé sa convention collective.

En adhérant à la négociation coordonnée, les syndicats décident donc aussi d’appuyer financièrement celles et ceux qui auraient à subir un conflit de travail pour en arriver à un règlement.

Le protocole de coordination

La réussite d’une négociation coordonnée repose sur un protocole de fonctionnement qui permet aux syndicats participants de structurer leur stratégie de négociation et de mobilisation pour la durée de l’exercice.

En adoptant et en signant le protocole de négociation coordonnée, chaque syndicat s’engage envers tous les autres à :

  • Déposer et négocier les demandes communes de la plateforme de négociation ;
  • Coordonner ses négociations et ses stratégies avec les autres syndicats ;Faire approuver par les autres syndicats des contrepropositions inférieures aux demandes communes avant de les déposer à sa table de négociation ;
  •  Participer au fonds d’appui.

La négociation coordonnée : une stratégie gagnante

Le sous-secteur de l’hôtellerie préconise la stratégie de la coordination de leur négociation depuis 1986. Celle-ci fut d’abord mise en œuvre dans la région de Québec, puis à Montréal l’année suivante. Au fil du temps, des milliers de travailleuses et de travailleurs de l’hôtellerie ont fini par obtenir de meilleures conditions de travail en revendiquant leur juste part de la richesse générée par l’industrie hôtelière du Québec. Le thème de cette année « Ensemble, nous sommes l’hôtellerie » — où l’on peut entrevoir un second message qui révèle qu’« Ensemble, nous sommes hot » —, souligne toute la puissance de cette manière innovante de concevoir la négociation. Une nouvelle négociation à suivre !

Les revendications de la négociation coordonnée de l’hôtellerie 2016

1) Obtenir davantage de reconnaissance pour les années de service

Afin de faire reconnaître leurs années de service, les travailleuses et les travailleurs du sous-secteur de l’hôtellerie demandent une amélioration de l’indemnité de vacances reçue annuellement par l’ajout de 0,5 % du salaire gagné par semaine de vacances. Puisque le nombre de semaines de vacances augmente avec les années de service, cette hausse leur offrirait une reconnaissance de la loyauté dont ils font preuve chaque jour envers leurs employeurs.

2) Obtenir une meilleure protection des emplois et de meilleures compensations

Les salarié-es de l’hôtellerie revendiquent l’introduction d’une disposition dans leurs conventions collectives visant à empêcher les abolitions fictives de postes ou les fusions des classifications que plusieurs d’entre eux ont malheureusement vécues ces dernières années.

Ils réclament également l’introduction ou l’amélioration d’une indemnité de départ qui serait versée en compensation lorsqu’un employeur met fin à des emplois dans les situations suivantes : changements technologiques, abolitions réelles de classifications, fermeture de département ou de l’hôtel, ou encore changement de vocation de l’établissement. Dans tous ces cas, une compensation de 2000 $ par année de service serait versée, sans plafond, à tous les salarié-es touchés directement ou indirectement par ces décisions et qui perdent leur emploi.

3) Consentir une convention collective de quatre ans, mais pas sans contrepartie

Les deux dernières négociations coordonnées ayant toutes deux abouti à des contrats de quatre ans, les membres sont conscients du désir des employeurs de renouveler les conventions collectives pour une période équivalente.

Cependant, cette durée ne sera acceptée qu’en contrepartie d’une augmentation plus importante des salaires lors de cette quatrième année.

4) Profiter de la croissance prévue dans l’hôtellerie

Dans son Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020, Tourisme Québec précise que d’ici 2020, l’industrie touristique québécoise s’est fixé pour objectif d’augmenter ses recettes à 18,9 milliards de dollars, soit une croissance annuelle moyenne de 5 %. Cette croissance ne tient pas compte du fait que la diminution du nombre d’unités disponibles pour la clientèle exerce une pression à la hausse sur les taux d’occupation, ce qui entraîne une augmentation des revenus pour les employeurs.

