Les avocats de l’aide juridique grandement préoccupés par le projet de loi 91 du ministre Jolin-Barrette

Alors que le projet de loi 91 est sur le point d’être adopté, les avocates et avocats de l’aide juridique sont grandement préoccupés par l’instauration d’un tribunal « unifié » de la famille au sein de la Cour du Québec, du moins tel que présenté par le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

Aux yeux des avocates et avocats de l’aide juridique, principal groupe d’avocats pratiquant le droit de la famille au Québec, le projet de loi 91 viendrait au contraire dédoubler les tribunaux ayant compétence pour juger les causes de divorce et de séparation, tout dépendamment si les conjoints étaient mariés ou conjoints de fait ayant eu des enfants après le 30 juin 2025.

« Le projet de loi viendrait créer deux classes de famille, avec leurs tribunaux distincts », déplore Me Justine Lambert-Boulianne, présidente du Syndicat des avocats et avocates de l’aide juridique de Montréal et Laval–CSN. « Ce n’est pas en dédoublant les tribunaux et en multipliant les règles de procédure que l’accès à la justice sera amélioré. On risque plutôt d’engorger la charge des avocates et des avocats de l’aide juridique, au détriment de la défense des droits de celles et ceux que nous devons représenter. »

Une conception erronée de la médiation et de conciliation

Les avocates et avocats de l’aide juridique craignent de voir leur charge de travail alourdie par cette nouvelle réforme judiciaire, mais aussi de voir reculer les droits de leur clientèle – les femmes en particulier, notamment celles aux prises avec un ex-conjoint violent.

« Pour plusieurs de ces femmes, forcer une médiation n’est manifestement pas une démarche souhaitée, d’autant plus qu’elles ne pourront bénéficier de tout le soutien juridique ou psychologique approprié », souligne Me Lambert-Boulianne.

Selon le projet de loi, la seule façon de se soustraire à cette médiation est d’invoquer la violence de l’ex-conjoint. « Mais pour toutes sortes de raisons légitimes, ce n’est pas nécessairement l’objectif souhaité par les femmes que nous représentons, et ça nous éloigne de l’objectif du processus judiciaire qui est ici engagé, à savoir la garde des enfants, le partage des biens et la pension alimentaire », poursuit l’avocate.

En cas d’échec en conciliation, le projet de loi 91 prévoit un processus de conciliation en présence d’un seul et même juge qui, après avoir tenté de rapprocher les parties, sera appelé à entendre la cause par la suite en cas d’échec de la discussion.

« C’est l’ensemble de la communauté juridique qui est estomaquée d’une telle chose. On ne peut pas demander au juge de faire semblant qu’il n’a rien entendu pendant la conciliation avant de rendre une décision strictement basée sur la preuve admise lors de l’audition. Personne ne peut diviser son cerveau de la sorte », indique la porte-parole syndicale.

En raison de cette contradiction, la preuve à administrer lors de la conciliation devra donc être soupesée avec soin, ajoutant un fardeau supplémentaire sur les épaules de l’avocat en matière de responsabilité professionnelle, avec la crainte que ce qui est divulgué en conciliation ne soit utilisé lors de l’audience.

« Cela pourrait permettre à une partie d’utiliser de l’information qui n’aurait pas été admissible en preuve autrement. Ce serait dramatique pour certaines des clientes vulnérables que nous avons à représenter », d’affirmer Me Lambert-Boulianne.

Les syndicats de l’aide juridique affiliés à la CSN représentent les 325 avocates et avocats de Montréal, de Laval, de la Montérégie, de l’Abitibi-Témiscamingue, des Laurentides, de Lanaudière, de la Mauricie–Centre-du-Québec, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Ils sont affiliés à la Fédération des professionnèles–CSN. Fondée en 1921, la CSN regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Des milliers de travailleuses réclament que le gouvernement en fasse plus pour les CPE

Des milliers de travailleuses et de travailleurs des CPE de la CSN ont participé à la manifestation nationale pour réclamer que le gouvernement Legault écoute leurs solutions pour freiner la pénurie de personnel et valoriser les emplois en CPE. La CSN annonce de plus que la prochaine séquence de grève sera les 7 et 8 avril prochain.

Les travailleuses et travailleurs des CPE qui participent à la manifestation nationale proviennent de toutes les régions du Québec. Depuis des décennies, les travailleuses des CPE et la CSN luttent sans cesse pour faire des gains pour bonifier les conditions de travail afin de maintenir ce réseau qui est un joyau collectif depuis sa création. Malheureusement, la convention collective est échue depuis plus de deux ans et le gouvernement tarde toujours à donner des conditions qui permettraient de s’assurer d’avoir une relève dans le secteur. Alors que les travailleuses sont à bout de souffle, sa préoccupation principale est d’augmenter la force de travail.

« En prenant la rue aujourd’hui, les travailleuses des CPE veulent que le gouvernement comprenne qu’elles sont déterminées à bonifier leurs conditions de travail. Pendant qu’on lui parle de la pénurie qui frappe notre secteur et des cohortes qui sont vides dans les cégeps, le gouvernement veut nous faire travailler encore plus. Le problème dans les CPE, ce n’est certainement pas qu’on n’en fait pas assez pour les enfants, c’est qu’on ne nous donne pas toutes les conditions pour faire notre travail. Comment expliquer que le gouvernement continue d’accepter une disparité de traitement entre le secteur des CPE et le secteur public? », demande Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

En grève les 7 et 8 avril

Si les pourparlers ne sont pas rompus, la négociation ne progresse pas suffisamment pour espérer arriver à une entente de principe rapidement. Les employeurs et le gouvernement restent campés sur leur position et refusent surtout d’en faire davantage pour aider un réseau qui en a grand besoin. Chaque journée de grève supplémentaire met la pression nécessaire pour que la négociation chemine avant de se rendre à la grève générale illimitée. C’est pourquoi la CSN indique dès maintenant que deux nouvelles journées de grève s’ajoutent, soit les 7 et 8 avril.

« Les CPE sont un réseau créé par et pour les femmes. Ce que les travailleuses et les parents veulent, c’est que les services reprennent dans les CPE avec de meilleures conditions de travail. Le gouvernement aura grand besoin d’être plus attractif s’il veut réussir à créer les milliers de places que les parents attendent tellement. Comme le gouvernement bouge trop peu, les travailleuses accentuent la pression avec deux nouvelles journées de grève », lance Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS–CSN.

« La détermination des travailleuses des CPE est remarquable. Depuis toujours elles se battent pour améliorer leurs conditions de travail et les services aux enfants. Les conditions qu’elles ont aujourd’hui, ce n’est pas un cadeau des gouvernements, c’est le fruit de leurs luttes. Cette bataille des 13 000 travailleuses des CPE de la CSN bénéficie à l’ensemble des enfants qui fréquentent un service de garde. Que ça plaise ou non aux employeurs et aux gouvernements, la grève est l’ultime moyen qui permet à des milliers de travailleuses et de travailleurs d’améliorer leur sort. C’est pourquoi le gouvernement doit retirer le projet de loi 89 », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Une grève partout au Québec

La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. La grève touche l’ensemble des régions du Québec, alors que la CSN est présente dans plus de 400 CPE. Voici le nombre de centres affiliés à la CSN par région :

  • 7 CPE en Abitibi-Témiscamingue
  • 11 CPE au Bas-Saint-Laurent
  • 10 CPE sur la Côte-Nord
  • 22 CPE dans le Centre-du-Québec et la Mauricie
  • 36 CPE en Estrie
  • 12 CPE en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
  • 11 CPE dans Lanaudière
  • 25 CPE dans les Laurentides
  • 51 CPE en Montérégie
  • 112 CPE à Montréal et à Laval
  • 23 CPE en Outaouais
  • 64 CPE à Québec et dans Chaudière-Appalaches
  • 31 CPE au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Revue de presse du 2 au 4 avril CPE

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Résidences privées pour aîné-es : lancement de la négociation coordonnée

Plusieurs dizaines de travailleuses et travailleurs provenant de différentes résidences privées pour aîné-es (RPA) se sont rassemblées aujourd’hui devant les bureaux du ministre du Travail, M. Boulet. Leur message : nous méritons plus que ce que nos employeurs nous offrent en ce moment.

