Convoqués en assemblée extraordinaire, les syndiqué-es touchés par la crise du Groupe Capitale Médias (GCM) ont adopté la proposition soumise par la Fédération nationale des communications – CSN, afin d’élaborer un plan d’affaires visant la mise sur pied d’un projet de reprise sous forme de coopérative impliquant la participation des employé-es. Cette démarche a comme objectif de leur permettre de participer activement à la relance de leurs différents quotidiens.
Une occasion à saisir « Ce que nous avons proposé aux membres est avant tout une approche qui les replace au cœur de la démarche, nous sommes persuadés qu’une relance crédible de ces quotidiens passe inévitablement par leur participation. En optant pour une coopérative leur permettant de participer à la propriété et à la gouvernance de l’entreprise, par exemple, nous souhaitons développer un partenariat proactif avec d’éventuels partenaires, quels qu’ils soient. Malgré l’adversité actuelle, nous avons une occasion à saisir en proposant des modèles de propriété et de gestion novateurs qui contribueront à assurer de manière pérenne l’accès à une information de qualité dans les différentes régions du Québec », explique Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN.
Le membres des syndicats du Soleil, du Nouvelliste, du Droit, de La Voix de l’Est et du Quotidien se sont prononcés en faveur de la proposition de la fédération et un comité provisoire, constitué des représentants de chaque quotidien, a été mis en place pour assurer la suite des travaux. La FNC entame donc dès maintenant ce vaste chantier avec l’appui de la firme MCE Conseils et rencontrera à nouveau les membres pour leur soumettre un plan d’affaires qui s’articule autour du modèle coopératif.
Fonctionnement d’une coopérative impliquant les employé-es Une coopérative est composée de deux structures principales de gouvernance avec, en premier lieu, l’assemblée générale de tous les membres. Celle-ci élit le conseil d’administration, prend connaissance des rapports annuels, vote la disposition des trop-perçus s’il y a lieu et décide des grandes orientations de la coopérative.
Une fois élu, le conseil d’administration de la coopérative met en œuvre les décisions de l’assemblée générale, vote le remboursement des parts s’il y a lieu, prépare les assemblées, nomme son ou ses représentant(s), favorise l’éducation économique des membres et leur appropriation des enjeux de l’entreprise.
« La force de cette approche, c’est qu’elle permet d’envisager une participation active de différents acteurs pour la survie des médias, dans ce cas-ci les travailleuses et les travailleurs. Mais c’est très envisageable de développer un modèle coopératif qui additionnerait la participation des communautés d’affaires et des citoyens, par exemple. L’opportunité est là et nous allons travailler en ce sens afin de proposer un modèle innovant et performant pour la relance des quotidiens», conclut Pascale St-Onge.
Alors que débute aujourd’hui la Commission parlementaire portant sur l’avenir des médias, la CSN estime qu’un grand nombre de solutions sont à la disposition du gouvernement pour soutenir la presse écrite, qui vit des moments très difficiles, comme on a pu le constater ces derniers jours avec la menace de faillite qui plane au-dessus des quotidiens du Groupe Capitales Médias.
« Un grand nombre d’entreprises privées reçoivent actuellement une multitude de financements gouvernementaux, que ce soit par l’entremise de crédits d’impôts ou de subventions directes, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Étant donné l’intérêt public de la presse écrite dans notre système démocratique en matière d’accès à une information diversifiée et de qualité, il tombe sous le sens, en fonction de la crise actuelle, que le gouvernement instaure des mesures de financement adéquates et équitables pour l’ensemble des joueurs. Il est minuit moins une, mais il est encore le temps d’agir. Voilà pourquoi la mise en place de ces mesures doit se faire rapidement. »
Pour la présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), Pascale St-Onge, il est faux de prétendre que les médias écrits n’ont pas su s’adapter à de nouvelles réalités économiques. « Les médias écrits québécois ont développé une grande diversité de plateformes. Ils n’ont jamais eu autant de lecteurs qu’aujourd’hui. Ce sont les revenus publicitaires qui ont été directement engloutis par les géants numériques étrangers, sans que les gouvernements mettent en place les moyens appropriés en matière de fiscalité et de taxation. Voilà pourquoi nous demandons aujourd’hui au gouvernement de jouer le rôle de législateur qui lui revient. »
Un ensemble de mesures à la disposition du gouvernement
Dans leur mémoire présenté aujourd’hui à la commission, la CSN et la FNC–CSN proposent un ensemble de mesures concrètes pour répondre aux enjeux actuels :
La mise sur pied d’un Fonds québécois pour le journalisme, financé entre autres par la taxe de vente nouvellement prélevée auprès des entreprises numériques étrangères ;
Accorder un crédit d’impôt de 25 % sur la masse salariale globale ;
Une révision de la taxe au recyclage afin de réduire le poids assumé par les entreprises de presse, notamment en faisant contribuer les entreprises de vente en ligne ;
Un réinvestissement de la publicité gouvernementale dans les médias québécois ;
La révision des exemptions fiscales sur les investissements en publicité des entreprises afin de favoriser la publicité dans nos médias ;
Poursuivre et bonifier les subventions aux investissements numériques ;
Devant l’inertie du fédéral en matière de réglementation sur l’Internet et le numérique, que le gouvernement du Québec revendique les pleins pouvoirs afin de protéger notre culture et nos industries médiatiques et culturelles ;
Que les avis publics soient à nouveau publiés par les quotidiens et les hebdomadaires couvrant le territoire des municipalités ;
Bonifier le financement de Télé-Québec afin de stimuler la production de contenus journalistiques régionaux ;
Mettre sur pied un institut multidisciplinaire d’étude ;
Assurer un financement adéquat du Conseil de presse.
La version complète du mémoire de la CSN et de la FNC–CSN peut être consultée à l’adresse suivante :
À la suite de l’annonce de la faillite du Groupe Capitales Médias, les syndicats CSN des quotidiens régionaux se montrent intéressés à participer financièrement à la relance des opérations de ces médias écrits.
