Dans un contexte de surpopulation, un choix incompréhensible aux yeux du syndicat

C’est avec étonnement que le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec a appris la décision du Ministère de la Sécurité publique de fermer l’établissement de détention Maison Tanguay (EDMT) et de transférer les détenues à l’établissement de détention Leclerc de Laval (EDLL), surtout dans le contexte de surpopulation carcérale qui existe depuis plusieurs années et ne cesse de s’amplifier.

Le syndicat s’explique mal cette décision, surtout considérant qu’il y a un an jour pour jour la ministre Thériault déclarait « (…) L’Établissement de détention Leclerc de Laval représentait une occasion unique d’améliorer l’état du réseau correctionnel à moindre coût et de mieux gérer l’augmentation de la population carcérale. L’ouverture de cet établissement s’inscrit d’ailleurs dans une série de mesures adoptées par notre gouvernement afin d’apporter des solutions à long terme à cette problématique » (communiqué du ministère de la Sécurité publique, 26 septembre 2014). Le Président du syndicat, Mathieu Lavoie, s’interroge : « À pareil date l’année dernière, la ministre nous disait apporter des solutions à long terme au problème récurrent de surpopulation. L’EDLL faisait partie de ces solutions, aujourd’hui, avec cette étrange volte-face, nous nous demandons s’il ne s’agissait pas que de poudre aux yeux.»

Le SAPSCQ refuse l’explication donnée par le ministère à l’effet que l’ouverture prochaine des établissements de détention d’Amos, de Roberval, de Sept-Îles et de Sorel pourrait compenser la fermeture de la Maison Tanguay. « Lorsqu’on a annoncé leur construction en 2007, ces projets devaient servir à régler les problèmes de surpopulation vécus à ce moment-là, or le phénomène s’est amplifié notamment en raison des modifications apportées par le Fédéral.»

Le problème de surpopulation carcérale est dénoncé depuis longtemps par le syndicat et plusieurs autres intervenants. Aux yeux du syndicat, il s’agit de questions importantes de sécurité. Encore la semaine dernière, le 17 septembre, la Protectrice du citoyen disait « constater à nouveau cette année » le problème ainsi que les conséquences connexes qui en découlent. « La solution du gouvernement ? Fermer un établissement et augmenter la pression sur l’ensemble du réseau », se désole Mathieu Lavoie.

Le ministère a beau prétendre qu’il s’agit d’une fermeture temporaire en raison de la désuétude, le président reste sceptique. « Ça ressemble davantage à une déclaration pour calmer l’irritation causée par cette annonce qu’à une volonté réelle de réouverture et ce d’autant plus qu’il n’y a encore aucun projet précis sur la table.»

 

Un autre dur coup pour les médias écrits

D’une seule et unique voix, la Confédération des syndicats nationaux et la Fédération nationale des communications-CSN (FNC-CSN) déplorent la perte de 158 emplois au journal La Presse.

« Ces dernières années, nous assistons à des bouleversements importants dans l’univers des médias sans qu’il n’y ait eu de débats sur ce que l’avenir nous réserve, et ce, autant pour les travailleuses et les travailleurs dans ce domaine que pour toute la population. L’information est à la base même de la vie démocratique et les médias ont une responsabilité importante pour s’assurer que la population est en mesure de faire des choix éclairés. Or, on s’aperçoit que les intérêts économiques des entreprises sont au cœur des décisions d’affaires qui sont prises, et non plus la mission d’information. Les 158 mises-à-pied de ce matin à La Presse en sont un exemple éloquent alors que le président, M. Guy Crevier, avoue sans détour que le contenu que l’on retrouve actuellement sur La Presse+ sera affecté par cette décision d’affaire », de marteler Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Chaque restructuration et chaque migration vers les plateformes numériques entraîne des changements importants pour les travailleuses et les travailleurs des médias. Dans les dernières années, de nombreux emplois de qualité ont disparu et en contrepartie, une charge de travail toujours plus grande est imposée aux salarié-es qui demeurent en poste. Cette pression toujours plus grande n’est évidemment pas sans conséquences sur la qualité des conditions de travail offertes dans le milieu et sur la qualité d’un contenu toujours plus commercialisable, produit dans des délais toujours plus courts, de souligner Pierre Roger, président de la FNC-CSN. La Presse est la seule entreprise de presse qui avait procédé à autant d’embauches au cours des dernières années. Ces coupures qui touchent l’ensemble des départements n’annoncent rien de bon en ce qui concerne l’avenir des emplois dans les médias. Il faudra trouver des solutions pour s’assurer que nous ayons accès à l’information de qualité au Québec. »

Rappelons que les récents bouleversements comptent, notamment, l’annonce de l’abandon de l’édition papier de La Presse et les mises-à-pied annoncées aujourd’hui, les compressions budgétaires à CBC/Radio-Canada, la vente des quotidiens propriété de Gesca à Groupe Capitales Médias et sa restructuration qui entraîne également des abolitions de poste, la situation financière difficile du journal Le Devoir, les réductions des effectifs à La Presse canadienne, la précarité constante vécue par les journalistes indépendants et l’acquisition par Transcontinental des journaux hebdomadaires de Québecor Média. La Fédération nationale des communications-CSN regroupe environ 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

Une première convention collective pour les chargé-es de cours et les instructeurs de l’Université McGill

Réunis en assemblée générale vendredi soir, les membres du Syndicat des chargé-es de cours et instructeurs-trices de McGill-CSN, syndicat affilié à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec-CSN (FNEEQ-CSN), ont massivement voté pour entériner les termes de leur première convention collective!

« La longue lutte menée par les chargé-es de cours ainsi que les instructrices et les instructeurs de l’Université McGill pour obtenir la reconnaissance de la valeur de leur travail vient enfin de se conclure » se réjouit le vice-président de la FNEEQ-CSN responsable du regroupement université, M. Sylvain Marois. « Les membres du syndicat peuvent être fiers de ce règlement, fruit d’un travail acharné », ajoute-t-il.