Des besoins urgents

Avec l’ensemble des conventions collectives échues le 31 mars dernier, les travailleuses et travailleurs des RPA dénoncent un besoin urgent d’amélioration de leurs conditions de travail, de rattrapage salarial et d’enrichissement afin de pouvoir faire face au coût exorbitant de la vie. « Nos membres font un travail essentiel », lance Marlène Ross, représentante du secteur des résidences privées pour aîné-es. « Elles, oui elles parce que nos membres sont majoritairement des femmes, prennent soin de nos aîné-es, nos grands-parents et nos parents quand leurs familles ne sont plus en mesure de le faire. Le moins que l’on puisse faire comme société, c’est de reconnaître l’énorme service qu’elles nous rendent en les payant adéquatement et en leur offrant de bonnes conditions de travail », a conclu Mme Ross.

Il est important de rappeler qu’un nombre conséquent des travailleuses et travailleurs des RPA gagne des salaires qui frôlent le salaire minimum. « Quand on connait le rôle crucial que nos membres jouent dans notre société, on n’a pas d’autre choix que d’exiger qu’ils soient rémunérés de manière adéquate. En cette ronde de négociation, on se battra pour que les travailleuses et travailleurs des RPA reçoivent ce qui leur est dû » affirme Lucie Longchamps, vice-présidente responsable des secteurs parapublics et privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). « Comme beaucoup d’autres secteurs de la santé, les RPA font face à d’énormes difficultés de recrutement et de rétention. Ce n’est pas en offrant des miettes que les employeurs vont pouvoir faire face à cette pénurie », a conclu Mme Longchamps.

On a besoin de plus que de simples remerciements

Comme plusieurs autres catégories d’emplois dans le secteur de la santé, les travailleuses et travailleurs des RPA sont souvent tenus pour acquis. Nos politiciennes et politiciens ont souvent tendance à les remercier devant les médias, mais ce sentiment de gratitude ne se manifeste que très rarement à la table des négociations. « Ces employé-es font déjà beaucoup et travaillent dans un environnement très précaire. Pour ne rien arranger, le ministre Boulet veut réduire leur pouvoir de négociation en s’attaquant à leur droit de grève avec le PL 89. Nous avons une chose claire à dire à ce sujet : La CSN est derrière les travailleuses et travailleurs des RPA et nous le resterons tant et aussi longtemps qu’ils n’ont pas reçu leur juste part », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos
La FSSS-CSN est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux. Elle compte des milliers de syndiqué-es travaillant dans les résidences privées pour aîné-es (RPA) au Québec. Les priorités de ce secteur portent, entre autres, sur l’application d’une plateforme salariale, la création d’une mutuelle de formation, l’élaboration d’un régime de retraite et la coordination des négociations de conventions collectives.

Pour que la gratuité, l’accessibilité et l’universalité ne soient pas qu’un poisson d’avril

Si la réforme Dubé est bel et bien engagée, ses promesses semblent avoir été avalées par les flots de cet immense rebrassage de structures. Créature de la CAQ, l’agence de gestion Santé Québec nous montre déjà, après à peine quatre mois, qu’elle est beaucoup plus intéressée à privatiser le réseau public qu’à le décentraliser et en assurer la pérennité. Le cuisinier a beau porter un nouveau chapeau, la recette suivie par l’agence demeure la même : couper dans les budgets des établissements publics pour mieux justifier le détournement des fonds publics vers des soins et services privatisés, avec une marge de profit à la clé.

La Coalition Solidarité Santé (CSS) profite de la période entourant le 1er avril pour alerter les Québécoises et les Québécois à l’urgence d’agir et elle dénonce les fausses promesses faites par le ministre Dubé quant à la réforme en santé et services sociaux. Dans la région, la CSS a fait des visites dans l’ensemble des bureaux des député-es de la région pour dénoncer cette réforme.

« Les décisions de la CAQ en santé et services sociaux n’ont pas amélioré le réseau public, déplorent les porte-paroles de la CSS lors des visites des bureaux des député-es. Force est plutôt de constater une explosion de l’offre de soins et services à but lucratif pendant que le réseau public peine plus que jamais à accomplir sa mission. Après avoir centralisé tous les établissements publics au sein d’une seule entité, Santé Québec, le gouvernement lui donne comme première mission de couper 1,5 milliard $. La réforme Dubé promettait d’améliorer l’accessibilité aux services pour la population : n’était-ce qu’un leurre ? ». Pendant que l’on coupe dans le réseau public, on ouvre les vannes au secteur privé à but lucratif : un non-sens!

« Au coeur de ces services, on trouve des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs dévoués au quotidien qui n’ont aucun mot à dire sur des décisions prises à Québec par une équipe de “top-guns” qui ne connaissent rien à la réalité sur le plancher », enchaîne Véronique Verreault de Solidarité populaire 02 et porte-parole de l’évènement. « Nous pensons que le gouvernement fait fausse route : au contraire, il faut décentraliser la gestion du réseau et fermer la porte à l’expansion du secteur privé ».

« La privatisation du réseau de la santé est la conséquence du désengagement grandissant de l’État envers son filet social. Cela nous fait craindre un délestage supplémentaire vers les organismes communautaires autonomes qui seront encore malheureusement considérés comme de simples prestataires de services, mettant au passage en péril leur autonomie », ajoute Véronique Verreault.

La privatisation et la centralisation accrues du réseau de la santé et des services sociaux pavent la voie à un système de soins inéquitable, coûteux et inefficace, mettant du même coup en péril la gratuité, l’accessibilité et l’universalité des soins et services.

Le Québec appelle à la résistance et à la solidarité face aux menaces de l’administration Trump

Un collectif de citoyennes et de citoyens québécois de toutes allégeances lance aujourd’hui un appel à la résistance et à la solidarité afin de faire front commun contre les récentes menaces économiques, culturelles et politiques provenant de l’administration Trump.

Face aux tarifs douaniers injustifiés imposés par les États-Unis et au chantage politique visant à affaiblir la souveraineté économique, numérique, démocratique et culturelle du Québec et du Canada, ce collectif affirme haut et fort qu’il est hors de question de céder aux pressions américaines ou d’envisager toute forme d’annexion aux États-Unis.

Un grand rassemblement aura lieu le 6 avril à 13 h 30 au pied du Mont-Royal, près de la statue de Georges-Étienne Cartier, afin d’exprimer notre solidarité et notre résistance face aux menaces de l’administration Trump.

« Nous sommes profondément attachés aux valeurs démocratiques, culturelles et sociales développées par notre société au fil du temps », souligne le collectif dans une déclaration qui a été signée par plusieurs centaines de personnalités publiques québécoises. « Il est impensable pour nous de reculer sur des enjeux aussi fondamentaux que l’égalité des sexes, les droits des femmes, le droit à l’avortement, l’équité salariale, les droits des personnes LGBTQ+, la lutte contre la discrimination raciale ou encore la préservation de notre système universel de santé et de nos services éducatifs accessibles », rappelle Alain Saulnier, porte-parole du collectif.

