Des relations de travail qui font peur

Des travailleuses et des travailleurs en conflit de travail, des représentantes et représentants de syndicats de la région des Laurentides et de Lanaudière ainsi que des paramédics de partout au Québec se sont rendus aujourd’hui devant le siège social de Services préhospitaliers Laurentides–Lanaudière, à Mirabel. Cette manifestation est une démonstration de solidarité à l’égard des quelque 250 paramédics à l’emploi de l’entreprise qui subissent des représailles patronales pour avoir exprimé leur exaspération devant la lenteur des progrès à la table de négociation pour le renouvellement des conventions collectives.

Depuis le 1er avril 2025, l’entreprise multiplie les mesures d’intimidation et de répression à l’égard des paramédics à son emploi. Entre autres exemples, notons des avis écrits à une cinquantaine de paramédics suivant une mobilisation tenue le 1er avril. Quatre paramédics ont été suspendus pour une journée. De plus, le 23 juillet, une gestionnaire de l’entreprise est intervenue directement auprès d’un paramédic, exigeant qu’il cesse sa participation à une mobilisation se déroulant au Centre hospitalier de Saint-Jérôme. Deux paramédics ont également été menacés de suspension et l’employeur a notifié au syndicat que d’autres mesures pourraient être imposées suivant une enquête qu’il mène. Notons que toutes les manifestations des paramédics, bien que bruyantes, sont légales et qu’elles se déroulent dans le respect. L’enquête syndicale est formelle : la répression patronale est complètement injustifiée.

Ces pratiques de SPLL minent grandement le climat de travail au sein de l’entreprise. « Quand un employeur s’en prend injustement à une personne syndiquée, ce sont tous les syndicats qui répondent. C’est comme ça à la CSN, souligne la présidente du Conseil central des Laurentides–CSN, Chantal Maillé. J’invite l’entreprise à changer son fusil d’épaule : au lieu de mettre de la pression pour bâillonner les paramédics, pourquoi ne pas exercer son influence auprès des représentantes et représentants patronaux et du gouvernement pour qu’on en vienne enfin à une entente satisfaisante ? Ce serait en tous cas beaucoup plus positif pour les relations de travail ».

Sans convention collective depuis le 1er avril 2023, quelque 3300 paramédics sont actuellement en négociation. Pour le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc, les gestes d’intimidation et les représailles des employeurs n’érodent pas la détermination des travailleuses et des travailleurs. « Ce sont les paramédics sur le terrain qui tiennent le système préhospitalier à bout de bras. Au quotidien, ils sont confrontés à toutes sortes de situations auxquelles ils doivent répondre dans des conditions rarement optimales. Ils doivent se battre chaque jour contre le manque de ressources et de main-d’œuvre, la surcharge de travail, le recours constant aux heures supplémentaires… L’employeur refuse toutes les propositions syndicales de solution et préfère se tourner, à grands frais, vers des agences de personnel. La dernière chose dont on a besoin ici c’est d’un employeur qui cherche tous les prétextes pour s’en prendre à celles et ceux qui osent dénoncer l’inacceptable. »

Le président du Syndicat des paramédics des Laurentides et de Lanaudière (SPLL–CSN), Danny Leggo-Beaudoin, s’est réjoui de l’appui provenant de divers syndicats. « Notre travail est déjà assez difficile au quotidien, c’est déplorable qu’on doive en plus subir l’adversité de notre propre employeur. Aujourd’hui, plein de syndicats sont venus nous dire de ne pas lâcher. Plusieurs ont déjà vécu de tels épisodes de mauvaises relations de travail et ont été en mesure de les surmonter. J’en appelle à l’employeur : on a l’occasion de faire table rase du passé et de travailler l’avenir sur de nouvelles bases. J’espère que notre message sera entendu ! »

 

À propos
Le Syndicat des paramédics des Laurentides et de Lanaudière (SPLL–CSN) représente plus de 250 paramédics œuvrant dans le sud des Laurentides et de Lanaudière. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, FSSS–CSN qui regroupe notamment 3300 paramédics, partout au Québec.

Manifestation : Les familles d’accueil méritent mieux

Réunies devant le Secrétariat du Conseil du trésor à Québec, une cinquantaine de personnes ont manifesté leur appui aux Ressources de type familial (RTF), les familles d’accueil affiliées à la CSN qui sont en négociation depuis plus de deux ans et demi. 

«En ce moment, les familles d’accueil ont de la misère à donner des repas équilibrés à leurs bénéficiaires. Parce qu’on a la main sur le cœur, on finit souvent par piger à même notre rétribution, pour offrir une alimentation équilibrée aux personnes qu’on reçoit, mais ça n’a pas d’allure. Les familles d’accueil méritent mieux», explique Gabrielle Bellemare, elle même famille d’accueil et membre du comité de négociation. 