« Notre nouveau contrat de travail, dont les termes généraux se rapprochent de ceux que l’on retrouve dans les conventions collectives des chargés de cours négociées à la FNEEQ-CSN, représente des gains substantiels pour nos membres», affirme Raad Jassim, le président du syndicat.»

Ainsi, les membres du syndicat bénéficieront de hausses salariales significatives pour les trois années de la convention, en plus d’une rétroactivité salariale au mois de janvier 2015. Il importe de préciser que les chargé-es de cours de cette université montréalaise étaient les moins bien rémunérés au Québec. C’est donc un acquis de taille qu’ils viennent d’obtenir.

« Nous voulons également souligner l’obtention de la reconnaissance de l’ancienneté dans l’attribution des cours, l’obtention de congés de maladie payés, la clarification de la tâche et de la charge de travail, la création d’un comité des relations du travail ainsi que la mise en place d’une procédure d’arbitrage et d’un processus disciplinaire encadré, l’obtention de droits parentaux équivalents à ceux des professeur-es et le maintien des avantages sociaux », renchérit M. Jassim.

Accrédité depuis le mois d’août 2011, le Syndicat des chargé-es de cours et instructeurs-trices de McGill-CSN s’est attelé à harmoniser les conditions de travail de ses membres avec celles prévalant dans les autres universités du Québec. Ce premier contrat de travail leur permet de faire un bond de géant.

Profil de la FNEEQ

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Mentionnons les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Les syndicats de La Presse demandent la transparence financière

Le président et éditeur de La Presse, monsieur Guy Crevier, a annoncé aujourd’hui la fin de l’édition papier en semaine au 1er janvier 2016. Au cours d’une rencontre avec tous les employé-es, monsieur Crevier a aussi annoncé que La Presse+ était maintenant un modèle viable et qu’il dévoilerait le 24 septembre prochain la teneur d’une réorganisation à venir à La Presseafin de faire face aux nouveaux défis de l’ère numérique.

Les syndicats de La Presse tiennent d’abord à rappeler qu’ils ont été des partenaires importants dans le virage numérique entrepris dès 2010. Depuis cinq ans, les nombreuses concessions consenties par tous les employé-es ont permis à La Presse d’investir 40 millions de dollars dans le projet numérique qui a mené à la naissance de La Presse+. Le développement de cette plateforme unique a aussi été rendu possible grâce à l’expertise des employé-es syndiqués de La Presse.

En parallèle, depuis 2009, La Presse a mené sa propre réorganisation en transférant plusieurs actifs de grande valeur dans des filiales de Power Corporation du Canada et en en vendant d’autres. Malheureusement, malgré tous les efforts des syndicats au fil des ans, les finances de La Presse sont toujours aussi opaques. Power Corporation du Canada et La Presse ont toujours refusé d’ouvrir leurs livres à leurs principaux partenaires dans cette aventure : les employé-es de La Presse. Alors que les conventions collectives de La Presse viennent à échéance le 31 décembre prochain, les syndicats croient fermement qu’un dialogue menant à un nouveau contrat de travail doit d’abord reposer sur la transparence.

« La transparence, ce n’est pas juste une ligne d’un rapport financier présentée à deux représentants syndicaux sous le sceau de la confidentialité, rappelle Charles Côté, porte-parole de l’intersyndicale à La Presse et président du Syndicat des travailleurs de l’information. Il n’est pas question cette fois-ci de mener des négociations sous la menace. La direction de La Presse devra assurément faire preuve d’une plus grande transparence si elle veut procéder à une réorganisation de l’entreprise. »

Les syndicats déplorent aussi le fait que l’annonce d’aujourd’hui entraîne un grand climat d’insécurité pour plusieurs employé-es qui devront attendre encore une semaine avant de connaître le sort qui leur sera réservé à La Presse. Ces employé-es continuent malgré tout de faire leur travail avec dévouement et professionnalisme. Tous les employé-es syndiqués de La Presse ont à cœur le droit du public à une information de qualité.

En cette ère de révolution numérique qui bouleverse l’industrie des médias, les syndicats de La Presse croient plus que jamais dans la nécessité d’un média d’information fort et de qualité. Les employé-es de La Presse ont été au cœur des succès de l’entreprise auprès des lecteurs et des annonceurs. Ils ont développé une expertise unique qui permet aujourd’hui à La Presse de se positionner comme un leader dans l’industrie des médias.

Les patientes et patients font les frais des PPP

La FSSS-CSN appuie la démarche du comité des usagers du CUSM qui conteste le prix du stationnement du CUSM en PPP. Pour la FSSS, il s’agit d’un exemple supplémentaire démontrant que les CHU en PPP sont un échec et que ce sont les patientes et patients qui font les frais de cette privatisation. La FSSS demande au gouvernement Couillard de racheter ces contrats, afin de reprendre le contrôle sur ces investissements publics majeurs.

Nous apprenions ce matin que le comité des usagers du CUSM a déposé une plainte pour dénoncer le prix du stationnement du nouvel hôpital. Le stationnement est opéré par le consortium privé qui a obtenu le contrat du CUSM en PPP. Rappelons que SNC-Lavalin était parvenu à faire passer pour un stationnement souterrain le stationnement de huit étages qui s’élève près du CUSM en PPP, ce qui lui avait permis d’obtenir le contrat.

« Les patientes et patients qui viennent au CUSM paient actuellement pour rembourser le CUSM en PPP. Nous appuyons la démarche du comité des usagers et dénonçons ces tarifs beaucoup trop élevés pour la population et les travailleuses et travailleurs du CUSM. On est sur le terrain d’une compagnie privée qui n’a pas la santé de la population comme priorité, mais bien ses profits. Cela s’ajoute aux innombrables malfaçons qui font la manchette dans les dernières semaines. », explique Paul Thomas, président du syndicat CSN du CUSM.

Cette question du prix du stationnement n’est qu’un autre épisode dans la triste histoire des CHU en PPP. Non seulement tout porte à croire que SNC-Lavalin a obtenu le contrat par le biais de la corruption, mais a de plus demandé un supplément de 150 millions pour payer les coûts de la construction. On sait aussi que la plomberie est déjà rouillée et que les égouts refoulent jusqu’au deuxième étage, que les tuiles de plancher craquent et que le CUSM est déjà en conflit avec le consortium du PPP sur la question du supplément de 150 millions de dollars.

