Pas de vacances pour la CSN au Club Med

Le 27 mars 2025 marque une date historique pour les travailleuses et les travailleurs du Club Med de Charlevoix. À la suite d’une campagne de changement d’allégeance syndicale mouvementée, le Tribunal administratif du travail rend sa décision : désormais, les membres du syndicat seront représentés par la CSN.

L’aventure remonte à novembre 2022, alors que François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, contacte un journaliste du Charlevoisien qui relate alors les conditions difficiles des employé-es du Club Med. « Le reporter m’a dirigé vers Latinos en Charlevoix, l’organisme qui participe à l’intégration de la communauté latino-américaine de la région. La machine de la syndicalisation s’est mise en branle à partir de là. L’association communautaire et la CSN se sont alliées pour soutenir le personnel qui vivait de grandes difficultés : situations d’exploitation, lacunes en santé-sécurité, enjeux de logement et mauvaise gestion des permis de travail fermés », explique M. Proulx-Duperré.

Somme toute, « la CSN se préoccupait depuis quelques années de la précarité dans laquelle se retrouvaient ces travailleuses et travailleurs étrangers temporaires », affirmait au printemps la présidente de la centrale, Caroline Senneville.

Les personnes nouvellement membres ne manqueront pas de défis à la table de négociation. L’amélioration des salaires, qui figurent parmi les plus bas du secteur hôtelier, la diminution de la charge de travail titanesque et l’élimination des injustices basées sur l’origine des salarié-es sont au cœur de leurs revendications.

« On a confiance en la CSN. On vient d’un contexte difficile au Mexique… alors, arriver ici, au Québec, et gagner sa vie dans de mauvaises conditions, c’est compliqué ! On a choisi un nouveau syndicat où tout est transparent. Nous avons de nombreuses tâches à accomplir, mais on a l’opportunité d’être entendus et bien représentés par la CSN », raconte tout sourire, Jenny Anamaria Granados Mediola, la vice-présidente du syndicat fraîchement élue.

Édition été 2025: des nouvelles en rafale

CPE:Entente pour les 13 000 travailleuses
Après avoir tenu 13 jours de grève, les 13 000 travailleuses des CPE de la CSN sont parvenues à obtenir une entente de principe avec le gouvernement. Cette négociation a été marquée par la forte mobilisation des éducatrices et l’appui des parents. L’entente a été recommandée par les syndicats en conseil fédéral les 14 et 15 mai. Une tournée d’assemblées générales se tient jusqu’au 1er juin pour présenter l’entente et permettre aux travailleuses de passer au vote. La négociation s’est conclue en conciliation pour parvenir à dénouer l’impasse. Certains gains amélioreront les conditions de travail du secteur, mais la lutte doit continuer pour assurer l’avenir des CPE.

L’Assemblée générale annuelle d’UCCO-SACC-CSN: un événement riche en actions
Tenue cette année à Kelowna, la 9e assemblée générale annuelle (AGN) d’UCCO-SACC-CSN a été marquée par une forte participation et des échanges soutenus. Plus de 200 délégué-es y ont pris part, abordant des enjeux majeurs touchant la réalité des agentes et agents correctionnels à travers le pays. Parmi les sujets au cœur des discussions, la santé et la sécurité au travail ont occupé une place centrale. Ces dernières années, la prolifération des drones a entraîné une augmentation notable des activités criminelles au sein des établissements pénitentiaires fédéraux, constituant une menace sérieuse pour la sécurité du personnel correctionnel. Conscients de l’urgence de la situation, les élu-es d’UCCO-SACC-CSN ont mené plusieurs discussions afin de mettre en lumière ce phénomène préoccupant et de présenter les solutions proposées par le syndicat. L’assemblée a également été l’occasion de souligner l’importance de la mobilisation en période de négociation. L’occasion également d’accueillir plusieurs membres honoraires, de tenir des ateliers sur le rôle stratégique des médias sociaux et de procéder à l’élection de plusieurs postes au sein du comité exécutif national, dont ceux de président et de premier vice-président. En somme, cette AGN a pleinement reflété la vitalité, l’engagement et la solidarité qui animent l’organisation.

Le chiffre du numéro: 57
Les 40 chauffeuses et chauffeurs d’Autobus Idéal, affectés au transport scolaire d’enfants handicapés à Montréal, auront enfin droit à des conditions de travail comparables à leurs collègues. Sans avoir eu recours à leur mandat de grève, ils ont obtenu une entente de principe prévoyant une 5e semaine de vacances après 20 ans de service et des augmentations salariales allant jusqu’à 57 %, rétroactives au 1er janvier dernier. Ces conductrices et conducteurs touchaient des salaires parmi les plus bas au Québec.

La lutte a payé à l’Hôtel Pur
Sept mois de grève générale illimitée, c’est le temps que ç’aura pris à l’employeur pour reconnaitre à leur juste valeur les 100 employé-es de l’Hôtel Pur. L’entente, adoptée à 80 % par les membres, inclut non seulement l’ensemble des gains de la négociation coordonnée, mais aussi des bénéfices locaux majeurs. Dont une augmentation de 2 $ l’heure pour les préposé-es aux chambres et pour le personnel de l’entretien et de l’administration, ainsi qu’une bonification salariale de 10 % pour l’ensemble des membres. « Il aura fallu tenir plus de sept mois pour faire comprendre à l’employeur qu’il devait nous accorder les avantages de la négociation coordonnée. La détermination des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Pur a permis d’aller arracher ces gains majeurs. Avec une augmentation salariale de 18 % dès la première année, on a forcé l’employeur à partager les profits réalisés avec son personnel. Ça démontre que la mobilisation des troupes peut mener à la victoire », a expliqué Stéphane Drolet, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Hôtel Pur Québec–CSN.

21 juin: tisser des liens avec les nations autochtones
La Journée nationale des peuples autochtones, c’est la célébration de tous les membres des Premières Nations. Cette journée, qui se déroule durant le solstice d’été, est une importante reconnaissance du patrimoine et de la diversité culturelle des peuples autochtones. C’est aussi le moment idéal pour aller à la rencontre des communautés près de chez soi. Le guide et conteur Diego Gros-Louis, qui travaille au Musée huron-wendat, a mentionné à plusieurs reprises au Point syndical, l’importance de tisser des liens entre nos cultures pour mieux se comprendre. « On va se faire la guerre, si on ne se comprend pas », va-t-il jusqu’à dire. Ces rencontres Blancs-Autochtones facilitent la tombée des préjugés et des mythes que peuvent entretenir les allochtones envers les communautés. La CSN souhaite profiter de cette journée pour inviter ses membres à visiter une communauté de leur région pour en apprendre davantage sur l’histoire, les points de vue et la culture des peuples autochtones.