Le collectif dénonce vivement l’idée d’importer au Québec et au Canada un modèle américain qui aggrave les inégalités économiques et sociales, compromet les acquis sociaux essentiels, encourage le port d’armes, envisage la réinstauration de la peine de mort ou néglige la lutte contre les changements climatiques.

La protection de la langue française, de la culture québécoise ainsi que des cultures autochtones constitue également une priorité essentielle. Le collectif réaffirme ainsi la nécessité de résister aux géants américains du web et à leur influence croissante.

« Nous lançons un appel à nous unir et à résister face aux pressions exercées par le président Trump et son administration », poursuit Alain Saulnier. « Nous invitons la société civile, les représentants patronaux, syndicaux, communautaires, féministes, environnementaux et culturels à faire front commun pour défendre notre autonomie, notre diversité culturelle et nos acquis sociaux. »

Cette solidarité dépasse les frontières du Québec. Le collectif appelle aussi les Canadiennes et Canadiens des autres provinces à manifester la même détermination. Finalement, nous devrons, au courant des mois et années à venir, approfondir nos liens avec les citoyennes et citoyens américains qui subissent eux aussi les conséquences néfastes des politiques de l’administration Trump et travailler ensemble pour mettre en échec les visées autoritaires de cette administration.

« Face à une menace commune, nous devons nous tenir debout ensemble », conclut le collectif. « Le temps presse, c’est maintenant à nous de jouer. »

Plusieurs centaines de personnes ont déjà signé la déclaration. Notamment : Alain Saulnier, Christine Beaulieu, Christine St-Pierre, Liza Frulla, Louise Beaudoin, Yvon Deschamps, Jacques Godbout, Caroline Senneville (Présidente de la CSN), Éric Gingras (Président de la Centrale des syndicats du Québec / CSQ), Tania Kontoyanni (Présidente de l’Union des Artistes), Alain Saladzius, Alain Vadeboncoeur, Alex Norris, Anaïs Barbeau-Lavalette, Anaïs Larocque, Anne-Marie Cadieux, Ariane Charbonneau, Catherine Durand, Clément Duhaime, Deneault Alain, Destiny Tchehouali, Dominique Legault, Françoise David, Fred Pellerin, Guylaine Tremblay, Jean-Robert Bisaillon, Jean-Robert Choquet, Joanne Liu, Jonathan Durand Folco, Laure Waridel, Lorraine Pintal, Louise Caouette Laberge, Louise Sicuro, Maka Koto, Mariana Gianelli, Michel Lacombe, Michel Rivard, Michelle Chanonat, Monique Simard, Normand Baillargeon, Pierre Trudel, Ségolène Roederer, Simon Brault, Agnès Gruda, André Bélisle, André Noël, Annick Charette, Ariane Roy, Benoit McGinnis, Boucar Diouf, Camil Bouchard, Céline Bonnier, Christian Bégin, Christian Vanasse, Claude Desrosiers, Claude Legault, Claude Meunier, Dominic Champagne, Edith Butler, Édith Cochrane, Emmanuel Bilodeau, Ève Déziel, François Avard, François Delorme, François Girard, Geneviève Rochette, Geoffrey Gaquère (Directeur artistique et codirecteur général du TNM), Isabelle Vincent, Jacqueline Lemay, Janine Krieber, Jean-François Lépine, Jean-François Nadeau, Jean-Sébastien Fournier, Julie Le Breton, Lana Carbonneau, Léa Clermont-Dion, Lise Aubut, Lizann Demers, Lou Vincent Desrosiers, Louise Harel, Louise Richer, Luc Ferrandez, Mani Soleymanlou, Manon Barbeau, Marie Malavoy, Marie-Josée Lacroix, Marie-Pier Boisvert, Marion Dove, Martin Viau, Mélissa Dion, Michel Désautels, Mireille Elchacar (Mères au front), Mona Greenbaum (Fondatrice de la Coalition des familles LGBT+), Monique Savoie, Morgane Gelly, Myriam Perraton Lambert, Pascale Cormier, Patrice Michaud, Paule Baillargeon, Philippe Poullaouec-Gonidec, Pier Paquette, Pierre Curzi, Pierre Martin, Pierre-Michel Tremblay, Rachida Azdouz, Rémi Bourget, René Richard Cyr, Robin Aubert, Salam Yazbeck, Vincent Graton.

Pour apposer sa signature à l’appel à la résistance : https://bit.ly/APPEL_RESISTANCE

Le collectif pour un appel à la résistance et à solidarité face aux menaces de l’administration Trump rassemble plus de 300 signataires.

États généraux du syndicalisme: l’union fait l’avenir!

Moteur de progrès social, le mouvement syndical québécois a largement contribué à l’amélioration des conditions de travail, à la reconnaissance des droits des travailleuses et travailleurs ainsi qu’au renforcement du filet social de l’ensemble de la population québécoise. Les victoires obtenues ont façonné le Québec moderne et montré la force de la solidarité syndicale et sociale.

Le monde du travail change à une vitesse fulgurante et les défis qui se dressent devant nous sont plus grands que jamais. Dans plusieurs secteurs, la précarisation s’accentue, le taux de syndicalisation stagne ou diminue. La judiciarisation croissante des relations de travail, les attaques politiques face aux lois encadrant le droit d’association — dont le projet de loi 89 est un exemple probant — et la polarisation des discours fragilisent notre capacité à défendre efficacement les intérêts des travailleuses et travailleurs, qu’ils soient syndiqués ou non. Le mouvement syndical québécois est à un tournant important.

Devant ces défis, les neuf principales organisations syndicales québécoises, — l’APTS, la CSD, la CSN, la CSQ, la FAE, la FIQ, la FTQ, le SFPQ et le SPGQ — unissent leurs forces pour amorcer une réflexion commune dans le cadre des États généraux du syndicalisme, une démarche sans précédent au Québec.

Sur une période de deux ans, à travers différentes étapes de consultation, nos organisations iront à la rencontre des militantes et des militants, des travailleuses et des travailleurs, des spécialistes du monde du travail et de la société civile pour dresser un portrait juste et lucide de l’état du syndicalisme québécois et identifier les pistes de solutions pour le renforcer.

Au cœur de cette démarche: une conversation profonde et honnête sur notre avenir collectif, des discussions sur la modernisation des approches syndicales pour mieux répondre aux attentes des travailleuses et des travailleurs et pour renforcer leur pouvoir d’action face aux nouvelles réalités du monde du travail.

Le syndicalisme, ce sont des visages, des voix et des réalités qui méritent d’être entendus. Cette démarche proactive cherche à revitaliser le mouvement syndical, assurer une plus grande justice sociale et bâtir un avenir où les travailleuses et les travailleurs pourront collectivement prendre leur place.

Le 31 mars, nous marquerons le coup d’envoi de cette grande démarche collective qui met en lumière nos forces, notre solidarité et notre engagement. Une démarche que nous portons avec fierté et qui se déploie bien au-delà des différentes bannières syndicales.

C’est un projet ambitieux, à la hauteur des aspirations que nous portons pour le Québec de demain. Nous appelons les travailleuses et travailleurs ainsi que les actrices et acteurs du monde du travail à se mobiliser et à participer activement aux travaux des États généraux du syndicalisme.

Notre mouvement est toujours porté par une volonté commune de regarder vers l’avant. Aujourd’hui, nous prenons les choses en mains pour réfléchir à l’avenir du syndicalisme et renforcer les liens de solidarité entre nos organisations syndicales, pour faire plus et mieux ensemble. Il s’agit des intérêts des travailleuses et des travailleurs et de la société québécoise. Nous leur devons l’audace de cette démarche et nous y croyons.

