Le salaire minimum à 12,50 $ : encore trop loin de la cible

À l’occasion de l’entrée en vigueur du nouveau taux horaire du salaire minimum à 12,50 $ l’heure et de la Journée internationale des travailleuses et travailleurs, les porte-paroles des sept organisations membres de la campagne 5-10-15 tiennent à exprimer leur déception. En campagne électorale, le parti de François Legault, la Coalition avenir Québec, disait vouloir créer des « jobs payants ». Il aurait pu commencer par améliorer le salaire de près de 900 000 personnes qui travaillent sous les 15 $ l’heure, mais il a raté l’occasion. « Il ne faut pas oublier que 15 $ l’heure, c’est ce qui est nécessaire, quand on travaille à temps plein, pour sortir de la pauvreté au Québec et pour cesser de vivre dans la crainte constante d’une dépense imprévue », a déclaré Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

L’augmentation de 50 cents l’heure arrive dans un contexte économique extrêmement favorable qui aurait dû éliminer toutes les craintes, souvent non fondées, liées à un salaire minimum plus élevé. Le taux de chômage est à un plancher historique (5,4 %), la pénurie de main-d’œuvre affecte plusieurs secteurs et régions et l’inflation demeure faible malgré une croissance forte. « Le gouvernement aurait dû faire preuve de courage et avancer vers les 15 $ l’heure. Cela aurait été une action en faveur d’une plus grande égalité homme-femme, car les femmes occupent environ 58 % des emplois à moins de 15 $ l’heure au Québec », comme le rappelle Mélanie Gauvin, porte-parole du Front de défense des non-syndiquéEs.

Pour une obligation de donner l’horaire de travail au moins cinq jours à l’avance
Outre l’augmentation du salaire minimum, la campagne 5-10-15 porte deux autres revendications qui visent à permettre de mieux concilier le travail et la vie personnelle et familiale. D’abord, les organisations membres demandent à ce que les personnes salariées aient le droit de connaître leur horaire au moins cinq jours à l’avance. Dans un monde où les emplois atypiques sont la réalité pour une part de plus en plus importante des travailleuses et travailleurs, l’instabilité des heures de travail entraîne des défis de taille pour la planification de la vie personnelle et familiale et la gestion du budget. « Le gouvernement doit continuer sur la lancée de la récente réforme de la Loi sur les normes du travail (LNT). Celle-ci permet désormais à une personne de refuser de travailler si elle n’est pas avisée à l’intérieur d’un délai de cinq jours. Ce premier gain doit être bonifié. La responsabilité doit être mise du côté de l’employeur avec une règle qui oblige la divulgation de l’horaire à l’avance », d’expliquer Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

Dix jours de congé payé en cas de maladie ou de responsabilités familiales
Actuellement, la Loi sur les normes du travail prévoit seulement deux jours de congé payé lorsque les travailleuses ou travailleurs s’absentent pour raisons familiales ou de santé. Au-delà de deux jours, les personnes salariées doivent choisir : soit s’appauvrir pour se soigner ou s’occuper d’un proche, soit travailler malgré la maladie ou une responsabilité familiale.

« Les chiffres démontrent que ce sont encore aujourd’hui les femmes qui souffrent davantage de cette situation, a expliqué Jacques Létourneau, président de la CSN. En 2016, les femmes se sont absentées en moyenne 74 heures pour des obligations personnelles ou familiales alors que chez les hommes, la moyenne était de moins de 20 heures. L’équité homme-femme s’en trouve lourdement affectée », précise-t-il. Pour contribuer à établir l’équité homme-femme, le gouvernement doit rendre accessibles dix jours de congé payé à toutes et à tous.

La théorie démentie par la réalité
Plusieurs exemples démontrent que l’augmentation du salaire minimum n’a pas les impacts défavorables sur l’emploi que présument certaines théories économiques. Le seuil théorique de 50 % du salaire moyen qui avait été établi, bien que ce dernier était hautement discutable, ne peut certainement plus apparaître comme un critère valable et encore moins représentatif de la réalité du marché du travail. « Surtout, les données choisies par le ministère pour établir le salaire moyen excluent toutes les personnes employées à salaire fixe, ce qui fait baisser lourdement la moyenne, a clarifié Luc Vachon, président de la CSD. S’il y a eu corrélation dans les années 1970 ou 1980 entre le dépassement du ratio de 50 % et la hausse du chômage des jeunes, d’autres facteurs sont aussi à prendre en compte tels que l’arrivée des baby-boomers sur le marché du travail ou les crises économiques. Le contexte actuel est totalement différent et doit appeler à une autre approche », a-t-il dit.

Richard Perron, président du SPGQ, renchérit : « D’ailleurs, les prévisions de pertes d’emploi lancées par certains opposants de la hausse ne se sont pas concrétisées ailleurs. En Ontario, la hausse du salaire minimum à 14 $ l’heure en janvier 2018 devait, selon eux, provoquer la perte de centaines de milliers d’emplois. Or, on constate en Ontario une croissance de 2 % de l’emploi entre l’année 2017 et le premier trimestre de 2019 alors que la moyenne canadienne est de seulement 1,2 % », a-t-il poursuivi.

Et si l’effet de la hausse sur l’emploi était positif? C’est ce que démontre une étude récente de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS). « On ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas quelques pertes d’emploi, mais ça n’a rien à voir avec les prédictions catastrophistes, de mentionner Christian Daigle, président général du SFPQ. En contrepartie, la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure stimulera l’économie locale en ajoutant de 2,2 à 3,4 milliards de masses salariales. Celles et ceux qui en bénéficieront dépenseront leurs revenus supplémentaires pour mieux combler leurs besoins essentiels, plutôt que de les placer dans un paradis fiscal! »

Secteur public : cinq organisations syndicales conviennent d’un protocole de solidarité

Les cinq plus grandes organisations syndicales présentes dans le secteur public ont convenu, cette semaine, d’un protocole de solidarité. Afin de concentrer toutes leurs énergies à la prochaine négociation du secteur public qui s’amorcera cet automne, la CSN, la CSQ, la FTQ, la FIQ (FIQP) et l’APTS se sont entendues sur un protocole de non-maraudage en prévision de la période de changement d’allégeance prévue en juillet prochain.