17 mai: journée internationale contre l’homophobie et la transphobie
Avec la montée de l’homophobie en Amérique du Nord, il devient de plus en plus important de poursuivre les luttes pour les droits des personnes membres des minorités sexuelles et de genre – LGBTQ+. Une banalisation de paroles décomplexées et de comportements homophobes, transphobes, misogynes et racistes est observée en ce moment au Québec. De plus, les résultats d’une étude récente menée par le GRIS-Montréal, organisme qui œuvre à l’intégration des personnes LGBTQ+, relèvent une hausse préoccupante de l’inconfort des jeunes face à la diversité sexuelle et de genre. Dans le cadre de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai, la CSN a tenu à souligner son soutien aux personnes LGBTQ+. Un midi conférence s’est organisé avec Chacha Enriquez, sociologue et activiste queer. La CSN vient également de mettre à jour le guide syndical sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Un climat de travail inclusif et une vie syndicale solidaire, c’est au cœur même de la mission de la centrale.

Les épiceries en négo
C’est parti, la négociation coordonnée des marchés de l’alimentation est officiellement lancée. Réunis en comité de coordination à la mi-mai, les syndicats regroupés ont fixé leurs priorités de négo et monté leur grande plateforme de revendications communes. Vu les écarts colossaux – et exponentiels – entre les profits engrangés par les bannières de l’alimentation et les rémunérations du secteur, la priorité numéro un ne surprendra personne. Le personnel des magasins ne se gênera pas pour réclamer des augmentations salariales. De nombreux employé-es du secteur gagnent à peine plus que le salaire minimum. Cette réalité rend les travailleuses et travailleurs d’épiceries particulièrement vulnérables à la hausse du coût de la vie. Pour cette quatrième ronde de négociation coordonnée provinciale, les syndicats de la Fédération du commerce–CSN scanderont qu’ils sont « Encore et toujours essentiels ! »

Équité salariale: patience et détermination

Les travailleuses de la santé ont dû attendre plus de 14 ans avant que le gouvernement leur verse les sommes qu’il leur devait pour le maintien de l’équité salariale. Retour sur une lutte où nos efforts ont fini par payer.

Début 2024. La CSN annonce une entente majeure pour le personnel de bureau et de l’administration. Cette entente concerne 11 titres d’emploi regroupant près de 40 000 travailleuses et travailleurs et contient à la fois des gains sur le maintien de l’équité salariale et sur la rémunération.

Une mob, des milliers de dollars

Chacune des travailleuses a obtenu entre 5000 $ et 30 000 $ grâce à cette entente, si l’on tient compte à la fois de ce règlement et des nouvelles augmentations salariales à la suite de la négociation du secteur public.

« Nos efforts ont fini par payer. La CSN a travaillé sans relâche pendant plus de 10 ans pour que le gouvernement passe à l’action et reconnaisse enfin le travail des femmes. La force de nos arguments et de notre mobilisation aura forcé le gouvernement à bouger. Mais nous devons rester vigilantes pour faire respecter notre droit », explique Carole Duperré, vice-présidente du secteur public de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des retards inacceptables, un réseau ingérable

Une ombre se dresse vite au tableau. L’entente prévoit des délais de versement des sommes. Après de nombreuses relances, le gouvernement indique qu’il n’arrivera pas à payer les travailleuses à temps. Les systèmes de paie, entièrement confiés à des entreprises privées, ne parviennent pas à effectuer les paiements comme prévu, argue-t-il. Le privé, pourtant présenté comme la grande solution pour l’avenir du réseau de santé et de services sociaux, n’arrive même pas à rembourser les importantes sommes à des milliers de travailleuses et de travailleurs.

Illustration : Amélie Lehoux

Signée le 23 février 2024, l’entente prévoyait que des intérêts de 5 % s’appliqueraient en cas de retards de paiement. Elle laissait d’ailleurs un délai raisonnable au gouvernement pour procéder. Les montants dus en lien avec le maintien de l’équité salariale devaient être versés au plus tard sur la paie du 31 octobre 2024, alors que d’autres montants devaient l’être au plus tard le 23 mai 2024.

Englué dans une centralisation abusive, le réseau a bien du mal à remplir les promesses faites à ses propres employé-es. La création de Santé Québec et la centralisation toujours plus grande à venir annoncent une situation plus chaotique encore. « Le réseau est de plus en plus ingérable. Le gouvernement n’arrive même pas à mettre en application ses propres priorités de négociation. Les nouvelles primes de la convention collective, l’autogestion des horaires et le processus de reconnaissance de l’ancienneté connaissent tous des retards. La centralisation est allée bien trop loin », poursuit Carole Duperré.

Face aux retards se met alors en branle une nouvelle campagne de mobilisation. La FSSS–CSN lance une pétition en ligne exigeant que les paiements se fassent sans délai et que le gouvernement mette en place des mécanismes permanents permettant l’application rapide des ententes sur la rémunération des salarié-es. À cela s’ajoutent plusieurs actions pour faire pression sur le gouvernement, notamment avec les différentes organisations syndicales concernées.

« Le gouvernement ne respectait pas son engagement et malgré nos interpellations, il n’arrivait pas à fixer une date de paiement. Il a donc fallu nous mobiliser pour le forcer à se commettre et pour que les travailleuses touchent enfin leur argent », explique Katie Chamberland-Langlois, représentante du personnel de bureau et de l’administration à la FSSS–CSN.

C’est finalement sur la paie du début d’avril 2025, soit plus d’un an après la signature de l’entente, que les 40 000 travailleuses ont enfin commencé à recevoir les montants tant attendus.

Plus que jamais, la prise en charge sera de mise

À la suite du Sommet SST 2025 – qui a rassemblé 1500 délégué-es de toutes les organisations syndicales et communautaires du Québec impliquées en santé et sécurité du travail (SST) –, et de notre Bilan et perspectives 2025 qui suivait dès le lendemain, un constat toujours aussi clair se dégage de ces trois jours de riches échanges : l’importance d’une prise en charge collective de la SST dans nos milieux de travail.

Rappelons que cet événement historique constituait le point culminant de cinq ans de travaux et de négociation à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) afin d’en arriver à une entente touchant les mécanismes de prévention et de participation.1

Durant le Sommet SST, une douzaine d’ateliers sur la prévention, la réparation, et la judiciarisation à outrance imposée par les employeurs ont été tenus selon les secteurs d’activité impliqués. Dans le cadre de Bilan et perspectives, nous avons davantage abordé les questions des risques psychosociaux, de la détresse en milieu de travail, du bilan du régime intérimaire et de la négociation en matière de SST. Ensemble, les deux événements furent de francs succès.

Au sortir du Sommet, nous apprenions que le gouvernement de la CAQ déposait le PL 101. Un projet omnibus qui vient entre autres modifier le Règlement sur les mécanismes de prévention et de participation en établissement en diluant la portée de ce règlement dans les systèmes de santé et d’éducation.

« Contre toute logique, le gouvernement de la CAQ vient appliquer des mesures d’austérité à un processus qui a été entièrement proposé et orchestré par ce même gouvernement. Plus que jamais, nous devons donc prendre en charge et collectiviser les enjeux en matière de SST. Pour y arriver, à la CSN, on connaît la formule : intégrer de la formation, de la mobilisation et des règles claires dans nos processus de négociation. Ça devient le cœur de notre stratégie négociatrice », conclut David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique de la SST.