Puisque les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie sont à la source de cette croissance des recettes, il est tout à fait légitime qu’ils reçoivent leur juste part du gâteau. Voilà pourquoi ils revendiquent les augmentations salariales suivantes : 2016 4 % 2017 4 % 2018 4 % 2019 5 %


À la Fédération du commerce–CSN, l’hôtellerie fait partie du secteur 4 – Tourisme qui est composé de 93 syndicats affiliés provenant de plusieurs régions du Québec et qui compte près de 7700 membres. Celui-ci est divisé en trois sous-secteurs : l’hôtellerie, les loisirs et la restauration.

La Librairie Martin jette ses employés sur le trottoir

À une demi-heure de la fin de leur quart de travail et à quelques heures du réveillon de Noël, les employés syndiqués de la Librairie Martin ont été invités à quitter les lieux de travail. L’employeur venait d’annoncer qu’il décrétait un lock-out.

En négociation depuis le printemps dernier, les syndiqués de la Librairie René Martin étaient à pied d’œuvre pour négocier le renouvellement de leur contrat de travail. Ce dernier a pris fin le 31 juillet. Le processus de négociation s’étant amorcé avec l’annonce par l’employeur qu’il était aux prises avec de sérieuses difficultés financières. Conscient du contexte économique difficile pour les librairies indépendantes, le syndicat a dès lors offert plusieurs concessions, les mêmes qui par ailleurs ont permis aux employés syndiqués de s’entendre avec l’employeur voisin sur St-Viateur, BuroPlus Martin. L’employeur a refusé en alléguant que c’était nettement insuffisant. La partie syndicale a donc demandé à l’employeur de bien vouloir soumettre ses états financiers à une firme externe d’experts comptables aux fins d’analyse. L’employeur a refusé et les négociations se sont retrouvées dans l’impasse. Il aura donc fallu que la partie syndicale demande, au début de l’été, l’intervention du ministre du Travail pour qu’il y ait nomination d’une personne conciliatrice.

Depuis le début des négociations, l’employeur exige aux employés syndiqués de ramener l’ensemble de leurs conditions de travail au niveau de celles prévues aux normes du travail et de leur retirer leur assurance collective. L’employeur prétend qu’il s’agit de la seule alternative possible afin d’assurer la viabilité financière de l’entreprise.

Lors de la première séance de conciliation, le 29 septembre dernier, en présence de la conciliatrice nommée au dossier, l’employeur a finalement consenti, par avis aux lecteurs, à remettre ses états financiers à la firme d’experts comptables MCE Conseils. L’objectif de la démarche était de s’assurer que la précarité financière de l’entreprise exigeait de telles concessions de la part des syndiqués et soumettre à l’employeur, le cas échéant, d’autres alternatives pour permettre la viabilité de l’entreprise à long terme.

Lors de la dernière journée de négociations tenue le 15 décembre, les parties ont pu prendre acte des conclusions partielles de l’analyse financière réalisée par la firme comptable. Lors de leur présentation devant la conciliatrice du ministère du Travail, les experts comptables de MCE Conseils ont soutenu ne pas être en mesure de recommander aux employés de consentir aux concessions exigées par l’employeur. Trop de questions soulevées par eux demeurent sans réponse. L’employeur refusant toujours de soumettre plusieurs informations cruciales. Les experts ne sont donc pas en mesure d’élucider plusieurs questionnements et certaines incohérences soulevées dans les opérations et la gestion de l’entreprise, alimentant du coup le doute sur les difficultés financières soulevées par l’employeur. Par ailleurs, les experts comptables estiment que la rentabilité de l’entreprise n’est pas mise à mal par le fait de supporter les conditions de travail actuelles.

Au terme cette rencontre, les parties avaient convenu de reprendre les discussions au retour du congé des fêtes. La partie syndicale s’était d’abord engagée à rencontrer ses membres le 6 janvier afin de présenter les conclusions partielles des experts comptables et d’évaluer avec ces derniers les différentes alternatives s’offrant aux employés. Il n’y a donc jamais eu de rupture des discussions dans le processus de négociation actuel.

Cette décision de mettre les travailleurs syndiqués en lock-out est tout à fait outrageuse dans les circonstances. Aucune indication ne pouvait justifier le déclenchement d’un conflit de travail jusqu’à présent.

