Mieux protéger le personnel des CHSLD pour éviter une autre histoire d’horreur

Le rapport d’enquête sur l’éclosion de COVID-19 au CHSLD Sainte-Dorothée illustre l’ampleur des erreurs de gestion qui ont été commises durant la première vague de la pandémie. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), ce rapport doit mener le gouvernement à apporter les changements pour assurer la protection du personnel et des usagères et usagers.

Le rapport d’enquête cerne plusieurs problèmes dénoncés par le syndicat CSN du CISSS de Laval dans les derniers mois : manque de personnel, manque d’équipements de protection individuelle, mesures de protection et de prévention insuffisantes, déplacement du personnel et dépistage tardif du personnel et des usagers.

« En lisant ce rapport, on constate à quel point les travailleuses et travailleurs du CHSLD Sainte-Dorothée ont été laissés à eux-mêmes pour faire face à une des pires éclosions au Québec. Il faut absolument apprendre de nos erreurs et faire mieux pour la deuxième vague, notamment en misant sur la stabilité du personnel et le dépistage », explique Marjolaine Aubé, présidente du syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval—CSN.

Aller au bout de la logique du rapport
Le rapport d’enquête a le mérite de mettre en lumière les difficultés de gestion dans le réseau de la santé et des services sociaux, notamment en notant les nombreux paliers hiérarchiques qui freinent la prise de décision. Pour la FSSS–CSN, cela montre l’échec des méga-établissements issus de la réforme Barrette et l’urgence de revoir l’organisation du réseau pour miser sur la décentralisation, la démocratisation et l’autonomie des équipes.

Le gouvernement doit aussi annoncer un rehaussement des mesures de protection du personnel. Il a non seulement manqué d’équipements, mais le personnel est surtout mal équipé pour faire face au virus dans les CHSLD. Cela rappelle l’importance de réformer rapidement notre régime de santé et sécurité au travail pour donner tous les moyens au réseau d’agir en prévention. La crise dans les CHSLD montre finalement la nécessité de combler le manque à gagner dans le financement du réseau depuis l’austérité libérale dès la prochaine mise à jour budgétaire.

« La pandémie a montré la faiblesse de notre réseau hyper-centralisé. Ce n’est pas en rajoutant une autre couche de cadres qu’on va tout régler par magie. Ce qu’il faut, c’est avoir le courage de décentraliser le réseau et là-dessus, le gouvernement est muet. Pour enfin régler l’enjeu du manque de personnel, il y a un chemin qui saute aux yeux et c’est d’améliorer les conditions de travail et les salaires dès maintenant. Le rapport fait une passe sur la palette au gouvernement en l’invitant à nous mettre dans le coup pour améliorer les choses. Espérons qu’il comprendra le message », de conclure Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Là où le mot « soutien » démontre encore tout son sens

Dans toutes les régions du Québec, on souligne aujourd’hui la Journée nationale du personnel de soutien en éducation. Cette journée spéciale se veut une occasion de souligner la rigueur, la compétence et l’engagement des employé-es de soutien du réseau de l’éducation. Mais cette année marque une édition bien particulière, alors que le Québec est en pleine pandémie de COVID-19.

Le soutien en temps de COVID-19

« Depuis le printemps, nous avons été à même de constater plus que jamais le caractère essentiel de l’apport du personnel de soutien. En effet, dès les premiers moments du confinement, en mars dernier, c’est le personnel de soutien qui a fait fonctionner les services de garde d’urgence, notamment par sa présence réconfortante auprès des enfants. Il a aussi assuré le déplacement de l’enseignement collégial traditionnel vers une formule adaptée à la pandémie, tout en préparant la rentrée scolaire et collégiale ». Aussi, dans les deux secteurs, c’est le personnel de soutien qui a rigoureusement assuré l’hygiène des locaux », disent d’une même voix Annie Charland, présidente du secteur scolaire, et Martin Ménard, président du Secteur soutien cégeps.

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) souhaite rappeler que, quotidiennement, des milliers de femmes et d’hommes sont à pied d’œuvre pour effectuer des milliers de tâches, souvent invisibles, mais toujours essentielles au bon fonctionnement des centres de services scolaires, des cégeps, des collèges privés et des universités du Québec.

« C’est un véritable coup de force que le personnel de soutien a réalisé depuis la mi-mars et les défis sont loin d’être terminés. Toutefois, ces milliers de travailleuses et de travailleurs vont tout mettre en œuvre pour assurer les meilleurs services possibles à la population étudiante du Québec », ajoutent-ils.

Des négociations qui stagnent 

La reconnaissance de la part du gouvernement tarde à venir, alors que celui-ci disait publiquement vouloir un règlement rapide des négociations entourant le renouvellement des conventions collectives; c’est le silence radio depuis le milieu de l’été.  Alors que les comités patronaux de négociation s’entêtent à vouloir augmenter la précarité du personnel de soutien en déposant des demandes en ce sens, la FEESP-CSN rappelle que les solutions pour attirer et retenir les travailleuses et les travailleurs dans les établissements scolaires et dans les cégeps se trouvent dans ses cahiers de négociation.

« Le ministère de l’Éducation a lancé dernièrement une campagne de recrutement pour le réseau de l’éducation, en raison de la pénurie dans certaines classes d’emploi. Si le gouvernement tient à rendre le réseau davantage intéressant pour de futurs travailleuses et travailleurs, il persiste à conserver des demandes qui aggravent la précarité et réduisent par le fait même la qualité de vie au travail », signale Stéphanie Gratton, vice-présidente responsable de la négociation du secteur public à la FEESP-CSN.

Université Concordia :

Le milieu universitaire est aussi impacté par le contexte dans lequel est plongé l’enseignement supérieur au Québec. « Qu’ils travaillent à domicile ou sur place pendant la pandémie, nos membres ont continué de soutenir les opérations de la bibliothèque à l’Université Concordia. Au même moment, notre syndicat a dû relever le défi très difficile de conclure nos longues négociations avec l’Université. Ce sont des temps incertains et nos emplois évoluent chaque jour, mais la valeur de notre travail est plus grande que jamais », souligne Kent Cluff, président du Concordia University Library Employees’ Union (CULEU), FEESP–CSN.