« C’est une très triste journée pour les médias d’information, pour leurs artisans, mais également pour l’ensemble de la population, particulièrement en région. Il y a longtemps que nous tirons la sonnette d’alarme au sujet de la crise qui sévit dans le secteur de la presse écrite, affirme la présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN), Pascale St-Onge. Craignant que des journaux puissent fermer, nous avons travaillé sur différents scénarios afin d’en assurer leur survie. L’un des scénarios qui nous semblent porteurs d’avenir serait de constituer une coopérative de travailleuses et de travailleurs de l’information qui deviendrait actionnaire des quotidiens du Groupe Capitales Médias, en partenariat avec d’éventuels investisseurs. C’est en ce sens que nous consulterons l’ensemble des membres des syndicats concernés au cours des prochains jours. »
La présidente de la FNC-CSN tient à saluer la réponse du gouvernement du Québec, dont le prêt temporaire assurera le maintien des opérations des six quotidiens. « Il est primordial, à très court terme, que les quotidiens continuent d’être publiés d’ici à ce que l’on trouve une solution globale pour assurer la pérennité de ces médias. Voilà pourquoi nous travaillerons d’arrache-pied avec différents partenaires pour développer un modèle d’affaires qui permettra aux six quotidiens et à leurs artisans de continuer d’offrir à la population une information diversifiée et de qualité. »
La FNC-CSN sera présente lors de la commission parlementaire sur l’avenir des médias au Québec, lundi prochain, afin de présenter ses recommandations visant un meilleur soutien financier des différents médias d’information.
Les travailleuses et les travailleurs du Festival du nouveau cinéma, réuni-es au sein du Syndicat de l’événementiel–CSN (SE–CSN), ont adopté une première convention collective qui ouvre la voie à une meilleure protection pour tout le milieu de l’événementiel au Québec. Parmi les avancées majeures de cette première convention, la reconnaissance du statut de salarié-e en vertu du Code du travail. Un précédent très positif pour quiconque œuvre dans le secteur de l’événementiel, souvent marqué par l’arbitraire en matière de conditions de travail.
Innovation dans les relations de travail « Ce n’est rien de moins qu’une petite révolution. Le Tribunal administratif du travail (TAT) a reconnu d’emblée qu’il ne s’agissait pas de travailleuses et travailleurs autonomes, mais bien de salarié-es. Cette reconnaissance leur permet dorénavant de bénéficier de différentes protections prévues au Code du travail, dont le droit de cumuler des indemnités de vacances ainsi que pour les jours fériés, ou encore d’avoir le droit à des journées de maladie », explique d’abord la présidente de la Fédération nationale des communications, Pascale St-Onge.
La convention collective adoptée par les salarié-es du Festival du nouveau cinéma comporte d’ailleurs plusieurs dispositions améliorant les conditions de travail qui caractérisent ce secteur d’activités. « On pense notamment au fait qu’après une certaine période d’essai ou après deux éditions consécutives du festival, les salarié-es deviennent titulaires de leur poste. Une disposition qui met fin à l’arbitraire et permet de planifier le calendrier et le budget, surtout lorsqu’on sait que plusieurs travaillent dans différents festivals au cours de l’année. C’est sécurisant de savoir qu’on peut retrouver son poste d’une édition à l’autre ou même au retour d’un congé de maternité. Ce type de protections, c’est du jamais vu dans ce milieu-là », ajoute Pascale St-Onge.
La convention collective prévoit également des augmentations salariales annuelles, des congés sans solde et le versement des indemnités de vacances à chacune des paies.
« C’est une excellente nouvelle pour les salarié-es du Festival du nouveau cinéma, mais également pour tout le secteur de l’événementiel. On veut lancer un message clair : c’est possible de vivre de sa passion, tout en ayant des conditions dignes, et le Syndicat de l’événementiel–CSN (SE–CSN) est là pour y veiller ! » conclut la présidente de la Fédération nationale des communications–CSN.
Le Camp Vol d’été Leucan–CSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été Leucan–CSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.
Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.
Pourquoi certains s’impliquent :
« La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie
« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier
« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier
L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».
Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal Métropolitain–CSN), Éric Céré (Conseil central des Laurentides–CSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec–CSN), Agathe Tremblay (Conseil central Côte-Nord–CSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la Montérégie–CSN), Patricia Rivest (Conseil central de Lanaudière–CSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’Estrie–CSN), Daniel Baril (Conseil central de l’Outaouais–CSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)–CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociaux–CSN), Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturière–CSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publics–CSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles –CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerce–CSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communications–CSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec–CSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STT–CSN).
Pour cette nouvelle baladodiffusion, l’équipe du Point syndical vous propose un entretien entre Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN, et Marc-André Lévesque, médiateur culturel au Musée McCord, à Montréal. Un agréable échange sur la place que prend la culture dans nos vies et sur la mission pédagogique de travailleuses et travailleurs culturels. En voici quelques extraits :
Caroline : Pourquoi médiateur ? Il me semble qu’on entend souvent guide ou surveillant de musée, alors qu’est-ce qu’il y a avec le titre médiateur ?
Marc-André : Même moi, je vais souvent dire « guide de musée », mais en fait, c’est « médiateur ». On fait de la médiation en salle, ça veut dire que, bien qu’on effectue certaines tâches de surveillant, on se place également comme pont entre une personne qui visite le musée et les collections. Notre mission, elle est surtout pédagogique.
Caroline : Alors, il faut que tu connaisses bien le musée et que tu adhères à sa mission ? Comment fait-on pour être bien branché et bien jouer notre rôle de médiateur ?
Marc-André : On doit transmettre une passion. Qu’elle soit de la littérature, du sujet, des objets ou de la collection, il faut créer une sorte d’effervescence avec le public. Il faut également être capable de s’émerveiller nous-mêmes comme médiateur, parce qu’une expo qui ouvre et qui ne m’émerveille pas, je vais la trouver longue, longtemps. Alors nous avons une formation en moyenne chaque mois et nous recevons également des documents de recherche, à quelques semaines avant l’ouverture d’une exposition. On va lire ces documents et les différents scénarios, parce qu’il faut se préparer pour les divers publics qui se présentent au musée. Souvent, aussi, je vais suivre les médiations en salle de mes collègues, et eux autres vont suivre les miennes, ce qui nous permet d’échanger des trucs et d’être curieux afin d’approfondir nos connaissances.