Les RTF demandent une hausse du montant alloué pour couvrir l’alimentation et les besoins d’hygiène de base de leurs usagers qui est actuellement de 13 $ par jour. L’augmentation du panier d’épicerie ayant largement dépassé la hausse de l’inflation dans les dernières années, les RTF sont forcées d’absorber les différences de coûts avec ou à même leurs propres portefeuilles.  

«Les familles d’accueil sont la dernière maille du filet social, parce qu’elles hébergent et accompagnent leurs bénéficiaires, elles les connaissent mieux que beaucoup de gens dans le réseau de la santé et des services sociaux. Pourtant, le message que le gouvernement leur envoie, c’est que leur travail ne compte pas», explique la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Lucie Longchamp. 

«C’est grâce à la mobilisation et à la solidarité que nous réussirons à faire bouger les choses. Chaque fois que les familles d’accueil se tiennent debout, elles rappellent au gouvernement que leur engagement est essentiel et qu’elles méritent d’être reconnues à leur juste valeur», conclut le secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, François Proulx-Dupéré. Des responsables de service de garde en milieu familial se sont jointes aux manifestantes afin de leur signifier leur appui. 

Un premier contrat de travail pour le CPE Abinodjic-Miguam

Les travailleuses et travailleurs du CPE Abinodjic-Miguam ont adopté à 93 % leur première convention collective et obtiennent de nombreux gains. Au cours de la même semaine où se déroulait la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CPE Abinodjic-Miguam–CSN, se prononçait en assemblée générale le 2 octobre, sur sa première convention collective. Celle-ci faisait suite à l’entente de principe survenue le 18 septembre dernier.

Pour la vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Lyne Massicotte, « ce premier contrat de travail permet à ces travailleuses d’obtenir, bien sûr, le règlement survenu l’été dernier avec le ministère, mais aussi une disposition faisant la promotion de l’embauche de travailleuses autochtones », une première dans nos conventions collectives en région dans les CPE, mentionne la vice-présidente régionale.

Pour sa part, le président du Conseil central de l’Abitibi-TémiscamingueNord-du-Québec–CSN, Félix-Antoine Lafleur, considère que cette nouvelle convention collective viendra régulariser les conditions de travail dans ce CPE.

« Nous sommes particulièrement fiers, car en plus, on aura réussi à maintenir les valeurs d’appartenance autochtones propres à ce CPE » d’ajouter le président du CCATNQ–CSN. « C’est dire comment à la CSN, on se préoccupe d’avoir des conventions collectives adaptées à la réalité locale des syndicats affiliés et de ses membres », poursuit-il.

« Après les membres du STT du CPE chez Caliméro–CSN la semaine dernière, c’est maintenant à celles du STT CPE Abinodjic-Miguam–CSN de se doter d’une première convention collective CSN, moins d’un an après avoir joint nos rangs », de conclure Félix-Antoine Lafleur.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les paramédics demandent la médiation

Face à l’impasse dans les négociations pour le renouvellement des conventions collectives des 3300 paramédics membres de syndicats CSN, la Fédération de la santé et des services sociauxCSN demande au ministère du Travail de nommer une personne médiatrice-conciliatrice pour aider les parties à trouver un règlement satisfaisant.

Rappelons que les conventions collectives sont échues depuis avril 2023 et que les paramédics exercent la grève depuis le 6 juillet dernier. Parmi les éléments qui nuisent au progrès dans les négociations, notons les demandes du gouvernement visant à réduire la rémunération des paramédics, jusqu’à quatre dollars l’heure dans certains cas. De leur côté, les paramédics veulent convenir d’une échelle salariale qui reflétera, enfin, pleinement la valeur de leur travail.

Les parties ont convenu de poursuivre les négociations d’ici la nomination d’un médiateur afin de pouvoir progresser sur les sujets moins litigieux.

« Il est dans l’intérêt de tout le monde que nous trouvions un règlement satisfaisant dans les meilleurs délais, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Les paramédics du Québec n’accepteront jamais de baisser leur salaire ! S’il est surprenant que le gouvernement le croie possible, on espère que l’arrivée d’une tierce personne nous aidera à remettre les négociations sur les rails. »

Les syndicats du secteur préhospitalier FSSS–CSN se réuniront le 21 octobre afin de faire le point sur l’avancement des négociations et de se doter d’un nouveau plan d’action.

Résidence Unique : les travailleuses et travailleurs se dotent d’un mandat de grève

Réuni en assemblée générale extraordinaire, le personnel syndiqué de la résidence Unique, une résidence privée pour personnes âgées (RPA) située sur la rue du Fédéral à Sherbrooke, a voté en d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, dans une proportion de 91,6 %.