À la veille d’une rencontre de médiation, les RSG en milieu familial augmentent la pression

Partout au Québec, les RSG en milieu familial membres de la CSN se mobilisent pour une grève de 24 heures, le jeudi 24 septembre. Cet ultime moyen de pression vise à envoyer un message clair au ministère de la Famille avec lequel nous avons amorcé un processus de médiation, à la fin août, à notre demande.

« Travailler dur une cinquantaine d’heures par semaine pour une paie de 35 heures, équivalant à 27 000 $ par année, c’est inacceptable, s’indigne Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG de la FSSS–CSN. Ces conditions de travail dérisoires conduisent directement nos éducatrices à déserter la profession. Plusieurs centaines d’entre elles ont déjà cessé leurs activités. C’est à se demander si la stratégie gouvernementale, ce n’est pas de sous-payer nos éducatrices pour tuer le réseau des services de garde en milieu familial. Pourtant, ce réseau répond aux besoins des parents. »

Par ailleurs, compte tenu de la situation sanitaire qui se détériore au Québec, il serait irresponsable de rassembler les RSG en un seul lieu le 24 septembre, comme il était prévu à l’origine. Le mouvement de grève est donc localisé dans chacune des régions du Québec. N’empêche, « le contexte de pandémie ne freine pas l’ardeur de ces femmes qui se dévouent pour préparer les enfants québécois en prévision de l’école. Ces éducatrices jouent un rôle essentiel et méritent la pleine reconnaissance du gouvernement Legault », précise Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

« Enfin, rappelons que si nous avons choisi de tenir une seule journée de grève générale partout au Québec, c’est en pensant aux parents qui nous font confiance et qui sont solidaires de notre combat légitime. Les témoignages d’appui des mères et des pères forcés de trouver un plan B nous font chaud au cœur et nous rappellent pourquoi nous aimons éduquer leurs enfants », soutient en conclusion Karine Morisseau, elle-même RSG.

Les faits à propos des 3000 RSG de la CSN

  • Les RSG travaillent plus de 50 heures par semaine et ne sont payées que pour 35 heures ;
  • 27 000 $, c’est le revenu annuel moyen d’une RSG (une fois les dépenses couvertes) ;
  • Les RSG demandent une rémunération équivalente à une éducatrice en CPE, non formée, au premier échelon ;
  • Le ministère veut appauvrir les RSG avec des offres sous le taux d’inflation (7,67 % en quatre ans) ;
  • Les RSG désertent massivement la profession. Il est estimé que 12 000 places pour les enfants ont disparu depuis le début de la pandémie ;
  • Les RSG sont en négociation depuis mars 2019. Elles ont demandé et obtenu du ministère du Travail la nomination d’un médiateur, en août dernier ;
  • Les 25 et 28 septembre 2020, les RSG poursuivront leurs rencontres de médiation.

Discours du trône : les partis politiques doivent mettre de l’avant les mesures souhaitées par les travailleuses et les travailleurs

À la suite du discours du trône prononcé aujourd’hui, la CSN accueille favorablement l’annonce de plusieurs mesures souhaitées par le milieu syndical pour venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs québécois et canadiens. En ce sens, la centrale syndicale invite les partis politiques représentés au Parlement du Canada à tout mettre en œuvre pour que ces mesures voient le jour rapidement.

« Tous les observateurs s’entendent pour dire que certains secteurs économiques seront affectés encore longtemps par la pandémie, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui en sont les premières victimes. »

La centrale syndicale se réjouit particulièrement de la réforme annoncée en matière d’assurance-emploi. « La crise a malheureusement fait la démonstration, une fois de plus, que les modalités actuelles du régime d’assurance-emploi abandonnent un trop grand nombre de travailleuses et de travailleurs, notamment celles et ceux qui occupent des emplois à temps partiel, saisonniers ou atypiques. Il est urgent que l’ensemble des partis politiques collaborent afin que l’assurance-emploi puisse remplir son rôle, et ce, particulièrement en temps de crise », indique Jacques Létourneau.

La CSN accueille favorablement la mise en place d’un régime universel et public d’assurance médicaments. Elle rappelle que le modèle hybride en place au Québec n’est pas une voie à privilégier par le gouvernement fédéral compte tenu des problèmes d’accessibilité et la hausse fulgurante des coûts entraînés par le régime québécois.

Le personnel de soutien lance un cri de cœur

Réorganisation, désinfection, gestion des bulles-classes, la rentrée n’a pas été de tout repos pour le personnel de soutien scolaire et les effets se font déjà ressentir. « Nous sommes à pied d’œuvre dans les écoles afin de nous assurer que les élèves et le personnel soient en sécurité, mais nous manquons gravement de ressources pour y arriver », souligne Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Le personnel du soutien scolaire, qui regroupe notamment les concierges, secrétaires et employé-es des services de garde, lance un cri du cœur et dénonce le manque de ressources. « Nous recevons énormément d’appels de la part des travailleuses et travailleurs qui vivent de l’anxiété et de la détresse psychologique. On voit même des départs anticipés à la retraite ou carrément des démissions, parce que les gens n’en peuvent plus », ajoute Annie Charland, présidente du Secteur scolaire FEESP–CSN. « Nous avons des solutions pour contrer cette surcharge de travail, et c’est maintenant que nous devons agir si nous voulons endiguer l’hémorragie. »

Les syndicats proposent notamment l’ajout d’heures aux employé-es qui n’ont pas un horaire à temps complet et, pour le personnel des autres classes d’emploi également à temps partiel comme les éducatrices en service de garde ou les surveillants, la possibilité d’effectuer des tâches de désinfection et de secrétariat, pour ne nommer que celles-ci. « Le ministère de l’Éducation doit financer adéquatement les centres de services scolaires notamment pour l’embauche de personnel relié au travail additionnel causé par la COVID-19. Sans ces budgets supplémentaires, nous laissons tomber le personnel de soutien qui tient nos écoles à bout de bras » de conclure Mme Charland.

PL66 : une vision toujours aussi étroite de la relance

La CSN accueille favorablement l’octroi à l’Autorité des marchés publics, tel que le prévoit le projet de loi 66, de pouvoirs de contrôle et de surveillance à l’endroit des travaux d’infrastructures privilégiés par le gouvernement. Toutefois, la centrale syndicale demeure largement déçue de la vision toujours aussi étroite de la relance économique mise de l’avant par le gouvernement de François Legault.

