Une croyance populaire à nuancer

Selon la formule, une baisse du taux de change ($ US/$ CA) permettrait d’accroître les exportations en direction des pays où la monnaie est plus forte. Inversement, un taux de change trop élevé les réduirait. Si cette logique semble implacable, la réalité n’est pas aussi simple. En effet, le boom attendu dans les exportations canadiennes depuis la chute du taux de change n’est pas au rendez-vous. Selon François Bélanger, économiste au Service des relations du travail de la CSN, « certains analystes reconnaissent que la faiblesse du taux de change n’a plus un impact aussi important qu’avant sur les exportations manufacturières au Canada ».

Bien qu’il soit vrai que le taux de change influence le niveau des exportations, plusieurs autres éléments affectent aussi le commerce international. Par exemple, la crise économique de 2007-2008 qui a sévi chez nos voisins du Sud semble avoir fait diminuer fortement les exportations, et cela, même si le dollar canadien s’est déprécié entre 2008-2009. Aussi, après une longue période de baisse des exportations vers le marché américain, la place qui revenait au Canada est maintenant chaudement disputée par certaines économies émergentes, comme la Chine et le Mexique. « Nous avons déjà exporté plus de 80 % de notre production vers les États-Unis, maintenant, c’est un peu plus de 70 %. Cette place a été prise par d’autres et c’est désormais à nous de les déloger », explique François Bélanger. D’ailleurs, il faut comprendre que le dollar américain ne s’est pas seulement apprécié face au dollar canadien, mais également face aux monnaies de ces nouveaux concurrents, annulant ainsi l’effet de levier dont auraient pu bénéficier les produits canadiens.

Certaines décisions politiques prises par nos voisins pèsent aussi très lourd dans la balance. À la suite de la récession de 2008, les États-Unis ont décidé de développer une politique industrielle visant à accroître la production et à rapatrier certains secteurs. « Cette pratique s’appelle on shoring, par opposition aux off shoring qui consistent à délocaliser des industries, et ils la mènent de façon particulièrement vigoureuse. Nous l’avons vu au Québec quand la ville de Memphis est venue chercher Electrolux. Ils accordent plusieurs avantages afin de rapatrier la production », note François Bélanger. Pour soutenir son secteur industriel, Washington a mis en place certaines mesures protectionnistes comme en fait foi le Buy American : « On a sous-estimé le protectionnisme américain, nous étions persuadés qu’à 70 cents, les carnets de commandes allaient déborder, et ça n’a pas été le cas », indique Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Notre industrie en partie responsable

S’il est vrai que la situation socioéconomique des États-Unis joue un rôle majeur pour comprendre la situation actuelle des exportations canadiennes, il serait simpliste de s’arrêter là. Les compagnies canadiennes sont aussi responsables de la situation actuelle. Plusieurs grandes entreprises ont, pour de multiples raisons, créé des filiales sur le territoire américain. « Une tendance semble se dégager pour les grandes entreprises : au lieu d’exporter de façon traditionnelle à partir d’un pays X, elles choisissent de produire directement sur le marché visé en y implantant des filiales », observe François Bélanger.

La chute des exportations a grandement affecté le secteur manufacturier canadien et québécois. « La capacité industrielle n’est plus la même. Plus de 160 000 emplois ont été perdus depuis 2002 pour se situer, en 2013, à 490 000 emplois. Au-delà de ces pertes, il faut savoir que des usines ont fermé et que des chaînes de production ont été démantelées. Notre capacité industrielle n’est plus la même, et cela, au moment où notre place sur certains marchés est plus que jamais concurrencée », soutient François Bélanger. De son côté, Alain Lampron est catégorique : « Les entreprises auraient dû profiter de la force du dollar pour investir, mais elles ne l’ont pas fait et aujourd’hui, nous sommes moins compétitifs, quand on ne se fait pas carrément dire que nous sommes désuets. »

Un prétexte pour s’attaquer aux salariés

Bien que de nombreux spécialistes s’entendent pour minimiser les impacts du taux de change, il semble que celui-ci ait maintes fois servi de justification aux employeurs pour rouvrir les conventions collectives et imposer des reculs importants aux salarié-es.

« L’ensemble de nos syndicats subissaient ce type de menaces : “On a de la misère” ou “on n’a plus la même marge de manœuvre”, etc. Il y en a eu des renégociations et même des ralentissements », se souvient Alain Lampron. Pour sa part, François Bélanger appelle à relativiser l’impact d’un dollar fort sur les entreprises. « S’il est vrai que la masse salariale augmente, les coûts liés aux importations ou à l’acquisition de nouvelles machineries, eux, diminuent, la volatilité des taux de change comporte donc des avantages et des inconvénients. »

Pour un virage qualitatif

Là où le taux de change intervient, c’est sur le prix des produits. Un taux de change faible permet d’offrir des marchandises à moindre prix. Les entreprises exportatrices pourraient, si elles le voulaient, opérer un changement qualitatif. « Plutôt que d’espérer que le taux de change leur donne un avantage quantitatif, pourquoi ne pas s’orienter vers une production de marchandises à forte valeur ajoutée ? », se questionne François Bélanger. Il faudrait donc investir davantage dans la recherche et le développement, tout en s’assurant que les innovations contribuent à la production industrielle canadienne plutôt que d’être envoyées ailleurs dans le monde. Ce virage permettrait de compenser la fluctuation du taux de change en offrant sur le marché international des produits incontournables, peu importe leur prix, à forte valeur ajoutée.

Plutôt que de voir le taux de change comme une fatalité, positive ou négative, il serait grand temps d’innover et de développer l’économie canadienne et du Québec afin de les immuniser le mieux possible face à ces fluctuations des cours monétaires.

Secteurs du tourisme de l'hôtellerie

Ces deux secteurs sont probablement les plus sensibles aux soubresauts du dollar. Un taux de change trop fort entraîne rapidement un ralentissement de l’activité pour deux raisons. D’une part, le touriste étranger évitera les destinations où le taux de change est trop élevé, puisqu’il lui en coûtera plus cher pour voyager. D’autre part, les touristes locaux vont profiter de la force de la monnaie pour sortir et voyager à l’étranger.