Malgré une convention collective échue depuis 2022 et deux tentatives de conciliation, les négociations sont au point mort et le syndicat est sans nouvelles de l’employeur depuis le mois de mai. « Rappelons que la dernière offre sur la table propose une augmentation salariale de seulement 4 % sur quatre ans. Cela représente environ une augmentation de 0,60 $ de l’heure au bout de quatre ans. Il s’agit d’une proposition insultante pour le personnel, particulièrement après une période de forte inflation et alors qu’une pénurie de main-d’œuvre sévit toujours dans le domaine », mentionne le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, François Perron.

Les travailleuses et travailleurs — responsables des soins, de la surveillance, de l’entretien et des repas — gagnent à peine plus que le salaire minimum. Pourtant, ils accomplissent un travail essentiel auprès d’une clientèle vulnérable.

« Bien que ces salariés méritent des conditions de travail à qui reconnaissent l’importance de leur fonction, nous avons le sentiment que cette négociation se trouve dans un cul-de-sac. C’est pourquoi la décision a été prise de se doter d’un mandat de grève. Le Conseil central de l’Estrie–CSN les soutiendra jusqu’à ce qu’ils obtiennent une entente satisfaisante et le respect de l’employeur », affirme sa présidente, Julie Bolduc.

Pour l’instant, aucune date n’a été arrêtée pour amorcer un arrêt de travail. Étant assujetti aux services essentiels, le syndicat devra déterminer le meilleur moment pour déclencher la grève.

Les coupes budgétaires au CHU Sainte-Justine : une histoire à accoucher dehors !

Les trois syndicats du CHU Sainte-Justine ont mené une action d’éclat en installant d’immenses jambes devant les locaux de l’établissement, illustrant ainsi une femme en train d’accoucher dehors. Par ce geste symbolique et ludique, qui se veut un clin d’œil au film Patch Adams, ils réclament un moratoire sur les demandes de compression et souhaitent mettre de la pression sur leur employeur pour qu’il prenne enfin la parole dans l’espace public afin de dénoncer les coupes budgétaires de 24 millions imposées par Santé Québec.

Durant les derniers mois, le CHU Ste-Justine a déjà procédé à l’abolition de 21 postes avec titulaires et à de nombreuses fins d’affectations, en plus d’abolir les postes vacants. Une prochaine vague de compressions s’en vient à l’automne, puisque l’établissement est à la recherche de 24 millions de dollars pour clôturer son budget.

D’une même voix, les trois présidences des syndicats de l’établissement, Élisabeth Gagnon-Tremblay du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN), Stéphane Payette du Syndicat national des employés-es du CHU Sainte-Justine (SNE–CSN) et Alex Trépanier du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSQ–CSN), dénoncent la situation.

« Il est impossible de couper 24 millions sans que cela n’affecte les services à la population et la qualité des soins, en plus de créer une surcharge pour le personnel. On ne peut réduire la santé à des chiffres. C’est oublier qu’on soigne des humains, pas des unités de production. Comparer la performance des établissements entre eux pour procéder à des compressions ne fait aucun sens considérant la vocation pédiatrique ultraspécialisée du CHU Sainte-Justine qui en fait un établissement à part des autres. C’est vraiment une histoire à accoucher dehors ! »

Contrairement aux directions d’écoles qui n’ont pas hésité à décrier haut et fort le désinvestissement dans le réseau de l’éducation, et qui ont obtenu certains gains, les directions du réseau de la santé sont restées muettes dans l’espace public. « On s’imagine bien que la direction du CHU Sainte-Justine doit être mécontente de ces annonces de compression budgétaire, mais elle reste muette. Est-ce signe d’une omerta qui fait rage dans le réseau de la santé et des services sociaux ? Le moral du personnel du CHU est au plus bas et le manque de réaction des gestionnaires normalise la détérioration que nous vivons actuellement. »

Les syndicats ont même lancé une pétition pour que la direction du CHU Sainte-Justine réclame un moratoire sur les compressions et dénonce les coupes budgétaires et ses impacts sur les services à la population.

Lien vers la vidéo : https://youtu.be/AMD4ZZdmffc

 

À propos

Le syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN), le syndicat national des employés-es du CHU Sainte-Justine (SNE–CSN) et le syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSQ–CSN) représentent le personnel du CHU Sainte-Justine, soit plus de 6000 membres. Ils sont soutenus dans leur revendication par le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et par la Fédération des Professionnèles (FP–CSN).

 

 

Syndicat des travailleuses et travailleurs des organismes communautaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean – CSN

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 1er mai 2025 le Syndicat des travailleuses et travailleurs des organismes communautaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean – CSN, section Maison d’accueil pour sans-abri d’Alma a été accrédité pour représenter :

Tous les salarié-es au sens du Code du travail,
à l’exception du personnel d’entretien ménage.

Ces travailleuses et travailleurs d’un organisme communautaire ont choisi de rejoindre la CSN car elles et ils connaissent l’apport et le support de la CSN dans les luttes de ces organismes. C’est également l’amélioration de leurs conditions de travail et la présence de la CSN en région qui ont confirmé leur choix.