« On dirait que le gouvernement n’a tiré que la moitié des leçons de l’échec de son projet de loi 61 en juin dernier, affirme le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous saluons le fait que les pouvoirs extraordinaires qui auraient été utilisés à la seule discrétion des ministres soient dorénavant assumés par un organisme de contrôle neutre, apolitique et bien établi. Toutefois, il est navrant de constater que le gouvernement entend toujours escamoter les études d’impact environnemental. Avec une vision aussi réductrice de la relance économique, le jeu n’en vaut certainement pas la chandelle. »

Depuis le dépôt du projet de loi 61, la CSN souligne que le gouvernement a une idée beaucoup plus précise des nombreux secteurs économiques touchés par la crise, que ce soit dans les secteurs du tourisme, du commerce de détail ou du transport ainsi que des populations plus affectées sur le plan de l’emploi, notamment les femmes et les communautés vulnérables.

« Comme l’ancienne mouture, le projet de loi 66 se concentre exclusivement sur la construction d’infrastructures, un secteur grandement masculin, oubliant ainsi les travailleuses et les travailleurs d’autres types d’industrie qui auraient tout autant besoin du soutien de l’État. Rien sur l’achat local, rien sur la formation professionnelle. Sommes-nous devant un projet structurant pour l’ensemble des défis auxquels nous faisons face ? Bien sûr que non. »

Sur le plan environnemental, la CSN s’inquiète que les balises dont le Québec s’est doté au fil des années ne soient appliquées dans leur intégralité que dans certains cas, comme les milieux humides, les espèces menacées ou les sites d’enfouissement. « Il s’agit d’un recul inacceptable sur le plan environnemental, déplore Jacques Létourneau. Il s’agit d’une vision réductrice des impératifs environnementaux. Par ailleurs, on s’étonne encore que le gouvernement n’intègre nullement les nécessaires solutions pour régler la crise climatique. »

La CSN prendra le temps d’analyser en détail les différentes modalités du projet de loi 66 déposé par la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ce matin à l’Assemblée nationale. L’organisation syndicale rappelle que l’ensemble de ses recommandations en lien avec la relance en temps de pandémie se trouve dans la plateforme de développement économique qu’elle a développée avec les autres centrales syndicales du Québec.

Grève de 24 heures à l’entrepôt central de Jean Coutu à Varennes

La négociation entre les 700 travailleuses et travailleurs de l’entrepôt central de Jean Coutu et leur employeur est suspendue. Une grève de 24 heures a été déclenchée aujourd’hui.

« Nous voulons absolument obtenir du respect de l’employeur. Notre demande centrale repose sur une plus grande offre de formation. Or, après avoir démontré une ouverture devant le conciliateur lors de la rencontre de négociation du 21 septembre, le négociateur patronal a fait marche arrière sur cette question », s’indigne Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN). Cette volte-face est survenue après plus de 40 heures de négociation concernant cette demande syndicale importante qui vise le respect de l’ancienneté en tout temps dans l’attribution des tâches.

Très peu d’échanges directs

« Il est déplorable de voir les négociateurs de Jean Coutu se cacher derrière le conciliateur depuis le premier jour de négociation et refuser d’interagir directement avec le syndicat en lui présentant leurs arguments concernant ses demandes », ajoute la présidente. Cette dernière explique que dès le début des négociations, au printemps dernier, l’employeur avait immédiatement demandé l’intervention d’un conciliateur. Le syndicat n’a donc pas pu entendre de la bouche de l’employeur les arguments derrière ses demandes, dont celle qui vise à forcer les salarié-es permanents à travailler la fin de semaine. « Ça ne passe tout simplement pas », martèle-t-elle.

Coup de semonce

Pour toutes ces raisons, le syndicat a décidé de donner un premier coup de semonce avec une grève de 24 heures. Il veut ainsi obtenir de nouvelles dates de négociation, mais aussi amener l’employeur à négocier avec plus de respect, de sérieux et de diligence.

Rappelons que les membres du syndicat s’étaient prononcés pour un mandat de grève à 99 % en juin dernier. Ils étaient alors exaspérés en raison du non-respect par Jean Coutu de la convention collective en vigueur. Or, la partie patronale refuse depuis le début de la négociation de discuter d’une clause qui forcerait l’employeur à respecter la convention collective de façon plus constante.

Mentionnons que le salaire et les autres clauses à incidence financière ne sont pas encore sur la table.

 

Transport scolaire : les conducteurs ne sont pas informés des cas de COVID-19

« Nous avons le droit de savoir. D’autant plus que certains transporteurs scolaires, en particulier l’importante entreprise Sogesco, n’ont malheureusement pas installé de barrières de protection dans leurs véhicules alors qu’il s’agit du meilleur moyen de protéger les conducteurs et les conductrices contre la COVID-19 », affirme Stephen P. Gauley, président du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Ce dernier rappelle que les plus jeunes élèves, jusqu’à la 4e année du primaire, ne portent pas de masque et s’assoient bien souvent en avant, parfois à moins de deux mètres du conducteur ou de la conductrice, et ce, pendant plus de 15 minutes. Le président rappelle aussi qu’une proportion importante de conducteurs et de conductrices ont 60, voire 70 ans et plus. Ils sont donc plus vulnérables que le reste de la population face au coronavirus.

Le ministère de l’Éducation du Québec demande déjà aux écoles où survient un cas d’avertir tous les parents et le personnel de l’établissement. Les directives du ministère stipulent aussi qu’il pourrait convenir d’informer les fournisseurs des centres de services scolaires, comme les transporteurs scolaires, mais ce n’est pas une exigence. « Nous demandons au ministère de modifier ses règles pour exiger que l’information sur les cas de COVID-19 soit transmise aux conducteurs et aux conductrices », insiste Jean-Pierre Bourgault, vice-président de la FEESP-CSN. L’information est facile à établir puisqu’un système informatisé permet de savoir dans quel circuit chaque élève se trouve.

Plusieurs bulles par autobus

Pour le moment, l’enquête de la Santé publique se fie sur les élèves atteints par la COVID-19 pour connaître l’identité des personnes avec qui ils ont été en contact dans les jours qui précèdent l’obtention de leur résultat positif. « Les contacts dans l’autobus ne doivent pas être oubliés », rappelle Stephen P. Gauley en précisant que des élèves de plusieurs classes et parfois de plusieurs écoles utilisent le même autobus dans une même journée.

François Legault va-t-il soutenir l’expertise des fabricants québécois ?