1. Le 19 septembre 2024, le conseil d’administration de la CNESST a adopté à l’unanimité la version finale du Règlement sur les mécanismes de prévention et de participation en établissement (RMPPÉ), et ce, dans le délai qui lui était imparti par la Loi 27, adoptée en 2021. Or, à ce jour, contre toute logique vu le consensus obtenu, le Conseil des ministres n’a toujours pas entériné ce règlement. 

1er mai : on était de la partie

Nous avons souligné la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs alors que le gouvernement mène une charge à fond de train contre ceux-ci. La privatisation dans les réseaux publics, l’austérité imposée partout, le projet de loi 89 – véritable cadeau pour les patrons –, le salaire minimum qui ne permet pas d’arriver même en travaillant à temps plein… pour François Legault et ses acolytes, c’est la journée internationale des boss à l’année ! Des travailleuses et travailleurs ont tenu des actions partout au Québec pour dénoncer ces politiques caquistes néfastes.

Édition été 2025: bienvenue à la CSN!

Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

  • STT DU CPE CHEZ CALIMÉRO (FSSS–CSN)

Estrie

  • STT DU COMMERCE | SECTION SKI BROMONT (FC–CSN)
  • ST D’HPE–CSN (FSSS–CSN)TT DU BMR DE MATANE (FC–CSN

Laurentides

  • ST DE LA STATION MONT-TREMBLANT | CHÂTEAU BEAUVALLON (FC–CSN)

Lanaudière

  • ST EN SERVICE DE GARDE DE LANAUDIÈRE | CPE DES AMIS DES PRAIRIES (FSSS–CSN)

Montérégie

  • STT DE LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE DOUVILLE–CSN (FP–CSN)

Montréal métropolitain

  • ST DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | CPE DU CENTRE-VILLE (FSSS–CSN)
  • ST DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | ROSEMONDE (FSSS–CSN)
  • ST DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | PATAPOUF (FSSS–CSN)
  • STT DU RÉSEAU EXPRESS MÉTROPOLITAIN (REM) (FEESP–CSN)

Québec–Chaudière-Appalaches

  • STT DU CENTRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE DE QUÉBEC | FONDATION (FSSS–CSN)
  • STT DU CLUB MED QUÉBEC CHARLEVOIX (FC–CSN)

Bienvenue à la CSN!

Dans les coulisses de la ville

Avec ses 2800 km de voies publiques à entretenir et une superficie de 1 136 km2, soit deux fois celle de Montréal, ce n’est pas le travail qui manque. Pour le groupe des quelque 550 travailleuses et travailleurs, le printemps est synonyme de grand ménage.

Nous devons nettoyer les déchets camouflés par la neige tout l’hiver, mais surtout, retirer le sable et le sel des trottoirs et des rues. C’est un enjeu de propreté, mais surtout de pollution. Lorsque le calcium utilisé pour faire fondre la glace en hiver pénètre les nappes phréatiques, il finit dans les lacs et contribue à générer les algues bleues, endommage les arbres sur les bords de route et favorise la prolifération de plantes envahissantes qui résistent mieux au sel. À la grandeur du Québec, 1,5 million de tonnes de sels de voirie sont épandues annuellement.

Le printemps, c’est le moment d’entretenir les parcs, les arbres et les espaces verts. C’est aussi le temps de prendre soin des nids de poule.

Pendant une opération qui s’étend sur 10 à 12 semaines, les cols bleus parcourent la ville pour d’abord arroser le trottoir et ainsi éviter la poussière, puis pousser le mélange de sel, de gravier et de sable du trottoir à la rue. Ensuite, dans une chorégraphie qui rappelle celle du déneigement, le tout est aspiré et déposé dans un camion qui se dirige vers le dépôt à neige ou un centre de décontamination.

« On commence le nettoyage dès que possible. D’abord par le ménage des boulevards parce qu’ils sont déjà déblayés, après viennent les routes collectrices », explique M. Blanchette. Son travail est parfois ralenti par celui de la population qui, croyant bien faire, entasse le mixte (terme savant qui réfère au mélange de granulaire et de sel) en petites piles. « Les balais mécaniques ne sont pas conçus pour ramasser ça », ajoute-t-il.

Le printemps, c’est aussi le moment d’entretenir les parcs, les arbres et les espaces verts, et c’est le temps de prendre soin des nids de poule, cachés pendant l’hiver et dont la condition est empirée par les gels et dégels du printemps.

Du côté de la Ville de Mont-Tremblant, le printemps laisse de côté la saison du ski et ouvre la porte à la villégiature estivale. Depuis la fusion, la taille de la localité a explosé et le profil des citoyennes et citoyens a changé. Les exigences de productivité envers les cols bleus sont plus élevées, explique Kuang Selao, président du syndicat des employé-es municipaux de la ville et représentant du secteur municipal à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Si des Tremblantois voyageaient dans le temps et retournaient en l’an 2000, ils ne reconnaitraient pas leur ville », ajoute le président qui est inspecteur de bâtiment de formation. La région, qui connaissait une certaine dévitalisation économique dans les années 1990, s’est transformée autour du tourisme. Mont-Tremblant s’est densifiée et les commerces se sont installés un peu partout. Les terrains plats non-exploités se font désormais très rares.

La croissance de la ville a fait grimper ses revenus, mais a aussi fait augmenter la charge de travail, notamment pour les cols bleus spécialisés dans l’entretien de la voirie. En haute saison touristique, c’est l’hiver qui génère le plus d’heures supplémentaires aux membres du syndicat. « Dès qu’il neige, on va nettoyer les rues. Si on attend qu’il y ait une accumulation, c’est sûr qu’on recevra des messages de la population », explique M. Selao.

Près de 600 kilomètres séparent Mont-Tremblant et Saguenay, mais dans les deux cas, le printemps amène son lot de travail pour les cols bleus qui prennent soin de nos routes. Souvent dans l’ombre, ces travailleuses et travailleurs jouent un rôle essentiel dans l’entretien de nos villes.

Construction résidentielle – Déclenchement de la grève le 28 mai, à moins que l’APCHQ ne fasse voter ses membres

Le 21 mai dernier, l’Alliance syndicale de la construction – regroupant les cinq syndicats de l’industrie – a demandé à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) de faire voter ses membres en leur présentant sa dernière offre. Le communiqué subséquent de l’association patronale n’a pas fourni les éléments de réponse nécessaires permettant à l’Alliance syndicale de conclure si l’APCHQ allait faire voter ses membres, ou non, à la suite de sa demande.

Lorsque l’Alliance syndicale parle de faire voter les membres de l’APCHQ, elle se réfère à l’article 44.1 de la Loi R-20, dans laquelle il est notamment stipulé qu’une « association représentative peut conclure une entente sectorielle […] si elle y est autorisée par la majorité de ses membres qui exercent leur droit de vote lors d’un scrutin secret ».