Ce protocole de non-maraudage s’appliquera pour tous les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux affiliés aux organisations signataires. Celles-ci ont convenu de ne pas solliciter les membres d’une autre organisation et de n’appuyer aucune initiative locale allant en ce sens.

Les organisations syndicales rappellent que, pour ce qui est du secteur de la santé et des services sociaux, des votes d’allégeances syndicales ont été tenus il y a moins de deux ans. Bien que ces votes aient été imposés par le gouvernement libéral dans la foulée du projet de loi 10 fusionnant les établissements du réseau de la santé, la quasi-totalité des travailleuses et travailleurs de ce secteur a pu se prononcer sur l’organisation qui les représenterait.

Ensemble, les cinq organisations syndicales représentent plus de 425 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2020.

100 ans et toujours en mouvement !

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO) tiendra son congrès du 24 au 26 avril, au Hilton Lac-Leamy, à Gatineau.

Le congrès coïncide avec son 100e anniversaire. En effet, c’est à Hull, en 1919, que le conseil central fut fondé. Et encore aujourd’hui, le CCSNO accompagne les gens de notre région dans leurs luttes.

La lutte pour l’accès à des services publics de qualité pour notre région reprendra une place importante. Ainsi, les congressistes seront appelés à réitérer leur appui à la coalition « Équité Outaouais », qui lutte pour un financement accru de nos réseaux de santé et d’éducation et des groupes communautaires.

Le renforcement de la place qu’occupe les femmes dans la vie syndicale sera aussi au cœur des débats et, en ce sens, l’organisation d’un colloque sera proposée aux délégué-es. L’organisation d’un regroupement permanent de femmes au conseil central y sera également discutée. De plus, les congressistes discuteront de l’organisation de la Marche mondiale des femmes prévue en 2020.

Luttes en cours

Les délégué-es recevront, en question de privilège, le Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-Université–CSN, qui est en grève depuis le 25 janvier dernier.

Ils accueilleront également des membres du syndicat des éducatrices en centre de la petite enfance et des représentantes des responsables en service de garde (RSG), qui viendront expliquer la campagne « 4 ans, c’pas grand ».

Finalement, des groupes de défense des droits viendront témoigner des luttes qu’ils mènent autant en environnement que pour la défense des mal-logés.

Départ du président après 18 ans

Pour Michel Quijada, président du CCSNO, ce congrès sera le dernier. Après en avoir été le président pendant 18 ans, il partira pour une retraite bien méritée. C’est au congrès que les personnes déléguées procèderont à l’élection du nouveau comité exécutif du CCSNO, pour un nouveau mandat de trois ans.

Pour célébrer le 100e anniversaire du conseil central, la veille de l’ouverture du congrès, les congressistes sont invités à assister au spectacle de Boucar Diouf. De plus, les participantes et participants en apprendront davantage sur le passé du conseil central par des présentations sur des éléments de son histoire.

Une centaine de délégué-es représentant plus de 60 syndicats sont attendus. En plus de faire le bilan des trois dernières années, les congressistes se pencheront sur les perspectives d’avenir du conseil central, notamment en révisant les statuts et règlements et en réorganisant les différents comités. De plus, il y aura un grand débat sur la place de la vie syndicale dans nos organisations et sur l’impact de celle-ci sur notre capacité de revendication.

À propos du CCSNO

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, il s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Il est composé de près de 65 syndicats regroupant près de 10 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations et issus de tous les secteurs d’activités.

 

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais fête ses 100 ans !

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO) souligne son centième anniversaire avec le lancement d’un cahier souvenir qui retrace ses premières années. C’est en effet en 1919 que s’incorpora le Conseil central des syndicats catholiques du diocèse de Hull-Ottawa.

Photo : Luc Bessette

Le lancement des festivités du 100e a eu lieu Aux 4 jeudis à Gatineau, le 5 mars, en formule 5 à 7. Étaient présents : l’auteur du cahier souvenir, M. Roger Blanchette, historien bien connu de la région et M. Jean Lortie, secrétaire général de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

L’ancêtre du conseil central, l’Association ouvrière de Hull fondée en 1912, qui deviendra catholique en 1915 sous la pression du clergé, se constituera en conseil central en 1919. Deux ans plus tard, en 1921, il participera à la fondation, avec d’autres conseils centraux du Québec, de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada.

Le conseil central a accompagné les travailleuses et travailleurs de la région depuis cent ans. De la grève des Allumettières en 1919 à la grève des professeur-es de l’Université du Québec en Outaouais en 2018, le conseil central a été au cœur des solidarités dans des dizaines de conflits de travail.

Photo : Luc Bessette

De plus, le conseil central a, au cours des cent dernières années, pris part aux différentes luttes progressistes afin d’encourager le progrès social. Les luttes populaires de la région se sont bien souvent déroulées en compagnie du conseil central, que ce soit en accompagnant des groupes de femmes, des organisations de défense de droit social ou pour créer des coalitions.