Bien entendu, la faiblesse actuelle du dollar, parce qu’elle attire les touristes étrangers, tout en gardant « captifs » les vacanciers du Canada, a un effet positif sur ces secteurs. Selon Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN) et responsable du secteur de l’hôtellerie, l’effet est non seulement immédiat, mais il est également projeté dans le temps. « L’année 2014 fut une bonne année, 2015 fut une excellente année, les hôteliers ont enfin réussi à augmenter les taux d’occupation au-dessus des moyennes, chose qu’ils n’avaient pas réussi à faire depuis la crise de 2008. Si l’on se projette dans le temps, 2016 et 2017 s’annoncent également très bien. En effet, même si l’on ne connaît pas encore le taux de change, plusieurs événements internationaux, congrès et autres, auront lieu à Montréal, auxquels vont s’ajouter les activités entourant le 375e anniversaire de la ville de Montréal, preuve que la valeur du dollar n’est pas le seul facteur à influencer la vigueur de ces secteurs », explique-t-il.

Chicane, réconciliation, trêve, consensus

Alain Longpré, CSN, 2016, 120 pages
Alain Longpré, CSN, 2016, 120 pages

Depuis quelques années, je contribue à la chronique « À la librairie CSN ». Ça fait partie de ma job, pourrais-je dire : je travaille à la Documentation–CSN. Alors que j’étais plongée dans une lecture, disons cérébrale, j’ai appris que la CSN s’apprêtait à publier les écrits d’un gars de notre organisation. Je vous avoue que je n’ai pas été tentée spontanément : le titre me parlait peu (et si c’était écrit en joual, ai-je pensé). Mais c’était avant d’avoir la plaquette entre les mains… Puis, j’ai été conquise ! Tout sourire, j’ai commencé à lire.

Les mots d’un gars de shop, c’est un recueil de 28 chroniques et quelques nouvelles parues entre 2001 et 2016, dans le journal du Conseil central de Lanaudière–CSN. Le gars, c’est Alain Longpré, de Saint-Gabriel-de-Brandon, élu du conseil central depuis près de 20 ans. La shop, c’est la Bridgestone-Firestone, mais ç’aurait pu être ailleurs : il arrive que la conscience ouvrière ouvre la voie à l’action syndicale. La trentaine de textes, c’est autant de cadeaux qui mettent en relation l’individu dans sa communauté avec les forces agissantes qui le forment, le transforment et donnent sens à sa vie.

Dans chaque histoire se raconte l’humanité : la dignité écorchée, la bonté et la générosité exprimées, l’humilité du geste posé, la colère manifestée, l’injustice dénoncée, la sensibilité à l’Autre, la solidarité. La phrase est simple et courte, syncopée ; l’image, forte, comme celle d’une chanson réaliste. Mais aussi le plaisir des sens, renouvelé : au gré des pages, j’ai entendu Lucette parler à sa pigeonne ; j’ai senti, puis goûté la pluie fine au travers des arbres ; j’ai touché la pierre d’Alphonse sur laquelle des ouvriers ont gravé le mot solidarité ; et au garage Brousseau, j’ai vu, moi aussi, mon premier Attikamek. En filigrane, on voit poindre les enjeux qui tiennent en alerte notre gars, toujours prêt à s’indigner, pour mieux dénoncer. Parce que Les mots d’un gars de shop, ce n’est pas qu’un Longpré tranquille.

Mises à pied au Chantier naval Davie

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) trouve inacceptable la suppression de 134 postes annoncée aujourd’hui au Chantier naval Davie. Les travailleuses et les travailleurs font une fois de plus les frais d’un litige inqualifiable. La CSN demande au ministère des Transports d’intervenir dans le litige entre le Chantier et la Société des traversiers du Québec (STQ) qui actuellement ne trouve aucune issue.

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Photo : Pascal Ratthé

« C’est encore une fois les travailleuses et les travailleurs qui font les frais des démêlées entre la Davie et la STQ. C’est désolant de voir l’employeur se comporter de cette façon sans aviser le syndicat des mises à pied », a dénoncé le président du syndicat des travailleurs du Chantier naval de Lauzon inc. (FIM–CSN), Raphaël Jobin.

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Raphaël Jobin, président du syndicat des travailleurs du Chantier naval de Lauzon inc. | Photo : Pascal Ratthé

« Nous tentons depuis de nombreuses semaines de participer aux échanges entre les parties, sans résultat. Il est bien difficile dans cette situation de démêler le vrai du faux » a souligné le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–­CSN), Alain Lampron.

« À force de faire des réembauches et des mises à pied répétitives, nous allons perdre l’expertise qui se tournera vers d’autres entreprises plus stables. C’est sans compter l’insécurité qui est causée dans les familles touchées. Est-ce que c’est le but que le gouvernement du Québec cherche à atteindre ? », conclut la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras.

Une proposition d’appui au Syndicat, en marge du congrès du CCQCA–CSN a été adoptée à l’unanimité par l’ensemble des syndicats de la région : « Que le congrès du CCQCA dénonce les 134 mises à pied que Davie Canada vient d’effectuer et réitère son entier appui au Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon dans sa lutte pour l’emploi et l’amélioration des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. »

Six grandes thématiques pour développer l’industrie forestière

Réunis en conseil fédéral à Saint-Sauveur, les quelque 220 délégué-es de la FIM–CSN ont adopté jeudi, une série de résolutions concernant l’industrie forestière. C’est à la suite de la Journée de réflexion sur la situation forestière au Québec, qui s’est tenue lundi, que les délégué-es ont pu établir une série de 27 propositions réparties dans six blocs thématiques.

Au cours des dernières années, l’industrie forestière a vécu de nombreux bouleversements, que ce soit le déclin dans l’industrie des pâtes et papiers, le conflit autour du bois d’œuvre ou la problématique en lien avec les normes de certification. « Ce contexte affecte en premier lieu les travailleurs et les travailleuses qui sont toujours les premières victimes des soubresauts qui affectent l’industrie, il était essentiel pour nos membres que nous nous penchions sur la question et que nous adoptions une série de recommandations », explique Alain Lampron, président de la FIM–CSN.

Les délégué-es ont identifié six grandes thématiques qui touchent l’industrie forestière :

  • certification forestière, caribou forestier et impact sur la demande;
  • entente commerciale canado-américaine sur le bois d’œuvre;
  • surtaxe du papier surcalandré;
  • compétitivité de l’industrie forestière québécoise;
  • transformation de l’industrie forestière et politique industrielle;
  • nouveau régime forestier et aménagement forestier.