Ensemble, nous nous donnerons les moyens d’être plus fortes et forts, plus efficaces, plus solidaires! Parce qu’une chose est certaine: l’union fait l’avenir!

L’Union fait l’avenir : Lancement des États généraux du syndicalisme

C’est avec grande fierté que le coup d’envoi a été donné aux États généraux du syndicalisme. Avec pour thème « L’union fait l’avenir », les neuf principales organisations syndicales québécoises – l’APTS, la CSN, la CSD, la CSQ, la FAE, la FIQ, la FTQ, le SFPQ et le SPGQ – se réunissent afin de réfléchir ensemble aux défis qui attendent les travailleuses et les travailleurs pour les prochaines années, avec en trame de fond un climat social, économique et politique en ébullition, notamment des attaques au droit de grève avec le projet de loi n° 89.

Le mouvement syndical québécois est à un tournant décisif. Les neuf principales organisations syndicales québécoises unissent leurs forces pour amorcer une réflexion collective dans le cadre des États généraux
du syndicalisme, une démarche sans précédent au Québec.

Au cœur de cette démarche : une conversation profonde et honnête sur notre avenir collectif, des discussions
sur la modernisation des approches syndicales pour mieux répondre aux attentes des travailleuses et des travailleurs et pour renforcer leur pouvoir d’action face aux nouvelles réalités du monde du travail.

Le syndicalisme, ce sont des visages, des voix et des réalités qui méritent d’être entendus. Cette démarche proactive cherche à revitaliser le mouvement syndical, assurer une plus grande justice sociale et bâtir un avenir
où les travailleuses et les travailleurs pourront collectivement prendre leur place.

Un engagement pour l’avenir du syndicalisme

« Nos organisations veulent moderniser leurs approches pour mieux répondre aux attentes variées des travailleuses et travailleurs. Depuis toujours, le syndicalisme est une force de changement. À travers luttes et revendications, nous avons façonné le Québec et obtenu des acquis précieux pour l’ensemble de la société. Aujourd’hui, les défis s’accumulent, mais nos valeurs demeurent solides. Avec cette démarche inédite, nous voulons renforcer notre action collective et bâtir un avenir plus juste et solidaire », ont déclaré conjointement les présidences des neuf organisations syndicales : Robert Comeau (APTS), Luc Vachon (CSD), Caroline Senneville (CSN), Éric Gingras (CSQ), Mélanie Hubert (FAE), Julie Bouchard (FIQ), Magali Picard (FTQ), Christian Daigle (SFPQ) et Guillaume Bouvrette (SPGQ).

Un dialogue ouvert sur des enjeux majeurs

Les États généraux permettront d’examiner plusieurs questions essentielles liées à l’avenir du syndicalisme québécois. Ils porteront sur la place du syndicalisme dans la société et son rôle dans l’amélioration du bien-être collectif, ainsi que sur la capacité des syndicats à mobiliser leurs membres et à accroître leur rapport de force. L’évolution des relations intersyndicales sera également abordée, de même que le modèle québécois en relations de travail ainsi que la représentativité et le sentiment d’appartenance des membres. Enfin, les discussions porteront sur les façons de lever les obstacles à la participation des groupes historiquement discriminés afin d’assurer une plus grande inclusion au sein du mouvement syndical.

Un processus en trois grandes étapes

Cette initiative intersyndicale s’étendra sur plus d’un an et demi et comprendra :

  1. une période de consultation des travailleuses et travailleurs, ainsi que de spécialistes du monde du travail et de la société civile, en 2025 pour recueillir leurs perspectives ;
  2. un colloque au printemps 2026 pour discuter des résultats des consultations et identifier des pistes de solution;
  3. un grand événement au début de 2027 pour clore les États généraux et présenter les conclusions de cette démarche collective.

En engageant un dialogue sans précédent, ces neuf organisations syndicales québécoises souhaitent poser les fondations d’un syndicalisme solide, plus inclusif et adapté aux réalités de demain.

La scierie de Rivière-aux-Rats ferme et son avenir reste incertain

L’employeur a annoncé la fermeture pour une durée indéterminée de la scierie de Rivière-aux-Rats, soit cette semaine ou la semaine prochaine, quand l’inventaire de bois dans la cour sera épuisé.

Notre inquiétude remonte à la fin de l’été 2024 et nous convoquions les médias, ici même, le 12 septembre dernier, alors que l’avenir de la scierie de Rivière-aux-Rats ne tenait déjà qu’à un fil. La cessation d’emploi avait ensuite été amorcée le 20 décembre, à la suite de quoi la scierie n’employait plus qu’un tiers de la centaine de travailleuses et de travailleurs, jusqu’à maintenant.

« Comme l’employeur ne nous confirme pas la vente de l’usine à Arbec ni à un autre acheteur, nous lui demandons d’enfin clarifier ses intentions quant à l’avenir de l’usine. Nos membres n’en peuvent plus d’être maintenus dans l’incertitude à savoir si notre usine serait démantelée ou si elle pourrait encore rouvrir lorsque le marché reprendra », soutient Herman Martel, vice-président du Syndicat des employé-es de la scierie de Rivière-aux-Rats–CSN.

Rappelons que Produits forestiers Résolu, le propriétaire de la scierie, est maintenant contrôlé par un homme d’affaires indonésien, Jackson Wijaya, lequel a cédé 26 % de sa garantie d’approvisionnement en bois de la forêt publique à une autre scierie l’an dernier. Wijaya possède aussi Domtar et Paper Excellence. Il est devenu en peu de temps un géant du secteur forestier canadien.

« Le gouvernement du Québec doit se servir des leviers dont il dispose pour empêcher le saccage d’une industrie qui a bâti et qui continue à bâtir le Québec. Il faut cesser la fermeture d’usines comme celle de Rivière-aux-Rats. Nous devons développer une vision d’avenir pour notre forêt. J’en appelle au premier ministre Legault », affirme François Enault, 1er vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Pas de transferts des garanties

« Il est capital que le ministère des Forêts du Québec mette un frein au transferts de garanties d’approvisionnement, sans quoi il deviendra impossible de rouvrir l’usine. Les travailleurs et les travailleuses ne doivent pas être de simples pions dont les compagnies peuvent disposer comme bon leur semble. Contrairement à d’autres dossiers du secteur privé, notre gouvernement peut intervenir en demandant des comptes et des garanties avant de donner le bois de la forêt publique à un nouvel exploitant », affirme Dominic Tourigny, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Le maire et la députée interpelés

« Le maire de La Tuque, Luc Martel, et la députée Marie-Louise Tardif de la CAQ ont voulu nous rassurer sur l’avenir de la scierie de Rivière-aux-Rat, mais rien ne bouge et nous sommes encore dans le noir. Il est temps de faire la lumière sur cette saga qui dure depuis trop longtemps », ajoute Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN.

À propos

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 338 syndicats, partout au Québec. Elle représente notamment des travailleuses et travailleurs de l’industrie forestière.

Le Conseil central du Cœur du Québec–CSN regroupe plus de 19 000 membres réunis au sein de 130 syndicats issus de tous les secteurs d’activité. Le territoire du conseil central couvre les deux régions administratives de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

 

La FTQ, la CSN et la CSQ interpellent le premier ministre François Legault

Après avoir réclamé tour à tour, en commission parlementaire la semaine dernière, le retrait du projet de loi 89 du ministre du Travail, Jean Boulet, la FTQ, la CSN et la CSQ demandent aujourd’hui une rencontre avec le premier ministre François Legault à ce sujet, et ce, dans les meilleurs délais.