En ces temps difficiles, le premier ministre François Legault pourrait jouer un rôle majeur pour favoriser le maintien et le développement de l’expertise québécoise dans les véhicules électriques dédiés au transport en commun, comme ceux de Bombardier à La Pocatière ou d’Alstom à Sorel et de leurs nombreux fournisseurs québécois. Sans action concrète du gouvernement, comme avec le prolongement du contrat des métros Azur pour Montréal, l’avenir de l’usine de La Pocatière est compromis.

« Le discours du premier ministre Legault est très favorable au Made in Québec, mais il faut maintenant prendre des moyens concrets pour favoriser le plus possible les retombées locales des nombreux contrats de transport en commun qui sont prévus au Québec dans un avenir rapproché. Sans nouveaux contrats locaux, l’usine de La Pocatière et l’ensemble de cette industrie sont menacées à court terme », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Ce dernier rappelle que les prolongements du REM et du métro de Montréal de même que les projets de tramways sont autant d’occasions de consolider la position du Québec dans ce secteur d’avenir. Assurer une continuité de contrats aux entreprises d’ici va permettre la poursuite de l’innovation locale. Cela permettra aussi de demeurer en place malgré la vague actuelle de protectionnisme lié à la COVID-19. L’usine de La Pocatière doit pouvoir continuer ses activités, même si elle passera bientôt sous le giron d’Alstom.

25 % et plus de contenu local

Il faut donc s’assurer des réelles retombées locales de tous ces contrats publics à venir. Les États-Unis, par exemple, n’hésitent pas à exiger 70 % de contenu local pour ce type de contrats. Pour la ville de Québec, le ministère des Transports a exigé, le 26 février dernier, que l’assemblage et 25 % du contenu des futurs tramways soit canadiens. « Cette façon de faire doit devenir la norme à l’avenir pour éviter les erreurs comme celle du REM qui sera construit en Inde », insiste Claude Michaud, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN.

On pourrait même aller plus loin. Une autre approche, validée par les experts de la récente étude de Propulsion Québec, consiste en effet à ajouter une 2e tranche de 25 % de contenu local ou européen dans les appels d’offres publics. La FIM–CSN estime que cette idée mérite d’être analysée par les experts du gouvernement.

Contrat du métro de Montréal

Le premier pas pour permettre de continuer les activités à La Pocatière passe cependant par Montréal, puisque tous les autres contrats n’arriveront pas très rapidement. « Le prolongement du contrat Azur pour le métro de Montréal est essentiel pour éviter de nombreuses pertes d’emplois chez Bombardier dans les prochains mois », soutien Claude Michaud. Ce dernier fait valoir que le remplacement des derniers MR-73 et le prolongement des lignes bleue et orange justifie l’achat de plus de métros Azur. Bombardier précise d’ailleurs que ceux-ci contiennent
85 % de contenu local ! « Des fournisseurs de toute la région comptent sur l’usine de La Pocatière », renchérit Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« Certes, des métros neufs coûteront beaucoup moins cher en entretien et permettront de maximiser la fréquence de passage à l’heure de pointe. Cependant, le gouvernement du Québec doit donner un appui extraordinaire à la Société de transport de Montréal (STM), car celle-ci n’est pas dans une bonne situation financière en raison de la pandémie et ne peut pas compléter le renouvellement de sa flotte immédiatement », ajoute Louis Bégin.

Accélération des contrats

 Toujours dans un souci de conserver l’expertise de l’industrie québécoise, la FIM–CSN souhaite également que les contrats pour des projets de transport en commun prévus dans plusieurs villes (Gatineau, Montréal, Québec, Longueuil, Laval) soient mis en chantier le plus tôt possible. « Le nouveau projet de loi pour la relance économique de la ministre Lebel doit réserver une place spéciale au transport en commun, qui fait consensus au Québec », souligne Louis Bégin. Sans cette accélération des mises en chantier, les contrats pourraient prendre quelques années de plus à se concrétiser.

 Nouveaux types d’appels d’offres

 Une autre mesure peut également favoriser l’achat local des équipements de transport en commun à l’avenir : un nouveau type d’appel d’offres pour les contrats publics.

 Toujours selon la récente étude de Propulsion Québec présentée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain le 3 septembre dernier, il serait notamment souhaitable que les appels d’offres tiennent compte des projets les plus économiquement avantageux tout au long de leur cycle de vie et pas seulement de leur coût d’acquisition. La qualité et l’impact sur les frais d’entretien, par exemple, pourraient donc faire partie des conditions des nouveaux appels d’offres. Les impacts environnementaux pourraient aussi faire partie de l’évaluation.

La réforme de l’assurance-emploi, plus nécessaire que jamais

Au cours des derniers mois, des millions de personnes à travers le pays se sont butées aux nombreuses lacunes du régime d’assurance-emploi, un filet social dont les mailles ont été grandement agrandies par les réformes successives des 30 dernières années. Une part importante de ces travailleuses et travailleurs vivaient une période de chômage pour la première fois. N’eût été la mise en place rapide de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), cette première expérience aurait été des plus brutales.

L’impossibilité pour des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs de se qualifier à l’assurance-emploi, alors qu’ils venaient d’être mis à pied par des employeurs contraints au confinement, révèle toute l’incohérence de l’actuel régime d’assurance-emploi. La nécessité même de mettre sur pied la PCU pour répondre aux besoins en contexte de pandémie témoigne à elle seule de la trop grande rigidité des critères d’admissibilité et de la couverture déficiente du régime d’assurance-emploi.

Le mouvement syndical québécois exige depuis longtemps de la part du gouvernement fédéral une réforme de l’assurance-emploi, et si la nécessité d’instaurer la PCU illustre à quel point il est nécessaire de revoir de fond en comble le système de l’assurance-emploi, nos revendications conservent toute leur pertinence. Bien sûr, les mesures de transition entre la PCU et l’assurance-emploi annoncées à la fin août par le gouvernement Trudeau sont intéressantes, surtout celles qui permettent de se qualifier aux prestations avec 120 heures travaillées, mais elles auront une durée limitée. Ce à quoi il faut penser à partir de maintenant, c’est à une réforme en profondeur du régime.

Il est urgent de ramener le plancher d’admissibilité de 700 à 420 d’heures travaillées. Les travailleuses et aux travailleurs devraient également pouvoir se qualifier après 12 semaines travaillées, afin de nous rapprocher des critères d’admissibilité qui avaient cours avant la réforme Axworthy de 1993.

