Les salarié-es de Transco Saint-Hubert acceptent l’entente de principe

Ce vendredi soir, lors d’une assemblée générale extraordinaire, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco Saint-Hubert–CSN (STTTSH–CSN) ont adopté l’entente de principe intervenue le 13 novembre à 68 %, par voie de scrutin secret.

« Les membres sont satisfaits de l’entente conclue avec leur employeur. Pour l’année 2022-2023, ils obtiendront 25,37 % de bonification salariale moyenne, rétroactive à la signature de leur contrat de travail de six ans, et des augmentations cumulatives qui atteignent 43 % durant la durée totale de leur nouveau contrat de travail, précise Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Pour l’année courante, l’augmentation totalise 3,9 %, incluant une bonification de leurs congés de maladie. Finalement, en 2026-2027, ils auront droit à une sixième journée de maladie. »

« Les travailleuses et travailleurs de ce syndicat ont obtenu une bonification tout à fait justifiée de leurs conditions de travail. Ils rejoignent ainsi des milliers de salarié-es qui, grâce à leur mobilisation, ont contribué à améliorer le niveau de vie de tout un secteur qui a longtemps manqué de reconnaissance. Il y a une nouvelle norme salariale dans ce secteur et tous les employeurs doivent bien en prendre note », ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Nous sommes très heureux d’avoir été aux côtés et soutenu la lutte de ces femmes et de ces hommes qui accomplissent un travail difficile chaque matin où des milliers d’élèves doivent se rendre à leur lieu d’enseignement. La mobilisation de ces conductrices et conducteurs a porté ses fruits et les membres peuvent être fiers d’avoir obtenu de tels gains », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

À propos

Le STTTSH–CSN compte 90 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire.

Une journée de grève à la MRC de Maskinongé

Le 17 novembre, les travailleuses et les travailleurs de la MRC de Maskinongé débrayeront pour une première journée. En assemblée générale le 30 octobre dernier, les syndiqué-es avaient adopté à 96 % un mandat de grève de cinq jours.

Après plus de 12 séances à la table de négociation, les discussions achoppent avec l’employeur et plus rien ne bouge. Jusqu’à présent, la direction propose à ses employé-es des offres salariales qui, mis à part quelques rares exceptions, semblent destinées à diviser le groupe par leurs disparités. Ce dernier point soulève d’ailleurs l’indignation des travailleuses et des travailleurs étant donné la déconnexion de ces offres par rapport au marché du travail dans leur secteur d’activités.

« Les textes de la convention collective doivent être précisés et mieux balisés. Cette réalité engendre des choix de gestion arbitraires, ce qui provoque des incohérences entre collègues et finalement, pousse plusieurs d’entre eux à quitter le navire », soutient Guy Croteau, président du Syndicat régional des employé(es) municipaux de la Mauricie (CSN), qui regroupe les sections syndicales de municipalités et de MRC de la région. Depuis 2018, 14 salarié-es ont démissionné de leur poste.

« Présentement, aucun élu membre du conseil de la MRC de Maskinongé ne siège à la table ou ne participe directement à la négociation. La direction générale et ses porte-paroles externes représentent les seuls vis-à-vis du syndicat. Ça soulève des inquiétudes quant à la transparence des informations qui sont véhiculées aux élu-es de la MRC, tant sur l’exercice de négociation que sur la gestion quotidienne de l’organisation », précise Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

« Les travailleuses et travailleurs de la MRC ont droit au respect de leur employeur, alors que des commentaires récurrents circulent à propos du climat de travail aliénant issu de la gestion contrôlante de la direction générale. Que les syndiqué-es réclament un meilleur salaire ou l’inclusion de politiques de télétravail, nous les soutenons dans leur lutte pour l’obtention de meilleures conditions de travail méritées », déclare Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur du Québec de la CSN.