« Dans le contexte de grande incertitude et d’imprévisibilité que l’on connaît actuellement sur le plan économique, nous sommes extrêmement inquiètes, comme organisations syndicales qui représentent près d’un million de travailleuses et de travailleurs québécois, de constater que le ministre Boulet continue à faire fi de nos appels répétés au retrait du projet de loi», ont insisté Magali Picard, présidente de la FTQ, Caroline Senneville, présidente de la CSN et Éric Gingras, président de la CSQ.

« Nous souhaitons rencontrer dès que possible M. Legault à ce sujet, car l’heure est grave. Nous voulons discuter avec lui des enjeux, puisque la paix sociale est actuellement compromise par ce projet de loi qui vient brimer les travailleuses et les travailleurs dans leur capacité à améliorer leurs conditions de travail », ont poursuivi les porte-parole.

« S’il est adopté, ce projet de loi appauvrira l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du Québec. C’est tout simplement inacceptable. Il s’agit d’une provocation inutile, au moment même où le gouvernement appelle à la plus grande cohésion sociale pour faire face aux menaces tarifaires de l’administration Trump. Pourquoi alors choisir la voie de la confrontation plutôt que de miser sur le dialogue social si cher au ministre Boulet ? », ont renchéri les porte-parole.

 

Actions à venir

De nombreuses actions sont à prévoir à travers le Québec au cours des prochaines semaines si le projet de loi est maintenu. « Nos travailleuses et nos travailleurs sont en colère. Tant et aussi longtemps que le projet de loi 89 sera sur la table, nous serons sur le terrain. Un tel bouleversement dans le fragile équilibre patronal-syndical ne se fera pas sans heurts. Penser le contraire relève de l’insouciance », ont conclu Magali Picard, Caroline Senneville et Éric Gingras.

On demande aux Québécoises et Québécois de s’habituer à des services insuffisants

La CSN est soulagée que le ministre des Finances, Éric Girard, ait fait le choix d’augmenter le déficit pour l’année 2025-2026. « Nos services publics sont déjà en lambeaux et notre économie doit se préparer à encaisser un grand choc, il aurait été catastrophique de continuer sur cette lancée. Mais 2025-2026, c’est une photo. Avec un gel d’embauche dans le secteur public maintenu jusqu’en avril 2026, si on regarde le film que nous propose le gouvernement Legault pour les prochaines années, on ne rira pas beaucoup ! », déclare la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

La CSN est en effet d’avis que le ministre des Finances aurait dû saisir l’occasion de ce budget pour mettre de côté sa stratégie trop rapide de retour à l’équilibre des finances publiques, qu’il maintient pour 2029-2030. « Pour atteindre cet équilibre en 2029-2030, on parle de résorber l’écart de 1 milliard en 2027-2028 et de 2,5 milliards en 2028-2029 et 2029-2030. Pendant ce temps, on continue de verser des milliards dans le Fonds des générations, privant le Québec de plus de 2,2 milliards par année, alors que les objectifs ayant justifié sa mise en place ont déjà été atteints. Les deux mains de notre gouvernement doivent travailler ensemble ! », continue la présidente.

Aide aux entreprises pour faire face au choc tarifaire, mais à peu près rien pour la formation de la main-d’œuvre

De plus, la CSN déplore que dans le contexte de guerre commerciale que nous connaissons, l’aide aux entreprises est bien présente, mais quasiment rien n’est prévu pour les travailleuses et les travailleurs qui risquent d’être mis à pied, surtout en ce qui a trait à la formation de la main-d’œuvre. « Bien de l’argent est investi en infrastructures, mais aucun budget n’est prévu pour la formation de la main-d’œuvre, sauf dans le domaine de la construction. Mais ce n’est pas vrai que toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui seront peut-être licenciés en raison de la guerre commerciale se tourneront vers ce domaine ! On pense au béton, mais on pense bien peu aux salarié-es, alors que ce sont eux qui font fonctionner le Québec », enchaîne Mme Senneville.

Parmi les diverses mesures d’aide aux entreprises, le gouvernement annonce un soutien particulier pour le secteur forestier. « Mais on attend toujours le Plan d’action sur cette question. Les organisations syndicales doivent être consultées à ce propos », continue la présidente.

Santé et services sociaux

La centrale n’est pas du tout rassurée de constater un famélique 3% de prévision d’augmentation des dépenses en santé et services sociaux en 2025-2026. Qu’en sera-t-il à moyen terme ? « Comment est-ce possible d’améliorer les services dans ce contexte ? Est-ce à dire que le ministère de la Santé et Santé Québec vont continuer de donner encore plus de place au privé dans notre réseau public ? Faire des profits sur la maladie, ça ne devrait pas être possible », martèle la présidente.

Éducation et enseignement supérieur
La centrale sonne un son de cloche similaire pour le réseau de l’éducation et d’enseignement supérieur. « La faible hausse des dépenses pour ces deux ministères ne permettra pas non plus d’améliorer les services dont les élèves et les étudiant-es ont besoin. On maintient à peine. Donc, on n’améliore pas ! Habituez-vous à des services insuffisants, c’est le message qu’on lance », déplore la présidente.

De grands absents
En terminant, la CSN déplore le peu d’importance accordé à l’environnement, au transport collectif et à la construction de nouveaux logements sociaux. « Les dépenses dans les infrastructures de mobilité sont principalement pour le réseau routier, qui oui, nécessite d’être amélioré. Mais l’avenir, pour la réduction des GES, c’est le développement de projets de transport collectif structurants, ce qu’on ne voit pas dans ce budget. Et malgré la crise du logement dramatique que l’on connait, le budget Girard ne prévoit aucun nouvel investissement pour la construction de logements sociaux. C’est une occasion manquée de grands chantiers d’infrastructures publiques, qui aurait créé des emplois et qui aurait répondu à un besoin criant de logements réellement abordables ».

 

À propos

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

PL89: un projet de loi qui ne passe pas

Un grand nombre de manifestantes et de manifestants se sont rassemblés ce midi, devant les bureaux du ministère du Travail à Montréal, afin de signifier leur profond mécontentement face au projet de loi 89.

Bruyants et visibles, les travailleuses et les travailleurs ont répété, une fois de plus, que le projet de loi du ministre du Travail, Jean Boulet, vient déséquilibrer le fragile équilibre existant entre employeurs et syndicats, faisant ainsi pencher la balance du côté des patrons. « Le projet de loi 89 du ministre Boulet a été présenté pour faire plaisir aux patrons et affaiblir les travailleuses et les travailleurs, a dénoncé la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. En limitant le droit de grève, le gouvernement ne provoquera ni plus ni moins que leur appauvrissement. Et ça, ce n’est pas une bonne nouvelle pour les finances de l’État et plus largement, pour l’économie du Québec. »

De passage en commission parlementaire à propos du projet de loi la semaine dernière, la CSN, par la voix de sa présidente Caroline Senneville et de son 1er vice-président, François Enault, a demandé le retrait pur et simple du projet de loi. « L’offensive du ministre est injustifiée, puisqu’il possède déjà des moyens pour intervenir dans un conflit et pour forcer les parties à s’entendre. De plus, devant le contexte politico-économique particulièrement difficile, entre autres, pour les travailleuses et les travailleurs Jean Boulet aurait dû les assurer du soutien du gouvernement plutôt que de foncer tête première vers une confrontation inutile », a renchéri Dominique Daigneault.