« Les CHU en PPP sont un échec cuisant pour le gouvernement libéral. En les rachetant, on pourrait économiser 4 milliards de dollars. Il est temps de mettre un terme à ce cauchemar. Les PPP privatisent les profits et donnent au public tous les problèmes. Les PPP vident nos coffres publics et augmentent les tarifs à la population. Pendant combien de temps ce gouvernement pourra-t-il continuer d’appuyer l’échec des CHU en PPP? », lance Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Mobilisation à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal

Les syndicats CSN de l’Hôpital du Sacré-Cœur poursuivent la mobilisation pour appuyer la négociation du secteur public. Rassemblés ce midi devant l’établissement, plusieurs travailleuses et travailleurs de l’Hôpital lancent un message clair au gouvernement : il doit négocier pour améliorer les conditions de travail et préserver nos services publics. Cette manifestation s’inscrit dans le plan d’action de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui invite ses syndicats à mener des actions de perturbations administratives et à aller chercher des mandats de grève pour appuyer la négociation.

Quelques centaines de travailleuses et travailleurs ont manifesté ce midi devant l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal pour dénoncer le mépris du gouvernement dans la présente négociation du secteur public. En plus d’imposer des mesures d’austérité qui se matérialisent en des coupes budgétaires dans les services à la population, il propose actuellement plusieurs reculs aux travailleuses et travailleurs du secteur public.

« Les travailleuses et travailleurs de l’Hôpital du Sacré-Cœur sont très mobilisés. Nous avons mené plusieurs actions depuis l’automne dernier. Les compressions budgétaires rendent notre travail de plus en plus difficile et c’est la population qui en paie le prix. Nous sommes bien placés pour voir que ce sont les services directs qui sont touchés. Les travailleurs en ont assez », expliquent les présidents des deux syndicats CSN de l’hôpital, Judith Huot, préposée aux bénéficiaires et Michel Grégoire, inhalothérapeute.

« La semaine dernière, nous nous sommes dotés d’un plan d’actions musclé pour les prochains mois. Nous devons nous mobiliser pour faire entendre raison à ce gouvernement qui veut appauvrir les travailleuses et travailleurs. Nous devons multiplier les actions pour appuyer la négociation. Nos demandes sont raisonnables et visent à améliorer les conditions de travail de celles et ceux qui donnent des services au quotidien. Nous avons identifié des solutions permettant de mieux organiser le travail, de stabiliser les horaires, de mieux concilier famille et travail et de mettre en place les conditions renforçant le secteur public face à la privatisation. Autant de solutions qui ne demandent que la volonté de consolider nos services publics de la part du gouvernement », lance Nadine Lambert, infirmière et vice-présidente de la FSSS-CSN.

« Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Couillard attaque nos services publics. Cette manifestation de la rentrée est un bon moyen de démontrer notre détermination. L’austérité n’est pas la solution. Tout ce que ce gouvernement fait c’est d’accentuer les inégalités sociales. En poursuivant notre mobilisation contre l’austérité et pour la négociation du secteur public, nous voulons démontrer que d’autres solutions existent », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le président de la CSN s’enchaîne pour la cause

Le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau, parent de deux enfants d’âge scolaire, a participé à l’initiative populaire Je protège mon école publique, ce matin à l’école primaire La Mennais à Montréal afin de dénoncer les conséquences graves de l’austérité et des coupes du gouvernement Couillard dans le milieu scolaire.

Des parents, des professeures et professeurs et des employé-es de l’école se sont donné la main et ont formé une chaîne humaine autour de l’école afin de symboliser la préservation du milieu scolaire.

« À la lumière de ce qu’on a pu voir ce matin à la grandeur du Québec, il m’apparaît évident que seul le gouvernement libéral de Philippe Couillard pense que c’est une bonne idée d’hypothéquer l’avenir du Québec en privant nos enfants d’une éducation de qualité. Ce gouvernement pille et écorche tout ce qui faisait du Québec, une province unique », a lancé Jacques Létourneau.

Le ministre de l’Éducation, François Blais, affirme que le gouvernement n’a pas le choix d’exiger des compressions aux commissions scolaires afin que le Québec vive selon ses moyens. Il ajoute que la majorité des parents comprennent ce sacrifice. « À voir le nombre de parents qui ont participé à ce mouvement populaire, il est clair que le ministre est dans le champ. Les parents ne ressemblaient pas à des victimes conciliantes, au contraire ils ont lancé un message clair au ministre : ça suffit, ces compressions sont inacceptables », conclut M. Létourneau.

Les moisissures et l’amiante imposent un déménagement

Des spécialistes de la prévention des maladies doivent travailler dans un immeuble loué dans le Parc La Fontaine, insalubre, plein de moisissures et d’amiante. Après un an et demi d’exposition continue aux moisissures, des employés ont développé des maladies pulmonaires. Certains ont fait des réclamations à la CSST. Cette situation est d’autant plus difficile à comprendre qu’il existe une solution moins coûteuse à portée de main. Le gouvernement possède en effet un édifice vide, celui qui servait à l’Agence de santé et de services sociaux, qui se trouve à six minutes de marche! Le CIUSSS Centre-Est-de-l’Île-de-Montréal, dont fait maintenant partie la Direction de la santé publique de Montréal, est l’employeur qui loge ce personnel au 1301, rue Sherbrooke est dans le pavillon La Fontaine.