Pour Jean Lortie, secrétaire général de la CSN « Le mouvement syndical ne doit pas seulement se préoccuper du sort des travailleuses et travailleurs, mais également de leur condition de vie en général, notamment par un accès universel à des services de santé, d’éducation et d’aide à la petite enfance, etc. »

« Le regroupement des travailleuses et travailleurs sur une base régionale, au-delà des différents secteurs de travail, est en soi un geste de solidarité. Le conseil central est une organisation originale qui regroupe aussi bien des cols bleus, des enseignantes et enseignants, des éducatrices en services de garde ou encore des préposé-es aux bénéficiaires en passant par des salarié-es de différents commerces de la région. » déclare Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais.

Photo : Luc Bessette

Ces travailleuses et travailleurs forment une cohorte de militantes et militants qui, tous les trois ans, se réunit en congrès afin d’élire les dirigeantes et dirigeants du CCSNO et de voter des résolutions traçant la voie à l’avenir du conseil central.

À propos
Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, il s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Il est composé de près de 65 syndicats regroupant près de 10 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations et issus de tous les secteurs d’activités.

Le gouvernement doit s’engager à plus long terme

La CSN salue l’annonce du ministre Roberge de verser en cours d’année 7,5 millions de dollars à cinq composantes régionales du réseau de l’Université du Québec. La CSN aurait cependant souhaité un engagement à plus long terme pour soutenir l’ensemble des dix établissements de ce réseau public et ainsi assurer l’atteinte des visées de développement social et économique qu’il incarne pour la société québécoise.

« On remarque une hésitation du ministre Roberge à promettre une majoration du financement du réseau de l’Université du Québec dans le prochain budget. L’éducation est pourtant la priorité du gouvernement », s’inquiète Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Cette dernière souligne que le réseau de l’Université du Québec, qui célèbre ses 50 ans, est pourtant une pierre angulaire pour l’accès aux études supérieures dans toutes les régions du Québec.

Il n’est pas trop tard pour revoir le mode de financement de l’ensemble des universités. « Une de ses faiblesses repose sur le fait que le calcul, presque exclusivement basé sur le nombre d’étudiantes et d’étudiants à temps plein, ne tient pas compte des particularités d’un grand nombre d’entre eux, qui sont inscrits à temps partiel dans les universités du réseau. Il faut donner un coup de barre pour permettre à ces institutions de jouer pleinement leur rôle dans toutes les régions », déclare Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Par ailleurs, la CSN accueille favorablement la volonté du ministre de vouloir corriger les iniquités que subissent les universités du réseau lorsque comparées aux universités à charte. « Le ministre a annoncé son intention de réexaminer la déréglementation des frais de scolarité introduite par le précédent gouvernement ainsi que le financement particulier de certaines disciplines. Nous espérons que le ministre ajoutera à sa réflexion la question de la concentration des fonds de recherche pour une analyse globale du financement de la mission de l’ensemble des universités québécoises », a soutenu Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le syndicat se donne un mandat de grève à 98 %

Lors d’une assemblée générale qui s’est tenue lundi soir dernier à Gatineau, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Office municipal d’habitation de Gatineau — CSN (STTOMHG) ont voté à 98% en faveur de la grève à déclencher au moment jugé opportun.

« Lors de la 14e rencontre de négociation, le syndicat a clairement signifié à l’employeur qu’il n’accepterait pas des augmentations salariales qui, au final, allaient appauvrir les travailleuses et les travailleurs. Actuellement, c’est malheureusement ce qu’il propose et les membres ont clairement signifié qu’ils sont prêts à se battre pour atteindre leurs demandes salariales raisonnables », de déclarer Denis Savard, président du secteur municipal de la Fédération des employées et employés de services publics — CSN.

« Nous faisons face à un employeur qui utilise des techniques moyenâgeuses de chantage avec ses salarié-es. Aux dernières nouvelles, il menaçait d’annuler le traditionnel brunch des Fêtes afin de punir les travailleuses et les travailleurs syndiqués qui se mobilisent pour obtenir des conditions de travail respectueuses. », d’ajouter Denis Savard.

« Puisqu’il ne reste que la question salariale à régler, nous sommes d’avis que le tout pourrait être conclu rapidement. Si l’employeur négocie de bonne foi, nous pourrions tout régler avant les Fêtes puisque la prochaine date de négociation est ce mercredi 19 décembre », de conclure Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN.

La Fédération des employées et employés de services publics compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN regroupe plus de 9000 membres, répartis dans quelque 60 syndicats affiliés, provenant de 9 fédérations qui couvrent l’ensemble des secteurs d’activité de la région.

De nombreux défis attendent le prochain gouvernement

La CSN accueille positivement la nomination d’un nouveau Conseil des ministres paritaire. Néanmoins, la centrale syndicale est d’avis que le gouvernement de François Legault devra faire preuve d’écoute envers l’ensemble de la population afin de répondre adéquatement aux nombreux défis qui attendent le Québec au cours des prochains mois.

La situation est passablement préoccupante dans le secteur de l’éducation, après des années d’austérité budgétaire qui ont mis à mal la capacité du réseau public à répondre aux besoins des élèves, des étudiantes et des étudiants. « La dernière chose dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est bien d’une réforme Barrette en éducation, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il faut mettre les élèves au cœur de nos priorités et non pas se lancer dans un nouveau débat de structure. Le nouveau ministre, Jean-François Roberge, a démontré au cours des dernières années une connaissance fine du réseau des écoles primaires et secondaires ainsi qu’une réelle sensibilité envers les élèves et le personnel qui y travaille. Nous croyons que des ressources supplémentaires sont nécessaires, notamment pour assurer le dépistage précoce des enfants présentant des difficultés d’apprentissage et leur accompagnement. Cet objectif peut être atteint par le biais des services éducatifs à la petite enfance sans avoir à imposer le modèle des maternelles quatre ans pour l’ensemble du Québec. » En tant que ministre de l’Enseignement supérieur, M. Roberge devra également accorder une importance particulière aux réseaux collégial et universitaire.