La CSN entend dénoncer haut et fort le projet de loi 89 au cours des prochaines semaines. « Pour nous, il s’agit d’une provocation délibérée envers les travailleuses et les travailleurs. Des manifestations comme celle d’aujourd’hui, il y en aura d’autres, tant et aussi longtemps que le ministre ne retirera pas son projet de loi», a conclu la présidente du CCMM–CSN, Dominique Daigneault.

Résistons aux menaces de Donald Trump

Nous, soussignés, citoyens et citoyennes du Québec de toutes allégeances, tenons à exprimer notre indignation contre la volonté affichée par le président américain, Donald Trump, de nous étrangler avec ses tarifs douaniers et son chantage, dans le but d’inciter à notre annexion aux États-Unis. Il n’est absolument pas question pour nous du Québec de devenir américains. Qu’on se le tienne pour dit ! Nous sommes trop attachés aux valeurs démocratiques, culturelles et sociales développées au cours des ans par notre société.

Il n’est pas question pour nous de reculer sur l’égalité hommes-femmes, leurs droits comme le droit à l’avortement, à l’équité salariale, les droits à la diversité sexuelle des LGBTQ+ et les mesures pour contrer la discrimination raciale et pour favoriser la diversité.

Nous ne voulons pas importer ici une société qui consacre l’inégalité entre les plus démunis et les plus riches de la société. Ainsi, il n’est pas dans nos plans d’établir des soins de santé payants et privés, ou encore de renoncer à se faire soigner, faute de moyens. De la même façon, nous ne voulons pas que les jeunes soient tenus de rembourser leurs dettes d’études jusqu’à la retraite. Nous tenons également à notre réseau de services de garde éducatifs et à nos congés parentaux.

Nous résisterons collectivement afin de préserver notre liberté de penser, de débattre, de produire et de diffuser des connaissances et des savoirs diversifiés, nécessaires pour édifier une société plus juste, tolérante et équitable.

D’autre part, nous ne ferons pas un retour en arrière en rétablissant la peine de mort, abolie depuis plusieurs décennies au pays, ou en encourageant le port d’armes chez nous. De plus, nous ne voulons pas mettre de côté nos engagements et nos préoccupations en faveur de la protection de l’environnement afin de faire face au défi que constituent les changements climatiques. L’avenir de la planète n’attendra pas.

Enfin, nous tenons à protéger nos droits linguistiques, notre culture ainsi que les cultures autochtones. En ce sens, nous ne supporterons pas que la culture américaine prenne le dessus sur nos ondes radio et télé, de même que sur les plateformes numériques, propriété des multimilliardaires américains. À plus ou moins long terme, nous devons même viser à nous affranchir des géants américains du web et de leurs plateformes.

Ainsi, nous lançons aujourd’hui un immense appel à résister et à être solidaire face à la menace qui nous vient du bureau Ovale. Ces menaces pèsent un poids particulier pour la nation québécoise qui doit de tout temps imposer ses choix, notamment en matière d’exception culturelle, ou encore de gestion de l’offre sur le plan économique. Nous en appelons à la population, à la société civile, aux représentants patronaux, syndicaux, aux groupes communautaires, aux groupes de femmes, environnementaux et de toutes les communautés de la diversité et des communautés culturelles, à faire front commun.

Cette solidarité est devenue nécessaire. Tous et toutes, nous avons actuellement un ennemi commun : l’administration du président américain. La même intention de se défendre contre les pressions exercées par Donald Trump existe partout dans le reste du Canada. Nous les encourageons, là aussi, à tenir bon et à développer la même unité. Nous souhaitons également établir des ponts avec nos amis américains qui découvrent, jour après jour, les dégâts causés par les premiers mois au pouvoir du président Donald Trump et son administration.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous invitons la population et les forces vives du Québec de toutes allégeances à se mobiliser et à résister face aux menaces de Donald Trump, car le temps nous presse.

À nous de jouer !

Abolition du poste de numéro 2 de Santé Québec : une décision préoccupante

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) s’inquiète de l’abolition du poste de numéro 2 de Santé Québec.

« Voici un autre bel exemple de l’improvisation qui règne à Santé Québec et au ministère de la Santé et des Services sociaux, déplore le président de la FSSS–CSN, Réjean Leclerc. Pendant que le gouvernement tergiverse sur sa structure bureaucratique, sur le terrain, il n’y a aucune amélioration des services. Bien au contraire ! Les coupes ont des conséquences importantes sur l’accès aux soins et la qualité des services. »

La FSSS–CSN juge hautement préoccupant le fait que Geneviève Biron, une entrepreneure du privé, soit maintenant seule à la tête de Santé Québec. « Mme Biron s’est donné les coudées franches pour mener à bien les compressions et vendre en pièces détachées notre réseau public au secteur privé », illustre Réjean Leclerc.

En abolissant son poste de numéro 2, Santé Québec explique vouloir « rapprocher les décisions du terrain et offrir de meilleurs soins et services à la population ». Les raisons avancées sont pourtant en complète contradiction avec les compressions mises de l’avant par Santé Québec.

Depuis des mois, cette dernière s’affaire à couper à travers le réseau pour économiser 1,5 G$ en quelques mois. Le gouvernement de la Coalition avenir Québec justifie cette politique d’austérité par le retour à l’équilibre budgétaire. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, omet toutefois de mentionner que le déficit a été largement creusé par le recours aux agences privées dans le réseau public.

« En affaiblissant le secteur public, Santé Québec et le gouvernement Legault accélèrent l’incursion du privé mettant ainsi en péril la qualité, l’accès, l’universalité et la gratuité des soins et des services en santé et services sociaux. Un moratoire sur l’expansion du privé est nécessaire. Le gouvernement doit amorcer immédiatement la déprivatisation, la décentralisation et la démocratisation du réseau », termine Réjean Leclerc.

Élargissement de la laïcité de l’État dans le réseau de l’éducation : Un projet de loi qui va trop loin

Plutôt que de cibler le véritable fléau du prosélytisme et des débordements, le gouvernement de la CAQ et son ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, s’en prennent directement aux droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), représentant la majorité du personnel de soutien scolaire au Québec, condamne avec force le projet de loi présenté ce matin qui, sous le couvert de la laïcité, attaque frontalement la dignité du personnel des écoles primaires et secondaires en élargissant notamment les restrictions vestimentaires qui s’appliquaient déjà au personnel enseignant. Si le projet de loi est placé comme réponse à un réel problème répertorié dans 17 écoles au Québec, son application trop large passe à côté de la cible et aura des répercussions dramatiques pour des milliers de parents dès la rentrée de septembre 2025.

« À la CSN, nous défendons sans réserve la laïcité de l’État et une vision sociale de l’éducation, insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN. Pour nous, l’école doit transmettre des connaissances et préparer les enfants à vivre ensemble. Nous aspirons à une école inclusive favorisant intégration, francisation et solidarité dans une société diversifiée. Mais une vie collective ne peut se bâtir sur la fermeture, des restrictions abusives et la négation des droits fondamentaux. Or, Bernard Drainville propose un projet de loi qui impose des limitations injustifiées aux accommodements raisonnables et renforce des contraintes vestimentaires discriminatoires pour le personnel scolaire. »

Il est inadmissible que le gouvernement impose une vision rigide de la laïcité en interdisant le port de signes religieux à tout le personnel. Nous refusons de sacrifier la liberté de religion et d’expression au nom d’une idéologie stigmatisante. « Malgré l’introduction d’une clause de droits acquis, cette mesure impose des restrictions excessives à des milliers de travailleuses et travailleurs qui veulent simplement exercer leur métier auprès des enfants, sans imposer leurs croyances. Il existe des dossiers bien plus urgents en éducation, et la tenue vestimentaire du personnel n’est certainement pas une priorité, » poursuit Caroline Senneville.