Cette nouvelle section demeurera affiliée à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Interdiction du port de signes religieux: oui à une laïcité ouverte et inclusive, mais non restrictive

Pour donner suite à la publication du rapport du comité d’étude sur le respect des principes de la Loi sur la laïcité de l’État et sur les influences religieuses, la CSN réitère d’emblée sa position en faveur de la laïcité de l’État, mais s’oppose à un modèle de laïcité rigide et restrictif. Plus particulièrement, la CSN s’oppose à l’une des recommandations formulées dans le rapport à l’effet d’étendre l’interdiction du port de signes religieux aux éducatrices qui œuvrent dans les CPE et les services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE) subventionnés.

« À la CSN, nous défendons sans réserve la laïcité de l’État, à condition que cette laïcité ne vienne pas brimer les droits et libertés garantis par les chartes québécoise et canadienne », précise d’entrée de jeu la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Or, la recommandation 28 du rapport rendu public ce matin vient restreindre la liberté de religion et d’expression des éducatrices en petite enfance en leur interdisant le port de signes religieux.

« Cette interdiction n’est pas neutre sur le plan religieux, puisqu’elle favorise celles et ceux pour qui les convictions religieuses n’exigent pas le port de tels signes visibles, poursuit Mme Senneville. La neutralité de l’État devrait s’observer sur les actes de l’État et de ses employé-es plutôt que sur l’apparence de ceux-ci, comme le préconisait d’ailleurs la Commission Bouchard-Taylor. »

En outre, l’interdiction du port de signes religieux risque de fragiliser encore davantage les CPE et les SGEE déjà aux prises avec une importante pénurie de main-d’œuvre, et ce, malgré l’inclusion d’une clause de droit acquis, comme le prévoit la recommandation 28. « On l’a vu lors de l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État, la clause grand-père qui a avait été prévue pour maintenir le personnel enseignant en fonction a empêché les employé-es concernés d’obtenir des promotions ou de changer d’établissement lors d’un déménagement. C’est beaucoup trop restrictif, en plus de stigmatiser certaines communautés, pour la très vaste majorité des femmes », déplore Mme Senneville, qui s’inquiète d’éventuels bris de services dans certains secteurs, notamment à Montréal.

« Bien que d’autres recommandations du rapport méritent d’être saluées, comme celle visant à mettre fin aux privilèges fiscaux et aux subventions accordées par l’État aux organisations religieuses, nous enjoignons le gouvernement à ne pas suivre celle concernant les éducatrices en CPE et SGEE, à la faveur d’un modèle de laïcité ouvert et pluraliste », de conclure la présidente.

Les paramédics du Québec en grève générale illimitée

Sans convention collective depuis avril 2023, les quelque 3300 paramédics membres de syndicats CSN ont déclenché la grève à minuit une ce matin afin de faire pression sur le Conseil du trésor qui n’a toujours pas octroyé les mandats nécessaires à ses représentants afin de conclure un règlement des conventions collectives.

La grève se déroulera selon les paramètres établis par le Tribunal administratif du travail dans une décision rendue vendredi. Les services essentiels, du point de vue de la santé et de la sécurité de la population, seront ainsi maintenus intégralement pendant toute la durée de la grève, laquelle comporte deux volets. D’une part, les paramédics cesseront d’effectuer diverses tâches non essentielles. D’autre part, les paramédics exerceront une grève de temps, en rotation, remplacés à leur poste par le personnel cadre. Rappelons que la CSN a réussi il y a déjà quelques années à faire reconnaître l’obligation pour les cadres de participer au maintien des services essentiels lors d’une grève.

« D’un côté de la bouche, le gouvernement de la CAQ nous dit qu’il trouve qu’il y a trop de grèves au Québec, rappelle le premier vice-président de la CSN, François Enault. Mais de l’autre côté, en négociation, il se traîne les pieds. Il refuse de mettre des propositions sérieuses sur la table tant qu’il ne sent pas dans son cou le souffle de la mobilisation. De notre côté, nous entendons déployer tous les moyens qu’il faudra afin que les paramédics du Québec obtiennent des conditions de travail qui reflètent la pleine valeur de leur contribution à notre société ».

Enjeux
En plus d’une amélioration salariale qui reflète pleinement leurs responsabilités et compétences, les paramédics revendiquent, entre autres, le respect des horaires de travail, afin de lutter contre l’explosion des heures supplémentaires, et la bonification du régime de retraite, pour tenir compte de la réalité de cette profession exigeante, physiquement et mentalement.

En ce qui a trait à la rémunération, les demandes défendues en ce moment par le gouvernement entraîneraient une diminution du revenu des paramédics.

