Énergie Est n’est pas digne du 21e siècle

Photos : Michel Giroux

Hier matin à Montréal, lors de ce qui devait être le début des audiences de l’Office national de l’énergie (ONE), la CSN et d’autres groupes de la société civile ont manifesté contre le projet d’oléoduc Énergie Est.

Depuis, l’ONÉ s’est plié à la vague de contestation contre le projet en annonçant qu’aucune séance de consultation n’aura lieu avant qu’une décision soit prise d’ici le 7 septembre sur la requête concernant la récusation de deux de ses commissaires.


Les audiences de l’ONÉ débutent sur fond de remise en question de son impartialité et de sa crédibilité

Aujourd’hui, alors que débutent les séances du comité d’audiences de l’Office national de l’énergie (ONÉ) à Montréal, plusieurs organisations de la société civile se sont rassemblées pour accueillir les commissaires chargés d’étudier le projet Oléoduc Énergie Est. Le rassemblement visait à souligner le déficit de crédibilité de l’organisme, au vu des récentes révélations concernant une rencontre secrète entre le président de l’ONÉ, deux des trois commissaires responsables de l’évaluation d’Énergie Est et Jean Charest, alors en relation d’affaires avec TransCanada.

Tous s’entendent pour dénoncer un processus biaisé. « L’évaluation du projet Énergie Est est une mascarade » a déclaré Patrick Bonin de Greenpeace Canada.  « Le processus doit être suspendu et les commissaires qui sont au centre de la controverse doivent être exclus du dossier le temps qu’une enquête soit menée pour faire la lumière sur ces rencontres. La population n’a plus confiance en l’ONÉ et le gouvernement Trudeau doit maintenant agir, lui qui s’est fait élire en promettant de moderniser l’ONÉ et de la rendre crédible. »

Le 15 août dernier, 36 groupes environnementaux et citoyens ont écrit au ministre Jim Carr afin de lui présenter ces demandes. Cette démarche est restée lettre morte. « Notre ministre des Ressources naturelles, responsable de l’ONÉ, ne daigne pas répondre aux citoyens et aux organisations qui s’inquiètent de l’impartialité du processus, alors que notre ministre de l’Environnement et du Changement Climatique, Catherine McKenna refuse de s’en mêler et martèle qu’il faut faire confiance à nos institutions. Mais dites-moi, comment est-ce possible, après “l’affaire Charest”? » s’est indignée Carole Dupuis, du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ).

Les récentes révélations au sujet des contacts entre Jean Charest et des commissaires de l’ONÉ s’ajoutent au fait que l’évaluation du projet  Énergie Est  s’amorce sur la base d’un dossier incomplet. Comme l’a rappelé Anne-Céline Guyon des groupes citoyens Stop oléoduc, « le mode de traversée de la rivière des Outaouais n’a pas encore été précisé, alors que plus 3,2 millions de Québécois seraient à risque d’être privés d’eau potable en cas de déversement. Il n’y a non plus aucune information sur les risques de déversements et les plans d’intervention d’urgence pour les principales rivières du Québec! ».

Les groupes ont également tenu à rappeler que le projet Énergie Est est incompatible avec les engagements pris par les gouvernements dans le cadre de l’Accord de Paris. Selon une étude de l’Institut Pembina, Énergie Est entraînerait une production supplémentaire d’environ 700 000 barils par jour, soit une augmentation de près de 40 % de la production de pétrole des sables bitumineux. En termes d’émissions de gaz à effet de serre, cette hausse équivaudrait à ajouter  sept millions de voitures sur les routes du Canada annuellement. De plus, près de 30 % du pétrole transporté serait du pétrole américain venant du Dakota du Nord via le pipeline Upland, qui serait raccordé au pipeline Énergie Est au centre du pays. En fait, de 80 à 95 % des 1,1 million de barils transportés chaque jour seraient exportés.

Les groupes rassemblés aujourd’hui réaffirment qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale autour d’Énergie Est, alors que six Québécois sur dix s’y opposent, tout comme quelque 300 municipalités, l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), l’Union des producteurs agricoles (UPA) et les deux plus importantes centrales syndicales québécoises (CSN et FTQ). Pour Pierre Patry, trésorier de la CSN, « nous nous opposons à l’idée que le territoire québécois devienne une voie de passage pour le pétrole albertain. Il est plus que temps que les gouvernements et TransCanada entendent ce que la population québécoise leur dit : nous ne voulons pas de ce projet ! »

La CSN prend la parole au comité d’accueil de l’ONÉ

Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable, prendra la parole lors du comité d’accueil pour le début des audiences de l’Office national de l’énergie (ONE) sur le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada.