Propriété de la Ville de Montréal, ce pavillon héberge aussi une garderie qui relève de l’UQAM et des travailleurs de l’arrondissement qui veillent à l’entretien du parc. C’est environ 500 personnes au total. Depuis le verglas de 1998, de nombreuses infiltrations d’eau ont abîmé l’édifice, maintenant contaminé de moisissures. Il a fallu qu’un plafond s’effondre pour qu’on s’intéresse à l’état de santé du personnel et à celui du bâtiment. C’était en janvier 2014. Les moisissures, visibles à plusieurs endroits, et les mauvaises odeurs font croire qu’une inspection approfondie de l’enveloppe du bâtiment alourdirait le constat. Aux prises avec des coupures budgétaires de 30 %, l’administration de la santé publique a décidé de sous-louer un des locaux. Le 22 juin et le 17 juillet arrivaient donc 42 nouveaux employés du CIUSSS. Aussitôt installés, certains d’entre eux ont développé des symptômes, les forçant à changer de local.

Avec le temps, d’autres risquent de développer, eux aussi, des problèmes de santé. La Ville de Montréal effectuera des travaux majeurs dès cet automne, ce qui entraînera la fermeture de deux ailes du pavillon : amiante et moisissures obligent. Si le passé est garant de l’avenir, il y a lieu de s’inquiéter. En effet, entre 2000 et 2014, des travaux qui auraient dû se faire en « condition amiante » ont été réalisés sans que les règles n’aient été respectées. Une douzaine d’événements documentés révèlent que le personnel de santé publique a été ainsi exposé aux poussières d’amiante, parfois sur plusieurs mois.

Une solution à moindre coût

« Pourquoi ne pas relocaliser le personnel maintenant que l’édifice de l’ancienne Agence de santé est vide ? Le gouvernement pourrait mettre fin à un bail coûteux tout en réglant des problèmes de santé », affirme Nancy Corriveau, présidente du Syndicat des technicien-nes et des professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec-STEPSSSQ (FP–CSN). L’ancienne Agence, située rue St-Denis, compte encore aujourd’hui quelque 500 espaces de bureaux équipés. D’importantes économies seraient possibles pour l’employeur, tant avec la fin du bail avec la Ville qu’avec la diminution du nombre d’absences pour maladies professionnelles.

Conflit d’intérêt

Le déménagement, bien qu’il soit le meilleur moyen de protéger la santé des travailleurs, ne fait curieusement jamais partie des solutions envisagées par l’employeur ou la CSST. La CSST a plutôt émis de nombreuses dérogations et demandes de correction, mais a également accepté de nombreux délais pour s’y conformer. Les problèmes persistent toujours. « Depuis le début de cette affaire, plutôt que de faire appel à une expertise externe pour évaluer l’impact sur la santé de l’état de ses propres locaux, le directeur de santé publique, Richard Massé, a persisté à se placer dans une situation où il est juge et partie », dénonce Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), dont fait partie le STEPSSSQ. L’absence d’un avis externe neutre qui se prononcerait sur les risques liés à l’immeuble fait en sorte que la CSST utilise encore une approche au cas par cas. La CSN réclamait déjà une action immédiate dans ce dossier en mars 2014. « On ne peut plus laisser moisir la situation, il est grand temps d’agir », ajoute Michel Tremblay.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont celui de la santé et des services sociaux. Le STEPSSSQ (FP-CSN) représente 2 400 techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux œuvrant dans différentes missions, dont les directions de santé publique.

La mission placée en situation de vulnérabilité

Les travailleuses et les travailleurs du Centre jeunesse de Montréal qui interviennent auprès des jeunes en difficulté s’inquiètent que leur mission sociale puisse être mise en péril. L’intégration des centres jeunesse dans une nouvelle méga structure à haute vocation médicale, soit les Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) qui découlent de l’adoption du projet de loi 10, laisse déjà présager que les missions à caractère social, dont celle des centres jeunesse, risquent fort de ne pas être une priorité des CIUSSS.

« Si l’on regarde l’intégration des CLSC dans les CSSS, il y a plus de 10 ans, la mission sociale s’est sérieusement effritée. Avec ces paramètres, nous craignons que le passé risque d’être garant de l’avenir. Ce sont principalement des médecins qui siègent dans les conseils d’administration des CIUSSS ! Je crains que lorsque l’on devra choisir entre une nouvelle salle d’opération et une unité d’intervention pour les cœurs brisés d’enfants, on va pencher pour la première option », déplore la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre jeunesse de Montréal (SSTCJM), Sylvie Théorêt.

De plus, de nombreux psychologues pourraient quitter le réseau alors que le gouvernement du Québec cherche à éliminer leurs primes dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public. « Ces psychologues vont aller travailler ailleurs et c’est une expertise précieuse que l’on va perdre », dénonce Luc Bastien, vice-président régional de la FSSS-CSN.

Dans une série de huit événements, qui se déroulent durant tout le mois de juillet, les travailleuses et les travailleurs du Centre jeunesse de Montréal dénoncent vivement les dernières offres salariales du gouvernement (3 % d’augmentation sur 5 ans) ainsi que son intention de leur faire assumer des reculs majeurs au niveau des conditions de travail acquises depuis plus de 30 ans. Ils manifestent aujourd’hui devant le site du Mont Saint-Antoine.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre jeunesse de Montréal représente 2500 membres répartis à travers une cinquantaine de titres d’emploi. La CSN a été fondée en 1921 et est composée de près de 2000 syndicats à travers huit fédérations, dont la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). La CSN regroupe plus de 325 000 membres, incluant les quelque 127 000 de la FSSS.

CRDITED de Montréal subit le couperet

Après que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, ait promis l’automne dernier que son projet de loi 10 sur la réforme du Réseau n’entraînera pas de réduction de service à la population, les fermetures de service se multiplient. C’est au tour du CRDITED de Montréal de subir le couperet avec l’annonce de la fermeture de onze résidences à assistance continue (RAC) d’ici le 31 mars 2016.

C’est le nouveau directeur adjoint des services de soutien aux activités cliniques au CIUSSS Centre-Est-de-l’île-de-Montréal, Monsieur Carl Simard, qui en a fait l’annonce le 10 juillet dernier. Cette décision fait suite à une lettre reçue en juin et signée par le sous-ministre associé, Sylvain Gagnon, demandant aux directions d’établissement de transférer une partie de la clientèle des RAC vers des ressources intermédiaires privées.