« Nous savions que les Martin étaient d’abord et avant tout des comptables avant d’être des libraires. Jamais on n’aurait pu penser que cette institution joliettaine pourrait manquer de cœur à ce point. C’est odieux d’attendre la veille de Noël pour déclencher un conflit de travail alors que la situation liée à la négociation et à la santé financière de l’entreprise est la même aujourd’hui qu’il y a plusieurs mois. C’est encore plus honteux lorsqu’on sait maintenant que même des concessions importantes de nos conditions de travail, en plus de celles déjà offertes à l’employeur, n’auraient peu ou pas d’impact significatif au montage financier de l’entreprise. Nous sommes conscients que l’employeur cherche à provoquer un choc et la stupeur parmi nos membres, mais ils ne sont pas dupes. On les avait prévenus que l’employeur brandissait une menace de fermeture imminente pour nous amener à cesser l’analyse financière et céder à son ultimatum. Les porte-paroles sont toujours en contact et, tel que soumis à nos membres, nous poursuivrons les discussions après les fêtes afin de regarder des alternatives à la situation financière de l’entreprise », soulève Benoit Sabourin, président du syndicat.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Librairie Martin (CSN), représente lui aussi une quinzaine de salariés à l’emploi de BuroPlus Martin situé sur la rue St-Viateur à Joliette. Celui-ci est affilié à la Fédération du Commerce de la CSN (FC) et au Conseil central de Lanaudière-CSN.

Les 1200 syndiqué-es membres de la CSN entérinent une entente de principe

Les 1200 syndiqué-es de la Station de ski Mont-Tremblant ont adopté à 96 % une entente de principe intervenue hier avec leur employeur. Une fois signée, cette entente négociée au terme de dix-neuf rencontres qui ont débuté le 23 octobre dernier, sera en vigueur jusqu’au 31 octobre 2020. « Nous sommes très heureux de ce dénouement, et surtout des avancées que nous avons obtenu au cours de cette négociation ciblée, lance Benoit Filion, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Station du Mont-Tremblant (CSN). Sans l’appui de nos membres au comité de négociation et sans leur mobilisation, cette entente n’aurait pu être conclue aussi rapidement tant les positions des parties étaient jusqu’à récemment diamétralement opposées. Nous commençons donc l’année 2016 avec enthousiasme et avec l’énergie nécessaire pour contribuer à faire de la Station de ski Mont-Tremblant un véritable havre de plaisir, doublé d’un futur centre national d’entraînement et de compétition. »

Des gains ciblés
Contrairement aux précédentes négociations, les discussions entourant le renouvellement de la dixième convention collective ont porté sur des matières très ciblées. Parmi les gains réalisés, les salarié-es-es obtiennent d’abord des hausses salariales totalisant 10,4 % sur cinq ans. Le thème de la précarité d’emploi a été un enjeu important, particulièrement pour les travailleuses et les travailleurs à statut précaire qui représentent plus de la moitié des 1200 salarié-es. À compter de la deuxième année de la convention collective, ils bénéficieront du paiement de deux jours fériés, rétablissant en partie l’équité avec leurs collègues à temps complet ou saisonniers. De plus, ces salarié-es à temps partiel, rémunérés jusqu’à présent un minimum de trois heures par jour, toucheront dorénavant un minimum de cinq heures payées par jour en cas de réduction ou d’annulation de leurs heures de travail. L’employeur ne pourra plus modifier les horaires de travail des salarié-es à moins de respecter un délai de 36 heures. Ces derniers pourront aussi compléter leurs horaires de travail dans d’autres départements. Enfin, le syndicat fait une percée au chapitre de la liberté d’action syndicale puisque les journées de préparation consacrées par les représentants syndicaux aux rencontres des différents comités paritaires seront dorénavant payées par l’employeur. Jusqu’à présent, les salaires de ces journées préparatoires étaient assumés entièrement par le syndicat par l’entremise des cotisations prélevées sur le salaire des membres.