La Loi R-20 prévoit que l’APCHQ soit soumise aux mêmes obligations qu’un syndicat. Après tout, par définition, l’APCHQ est une association représentative. « Il serait désolant que l’APCHQ prive ses membres d’un tel droit de parole et ne respecte pas la démocratie propre au régime de représentation associative, tel que prévu par la Loi R-20 » affirme Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction. « Les employé.e.s de l’APCHQ ne peuvent pas prendre unilatéralement la décision de mettre le Québec en grève, en refusant de soumettre au vote nos offres à ses membres », poursuit-il.

Cette consultation doit se faire dans les plus brefs délais. L’APCHQ a démontré par le passé qu’elle pouvait soumettre un vote à ses membres à l’intérieur de deux semaines. L’Alliance syndicale s’attend donc à ce que la période de vote se termine au plus tard le 6 juin 2025, afin de limiter le plus possible les pertes salariales des travailleurs et travailleuses, car ils n’ont pas droit à la rétroactivité salariale.

 

En route vers la grève

L’Alliance syndicale a pour sa part obtenu son mandat de grève en exécutant une consultation au scrutin secret, accessible à l’ensemble des membres des cinq syndicats, et respectera le mandat fort (83,8%) qu’elle a obtenu de cette façon.

L’Alliance syndicale donne donc à l’APCHQ jusqu’au lundi 26 mai, à midi, pour l’informer de la tenue, ou non, d’un vote secret pour l’ensemble des membres de son association sur la dernière offre présentée. En cas de refus de tenir un tel vote auprès de ses membres, une grève générale illimitée sera déclenchée le mercredi 28 mai, à 00h01, dans le secteur résidentiel.

 

L’impact sur la population québécoise

La partie patronale laisse miroiter que les familles québécoises écoperont financièrement de ce conflit de travail et que c’est la faute des travailleurs et travailleuses du secteur résidentiel.

Notamment, l’APCHQ estime que la demande de l’Alliance syndicale « générerait un coût supplémentaire direct de 55 000 $ sur une maison unifamiliale neuve ». Notons que ce calcul de l’APCHQ est basé sur le prix de vente d’une construction unifamiliale neuve de 660 000 $*.

Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), au Québec, pour l’année 2024, c’est seulement 13,27% de la construction résidentielle qui sont des maisons unifamiliales. C’est donc dire que la majorité des constructions sont produites par des promoteurs immobiliers et qu’un faible pourcentage de la population risquerait d’en sentir des conséquences potentielles.

Qui plus est, de nombreux autres facteurs ont un impact important sur la hausse des coûts des maisons : l’augmentation des prix des terrains, les taxes foncières et l’explosion des taux d’intérêt, pour ne nommer que ceux-là.

 

À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQConstruction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

PL 89 – Le Québec recule, les syndicats sonnent l’alarme

Des centaines de travailleuses et de travailleurs ont manifesté ce midi devant l’Assemblée nationale pour dénoncer les lourdes conséquences qu’aura le projet de loi 89 (PL 89) sur les travailleuses et les travailleurs du Québec.

À l’approche de son adoption, les organisations syndicales ont dénoncé d’une même voix une attaque frontale contre les relations de travail. « Avec ce projet de loi, le ministre du Travail Jean Boulet vient démanteler l’équilibre fragile, mais essentiel entre les travailleuses, les travailleurs et les patrons. C’est un recul majeur pour le Québec », ont déclaré les porte-paroles Robert Comeau de l’APTS, Caroline Senneville de la CSN, Nadine Bédard-St-Pierre de la CSQ, Patrick Bydal de la FAE, Julie Bouchard de la FIQ, Denis Bolduc de la FTQ, Christian Daigle du SFPQ et Annie Morin du SPGQ.

En effet, bien que le PL 89 vise uniquement les travailleuses et les travailleurs syndiqués, ses effets se feront sentir sur l’ensemble de la main-d’œuvre. Les avancées obtenues par la négociation syndicale exercent une pression positive sur les milieux non syndiqués, forçant les employeurs à s’ajuster pour demeurer compétitifs. « En limitant la capacité de nos membres à défendre et améliorer leurs conditions de travail, c’est l’ensemble du moteur économique québécois, c’est-à-dire les salarié-es, que le gouvernement attaque », ont dénoncé les porte-paroles. D’ailleurs, s’il y a un groupe qui sort gagnant du PL 89, c’est bien celui des patrons, qui ont encensé tour à tour le projet de loi en commission parlementaire il y a quelques semaines. « Étrangement, seuls les patrons ont applaudi, pendant que de nombreux spécialistes en relations du travail ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant au projet de loi. »

 

Des luttes syndicales payantes  

Depuis des décennies, les luttes menées par les travailleuses et les travailleurs syndiqués ont permis d’importantes avancées sociales. Salaire minimum, congés parentaux, équité salariale, réseau des CPE : autant de gains arrachés grâce à la mobilisation syndicale. « Ce sont nos moyens de pression et nos grèves qui ont permis à des millions de Québécoises et de Québécois de bénéficier de ces droits. Priver les travailleuses et les travailleurs de leur capacité à lutter, c’est freiner les progrès de toute la société québécoise », ont insisté les porte-paroles.

 

Absence de dialogue

Finalement, l’ensemble des organisations syndicales a dénoncé l’attitude cavalière du ministre du Travail, qui n’a même pas cru bon les informer qu’un tel bouleversement était en préparation. « Avec une approche aussi maladroite, il a rendu les discussions pratiquement impossibles, et nous le déplorons vivement. C’est par le dialogue qu’on peut trouver des solutions gagnantes », ont renchéri les porte-paroles.

Rappelant que le droit de grève est enchâssé dans les chartes des droits et libertés, tant québécoise que canadienne, les organisations syndicales ont signifié leur intention d’évaluer la possibilité de contester le projet de loi 89 devant les tribunaux. « Nous ne laisserons pas nos droits être bafoués. Que le premier ministre et son ministre du Travail se le tiennent pour dit : notre mobilisation se poursuivra », ont conclu les porte-paroles.

Projet de loi n° 100: une modernisation attendue

De passage en commission parlementaire aujourd’hui à Québec, la CSN a accueilli favorablement le projet de loi n° 100, Loi sur la négociation et la détermination des conditions de travail requérant une coordination nationale notamment dans les secteurs public et parapublic. Le PL 100 vient enfin moderniser la loi, répondant à de nombreuses préoccupations soulevées depuis des années par la CSN.

« Le projet de loi cible les enjeux concrets vécus à la table de négociation, là où le cadre actuel montrait ses limites. Il rétablit un droit fondamental, celui de négocier l’ensemble des clauses des conventions collectives en plus d’éliminer le passage obligatoire vers un processus de conciliation pour obtenir le droit de grève dans les secteurs public et parapublic », explique François Enault, premier vice-président de la CSN.

« Le PL 100 tient compte des pratiques actuelles de négociation ainsi que de l’évolution des contextes juridique et constitutionnel. À ce titre, la CSN salue l’approche fondée sur le dialogue adoptée par la ministre Sonia LeBel, qui tranche avec celle privilégiée par le ministre Jean Boulet dans le cadre du projet de loi no 89 », renchérit le premier vice-président.