La CSN joint sa voix à l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) ainsi qu’aux quelque 300 municipalités qui s’opposent au projet de TransCanada. Elle réaffirme son opposition à l’idée que le territoire québécois devienne une voie de passage pour le pétrole albertain, ne récoltant que les risques environnementaux associés aux modes de transport de cette ressource.

La CSN demande aussi la suspension immédiate du processus illégitime de l’ONE qui est terni par des réunions secrètes et plusieurs manques d’information sur les impacts environnementaux du projet. Elle interpelle les gouvernements fédéral et provincial à tenir compte de leurs obligations internationales en matière de réduction de gaz à effet de serre en misant plutôt sur la création de projets générateurs d’emplois favorisant des énergies propres, locales, et renouvelables.

DATE : 29 août 2016
HEURE : 8 h
ENDROIT : Centre Mont-Royal, 2200, rue Mansfield, Montréal

 

Les mésententes laissent présager le pire pour la suite

À la lumière de l’intensification des tensions entre la firme SNC-Lavalin et le CUSM, la CSN revient à la charge et exhorte le gouvernement de rapatrier les contrats de construction et d’entretien du CHUM et du CUSM dans le giron public.

« Nous l’avons répété encore et encore au cours de la campagne Ma place en santé, et bien avant : les partenariats public-privé sont inefficaces et minent les services à la population. La guérilla judiciaire engagée entre les deux partenaires public et privé dans la saga CUSM et SNC-Lavalin en est une preuve flagrante. Ce conflit interminable est navrant. Ces poursuites siphonnent les ressources du système de santé, ressources qui devraient plutôt être investies dans les services à la population. Pendant que les travaux stagnent et que l’établissement peine à répondre aux besoins des patients, on s’enfonce dans les querelles juridiques », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

La CSN estime que l’état actuel de la situation est extrêmement inquiétant pour la suite des choses. « L’hôpital est tout neuf et les tensions sont déjà extrêmes. Si rien n’est fait, le contrat du CUSM ne prendra fin qu’en 2044! Combien nous coûtera cette saga des PPP avant que le gouvernement Couillard ne rachète enfin ces contrats », ajoute Guy Laurion, vice-président de la FSSS–CSN.

Le vice-président de la CSN rappelle que les PPP au CHUM et au CUSM ont déjà engendré des retards et des coûts supplémentaires exorbitants. « Il est urgent que le gouvernement reprenne le contrôle de la situation et retourne au mode conventionnel d’opération qui a fait ses preuves. Les hôpitaux du Québec devraient être le symbole de l’excellence et d’une médecine de pointe : la recherche de profits ainsi que le manque de transparence et de flexibilité nous ont conduits dans une impasse. L’entêtement du gouvernement à maintenir ces PPP est incompréhensible. Combien de fois faudra-t-il le répéter? Nos soins et nos services publics ne passent pas par un affaiblissement de l’État. Il faut en finir avec ces contrats qui ne sont que des gouffres financiers », conclut Jean Lacharité.

Compressions budgétaires au CISSS de Laval

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) dénonce la privatisation du service des archives au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval. Cette privatisation causée par les compressions budgétaires aura pour effet de réduire l’expertise publique dans le réseau et de rallonger les délais de traitement des dossiers cliniques au CISSS de Laval.

La direction du CISSS de Laval a pris la décision d’abolir 20 postes du service des archives pour transférer la gestion des dossiers clinique à une entreprise privée de la région de Québec. Le réseau de la santé et des services sociaux doit absorber des compressions budgétaires de plus de 240 millions de dollars pour l’année en cours, dont plus de 5 millions au CISSS de Laval. Pour la FSSS–CSN, cette décision est une nouvelle démonstration de l’effet des mesures d’austérité sur le réseau public.

« Le CISSS de Laval va encore perdre de l’expertise publique avec cette décision qui favorise la privatisation. Le service des archives est pourtant essentiel pour donner les informations nécessaires aux intervenant-es qui ont besoin d’en savoir plus sur le dossier clinique d’un patient. Aujourd’hui, nous sommes venus dire non à la privatisation et nous demandons à la direction de revenir sur cette décision! », lance Marjolaine Aubé, présidente du syndicat CSN du CSSS Laval.

« Cette décision fragilise davantage notre système public, alors que nous devrions plutôt travailler à le consolider. On peut prévoir que les délais de traitement des dossiers cliniques allongent, ce qui aura un effet sur notre rapidité à répondre aux besoins des patient-es. Nous sommes aussi préoccupés quant au respect de la confidentialité des dossiers des patient-es avec l’implication d’une entreprise privée. Et que dire de l’impact écologique d’une décision qui augmentera inutilement le transport routier au Québec? », ajoute Luc Bastien, vice-président régional de la FSSS–CSN.