Caroline : Si tu dis « musée » à quelqu’un, les gens ont l’impression que c’est des salles silencieuses, alors que, finalement, un musée, c’est un lieu vivant ! Si on veut avoir du fun un après-midi, c’est au musée que ça se passe !
Marc-André : C’est ça ! On dirait que ça ne va pas de soi, mais c’est là les plus belles surprises. Le musée, comme endroit dans une ville, on le connaît parce qu’on y va avec l’école. Il y a souvent un rapport pédagogique. Mais ce n’est pas une école. Parce qu’on peut apprendre de plein, de différentes façons. Le musée, c’est un endroit d’échange, et c’est là qu’on voit la différence entre guide et médiateur. Le guide, lui, va guider. Tandis que le médiateur va engager un dialogue. On n’est pas dans le magistral ou l’autoritaire. On gère les idées et les conversations comme on gère une montgolfière. Au final, il faut que ça lève !
Caroline : J’aimerais ça que tu nous parles de ton syndicat. Ça doit quand même être spécial de négocier dans un milieu où la majorité des travailleurs sont à temps partiel et avec beaucoup de roulement.
Marc-André : On a négocié un minimum de douze heures par semaine. Avec notre taux horaire, à douze heures, on est correct pour vivre. Souvent, on a plus que ça, mais ça nous assure une base, parce que le format « visite » a le potentiel d’être extrêmement précaire. Notre seuil nous permet de dormir tranquille, et ça facilite aussi notre conciliation travail-étude, travail-famille ou même travail-travail, car nous sommes plusieurs à détenir un deuxième emploi ailleurs.
Un mois après avoir accrédité le syndicat représentant les quelque 85 employé-es de la salle de nouvelles du Réseau des sports (RDS), le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), tribunal fédéral qui traite des relations de travail, vient de trancher à l’effet que les journalistes de RDS qui travaillent depuis Trois-Rivières et Québec pourront joindre les rangs du syndicat des employés de RDS (SERDS) basé à Montréal.
Dans sa décision, le CCRI explique que ces journalistes relèvent du même employeur et effectuent le même travail que leurs collègues montréalais et que, par conséquent, ils doivent faire partie de la même accréditation. Une autre bonne nouvelle, en somme, pour ce syndicat affilié à la Fédération nationale des communications de la CSN !
La Société Radio-Canada a annoncé aujourd’hui l’abolition de 16 postes en scénographie et d’un autre aux communications internes. Il s’agit donc maintenant de 59 postes supprimés depuis décembre 2018, à la SRC.
« Depuis 2005, nous avons dénoncé la fermeture du costumier, du département des arts graphiques et des ateliers. C’est aujourd’hui le point final, puisqu’il ne restera plus que 14 personnes du côté scénique et de la scénographie, là où il y en avait 150 par le passé », déplore Johanne Hémond, présidente du Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC), elle-même issue de ce département. Parmi les postes supprimés aujourd’hui, on compte des machinistes, une habilleuse, un designer prothésiste et deux ensembliers. Certaines des personnes visées pourront se replacer ailleurs dans la SRC, mais cela entraîne néanmoins une grande période d’incertitude et une perte d’emploi pour certains qui ne pourront pas trouver de poste équivalent ailleurs à la SRC.
« Toute cette restructuration qui se poursuit, morceau par morceau, nous inquiète au plus haut point. L’installation dans la nouvelle maison de la SRC ne peut pas être le prétexte pour laisser de côté les artisans de Radio-Canada, qui ont contribué à produire des émissions de qualité depuis des décennies », soutient Johanne Hémond.
Cette dernière déplore également la disparition de l’émission Second regard. « Je doute que la majorité des auditeurs de cette émission se retrouve maintenant sur les plateformes numériques comme semble le croire la direction », affirme la présidente du SCRC. Rappelons que la direction a également annoncé, en décembre dernier, la fin des émissions Marina et Entrée principale, et la fermeture du département accessoires-meubles. Plusieurs postes ont aussi été coupés à Moncton, il y a quelques semaines.
« Il est étonnant que deux des principaux dirigeants de la SRC, Catherine Tait et Michel Bissonnette, choisissent de délaisser la production à l’interne, alors qu’ils ont œuvré dans le secteur de la production au privé », conclut Johanne Hémond, qui souligne qu’il n’y aura bientôt plus que les émissions d’information qui seront produites entièrement à la SRC.
À propos
Le Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC) compte près de 3000 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications (FNC).
Renseignements : Thierry Larivière, Service des communications de la CSN
La Société Radio-Canada (SRC) a annoncé aujourd’hui la suppression de neuf postes à la station de Radio-Canada à Moncton. C’est près de 10 % du personnel!
« C’est un coup dur pour la station de Moncton. On est inquiet pour le maintien des services en français à l’extérieur du Québec », affirme Michel Nogue, représentant des employé-es de Moncton au Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC).
Le syndicat déplore cette deuxième vague de coupe de postes qui survient après celle qui a coïncidé avec le déménagement de la station dans un nouvel édifice. Concrètement, Radio-Canada Moncton perd notamment sa seule maquilleuse, le dernier technicien informatique à travailler en région, d’autres techniciens et un chroniqueur.
La SRC a-t-elle un plan? Dans les derniers mois, la SRC a annoncé l’abolition d’une trentaine de postes et le SCRC s’inquiète pour l’avenir.
« On ne comprend pas pourquoi la SRC supprime des postes alors que son budget n’est pas réduit comme ce fut le cas dans les dernières années. Quelle est la place des employé-es dans cette stratégie dont les objectifs demeurent nébuleux? », s’interroge Johanne Hémond, présidente du SCRC.
À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 28 janvier 2019, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Musée de la Gaspésie–CSN a été accrédité pour représenter :
« Tous les salariés au sens du Code du travail. »
Ce groupe de travailleuses et travailleurs, oeuvrant dans le domaine de la culture, a décidé très majoritairement de se joindre à la CSN.
Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des communications, au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.
Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM) est fier d’annoncer la syndicalisation des employé-es du Musée de la Gaspésie. Le nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des communications. Depuis plusieurs semaines, nous travaillons avec les salarié-es du Musée pour obtenir leur accréditation. De nombreux enjeux de relations de travail ont stimulé leur désir de syndicalisation.