Selon l’organisation syndicale, ces six thématiques et les propositions qui s’y rattachent permettraient à l’industrie de se consolider et de lui assurer une certaine pérennité. Pour ce faire, la FIM–CSN en appelle à la collaboration des deux paliers de gouvernement et des entreprises : « Si l’on veut développer notre secteur forestier, il faudra que tous mettent l’épaule à la roue, nous avons fait nos devoirs, maintenant, c’est aux employeurs et aux gouvernements de faire leur bout de chemin », affirme Alain Lampron.

La FIM-CSN rappelle qu’il est primordial pour le Québec de se doter d’une politique industrielle globale qui permettrait de mener des actions structurantes pour l’ensemble des secteurs industriels. La FIM–CSN estime toutefois que le développement de l’industrie doit se faire en conformité avec le développement de meilleures conditions de travail, et c’est en ce sens qu’elle demande à ce que des conditions de travail minimales s’appliquent obligatoirement aux travailleurs sylvicoles. « Nos demandes sont variées. Elles visent autant la mise en place de conditions optimales pour le développement de ce secteur, par l’adoption d’une politique industrielle globale et de mesures incitatives, que l’imposition de normes minimales dans lesquelles s’exercera le travail forestier, notamment pour les travailleurs et les travailleuses sylvicoles qui vivent une extrême précarité », conclut Alain Lampron.

À propos

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs au sein de 320 syndicats répartis partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Syndicat des employés des garages de Rivière-du-Loup (FIM-CSN)

Le Syndicat des employés des garages de Rivière-du-Loup (CSN) est fier d’accueillir une nouvelle section, Grand-Portage Volkswagen inc., qui a été accréditée le 4 avril 2016, pour représenter : «Tous les salariés au sens du Code du travail, y compris les directeurs des pièces, à l’exception du personnel de ventes, des employés de bureau, des aviseurs techniques, du personnel de soutien pièces et services, des directeurs de département et de leurs adjoints et des responsables du transport routier.»

Cette nouvelle section est affiliée à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL-CSN) et, bien entendu, à la CSN.

Syndicat des employés des garages de Rivière-du-Loup (FIM-CSN)

Le Syndicat des employés des garages de Rivière-du-Loup (CSN) est fier d’accueillir une nouvelle section, Grand-Portage Nissan inc., qui a été accréditée le 4 avril 2016, pour représenter : «Tous les salariés au sens du Code du travail, y compris les directeurs des pièces, à l’exception du personnel de ventes, des employés de bureau, des aviseurs techniques, du personnel de soutien pièces et services, des directeurs de département et de leurs adjoints et des responsables du transport routier.»

Cette nouvelle section est affiliée à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL) et, bien entendu, à la CSN.

Syndicat des employés des garages de Rivière-du-Loup (FIM-CSN)

Le Syndicat des employés des garages de Rivière-du-Loup (CSN) est fier d’accueillir une nouvelle section, Grand-Portage automobiles inc., qui a été accréditée le 4 avril 2016, pour représenter : «Tous les salariés au sens du Code du travail, y compris les directeurs des pièces, à l’exception du personnel de ventes, des employés de bureau, des aviseurs techniques, du personnel de soutien pièces et services, des directeurs de département et de leurs adjoints et des responsables du transport routier.»

Cette nouvelle section est affiliée à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL-CSN) et, bien entendu, à la CSN.

La CSN est soulagée

La CSN est soulagée d’apprendre que le gouvernement et le chantier Davie se sont finalement entendus sur les conditions d’avance des 20 millions de dollars qui seront accordés au chantier en attendant que se règle le litige qui l’oppose à la Société des traversiers du Québec (STQ).

« Nous sommes heureux d’apprendre aujourd’hui que les travailleurs pourront retourner sur le chantier, a d’abord souligné le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM), Alain Lampron. Mais nous espérons sincèrement que les parties sauront mieux planifier les choses à l’avenir pour éviter de telles situations. »

« Il faut souligner le travail qui a été fait par le ministre pour rapprocher la Davie et la Société des traversiers du Québec (STQ). Si d’autres situations de mises à pied devaient se produire au chantier, la CSN demande de pouvoir participer aux échanges », enchaîne la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. »

« Nous demandons maintenant aux parties d’agir en toute diligence pour régler leur litige de façon à ce que tous les acteurs concernés soient ultimement satisfaits, et les travailleurs au premier chef », a pour sa part affirmé la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras.

« Bien sûr, nous poussons un énorme soupir de soulagement, ajoute le président du Syndicat du Chantier Naval de Lauzon Inc., Raphaël Jobin. Les travailleurs ont malheureusement payé trop cher le prix de cette situation qui se passait au-dessus de leur tête. Souhaitons que ça ne se reproduise pas. »

À propos

La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Gaspésie, la grande oubliée

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CCGIM) déplorent le manque d’information contenue dans la politique énergétique du Parti libéral. Si les grandes orientations de la politique semblent intéressantes, on y retrouve bien peu de détails quant à son application et à son impact sur l’industrie éolienne de la Gaspésie.

Le gouvernement compte, entre autres, améliorer de 15 % l’efficacité avec laquelle l’énergie est utilisée et augmenter de 25 % la production totale d’énergie renouvelable d’ici 2030. Il s’agit d’une politique ambitieuse, mais qui manque de précisions quant à l’avenir de l’énergie éolienne.

« Ce sont là de très belles intentions, mais comment le gouvernement va-t-il mettre en application ces principes ? Est-ce qu’il y a des montants prévus pour le développement ou le maintien des parcs éoliens existants ? Est-ce que la politique énergétique du gouvernement prévoit des sommes pour maintenir les emplois et l’expertise développée au fil des ans dans la région de la Gaspésie ? Comment le gouvernement peut-il faire la promotion de l’exportation de l’énergie éolienne ? Beaucoup de questions qui demeurent sans réponses, mentionne Alain Lampron, président de la FIM-CSN. Il serait dommage que la nouvelle politique énergétique ne profite pas des acquis et de l’expertise de chez nous en matière d’énergie éolienne. »

Une mobilisation régionale ?

Le gouvernement doit se rappeler qu’en matière d’énergie renouvelable, l’hydroélectricité n’est pas l’unique solution. L’énergie éolienne est bien ancrée dans la province, mais peine à survivre. La politique énergétique du gouvernement Couillard aurait pu être la bouée de sauvetage de cette industrie, mais rien n’indique que ce soit le cas.