« C’est une fois de plus le gouvernement Couillard et le ministre Gaétan Barrette qu’il faut pointer du doigt. Le démantèlement de nos services publics se poursuit avec une nouvelle privatisation. C’est pour dénoncer ces attaques à nos services publics que nous poursuivons à la CSN notre campagne Ma place en santé, j’y tiens. Il faut sensibiliser la population aux effets des décisions insensées de ce gouvernement et que les citoyennes et citoyens fassent connaître leur désaccord par rapport à celles-ci», de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

À propos de la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Nouveau contrat de travail pour le personnel enseignant du Collège LaSalle

Réunis en assemblée générale, les enseignantes et enseignants du Collège LaSalle, un établissement d’enseignement collégial privé, ont adopté à l’unanimité leur nouvelle convention collective. La précédente était échue depuis octobre 2015. Cette nouvelle entente, en vigueur jusqu’en août 2020, comporte de nombreux gains importants, tant sur les conditions de travail que sur la rémunération.

Ainsi, le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège LaSalle (SEECL) a négocié pour que dorénavant ses 340 membres obtiennent de façon prioritaire la charge des cours offerts en ligne, de manière à ce qu’à l’avenir la sous-traitance soit presque abolie.

Le syndicat a aussi obtenu l’allègement de la tâche de travail, notamment par la réduction du nombre d’étudiants en stage à superviser, la réduction des heures de travail de recherche et développement, et la possibilité de travailler à distance pendant les journées d’étude et les heures de disponibilité pour les étudiants. Ces changements améliorent grandement les conditions de travail.

En ce qui a trait aux salaires et aux avantages sociaux, l’entente a renouvelé la clause-remorque permettant la parité avec le réseau public des cégeps en ce qui concerne les salaires, et l’a élargie pour inclure les taux horaires des chargé-es de cours, les montants forfaitaires et les ajustements tels que le rangement 23. De plus, il y aura enfin une augmentation de la contribution de l’employeur au régime d’assurances collectives, celle-ci passant de 5 % à 15 % dès maintenant et à 22,5 % d’ici quatre ans. Les membres du SEECL auront aussi la possibilité de convertir leurs congés de maladie non utilisés en congés personnels et bénéficieront de droits parentaux améliorés.

Pour Andrew Golden, président du SEECL, « ce nouveau contrat de travail permettra d’alléger le travail de nos membres et de faire en sorte qu’il soit mieux reconnu et rémunéré par l’employeur. Il s’agit d’une bonne entente qui améliorera le climat et permettra au collège de continuer à prospérer et à se développer. Au bout du compte, tout le monde sera gagnant ».

Notons aussi que la nouvelle convention collective comprend des dispositions pour encadrer de manière plus adéquate l’évaluation du personnel enseignant, que ce soit par la direction ou même par les étudiantes et étudiants, ainsi que les tâches de formation en ligne, l’enseignement dispensé dans les centres d’aide, les activités de tutorat dans les services adaptés et le mentorat des nouveaux enseignants.

Le syndicat a aussi obtenu des améliorations touchant les règles d’attribution de cours, l’ancienneté, les libérations syndicales, la procédure de griefs et l’acquisition de la permanence. Celle-ci sera désormais octroyée dès qu’un enseignant aura effectué au moins un contrat d’une session par année lors des deux années précédentes. Enfin, le syndicat a réussi à faire des gains intéressants sur la protection de la propriété intellectuelle, la responsabilité civile de l’employeur ainsi qu’une procédure en cas de modification des structures de l’établissement.

Selon Caroline Quesnel, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)  et responsable du regroupement syndical des collèges privés, « cette entente est importante pour l’ensemble du secteur, tant par son déroulement diligent et exemplaire sur le plan du climat des échanges, que pour les excellents résultats obtenus ».

Un lancement de saison sous le signe de mises à pied pour Vtélé, MusiquePlus et MusiMax

C’est sans enthousiasme que les employé-es de Vtélé, MusiquePlus et MusiMax, représentés par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), assistent ce matin au lancement de la programmation d’automne du Groupe V Média. L’employeur a confirmé, la semaine dernière, la mise à pied de 29 employé-es à temps plein et d’une quinzaine d’employé-es occasionnels.