En excluant la possibilité de fusion des unités en santé et services sociaux, le gouvernement prend une décision responsable. « Les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux peinent à exercer leurs tâches dans un contexte de sous-financement récurrent et de gels d’embauche, le tout dans des édifices spectaculairement négligés. Leur imposer un maraudage aurait été contre-productif », note le premier vice-président.

En conclusion, la CSN apporte certaines recommandations pour renforcer les avancées du PL 100. « Ces propositions traduisent notre volonté d’instaurer un cadre de négociation plus équitable, plus cohérent et surtout, plus mobilisateur pour les travailleuses et les travailleurs que nous représentons, ainsi que pour l’ensemble des acteurs concernés. Nous espérons que les parlementaires sauront entendre cette voix », conclut François Enault.

 

 

L’Alliance syndicale dépose une offre finale pour le secteur résidentiel

À la suite de la demande faite vendredi dernier par l’Alliance syndicale de la construction à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) pour un blitz de négociation, des rencontres ont eu lieu durant la longue fin de semaine. Malgré ces efforts, aucune entente n’a été conclue.

L’APCHQ a transmis une offre d’entente intérimaire (d’une durée d’un an) à l’issue des discussions exploratoires, mais l’Alliance syndicale estime que cette proposition est insuffisante et ne répond pas aux besoins urgents des travailleurs et des travailleuses. « Les salarié.e.s du secteur résidentiel perdent en moyenne 145 $ par semaine et ne retrouveront jamais cet argent. Il est urgent d’agir. La main que nous tendons aujourd’hui à l’APCHQ est notre ultime tentative pour éviter un conflit de travail », a déclaré Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Une offre finale soumise pour un vote

L’Alliance syndicale dépose, ce matin, une dernière offre afin de sortir de l’impasse et de respecter les travailleurs et travailleuses du secteur résidentiel. En échange, elle demande à l’APCHQ de la soumettre directement au vote à ses membres, afin de leur donner l’occasion d’accepter, ou de refuser, les termes de cette offre finale. L’Alliance croit que les employeurs méritent le droit de se prononcer sur une proposition qui s’aligne avec celles déjà acceptées dans les trois autres secteurs de l’industrie. Il est important de se rappeler que, pour ces trois secteurs, les patrons avaient jugé à près de 90 % que des termes similaires à cette offre étaient satisfaisants.

L’Alliance syndicale considère qu’il serait juste de passer au vote pour éviter que l’application des moyens de pression — pouvant aller jusqu’à la grève — ne soit engagée. Si l’APCHQ refuse de soumettre cette offre ou si ses membres la rejettent, l’Alliance syndicale devra évaluer ses options pour les prochaines étapes à venir.

Un secteur en péril

L’Alliance syndicale est inquiète pour la suite des choses. Le secteur résidentiel vit une crise d’attractivité et de rétention de la main-d’œuvre. Plusieurs travailleuses et travailleurs quittent actuellement ce secteur pour aller vers d’autres chantiers, où les conditions sont meilleures et les ententes respectées. Sans des conditions salariales à la hauteur, il sera impossible de construire le Québec de demain et de répondre aux besoins criants en matière de logement de la population.

Mandat de grève

Conformément à la Loi R-20, l’Alliance syndicale est autorisée, dès aujourd’hui, à exercer un mandat de grève obtenu par les cinq syndicats. Si ce moyen de pression s’avère nécessaire pour obtenir le rattrapage salarial attendu, il sera utilisé. Les travailleuses et travailleurs du secteur résidentiel méritent le respect et des conditions à la hauteur de leur contribution essentielle.

À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQ-Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Négos Construction 2025-2029 – L’Alliance syndicale demande un blitz de négociation à l’APCHQ

L’Alliance syndicale de la construction – regroupant les cinq syndicats de l’industrie – exhorte l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) à participer à un blitz de négociation afin d’arriver à une entente négociée d’ici au 21 mai 2025, à 9h. Depuis le début des négociations, l’Alliance syndicale a été disponible etdiligente dans ses efforts de négociation. De nombreuses propositions ont été soumises pour faire avancer le processus et pour s’assurer que les négociations ne nuisent pas à la population, ni au besoin de construction dans le secteur résidentiel. Coup sur coup, elle s’est butée à une partie patronale ne faisant pas preuve d’ouverture. Sachant que les travailleurs et travailleuses de l’industrie ont subi une perte de près de 10% de leur pouvoir d’achat depuis la dernière convention collective, il est urgent d’agir.

Dès le début des négociations, à l’automne 2024, l’Alliance syndicale a clairement exprimé à toutes les associations patronales que l’objectif était d’arriver à une entente négociée entre les parties rapidement, afin que les travailleurs et travailleuses obtiennent leur augmentation salariale dès le premier jour de la nouvelle convention collective, soit le 1er mai 2025. Pour ce faire, l’Alliance syndicale a utilisé les outils mis à sa disposition, tels que les services de la conciliation et de la médiation. Lorsqu’il y avait une bonne volonté de négocier, les objectifs ont été atteints. En effet, l’Alliance syndicale a conclu des ententes – dans les délais souhaités – dans les trois autres secteurs de l’industrie, ce qui représente 80% des heures travaillées dans la construction. Pourquoi les négociations achoppent-elles donc dans le secteur résidentiel? C’est à l’APCHQ de faire la démonstration qu’elle veut un règlement négocié. Maintenant.

Le 21 mai prochain, l’Alliance syndicale de la construction obtiendra le droit de déclencher la grève. Les cinq syndicats qui composent l’Alliance ont obtenu un mandat de grève de leurs membres respectifs et n’hésiteront pas à l’utiliser s’il s’avère le moyen le plus efficace pour s’assurer que les travailleurs et travailleuses de la construction résidentielle récupèrent le pouvoir d’achat perdu.

Prochaines étapes
L’Alliance syndicale attend une réponse positive de l’APCHQ pour participer à des négociations éclair dans les prochains jours, afin qu’une entente soit conclue d’ici au 21 mai prochain, à 9h. Si l’intensification des négociations n’a pas lieu d’ici là, tous les moyens de pression seront considérés par l’Alliance syndicale, incluant la grève.

À propos de l’Alliance syndicale de la construction
L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQConstruction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Les syndicats des CPE de la FSSS–CSN recommandent l’adoption de l’entente de principe

Les syndicats des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont pris la décision de recommander l’entente de principe intervenue le 5 mai. Ce seront les 13 000 travailleuses représentées par la FSSS–CSN qui auront le dernier mot. Elles auront l’occasion de voter sur cette entente de principe dans leur assemblée générale d’ici au 1er juin.

Rassemblés en conseil fédéral les 14 et 15 mai, les délégué-es des syndicats de la FSSS–CSN ont pris soin d’analyser dans son ensemble l’entente de principe intervenue avec le Conseil du trésor, le ministère de la Famille et les regroupements patronaux. Cette entente, qui contient des bonifications aux conditions de travail, est intervenue après 13 jours de grève et de nombreuses semaines de travaux intensifs à la table de négociation. Rappelons que la CSN avait demandé la conciliation le 25 avril dernier pour dénouer l’impasse de la négociation des CPE, le tout dans l’objectif d’obtenir une entente de principe. Les rencontres de conciliation ont débuté le 1er mai et ont permis de rapprocher les parties.