À propos du syndicat
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de la Station du Mont-Tremblant (CSN) est affilié à la Fédération du commerce (FC-CSN), qui regroupe plus de 27 000 membres dans différents secteurs. Il est également affilié au Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CCSNL-CSN) qui rassemble sur une base régionale environ 16 000 travailleuses et travailleurs issus de tous les secteurs tant privé que public. Pour sa part, la CSN rassemble plus de 325 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité, privé et public.

L’employeur a recours à des briseurs de grève

Hier, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel-Motel La Caravelle-CSN (STTHMLC) a reçu le rapport de Michel Bergeron, l’enquêteur dépêché par le ministère du Travail à l’Hôtel-Motel La Caravelle le 20 novembre dernier. Ce jour-là, monsieur Bergeron a vérifié les allégations de la présence de briseurs de grève sur leur milieu de travail. « Nous nous doutions de la présence de scabs sur notre lieu de travail et l’enquêteur souligne cette infraction deux fois plutôt qu’une. Malgré notre colère envers ce nouveau manque de considération, nous sommes satisfaits de ce que l’enquêteur a constaté. Malheureusement, une seconde décision de la Cour supérieure du Québec a reconduit l’injonction et maintenu presque toutes les ordonnances qui limitent notre droit de manifester notre mécontentement et de nous exprimer sur ce conflit que nous vivons, de dénoncer Monique Boulianne, présidente du STTHMLC.

Mais nous allons continuer à nous battre parce que nous avons droit au respect au travail, comme tout le monde ». « Nous savions déjà que la direction ne respectait pas les normes minimales du travail et que les relations de travail posaient des problèmes importants aux salarié-es de l’établissement. Les travailleuses et les travailleurs se sont d’ailleurs donné un syndicat afin de contrer ce manque de respect flagrant à leur égard. Nous avons maintenant les résultats d’une enquête qui nous prouve que l’employeur fait appel à des briseurs de grève en complète contravention au Code du travail.

La Commission des relations de travail devra toutefois statuer sur les conclusions du rapport d’enquête et nous attendons impatiemment cette décision. Plus que jamais, nous allons déployer toutes nos énergies afin que les membres du STTHMLC obtiennent gain de cause afin d’obtenir la reconnaissance qui leur est due », de déclarer Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce-CSN, responsable politique du secteur de l’hôtellerie. « Hier et aujourd’hui, le comité de négociation syndical est en conciliation et nous espérons que ces nouveaux développements inciteront la partie patronale à prendre conscience qu’elle doit respecter les lois et les règlements en vigueur au Québec. Pour nous, à chaque nouvel exemple de comportement inacceptable de la part de cet employeur, nous recevons la confirmation claire que la lutte des membres du STTHMLC pour obtenir de bonnes conditions de travail est fondée et légitime », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord.

Rappelons que le 16 octobre dernier, les membres du STTHMLC avaient adopté un mandat de grève à la majorité par un vote secret tenu en assemblée générale et qu’ils sont en grève générale illimitée depuis le 27 octobre 2015. Le STTHMLC représente 20 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’employeur ne fait rien pour assainir les relations avec ses salarié-es

Hier, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel-Motel La Caravelle-CSN ont reçu la visite d’un enquêteur dépêché par le ministère du Travail, afin qu’il puisse vérifier les allégations de la présence de briseurs de grève sur leur milieu de travail. La veille, le mercredi 18 novembre, la présidente du syndicat, Monique Boulianne, assistait à l’audition en Cour supérieure du Québec concernant la requête de l’employeur pour faire reconduire les ordonnances rendues le 30 octobre. Cette nouvelle requête en injonction visait à nouveau à limiter les actions du syndicat durant le conflit.

« Nous n’avons pas encore reçu la décision mais si cette injonction est reconduite, elle pourrait de nouveau limiter notre droit à ériger un piquet de grève devant notre lieu de travail ou encore, elle serait en mesure de nous empêcher de diffuser publiquement des informations pertinentes liées au conflit qui nous oppose à notre employeur. Encore une fois, il s’agit d’un véritable bâillon qu’il veut nous imposer, ce qui contribue encore plus à accentuer les tensions entre eux et nous, de déplorer madame Boulianne. Nous, tout ce que nous désirons, c’est de négocier sainement des conditions de travail claires et décentes, respectueuses des lois, pour qu’enfin nous puissions bien nous sentir dans notre milieu de travail ».