Le personnel administratif de la MRC affirme ne pas sortir en grève de gaité de cœur. Par le biais de la négociation, il souhaite collaborer avec l’employeur au développement d’un milieu de travail sain, où les employé-es auront envie de s’accomplir professionnellement pour offrir des services optimaux aux citoyennes et citoyens de la région. Aux dernières nouvelles, un conciliateur venait d’être nommé au dossier.

Deux syndicats du transport scolaire s’entendent avec leur employeur

Réunis en assemblée générale ce mercredi 15 novembre, le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN ont tous deux accepté respectivement à hauteur de 64 % et 87,5 % l’hypothèse de règlement déposée hier par le conciliateur.

« En plus de la rétroactivité salariale de 4,45 % pour l’année 2022-2023, nous préservons notre horaire de travail de 40 heures garanties. Selon les échelons, les augmentations obtenues varient de 6 à 24 %, rétroactivement au début de 2023. L’ajout d’une prime de reconnaissance nous fait atteindre 25 $ l’heure pour les plus anciens. Finalement, nous avons également obtenu une majoration de 20 % de nos allocations et indemnités pour les repas ainsi qu’une augmentation graduelle du pourcentage octroyé aux chauffeuses et chauffeurs pour les voyages spéciaux », déclarent conjointement Jean-Denis Simard, président du Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et Donald Simard, président du Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN.

« Les travailleuses et travailleurs de ces deux grands syndicats ont lutté afin d’obtenir une bonification tout à fait méritée de leurs conditions de travail. Elles et ils rejoignent ainsi des milliers de salarié-es dans ce secteur qui, grâce à leur mobilisation, contribue à améliorer le niveau de vie de tout un secteur qui a longtemps manqué de reconnaissance. Il y a une nouvelle norme salariale dans ce secteur et tous les employeurs doivent bien en prendre note », ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. »

« Nous sommes très heureux d’avoir été aux côtés et soutenu l’importante lutte de ces femmes et de ces hommes qui accomplissent un travail difficile chaque matin où des milliers d’élèves doivent se rendre à leur école. La mobilisation exemplaire de ces conductrices et conducteurs tout au long de leur grève a porté ses fruits et les membres peuvent être fiers d’avoir obtenu de tels gains », conclue Manon Tremblay, présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN

À propos

Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe 148 membres alors que le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN en regroupe 77.

Vote de grève de cinq jours pour le Syndicat des chauffeurs scolaires de Pointe-Aux-Outardes (CSN)

Ce 15 novembre au matin, le Syndicat des chauffeurs scolaires de Pointe-Aux-Outardes (CSN) a voté unanimement, à scrutin secret, un mandat de grève de cinq jours à déclencher au moment jugé opportun.

« Ce n’est jamais le cœur léger qu’un syndicat vote pour la grève, mais la négociation actuelle piétine et les salarié-es veulent leur juste part des nouvelles sommes que l’employeur encaisse déjà depuis le printemps dernier. Nous souhaitons un règlement rapide et nous travaillons entièrement en ce sens », déclare Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord–CSN.

« Nous rappelons qu’au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Josée Dubé, présidente de ce secteur. Les salarié-es du syndicat font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent recourir à la grève pour aller chercher leur juste part et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

« L’employeur ne peut ignorer les nouvelles données salariales qui sont en vigueur depuis peu dans le secteur du transport scolaire. Celles-ci reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant entre 15 et 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et ceux qui conduisent les autobus, ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Si l’employeur veut régler la négociation rapidement, il sait très bien ce qu’il a à faire. Et j’ai de bonnes nouvelles pour lui : en donnant plus à son monde, il va également régler les problèmes d’attraction et de rétention de ses travailleuses et de ses travailleurs et ça aussi, il le sait très bien. »

Sans convention collective depuis le 30 juin 2022, le Syndicat des chauffeurs scolaires de Pointe-Aux-Outardes (CSN) regroupe 17 membres travaillant pour les Autobus de l’Estuaire Inc.

Le syndicat d’Autobus Robert en grève bientôt

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Robert–CSN (STTAR–CSN) a envoyé un avis de grève au ministère du Travail aujourd’hui même, en vue du déclenchement d’une grève générale illimitée le 28 novembre prochain.