Au-delà d’atteindre les droits, cette politique compromet la diversité et l’inclusion dans nos écoles. « En uniformisant l’apparence du personnel, la CAQ envoie un message d’exclusion aux communautés culturelles et aggrave la pénurie de personnel de soutien, notamment dans les grandes villes, » avertit Annie Charland, présidente du Secteur soutien scolaire de la FEESP-CSN.

Quant aux congés religieux, ceux-ci sont reconnus comme accommodements raisonnables et sont une obligation légale, pas une faveur. « La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse rappelle que ces mesures permettent de concilier travail et convictions sans discrimination. En limitant ces droits, Bernard Drainville trahit la confiance du personnel et sape un environnement de travail inclusif », explique Frédéric Brun, président de la FEESP-CSN.

En s’attaquant aux accommodements raisonnables et aux signes religieux, le gouvernement met des milliers de parents dans l’impasse. De toute évidence, ces mesures nuiront à la rétention du personnel et provoqueront des bris de service. « Même avec une clause grand-père, à Montréal, l’impact sera immédiat : si ce projet de loi va de l’avant, des milliers de parents devront trouver une alternative aux services de garde scolaire pour prendre soin de leurs enfants tôt le matin, pour le dîner et après les classes se terminant vers 15 h 30 », affirme Annie Charland.

La FEESP-CSN défend la laïcité comme principe de neutralité, mais refuse qu’elle serve à justifier des restrictions politiques arbitraires. « Le problème n’est ni la diversité ni le port de symboles religieux, mais bien le prosélytisme, souligne Frédéric Brun. Si le gouvernement était cohérent, il appliquerait les mêmes règles aux symboles et accessoires chrétiens. Plutôt que d’élargir la laïcité sans raison, il devrait faire respecter les lois existantes et agir concrètement pour répondre rapidement aux véritables débordements, comme ceux de l’école Bedford. »

« Par ailleurs, il faut rappeler que les débordements de l’école Bedford ont eu lieu alors que des règles strictes liées à la laïcité étaient déjà en vigueur, souligne Caroline Senneville. L’élargissement de ces mesures n’est donc pas une réponse adéquate pour faire face à ces situations particulières. »

La FEESP-CSN est ferme : le gouvernement doit abandonner cette initiative et, plutôt que de s’en prendre à nouveau à la tenue vestimentaire du personnel ou aux demandes de congé, il doit mettre en place de véritables solutions pour soutenir les travailleuses et travailleurs du réseau scolaire, notamment en abolissant le gel d’effectif imposé depuis la fin 2024 et en offrant de meilleures conditions de travail et des mesures concrètes pour attirer et retenir le personnel essentiel à la réussite éducative des élèves.

 

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics représente environ 69 000 membres dans près de 425 syndicats, dont 36 000 travailleuses et travailleurs de soutien dans le réseau scolaire dans 37 syndicats regroupés au sein de notre Secteur soutien scolaire, ce qui fait de la FEESP-CSN l’organisation représentant la vaste majorité du personnel de soutien au Québec.

Les travailleuses en CPE de la CSN votent pour la grève à 91%

Les 13 000 travailleuses et travailleurs des CPE de la CSN ont voté à 91% en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée pour que le gouvernement en mette plus sur la table afin d’améliorer les conditions dans le réseau. La CSN annonce que la prochaine séquence de grève sera du 2 au 4 avril et qu’une manifestation nationale se tiendra le 3 avril.

Les travailleuses des CPE envoient un message clair au gouvernement

Les travailleuses des CPE étaient rassemblées en assemblée générale le 19 mars pour prendre connaissance de l’état de la négociation et pour voter sur un mandat de grève. Ce vote est nécessaire pour faire avancer la négociation alors que plusieurs demandes de recul restent sur la table et que les mesures proposées par le gouvernement ne sont pas suffisantes pour freiner la pénurie et valoriser les emplois en CPE. Le réseau a actuellement de la difficulté à attirer et à retenir le personnel, alors que le recours aux agences privées augmente.

Le gouvernement doit tout particulièrement en faire davantage sur la question du soutien aux enfants à besoins particuliers, des primes de disparité régionale, de la charge de travail ainsi que des ratios et de la rémunération. L’écart salarial qui persiste avec les emplois comparables dans le secteur public accentue la pénurie qui frappe durement le secteur.

« Les travailleuses en CPE de la CSN ont parlé et leur message est clair : le gouvernement doit en mettre plus sur la table. Si nous continuons de mettre de la pression, c’est qu’il est urgent de bonifier nos conditions pour pouvoir convaincre la relève de choisir de venir œuvrer dans nos CPE. Avec les conditions actuelles, les cohortes sont vides dans les cégeps. Le gouvernement doit bonifier ses offres pour convaincre les travailleuses de continuer de donner des services de qualité aux enfants », explique Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

En grève du 2 au 4 avril : manifestation nationale des CPE le 3 avril à Québec

Avec le nouveau mandat de grève adopté, la CSN annonce que la prochaine séquence de grève sera de trois jours, soit du 2 au 4 avril. Le 3 avril prochain, les 13 000 travailleuses et travailleurs des CPE de la CSN seront rassemblés à Québec pour une manifestation devant l’Assemblée nationale.

« Le 3 avril, les 13 000 travailleuses en CPE de la CSN se donnent rendez-vous à Québec pour se faire voir et entendre du gouvernement. Celui-ci est très loin de sa promesse aux parents de combler les 30 000 places manquantes au printemps. Pour y arriver, il doit d’abord et avant tout régler la négociation à la satisfaction des travailleuses et des travailleurs de CPE », explique Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS–CSN.

« La grève reste le moyen de pression ultime pour se faire entendre quand un employeur ne comprend pas. Les travailleuses des CPE font face à un gouvernement qui laisse traîner la négociation depuis des mois. S’il tient vraiment à assurer les meilleurs services pour les enfants du Québec, il doit écouter les propositions des travailleuses des CPE. Le jupon du gouvernement dépasse : il doit cesser ses attaques antisyndicales, arrêter de vouloir s’en prendre au droit de grève et retirer le projet de loi 89 », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Une grève partout au Québec

La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. La grève touche l’ensemble des régions du Québec, alors que la CSN est présente dans plus de 400 CPE. Voici le nombre de centres affiliés à la CSN par région :

  • 7 CPE en Abitibi-Témiscamingue
  • 12 CPE au Bas-Saint-Laurent
  • 10 CPE sur la Côte-Nord
  • 22 CPE dans le Centre-du-Québec et la Mauricie
  • 36 CPE en Estrie
  • 12 CPE en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
  • 11 CPE dans Lanaudière
  • 25 CPE dans les Laurentides
  • 51 CPE en Montérégie
  • 112 CPE à Montréal et à Laval
  • 23 CPE en Outaouais
  • 64 CPE à Québec et dans Chaudière-Appalaches
  • 31 CPE au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Revue de presse

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

PL84 – Un projet de loi à réécrire

Lors de sa comparution à la Commission parlementaire des relations avec les citoyens, dans le cadre de l’étude sur le projet de loi no 84, Loi sur l’intégration nationale, la CSN invite le ministre à réécrire son texte afin de le rendre plus consensuel et d’en faire un projet de loi sur le « vivre-ensemble ».

« Un projet de loi sur le “vivre-ensemble” inspirerait toutes les communautés, favoriserait l’ouverture, l’inclusion et la participation à la société. Sans modifications significatives, nous craignons d’assister à des restrictions à l’accès au marché du travail et au financement des organismes de la société civile, aux initiatives artistiques et culturelles, à la recherche et à l’innovation sociale », soutient Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.