« Rappelons que pour l’entreprise LM Wind Power de Gaspé, qui fabrique des pales d’éoliennes, le livret de commande est vide à compter de septembre 2016 pour une période possible d’environ 18 mois. Pour ces travailleuses et ces travailleurs, le temps presse. Si le gouvernement ne précise pas rapidement sa politique énergétique, nous n’aurons pas d’autre choix que d’organiser une mobilisation régionale pour sauver des emplois chez nous », ajoute le président du Conseil central Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Jacques Mimeault.

À court terme, nous souhaitons rencontrer le gouvernement afin de discuter de ces enjeux majeurs pour l’industrie éolienne et pour la région de la Gaspésie.

Les travailleurs mettent la pression !

Les membres du Syndicat des travailleurs de la Scierie Petit Paris – CSN, qui ont rejeté à 97 % l’offre globale et finale de l’employeur, en plus de voter un mandat de grève à exercer au moment jugé opportun à 93 %, continuent à mettre de la pression sur l’employeur afin d’en venir à la conclusion d’une convention collective.

La convention étant expirée depuis avril 2015, les travailleurs désirent que les concessions faites par les années passées (ex. : gel de salaire) leur soient reconnues par des augmentations de salaire décentes.

« N’oublions pas que ces travailleurs de scierie gagnent jusqu’à 4$ de moins de l’heure par rapport aux travailleurs d’autres scieries de la région », explique Engelbert Cottenoir, président du Conseil central du Saguenay – Lac-Saint-Jean (CSN). « Par le passé, ils ont fait des concessions pour aider à maintenir les emplois, mais aujourd’hui, le retour du balancier ne se fait pas ! » conclut monsieur Cottenoir.

« La Coopérative forestière de Petit-Paris a fait l’acquisition de la scierie à la fin janvier et, depuis ce temps, elle nous dit qu’elle n’a pas d’argent pour nous augmenter à la hauteur de nos attentes », précise monsieur George Villeneuve, président du Syndicat des travailleurs de la Scierie Petit Paris – CSN. « Nous ne croyons pas que la Coopérative est aussi pauvre qu’elle veut le laisser croire, car elle aurait ouvert ses livres tout de suite en début de négociation, comme nous leur avions demandé, pour nous le démontrer. Une chose est certaine, et les membres du syndicat sont clairs là-dessus, nos salaires ne financeront pas l’achat de la scierie ! » termine monsieur Villeneuve.

À la suite de l’intervention du conciliateur, la Coopérative serait prête à ouvrir les livres, mais seulement ceux de la scierie. En effet, elle ne veut aucunement ouvrir les siens. « Travailler seulement avec les livres de la scierie nous paraît impossible. La comptabilité de la Coopérative est étroitement liée à celle de la scierie et il nous apparaît difficile de dissocier les deux comptabilités pour avoir le vrai portrait financier de l’entreprise », affirme monsieur Cottenoir.

Le Syndicat des travailleurs de la Scierie Petit Paris – CSN est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Quant à la CSN, elle représente plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.

Il est temps de mettre un terme au dialogue de sourds qui menace les travailleurs

La FIM-CSN estime que le dialogue de sourds qui dure entre Greenpeace et Resolu doit cesser immédiatement, ce qui serait bénéfique pour les dizaines de travailleurs et travailleuses œuvrant dans les différentes installations de la compagnie. Depuis plus d’un an, les deux protagonistes se livrent une guerre où chacun campe sur ses positions en ignorant les nuances essentielles pour faire évoluer le débat.

La FIM-CSN a toujours maintenu une position critique dans ce conflit, tant envers Resolu qui refusait de prendre les responsabilités qui lui incombaient qu’envers Greenpeace qui semblait ignorer l’impact de ses actions sur les travailleuses et les travailleurs qui vivent de la forêt boréale. Sensible aux enjeux environnementaux, convaincue qu’il est possible, voire nécessaire, que ces enjeux se conjuguent à ceux du maintien de bons emplois dans les régions concernées, la FIM-CSN juge cependant que ce sont les travailleurs et les travailleuses qui sont les premières victimes de cette crise stérile dans laquelle les deux belligérants nous enfoncent depuis plusieurs mois. « Toute cette énergie pourrait être tellement plus utile si les deux parties acceptaient de s’asseoir sérieusement, de s’écouter et de travailler de façon proactive à la recherche de solutions, plutôt que de continuer à s’invectiver sur la place publique, comme c’est le cas actuellement », déplore Alain Lampron, président de la FIM-CSN.

Malheureusement, depuis plus d’un an, ils agissent à coup d’informations biaisées et d’accusations, et il est difficile de s’y retrouver. Ce débat polarise de plus en plus les différents intervenants et les amalgames sont nombreux. Pour la FIM-CSN, à part créer davantage de divisions, ce débat ne mène plus nulle part et il faut y mettre fin. L’organisation syndicale réitère sa demande d’une démarche de concertation entre Résolu, le gouvernement du Québec et les communautés autochtones pour permettre à l’entreprise de retrouver sa certification dans les plus brefs délais.

La FIM-CSN invite le gouvernement du Québec à prendre les devants et à convoquer, dans les meilleurs délais, les différents intervenants pour une sortie de crise. Resolu, pour sa part, doit impérativement mettre de côté son intransigeance et accepter de participer à ces démarches essentielles pour reprendre la certification FSC qu’il a perdue. Le rapport Bergeron, publié plus tôt cette semaine, confirme que la perte définitive de la norme FSC mettrait en péril les activités des usines de pâtes et papiers, déjà fragilisées par la décroissance du marché des papiers journal et d’impression (annuaire, circulaire, etc.). « Le gouvernement provincial doit imposer la conciliation et proposer des solutions pour assurer la récupération définitive des normes FSC pour les activités de Résolu au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Notre appel, comme celui de l’organisation FSC, n’ont pas trouvé écho parce que Resolu ne veut pas s’y soumettre. Seule une intervention du ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs pourrait mener à une entente entre les parties. Une fois cette norme récupérée, Greenpeace ne pourra que respecter l’engagement de l’ensemble des acteurs pour une foresterie durable et certifiée », a noté Alain Lampron.

La FIM-CSN invite également Resolu à faire preuve de leadership en modernisant ses usines et en innovant, ce qui lui permettrait de consolider les emplois et peut-être même d’en créer davantage, tout en respectant l’environnement. « Le gouvernement provincial vient justement d’annoncer d’importantes sommes d’argent dans l’industrie forestière, notamment pour le soutien à l’innovation. Récupérer les certifications et travailler au développement et à l’innovation dans le secteur, voilà deux éléments essentiels à une sortie de crise favorable aux salarié-es , aux Autochtones et à l’environnement », affirme Alain Lampron.