Dans les derniers mois, les salarié-es du Musée ont tenté de réviser leur politique de travail avec la direction et le conseil d’administration de l’établissement, dans l’optique d’une démarche positive d’amélioration continue. Toutefois, depuis ce temps, force est de constater que le climat s’est tendu et est devenu extrêmement difficile avec la direction. Après plusieurs échanges, un comité de travail a été mis sur pied, celui-ci excluait plusieurs employé-es et répondait davantage aux besoins de la direction et du conseil. Étant donné le mode de gestion adopté par la direction, les salarié-es ont donc entamé un processus de syndicalisation avec nous. La CSN et ses organisations affiliées fourniront tout le soutien nécessaire à ce nouveau syndicat pour l’obtention d’une première convention collective qui saura répondre aux besoins exprimés par les salarié-es.
Désormais, nous avons un comité exécutif en place. De ce fait, nous entamerons la préparation de la négociation. Nous espérons que la négociation avec le Musée de la Gaspésie se fera dans le meilleur des climats possibles et dans le respect mutuel. La volonté de la CSN est d’obtenir la meilleure convention possible pour les salarié-es. Pour Anatole Chiasson, président du CCGIM-CSN, « la syndicalisation d’un fleuron comme le Musée de la Gaspésie est un véritable honneur pour nous. Nous serons présents pour accompagner le syndicat dans sa négociation à venir et nous serons là pour les aider dans leurs mobilisations. »
À propos du CCGIM-CSN Le CCGIM-CSN regroupe environ 4 500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 77 syndicats affiliés.
Ayant pris tout récemment la décision de se syndiquer, les travailleuses et travailleurs du MBAS expérimentent en mode accéléré la solidarité et l’entraide.
La démarche des employé-es du MBAS a suscité beaucoup de réactions depuis l’automne. En effet, rarement aura-t-on vu la syndicalisation d’un petite groupe si hautement médiatisée. Alors que le syndicat ne cherchait pas à attirer l’attention des médias, le licenciement d’une militante, dans les minutes qui ont suivi la rédaction d’un communiqué annonçant la création du syndicat, a changé la donne. Des dénonciations d’ex-employé-es, une assemblée générale annuelle du MBAS houleuse et la démission de la présidente du conseil d’administration du musée ont contribué à garder l’attention des médias sur les relations de travail au musée.
Pour Sarah Boucher, conservatrice au musée depuis dix ans et présidente du syndicat, cette frénésie médiatique et l’ensemble du processus d’une première syndicalisation sont à la fois vertigineux et palpitants. « Je me suis même dit que j’allais devoir m’acheter Le syndicat pour les nuls pendant le temps des fêtes afin de comprendre ce qui se passe », explique-t-elle à la blague.
« À la base de notre syndicalisation, il y a deux volets, poursuit la présidente. Oui, il y a le conflit dont on entend parler dans les journaux, car nous avons grandement besoin d’appuis pour gérer les conflits avec la direction du musée. Mais il y a également la gestion interne, qui connaît actuellement de graves lacunes. Nous n’avons pas de contrat de travail, pas de définition de tâches, pas de grille salariale. Tout ce que vous pouvez imaginer qu’une convention collective doit contenir, nous ne l’avons pas. »
Fanny Luquet, responsable des communications du MBAS depuis quatre mois et membre du comité de négociation du syndicat, poursuit : « Notre projet de convention collective inclut des balises pour encadrer les réunions d’équipe, les ordres du jour et les procès-verbaux. Ça peut paraître de base, mais chez nous, ce n’est pas acquis. Dans ce sens, la syndicalisation vise un effet structurant pour le musée que nous croyons bénéfique pour l’ensemble des parties. »
Un siège éjectable Le climat de travail tendu ne date pas d’hier. La présidente du syndicat confirme qu’il y a eu un taux de roulement très élevé au cours des cinq dernières années : plus de quinze personnes, pour une équipe de huit à dix salarié-es.
« Quand tu te sens éjectable ou que la majorité de tes camarades vivent dans la précarité et peuvent difficilement remettre en question la direction, c’est certain que ça mène à l’écœurement, voire à l’épuisement de tout le monde. On remarque que le taux de roulement affaiblit l’équipe : lorsqu’on doit toujours recommencer, c’est de l’énergie perdue. C’est décourageant de ne jamais savoir si ton nouveau collègue va tenir bon. »
La piqûre CSN La présidente ne cache pas que les derniers mois ont été éprouvants, mais elle reconnaît également que les membres de son syndicat s’en sortent bien avec l’appui inconditionnel de la CSN.
« La CSN est tout pour nous. Nous l’avons approchée au début d’octobre et elle nous a guidés dans le processus de signature de cartes d’adhésion. Depuis, elle nous offre beaucoup de soutien, sans rien demander en retour. Que ce soit la signature de pétitions pour dénoncer le congédiement de notre camarade, le soutien des avocates et avocats du Service juridique pour nous accompagner dans le processus de plaintes ou la gestion de la logistique entourant la tenue de réunions, la CSN est toujours là, présente ; nous n’en revenons pas. Nous nous sentons quasiment mal parce que nous n’avons rien déboursé, pas une seule cenne de cotisation. »
Sa camarade du comité de négociation va encore plus loin : « Quand nous rencontrons nos conseillers, ça nous fait l’effet d’une piqûre ou d’une dose d’adrénaline qui nous donne l’énergie pour poursuivre. Au fond, la CSN, c’est comme une pommade pour soulager nos maux. Après, on sait que tout ira mieux. »
Hier après-midi en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (STIP–FNC–CSN) ont adopté à 94,7 % par voie de scrutin secret l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 20 décembre dernier.
« Étant donné la situation financière difficile de La Presse, nous avons fait preuve de créativité afin d’arriver à cette entente, de déclarer Laura-Julie Perreault, présidente du STIP. En ce sens, les travailleuses et les travailleurs de La Presse ont à nouveau fait leur part en acceptant un contrat de travail incluant un gel salarial durant cinq des six années de celui-ci et une augmentation de 1 % en 2020. Nous avons convenu de la mise en place d’un régime de retraite à prestations cibles pour tous les employé-es, dès que possible. Cela représente des coupes d’un million de dollars récurrentes annuellement dans nos conditions de travail ».