« Avec les compressions budgétaires imposées par le gouvernement Couillard, c’était impensable d’imaginer que cela n’aurait pas d’impact sur les services » affirme Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN. « On assiste encore une fois à la privatisation de services publics sous le prétexte du déficit budgétaire. Et pendant ce temps-là, on accorde des hausses substantielles de salaire aux députés, aux médecins et aux autres amis de cette élite qui nous dirige. C’est scandaleux! » poursuit-il.

« Il s’agit de coupes radicales et inhumaines. C’est encore une fois les plus démunis, les plus mal en point de notre société qui sont attaqués. Ces résidences accueillent des personnes qui présentent une déficience intellectuelle et ou un trouble du spectre de l’autisme. Les employés qui y travaillent sont formés pour les aider » affirme de son côté Alain Croteau, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CRDITED de Montréal-CSN.

C’est à la suite d’un rapport de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN portant sur les fermetures de RAC et le transfert des clientèles vers les ressources intermédiaires privées que le MSSS a émis un moratoire en octobre 2013. La lettre du sous-ministre y met fin. Cette lettre était adressée à tous les présidents-directeurs généraux des établissements de santé du Québec ce qui laisse supposer que d’autres annonces de fermeture sont à venir.

« Cette volte-face du MSSS sans aucune consultation de ses partenaires démontre encore une fois un type de gestion autoritaire. Mais la question de fond demeure: Est-ce l’intérêt réel des bénéficiaires qui compte pour le ministère ou strictement le cadre financier? » questionne Guy Laurion.

À propos du CRDITED

Depuis le 1er avril dernier et suite à l’adoption du projet de loi 10, le CRDITED de Montréal fait partie du Centre intégré universitaire de services de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Est-de-l’Île-de-Montréal avec dix autres établissements de santé et de services sociaux.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Mandat de grève au Centre jeunesse de Laval

Réunis en assemblée générale le 18 juin, les travailleuses et les travailleurs du Centre jeunesse de Laval ont voté par scrutin secret, dans une proportion de 88 %, pour l’exercice d’une grève légale dans le cadre des actuelles négociations du secteur public.

Au Centre jeunesse de Laval, plus de 1000 salarié-es offrent des services au quotidien aux jeunes en difficulté et à leur famille. La surcharge de travail pèse de plus en plus lourd sur les épaules des salarié-es qui doivent traiter de plus en plus de cas, de plus en plus complexe avec de moins en moins de ressources. La volonté du gouvernement de geler les salaires et d’imposer des reculs au régime de retraite, et ce, en plus des nombreuses demandes patronales dans le secteur de la santé et des services sociaux est inadmissible pour les membres de Syndicat des employé-es du Centre jeunesse de Laval, réunissant l’ensemble du personnel syndiqué de l’établissement.

Pour le président de SECJL-CSN, Pierre Crevier, les travailleuses et les travailleurs sont exaspérés par les façons de faire du gouvernement, qui allie mépris, unilatéralisme et dogmatisme. « L’attitude du gouvernement est tellement insultante que nos membres nous disent qu’ils ont l’impression qu’il rit de nous. Nous n’avons pas l’impression que le gouvernement met les efforts nécessaires pour une vraie négociation. Par ce vote de grève, nous réitérons notre appui sans faille au comité de négociation de la FSSS-CSN. Nous voulons et méritons une véritable reconnaissance de la part du gouvernement et cela commencera par un changement d’attitude à la table de négociation ».

Le syndicat réunira à nouveau ses membres dès la rentrée afin de s’inscrire dans le plan d’action automnal du Front commun dont fait partie la CSN et qui réunit 400 000 salarié-es de l’État.

La FNEEQ et le SCCUQ expriment de profondes inquiétudes

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ) et la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) questionnent la décision du Comité exécutif de l’université de suspendre, pour une durée d’une année, l’étudiante Justine Boulanger. « Nous ne pouvons que dénoncer le sens de cette décision », affirme Mme Marie Blais, présidente du SCCUQ. « Notre université élimine ainsi la représentation étudiante au Conseil d’administration, puisqu’elle empêchait déjà, depuis février 2015, la présence de l’autre représentant étudiant siégeant à cette instance », indique Mme Blais.

Neuf étudiantes et étudiants ont été soumis à des menaces arbitraires de la part de l’administration de l’UQAM. Certaines sanctions sont maintenant levées, mais l’université cherche toujours à punir. « Il nous apparaît clair que faire porter le poids de la dérive autoritaire de l’UQAM sur les épaules de cette étudiante a pour but d’empêcher la participation politique et administrative des étudiantes et étudiants à la vie démocratique de l’UQAM », dit la présidente du SCCUQ.

Le SCCUQ et la FNEEQ sont inquiets du signal qu’envoie cette décision, et dénoncent forte-ment cette suspension et appréhendent les mois à venir avec anxiété. « L’UQAM choisit de toute évidence la voie de la rigidité qui ne peut qu’exacerber le climat malsain qui règne au sein de l’université », conclut la présidente du SCCUQ.

La fin du lock-out

C’est dans une proportion de 62 % que les syndiqué-es de Montréal de la compagnie Velan, en lock-out depuis le 24 mai, ont voté en faveur de l’entente proposée par la conciliatrice au dossier.

Après une rencontre d’information pour les travailleurs et travailleuses, tenue en milieu d’après-midi, les employé-es syndiqués de Velan affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) se sont prononcés sur cette proposition en assemblée générale.

La conciliatrice, Louise Létourneau, mandatée par le ministère du Travail, a rencontré les deux parties le 2 juin dernier avant de proposer un compromis. Le principal point d’achoppement était la clause de flexibilité de la main-d’œuvre que tentait d’imposer la direction de Velan. La partie patronale voulait pouvoir affecter des employé-es à d’autres tâches, ce qui, à terme, aurait pu mener à des mises à pied.

« Nous avons obtenu des assurances satisfaisantes à ce niveau. Nous avons cédé sur certains points, mais en bout de piste nous avons obtenu une convention collective honnête et nous préservons les emplois », explique Jose Sousa, président du syndicat de Velan Montréal.