« Le gouvernement est entièrement responsable de cette situation, déplore le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon. Du côté syndical, nous sommes prêts depuis un bon moment déjà à passer en vitesse supérieure à la table de négociation. Nos vis-à-vis patronaux ne semblent tout simplement pas animés du même sentiment d’urgence que nous. C’est déplorable parce que pendant tout ce temps perdu, les milliers de paramédics sur le terrain continuent de se donner corps et âme, chaque jour, pour prendre soin de la population et sauver des vies, sans aucune reconnaissance des autorités. »

« Le gouvernement sait bien que les paramédics ne pourront jamais accepter une baisse de leur rémunération, poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Comment se fait-il que, deux ans après l’échéance des conventions, il ne soit même pas encore capable de déposer à la table de négociation les mêmes augmentations de salaire qu’il a négociées avec tous ses autres groupes de salarié-es ? Il devra bien finir par prendre les paramédics au sérieux ! »

Neuf journées de négociation sont au calendrier du mois de juillet.

Régions touchées
La grève des paramédics touche particulièrement les régions de l’Abitibi–Témiscamingue, du Montréal métropolitain, des Laurentides, de Lanaudière, de la Montérégie, de l’Estrie, de la Mauricie, de la grande région de Québec (incluant Charlevoix), du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord et du Bas–Saint-Laurent.

Spectre de rue en grève

En négociation depuis plus d’un an, la cinquantaine de travailleuses et de travailleurs de l’organisme Spectre de rue sont en grève les 18 et 19 juin. Directement affectés par la crise des surdoses, les salarié-es demandent notamment une meilleure rémunération.

« Tous les jours, on gère des situations de vie ou de mort, auprès d’une clientèle souvent en crise. Ça nous prend une juste reconnaissance de notre travail qui est essentiel pour la communauté Montréalaise », explique Sandrine Bailey, intervenante chez Spectre de rue.

Les travailleuses et les travailleurs de l’organisme gèrent plus d’une centaine d’interventions supervisée, un chiffre en croissance depuis quelques années. Ils font notamment face à l’apparition de nouvelles drogues et doivent procéder à de plus d’interventions en cas de surdoses.

« On fait face à un employeur qui, plutôt que d’améliorer les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs, choisit de couper les primes pour la diplomation sur les échelons salariaux. Avec le taux de roulement, son attitude n’a pas de sens », explique Lucie Longchamp, vice-présidente de la Fédération de la Santé et des services sociaux de la CSN.

« Le travailleuses et travailleurs de Spectre de rue se mobilisent pour une deuxième séquence de grève afin de faire reconnaître leur travail qui sauve des vies et vient en aide aux personnes les plus démunies de la société. Leur rôle social fondamental exige des conditions de travail à la hauteur de son importance », ajoute Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN.

Pas de paramédics, pas de Grand Prix! Ça pourrait être pire, pensez-y!

Ils soulignent ainsi que la présentation du Grand Prix serait impossible sans la disponibilité en permanence de paramédics dédiés. Or, si les pilotes de bolides de course doivent pouvoir compter sur des paramédics prêts à intervenir à tout moment, il devrait en aller de même pour toute la population. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Dans plusieurs villes, la surcharge de travail est telle que cela se fait sentir dans les temps d’intervention. À cause de conditions de travail inadéquates, il est de plus en plus difficile de recruter de nouveaux paramédics et de les retenir dans le secteur.

En guise de clin d’œil au gouvernement qui exige sans cesse davantage des paramédics, comme s’ils étaient des citrons qu’on peut presser à l’infini pour en obtenir plus du jus, les paramédics ont servi de la limonade fraîche aux passants et touristes sur la rue Crescent.

« La population ne sait pas que le gouvernement nous méprise carrément quand vient le temps de négocier nos conditions de travail, explique le président du Syndicat du préhospitalier, Claude Lamarche, représentant les paramédics d’Urgences-santé à Montréal et à Laval. C’est devenu presque un rituel : à chaque négociation, le gouvernement se traîne les pieds pendant des années au lieu de se mettre en marche dès le jour un. Mais cette fois-ci, c’est du jamais vu : les demandes du gouvernement auraient pour effet de baisser notre rémunération. On a laissé la chance à la négociation, mais là assez c’est assez! Le gouvernement doit répondre de ses actes ».

En dehors de Montréal et de Laval, les paramédics travaillent pour des entreprises privées ou pour des coopératives.

« Nos employeurs s’en lavent les mains, dénonce le président du Syndicat des paramédics Laurentides–Lanaudière, Danny Leggo Beaudoin. Le gouvernement, qui paie presque entièrement les services, leur a garanti leurs marges de profits quoi qu’il advienne. Alors, ils voient bien que les conditions de travail qu’ils offrent ne tiennent pas la route. Ils vont chercher, à grands frais, du personnel d’agences privées pour combler les remplacements et c’est le gouvernement qui paie, à leur place, les sommes supplémentaires. C’est indécent ! Le vérificateur général a dénoncé cette mauvaise gestion dans son dernier rapport, mais le gouvernement semble faire exprès de regarder ailleurs ».