Sans contrat de travail depuis janvier 2016, les salarié-es du STIP n’avaient qu’une seule demande, soit le maintien de leurs conditions de travail. Les pourparlers des dernières années ont porté notamment sur la sécurité d’emploi, les salaires et la transparence financière de l’entreprise.
Le STIP regroupe environ 195 employé-es de la rédaction.
La FNC–CSN regroupe des syndicats autonomes de salarié-es ainsi que des travailleuses et des travailleurs contractuels de l’industrie des communications et de la culture. Ce regroupement permet aux quelque 6000 membres regroupés dans 88 syndicats de se donner des outils pour assurer leur représentation et pour négocier des ententes collectives de travail qui assurent le respect de leurs droits et de leur indépendance journalistique. Dans une perspective du droit public à l’information, la fédération défend également les libertés de presse et d’expression.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke–CSN a été accrédité, le 29 octobre dernier, pour représenter :
« Toutes les personnes salariées au sens du Code du travail, à l’exception des étudiants ainsi que des stagiaires reconnus dans le cadre de divers programmes académiques, d’emploi, d’intégration ou de même nature. »
Les travailleuses et travailleurs de Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke ont choisi de se doter d’un syndicat pour améliorer leurs conditions d’emploi.
Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des communications (FNC), au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.
L’abolition de postes et la fermeture de titres de journaux s’accéléraient ces derniers mois. On risquait fort de se retrouver avec plusieurs déserts d’information au Québec et au Canada au même titre que certains villages et quartiers vivent déjà dans un désert alimentaire. L’aide d’Ottawa donne un répit, mais le problème de fond de l’érosion des revenus publicitaires n’est toujours pas réglé.
« La population doit se questionner à savoir si elle désire recevoir une information de qualité, livrée par des journalistes professionnels. Si elle juge que c’est nécessaire pour une société démocratique, il va falloir mettre les outils en place pour les soutenir adéquatement », lance Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Sans presse de qualité, qui détient la confiance de la population, on ouvre la porte à toutes les dérives autoritaires et aux fausses nouvelles. « Le président Trump sème toujours le doute sur les médias, c’est à dessein, c’est pour faire taire la presse », estime la présidente.
Le Point syndical a pris le pouls d’artisanes et d’artisans de divers journaux, qui avaient tous de mauvaises nouvelles à communiquer. Nous nous attarderons aussi aux diverses solutions possibles pour maintenir une presse de qualité.
L’hémorragie s’accélère « On a perdu quatre titres cet été à Montréal, et trois hebdos sont maintenant publiés aux deux semaines », déplore Johanna Pellus, présidente du Syndicat de l’information de Transcontinental. Le nom de ce syndicat devra d’ailleurs bientôt changer étant donné la vente de ses hebdomadaires par Transcontinental. Deux titres anglophones faisant partie du même syndicat ont également disparu en 2015. « À Montréal, c’est une chute libre, il y a une morosité dans les salles de rédaction », constate Johanna Pellus, qui s’inquiète du remplacement de Transcontinental par de plus petits joueurs aux reins moins solides. La fin de l’obligation de publication des avis municipaux a donné un coup dur en 2018.
Il s’agira heureusement de « départs volontaires ». La salle de rédaction comprend toujours 210 syndiqué-es contre environ 300 à son apogée, en 2010, alors que le journal papier et la version électronique du journal étaient produits en même temps.
Les régions subissent également la crise de plein fouet. Le Quotidien de Chicoutimi compte maintenant 15 journalistes réguliers et quatre surnuméraires, alors qu’avant la crise, il y en avait plus d’une vingtaine de réguliers. Les départs à la retraite n’ont tout simplement pas été remplacés et des postes administratifs et de représentant publicitaire ont également été abolis. C’est sans compter les efforts fournis par ceux qui restent. « On a beaucoup réduit les dépenses pour éviter les mises à pied. On parle d’environ 16 millions de dollars pour le Groupe Capitales Médias, mais il y a une limite à diminuer les dépenses », explique Louis Tremblay, président du Syndicat des communications du Quotidien–CSN.
« Le phénomène papier peut résister un peu plus longtemps en région, mais on va prendre la même tangente que les autres. On vit beaucoup de la publicité des commerces de détail en région, mais ils se font cannibaliser par Amazon et les ventes en ligne. C’est une crise profonde qui touche toutes les régions », estime le président
Autres solutions possibles En plus d’une aide directe comme celle annoncée le 21 novembre par Ottawa, une autre piste est de ramener de l’argent qui circule ailleurs, par exemple chez les fournisseurs d’Internet, un peu comme on le fait avec la redevance de 5 % perçue chez les câblodistributeurs.
On pourrait aussi exiger une contribution ou taxer les grandes plateformes comme Facebook et Google et prendre l’argent recueilli pour la production d’information locale et nationale. Selon une étude publiée en janvier 2017 par le Forum des politiques, taxer Facebook et Google pourrait rapporter quelque 700 millions de dollars au Canada.
L’Union européenne veut forcer les GAFA à négocier une sorte de droit d’auteur (droit voisin) avec les producteurs de contenus comme les journaux. La FNC–CSN travaille sur une approche similaire avec une société de gestion des droits d’auteurs qui va négocier avec les différentes plateformes.
Des taxes en hausse quand le journal disparaît Quand on parle du rôle de surveillance du pouvoir de la presse, ce n’est pas seulement une question de principe et de démocratie. L’impact peut aussi être financier pour les citoyens.
Selon une étude publiée en juillet dernier par les chercheurs américains Gao, Lee et Murphy, des universités Notre Dame et de l’Illinois, les municipalités des États-Unis qui n’ont pas de média ont un taux d’emprunt allant jusqu’à 11 points de base plus élevé que celles qui en ont un. Ils estiment que le fait de ne plus devoir rendre de comptes à des journalistes contribue à une moins bonne gestion des finances publiques.