Le gouvernement doit également mettre un terme à la norme variable d’admissibilité qui fait en sorte que plus le chômage régional est bas, plus le nombre d’heures d’emploi assurable requis est grand. Si, sur papier, le principe semble logique, les travailleuses et les travailleurs sont toutefois pénalisés en raison des distorsions occasionnées par les pôles urbains de leur région respective. Nous proposons plutôt une norme de 420 heures ou 12 semaines travaillées, selon ce qui est le plus favorable au prestataire. Cette formule hybride éviterait de pénaliser outre mesure les travailleurs à temps partiel, ceux-ci ayant été particulièrement happés non seulement par la crise, mais aussi par la rigidité des critères d’admissibilité actuels du régime. La norme hybride doit de plus s’appliquer à l’ensemble des régions du pays.

Le gouvernement doit également augmenter le montant des prestations reçues en période de chômage. Pour nos organisations, le taux de remplacement du salaire devrait correspondre à au moins 60 % du maximum de la rémunération assurable (plutôt que 55 %), comme c’était le cas jusqu’en 1993.

La question du travail atypique — comme les travailleurs et travailleuses autonomes ou saisonniers — devra aussi être soulevée. Exclus de l’assurance-emploi, les travailleurs et les travailleuses atypiques n’ont pu traverser la crise que par l’entremise de la PCU. Trouver une façon de les intégrer au régime d’assurance-emploi demandera à l’ensemble des intervenants de faire preuve d’imagination et de créativité, nous en convenons. Nous sommes toutefois convaincus que la société canadienne ne peut tolérer plus longtemps que ces personnes n’aient pas droit aux mêmes protections que les autres salarié-es, et ce, strictement en raison de leur statut d’emploi.

De nombreux ajustements additionnels demeurent en outre nécessaires pour améliorer la capacité de la caisse d’assurance-emploi, financée à part presque égale par les employeurs et les salarié-es, à remplir sa mission première : venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs ayant perdu leur emploi pour des raisons dont ils n’ont, malheureusement, aucun contrôle.

Le premier ministre Justin Trudeau amorcera sous peu la nouvelle session parlementaire avec un discours du Trône devant établir les priorités de son gouvernement pour les mois à venir. Il doit saisir l’occasion pour annoncer la vaste réforme de l’assurance-emploi demandée par les organisations syndicales et les groupes de chômeurs et chômeuses depuis trop longtemps — et ce, d’un océan à l’autre.

La FSSS–CSN réclame une voie rapide pour le dépistage dans les services de garde éducatifs

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) s’étonne que le gouvernement Legault n’ait toujours pas convenu d’une voie rapide de dépistage pour les travailleuses et les enfants du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.

Pour faire face à la deuxième vague de la pandémie, la FSSSCSN réclame une procédure accélérée de test et un corridor de service dédié pour les CPE et les services de garde en milieu familial. Cet accès privilégié au dépistage, pourtant prévu au Plan d’action prévu en cas de deuxième vague, se fait toujours attendre. Ce secteur critique doit être mieux protégé, sans quoi des éducatrices seront en isolement pour une période plus longue que nécessaire, alors que l’on constate déjà une pénurie de personnel. Pour maintenir l’offre de services de garde aux parents, il faut pouvoir compter sur le maximum possible de personnel.

Cela est d’autant plus important alors que certains employeurs du réseau ou bureaux coordonnateurs s’entêtent encore à ne pas maintenir la rémunération du personnel en isolement. Ce sont donc actuellement les travailleuses des services de garde qui doivent payer le prix de cette situation. La FSSSCSN demande d’ailleurs depuis plusieurs semaines un engagement gouvernemental pour maintenir la rémunération des travailleuses et travailleurs en isolement, comme cela se fait dans plusieurs secteurs.

« Les travailleuses et travailleurs des CPE et les RSG sont au front depuis le début de la pandémie. Elles sont à risque et doivent pouvoir se faire dépister rapidement. C’est un moyen efficace d’éviter des éclosions dans les services de garde éducatifs », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSSCSN.

À propos de la FSSS-CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Des bonis pour les cadres pendant que les employé-es subissent une coupe

La Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN) dénonce la baisse de 10 % des heures travaillées qui affectera plus de 300 de ses membres à l’emploi de Loto-Québec alors que plusieurs cadres continuent de recevoir des bonis totalisant 13 millions $.

Cette décision apparaît d’autant plus injuste que Loto-Québec a surpassé sa cible budgétaire de 58 millions $ pour l’année financière 2019-2020, atteignant ainsi un dividende de 1,33 milliard $.

« C’est inadmissible et indécent. Si une baisse de la rémunération des employé-es était inévitable en raison de la diminution anticipée des revenus pour 2020-2021, les cadres devraient donner l’exemple en mettant fin aux primes et aux bonis dès cette année », insiste Alain Balleux, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Loto-Québec—CSN.

La FEESP–CSN souligne par ailleurs que cette diminution des heures travaillées survient alors que la réouverture des casinos, des établissements de jeux et des points de vente de loterie pourrait très bien permettre d’obtenir des résultats qui seraient beaucoup moins catastrophiques que ce que prévoit Loto-Québec. La société d’État mise en effet sur une baisse de ses dividendes de 60 % en 2020-2021 !

« Pourquoi ne pas attendre un peu de voir les effets de cette réouverture avant d’imposer des coupes basées sur la période du grand confinement au printemps passé ? », s’interroge Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

Après avoir touché toutes les régions, la grève tournante se conclut à Montréal et Laval

Les responsables de service de garde (RSG–CSN) en milieu familial de la région de Montréal et de Laval ferment aujourd’hui leurs portes pour une journée complète. Il s’agit d’un moyen de pression ultime dans le cadre d’une grève tournante qui a touché l’ensemble des régions du Québec dans la semaine du 14 au 18 septembre 2020. Environ 250 RSG de Montréal et de Laval se sont données rendez-vous devant les bureaux du ministère de la Famille, dès 9 h 45, d’où est partie une marche en direction de l’intersection de l’avenue De Lorimier et de la rue Notre-Dame.

 « Ce n’est pas de gaieté de cœur que les RSG déclenchent une grève de 24 heures. Elles savent que les parents ont besoin de leurs services. Cependant, ces pères et ces mères sont solidaires et comprennent que les conditions de travail des RSG en milieu familial sont inacceptables », précise Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. 