Pour le Syndicat des employé-es de V-Interactions (FNC–CSN), cinq techniciens à la mise en ondes ont reçu un avis de mise à pied. Celles et ceux qui restent en poste subiront quant à eux d’importantes modifications de leurs conditions de travail, puisque l’employeur a annoncé qu’il y aura fusion de différents titres d’emploi, et cela, même si les conditions de cette fusion n’ont pas été négociées avec le Syndicat. « Ce que nous tenons à dénoncer aujourd’hui, c’est l’attitude cavalière de cet employeur. Nous comprenons tout à fait que la technologie évolue et que cela peut amener des changements. Toutefois, nous n’acceptons pas que le Groupe V Média fasse fi de la convention collective, décide de fusionner des postes et change les conditions de travail et de rémunération des salarié-es, sans que ces conditions ne soient négociées avec nous », déclare Nathalie Pichette, présidente du Syndicat des employé-es de V-Interactions (FNC–CSN).

Pour le Syndicat des employées et employés de MusiquePlus (SEEM–CSQ), les mises à pied touchent onze personnes à la production d’émissions et treize personnes à la traduction et au sous-titrage. Là aussi, on fusionnera des postes, les conditions de travail seront grandement modifiées à quelques semaines du début des négociations et l’ensemble de la production sera confiée à des producteurs indépendants, en sous-traitance. « En faisant fi des ententes qu’il a lui-même signées avec ses employé-es en 2015, le Groupe V Média choisit de ne pas respecter le plancher d’emploi et préfère se tourner vers la sous-traitance. Ça n’a pas de sens ! Nous nous expliquons mal que près de la moitié des sous-titreurs et des traducteurs soient mis à pied avec les nombreuses émissions et les nouvelles séries prévues à la programmation. C’est totalement incompréhensible », ajoute Jean-François Mathieu, président du SEEM–CSQ.

Le trentième anniversaire du télédiffuseur, anciennement TQS, ne sera manifestement pas l’occasion de célébrer pour les employé-es, dont certains y sont depuis les tout débuts.

Combien d’autres cas de violence avant que le gouvernement assure la sécurité des intervenants?

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) réagit face à un nouvel acte de violence au Centre jeunesse de Montréal. Cette agression intervient dans un contexte où l’austérité met de plus en plus en danger les intervenant-es et les jeunes des centres jeunesse. Pour la FSSS–CSN, le gouvernement Couillard doit agir rapidement pour prévenir d’autres actes de violence.

Une agression, c’est une agression de trop
Une agression a eu lieu la semaine dernière au Centre jeunesse de Montréal, blessant deux intervenant-es et démontrant les lacunes des mesures de sécurité dans des établissements aux prises avec les mesures d’austérité du gouvernement Couillard. Les centres jeunesse ont en effet subi des compressions budgétaires de près de 14 millions de dollars seulement l’an dernier. La FSSS–CSN recueille de nombreux témoignages d’intervenant-es qui rendent compte de l’effet désastreux des coupes et d’une violence de plus en plus présente dans leur milieu de travail.

« La violence est malheureusement une réalité bien présente dans les centres jeunesse. Et nous avons de moins en moins de moyens pour assurer notre sécurité. Les menaces, l’intimidation, la violence verbale et physique sont le lot quotidien des intervenant-es. Comment le centre jeunesse peut-il parler de cas isolé alors que les actes de violence font trop souvent parti de la réalité des intervenant-es? Nous devons absolument faire de cette question une priorité et assurer un environnement sécuritaire dans les centres jeunesse », lance Sylvie Théorêt, présidente du syndicat CSN du Centre jeunesse de Montréal.

Au gouvernement Couillard d’agir
Si le gouvernement reconnaît que le travail dans les centres jeunesse est à risque en accordant une prime pour les troubles graves de comportement aux intervenant-es des centres jeunesse, il n’assume pourtant pas toutes ses responsabilités en continuant d’imposer des coupes dans les centres jeunesse. La CSN est actuellement en campagne pour dénoncer les effets des mesures d’austérité sur le réseau de la santé et des services sociaux. La campagne Ma place en santé, j’y tiens dénonce les effets concrets de ces mesures sur les patient-es et le personnel du réseau.

« On ne doit pas banaliser de tels actes de violence dans les centres jeunesse. On ne peut se permettre que d’autres cas comme celui-ci se produisent et c’est pourquoi nous serons au rendez-vous dans les prochains mois pour dénoncer la situation dans les centres jeunesse. Nous avons atteint le point de non-retour. Le gouvernement doit maintenant passer à l’action et réinvestir dans les centres jeunesse », déclare Luc Bastien, vice-président régional de la FSSS–CSN.

Les syndicats adoptent leurs moyens de pression

Depuis les derniers jours, et dans ceux à venir, tous les syndicats qui participent à la neuvième ronde de négociations coordonnées de la Fédération du commerce–CSN (FC–CSN) procèdent à l’adoption de moyens de pression qu’ils pourront mettre en œuvre au besoin. Les membres de chaque syndicat participent à un vote en assemblée générale, dans chacun des établissements.