L’entente d’une durée de trois ans prévoit une augmentation salariale de 7,5 %. Les travailleurs et travailleuses ont aussi obtenu une bonification de leur régime de retraite.

Lock-out

Rappelons que le 22 mai dernier, les employé-es avaient rejeté dans une proportion de 78 % l’entente de principe négociée avec l’employeur. Ce dernier a déclenché un lock-out le 24 mai alors que les travailleurs se disaient prêts à poursuivre les négociations.

Velan, qui œuvre dans le domaine de la robinetterie industrielle, compte plus de 500 travailleurs et travailleuses syndiqués à ses installations de Montréal et Granby. Les éléments normatifs étaient négociés séparément par chacun des syndicats, alors que l’aspect financier et certaines clauses normatives d’importance étaient négociés à une seule et même table.

La CSN demande l’application de la nouvelle loi fédérale pour contrer la prostitution

Dans le cadre du Grand Prix de Montréal et compte tenu du fait que cet événement entraîne tous les ans du tourisme sexuel et le trafic de femmes et de jeunes filles, la CSN demande à ce que la nouvelle loi fédérale, qui criminalise les clients et les proxénètes, soit appliquée de façon concrète.

« Les policiers ont les outils législatifs nécessaires en main pour réduire le tourisme sexuel et la prostitution à Montréal, souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Le SPVM doit donner suite à l’adoption de la loi en décembre dernier et sévir contre les clients ainsi que contre les proxénètes qui se servent du Grand Prix pour tirer profit du corps des femmes », ajoute-t-elle.

Pour la vice-présidente de la CSN, il serait inconcevable que la police demeure les bras croisés lors de l’édition 2015 de cet événement. « On a assisté au cours des derniers mois à de nombreuses arrestations de personnes qui manifestent contre l’austérité et à des mesures pour réprimer ces manifestations. Des Femen qui dénonçaient l’exploitation des femmes lors de la cérémonie d’ouverture du Grand Prix ont aussi été arrêtées par la police. Est-ce que les forces de l’ordre comptent déployer autant d’énergie pour arrêter, conformément à la nouvelle loi, ceux qui exploitent les femmes ? »

Véronique De Sève interpelle également le gouvernement fédéral au sujet des 20 millions qu’il dit vouloir allouer pour encourager les prostituées à sortir de l’industrie du sexe. « Aucune date précise concernant le moment où l’argent sera disponible n’a été avancée, dénonce-t-elle. Si le gouvernement est vraiment sérieux dans son intention de soustraire les femmes à cette exploitation marchande, il doit augmenter les fonds, car ils sont nettement insuffisants pour atteindre l’objectif qu’il dit s’être fixé. Il doit aussi les transférer dès maintenant. Il serait odieux qu’il attende la campagne électorale de l’automne pour en faire un enjeu électoral, car les besoins se font déjà beaucoup trop sentir. »

Tweetez-leur!

La CSN appuie la campagne de la CLES Un trop Grand Prix pour les femmes. Non au tourisme sexuel qui dénonce la marchandisation du corps des femmes. Pour l’occasion, elle invite la population et les médias à participer à l’Action tweet! développée dans le cadre de cette campagne. Pour ce faire, rendez-vous sur Facebook, copiez-collez les tweets préformatés qui s’y trouvent et diffusez-les sur vos comptes Twitter pour interpeller : • Le maire de Montréal, Denis Coderre, afin qu’il tienne ses promesses en conformité avec les politiques d’égalité de la ville de Montréal et la nouvelle loi fédérale sur la prostitution. • Tourisme Montréal, pour qu’il s’attaque au tourisme sexuel à Montréal.

À propos

La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

lockout chez Velan Montréal

La compagnie de robinetterie industrielle Velan a décrété un lockout le 24 mai dernier à ses installations de Montréal. Près de 400 travailleuses et travailleurs se sont retrouvés sur le trottoir alors que le syndicat affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) se disait pourtant prêt à retourner à la table de négociation.

Deux jours avant le déclenchement du lockout, les salarié-es avaient rejeté à 78 % une entente de principe conclue le 19 mai par le comité de négociation. « L’employeur nous proposait un changement important en matière de flexibilité de la main-d’œuvre, il voulait avoir l’option de transférer des employé-es dans d’autres fonctions. Nos membres ont jugé cette proposition inacceptable, craignant que l’employeur n’abuse de cette procédure et qu’ultimement cela se traduise par des pertes d’emplois. C’est exactement le scénario qui s’est produit à Granby, il y a quelques années », explique Jose Sousa, président du syndicat de Velan Montréal.

Les travailleuses et les travailleurs de Granby ont voté en faveur de l’entente de principe dans une proportion de 90 %, mais la clause de flexibilité de main-d’œuvre était déjà incluse dans leur convention collective. Sa reconduction n’était donc pas un point d’achoppement pour eux. 

Comme il fait bon vivre à Montréal

Cette étude, commandée par la CSN et basée sur des statistiques recensées par la firme de consultants Runzheimer International, rapporte que Montréal serait la ville la plus enviée au point de vue du coût de la vie, en comparaison à Calgary, Toronto et Philadelphie, et ce, malgré une fiscalité plus lourde au Québec. En comparant 19 profils de famille type ayant des revenus différents, il est possible de voir un portrait global de la situation des ménages québécois.