Le Centre de services scolaire Riverside et celui des Patriotes seront touchés par cet arrêt de travail à durée indéterminée. Quatre collèges privés de Saint-Lambert et trois de Saint-Hyacinthe sont également desservis par le transporteur.

Le syndicat a voté un mandat de grève générale illimitée à 89 % le 10 novembre dernier.

À propos

Le STTAR–CSN compte 70 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire.

Manifestation intersyndicale du personnel des sociétés de transport

Le 14 novembre dernier, plusieurs centaines de membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) manifestaient pour envoyer un message fort à la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, et à son gouvernement. Ces syndicats réclament des investissements importants dans le transport collectif.

Pour le SCFP et la CSN, le gouvernement caquiste doit en faire davantage pour soutenir les sociétés de transport collectif du Québec. Les syndicats du secteur demandent au premier ministre Legault de faire le bon choix pour l’avenir du Québec et pour les générations futures, soit d’investir les sommes indispensables à la qualité et l’efficacité du transport en commun au Québec.

D’ailleurs, les syndicats invitent le gouvernement à faire preuve d’honnêteté et de transparence dans sa méthode de calcul servant à déterminer le montant représentant 70 % du déficit des sociétés de transport qu’il est prêt à éponger.

« Le développement du transport collectif est crucial pour l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, la CAQ n’a pas de politique claire en la matière et c’est vraiment déplorable, constate la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Le Québec a besoin d’un gouvernement novateur en ce qui concerne le transport public. Bien sûr, pour les travailleuses et les travailleurs du secteur, ajoute-t-elle, mais aussi pour toute la société. »

« Il faut que le transport en commun soit considéré comme le fondement de l’économie de demain. Nous demandons au gouvernement des solutions permanentes afin d’offrir un service de qualité à la population. Un financement adéquat permet ultimement aux ménages d’engranger des économies, puisque le transport constitue le deuxième poste budgétaire des familles québécoises, lesquelles sont déjà fortement affectées par le coût de la vie », a déclaré Marc Gingras, président du secteur Transport terrestre du SCFP.

Transco Saint-Hubert : entente de principe conclue entre les parties

Hier, le 13 novembre, une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco Saint-Hubert–CSN (STTTSH–CSN) et leur employeur. Celle-ci sera présentée sous peu à l’ensemble des membres lors d’une assemblée générale.

Aucune entrevue ne sera accordée d’ici à ce que les membres se prononcent sur le contenu de l’entente.

À propos

Le STTTSH–CSN compte 90 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire.

Maîtriser l’inflation sans nuire à celles et ceux qui travaillent

Jusqu’à maintenant, nos gouvernements réagissent au problème de l’augmentation du coût de la vie à la pièce. On envoie un chèque et l’on se contente de laisser aller la Banque du Canada avec sa hausse accélérée des taux d’intérêt. Le problème est si sérieux et si pernicieux qu’il faudrait une stratégie globale beaucoup plus élaborée.

Ça ne va plus. Ça fait mal à des millions de Québécoises et de Québécois. Des travailleuses et des travailleurs se retrouvent de plus en plus à la banque alimentaire. Un récent sondage montre que cette épreuve est le lot de 12 % du personnel de soutien scolaire ! Les loyers ou les hypothèques sont extrêmement difficiles à trouver et à payer et rognent le budget pour l’alimentation.

La dernière offre du gouvernement aux travailleuses et travailleurs du Front commun, à 10,3 % d’augmentation sur cinq ans, ne leur permettrait même pas de conserver la tête hors de l’eau. C’est encore un appauvrissement, puisque ce salaire ne suivrait pas l’inflation.

Il faut que les grandes entreprises comme les épiceries ou les pétrolières cessent d’engranger des profits records sur le dos du monde ordinaire. Quand on sait que les personnes à la tête de ces entreprises gagnent 243 fois le salaire moyen de leurs employé-es, on comprend qu’ils sont déconnectés des vrais problèmes actuels.