« La CAQ annonce de nouveaux investissements ces temps-ci pour améliorer les temps de réponse, poursuit le président du Syndicat des paramédics et du préhopitalier de la Montérégie, Gaétan Dutil. Tant mieux si le gouvernement réalise que les ressources sont insuffisantes sur le terrain. Ces ajouts sont bienvenus. Mais ce qu’on constate au quotidien, c’est qu’il est de plus en plus difficile d’attirer de nouveaux paramédics et qu’il y a en plein qui décident finalement de réorienter leur carrière, à cause de conditions de travail qui ne sont pas à la hauteur. Alors, la CAQ a beau ajouter des camions de plus, on s’en réjouit, mais il ne faudrait pas oublier que le préhospitalier, c’est d’abord et avant tout des paramédics. Ce sont eux qui donnent les soins ».

Moyens de pression

Les 3300 paramédics membres de syndicats CSN détiennent des mandats de grève générale illimitée. La grève pourrait être déclenchée à tout moment. Les prochaines rencontres de négociation se tiendront les 16 et 17 juin 2025.

 

 

 

 

Le gouvernement Legault : irresponsable et sexiste en santé et sécurité du travail

Des centaines de travailleuses et de travailleurs du réseau de la santé et de services sociaux se sont rassemblés aujourd’hui devant l’Assemblée nationale afin de protester contre le choix du gouvernement Legault qui, à travers son projet de loi 101, soustrait plusieurs établissements en santé et services sociaux et en éducation à l’application des mécanismes de participation en santé et sécurité du travail.

« Le plus grand employeur de la province, le gouvernement du Québec, refuse de bien protéger ses salarié-es. C’est dangereux et irresponsable », déclare Judith Huot, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Nous dénonçons cette attaque frontale envers les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux, dont 80 % sont des femmes. Ce gouvernement fait preuve de mépris en les traitant comme des employé-es de second rang ».

David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN, rappelle que les mécanismes de participation ont pourtant fait leurs preuves dans tous les secteurs d’activités où ils sont implantés. « Cette décision gouvernementale est d’autant plus inacceptable au regard des risques de lésions professionnelles présents dans ces secteurs. Cela fera en sorte qu’une travailleuse de la santé, si elle est exposée à des risques d’infection, de blessure ou de violence, n’aura pas accès aux mêmes mécanismes de prévention qu’une serveuse dans un restaurant. C’est totalement illogique », martèle le vice-président.

En terminant, Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, souligne que l’obsession de l’austérité rend aveugle le gouvernement Legault. « Pour des économies de bouts de chandelle, le gouvernement met en danger des centaines de milliers de travailleuses. Cette manie de vouloir couper partout dans le secteur public invisibilise les dangers auxquels ces femmes sont soumises. La CSN continuera de se mobiliser pour renverser cette fâcheuse tendance prise par nos décideurs », conclut Mme Poirier.

Négociation nationale des CPE : l’entente est adoptée par les travailleuses

Au terme d’une tournée d’assemblées générales partout au Québec, l’entente a été adoptée par les travailleuses et les travailleurs des CPE de la CSN. Les 13 000 travailleuses des CPE de la CSN continueront d’exiger que le gouvernement en fasse davantage dans les prochains mois pour assurer l’avenir du réseau.

Ce sont 58 % des travailleuses et des travailleurs qui ont voté en faveur de l’entente intervenue le 5 mai dernier avec le Conseil du trésor, le ministère de la Famille et les regroupements patronaux. L’entente contient des augmentations salariales entre 17,4 % et 19,4 %, en plus d’une bonification des premiers échelons de l’éducatrice qualifiée et spécialisée, ce qui permet de diminuer l’écart avec le secteur public pour la plupart des titres d’emploi. Elle contient aussi des gains supérieurs à ceux obtenus par les autres organisations syndicales, par exemple pour l’obtention de primes de disparités régionales, d’une prime de valorisation pour les travailleuses d’expérience, d’une prime de reconnaissance des années de service récurrente et d’une prime de disponibilité au travail améliorée, de même qu’une bonification de l’assurance collective et de l’ajout de quatre heures pour la gestion à la cuisine. Malgré cela, le résultat témoigne de la déception des milliers de travailleuses face à la fermeture gouvernementale d’agir davantage pour freiner la pénurie de personnel dans les CPE.