Les auteurs de l’étude, Jean-Denis Garon et Dalibor Stevanovic, affirment que cette recherche leur a permis de rectifier les faits quant à la croyance populaire qu’il en coûte plus cher de vivre au Québec qu’ailleurs. Il est vrai que les Québécoises et les Québécois paient, en moyenne, 20 % de plus en impôt que les citoyennes et citoyens des autres provinces canadiennes, mais ces sommes payées engendrent aussi des bénéfices et servent notamment à fournir des services à la population. « On fait comme si cet argent ne servait qu’à faire des trous et puis à les boucher, mentionne Jean-Denis Garon. En réalité, cela finance des services publics que les citoyens n’auront pas à payer individuellement par la suite. »

Des services publics accessibles

Les services de garde et ceux du transport collectif, l’éducation et la santé sont des services essentiels dont bénéficie la population québécoise à un prix moins élevé que, par exemple, celle des États-Unis. Les soins de santé, que l’on considère au Canada comme étant indispensables, ne sont pas pris en charge par l’État américain. Ainsi, sa population doit se procurer une assurance maladie privée qui peut s’avérer dispendieuse. Certains employeurs offrent de payer jusqu’à 30 % de la prime d’assurance pour leurs employé-es et 15 % de la prime familiale, mais cela laisse les citoyennes et les citoyens aux prises avec des frais de santé considérables. En effet, selon les données compilées dans l’étude, une famille montréalaise paie en moyenne 1548 $ de frais de santé annuellement, alors qu’une famille de Philadelphie en paie 4238 $.

Il est également possible de remarquer cette importante différence lorsque l’on considère les frais de garde et les frais de scolarité des familles avec un enfant. Les frais de scolarité universitaires à Montréal sont les plus bas des quatre villes comparées, avec 2371 $ par an. À Calgary et Toronto, ces dépenses sont plus élevées, soit respectivement 5736 $ et 5724 $. Mais, là où la différence se fait réellement sentir, c’est lorsqu’on observe les frais de scolarité à Philadelphie, qui s’élèvent en moyenne à 12 086 $, soit 9715 $ de plus qu’à Montréal annuellement pour un seul enfant. « Il n’y a pas beaucoup d’endroits en Amérique où une famille avec de jeunes enfants se trouverait mieux qu’ici », explique M. Garon, interrogé sur le sort des familles moyennes québécoises. « Le système fiscal pour les familles est très avantageux, pour les riches comme pour les plus pauvres, d’ailleurs. »

Locataires et propriétaires

Interpellé sur le prix du loyer à Montréal par rapport à d’autres villes canadiennes ou américaines, M. Garon est clair : « Pour un certain nombre de raisons, les loyers sont moins chers ici. Quand une personne doit choisir entre vivre à Toronto ou à Montréal, le prix du loyer entre assurément en ligne de compte. » Pour les locataires, la réglementation québécoise, qui contribue à limiter la hausse du coût des loyers, est une des raisons mentionnées dans l’étude. Ainsi, le prix moyen d’un loyer à Montréal est de 11 077 $ par année, alors qu’il en coûte 16 740 $ à Cal­gary, 15 546 $ à Toronto et 14 662 $ à Philadelphie, ce qui fait une moyenne de 41 % d’écart entre ces villes et Montréal.

Cependant, pour ce qui est des familles propriétaires, la ville américaine de Philadelphie offre un avantage en raison de sa fiscalité moins élevée et du prix des maisons révisé à la baisse à la suite de la crise financière et immobilière de 2007. Le remboursement de l’hypothèque, le paiement de l’assurance et les frais d’entretien coûtent en moyenne 23 017 $ annuellement pour une propriété à Montréal, soit 7638 $ de moins qu’à Calgary, 16 078 $ de moins qu’à Toronto, mais 5237 $ de plus qu’à Philadelphie.

Coût de la vie global

Lorsque l’on prend en considération les différentes variables explorées dans l’étude, on constate que le Québec s’en tire finalement très bien quant au coût de la vie global pour l’ensemble de sa population. En effet, le coût du panier de consommation, c’est-à-dire les biens et services de consommation courante, ainsi que les coûts du logement, du transport et de la santé d’une famille moyenne montréalaise s’élèvent à 51 194 $ annuellement, ce qui est beaucoup plus abordable qu’à Calgary (61 167 $), Toronto (69 318 $) et Philadelphie (55 821 $). L’écart moindre entre Montréal et Philadelphie s’explique vraisemblablement par une fiscalité moins lourde pour les familles disposant d’un revenu de 88 000 $ et plus.

On peut également observer qu’il est plus intéressant d’habiter Montréal que d’autres grandes villes canadiennes pour les familles ayant des enfants. En effet, pour une famille montréalaise sans enfant dont le revenu annuel s’élève à 88 000 $, on note un écart du coût de la vie de 5340 $ avec une famille calgarienne et de 15 045 $ avec une famille torontoise. Or, pour une famille avec un enfant qui fréquente la garderie, on verra cet écart favorable grimper à 13 537 $ avec une famille de Calgary et à 24 022 $ avec une famille Toronto. Plus tard, lorsque cet enfant sera inscrit à l’université, la famille montréalaise bénéficiera d’un écart de 8704 $ avec celle de Calgary et 18 398 $ avec celle de Toronto. Ces données révèlent ainsi la différence entre le Québec et le reste du Canada quant au fardeau financier imposé aux familles voulant envoyer leurs enfants à la garderie ou, plus tard, à l’université. Pourtant, ces deux services sont essentiels au développement des jeunes familles et à la motivation qu’elles ont d’avoir des enfants et de les élever au Québec.

Bilan positif

Pour Pierre Patry, trésorier de la CSN, cette étude est essentielle afin de contrecarrer le discours de droite martelant la position peu enviée du Québec au point de vue de la qualité de vie globale de ses citoyens. « Au bout de compte, affirme-t-il, cette étude vient rassurer les Québécoises et Québécois sur leur situation par rapport au reste de l’Amérique du Nord. On ne vit pas dans un enfer fiscal, comme certains le prétendent. Oui, on paie plus d’impôts et de taxes en comparaison au reste du Canada et à certains États américains, mais on reçoit en contrepartie plus de services publics, ce qui élève finalement le niveau de vie de tous. À la CSN, on considère que c’est un choix de solidarité. »

La solidarité et la persévérance

Le 2 mars dernier, les quelque 400 salarié-es de SSQauto déclenchaient une grève générale illimitée pour appuyer leurs revendications à la table de négociation. Les syndiqué-es, outrés de l’attitude méprisante de l’employeur, ont rejeté en bloc l’ensemble des demandes patronales. Il a fallu attendre neuf semaines de grève, l’intervention de la Fédération du commerce-CSN et de la CSN ainsi que l’arrivée d’un nouveau conciliateur pour enfin voir le conflit se solder par un règlement satisfaisant aux yeux des salarié-es.