La CSN a fait plusieurs recommandations pertinentes en consultation prébudgétaire au fédéral pour casser ce cercle vicieux et faire en sorte que la vie soit enfin plus abordable. En voici quelques-unes :

  • Le gouvernement doit mettre en place des politiques complémentaires à celle de la Banque du Canada pour lutter contre l’inflation : mieux contrôler le prix des loyers et des habitations, investir dans la construction de logements hors marché, réduire le prix des services gouvernementaux ou les offrir gratuitement et augmenter les transferts financiers aux ménages à faibles revenus.
  • Instaurer un régime universel d’assurance médicaments.
  • Permettre aux travailleurs étrangers temporaires de changer d’employeur.
  • Bonifier le financement du transport en commun.

Salaire minimum

Rappelons par ailleurs qu’il est impératif d’augmenter le salaire minimum, lequel n’a jamais suivi l’inflation. Les personnes qui gagnent le salaire minimum, environ 60 % étant des femmes, ont beaucoup moins de marge de manœuvre que les autres quand la facture d’épicerie et le loyer augmentent. Nous le disons et le redirons tant qu’il le faudra, on doit hausser le salaire minimum de façon très importante. Ces travailleuses et ces travailleurs ont souvent montré leur très grande utilité sociale pendant la pandémie, cette augmentation est nécessaire et méritée.

Un toit avant tout

La question du logement en particulier devient centrale. La hausse du coût de la vie engendre de l’itinérance ou des gens qui sont mal logés et qui utilisent une beaucoup trop grande part de leurs revenus pour le faire.

À Montréal en particulier, les mises en chantier sont à un creux historique. Ça n’a aucun sens ! Démarrer plus de chantiers, ça va demander des bras, il n’y a pas de miracle. Il faudra donc une stratégie pour attirer et conserver encore plus de travailleuses et de travailleurs de la construction.

Nous demandons aux deux gouvernements de faire leur part pour nous sortir de cette impasse qui ne se règlera clairement pas en laissant le secteur privé mener le bal. Si ça marchait, on le saurait ! La débandade des services publics au profit du privé ne fait qu’accentuer l’appauvrissement des ménages et compromettre l’accès au logement.

En cette période d’inflation élevée, nous devons, plus que jamais, rester solidaires avec tous les salarié-es qui luttent pour continuer à améliorer leur sort, à commencer par celles et ceux du secteur public qui font Front commun.

 

Autopsie d’une grève imminente

Voilà un peu plus d’un an déjà, le Front commun et ses organisations membres déposaient leurs demandes aux différentes tables de négociation en vue du renouvellement des conventions collectives du secteur public. Devant l’inflexibilité du gouvernement depuis ce dépôt, la grève se pointe maintenant le bout du nez.

Des demandes qui sont souvent des solutions à des problèmes vécus depuis longtemps sur le terrain, dans les établissements de santé et de services sociaux, dans les écoles et dans les collèges. Les solutions n’ont aucun impact si elles sont proposées à un gouvernement qui, dans ses meilleures semaines, se contente d’observer la chute de nos réseaux publics. « On fait quoi avec un gouvernement qui nous prend de haut comme ça, qui refuse d’écouter ? ». Une question lancée par François Enault, 1er vice-président de la CSN et responsable de la négociation du secteur public, à laquelle il s’empresse de répondre : « On l’oblige à bouger, on lui montre toute l’ampleur de la force de frappe des 420 000 travailleuses et travailleurs du secteur public ».

Celles et ceux qui aident ont besoin d’aide

À compter de mars 2020, les services publics ont été propulsés malgré eux au-devant d’une crise sanitaire sans précédent. « Au cœur de la crise, le Québec a réalisé toute l’importance qu’ont nos services publics. Des “ anges gardiens”, voilà ce qu’on a dit des femmes et des hommes qui ont tenu le Québec à bout de bras », rappelle François Enault. « Si la population s’en souvient et en est encore reconnaissante, M. Legault et la CAQ ont rapidement oublié tout le travail accompli quand est venu le temps de discuter des améliorations à apporter aux conditions de travail et au salaire de ces centaines de milliers de personnes », poursuit-il.