La CSN demande au gouvernement fédéral de faire confiance à l’expertise québécoise dans son prochain budget

À la veille du budget fédéral, la CSN invite le gouvernement du Canada à prêter une attention particulière aux offres soumises par le chantier naval Davie pour la construction de navires et de brise-glace de la Garde côtière canadienne.

Rappelons que le nouveau gouvernement à Ottawa a annoncé récemment qu’il voulait revoir et réformer la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale afin de remplacer les flottes vieillissantes de la Marine royale canadienne. Les chantiers de Halifax et de Vancouver qui ont remporté les contrats lors de la mise en place de cette Stratégie par les conservateurs il y a cinq ans se sont concentrés sur la modernisation plutôt que sur la construction de navires. « Les libéraux ont récemment reconnu l’urgent besoin de bateaux au Canada, souligne la présidente du conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras. La Davie représente plus de 50 % de la capacité navale au pays. Elle est tout à fait en mesure de combler ces besoins de construction que les autres chantiers ne semblent pas pouvoir satisfaire. »

Indécent
« Il est indécent d’entendre le député conservateur Steven Blaney demander au gouvernement fédéral de reconsidérer l’offre de la Davie, alors qu’il est demeuré passif et qu’aucun contrat n’a été accordé au chantier durant le trop long règne de son gouvernement. Les conservateurs ont toujours préféré à la Davie des joueurs hors Québec dans l’attribution des contrats! », s’exclame Ann Gingras. Cela dit, nous demandons au gouvernement Trudeau, qui a déjà entrepris une démarche de modification de la Stratégie en confiant le projet Resolve à la Davie, de continuer à faire confiance à l’expertise de ce chantier maritime et de contribuer à la création de centaines d’emplois dans la région de Québec », conclut-elle.

Mises à pied au chantier naval Davie

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est très préoccupée par les 189 postes qui ont été supprimés et les nombreux autres qui risquent de l’être dans les prochaines semaines si le conflit entre le chantier et la Société des traversiers du Québec (STQ) ne trouve aucune issue.
« Le syndicat est à pied d’œuvre pour faire en sorte de dénouer l’impasse dans le respect de la convention collective », a souligné le président du syndicat des travailleurs du Chantier Naval de Lauzon inc. (CSN) Raphaël Jobin.

« Nous nous activons pour faire en sorte de trouver des solutions afin de ramener au plus vite les syndiqué-es au travail. C’est là notre priorité. Ils n’ont pas à faire les frais de la situation actuelle », a souligné le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Alain Lampron.

« Il faut que le conflit se règle dans les plus courts délais et nous suivons de très près le dossier. Nous invitons aussi le gouvernement à intervenir pour faire en sorte que cette mésentente se règle au plus vite, car pour l’instant ce sont les employé-es qui en paient le
prix », conclut la présidente du Conseil central de Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.

Selon les dires de l’employeur, la Davie réclame à la STQ qui a commandé la construction de deux traversiers la somme supplémentaire de 20 M$ pour des points techniques qui n’étaient pas prévus au contrat initial.

La CSN s’active pour trouver une solution

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est très préoccupée par les 189 postes qui ont été supprimés et les nombreux autres qui risquent de l’être dans les prochaines semaines si le conflit entre le chantier naval Davie et la Société des traversiers du Québec (STQ) ne trouve aucune issue.

« Le syndicat est à pied d’œuvre pour faire en sorte de dénouer l’impasse dans le respect de la convention collective », a souligné le président du syndicat des travailleurs du Chantier Naval de Lauzon inc. (CSN) Raphaël Jobin.

« Nous nous activons pour faire en sorte de trouver des solutions afin de ramener au plus vite les syndiqué-es au travail. C’est là notre priorité. Ils n’ont pas à faire les frais de la situation actuelle », a souligné le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Alain Lampron.

« Il faut que le conflit se règle dans les plus courts délais et nous suivons de très près le dossier. Nous invitons aussi le gouvernement à intervenir pour faire en sorte que cette mésentente se règle au plus vite, car pour l’instant ce sont les employé-es qui en paient le
prix », conclut la présidente du Conseil central de Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.

Selon les dires de l’employeur, la Davie réclame à la STQ qui a commandé la construction de deux traversiers la somme supplémentaire de 20 M$ pour des points techniques qui n’étaient pas prévus au contrat initial.

Syndicat des employés de garage des comtés Richelieu Verchères Yamaska (FIM-CSN)

Le Syndicat des employés de garage des comtés Richelieu Verchères Yamaska (FIM-CSN), section Albi Kia Sorel-Tracy, a été accrédité le 8 janvier 2016 pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exception des vendeurs, des gérants, des employés de bureau, des laveurs, des aviseurs techniques et de tous ceux exclus par le Code du travail. »

Ces travailleuses et travailleurs ont décidé d’adhérer à la CSN, afin de négocier une convention collective et ainsi se faire respecter.

Le Syndicat des employés de garage des comtés Richelieu Verchères Yamaska (CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central de la Montérégie et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Un an et toujours aucun résultat, déplore le syndicat

Un an après avoir tiré la sonnette d’alarme, des organisations syndicales membres de la CSN constatent la précarisation des 300 emplois reliés aux opérations de la scierie pour laquelle Produits forestiers Résolu (PFR) n’a toujours pas fait les investissements nécessaires à une reprise des activités. Il y a en effet un an, presque jour pour jour, que la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), le Conseil central du Cœur du Québec (CCCQ-CSN) et le Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la scierie Abitibi-Consolidated division La Tuque (CSN) interpellaient PFR pour demander à la compagnie de réinvestir dans sa scierie située à Rivière-aux-rats afin de maintenir les emplois dans la région.

Rappelons qu’un investissement de plus de 8 millions de dollars est nécessaire pour moderniser les installations et ainsi, assurer l’emploi aux salarié-es, somme que PFR refuse toujours d’investir. Pourtant, dans les dernières années, pour aider la compagnie et assurer la pérennité des emplois, les syndiqué-es ont accepté de nombreuses concessions, notamment des baisses salariales importantes. En 2015, le gouvernement du Québec a également contribué en offrant une allocation supplémentaire de 120 000 mètres cubes de bois. Qui plus est, la situation économique actuelle est hautement favorable aux exportations en raison de la faiblesse du dollar canadien. « La compagnie a toutes les conditions favorables pour justifier un investissement de cet ordre, afin de consolider et moderniser sa scierie. Il faut que PFR annonce rapidement ses intentions pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs de réintégrer leur emploi », affirme Alain Lampron, président de la FIM-CSN. « Que PFR prenne enfin ses responsabilités et que cesse le temps de l’incertitude » poursuit-il.