Les défis seront également nombreux dans le secteur de la santé et des services sociaux, grandement malmené par le gouvernement libéral. Pour la nouvelle ministre, Danielle McCann, un réel changement de cap s’impose. « Elle devra trouver le moyen de décentraliser les pouvoirs afin de donner aux différents établissements du réseau les moyens et la liberté d’action pour répondre aux nombreux besoins de la population », affirme Jacques Létourneau. Alors que la CAQ a évoqué, en campagne électorale, l’importance des soins pour les aînés, le président de la CSN invite le gouvernement à concentrer ses efforts sur les ressources existantes. « Nos CHSLD et nos services à domicile ont des besoins criants de main-d’œuvre. La priorité devrait être l’amélioration des soins qui y sont offerts. » Enfin, la CSN considère qu’il est urgent de revoir le mode de rémunération des médecins afin de dégager les ressources budgétaires nécessaires pour l’ensemble des intervenantes et des intervenants du réseau de la santé et des services sociaux, notamment en matière de prévention et de santé publique, un secteur que Mme McCann connaît très bien.

Finances publiques et développement économique
Pour la CSN, le gouvernement devra instaurer une véritable stratégie industrielle favorisant l’emploi local et les entreprises d’ici. « Il est d’inacceptable d’avoir vu, au cours des derniers mois, des contrats être accordés à l’étranger alors que nos entreprises québécoises, que ce soit Bombardier, General Electric ou le chantier de la Davie, sont de véritables fleurons dans leur secteur », indique Jacques Létourneau.

Alors que les surplus budgétaires sont réels, la CSN invite le gouvernement de François Legault à effectuer un réel changement de paradigme en matière de finances publiques. « La stratégie du “stop-and-go” du Parti libéral a été néfaste à tous les niveaux, en minant la croissance économique et en détruisant des pans entiers de nos services publics. Le trio économique de la CAQ doit changer de cap, réinvestir dans nos réseaux et améliorer les conditions de travail des salarié-es du secteur public, qui amorceront leurs négociations dès l’an prochain », rappelle M. Létourneau.

Travail, immigration et environnement
La CSN prend acte de la nomination du nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. « Pour la première fois depuis des années, nous aurons un ministre du Travail qui connaît très bien l’univers des relations de travail. Nous connaissons très bien M. Boulet en qualité d’avocat patronal : à titre de ministre, il devra désormais prendre en considération les préoccupations de l’ensemble des intervenants du milieu du travail. M. Boulet devra également poursuivre les travaux amorcés par les partenaires du marché du travail, notamment en mettant en œuvre la Stratégie nationale pour la main-d’œuvre, issue d’un réel consensus entre les organisations syndicales et patronales », affirme Jacques Létourneau.

La CSN invite également le nouveau ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, à faire preuve de prudence sur la question des seuils d’immigration. « Les enjeux sont importants, tant sur les aspects socioculturels que pour les besoins de main-d’œuvre que connaît le Québec, souligne le président de la CSN. Avant de changer les règles, nous invitons le gouvernement à établir un réel dialogue social avec les organisations syndicales et patronales et celles représentant les communautés immigrantes afin de prendre en considération l’ensemble de leurs préoccupations. »

Un appel est lancé à la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, MarieChantal Chassé. « Il est urgent de reconnaître qu’il y a une crise climatique et de procéder à une transition énergétique en mettant en place des mesures concrètes et efficaces pour réduire notre dépendance au pétrole. Nous lui demandons d’en faire une priorité gouvernementale afin de mener cette transition énergétique en tenant compte des répercussions qu’elle entraînera sur les travailleuses et les travailleurs ainsi que sur les communautés », de déclarer M. Létourneau.

Enfin, le président de la CSN tient à réitérer son appui au gouvernement dans la réforme du mode de scrutin. « Cela fait des années que la CSN milite pour l’implantation d’un mode de scrutin proportionnel mixte. François Legault s’y est clairement engagé. Aussi, nous tenons à lui rappeler notre soutien en ce sens. »

Les préposé-es aux bénéficiaires peuvent décharger les infirmières

Malgré diverses promesses ciblées pour le réseau de la santé et des services sociaux du Québec, plusieurs des partis politiques ne semblent pas saisir l’urgence de trouver des solutions d’envergure pour résoudre la crise qui frappe les travailleuses et les travailleurs.

D’ici l’élection, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) va exposer un problème du réseau par jour, accompagné d’une piste de solution. Le prochain gouvernement devra réagir rapidement s’il veut conserver l’attractivité des emplois en santé et services sociaux dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. « On n’est pas loin du point de rupture dans notre réseau et il y a urgence d’agir », met en garde Josée Marcotte, vice-présidente pour le secteur public de la FSSS-CSN.

Le problème : La mauvaise organisation du travail dans le réseau de la santé provoque une surcharge pour plusieurs professionnel-les parce que les tâches ne sont pas distribuées de façon optimale entre les différents métiers et professions. « Les préposé-es aux bénéficiaires ne sont tout simplement pas assez nombreux. Ils et elles sont débordés », souligne Jeff Begley, président de la FSSSCSN. En conséquence, les soins et les services ne peuvent pas toujours être accomplis de façon satisfaisante et en temps voulu. Les heures supplémentaires obligatoires augmentent.