« D’ici au 1er juin, ce sera aux travailleuses de se faire entendre sur l’entente de principe dans les assemblées générales. Dans les prochains mois, nous allons continuer de défendre notre vision pour l’avenir des CPE. Le gouvernement devra trouver des solutions pour régler la pénurie de personnel dans les CPE. Il y a urgence d’agir et il est le seul à refuser de le voir. Les travailleuses syndiquées se retrouvent toujours seules à défendre le réseau des CPE, alors que leur lutte bénéficie à toutes et à tous. La survie du réseau doit être l’affaire de tous les partenaires », explique Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la FSSS–CSN.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un investissement et non une dépense

La ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, est actuellement à élaborer une nouvelle politique nationale de soutien à domicile (SAD). Tout indique qu’elle s’apprête à accroître le recours à la sous-traitance et à la tarification des services.

Nous, auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) du réseau public, souhaitons dénoncer cette situation et nous adresser à l’ensemble de la population.

Notre rôle est méconnu du public. Notre voix est trop souvent absente des débats. Nous sommes en grande majorité des femmes et notre apport est essentiel au bon fonctionnement du système de santé tout entier.

Chaque jour, nous sommes déployées sur le terrain partout au Québec. Nous sommes qualifiées et formées spécifiquement pour dispenser des soins aux gens directement à leur domicile, et ce, dans des contextes variés et souvent complexes.

Les personnes à qui nous prodiguons des soins sont souvent en situation de vulnérabilité. Elles sont aux prises avec des incapacités psychologiques, physiques ou sociales, parfois sévères et complexes. Elles doivent pouvoir recevoir des soins sécuritaires et de qualité, là où elles vivent, dans le respect de leur dignité. C’est l’ADN même de notre profession. Pour le système de santé, cette approche est également la moins onéreuse. Le SAD permet de réduire significativement les visites aux urgences, l’hospitalisation et l’hébergement. Le recours au SAD public permet de rendre le système de santé plus efficace⁠1, comme le souhaite d’ailleurs le gouvernement de la Coalition avenir Québec. Notre contribution au virage que le Québec doit prendre en SAD est stratégiquement indispensable.

Sous-traitance et tarification

Or, la sous-traitance de notre travail, comme le propose la ministre, est une avenue à laquelle il faut renoncer, tout comme la tarification. La sous-traitance à des entreprises privées est déjà largement répandue. Chaque jour, nous en constatons les conséquences néfastes sur le terrain. Les soins sont discontinus, les intervenantes isolées et mal payées. Elles n’ont pas accès aux équipes multidisciplinaires du réseau public où se trouvent l’expertise et le soutien nécessaire à la prise en charge de problèmes de santé complexes.

De plus, leur formation est déficiente. Pour la personne qui reçoit des soins, cette situation implique des changements incessants d’intervenants, des atteintes à sa sécurité et à sa dignité. En somme, la sous-traitance s’avère totalement inefficace.

Alors même que le gouvernement tente de se sevrer des agences privées dans le reste du réseau de la santé et des services sociaux en raison de l’explosion des coûts, comment expliquer que la ministre Bélanger y voit une réelle solution ?

Cette idée n’est sûrement pas étrangère à son intention de tarifer les usagers, des gens parmi les plus vulnérables de notre société.

Dans le but de résoudre ces problématiques, nous proposons de faire des ASSS du réseau le fondement d’un virage majeur vers le SAD public, universel et gratuit. Notre profession d’ASSS doit être valorisée. Nous devons aussi obtenir le soutien nécessaire. Nous pourrons ainsi améliorer l’efficacité du SAD et en faire le pilier de notre système de santé.

De cette façon, la population bénéficierait d’une plus grande stabilité des intervenants, de soins humains offerts avec dignité, d’une meilleure détection des besoins et de soins mieux adaptés aux personnes qui les reçoivent, ce que la sous-traitance ne permet pas.

Nous, ASSS du secteur public, croyons fermement que nous faisons partie de la solution.

« Doit-il y avoir un mort pour que le gouvernement agisse? » 

Les actes de violence envers le personnel de soutien, dans les écoles québécoises, atteignent des niveaux inacceptables. Selon les chiffres rapportés par Le Journal de Montréal ce matin, entre 2022 et 2024, les réclamations à la CNESST pour violence au travail ont bondi de 77 %, passant de 650 à 1 149 cas. Pour le personnel de soutien qui intervient auprès des élèves en crise, ces chiffres grimpent de 359 à 703 réclamations (+96 %). « Et ces chiffres ne sont que la pointe de l’iceberg puisque les chiffres compilés par la CNESST sont les incidents qui sont documentés » s’inquiète Annie Charland, présidente du Secteur soutien scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN. Une situation dramatique qui jette un froid sur l’ouverture de la semaine de la garde scolaire qui, du 12 au 16 mai, vise à mettre en lumière les éducatrices, les éducateurs, les techniciennes et les techniciens qui accompagnent les élèves. 

« On a des témoignages de travailleuses qui se font frapper, qui se font lancer des objets, qui se font mordre ou cracher dessus. On n’est pas toutes et tous formés pour travailler avec des jeunes qui vivent des difficultés particulières et pourtant ce qui était l’exception est en train de devenir la norme, indique Annie Charland, va-t-on devoir attendre que quelqu’un frôle la mort comme lors de la panne à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont pour que le gouvernement bouge? » 

Pour le Secteur soutien scolaire de la FEESP-CSN, des solutions relativement simples sont pourtant à portée. « Pour une meilleure gestion des crises, une solution très efficace à court terme serait de pourvoir rapidement les postes vacants pour réduire la surcharge et la fatigue du personnel » souligne Annie Charland. Parmi les autres avenues possibles, elle poursuit en expliquant que « plus de formation, de la formation ciblée sur la violence et la gestion des risques psychosociaux, de meilleurs protocoles d’urgence, une uniformisation des pratiques en santé et sécurité du travail et un meilleur suivi des incidents sont autant de solutions que le gouvernement pourrait mettre en place facilement et rapidement. » 

Pourtant, le gouvernement avance à reculons dans le dossier de la santé et sécurité du travail, alors qu’il déposait le 24 avril dernier le projet de loi 101 (PL-101), Loi visant l’amélioration de certaines lois du travail. Dans ce projet de loi, le ministre du Travail, Jean Boulet, revient sur un engagement qu’il avait pris en 2021 à l’effet de mettre en œuvre des mécanismes de prévention en milieu de travail afin de protéger les travailleuses et les travailleurs. Par le PL-101, le ministre recule d’un an l’application des mesures permanentes. Pire encore, il exclut le secteur de l’éducation et celui de la santé et des services sociaux de ces mesures permanentes, alors qu’ils sont majoritairement composés de femmes et connus pour leurs risques professionnels. 