« Ce que l’on doit retenir de cette négociation, c’est que c’est la mobilisation exemplaire qui a permis de faire bouger un gouvernement insensible aux préoccupations des travailleuses de CPE. Nous avons réussi à repousser la majorité des demandes patronales de reculs dans nos conditions de travail et à obtenir certains gains. Rappelons-nous que des milliers de familles attendent toujours une place alors que le réseau peine à attirer et retenir le personnel. C’est pourquoi les travailleuses espéraient obtenir plus de reconnaissance. Mais tôt ou tard, le gouvernement devra se rendre à l’évidence qu’il devra en faire plus pour ce réseau si important pour le Québec », explique Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la FSSS–CSN.

« Dans les prochains mois, nous allons continuer d’interpeller le gouvernement à tous les niveaux pour qu’il pose les gestes nécessaires pour compléter le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. Ce n’est pas en misant sur les garderies privées qu’on réussira à répondre aux besoins des familles. Pour donner les meilleurs services aux enfants, il faut compter sur les CPE et pour ça, on a besoin des milliers de travailleuses qui se lèvent chaque jour pour prendre soin des tout-petits », poursuit Lucie Longchamp, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Le gouvernement caquiste est sur une bien mauvaise pente. Dans les derniers mois, il utilise tous les moyens de s’en prendre aux travailleuses et aux travailleurs et de démanteler nos acquis sociaux. Pas une semaine ne passe sans qu’il dénigre des salarié-es voulant améliorer leur sort. Cela rappelle toute l’urgence de continuer de lutter pour bâtir un autre Québec, un Québec pour les travailleuses et les travailleurs », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

STT du Centre de la petite enfance Chez Caliméro–CSN

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 8 décembre 2024, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de la petite enfance Chez Caliméro–CSN a été accrédité pour représenter :

« Toutes les salariées et tous les salariés au sens du Code du travail. »

Deux des trois installations étaient représentées par la CSQ et qui, par le biais de maraudage de la CSN, représente maintenant les trois installations. La force syndicale représentée par des femmes aura assurément un impact majeur sur la négociation.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Une négociation qui doit s’accélérer

À l’issue d’une tournée provinciale de consultations en assemblée, le secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constate que les paramédics de tout le Québec ont voté à plus de 99 % en faveur du déclenchement d’une grève générale, au moment opportun.

À l’occasion d’une rencontre de négociation aujourd’hui, à Québec, le comité de négociation des paramédics aura l’occasion d’indiquer à la partie patronale que les paramédics sont maintenant prêts à déclencher la grève si cela s’avère nécessaire. Rappelons que les conventions collectives des 3400 paramédics membres de la CSN sont échues depuis le 31 mars 2023, soit plus de deux ans.

« On demande à la partie patronale de passer en vitesse supérieure, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN », Jean Gagnon. « À l’heure actuelle, on nous a déposé plusieurs principes et très peu d’éléments concrets. Selon les explications que nous avons reçues jusqu’à maintenant, les offres patronales n’aideront en rien à attirer de nouveaux paramédics dans la profession, ni à les retenir ! »

« On nous présente des offres salariales inférieures à ce que le gouvernement a négocié dans les autres secteurs », enchaîne-t-il. « Les employeurs nous demandent d’accepter plein de reculs à nos conditions de travail et ils ne répondent même pas à nos propres priorités, bien que nous les ayons expliquées à plusieurs reprises. Nos vis-à-vis en négociation ne semblent pas avoir les mandats nécessaires pour avancer. Assez, c’est assez ! Si on doit déclencher cette grève parce qu’on a l’impression qu’on n’avance plus à la table, le gouvernement de la CAQ en sera le seul responsable. »

Du côté de la partie syndicale, l’équipe de négociation est entièrement disponible pour s’engager dans une intensification afin de conclure une entente satisfaisante dans les meilleurs délais. « Nous invitons le gouvernement à profiter du fait que plusieurs ententes de principe ont été conclues au cours des derniers jours dans les organismes gouvernementaux pour créer du mouvement à la table de négociation des paramédics », poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps. « Il n’y a vraiment aucune raison pour le gouvernement de laisser traîner cette négociation ! Il faut mettre les bouchées doubles. Côté syndical, nous sommes prêts ! »

Enjeux
En plus d’une amélioration de leur rémunération pour refléter pleinement leurs responsabilités et compétences, les paramédics revendiquent, entre autres, le respect des horaires de travail, afin de lutter contre l’explosion des heures supplémentaires, et la bonification du régime de retraite, pour tenir compte de la réalité de cette profession exigeante, physiquement et mentalement.

À propos
Le secteur préhospitalier de la FSSS–CSN regroupe du personnel dans tout le Québec notamment près de 3400 paramédics. Ceux-ci travaillent pour la société d’État Urgences-santé, dans le Grand-Montréal, pour une coopérative ou encore pour une entreprise privée, tant dans les grandes villes que dans les secteurs ruraux.

Les syndicats des CPE de la FSSS–CSN recommandent l’adoption de l’entente de principe

Les syndicats des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont pris la décision de recommander l’entente de principe intervenue le 5 mai. Ce seront les 13 000 travailleuses représentées par la FSSS–CSN qui auront le dernier mot. Elles auront l’occasion de voter sur cette entente de principe dans leur assemblée générale d’ici au 1er juin.