Une autre étude de mars 2018 du Massachusetts Institute of Technology indique de son côté que le manque d’adéquation entre le territoire d’un média et un district électoral fait diminuer la couverture de la politique. Le chercheur James M. Snyder établit que dans les régions mal desservies médiatiquement, les gens se souviennent significativement moins du nom de leurs élus et sont moins en mesure de les évaluer. Ces districts sans média attitré reçoivent par ailleurs moins de dépenses fédérales que les autres.
« On constate une corrélation entre l’affaiblissement des médias et la capacité de surveiller les gens de pouvoir », résume Pierre Trudel, professeur en droit public à l’Université de Montréal et chroniqueur au journal Le Devoir. Ce dernier estime que la presse fait partie de « l’écologie démocratique ».
La disparition du Northern Times, dans la municipalité franco-ontarienne de Kapuskasing, donne un avant-goût de ce que peut représenter l’apparition d’un désert d’information. « C’est une tragédie », lance d’emblée le maire sortant de Kapuskasing, Alan Spacek. « Il y a un fossé entre la Ville et les citoyens. Pour une communauté rurale, pour notre société, c’est une perte majeure », renchérit-il dans une entrevue du 1er novembre à #ONfr du Groupe Média TFO. Il ajoute que des « rumeurs » se propageaient dans la dernière élection sans que jamais un journal ne puisse donner l’heure juste.
En chiffres Depuis 2012 : 38 journaux de moins au Québec
De 2005 à 2015 : 415 journalistes en moins
La FNC-CSN se déclare très satisfaite des mesures annoncées aujourd’hui par le gouvernement en matière d’appui aux médias d’information. D’une valeur de 600 millions sur cinq ans, le gouvernement fédéral mettra en place des crédits d’impôt sur la masse salariale et les abonnements, et il permettra aux organismes d’information à but non lucratif de recevoir des dons de bienfaisance.
« Enfin, notre cri d’alarme a été entendu !, affirmePascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN). C’est une excellente nouvelle. Après avoir vu de nombreux journaux fermer les uns après les autres, le gouvernement fédéral reconnaît enfin l’ampleur de la crise et met en place des mesures concrètes. »
« Depuis des années, nous revendiquons un crédit d’impôt sur la masse salariale des médias d’information pour une raison bien simple : il s’agit de la mesure la plus appropriée pour nous assurer que l’appui financier cible le travail effectué par les journalistes, un travail fondamental pour notre démocratie. Nous sommes extrêmement satisfaits que le gouvernement Trudeau ait choisi cette forme d’appui », déclarePascale St-Onge.
Alors qu’un comité d’experts devra se pencher au cours des prochains mois sur certaines modalités de ce programme, la FNC-CSN assure que le gouvernement Trudeau pourra compter sur son entière collaboration.
La FNC-CSN regroupe quelque 6 000 salarié-es du secteur des communications et de la culture.
La CSN se réjouit des mesures annoncées aujourd’hui par le gouvernement fédéral dans sa mise à jour économique, notamment en matière d’appui aux médias d’information et à la production d’énergie propre.
« Enfin, le gouvernement reconnaît la crise que traversent les médias d’information et met en place des mesures très concrètes pour stopper l’hémorragie, affirme le président de la CSN, Jacques Létourneau. C’est une excellente nouvelle. Nous revendiquons depuis longtemps le crédit d’impôt sur la masse salariale qui a été annoncé aujourd’hui, le moyen le plus approprié pour appuyer nos médias d’information et nous assurer que ce soutien financier cible le travail des journalistes, l’un des piliers de notre démocratie. C’est une grande victoire pour la CSN, pour la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) et pour l’ensemble de la communauté journalistique. »
La CSN se dit également satisfaite des mesures concernant l’amortissement des investissements des entreprises. « Le gouvernement Trudeau n’a pas cédé au chant des sirènes des entreprises, qui brandissaient la menace de la perte de compétitivité afin d’exiger des baisses d’impôts, souligne le trésorier de la CSN, Pierre Patry. Le ministre des Finances a choisi de lier les allégements fiscaux à des investissements additionnels et à la transition vers des énergies propres. À nos yeux, c’est une stratégie tout à fait appropriée. »
Enfin, la CSN salue la décision du gouvernement de ne pas faire du retour à l’équilibre budgétaire un dogme incontournable. « Le déficit demeure modeste, le ratio dette/PIB continue de diminuer, les objectifs sont au rendez-vous. Le gouvernement doit pouvoir répondre aux besoins de la population, comme c’est le cas aujourd’hui pour éviter la fermeture de nombreuses salles de presse », d’indiquer Jacques Létourneau.
En prévision du prochain budget, prévu au printemps, la CSN poursuivra ses représentations auprès du gouvernement fédéral sur de nombreux dossiers, notamment en matière d’assurance emploi, d’assurance médicaments et d’appui au chantier maritime Davie.
Le 29 octobre 2018, le Tribunal administratif du travail (TAT) a émis le certificat d’accréditation qui permettait aux employé-es du Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke de créer leur syndicat.
La démarche de syndicalisation a débuté en septembre dernier en raison d’une dégradation importante des relations de travail. En effet, certaines et certains employés ont déposé des plaintes de harcèlement psychologique à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) afin de se plaindre du comportement de la direction. Au cours de la démarche de syndicalisation, l’employeur n’a pas hésité à congédier une militante en signe de représailles antisyndicales. En réponse à ces attaques, plusieurs plaintes ont été déposées au TAT pour forcer l’employeur à respecter la loi.
Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE–CSN), était de passage au musée sur l’heure du dîner pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres de la CSN et pour soutenir le syndicat face à ces attaques : « C’est une bonne nouvelle d’accueillir les employé-es du Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke dans nos rangs. Malheureusement, le comportement de la direction est odieux et elle doit savoir que la CSN va défendre ses membres jusqu’au bout! La CSN est une organisation combative et la direction du musée va vite s’apercevoir qu’il ne sera plus possible d’intimider les employé-es sans conséquence. »
La Fédération nationale des communications (FNC–CSN) se réjouit également de l’arrivée du nouveau syndicat. La fédération est de plus en plus présente auprès des travailleuses et des travailleurs travaillant dans les musées. « Nous sommes présents dans les musées depuis longtemps et la CSN a développé une grande expertise dans le milieu culturel. Dans la région de l’Estrie, il s’agit du second syndicat d’employé-es de musées à rejoindre la CSN. Cette réputation pousse de plus en plus de travailleuses et de travailleurs de ces secteurs à nous rejoindre » lance Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.