À propos  

La Fédération des employées et employés de services publics représente environ 69 000 membres dans près de 425 syndicats, dont 36 000 travailleuses et travailleurs de soutien dans le réseau scolaire dans 37 syndicats regroupés au sein de notre Secteur soutien scolaire, ce qui fait de la FEESP-CSN l’organisation représentant la vaste majorité du personnel de soutien au Québec. 

Négociation nationale des CPE : entente de principe pour la FSSS–CSN

Le comité de négociation des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) est parvenu à une entente de principe touchant les conditions de travail nationales des 13 000 travailleuses que la fédération représente. Cette entente sera présentée aux délégué-es des syndicats de la FSSS–CSN le plus rapidement possible.

Cette entente est intervenue avec le Conseil du trésor, le ministère de la Famille et les regroupements patronaux le 5 mai en soirée après 13 jours de grève et de nombreuses semaines de travaux intensifs à la table de négociation. Rappelons que la CSN avait demandé la conciliation le 25 avril dernier pour dénouer l’impasse de la négociation des CPE, le tout dans l’objectif d’obtenir une entente de principe. Les rencontres de conciliation ont débuté le 1er mai et ont permis de rapprocher les parties.

Ce seront les travailleuses et les travailleurs qui auront le dernier mot sur cette entente de principe. Advenant que le conseil des CPE de la FSSS–CSN en fasse la recommandation, des assemblées générales se tiendront pour présenter les résultats de la négociation prochainement. Aucun détail ne sera donné sur l’entente d’ici là.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Revue de presse

Journée internationale des sages-femmes : les projets de maisons de naissance doivent redémarrer

En cette Journée internationale des sages-femmes, nous célébrons une profession essentielle, fondée sur le respect, l’écoute et la reconnaissance du pouvoir des femmes à enfanter dans la dignité. « Alors que les sages-femmes pourraient rendre plus de services, notamment dans les régions où l’obstétrique conventionnelle est moins accessible, le gouvernement gèle tous les projets en développement partout au Québec, dont les constructions de nouvelles maisons de naissance. Ça empêche notamment Laval, la Côte-Nord ou la Montérégie-Est d’avoir accès à des suivis qui sont des plus appréciés par les femmes et les familles », affirme Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN.

La profession de sage-femme est reconnue légalement au Québec depuis plus de 25 ans. Pourtant, leur pratique demeure encore méconnue et inégalement accessible. « Pour garantir un accès équitable à ces soins humains, sécuritaires et respectueux, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) doit s’engager à investir de manière significative et durable. On ne doit pas mettre le pied sur le frein. L’accès aux services de sages-femmes ne doit pas être un privilège, mais un droit », mentionne Amaili Jetté, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec.

Un moment charnière : les États généraux de la pratique sage-femme

La tenue du Sommet, dans le cadre des États généraux de la pratique sage-femme, prévus à l’automne, représente une occasion historique pour repenser collectivement l’avenir de la profession. Ce rendez-vous de réflexion doit permettre au système de santé de mieux bénéficier du regard unique que les sages-femmes posent sur le monde de la périnatalité — un regard profondément enraciné dans la confiance envers les femmes, le respect de la physiologie, la continuité des soins et une relation égalitaire entre la femme ou la personne enceinte et l’équipe de sages-femmes.

La Coalition pour la pratique sage-femme (CPPSF) souhaite que cet exercice mène à des recommandations ambitieuses, sans compromettre l’essence même de la pratique. « Il est primordial que l’approche sage-femme et sa philosophie soient préservées, et que l’on évite toute dérive vers une médicalisation accrue ou une recentralisation hospitalière des suivis », ajoute Marie-Eve Blanchard, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme.

Pour un accès équitable : un investissement politique et humain

Alors que les besoins en périnatalité évoluent et que les pressions sur le système de santé s’intensifient, la pratique sage-femme offre une réponse humaine et durable, à condition que la spécificité qui la caractérise soit pleinement prise en compte dans nos politiques publiques. Cette spécificité, axée sur une approche globale et féministe de la santé, la protection de la physiologie et la relation de confiance, répond à un besoin exprimé depuis des décennies par les femmes et les familles.

Présence et rencontre au Salon Maternité Paternité Enfants

Pour parler des enjeux actuels, des services offerts par les sages-femmes et des droits entourant la grossesse et l’accouchement, la population est invitée à venir rencontrer des sages-femmes et des membres de la Coalition au Salon Maternité Paternité Enfants (SMPE) à Montréal, les 10 et 11 mai. Dans un nouvel espace convivial intitulé Carrefour des ressources, né d’un partenariat entre Mieux-Naître à Laval et le SMPE, plusieurs organismes seront présents afin d’outiller les parents et leur permettre de faire des choix éclairés et centrés sur leurs réalités.

En ce 5 mai, célébrons et agissons

Célébrons aujourd’hui le travail exceptionnel des sages-femmes du Québec, leur approche respectueuse et leur engagement envers les familles. Et appelons à la mise en place de politiques publiques ambitieuses, inclusives et cohérentes avec la philosophie portée par la pratique sage-femme.

À propos

La Coalition pour la pratique sage-femme (CPSSF) milite pour l’accès aux services de sage-femme et aux maisons de naissance, dans toutes les régions du Québec, au sein du système public de la santé et services sociaux. Composée de 17 groupes, elle travaille pour que les sages-femmes puissent soutenir et protéger l’accouchement physiologique, en reconnaissant que les processus liés à la maternité appartiennent aux individus.

La Coalition pour la pratique sage-femme est actuellement coordonnée par le Regroupement Naissances Respectées (RNR). Les membres de la Coalition sont : l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec (AESFQ), l’Association féministe d’éducation de l’action sociale (AFÉAS), l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), l’Association québécoise des doulas (AQD), la Confédération des Organismes Familiaux du Québec (COFAQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), les Cercles des Fermières du Québec, la Fédération québécoise des organismes communautaires famille (FQOCF), la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), le Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement (MAE), le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), le Regroupement Naissances Respectées (RNR), L’R des centres de femmes du Québec, le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF), le Réseau des Centres de ressources périnatales du Québec (RCRPQ), Serena Québec, l’Institut National de Portage des Enfants (INPE).

Le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RFSQ) regroupe près de 280 membres répartis dans une vingtaine d’établissements de santé. Il est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

 

 

 

Journée internationale de la liberté de presse – Un réveil politique nécessaire

En cette journée symbolique, la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) souligne le travail accompli par les journalistes et par les organisations de l’information; travail essentiel pour la santé démocratique partout à travers le monde.

« En ces temps incertains, où les fausses nouvelles et la désinformation sont propulsées par les géants du numérique, qui n’ont d’autre but que de faire du profit, s’assurer que nos médias d’information aient les moyens de faire leur travail est fondamental, particulièrement pour des sociétés où le droit de parole de toutes et tous est une valeur cardinale », déclare Annick Charette, présidente.