Des solutions sur la table depuis un an déjà

Le 28 octobre 2022, plus de 2000 membres étaient venus accompagner les porte-paroles du Front commun au dépôt des demandes syndicales. « Dès cet instant, on sentait déjà la grogne », indique François Enault. « Deux mille personnes à l’étape du dépôt, c’est un signe clair, mais le gouvernement ne l’a pas entendu et, un an plus tard, il ne l’entend toujours pas ».

Alors que la crise sanitaire a exacerbé les enjeux et les défis qui touchent les salarié-es des réseaux publics, il aurait été normal de s’attendre à ce qu’au moins quelques-unes des solutions proposées soient accueillies avec bienveillance, sinon avec un peu d’écoute. « C’est insultant ! La partie patronale est au courant des problèmes, tout le monde connaît les problèmes, on en parle dans les médias chaque semaine », s’insurge François Enault, « mais quand les gens sur le terrain proposent des solutions, les patrons font la sourde oreille ».

Des dépôts patronaux qui frisent le ridicule

À la fin de décembre 2022, la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, et les comités patronaux de négociations présentaient leurs « offres » aux syndicats. Alors que les salarié-es réclament des augmentations importantes et justifiées, ainsi qu’un mécanisme pour les protéger face à une inflation hors de contrôle, le gouvernement répond maintenant par une offre de 10,3 % sur cinq ans, sous ses propres prévisions d’inflation et des attaques au régime de retraite. Là où les employé-es réclament des améliorations à leurs conditions de travail comme des outils pour contrer la surcharge et l’épuisement professionnel, et des améliorations à la conciliation famille-travail-études-vie personnelle, les employeurs répondent par des demandes de « souplesse », la possibilité de refuser plus facilement les congés, des horaires de travail plus longs, etc. François Enault est clair « c’était injurieux au moment du dépôt. Après un an sans mouvement significatif, je ne pense pas trouver de mots assez polis pour décrire la situation. Il ne reste qu’une solution pour faire comprendre au gouvernement le sérieux de nos demandes. »

Tensions numériques à la SAQ

Alors que de nombreux secteurs ont vu leurs ventes en ligne exploser depuis les dernières années, pourquoi la SAQ fait-elle si piètre figure ? En misant sur le mauvais cheval, juge le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN).

Lors de la divulgation de son rapport annuel en juin dernier, la SAQ confirmait que les achats effectués sur SAQ.com avaient plafonné à 3,1 % pour l’année 2022. Au deuxième trimestre de l’année en cours, ils avaient reculé de près de 6 % par rapport à l’an dernier.

Aucunement mécontent du plafonnement des ventes qui échappent aux succursales, le syndicat pointe du doigt les interminables délais de livraison (jusqu’à cinq jours !) entraînés par la centralisation de la préparation et de l’expédition des commandes à partir de Montréal, au détriment des régions.

Le syndicat réclame depuis des années que les commandes effectuées en ligne puissent être préparées en succursale et disponibles beaucoup plus rapidement. Un système pourtant efficace à la SQDC, où l’on peut collecter, en 90 minutes, une commande préalablement passée en ligne.

Tout le contraire de la SAQ : les commandes sont assemblées à l’entrepôt de Montréal, expédiées par camion jusqu’en Gaspésie, cinq jours plus tard, malgré la disponibilité des mêmes bouteilles dans un rayon de quelques kilomètres. Bonjour les gaz à effet de serre !

Malgré l’échec annoncé, le gouvernement a pourtant accepté, en juin dernier, de tripler l’enveloppe accordée pour la construction d’un nouveau centre de distribution, toujours à Montréal. En deux ans, le budget est passé de 48 M$ à 137 M$, sans qu’une seule pelletée de terre soit effectuée. Un budget qui n’inclut pas le coût de l’immense robot chargé d’assembler les commandes à partir de 20 000 produits… plutôt fragiles.