Les RSG en milieu familial travaillent une cinquantaine d’heures par semaine afin de s’adapter aux horaires des parents. Dans les faits, le ministère de la Famille ne les paie que 35 heures par semaine. Résultat ? Ces RSG gagnent en moyenne 27 000 $ par année, après avoir couvert toutes les dépenses. « Personne n’accepterait un salaire aussi bas pour autant d’heures travaillées. C’est pourquoi des centaines de femmes désertent la profession et ferment définitivement leur service de garde à la maison », s’attriste Karine Morisseau, représentante du secteur RSG de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN et elle-même RSG en milieu familial.

Propos méprisants du gouvernement

À l’initiative de la CSN, un médiateur va tenter de favoriser une reprise des négociations avec le gouvernement du Québec. Cependant, à la table de négociation, plusieurs déclarations des vis-à-vis gouvernementaux ont laissé entrevoir le mépris pour les demandes légitimes des RSG. « Quand on nous répète que l’on amuse les enfants dans nos maisons et que l’on travaille moins fort à certains moments parce qu’ils ne sont pas tous là en même temps, c’est insultant et dégradant », s’insurge Fatiha Benzama, présidente du Syndicat des RSG de Montréal-Est–CSN.

Il faut que le gouvernement Legault admette que les RSG en milieu familial sont des professionnelles de la petite enfance, qu’elles sont essentielles et qu’elles méritent un salaire équitable qui équivaut aux emplois comparateurs.

RQAP : un projet de loi prometteur

La CSN accueille favorablement certaines avancées contenues dans le projet de loi 51 venant modifier le Régime québécois d’assurance parentale. La bonification du revenu qui peut être cumulé, la prolongation de la période pour se prévaloir des congés et les semaines additionnelles accordées au père sont autant de mesures réclamées par la centrale syndicale. Néanmoins, pour assurer l’équité envers les mères biologiques, la CSN demande à ce que celles-ci ne soient plus tenues de mettre un terme à leur retrait préventif quatre semaines avant la date prévue d’accouchement.

« Le retrait préventif n’est pas un “congé”, rappelle la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Il s’agit d’une mesure de prévention pour protéger la travailleuse et son enfant à naître des risques reliés à son travail. Nous ne voyons pas pourquoi les travailleuses enceintes qui sont en retrait préventif devraient commencer à gruger des semaines de congé parental avant la date de l’accouchement, contrairement aux mères adoptives. »

La vice-présente de la CSN a indiqué, en commission parlementaire aujourd’hui, que puisque les mères biologiques sont souvent obligées de prendre des semaines de congé sans leur enfant (arrêt anticipé du travail dû à la grossesse, complications lors de l’accouchement ou concernant l’état de santé de l’enfant, etc.), la durée du temps passé en présence de l’enfant est rarement de 55 semaines. Dans les amendements proposés par le ministre, le gouvernement introduit des semaines additionnelles qui accordent aux parents adoptants le droit d’être avec leur enfant pour une période de 55 semaines. Nous demandons au gouvernement de trouver des solutions pour assurer l’équité avec les parents biologiques, notamment par le retrait de la disposition qui oblige les mères biologiques à débuter leurs prestations quatre semaines avant la date prévue de leur accouchement lorsque ces dernières sont en retrait préventif.

Par ailleurs, la CSN est en accord avec la mesure volontaire contenue dans le projet de loi qui consiste à octroyer quatre semaines additionnelles au père si chacun des parents utilise au moins 10 semaines de ce congé. Cette mesure encourage la présence des pères en favorisant le partage du congé parental.

La CSN accueille favorablement le prolongement des périodes pour se prévaloir des différents congés et la bonification du montant qu’il sera possible de cumuler. Cela permettra aux parents qui le souhaitent de reprendre progressivement le travail au cours des dernières semaines de leur congé. Par ailleurs, l’utilisation de cette mesure devra rester volontaire et les employeurs ne devront pas faire pression sur les parents pour qu’ils retournent plus rapidement au travail.

Enseignement en temps de COVID : les profs de cégep réclament l’amélioration des conditions d’apprentissage

Les professeur.es de cégep sont profondément irrités par le manque flagrant de vision dont a fait preuve le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour la rentrée scolaire, et dénoncent avec vigueur le fait que les ressources additionnelles arrivent trop peu, trop tard et sans aucune garantie d’être allouées à l’enseignement.

Elles et ils signalent par ailleurs la mauvaise gestion de plusieurs directions de collège, qui disent se soucier des étudiantes et des étudiants sans que les ressources additionnelles accordées par le Ministère se rendent jusque dans les classes pour assurer l’encadrement optimal de toutes les populations étudiantes par le personnel enseignant.

« Nous interpellons le MEES et les directions de collège pour que les ressources se traduisent concrètement dans la tâche enseignante afin de pallier l’alourdissement important du travail qui relève directement de la pandémie. Les enseignantes et les enseignants doivent être en mesure d’encadrer adéquatement les étudiantes et les étudiants, particulièrement les plus vulnérables. », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), un message que clament avec lui les représentantes et les représentants des 45 syndicats affiliés à la Fédération, qui regroupe 85 % des enseignantes et des enseignants du réseau des cégeps.

Dans le contexte de la pandémie, un nombre incalculable d’heures sont requises pour adapter les cours et maintenir le contact avec les étudiantes et les étudiants dans toutes les situations d’enseignement. Des groupes ont, par exemple, été fractionnés pour permettre que certains cours soient donnés dans les salles de classe, augmentant le nombre d’heures de prestation pour le personnel enseignant. Dans d’autres cas, comme celui de cours offerts en mode dit non présentiel, le nombre d’étudiantes et d’étudiants élevé ne favorise pas l’encadrement adéquat que les conditions requerraient. Cela a un impact considérable sur la charge de travail des enseignantes et des enseignants, qui sont inquiets pour la réussite et la persévérance scolaires de la population étudiante.

Les incertitudes qui planent sur le déroulement de la session et la complexité de la conciliation travail-famille en période de pandémie sont autant d’éléments qui accroissent les difficultés et le sentiment de désarroi des enseignantes et des enseignants.