De plus, selon la centrale, l’interculturalisme devrait être défini dans la loi-cadre suivant la définition fournie par Bouchard-Taylor.

Pour un débat public large
La CSN déplore que le projet de loi ne prévoie aucun mécanisme de consultation publique avant l’adoption d’une politique nationale sur le modèle. Il faut permettre à toutes et à tous de participer à ce genre de débat. « La politique nationale proposée devrait faire l’objet d’un débat public large », ajoute Katia Lelièvre.

La CSN croit qu’une consultation plus large permettrait de ressortir avec un fort consensus social qui serait inspirant et mobilisant tant pour les nouvelles et nouveaux arrivants que pour la société d’accueil.

L’importance des chartes
La vice-présidente a exprimé le complet désaccord de la centrale sur l’annonce d’une modification à la Charte des droits et libertés de la personne sans justification convaincante. Étant donné l’importance que revêt cette charte, on ne peut pas improviser des amendements à un document aussi fondateur pour la nation québécoise.

Inclure pour mieux intégrer
La CSN est d’avis que le Québec, en tant que société d’accueil, et ses composantes, y incluant les organisations syndicales, ont l’obligation de tout mettre en œuvre afin de surmonter les divers obstacles à l’intégration sociale, économique, linguistique et culturelle des nouvelles et nouveaux arrivants. Nous devons aussi défendre la qualité et l’égalité des conditions de travail et nous assurer du respect des mêmes droits pour toutes et tous.

La francisation en milieu de travail, la reconnaissance des acquis et des compétences, l’accès à l’emploi, au logement, aux services de garde éducatifs, et à la formation professionnelle comptent parmi les mesures essentielles à la contribution de toutes et de tous à la vitalité culturelle.

« Il ne faudrait pas que les belles paroles du gouvernement et ses exigences envers les nouvelles et nouveaux arrivants cachent un désinvestissement de sa part. Ces derniers mois, il a réduit l’accès aux cours de francisation et coupé les services en employabilité pour les résidentes et résidents temporaires. Nous craignons sérieusement que le fardeau de l’intégration repose uniquement sur les épaules des immigrantes et immigrants sans leur donner tous les outils nécessaires pour y arriver », conclut la vice-présidente.

La CSN demande le retrait du projet de loi 89

Dans le cadre de l’étude en commission parlementaire du projet de loi 89, Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out, la CSN, qui comparait aujourd’hui, demande le retrait du projet de loi.

« Le ministre veut se donner des pouvoirs pour affaiblir l’effet qu’une grève peut avoir sur la résolution d’une négociation. La grève, c’est l’outil ultime que détiennent les travailleuses et travailleurs. Si on dilue leur dernier recours, on dilue leur rapport de force pour négocier des améliorations à leurs conditions de travail », a expliqué la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « De plus, la grève est un droit constitutionnel enchâssé dans les chartes. Un droit dont la Cour suprême est venue rappeler l’importance dans l’arrêt Saskatchewan en 2015 » a tenu à rappeler la présidente.

Pour la centrale, le projet de loi du ministre ne viendra pas « protéger » la population. Au contraire, elle risque d’en payer le prix. « Plusieurs luttes syndicales ont permis de faire des gains pour la population, comme les congés parentaux, les semaines de 40 heures, etc. En réduisant les droits aux travailleuses et travailleurs à obtenir de meilleures conditions de travail, on brime l’ensemble de la société », a renchéri Caroline Senneville.

 

Un cadeau au patronat

« Le ministre vient donner des cadeaux à ses amis du patronat. La grève a comme objectif de mettre une pression économique sur l’employeur. Si on instaure des services minimums ou si on décrète un arbitrage exécutoire, on rend service aux employeurs. Ils n’auront plus à se forcer, ils n’auront qu’à attendre que le ministre intervienne, ce qui aura pour effet d’enlever de la pression économique », a affirmé François Enault, 1er vice-président de la CSN.

Le mémoire déposé par la CSN rappelle qu’il existe déjà plusieurs outils dans le Code du travail pour protéger la santé ou la sécurité de la population et de faire avancer les négociations en cas de blocage. « Le ministre aurait dû modifier les dispositions de la loi anti-briseurs de grève qui sont mal appliquées et qui étirent les grèves, afin de les mettre à jour pour qu’elles s’appliquent à la réalité des salarié-es en télétravail. Cela aurait réellement permis de raccourcir les conflits », a expliqué le 1er vice-président.

 

Un contexte économique particulier

Pour la CSN, le contexte économique actuel milite en faveur d’une collaboration entre les acteurs du monde du travail. Plutôt que d’aller dans cette direction, le ministre du Travail a choisi de s’attaquer au droit fondamental qu’est la grève. « Ce sont les coupes dans les services publics, le manque d’investissement dans le logement social et le refus du gouvernement de donner des conditions de travail décentes aux éducatrices en CPE, parmi tant d’autres éléments qui menacent le bien-être de la population », ont conclu les porte-paroles de la CSN.

Les organisations syndicales demandent au ministre Jean Boulet de retirer le projet de loi 89

Accompagnés par des centaines de travailleuses et de travailleurs, les dirigeantes et les dirigeants de l’APTS, de la CSD, de la CSN, de la CSQ, de la FAE, de la FIQ, de la FTQ, du SFPQ et du SPGQ ont manifesté ce midi à Montréal pour exiger que le ministre du Travail, Jean Boulet, retire le projet de loi 89.

« Non seulement ce projet de loi vient brimer les travailleuses et les travailleurs dans leur droit de négocier et d’améliorer leurs conditions de travail, mais il vient en prime déstabiliser le fragile, mais important équilibre qui existait depuis l’adoption, en 1977, des dispositions anti-briseurs de grève prévues au Code du travail », ont expliqué les porte-paroles Caroline Senneville (CSN), Denis Bolduc (FTQ), Éric Gingras (CSQ), Luc Vachon (CSD), Mélanie Hubert (FAE), Guillaume Bouvrette (SPGQ), Laurier Ouellet (FIQ), Émilie Charbonneau (APTS) et Christian Daigle (SFPQ).

Pour les organisations syndicales, ce projet de loi, arrivé de nulle part, est totalement injustifié. « Faut-il rappeler que plus de 95 % des négociations se règlent sans grève ni lock-out ? Les patrons n’auront pour ainsi dire plus d’intérêt à négocier de bonne foi avec les syndicats s’ils savent qu’en bout de piste, un arbitrage sera imposé », déplorent les porte-paroles.

Dans le contexte politico-économique houleux et imprévisible qui sévit, les élans anti-travailleurs du ministre vont dans le sens contraire de la cohésion et de la solidarité sociale pourtant réclamées par le premier ministre Legault lui-même. M. Boulet, qui se présente comme partisan du dialogue entre les parties, prend plutôt la voie de la confrontation et de la judiciarisation des conflits. « Pourquoi ? Pour faire plaisir au patronat ? La question mérite d’être posée, car si le PL 89 sert un groupe en particulier, c’est bien celui des patrons. Et étrangement, avouons-le, ce projet survient au moment où le contexte de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation milite en faveur d’une amélioration notoire des conditions des travailleuses et des travailleurs », soulèvent les porte-paroles.

Les neuf organisations syndicales prévoient se mettre en action afin de signifier leur profond mécontentement face aux intentions du gouvernement. Elles entendent aussi profiter de leur participation à la commission parlementaire portant sur le projet de loi pour porter leur message.