Mme Charette rappelle la situation préoccupante des Coopératives de l’information indépendante, la CN2i, qui regroupe six quotidiens régionaux et qui doit procéder à une nouvelle restructuration afin d’optimiser son fonctionnement. « Les compressions annoncées cette semaine s’ajoutent à toutes celles annoncées dans la dernière année dans le domaine, tant en presse écrite qu’en télévision et en radio. Pourtant l’information locale est au cœur de la vitalité des communautés régionales. À quand le réveil politique ? », continue Mme Charette.

Protéger les médias c’est aussi leur donner les moyens d’exister. « C’est reconnaitre leur importance et protéger les gens qui y travaillent. Les gouvernements de tous paliers doivent prendre fait et acte pour maintenir la diversité des voix et protéger l’information partout au pays en s’impliquant dans le maintien des médias locaux et nationaux. La FNCC a lancé en 2024 la campagne “L’information, un bien public”, qui met de l’avant des solutions structurantes à la crise des médias d’information. Nous invitons les dirigeants à les mettre en œuvre », termine la présidente.

À propos

La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Pour le gouvernement Legault, c’est la Journée internationale des patrons à l’année

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la CSN s’est mobilisée partout au Québec afin de faire connaitre son opposition au projet de loi 89 du gouvernement Legault, ainsi qu’aux politiques propatronales de ce dernier.

« Pour François Legault et ses acolytes, on observe plutôt que c’est la Journée internationale des patrons à l’année », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Des travailleuses et travailleurs affiliés à la CSN ont tenu des actions à Rouyn-Noranda, Baie-Comeau, Sept-Îles, Québec, Montréal, L’Assomption, Gatineau, Saint-Hyacinthe, Saint-Sauveur, Salaberry-de-Valleyfield, Sherbrooke, Sorel-Tracy et Trois-Rivières pour dénoncer les nombreuses politiques caquistes qui nuisent l’ensemble de ces derniers.

La présidente de la centrale trouve tristement ironique que l’on souligne la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs au moment même où le gouvernement s’attaque frontalement aux travailleuses et aux travailleurs de plusieurs façons. « La privatisation croissante du système de santé prive la population de services et elle érode les conditions de travail dans le public, qui emploient des milliers de Québécoises. L’austérité imposée dans tous les services publics accentue les inégalités.

Enfin, le projet de loi 89, ce cadeau pour les patrons, survient au moment où le contexte de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation milite plutôt en faveur d’une amélioration des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. Ce projet de loi doit être abandonné », continue-t-elle.

« En terminant, le refus d’agir du gouvernement pour améliorer les conditions de vie de milliers de salarié-es est affligeant. Depuis ce matin, une personne payée au salaire minimum gagne 0,35 $ l’heure de plus qu’hier. Ça ne permet pas de faire face à la hausse des coûts du logement, de l’épicerie et de l’électricité. Les travailleuses et les travailleurs qui gagnent ce salaire le savent et le gouvernement aussi.

Avec son projet de loi 89, ce dernier dit vouloir protéger les personnes vulnérables. Il les “protégerait” bien mieux en augmentant le salaire minimum de façon conséquente plutôt qu’en s’attaquant aux droits syndicaux, qui permettent d’améliorer concrètement les conditions de vie des travailleuses et des travailleurs », termine la présidente.

 

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

De la dangerosité des autocollants

La présidente et cheffe de la direction par intérim du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Marie-Claude Perreault, fait grand bruit ces derniers jours des autocollants qui ont été apposés la semaine dernière non pas dans ses locaux, mais bien dans les espaces communs de l’édifice qui abrite ses bureaux.

« Intimidation, menaces, gestes brutaux » : à lire la porte-parole du CPQ, ces fameux autocollants et l’agitation de crécelles lors d’une mobilisation syndicale posséderaient un dangereux pouvoir capable de nous « ramener à une époque révolue » et venant briser toute possibilité de dialogue social.

Comment dire… ? Il est quand même ironique de voir Mme Perreault donner des leçons en matière de dialogue social puisque son organisation, à l’instar de toutes les associations patronales, a applaudi le projet de loi 89 du ministre du Travail Jean Boulet, projet de loi contre lequel se mobilisent actuellement des milliers de travailleuses et travailleurs aux quatre coins du Québec pour préserver leur rapport de force.

Faut-il rappeler à la porte-parole du CPQ que, pour qu’il y ait dialogue, deux parties doivent discuter ? Or, nous avons appris l’intention du ministre Boulet de déposer son projet de loi explosif la veille de Noël, et ce, sans aucune forme de préavis ou de tentative d’échange en amont avec les principaux intéressés : les représentantes et représentants des travailleuses et travailleurs du Québec.

C’est, à l’inverse, un affrontement direct que le ministre Boulet a orchestré pour restreindre le droit de grève et renverser le rapport de force en faveur des employeurs et des patrons.

Disons-nous les vraies choses : la réelle intimidation dans cette histoire, c’est celle que porte le projet de loi 89. Ce qui est désolant, c’est que le CPQ, acteur clé qui a contribué au développement économique du Québec, comme il se décrit, s’époumone davantage à dénoncer la pose d’autocollants que les impacts qu’engendrerait ce projet de loi sur la main-d’œuvre québécoise s’il devait être adopté.

La réelle violence, c’est l’appauvrissement annoncé de centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, qui ne pourront plus se battre à forces égales avec leurs patrons et qui peineront à faire face au coût de la vie.

Force est de constater que le CPQ a l’indignation variable. En effet, où est le CPQ pour crier au scandale quand un employeur laisse des gens sur le trottoir pendant cinq mois, en ayant recours à des briseurs de grève ? N’est-ce pas aussi scandaleux qu’un employeur « offre » à ses travailleuses et travailleurs de retirer tout régime de retraite et d’assurance collective avec, en prime, des augmentations salariales de 0 % en quatre ans ?

Lorsqu’un ministre persiste à faire la sourde oreille aux revendications et préoccupations légitimes des travailleuses et travailleurs du Québec, la moindre des choses est qu’on se fasse entendre. N’en déplaise à Mme Perreault, cela passe par des manifestations dont l’objectif avoué est de déranger. C’est ce qu’on appelle… des moyens de pression.

C’est précisément pour préserver cette capacité à exercer des moyens de pression, dont la grève, que nous nous mobilisons depuis des semaines. Faut-il rappeler que la Cour suprême écrivait ceci dans sa décision connue sous le nom d’« arrêt Saskatchewan » : l’histoire, la jurisprudence et les obligations internationales du Canada confirment que, dans notre régime de relations de travail, le droit de grève constitue un élément essentiel d’un processus véritable de négociation collective.

Il serait peut-être temps que le Conseil du patronat, plutôt que de faire la morale aux syndicats en les invitant à évoluer, procède à un exercice d’introspection et se demande s’il défend réellement les intérêts économiques du Québec en appuyant un projet de loi qui s’attaque à celles et ceux qui en sont pourtant le moteur premier.

Si ça peut les soulager, nous connaissons de bonnes compagnies de nettoyage syndiquées qui, souhaitons-le, pourront permettre à Mme Perreault et à son organisation, en attendant, de survivre au dangereux traumatisme infligé… par la pose d’autocollants.