La mise sur pied du syndicat marque une nouvelle étape pour les employé-es du Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke. Le syndicat va tenir sa première assemblée générale le soir du 22 novembre 2018. Lors de cette réunion, les membres adopteront leurs statuts et règlements et ils éliront leurs représentantes et leurs représentants. À la suite de cette première assemblée, le syndicat pourra entamer les démarches pour négocier sa première convention collective avec l’employeur.
L’Intersyndicale CSN de La Presse interpelle à nouveau les pouvoirs publics à la suite d’une nouvelle réduction des effectifs.
« En tout, ce sont 37 postes qui sont supprimés sur 500, en vertu d’un programme de départs volontaires négocié avec les syndicats. Celui-ci offre des conditions supérieures à celles prévues à la convention collective. Nous demeurerons vigilants afin d’assurer le maintien du droit du public à une information de qualité. Nous accorderons également une attention particulière à l’impact de ces mesures sur la charge de travail des salarié-es », souligne Laura-Julie Perreault, présidente du Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse et porte-parole de l’intersyndicale CSN de La Presse.
Rappelons que dès l’annonce de la formation de la fiducie, les syndicats ont également revendiqué un nouveau conseil d’administration diversifié auquel siégeront des représentants de la profession journalistique et des employé-es de La Presse.
Avec l’appui de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), les syndicats de La Presse affiliés à la CSN ont travaillé ces derniers mois à faire reconnaître l’importance de l’information et de la liberté de la presse dans notre société.
« Plus que jamais, la FNC–CSN revendique une intervention gouvernementale afin de soutenir la presse écrite imprimée ou numérique. En ce sens, nous ne pouvons persister à ignorer la problématique financière qui mine sans cesse la survie des médias », précise Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.
La FNC–CSN a toujours soutenu que l’information doit être traitée comme un bien d’utilité publique et, en ce sens, les gouvernements devaient agir pour assurer un financement adéquat de leurs activités.
Les syndicats de La Presse et de Nuglif affiliés à la FNC–CSN regroupent près de 300 employé-es de la rédaction, des services administratifs et des services informatiques.
Sources :
Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (STIP-FNC–CSN)
Syndicat des travailleuses et travailleurs du centre informatique de La Presse (STTCILP-FNC–CSN)
Syndicat des employés de bureau de journaux, région Montréal (SEBJ-FNC–CSN)
On consacre souvent beaucoup de temps à leur création, on y réfléchit longuement, on en discute en équipe, on pèse chacun des mots utilisés, on essaie de les rendre significatifs, mobilisateurs, encourageants et uniques : les thèmes.
Au printemps dernier, les fédérations de la CSN tenaient leur congrès. Et au cœur de ces instances, on retrouvait un thème central autour duquel tournaient les propositions et les recommandations. Parfois, même l’ambiance et les activités des congrès sont guidées par le thème choisi. Mais ces fameux thèmes, que veulent-ils dire exactement ? Qu’essaie-t-on de communiquer aux membres et aux délégué-es ? Sont-ils de simples « lignes » de communication ou ont-ils un rôle plus important ? Les fédérations se sont prêtées au jeu de lever le voile sur les questions entourant ces fameux thèmes.
David Bergeron-Cyr (FC–CSN), Ginette Langlois (FP–CSN), Caroline Quesnel (FNEEQ–CSN), Jeff Begley (FSSS–CSN), Pierre Brassard (CSN-Construction). Derrière : Nathalie Arguin (FEESP–CSN), Louis Bégin (FIM–CSN), Pascale St-Onge (FNC–CSN) | Photo : Michel Giroux
FEESP : Mon quotidien, j’y vois. Mon syndicat, j’y crois. « Le choix de notre thème de congrès est le fruit de la consultation interne de plus d’une centaine de personnes, du comité exécutif aux militantes et militants des secteurs et comités, en passant par le bureau fédéral et des salarié-es de l’équipe, explique Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Notre thème est bien ancré dans le présent et dans l’action. Il reflète notre approche collective et inclusive dans la dispensation de nos services, démontre le travail quotidien des militantes et militants auprès des membres. Finalement, il exprime la rigueur dans le travail et la confiance en l’action syndicale comme le meilleur moyen pour faire avancer les droits des travailleuses et travailleurs. Nous voulions un thème dynamique, qui fait ressortir le fait que nous sommes en mouvement et sur le terrain. »
FIM : Nos membres au cœur de nos actions
« Notre thème ? Je crois qu’il dit tout, rigole André Miousse, vice-président à la vie syndicale de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Mais je vais quand même essayer de l’expliquer. La FIM existe grâce aux membres qu’elle représente. Et j’insiste sur le choix du mot “représente”. Pour moi, l’objectif premier de la fédération, ce doit être les services aux membres. Nous devons nous assurer de répondre à leurs attentes et non l’inverse, d’où l’importance de l’idée de “représentation”. Pour la partie “au cœur de nos actions”, nous avons constaté que trop souvent les structures deviennent lourdes. Il était donc important de retourner vers la base, notre base, parce que nous sommes toutes et tous des militants avant toute chose. Nous avons décidé d’arrêter le dédoublement des structures et de nous concentrer sur les services directs aux membres. En bref, ce qui est “au cœur de notre action”, c’est l’amélioration des conditions de vie des travailleuses et travailleurs. Il ne faut jamais oublier d’où on vient si on veut savoir où on s’en va. Pour la partie “nos membres”, nous avions le souhait que tous les membres s’approprient leur fédération. »
Visuels des congrès de la FIM, de la FNEEQ, de la FP, et de la FSSS
FC : Combattre à vos côtés