La solution : « Plusieurs chefs parlent de dégager les médecins de tâches qui peuvent être confiées à d’autres professionnels, mais on pourrait faire la même chose pour les infirmières », insiste Jeff Begley, qui pense que le réseau serait plus efficace et plus attractif si les tâches étaient mieux réparties. La FSSSCSN propose de mettre en place des ratios entre le nombre de préposé-es et d’infirmières. Il faudrait aussi prévoir plus de ressources sur le plan administratif pour assurer une organisation du travail efficace et l’utilisation optimale des compétences des uns et des autres. Avec ces deux mesures, on pourrait dégager les infirmières et les infirmiers pour qu’ils se consacrent à des tâches qui correspondent vraiment à leur expertise. Selon une récente étude, pas moins de 46 % du temps de travail de ce dernier corps d’emploi est consacré à des tâches administratives.

Il est temps de reconnaître la contribution du personnel de soutien

Le 27 septembre marque la Journée nationale du personnel de soutien en éducation. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) tient à souligner le travail exceptionnel réalisé quotidiennement par ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes ainsi que leur contribution à la réussite scolaire d’enfants et de jeunes adultes à travers la province.

La Journée nationale du personnel de soutien en éducation a pour but de souligner et reconnaître la contribution de ces employé-es qui œuvrent dans l’ombre, mais dont le travail est pourtant essentiel à la bonne marche de nos institutions d’éducation, que ce soit au primaire, au secondaire, au cégep ou à l’université.

« Tout le personnel autre que le personnel enseignant et le personnel professionnel tel que, secrétaire, concierge, opérateur en informatique, personnel de bureau ou administratif, éducatrice spécialisée, ouvrier spécialisé, personnel en service de garde, technicienne en documentation, technicien en travaux pratiques, technicienne en loisirs et autres font un travail exceptionnel et tiennent bien souvent à bout de bras le système d’éducation sans avoir la reconnaissance qui s’y rattache. Nous à la FEESP, on le souligne à gros traits tous les derniers jeudis de septembre, mais leur dévouement doit être reconnu au quotidien », affirme Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

Présents partout et pour tous

Les employé-es de soutien en éducation sont omniprésents tout au long du parcours scolaire. De l’administration à l’entretien des bâtiments, en passant par l’organisation scolaire, le soutien aux élèves en difficulté, les services de garde et la préparation des laboratoires, ils occupent des emplois variés, essentiels au bon fonctionnement du réseau d’éducation québécois.

« Les compressions des dernières années ont fragilisé les services offerts par le personnel de soutien en raison des suppressions de postes. Il faut des investissements en éducation afin de donner au personnel de soutien les ressources nécessaires pour offrir des services adéquats dans tout le processus éducationnel. Il est temps qu’on reconnaisse la contribution du personnel de soutien à sa juste valeur », ajoute Johanne Cadieux, présidente du secteur soutien cégeps FEESP–CSN.

Coupes budgétaires et précarité d’emploi

Aussi essentiel que soit leur travail, les femmes et les hommes membres du personnel de soutien doivent vivre quotidiennement avec les restrictions budgétaires.

« L’engagement du personnel de soutien dans le fonctionnement de nos écoles est phénoménal, et ce, malgré les coupes budgétaires. Dans les commissions scolaires, le gouvernement a réinjecté des sommes, mais on est bien loin du niveau budgétaire qui prévalait avant les coupes effectuées en période d’austérité. Ces compressions ont engendré une précarité d’emploi qui est devenue insoutenable », explique Annie Charland, présidente du secteur scolaire, FEESP–CSN.

Cette précarité d’emploi se fait aussi sentir dans les cégeps et dans le milieu universitaire. On a besoin d’un réinvestissement massif en éducation, d’abord pour offrir un meilleur service aux élèves et aux étudiants, mais aussi pour régler cette problématique.

Universités

À l’Université Concordia, la situation n’est guère plus reluisante. Les travailleuses et travailleurs sont actuellement en négociation avec l’employeur. La sous-traitance et la précarité d’emploi sont des éléments importants des discussions.

« Nos membres doivent contribuer davantage à leur régime de retraite, mais les salaires n’ont pas augmenté en conséquence, on demande constamment un effort additionnel à nos membres, mais il y a une limite à toujours en demander plus », déplore Kent Cluff, président du Concordia University Library Employees’ Union (CULEU), FEESP–CSN.

La FEESP, qui représente plus de 35 000 membres dans le milieu de l’éducation, désire souhaiter une excellente Journée nationale du personnel de soutien en éducation à tous les artisans et artisanes, votre travail est essentiel et apprécié.

La pénurie de main-d’œuvre en santé ne peut plus durer

Malgré diverses promesses ciblées pour le réseau de la santé et des services sociaux du Québec, plusieurs des partis politiques ne semblent pas saisir l’urgence de trouver des solutions d’envergure pour résoudre la crise qui frappe les travailleuses et les travailleurs.

D’ici l’élection, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) va exposer un problème par jour, accompagné d’une piste de solution. Le prochain gouvernement devra réagir pour faire face à l’important problème de pénurie de personnel. « On n’est pas loin du point de rupture dans notre réseau », met en garde Josée Marcotte, vice-présidente pour le secteur public de la FSSS–CSN. Si nous n’améliorons pas les conditions salariales et de travail rapidement, nous risquons de voir de plus en plus de travailleuses et travailleurs tourner le dos au réseau.

Le problème : Le manque de personnel

La mauvaise planification de la main-d’œuvre par les autorités entraîne des problèmes criants sur le terrain. Il manque de plus en plus de personnel en santé et services sociaux dans tous les titres d’emploi et dans tous les établissements. Les équipes sont constamment à effectifs réduits et le personnel est épuisé. L’instabilité des horaires et des lieux de travail rend le milieu peu attractif et plusieurs personnes quittent le réseau, songent à le quitter ou à aller travailler pour le privé. Pour pallier la pénurie, les employeurs doivent avoir recours aux heures supplémentaires obligatoires ou faire appel à des agences de personnel. C’est un cercle vicieux.