« À plus d‘une reprise, l’employeur a voulu imposer des conditions de travail sous les normes minimales du travail, ce qui a incité les salarié-es à se syndiquer afin de défendre leurs droits. Le 14 octobre dernier, la présidente du STTHMLC a été congédiée alors qu’elle travaillait dans cet établissement depuis cinq ans, à raison de 40 heures par semaine. Nous savons que la direction a décidé d’abolir son poste alors que les anciens propriétaires de l’hôtel travaillaient au sein de l’établissement. Pour nous, ce qui est clair, c’est que les patrons de cet établissement doivent radicalement changer leur attitude envers leurs employé-es », de marteler Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord.

« Les propriétaires de La Caravelle ont choisi la voie de la confrontation au lieu d’accepter de négocier de bonne foi avec leurs employé-es. Tout cet argent qu’ils gaspillent actuellement pour nourrir cette bataille juridique ne les dégage pas de l’obligation de se présenter en conciliation prochainement afin d’arriver à une entente. Et ils peuvent être certains que nous allons continuer à soutenir les membres du syndicat tant qu’il le faudra, de souligner Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce-CSN, responsable politique du secteur de l’hôtellerie. Au bout du compte, ils font perdurer une situation néfaste pour tout le monde à plusieurs égards, que ce soit pour leur communauté ou pour leurs affaires ». Rappelons que le 16 octobre dernier, les membres du STTHMLC avaient adopté un mandat de grève à la majorité par un vote secret tenu en assemblée générale et qu’ils sont en grève générale illimitée depuis le 27 octobre 2015.

Une bonne nouvelle pour l’avenir de l’établissement

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Reine Elizabeth-CSN – STTHRE (FC-CSN) accueillent favorablement l’annonce des rénovations majeures de l’établissement. Celles-ci auront toutefois un impact important sur les salarié-es qui y travaillent puisque la fermeture complète du plus grand hôtel au Québec durera environ un an.

« Depuis l’annonce d’hier, plusieurs rencontres ont eu lieu entre l’employeur et les salarié-es afin de saisir l’ampleur des travaux qui commenceront dès l’été prochain. Nous sommes contents de constater que ces rénovations consolideront les emplois actuels, d’autant plus que l’employeur a même annoncé que de nouvelles activités feront augmenter le nombre de travailleuses et de travailleurs, de déclarer Nejia Chehidi, présidente du STTHRE. Même si nous devrons composer avec le fait que nous n’occuperons pas notre travail habituel durant une période variant de 9 à 12 mois, le syndicat va collaborer étroitement à la réussite de cet imposant projet de rénovations ».

Dès la mi-juin 2016, la fermeture complète du Reine Elizabeth touchera plus de 600 employé-es, dont la grande majorité seront temporairement mis à pied. « Si les grands hôtels veulent demeurer attirants, ils doivent procéder à des améliorations. Ce projet de rénovations majeures était dans l’air depuis plusieurs années, mais nous sommes tout de même surpris de l’ampleur de l’annonce faite hier. Une fermeture d’une année qui implique une réfection totale de cet hôtel incontournable à Montréal, ce n’est évidemment pas commun. Mais comme nous l’avons toujours fait dans le passé, nous allons soutenir les travailleurs et les travailleuses dans cette période difficile.

Puisque la clientèle habituelle du Reine Elizabeth devra se loger ailleurs, nous solliciterons le partage de besoin en main-d’œuvre dans les autres hôtels syndiqués afin d’aplanir la problématique des mises à pied et de favoriser le replacement temporaire du plus grand nombre de salarié-es, tout en nous assurant qu’ils aient droit au soutien de l’assurance-emploi, le cas échéant », de préciser Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce-CSN et responsable politique du secteur de l’hôtellerie.