Ces emplois, ainsi que ceux qui y sont rattachés, ont une grande importance pour l’économie de la région, qui a été malmenée ces dernières années. « Le plus frustrant pour la région, c’est de voir du bois d’ici acheté aux enchères et envoyé ailleurs pour être traité, alors que nous avons tout en mains ici pour le faire, se désole Paul Lavergne, président du CCCQ-CSN. Que les dirigeants de PFR le veuillent ou non, ils ont une responsabilité auprès des gens d’ici. »

Les salarié-es sont exaspérés de cette situation. Bien que la compagnie puisse disposer du bois acheté aux enchères comme bon lui semble, il est ridicule, aux yeux du syndicat, de transférer tout ce bois de la Mauricie vers les usines du Lac Saint-Jean. « Nous avons l’impression d’être largués par PFR et nous souhaitons réellement que les élu-es de notre région soient proactifs afin de trouver une solution satisfaisante », estime Herman Martel, président du syndicat. Ce sentiment d’abandon est renforcé lorsqu’on constate les investissements de 16 millions de dollars réalisés dernièrement par PFR dans cette région, pour moderniser les installations. « Et nous, là-dedans, pourquoi n’y a-t-il rien pour notre région et ces 300 emplois ? » poursuit-il.

À propos
Le Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la scierie Abitibi-Consolidated division La Tuque (CSN) regroupe quelque 125 membres. Il est membre de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Il est aussi membre du Conseil central du Cœur du Québec – CSN qui regroupe plus de 16 300 membres réunis au sein de 130 syndicats de tous les secteurs d’activité. Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

« Ce sont les salariés les premières victimes » rappelle la FIM

Engagée dans un bras de fer qui dure depuis plus d’un an avec Produits forestiers Résolu (PFR), la Forest Stewardship Council (FSC) annonce maintenant son intention d’abandonner tout effort de médiation entrepris en vue d’un règlement au litige qui a mené à la levée des certifications de Résolu.

Prenant acte de cette annonce, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) se désole qu’une fois encore ce sont les travailleuses et les travailleurs qui feront les frais de l’obstination de Résolu. Dans les derniers mois, la FIM-CSN a initié des pourparlers et a multiplié les efforts pour permettre un dénouement positif à la perte des certifications de Résolu. Les communautés autochtones, les organisations syndicales et les groupes environnementaux ont fait preuve d’ouverture et ont accepté de s’inscrire dans ce processus de médiation entrepris par FSC.

La FIM, qui avait souscrit à cette démarche, déplore l’attitude intraitable de la compagnie. « Résolu devrait mettre de l’énergie à retrouver ses certifications plutôt que de mener une guerre inutile contre FSC, car n’oublions pas qu’il y a des centaines de travailleurs et de travailleuses qui en ont assez de payer et de vivre de l’insécurité pour des décisions qui ne sont pas les leurs » lance Alain Lampron, président de la FIM-CSN.

Aux yeux de la fédération, il sera de plus en plus difficile pour Résolu de se déresponsabiliser. « Au début, c’était Greenpeace, ensuite, les attaques ont porté contre FSC et ses valeurs, qui sera la prochaine cible de Résolu ? se demande Alain Lampron. Alors que tout le monde fait des efforts, y compris les salarié-es, il serait grand temps que Résolu accepte de faire son bout de chemin et s’engage à trouver des solutions pour maintenir les emplois chez nous. » La FIM-CSN constate aussi que Résolu est la seule compagnie forestière à adopter ce comportement. Pourquoi ?

La FIM-CSN compte aussi participer aux travaux devant mener à l’unification des quatre normes en vigueur actuellement, afin de développer une norme unique à compter de 2017.

À propos
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier.

Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN

Si la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard, dans laquelle s’est inscrite la négociation du Front commun, et la fin du régime Harper ont marqué l’année 2015 sur le front social et politique, celle qui commence sera sans aucun doute sous le signe de la mobilisation pour préserver des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions de travail touchant des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé, prévoit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Voyez la vidéo avec Jacques Létourneau. À cet égard, près de 400 syndicats ou sections affiliés à la CSN verront leurs conventions collectives venir à échéance cette annéeet devront donc négocier leurs conditions de travail et de salaires. En outre, plusieurs autres syndicats poursuivront la négociation déjà entreprise en 2015. Parmi ces syndicats, deux ont entrepris une grève générale pour faire débloquer leur négociation respective : celui des 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis, un centre d’hébergement privé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a déclenché un arrêt de travail le 14 novembre dernier principalement pour améliorer le salaire de ses membres, dont plusieurs ne gagnent que 10,77 $ l’heure ; et, depuis le 27 octobre, celui des 24 employé-es de l’Hôtel-Motel La Caravelle, à Baie-Comeau, en butte à un employeur qui cherche à leur imposer des conditions de travail inférieures aux normes minimales et qui s’adresse à eux en anglais. En outre, la CSN a aussi dénoncé la Librairie Martin, de Joliette, qui a mis ses 14 employé-es en lock-out la veille de Noël, alors qu’il avait été convenu avec l’employeur de reprendre les négociations au retour des Fêtes.

En 2015, la lutte des membres de trois syndicats a pris fin d’une façon abrupte par la fermeture des supermarchés Loblaw et Maxi en Abitibi-Témiscamingue. Ces travailleuses et ces travailleurs étaient en lock-out, dont le plus ancien remontait à 2012. Par ailleurs, les 406 anciens travailleurs d’Olymel à Saint-Simon ont vu leur détermination porter ses fruits, lorsque la Cour supérieure leur a donné raison après près de huit ans d’attente : l’employeur doit respecter la convention collective et leur verser des indemnités. Une rare bonne nouvelle dans le secteur manufacturier, la CSN tient à souligner le début des travaux de conversion du porte-conteneurs Astérix en navire de ravitaillement militaire, qui maintient quelques centaines d’emplois à Lévis. Le syndicat affilié à la CSN, de concert avec la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), n’avait cessé de dénoncer le traitement inéquitable dans l’octroi des contrats par le gouvernement conservateur à l’endroit du plus grand chantier naval au Canada.