De plus, comme l’Institut de la statistique du Québec le montre, les salaires pour des postes comparables sont inférieurs dans le secteur public par rapport au secteur privé. C’est un problème majeur. De plus en plus de travailleuses et de travailleurs choisissent de quitter le réseau et le recrutement de nouvelles personnes devient de plus en plus difficile. Le secteur de la santé n’est pas épargné par la pénurie de main-d’œuvre qui touche le Québec. « Si on ne retient pas le personnel dans le réseau, la surcharge ne fera que s’aggraver pour ceux qui restent et encore plus de gens vont partir », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

La solution : « Il faut arrêter de s’occuper seulement des médecins, il va falloir améliorer le salaire rapidement et offrir de la stabilité à l’ensemble des personnes qui permettent au réseau de la santé de fonctionner », lance Jeff Begley. Ce dernier demande notamment que les salaires dans le réseau de la santé et des services sociaux soient bonifiés sans tarder comme le gouvernement vient de le faire pour les cadres scolaires.

« Il faut aussi mettre en place des incitatifs efficaces qui permettront de combler les quarts de travail la fin de semaine sur une base volontaire. Cela permettrait du même coup aux autres membres du personnel d’être libérés de l’obligation de travailler les fins de semaine et de faire des heures supplémentaires obligatoires. Il faut que le réseau public soit plus attractif », conclut le président de la FSSS–CSN.

Plateformes régionales des conseils centraux de la CSN

L’élection québécoise est primordiale. Nous avons le devoir de définir ce que nous souhaitons pour l’avenir. Il nous faut briser ces politiques qui nous en enlèvent toujours davantage. Il nous faut dire aux politiciennes et aux politiciens ce que nous voulons pour que les choses changent. Leurs programmes électoraux, et ce qu’ils en feront, ont aussi un impact dans nos lieux de travail.

C’est pour cette raison que lors du 65e Congrès de la CSN qui s’est tenu en juin 2017, les délégué-es des syndicats ont adopté des propositions où ils s’engagaient à identifier une priorité inspirée du manifeste Voir loin, viser juste afin de mobiliser leurs membres autour d’elle et de mandater leur conseil central et la la CSN à la porter.

À la suite de cette démarche, plusieurs conseils centraux ont adopté des plateformes régionales de revendications.  Nous vous invitons à les consulter.

Plateformes régionales

Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

Conseil central du Bas-Saint-Laurent

Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie

Conseil central de Lanaudière

Conseil central des Laurentides

Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais

Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches

Occupation de 24 heures à l’hôpital Pierre-Janet

Une centaine de membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Outaouais–CSN (STTSSSO–CSN) vont occuper le terrain de l’hôpital Pierre-Janet durant 24 heures, les 5 et 6 septembre. Ceux-ci ont d’ailleurs été placés devant une demande d’injonction de l’employeur qui a tenté de faire annuler l’événement. Heureusement, le syndicat a pu contrer cette manœuvre odieuse de l’employeur. « Cette tentative de nous faire taire n’est guère surprenante compte tenu de l’attitude du CISSSO envers nous depuis de nombreuses années », a souligné d’entrée de jeu Josée McMillan, présidente du STTSSSO–CSN.

Depuis plusieurs années, les préposé-es aux bénéficiaires et les auxiliaires en santé et services sociaux demandent à la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) de reclasser leur titre d’emploi en leur octroyant celui d’agent d’intervention en milieu psychiatrique (AIMP). Rappelons qu’ils revendiquent depuis longtemps la reconnaissance de leur expertise professionnelle.

C’est en avril 2011 que le titre d’emploi d’agent d’intervention en milieu psychiatrique (AIMP) a été créé par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Depuis ce jour, les préposé-es aux bénéficiaires qui travaillent en milieu psychiatrique ont le titre d’agent d’intervention en milieu psychiatrique (AIMP) dans la majorité des établissements du Québec. Or, ce n’est pas encore le cas ici en Outaouais, car la direction du CISSSO refuse de normaliser la situation sur son territoire.
« Alors que dans d’autres régions du Québec où plusieurs CISSS et CIUSSS ont reclassé ce type de travail, le CISSSO s’entête. C’est inadmissible de la part du CISSSO de ne pas reconnaître le travail de nos membres ! Nous avons justement un problème de rétention de main-d’œuvre dans ce secteur et l’employeur refuse d’entendre les solutions que nous proposons », a affirmé Jeremy Berthiaume, vice-président du STTSSSO–CSN.

Le syndicat a entrepris des discussions avec les différents intervenants patronaux, mais ces discussions n’ont apporté aucun résultat à l’heure actuelle. L’occupation du terrain de l’hôpital Pierre-Janet s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’action et de mobilisation des membres pour faire entendre raison à l’employeur. « Si l’employeur ne veut pas entendre raison par la voie de nos moyens diplomatiques, il devra s’habituer au son de nos manifestations, car nos membres sont déterminés ! » a lancé Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais – CSN.

 

 

 

Les citoyennes et les citoyens de l’Outaouais écopent

C’est sans surprise que le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO–CSN) reçoit les résultats de l’étude sur les effets du retard de financement public sur les systèmes de santé et d’éducation postsecondaire en Outaouais, faite par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.