« Force est de constater, quelques semaines à peine après le début des cours, que nous sommes déjà éreintés, un état qui semble être aussi celui de plusieurs étudiantes et étudiants. Ces signes nous inquiètent et nous font craindre une détresse psychologique plus grande chez le personnel enseignant et la population étudiante. », affirme Yves de Repentigny.

Les RSG en milieu familial réduisent leurs heures de travail

En ce vendredi 11 septembre, partout au Québec, les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial membres de la CSN limitent la période d’ouverture de leur service à sept heures consécutives, conformément à la rémunération offerte par le gouvernement. Chacune des RSG est libre de commencer sa journée de travail plus tard que d’habitude ou de la terminer plus tôt.

Habituellement, les RSG en milieu familial travaillent jusqu’à 10 heures par jour pour répondre aux besoins des familles. « Calculez ! Ces femmes travaillent au moins trois heures de plus quotidiennement sans rémunération ni reconnaissance du ministère de la Famille. Personne n’accepterait de faire une cinquantaine d’heures par semaine pour 27 000 $ par année, après avoir couvert toutes les dépenses », s’indigne Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Être sous-payée à ce point, c’est inacceptable. De façon méprisante, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, nous considère comme des femmes qui amusent les enfants à la maison plutôt que comme de véritables professionnelles de la petite enfance. Le gouvernement profite de notre dévouement, car il sait que nous refusons de nuire aux parents avec lesquels nous développons une relation de confiance précieuse, décrie Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG de la FSSS–CSN. Pas étonnant que des centaines de membres choisissent de fermer définitivement leur service à défaut de pouvoir gagner leur vie. »

Limiter les impacts pour les familles

Cette première étape dans les moyens de pression vise à obtenir une véritable reconnaissance du gouvernement. Les discussions visant à fixer nos conditions de travail doivent reprendre devant un médiateur, à la demande de la CSN. « La dernière chose que nous souhaitons, c’est de déplaire aux parents qui connaissent, eux aussi, leur lot de défis en cette période de pandémie. Mais nous savons qu’ils nous appuient dans nos revendications », ajoute Karine Morisseau.

Tous les parents ont été informés plusieurs jours à l’avance de la situation qui prévaudra le
11 septembre afin que les impacts sur leur routine soit réduit au minimum. De même, ils savent que les moyens de pression vont s’accélérer la semaine prochaine si le gouvernement du Québec s’entête à ne pas reconnaître l’importance des tâches que nous assumons.

En pleine pénurie de personnel, appauvrir les travailleuses et les travailleurs serait catastrophique

« Nous ne laisserons pas ce gouvernement plumer les services publics », ont clamé des travailleuses et des travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation membres de la CSN lors d’une action d’éclat qui s’est déroulée à Québec ce matin. Des sacs de plumes ont été soufflés tout d’abord à l’intérieur des bureaux du Conseil du trésor, puis devant l’édifice, afin d’illustrer le plumage en règle que le gouvernement s’apprête à faire subir à des dizaines de milliers de personnes œuvrant dans les services publics en mettant fin, le 30 septembre prochain, à plusieurs primes d’attraction et de rétention.

Ces primes, qui étaient intégrées aux conventions collectives, prenaient fin le 30 mars dernier. À la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les maintenir jusqu’au 30 septembre. Maintenant, il semble bien décidé à les abolir à la fin du mois. « En pleine pandémie et avec toutes les difficultés qu’on a à attirer et à retenir le personnel dans les services publics, ça n’a aucun sens d’appauvrir des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs », lance Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Celles et ceux qui se verront privés d’une partie de leur revenu sont des ouvriers spécialisés, des psychologues, des salarié-es œuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement ainsi que des salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord. Pour certaines de ces personnes, comme les psychologues, la perte de revenu pourrait s’élever à 7000 $ par année. Pour d’autres travailleurs, comme les ouvriers visés par la prime, la décision du gouvernement les privera de 10 % de leur revenu, ce qui pourrait signifier jusqu’à 5000 $ de moins par année. « Quand on sait que les ouvriers spécialisés du secteur public gagnent déjà jusqu’à 32 % de moins que ceux qui travaillent dans les autres secteurs, on se demande bien qui va encore vouloir occuper ces emplois dans nos réseaux », ajoute Caroline Senneville.

La CSN revendique que les primes en question soient reconduites dans les nouvelles conventions collectives et que la prime des ouvriers spécialisés soit élargie à d’autres titres d’emploi, notamment les mécaniciens d’entretien (millwrights), les ébénistes et les soudeurs, qui sont tous des titres d’emploi pour lesquels la CSN a identifié des problèmes de recrutement.

« Le Conseil du trésor doit bien mesurer les conséquences que pourraient avoir ces économies de bout de chandelle sur le dos du personnel. En appauvrissant les travailleuses et les travailleurs, c’est un bien mauvais message que le gouvernement envoie dans les réseaux et, ultimement, ce sont les services à la population qui perdront des plumes », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Transport scolaire : Québec doit imposer et financer des barrières protectrices

Après une série de changements de règles du ministère de l’Éducation pour encadrer le transport scolaire en temps de COVID-19, la Fédération des employées et des employés de service public (FEESP–CSN) estime que les risques demeurent plus élevés que nécessaire, tant pour les conducteurs et conductrices d’autobus et de berlines que pour la population.

Avec la nouvelle interprétation du ministère de l’Éducation et de la CNESST sur le nombre maximum d’enfants prévu par autobus lorsqu’il n’y a pas de barrière physique, nous venons de troquer la meilleure mesure de protection des conductrices et conducteurs, soit la distanciation, par une mesure entraînant des problématiques de sécurité, soit le masque et la protection oculaire qui doivent maintenant être portés lors de la conduite. « Les lunettes représentent un problème à cause de la buée créée par le port du masque tandis que les visières causent des reflets qui nuisent à la vision. Ce n’est pas sécuritaire pour nos membres, pour les enfants et pour les automobilistes qui circulent près d’eux », fait valoir Stephen Gauley, président du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN.

« Tout se passe comme si les centres de services scolaires avaient voulu privilégier le transport d’un maximum d’élèves en tournant les coins ronds pour la sécurité. Nous aurions souhaité que la CNESST nous consulte avant d’approuver des changements d’interprétation qui ne représentent pas les meilleurs choix dans les circonstances. Ce type de décisions sont normalement prises à la suite d’une consultation paritaire », insiste Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN.