« Dans un contexte de morosité syndicale, et même de cynisme à l’égard du mouvement ouvrier, notre fédération a choisi de se recentrer sur ses racines, soit le syndicalisme de combat, explique David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN). La combativité est une caractéristique qui distingue depuis longtemps la CSN d’autres organisations syndicales. Pour la FC–CSN, le syndicalisme de combat doit privilégier l’action collective par rapport au traitement individuel des dossiers. L’action collective qui nous caractérise est présente lors des négociations des conventions, mais une fois réglées, toute l’action syndicale est principalement dirigée vers la défense individuelle. Nous voudrions axer le militantisme syndical vers le développement du “savoir être” des camarades, afin qu’ils écoutent les problèmes de leurs membres et développent la solidarité dans leurs milieux de travail. Tous les problèmes vécus par nos membres ne se régleront pas par l’action collective, et tous les syndicats n’ont pas la capacité de régler leurs problèmes par l’action collective. C’est pourquoi la FC–CSN sera “à vos côtés” et accentuera sa présence sur le terrain. Car pour elle, le syndicalisme de combat est le moyen privilégié pour développer une conscience de classe et un sentiment d’appartenance des camarades envers leur syndicat. »
FNEEQ : Élargir l’horizon des possibles
« Lorsqu’est venu le moment de choisir le slogan du congrès, nous voulions réunir dans une même formule deux dimensions, indique Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) : la portée du travail quotidien des enseignantes et des enseignants dans leur milieu, ainsi que le sens de leur engagement dans la vie syndicale. Le thème retenu témoigne de notre volonté de travailler ensemble afin de concevoir une alternative crédible et applicable aux propositions de la droite politique et économique. Nous voulons trouver d’autres “possibilités” pour contrer les idéologies dominantes qui imposent un système politique injuste et inéquitable et qui privilégient les finances au détriment de l’humain. Finalement, ce thème est surtout une invitation à se retrousser les manches et à trouver des solutions qui tiennent compte des préoccupations des femmes et des hommes, de leurs idées et de leur environnement. Les congrès sont des lieux privilégiés pour développer ces réflexions, pour ensuite les faire vivre au sein des syndicats qui les transmettront à leurs membres qui, à leur tour, les partageront avec leur famille et leurs proches. Ainsi, nous arriverons véritablement à “élargir l’horizon des possibles”. »
FNC : Des libertés à défendre
« Nous avons choisi ce thème, car les travailleuses et les travailleurs que nous représentons œuvrent dans des secteurs protégés par des droits et libertés inscrits dans nos chartes, soit la liberté de presse, le droit du public à l’information et la liberté d’expression, explique Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Or depuis plusieurs années, la culture et les médias vivent de graves difficultés économiques et structurelles. Les plateformes numériques étrangères dévalorisent nos productions journalistiques et artistiques, en les offrant gratuitement aux usagers, le plus souvent sans aucune forme de rétribution, en plus de capter les revenus, qui autrefois finançaient nos productions. Alors, au-delà des emplois à défendre, ce sont les fondements même de notre société qui sont en péril. Qui seront nos yeux et nos oreilles dans les lieux de pouvoir d’où nous sommes autrement exclus si le journalisme professionnel continue de dépérir faute de moyens ? Comment vivrons-nous notre culture, si nos institutions culturelles, nos artistes et nos artisans continuent d’être sous-financés ? Ainsi, la FNC–CSN doit mener ces importants combats pour défendre des libertés et des droits fondamentaux que notre société tient trop souvent pour acquis. »
Visuels des congrès de la CSN–Construction, de la FC, de la FEESP, et de la FIM
FP : Ma profession. Ma fédération. Notre force collective.
« Comme fédération multisectorielle, nous représentons une grande et belle diversité de professionnels œuvrant dans différents milieux de travail, présente Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN). Ce qui nous unit, c’est justement cette condition “professionnelle”, que l’on soit techniciens, bacheliers, maîtres ou docteurs. Tous ensemble nous cumulons une somme importante d’expertises différentes qu’il nous faut à tout prix mettre à profit lors de notre action syndicale. Cette diversité constitue une richesse pour notre action collective, de la même façon que notre identité professionnelle influence et teinte notre action collective. Nous avons aussi souhaité un congrès tourné vers les préoccupations qui touchent nos membres dans leur pratique professionnelle et qui leur permet, par l’action collective, de sortir de l’isolement afin qu’ensemble nous puissions faire avancer nos conditions. Une large majorité des professionnels ont tendance à s’isoler et à ne pas voir la pertinence de l’action syndicale, percevant leurs connaissances et leurs compétences comme les principaux outils de négociation de leurs conditions de travail. Ainsi, notre thème porte le message que la FP peut être un lieu de mise en commun et le vecteur de leur action collective porteuse de changement. »
FSSS :Déterminées
« Au courant des quatre dernières années, nous avons tous été témoins de la détermination des docteurs Couillard et Barrette et de l’équipe du gouvernement libéral à démanteler le réseau de la santé et des services sociaux, ainsi que celui des services de garde, souligne Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Du même coup, à la FSSS, nous avons constaté que le rempart face à leurs attaques reposait sur la résilience exceptionnelle du personnel qui continue jour après jour de faire un travail exceptionnel dans des conditions qui varient entre difficiles et exécrables. Dans ce contexte, les délégués-es du congrès ont amorcé des discussions pour que nos voix soient entendues et respectées. Nous sommes déterminés à remettre nos réseaux sur les rails. Pour y arriver, les dirigeants des réseaux et le gouvernement doivent faire preuve d’une réelle écoute. Nous avons des solutions pour la pénurie de main-d’œuvre, pour les problèmes criants de santé et sécurité au travail, pour le manque de prévention dans nos établissements, pour retrouver la satisfaction du travail bien accompli. Nos vis-à-vis doivent renouer avec le dialogue et avec la négociation. Ainsi, nous nous promettons d’être déterminés à nous mettre en mode transformation, pour nous et pour nos réseaux de travail. »
Viser juste avec la CSN–Construction
« Ça bouge dans l’industrie de la construction, annonce Pierre Brassard, président de la CSN–Construction. La nette augmentation des heures travaillées par l’ensemble des salarié-es de l’industrie en témoigne. Dans ce contexte en effervescence, les travailleuses et les travailleurs ont besoin d’une fédération à leur image. Une fédération proche de ses membres. Une fédération qui comprend leurs besoins et qui sait y répondre efficacement. Avec la nouvelle CSN–Construction, ils ne se trompent pas. C’est ça que traduit notre thème de congrès 2018. »