2015 : une mobilisation sans précédent

« Au cours de la dernière année, aux côtés de leurs alliés des autres organisations progressistes, les membres de la CSN ont été sur la ligne de front contre les politiques d’austérité, a rappelé Jacques Létourneau. Cette mobilisation, qui avait commencé en septembre 2014, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2015 avec la négociation du Front commun pour le renouvellement des conventions collectives des 540 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois. »

Intervenue en décembre entre le Front commun et le gouvernement Couillard, l’entente de principe ainsi que celles survenues aux différentes tables de négociation sectorielles seront soumises aux membres réunis dans leurs assemblées générales locales au cours des prochaines semaines. « La négociation du secteur public à la table centrale a été menée d’un bout à l’autre par le Front commun. Nous avons estimé avoir été au bout du processus qui a abouti à l’accord de principe, a mentionné le président de la CSN. Le fin mot appartient aux membres et, peu importe l’issue des consultations, la CSN continuera de les appuyer. »

Des moments forts ont marqué les derniers mois : les quatre journées de débrayage du Front commun CSN-FTQ-SISP, dont la plus importante grève dans l’histoire du Québec, le 9 décembre, la manifestation syndicale du 3 octobre qui a réuni plus de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à Montréal et les mobilisations contre l’austérité le 1er mai qui ont secoué toutes les régions du Québec.

« Parmi les choses à retenir de 2015, il y a certainement la reconnaissance par le gouvernement Couillard de l’impact de ses mesures austères sur les programmes sociaux et les services à la population, a poursuivi Jacques Létourneau. Le mérite de ce changement revient à la formidable mobilisation qui a mis en lumière tous les effets de ses politiques restrictives. D’ailleurs, les sondages ont démontré que la population ne suivait absolument pas les libéraux à cet égard. »

Mobilisation permanente

Selon la CSN, le mouvement progressiste québécois est dans un état de mobilisation permanente depuis les 16 derniers mois du fait de l’opération de sabotage de l’État social par les libéraux, sans mandat ni adhésion populaire. Ce faisant, le gouvernement libéral cherche à ratatiner le rôle de l’État et à mettre fin à tous les acquis sociaux qui nous caractérisent comme société québécoise afin de nous ramener au même niveau que les autres provinces canadiennes. Il a aussi porté atteinte aux programmes de développement régional et de création d’emplois, un non-sens, selon la CSN.

La CSN estime que le prochain budget Leitao sera un moment phare de la mobilisation contre l’austérité en 2016. Les semaines précédant la présentation du budget seront une occasion de rappeler au gouvernement Couillard qu’un changement de cap s’impose. « À tous les niveaux, les acteurs sociaux et syndicaux qui ont à cœur le rôle que joue l’État au Québec depuis la Révolution tranquille doivent maintenir la pression sur lui. Nous poursuivrons ce combat aux côtés de nos alliés progressistes », a mentionné le président de la CSN

La lutte devra donc se poursuivre pour les stopper, d’autant que le gouvernement dispose des moyens pour mettre fin à ces compressions. Les dernières données sur l’état des finances publiques rapportent en effet que Québec a obtenu un surplus budgétaire quatre fois plus élevé que celui d’il y a deux ans. Ainsi, pour les six premiers mois de 2015, ce surplus s’affichait à 2,6 milliards de dollars, avant le versement au Fonds des générations, contre quelque 600 millions de dollars en 2013.

« L’action du gouvernement Couillard depuis 2014 enfonce davantage le Québec dans un déficit social qui diminue la qualité de vie des citoyens et des familles et qui causera un tort considérable aux générations futures, a exprimé le président de la CSN. Le projet de loi 20 sur les frais accessoires, en totale contravention de la Loi canadienne sur la santé, et la réduction de la couverture du panier de services médicaux couverts par le régime public, qui s’ajoutent à des années de sous-financement, sont insensés. Il n’y a pas d’autre mot. »

Le gouvernement semble aussi ressentir une profonde aversion pour les services de garde subventionnés frappés une fois de plus par une mesure aberrante, soit un financement global basé sur les CPE qui présentent les coûts les moins élevés, sans égard aux réalités de chacun. Après la hausse de la contribution parentale, la compression de 74 millions de dollars cette année et la coupe à venir de 120 millions l’an prochain, ce nouveau mode de financement à la baisse représente une autre mesure qui nuira considérablement aux familles et, au premier chef, aux femmes.

Le projet de loi 70 visant les prestataires d’aide sociale, et qui abolit Emploi-Québec, est un autre pan des mesures d’austérité qui visent les plus démunis et qui affaibliront les politiques de création d’emplois dans les régions.

Ces dossiers, en plus de celui du projet de privatisation de la SAQ, une société d’État qui permet au Québec de bénéficier d’une expertise incomparable tout en versant de substantiels dividendes qui profitent à l’État, sont au nombre des priorités pour l’année qui débute. En outre, la CSN poursuivra son action visant à accroître la protection des non-syndiqués par la syndicalisation ainsi que par la bonification de la loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum. Jacques Létourneau : « Nous comptons aussi participer activement à la mise en place de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail afin de s’assurer que les droits des travailleuses et des travailleurs ne sont pas compromis par cette importante réforme administrative du PLQ. »

Déjà durement éprouvés par l’adoption de la loi 15 sur les régimes de retraite, dont la CSN conteste la constitutionnalité, les employés municipaux sont encore une fois menacés par le pacte fiscal qui accordera plus de pouvoirs aux municipalités. La CSN entend défendre ardemment le droit fondamental de négocier de ses 6300 membres dans le secteur municipal et de ses 4600 membres dans le secteur du transport. Une tournée d’information et de mobilisation à travers le Québec est déjà en cours et qui se poursuivra en 2016.