« Nous avons déjà plus d’une dizaine de syndicats qui ont adopté les moyens de pression, excluant la grève pour le moment, qui sont déjà mis en application. Les négociations ont débuté, mais les membres trouvent que celles-ci n’avancent pas assez rapidement, un constat que nous partageons entièrement. En plus d’avoir déposé de nombreuses demandes de reculs tout à fait inacceptables, les employeurs affichent un manque flagrant de sérieux. Nous avons déposé nos demandes individuelles et nos quatre revendications communes, mais pour le moment, elles sont ignorées par les différentes parties patronales », de déplorer Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable politique de la négociation coordonnée de l’hôtellerie.

Quatre demandes

Rappelons que les quatre demandes incluses dans la plate-forme commune sont réalistes et légitimes : 1) obtenir davantage de reconnaissance pour nos années de service; 2) obtenir une meilleure protection des emplois et de meilleures compensations; 3) consentir une convention collective de quatre ans, mais pas sans contrepartie et; 4) profiter de la croissance prévue dans notre secteur d’activité.

« L’Association des hôtels du Grand Montréal vient tout juste de dévoiler des taux d’occupation record de 87,4 % pour le mois de juillet 2016 et une hausse des tarifs de 14 % pour ce même mois comparativement à ceux de l’an dernier. Même scénario à Québec et en Estrie, où la faiblesse du dollar canadien exerce toujours une pression à la hausse sur le nombre de touristes. Statistique Canada nous révélait que le nombre d’emplois dans le secteur de l’hôtellerie affiche également une hausse record à 293 100, soit 7 % de plus que l’an dernier, et ce, partout au Québec. Ces excellents résultats démontrent que le secteur est hautement rentable et que les premiers qui contribuent à ces profits, ce sont bien les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie, de souligner monsieur Valiquette. Nous nous attendons donc à ce que les employeurs nous prennent au sérieux et qu’ils négocient dès que possible des ententes à la hauteur de nos attentes pour que tout le monde puisse continuer à profiter de cette saison record. »

Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN affiche ses couleurs au défilé Fierté Montréal 2016

Plus de 6000 personnes, dont un cortège de militantes et militants de la CSN organisée par le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ont pris part au défilé. Le premier ministre du Canada comptait parmi les participants; c’était la toute première fois qu’un premier ministre se joignait à un défilé de la fierté.

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Photos : Cédric Martin

Réaction du CCMM au rejet de la parité homme-femme

« La politique est-elle réservée aux hommes ? C’est ce que semble penser une majorité de jeunes libéraux réunis en congrès en fin de semaine. », a lancé Suzanne Audette, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Ces derniers ont voté contre la parité homme-femme dans les candidatures électorales, sans rien proposer d’autre. Pourtant, les femmes rencontrent beaucoup de difficulté à s’impliquer politiquement. « Nous savons toutes que le monde de la politique est un milieu difficile pour la conciliation famille-travail et malgré une certaine évolution, les femmes sont encore celles à qui incombent davantage les responsabilités familiales et domestiques», a-t-elle rappelé.

Pour cette raison, selon le CCMM–CSN, il faut mettre en place des mesures incitatives afin de favoriser l’implication des femmes en politique, et la parité en fait partie. « Il est essentiel qu’une analyse différenciée selon les sexes (ADS) soit faite dans la recherche de solutions et que les jeunes du PLQ, plutôt que de nier le problème, se penchent sérieusement sur des mesures concrètes à mettre en place pour assurer une parité homme-femme », a indiqué la responsable du comité de la condition féminine, Annik Patriarca.

Évoquée lors du Congrès-Jeunes du PLQ, la question de la compétence est évidemment une fausse question. Selon le CCMM–CSN, des femmes compétentes, il y en a. Il faut simplement avoir la volonté de faire en sorte qu’elles veulent s’intéresser à la politique active.

« Finalement, nous sommes inquiètes de constater que les jeunes leaders du Parti libéral de demain se préoccupent peu de la place des femmes au sein de leur rang et nous ne serions pas surprises qu’elles se détournent de ce parti qui s’acharne à bafouer le droit des femmes par ses politiques destructrices. » a conclu Annik Patriarca.

À propos
Le Conseil central du Montréal métropolitain est un organisme régional affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Il regroupe plus de 106 000 membres du secteur public et du secteur privé, répartis au sein d’environ 400 syndicats sur le territoire des régions administratives de Montréal, de Laval et du Grand Nord.