« Le portrait dressé par l’IRIS est encore plus sombre que nos pires appréhensions », lance Michel Quijada, président du CCSNO–CSN. Selon l’étude, le sous-financement chronique des réseaux dans la région de l’Outaouais prive les citoyens de la région de nombreux services de santé et d’éducation. Les infrastructures vétustes, le peu de programmes postsecondaires, le manque de personnel et le manque de lits d’hospitalisation, forcent quotidiennement le parcours de centaines de personnes vers l’Ontario pour obtenir des services. « Ceci est une perte énorme pour le développement de nos propres services publics. Il y a des besoins, la preuve est faite! C’est près de 400 millions de dollars annuellement qu’il manque dans la région en santé et en éducation », ajoute M. Quijada. La note de l’IRIS indique aussi que sans le financement adéquat, la région de l’Outaouais est privée de centaines de millions de dollars en retombées économiques à chaque année, ce qui bénéficierait à l’ensemble de la population.

Bien que l’étude soit muette sur le manque de personnel en santé dans des catégories d’emploi comme les préposés aux bénéficiaires, le personnel administratif et les métiers paratechniques, tout indique que le portrait frise le désastre. Les personnes âgées en CHSLD écopent jour après jour du manque de préposés aux bénéficiaires. Le personnel hospitalier, tant administratif que de soins, est épuisé et découragé.

Dans les services communautaires, le portrait n’est pas plus enviable. En effet, le sous-financement chronique pour les organismes communautaires amplifie les difficultés à remplir leur mission et à fournir les services dont la population a besoin.

L’étude confirme le sous-financement chronique des réseaux de la santé et de l’éducation dénoncé par la CSN depuis de nombreuses années. Pour Michel Quijada, il est important de rappeler que nous sommes en période préélectorale et le CCSNO entend interpeler l’ensemble des candidats sur la manière dont ces problèmes seront réglés. « Visiblement, quarante ans de pouvoir des libéraux dans la région a plutôt accentué le problème. À quel moment comprendront-ils l’urgence d’agir et écouteront-ils les citoyens et les citoyennes qu’ils prétendent représenter? »

Les PAB et les ASSS en soins psychiatriques attendent toujours d’être reclassifiés

Le 19 juillet, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Outaouais a organisé un BBQ devant l’hôpital Pierre-Janet afin de sensibiliser les employés du CISSSO à la demande maintes fois répétée à l’employeur de procéder à la reclassification des préposé-es aux bénéficiaires et des auxiliaires en santé et services sociaux, qui travaillent en soins psychiatriques. Le syndicat souhaite que le CISSSO reconnaisse ces salarié-es au titre d’agents d’intervention en milieu psychiatrique (AIMP), comme l’ont fait la majorité des CISSS et des CIUSSS au Québec.

Le syndicat demande également à ses membres de demeurer à l’affût à compter de la fin août, puisqu’ils seront invités à participer à une activité d’envergure (campement de 24 h à l’hôpital Pierre-Janet), qui se déroulera au cours du mois de septembre.

Boycottage massif de la consultation sur les violences sexuelles

L’Association générale étudiante (AGE-UQO), le Comité femmes ainsi que trois syndicats de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) ont décidé de boycotter la consultation menée par la direction de l’université concernant l’élaboration d’une politique de lutte contre les violences sexuelles. Le Syndicat des chargées et chargés de cours (SCCC-UQO), le Syndicat des professeures et professeurs (SPUQO) et le Syndicat des étudiantes et étudiants salariés (SEES-UQO) ne participeront pas à la consultation.

La loi 151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur obligeait l’UQO à consulter les associations étudiantes et les syndicats dans l’élaboration d’une politique. Or, les cinq organisations refusent de participer à cette consultation.

Dans une lettre datée du 14 mai, les trois syndicats demandaient au recteur de l’UQO que l’énoncé méthodologique de la recherche soit connu tout comme les règles éthiques. De plus, ils demandaient que les résultats soient rendus publics une fois la consultation terminée. Ces demandes ont toutes été refusées par le rectorat.

« L’UQO a choisi de sous-traiter la consultation à des étudiantes et des étudiants inscrits à la maîtrise de gestion de projets. L’AGE-UQO déplore que cet exercice soit confié à des personnes étudiantes non expertes, non outillées et non rémunérées. Si l’AGE puise dans ses poches pour embaucher une intervenante sociale afin de lutter contre les violences sexuelles, la lenteur de l’UQO à participer à des outils concrets et le peu de considération qu’elle porte à cette consultation démontrent un manque flagrant de volonté politique et une incompréhension des enjeux », a déclaré Bianca Schiffo Fuoco, conseillère générale de l’AGE-UQO.

« L’UQO n’a jamais pris au sérieux la lutte contre les violences sexuelles. Depuis, le début, le Comité consultatif pour une communauté exempte de harcèlement, de violence et d’agression à caractère sexuel a manqué de transparence. C’est d’ailleurs pourquoi trois chargées de cours avaient quitté ce comité le 13 décembre 2017 », a soutenu Marie-Josée Bourget, présidente du SCCC-UQO.

« Nous avons peur que la politique soit déjà écrite et que cette pseudo-consultation ne serve qu’à se conformer à la loi 151 », a pour sa part affirmé Sophie Potvin, présidente du SEES-UQO. « Nous avons l’impression d’être instrumentalisées par l’UQO. Nous accepterions d’être consultées si l’enquête était menée par des spécialistes des violences sexuelles et si nous avions l’assurance que notre opinion allait être prise en compte », a pour sa part déclaré Valérie La France-Moreau, porte-parole du Comité femmes UQO.

« Nous avons à coeur la lutte contre les violences sexuelles. Nous voulons participer à l’élaboration de la politique de lutte contre ces violences. La haute direction de l’UQO ne s’y prend pas de la bonne manière pour y arriver » a soutenu Stéphanie Demers, présidente du SPUQO.

La crise de la presse écrite se poursuit, l’inaction du fédéral coupable!