Un véritable non-sens aux yeux des 5 500 membres du SEMB-SAQ–CSN. Dans le cadre du renouvellement de leur convention collective, ils demandent à ce que les ventes en ligne puissent être préparées rapidement en magasin, par des employé-es, et que les commandes puissent être ramassées par la clientèle du quartier.

« Si des clientes et des clients préfèrent faire leurs achats en ligne, qu’on leur offre au moins la possibilité de passer en magasin plus rapidement en s’occupant de la préparation sur place », souligne la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche. « Tout le monde serait gagnant, que ce soit sur le plan environnemental ou économique, que du point de vue de la clientèle et des employé-es ».

RTC : un nouveau rapport de force

Le Tribunal administratif du travail (TAT) a rendu une décision historique dans le domaine du transport collectif pour les grandes agglomérations. Hélène Fortin, présidente du Syndicat des employé-es du transport public du Québec métropolitain–CSN, nous raconte la négociation de son syndicat avec le Réseau de transport de la Capitale l’été dernier.

Pour faire suite à l’arrêt Saskatchewan Federation of Labour c. Saskatchewan qui a constitutionnalisé le droit de grève, depuis 2019 c’est le TAT qui doit déterminer si une entreprise doit être soumise à l’obligation de maintenir des services essentiels pendant une éventuelle grève. Pour ce faire, les deux parties font leurs représentations et le TAT tranche en ayant pour mission de s’assurer que la grève projetée n’aura pas pour effet de mettre en danger la santé ou la sécurité publique. Auparavant, le gouvernement imposait l’assujettissement par décret.

Un précédent historique dans le transport collectif

Avec ce nouveau pouvoir du TAT, le Syndicat des employé-es du transport public du Québec métropolitain–CSN s’est dit qu’une belle fenêtre s’ouvrait pour faire le débat sur l’effet d’une grève quant à la santé ou la sécurité publique à Québec et ainsi tenter d’ouvrir une brèche pour les grandes villes québécoises. Historiquement, le gouvernement avait toujours assujetti les sociétés de transport des grandes villes québécoises aux services essentiels, à Montréal, à Québec, à Longueuil et à Laval.

Le débat a été complexe et long : il a nécessité près de 3200 pages de preuves, d’expertises, de pièces et d’arguments des deux parties. Avec un dossier de cette envergure, le juge saisi du dossier a eu besoin de temps, pendant le délibéré, pour soupeser le tout. Pendant ce temps, le syndicat se dirigeait vers une grève.

Une décision in extremis

« Nous avons reçu notre décision favorable sur toute la ligne le 9 juin alors que nous avions déjà voté la grève, que nous avions déposé notre avis de grève le 5 juin et que nous envisagions de la déclencher du 1er au 16 juillet. Avec le Festival d’été de Québec (FEQ) qui arrivait à grands pas, celui-ci figurait évidemment dans notre analyse, notre rapport de force venait de prendre une tout autre allure : nous pouvions désormais déclencher la grève sans avoir à négocier une liste d’autobus à maintenir pendant le débrayage. Après cinq jours de grève, nous avons obtenu une entente de principe le 5 juillet. »

« Le jour où nous avons reçu la décision, nous étions au bureau, en médiation et j’ai oublié de fermer ma caméra… le médiateur, avec qui c’était le premier rendez-vous, nous a donc vu danser dans notre bureau syndical, heureux de la décision que nous venions de recevoir. »

« On ne voulait pas sortir en grève, mais en même temps, nos membres avaient vécu tellement de pression dans l’attente de cette décision que notre sortie en grève a finalement permis de l’évacuer. On avait mené nos moyens de pression au sommet et nos membres tenaient à aller au bout de leur démarche. »

La Ville de Québec a bien tenté de présenter le FEQ comme un événement nécessitant des services essentiels alors que ce type de rassemblement n’a jamais été reconnu comme tel. Le TAT a retenu qu’avec les alternatives qui existent à Québec, dont le télétravail, l’augmentation potentielle de la circulation lors d’une grève sans services essentiels ne serait pas assez importante pour susciter des embouteillages pouvant empêcher les pompiers, les policiers et les ambulanciers d’accomplir leurs devoirs respectifs.