« Sacrifiez-vous, je dois me payer une tour ! »

Les grévistes étaient offusqués de voir SSQauto se payer une nouvelle tour de bureaux à Longueuil, alors que l’employeur exigeait de leur part d’importants reculs, notamment en matière de retraite et d’assurance collective. Il était difficile de ne pas avoir l’impression que SSQ se construisait une tour sur le dos de ses salarié-es. Ils n’ont d’ailleurs pas manqué de le souligner en se mobilisant le 12 mars dernier alors qu’ils s’étaient réunis devant le chantier du futur édifice.

L’employeur espérait sûrement voir les salarié-es accepter ses demandes sans dire un mot. Il en a été tout autrement, ceux-ci ayant évalué que la mobilisation pouvait permettre des gains là où il semblait n’y avoir que des reculs. Les membres ont décidé de se serrer les coudes afin d’opposer à l’employeur un rapport de force suffisamment important pour le faire revenir à la table de négociation et lui faire renoncer à certaines exigences. Il est à noter qu’en cours de chemin, les syndiqué-es de SSQauto ont reçu l’appui de leurs quelque 600 collègues de SSQvie, qui ont voté trois jours de grève pour les appuyer.

La solidarité a finalement payé

Malgré l’intransigeance patronale, malgré la sous-traitance dont ils étaient victimes, malgré l’épuisement résultant de neuf semaines de grève, les travailleuses et travailleurs ont refusé de baisser les bras et ont pu obtenir un règlement qui répondait à leurs attentes. Selon Éric Tremblay, président du Syndicat des salariés et salariées de SSQ société d’assurance générale, « la grève a été éprouvante pour nos membres, mais avec cette entente, elle en a valu la peine. Le retour au travail sera plus facile, les salarié-es ne se seront pas battus en vain ».

À la conclusion de ce règlement, les travailleurs et les travailleuses ont obtenu des hausses de 11 % réparties sur une période de six ans, auxquelles s’ajoute un montant forfaitaire de 5 % pour l’année 2014. Les salarié-es réussissent à éviter que leur régime de retraite soit intégré à celui des cadres et des professionnel-les non syndiqués. En outre, alors que l’employeur voulait obstinément hausser l’âge de départ à la retraite à 63 ans, les syndiqué-es ont réussi à faire en sorte qu’il passe de 60 à 61 ans. Ils ont également réussi à obtenir une amélioration générale de l’ensemble des différentes primes qui leur sont accordées, tout en maintenant celle liée au départ à la retraite. Pour leur part, les conseillers et les conseillères en assurance de groupe voient leurs différentes conditions de travail bonifiées.

Les grèves sont assez rares dans le secteur financier et celle de SSQauto aura permis de démontrer que la solidarité, la persévérance et la lutte peuvent rapporter. Cela n’a pas été de tout repos, mais avec l’entente conclue, les salarié-es sont rentrés au travail la tête haute.

Velan décrète un lock-out à ses installations de Montréal

La compagnie Velan a décrété un lock-out aujourd’hui à ses installations de Montréal. Près de 400 travailleurs et travailleuses se retrouvent sur le trottoir après une série de rencontres de négociations qui les ont laissés pour le moins amères.

Le syndicat national des employé-es de Velan affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et la partie patronale en sont venus à une entente de principe dans la nuit de mardi à mercredi. Toutefois, vendredi dernier les employé-es ont rejeté dans une proportion de 78 % cette entente de principe.

« Velan nous proposait un changement important au niveau de la flexibilité de la main-d’œuvre, en d’autres mots la compagnie voulait avoir l’option de transférer un employé dans d’autres fonctions. Nos membres ont jugé que c’était une proposition inacceptable, car ils craignent que l’employeur abuse de son droit de transférer et qu’ultimement cela se traduise par des pertes d’emplois. Notre mandat est de retourner à la table de négociation et de trouver une entente satisfaisante pour tous », affirme Jose Sousa, président du syndicat de Velan Montréal.

Velan, qui œuvre dans le domaine de la robinetterie industrielle, compte plus de 500 travailleurs et travailleuses syndiqués à ses installations de Montréal et Granby. Les éléments normatifs étaient négociés séparément par chacun des syndicats, alors que l’aspect financier et certaines clauses normatives d’importance étaient négociés à une seule et même table.

Les travailleurs de Granby votent en faveur de l’entente de principe

C’est dans une proportion de 90 % que les syndiqué-es de Granby de la compagnie Velan ont voté en faveur de l’entente de principe négociée le mardi 19 mai dernier à Montréal.

Après près de 30 rencontres de négociation parfois difficiles, le syndicat national des employé-es de Velan Granby affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et la partie patronale en sont venus à une entente de principe dans la nuit de mardi à mercredi.

L’entente d’une durée de trois ans prévoit une augmentation salariale de 7,5 %. Les travailleur-ses ont enregistré des gains au niveau de la sécurité d’emploi et ils ont obtenus une bonification de leur régime de retraite.

« Même s’il y avait parfois des tensions à la table de négociation, nous savions qu’une entente était possible, le fossé qui nous séparait n’était pas infranchissable. Nos membres ont été exemplaires, démontrant une belle solidarité dans les moments importants », explique Pierre Paquette, président du syndicat national de Velan Granby.

Lock-out à Montréal

Le situation est bien différente pour les employé-es de Montréal. Les travailleuses et travailleurs ont rejeté dans une proportion de 78 % l’entente de principe vendredi dernier. La direction de l’entreprise a décidé aujourd’hui de décréter un lock-out. Une décision qui est dénoncée par le syndicat qui estime que la voie de la négociation est toujours la meilleure solution.

Velan, qui œuvre dans le domaine de la robinetterie industrielle, compte plus de 500 travailleurs et travailleuses syndiqués à ses installations de Montréal et Granby. Les éléments normatifs étaient négociés séparément par chacun des syndicats, alors que l’aspect financier et certaines clauses normatives d’importance étaient négociés à une seule et même table.