« Si le réseau scolaire veut maximiser le nombre d’élèves dans les autobus scolaires, cela doit être fait de façon sécuritaire, c’est-à-dire par l’installation de barrières physiques dans tous les véhicules scolaires », affirme encore Stephen P. Gauley.

Ce dernier estime que le ministre Jean-François Roberge devrait indiquer clairement la volonté du gouvernement de munir tous les autobus scolaires de telles barrières, comme c’est d’ailleurs le cas dans le transport en commun municipal où les passagers sont pourtant masqués. La FEESP–CSN estime qu’il est possible d’équiper un autobus scolaire de ces barrières pour environ 100 $ par véhicule en incluant l’installation. « En entrevue à la radio le 1er septembre, le ministre Roberge a ouvert la porte à un nouvel investissement dans le transport scolaire. Son ministère devrait donc maintenant exiger que l’installation se fasse dans tous les véhicules scolaires et indiquer qu’il va rembourser un montant défini par autobus, de façon à ce que les transporteurs récalcitrants n’aient plus aucune excuse. Avec les 2 milliards offerts par le fédéral pour l’éducation, le coût n’est pas un enjeu pour le gouvernement », ajoute Stephen P. Gauley.

Pour le moment, un bon nombre de transporteurs ont déjà installé des barrières dans leurs véhicules conformément aux recommandations de la SAAQ. Il est temps qu’on règle cette question pour protéger le mieux possible les conducteurs et conductrices de véhicules scolaires, dont la moitié, étant âgés de plus de 60 ans, sont plus à risque de décéder des complications de la COVID‑19.

Désinfection insuffisante

La FEESP–CSN estime par ailleurs que le respect des « bulles classes » est compromis avec les règles actuelles dans le transport scolaire, notamment en raison de la fréquence de désinfection. Celle-ci se fera une seule fois par jour et non pas avant chaque montée de nouveaux élèves dans le véhicule.

Régimes de retraite municipaux : la CSN porte la cause en appel

Estimant que la Cour supérieure, dans un jugement rendu en juillet dernier, a commis certaines erreurs quant à la constitutionnalité de la loi 15 portant sur les régimes de retraite municipaux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) porte la cause en appel. La centrale a déposé aujourd’hui, tout comme d’autres organisations syndicales, une contestation en ce sens auprès de la Cour d’appel du Québec.

Devant la Cour supérieure, la CSN avait plaidé que la Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur municipal brimait le droit d’association, le droit à la libre négociation et le droit à la grève. En retirant des avantages acquis, en empêchant l’exercice du droit de grève et en ne négociant pas de bonne foi avec les parties concernées, la CSN estime que le gouvernement libéral de l’époque, en adoptant la loi 15, avait entravé substantiellement ces droits fondamentaux.

« Le juge Benoit Moulin devait répondre à une question assez simple, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Est-ce que la loi 15 du ministre Pierre Moreau venait entraver, de façon importante, le droit à la libre négociation? Quand un retraité perd une bonne partie de sa rente jusqu’à la fin de ses jours, quand on vous empêche de faire la grève pour un enjeu aussi fondamental qu’un régime de retraite et quand on vous impose le résultat de la négociation avant même le début des discussions, on voit mal comment les parties peuvent négocier librement. Pour de nombreux individus, cette décision est catastrophique. Pour ce qui est des droits syndicaux, cette décision est à contre-courant de nombreuses décisions des tribunaux, notamment l’arrêt Saskatchewan de la Cour suprême. Voilà pourquoi nous portons cette cause en Cour d’appel. »

Secrétaire général de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), André Lajoie abonde dans le même sens. « La preuve que nous avons présentée en Cour était limpide : la loi 15 nous forçait à choisir si l’on voulait se faire couper le bras droit ou le gauche. L’impossibilité de faire la grève a anéanti toute forme de rapport de force. Le juge indique que ces entraves ne sont pas si importantes puisque les employé-es de certaines municipalités s’en sont mieux tirés que d’autres, dans les circonstances. Ce n’est pas avec de tels arguments que la Cour parviendra à protéger les droits des travailleuses et des travailleurs ! »

Béton du REM : La Caisse doit miser davantage sur le Québec

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) déplore la décision de recourir à du béton américain pour les dizaines de milliers de traverses du REM de Montréal, alors qu’une entreprise comme Béton provincial, de Matane, aurait été en mesure de livrer ces structures.

« Nous souhaitons vivement que le nouveau président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Émond, ne répète pas les erreurs du passé comme celle de n’exiger aucun contenu et assemblage locaux pour les trains du REM. Ces derniers seront d’ailleurs construits en Inde par une entreprise française », soutient Louis Bégin, président de la FIM-CSN qui en appelle également au nationalisme économique du gouvernement Legault.

La FIM-CSN rappelle que la CDPQ est actionnaire de Bombardier et sera également un des principaux actionnaires d’Alstom lorsque l’acquisition de Bombardier par l’entreprise française sera complétée. Bref, la Caisse dispose de leviers importants pour mener à bien ses deux mandats : rendement et de développement économique du Québec (pas de l’Inde).

« Si le contrat de béton était allé à Matane et celui des trains à La Pocatière, l’économie du Bas-Saint-Laurent serait en bien meilleure situation aujourd’hui. Avec un peu de volonté, les futurs investissements en transport en commun à Montréal ou à Québec pourraient créer des emplois dans les autres régions et tout le Québec en profiterait », ajoute Louis Bégin.

Autres contrats publics qui ont échappé au Québec

Le REM de la CDPQ n’est malheureusement pas une exception. La FIM-CSN rappelle que les nouveaux wagons de trains de banlieue d’exo (AMT auparavant) seront construits par une entreprise chinoise qui n’a toujours rien livré, après l’annulation d’un contrat avec Bombardier. En plus, le Journal de Montréal rapportait en décembre dernier que l’entreprise chinoise qui construit ces wagons s’approvisionne dans des mines de Madagascar où travaillent des enfants.

La société d’État VIA Rail a également confié un contrat pour de nouveaux trains à l’entreprise allemande Siemens qui utilisera ses usines de Californie pour ce contrat.

« Après le ralentissement lié à la COVID-19, la relance économique du Québec et du Canada passe par des décisions plus courageuses et plus favorables à notre industrie locale. Les autres pays ne se gênent d’ailleurs pas pour donner une longueur d’avance à leurs industries nationales dans les contrats publics », conclut Louis Bégin.