Rassemblés en conseil fédéral les 14 et 15 mai, les délégué-es des syndicats de la FSSS–CSN ont pris soin d’analyser dans son ensemble l’entente de principe intervenue avec le Conseil du trésor, le ministère de la Famille et les regroupements patronaux. Cette entente, qui contient des bonifications aux conditions de travail, est intervenue après 13 jours de grève et de nombreuses semaines de travaux intensifs à la table de négociation. Rappelons que la CSN avait demandé la conciliation le 25 avril dernier pour dénouer l’impasse de la négociation des CPE, le tout dans l’objectif d’obtenir une entente de principe. Les rencontres de conciliation ont débuté le 1er mai et ont permis de rapprocher les parties.

« D’ici au 1er juin, ce sera aux travailleuses de se faire entendre sur l’entente de principe dans les assemblées générales. Dans les prochains mois, nous allons continuer de défendre notre vision pour l’avenir des CPE. Le gouvernement devra trouver des solutions pour régler la pénurie de personnel dans les CPE. Il y a urgence d’agir et il est le seul à refuser de le voir. Les travailleuses syndiquées se retrouvent toujours seules à défendre le réseau des CPE, alors que leur lutte bénéficie à toutes et à tous. La survie du réseau doit être l’affaire de tous les partenaires », explique Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la FSSS–CSN.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un investissement et non une dépense

La ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, est actuellement à élaborer une nouvelle politique nationale de soutien à domicile (SAD). Tout indique qu’elle s’apprête à accroître le recours à la sous-traitance et à la tarification des services.

Nous, auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) du réseau public, souhaitons dénoncer cette situation et nous adresser à l’ensemble de la population.

Notre rôle est méconnu du public. Notre voix est trop souvent absente des débats. Nous sommes en grande majorité des femmes et notre apport est essentiel au bon fonctionnement du système de santé tout entier.

Chaque jour, nous sommes déployées sur le terrain partout au Québec. Nous sommes qualifiées et formées spécifiquement pour dispenser des soins aux gens directement à leur domicile, et ce, dans des contextes variés et souvent complexes.

Les personnes à qui nous prodiguons des soins sont souvent en situation de vulnérabilité. Elles sont aux prises avec des incapacités psychologiques, physiques ou sociales, parfois sévères et complexes. Elles doivent pouvoir recevoir des soins sécuritaires et de qualité, là où elles vivent, dans le respect de leur dignité. C’est l’ADN même de notre profession. Pour le système de santé, cette approche est également la moins onéreuse. Le SAD permet de réduire significativement les visites aux urgences, l’hospitalisation et l’hébergement. Le recours au SAD public permet de rendre le système de santé plus efficace⁠1, comme le souhaite d’ailleurs le gouvernement de la Coalition avenir Québec. Notre contribution au virage que le Québec doit prendre en SAD est stratégiquement indispensable.

Sous-traitance et tarification

Or, la sous-traitance de notre travail, comme le propose la ministre, est une avenue à laquelle il faut renoncer, tout comme la tarification. La sous-traitance à des entreprises privées est déjà largement répandue. Chaque jour, nous en constatons les conséquences néfastes sur le terrain. Les soins sont discontinus, les intervenantes isolées et mal payées. Elles n’ont pas accès aux équipes multidisciplinaires du réseau public où se trouvent l’expertise et le soutien nécessaire à la prise en charge de problèmes de santé complexes.

De plus, leur formation est déficiente. Pour la personne qui reçoit des soins, cette situation implique des changements incessants d’intervenants, des atteintes à sa sécurité et à sa dignité. En somme, la sous-traitance s’avère totalement inefficace.

Alors même que le gouvernement tente de se sevrer des agences privées dans le reste du réseau de la santé et des services sociaux en raison de l’explosion des coûts, comment expliquer que la ministre Bélanger y voit une réelle solution ?

Cette idée n’est sûrement pas étrangère à son intention de tarifer les usagers, des gens parmi les plus vulnérables de notre société.

Dans le but de résoudre ces problématiques, nous proposons de faire des ASSS du réseau le fondement d’un virage majeur vers le SAD public, universel et gratuit. Notre profession d’ASSS doit être valorisée. Nous devons aussi obtenir le soutien nécessaire. Nous pourrons ainsi améliorer l’efficacité du SAD et en faire le pilier de notre système de santé.

De cette façon, la population bénéficierait d’une plus grande stabilité des intervenants, de soins humains offerts avec dignité, d’une meilleure détection des besoins et de soins mieux adaptés aux personnes qui les reçoivent, ce que la sous-traitance ne permet pas.

Nous, ASSS du secteur public, croyons fermement que nous faisons partie de la solution.