Une seconde décision rendue le 1er août 2023 pour les répartiteurs du RTC est venue confirmer la solidité de celle des conductrices et conducteurs ; décision qui pourrait bien entraîner des répercussions sur d’autres services de transport collectif au Québec.

Grève des casinos : les gains humains

Les travailleuses et les travailleurs des casinos du Québec ont une longue histoire syndicale qui prend racine au début des années 1990. Combattants et présents dans les jeux en ligne, mais aussi à Charlevoix, Gatineau, Mont-Tremblant et Montréal, ils et elles ont traversé de nombreux conflits et bâti un milieu de travail qui fait aujourd’hui l’envie de toutes et de tous.

Deux ans de pandémie et une inflation record ont terni ce lustre. L’échéance des conventions collectives au printemps 2022 a préparé le terrain pour une mobilisation sans précédent chez les syndiqué-es. Pour la première fois, les 1700 travailleuses et travailleurs des huit syndicats présents aux quatre coins du Québec ont négocié d’une même voix afin d’éviter le déclin de leurs conditions de travail.

Après un an de négociations et une grève de trois mois, on peut dire que c’est mission accomplie. Une recommandation du conciliateur a été acceptée par près des trois quarts des membres en septembre dernier, mettant ainsi fin au conflit de travail. Pour l’occasion, le Point syndical vous propose une incursion dans l’univers syndical des établissements de jeu.

Une longue tradition

Ancien policier pour les chemins de fer du Canadien National (CN), Riccardo Scoppeleti travaille à la sécurité du Casino de Montréal depuis 1993. Il se souvient avec amusement de la signature des cartes survenue deux ans après son embauche dans les salles de bain du casino, à l’abri des regards. Fort de son expérience de délégué syndical au CN, il s’implique dans son nouveau syndicat dès sa fondation.

Pour lui, la recette gagnante d’une grève se trouve dans l’appui des membres, de son exécutif et de la CSN, le « mothership » comme il l’appelle affectueusement. Au cœur de son engagement qui dure depuis bientôt vingt ans se trouve sa volonté de trouver des solutions, mais surtout, d’écouter.

« Ma mère m’a toujours dit qu’on avait deux oreilles et une seule bouche pour une bonne raison. Je pense qu’on doit écouter deux fois plus qu’on parle, c’est ce qui me permet de trouver des solutions », explique le président de l’unité de sécurité du Casino de Montréal.

L’écoute, c’est ce qui a fait la différence pour Valérie Bergeron, haute dirigeante syndiquée au Casino de Charlevoix. Au quotidien, elle s’assure que les clientes et clients exécutifs, ou VIP, ont tout ce dont ils ont besoin. Peu à peu, le stress de sa première grève a laissé place à une routine structurée autour des lignes de piquetage. Ce changement de perspective, elle l’attribue en grande partie à Éric Dufour, président de l’unité.

« Éric a vraiment été capable de nous mettre à l’aise, il répondait à toutes nos questions et je n’ai jamais eu l’impression de le déranger. C’était très rassurant de pouvoir nous appuyer sur lui », conclut Valérie, qui ressort de la grève forte des liens de solidarité qu’elle a tissés.

Soutien scolaire : des données inquiétantes

Selon un sondage mené auprès de 35 000 membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), pas moins de 12 % du personnel du soutien scolaire fréquente les banques alimentaires. Également, 52 % des répondantes et répondants ont affirmé que leur emploi de soutien scolaire ne leur permet pas de combler leurs besoins de base mensuels comme le logement, l’alimentation, le chauffage et l’électricité ! Quelque 78 % ont déclaré vivre d’une paye à l’autre et 19 % disent devoir occuper un autre emploi pendant l’année (excluant la période estivale) pour combler leurs besoins. Voilà des données qui montrent bien que le maintien du pouvoir d’achat et un rattrapage salarial sont indispensables pour ce secteur comme pour d’autres.