Changement de garde au fédéral

À Ottawa, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau répondra-t-il aux attentes suscitées par ses engagements, lors de la dernière campagne électorale ? « Ce changement de garde au fédéral est l’une des très rares bonnes nouvelles de 2015, a reconnu Jacques Létourneau. Le régime Harper a fait mal à la démocratie. Il était plus que temps de se débarrasser de lui. » La CSN a donné une bonne note de départ à ce gouvernement avec le retrait de deux lois antisyndicales (C-525 et C-377) et la formation de son nouveau cabinet établissant la parité entre les hommes et les femmes. « Nous ne manquerons aucune occasion de lui rappeler ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada pour assurer sa pérennité, et d’annuler la réforme du régime d’assurance-emploi de 2012 ainsi que celle visant les fonds de travailleurs. » À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

Nouveau contrat de 700 millions de dollars

L’attente d’un contrat pour la construction d’un ravitailleur pour la Marine royale canadienne a été interminable pour les 800 syndiqué-es CSN du chantier de Lévis, le plus important au Canada. Après 16 mois, le contrat de transformation d’un porte-conteneurs de 20 000 tonnes en navire de ravitaillement, équipé d’un hôpital pour des missions humanitaires, a finalement été signé à la fin novembre par le nouveau gouvernement fédéral. Il était moins une pour plusieurs travailleurs et travailleuses.

« C’est une très bonne nouvelle pour nos membres, a réagi Raphaël Jobin, nouveau président du Syndicat des travailleurs du Chantier naval de Lauzon, affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN). Ça met fin à beaucoup d’inquiétude sur le chantier. On va enfin être assurés d’avoir du travail pour les 18 à 24 mois à venir. » Au printemps 2015, 234 employé-es avaient été mis à pied, faute de contrat. Environ 400 nouveaux emplois seront générés par ce nouveau contrat.

« Enfin !, s’est exclamée Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN). C’est un juste retour des choses que l’octroi de ce contrat à la Davie, alors que les conservateurs ont donné en 2011 plus de 33 milliards de dollars de contrats de la Marine royale canadienne aux seuls chantiers de Vancouver et de Halifax. »

« Le chantier naval de Lévis, qui compte 190 années d’existence, peut aider à répondre aux multiples besoins de l’industrie maritime du Canada. Ce que l’on veut, c’est que le chantier ait voix au chapitre, tout comme les autres chantiers », renchérit Alain Lampron, président de la FIM-CSN.

Le contrat du ravitailleur suscite beaucoup d’espoir, notamment parce que le nouveau gouvernement fédéral de Justin Trudeau a promis des investissements majeurs dans la Marine royale canadienne. Dans leur programme, les libéraux ont décrit ainsi le règne de neuf années des conservateurs : « La Marine royale canadienne se classe sous le Bangladesh en matière de capacité et ne peut plus être considérée comme une marine hauturière. » Parmi les besoins identifiés, on y note des « brise-glaces, des navires de ravitaillement, des navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique, des navires de combat de surface, et autres ressources dont la marine a besoin ».

La machine humaine a ses limites

L’intensification du travail et la précarité de l’emploi s’accentuent dans nos milieux de travail, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, parfois au point de mettre en danger la santé et la sécurité des employé-es.

Le colloque Bilan et perspectives, tenu en novembre dernier sur le thème « La machine humaine a ses limites », a permis à quelque 350 militantes et militants de la CSN de mesurer les conséquences néfastes de l’accélération du travail et de partager leurs bons coups pour protéger leurs collègues de cette course à la productivité. Ainsi, une pléiade de conférenciers a guidé les discussions et aidé à dégager des pistes de solution.

Plus que jamais, les syndicats doivent agir

« Il faut s’impliquer, il faut mettre de la pression sur les employeurs, il faut créer des comités et négocier des clauses de convention collective », déclare Frédéric Gervais. Le président du Syndicat des travailleurs des Épiciers Unis Métro-Richelieu (FC-CSN) parle par expérience. Un système d’organisation du travail basé sur une étude de temps et mouvements a été imposé à l’entrepôt flambant neuf de Laval. Le syndicat a dû mettre son pied à terre pour faire valoir l’intérêt des membres auprès du géant de l’alimentation, afin d’atténuer les effets de la nouvelle technologie instaurée pour accroître la productivité.

Nicole Vézina, professeure au Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM, confirme l’importance d’agir pour les syndicats. « Les représentants syndicaux sont les mieux placés pour repérer les cas d’intensification du travail, les décrire, les mettre en évidence et les apporter aux tables des comités paritaires. » De son côté, le Syndicat national des travailleurs des pâtes et papiers d’Alma (FIM-CSN) connaissait une relation harmonieuse avec l’employeur en matière de santé et sécurité du travail, avant que Produits forestiers Résolu ne mette un frein à la collaboration syndicale patronale en 2010. « Avant, les gens étaient contents de travailler dans l’usine. Aujourd’hui, ils attendent leur retraite », observe le président du syndicat, Jean-Pierre Lebel, déçu de la tournure des événements dans son milieu de travail. « Mais je suis venu dire que, même si on a tout perdu à cet égard, ça vaut la peine d’établir un partenariat. »

Conséquences sur la santé et la sécurité du travail

L’inertie devant des situations excessives d’intensification du travail peut s’avérer dévastatrice. Par exemple, l’effet des horaires atypiques et allongés vient s’ajouter aux difficultés de la conciliation famille-travail dans certains milieux. « On parle de troubles du sommeil et de l’alimentation, d’effets sur le cancer du sein et sur le diabète », affirme Mélanie Lefrançois, doctorante au programme interdisciplinaire en santé et société de l’UQAM. L’inertie devant des situations excessives d’intensification du travail peut s’avérer dévastatrice. Par exemple, l’effet des horaires atypiques et allongés vient s’ajouter aux difficultés de la conciliation famille-travail dans certains milieux. « On parle de troubles du sommeil et de l’alimentation, d’effets sur le cancer du sein et sur le diabète », affirme Mélanie Lefrançois, doctorante au programme interdisciplinaire en santé et société de l’UQAM.

Les incitations pour augmenter la cadence proviennent de partout. Le gouvernement impose l’austérité à ses employé-es, obligés de faire toujours plus avec moins. Dans le secteur privé, la mondialisation et la financiarisation de l’économie génèrent de fortes pressions sur les entreprises pour réduire les coûts et accroître le rendement. Ce sont des économies à très court terme qui engendrent des coûts humains importants à plus long terme.

Déjà, chaque année au Québec, il y a des dizaines de milliers de personnes accidentées et malades en raison du travail. Plus de 130 personnes en meurent. L’intensification du travail pourrait augmenter ce bilan. « On perd notre vie à la gagner. Ça n’a pas de bon sens, pas plus que de se rendre malade à travailler. Nous avons le devoir d’agir », conclut Jean Lacharité, vice-président de la CSN.