Un an de résistance

Le syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges a entamé son 14e mois de grève. Plus d’un an à revendiquer le respect d’un employeur qui ne manifeste que du mépris à leur égard. Après tant de mois passés sur la ligne de piquetage, les syndiqué-es se retrouvent dans une phase de résistance éprouvante.

Rien ne va plus dans les opérations de l’institution. Les crémations et les inhumations ne peuvent se faire correctement sans le retour en poste du personnel administratif.

Le Transport scolaire en grève

Les annonces de grèves débutent en force et vont se multiplier prochainement dans le Secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN. Le 30 octobre 2023, le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN ont débrayé simultanément et le 31 octobre 2023, c’était au tour du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN, à Montréal [photo], sans date de retour prévue.

« Les patrons refusent de nous verser notre juste part de l’argent qu’ils ont reçu du gouvernement pour financer nos hausses salariales. L’inflation qui nous frappe de plein fouet ne nous laisse aucun autre choix », a déclaré Josée Dubé, présidente du secteur.

Des mandats de grève ont par ailleurs été adoptés dans d’autres régions.

Rappelons qu’au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications des travailleuses et travailleurs en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part.

Les salarié-es de chez Autobus Robert déclencheront la grève générale illimitée sous peu

Lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue ce 10 novembre, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Robert–CSN (STTAR–CSN) ont adopté un mandat de grève générale illimitée à 89 %, par voie de scrutin secret.

« Le syndicat est rendu à négocier les clauses à incidences salariales et l’employeur n’entend pas verser la part des sommes qu’il a reçues du gouvernement afin de bonifier les salaires. Et comme dans presque tous les syndicats qui n’ont pas encore renouvelé leur contrat de travail, les salaires versés actuellement ne parviennent pas à attirer et à retenir les salarié-es nécessaires pour effectuer ses routes chaque jour. Et ce sont les enfants et leurs parents qui en paient le prix », précise Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part.

« L’employeur devra reconnaître les nouvelles données salariales qui sont en vigueur dans le secteur du transport scolaire. Plusieurs règlements reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant de 15 à 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et ceux qui conduisent les autobus, ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Si l’employeur veut régler la négociation rapidement, il n’a qu’à délier les cordons de la bourse. »

« À l’image de tous les autres syndicats qui négocient actuellement dans le transport scolaire, nous déplorons que les salarié-es d’Autobus Robert doivent recourir à la grève pour aller chercher leur juste part. Pour nous, la balle est clairement dans le camp de l’employeur et nous allons être aux côtés des travailleuses et des travailleurs jusqu’à ce qu’ils obtiennent cette juste part », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

À propos

Le STTAR–CSN compte 70 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire.

Syndicat des travailleuses et travailleurs d’EXO – transport adapté–CSN | Réseau de Transport Métropolitain

À la suite du dépôt d’une requête en accréditation, le 28 août 2023, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’EXO – transport adapté – CSN a été accrédité pour représenter :

« Toutes les personnes salariées au sens du Code, affectées au Transport adapté, dans la direction « Exploitation : Autobus et transport adapté », exerçant les fonctions d’Agent – Transport adapté, Agent – Transport adapté (niveau 2), Agent administratif – Transport adapté, Coordonnateur – Transport adapté, Coordonnateur – Planification du transport adapté, à l’exclusion de la fonction de Coordonnateur – Performance opérationnelle. »

Réorganisation, changement opérationnel, modification des conditions de travail chez EXO n’arrêtent pas. Les travailleurs affectés au transport adapté n’en pouvaient plus. Ils ont décidé majoritairement de se doter d’un syndicat.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des employées et employés de service public, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Cégep (FNEEQ, FP et FEESP)

Secteur public CSN

  • 87 syndicats en conflit
  • Nombre total de membres : environ 20 000 membres
  • Grève discontinue : 6 novembre (minuit à midi)