C’est une nouvelle tuile qui tombe sur l’information régionale. Après 62 ans d’existence, le journal hebdomadaire La Gatineau annonce aujourd’hui sa fermeture définitive en raison de la crise économique qui sévit dans la presse écrite. Dans un long article paru sur leur site Internet, l’équipe de La Gatineau indique faire face à de grandes difficultés financières, dans un contexte où les géants du Web accaparent plus de 70 % des revenus publicitaires et où même de grandes institutions de la presse écrite comme le Toronto Star affirment lutter pour leur survie.

Pour la Fédération nationale des communications–CSN, la situation vécue par La Gatineau est une preuve de plus que la presse écrite a besoin de soutien. « C’est un autre journal qui ferme ses portes, pendant que le gouvernement fédéral préfère se mettre la tête dans le sable. Le Canada laisse notre presse écrite mourir et choisit plutôt l’inaction. Croire en la liberté de presse, qui est garantie par la Charte canadienne des droits et libertés, c’est aussi se donner les moyens d’avoir une presse libre », s’indigne Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. L’organisation syndicale rappelle que le soutien de l’État s’élève à 3,62 $ par habitant par année au Canada, alors qu’il atteint 30 $ en France et 92 $ en Finlande. « Le gouvernement fédéral aurait pu annoncer, dans son dernier budget, des mesures beaucoup plus importantes pour accroître son soutien. Il a préféré proposer des miettes qui ne pourront répondre aux besoins du secteur », poursuit Pascale St-Onge.

Bien que l’annonce d’aujourd’hui ne soit pas une surprise aux yeux du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du journal La Gatineau, son président, Stéphane Bogé, est attristé par la nouvelle. « On le sentait venir, nous ne sommes pas surpris. Cela dit, c’est un moment très difficile à traverser. Pour certains d’entre nous, ce sont plusieurs années de travail qui se terminent, et dans le contexte de crise qui touche la presse écrite, il nous sera difficile de nous trouver un autre emploi dans notre secteur », affirme le président du syndicat.

Du côté du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO–CSN), on déplore la perte d’emplois de qualité pour la région ainsi qu’une source d’information régionale crédible et fiable. « C’est dommage, ce sont neuf emplois qui disparaissent, mais c’est aussi un média régional fort d’une histoire de plus de 60 ans, qui participait à la vie sociale, politique et culturelle régionale. C’est un triste jour pour l’Outaouais », déplore Michel Quijada, président du CCSNO–CSN

À propos
La Fédération nationale des communications–CSN regroupe 6000 membres dans 88 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture. Elle fait partie de la CSN, qui est une organisation syndicale fondée en 1921 et qui regroupe 300 000 membres dans 1700 syndicats. La CSN œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

Entente de principe et annulation de la grève dans 17 CPE

Une entente de principe est intervenue cet après-midi entre les 460 membres du Syndicat des travailleurs (euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais (STCPEO-CSN) et l’Association patronale des CPE syndiqués de l’Outaouais (APCPESO) représentant 17 CPE. La grève qui était prévue ce lundi 9 avril est donc annulée.

L’entente sera bientôt présentée à l’ensemble des travailleuses des CPE visés. Par conséquent, aucun commentaire ne sera fait d’ici la tenue d’une assemblée générale des membres du syndicat.

Liste des CPE visés

La Maison des petits castors – Aylmer

Aux petits lurons – Aylmer

Le Châtelet – Aylmer

La Grande envolée – Buckingham et Masson-Angers

Les enfants d’abord – Gatineau

La Ciboulette – Gatineau L’Érablière

Gatineau Marie-Soleil – Gatineau

Vallée Sourire – Gracefield et Kazabazua

Coop Libelle – Hull

Du Portage – Hull

Le Baluchon – Hull

Ile des enfants – Hull

Hautes-Plaines – Hull

La Jeune ronde – Hull

La Bottine – Maniwaki

Vers à choux – Mont-Laurier

À propos du syndicat et de la CSN

Le syndicat des travailleurs (euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais (STCPEO-CSN) est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui représente plus de 110 000 membres dans toutes les régions du Québec. Il est également affilié au Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CSN). Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 300 000 syndiqués-es issus de tous les secteurs d’activité.

La FSSS–CSN appelle à un respect des engagements afin de rebâtir la confiance

La signature, hier soir, des conventions collectives de nombreuses entreprises privées du secteur préhospitalier, par les représentants syndicaux des 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien membres de la CSN met fin au plus long conflit de travail de l’histoire du secteur préhospitalier. Pour la FSSS–CSN, le gouvernement et les employeurs doivent tenir les engagements qu’ils ont pris et travailler activement à rebâtir la confiance. Les nouvelles conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2020. Les anciennes conventions étaient échues depuis mars 2015.

« Nous n’avons pas la prétention d’avoir réglé tous les problèmes avec cette nouvelle convention, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Toutefois, elle s’accompagne d’engagements précis sur la charge de travail et sur la conversion des horaires de faction en horaires à l’heure. Nous n’attendons rien de moins qu’une application complète et entière de ces engagements.»

Retards dans l’application
Rappelons que le 21 décembre 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux faisait parvenir à tous les syndicats une lettre détaillant la nouvelle politique ministérielle. Celle-ci le guidera dans la décision d’ajouter des ressources sur certains territoires, notamment en se basant sur un examen de la charge de travail des paramédics. Cette nouvelle politique est en bonne partie le fruit d’échanges tenus tout l’automne entre la CSN et le ministère. Elle aura entraîné la conversion immédiate d’une vingtaine d’horaires de travail dits de faction en horaires de travail à l’heure partout au Québec, en plus d’ajouts de ressources dans quelques grands centres urbains. Le ministère s’engageait par le fait même à réévaluer la situation pour l’ensemble du Québec dans les trois mois.

Or, trois mois plus, tard, la FSSS–CSN déplore que cette réévaluation promise n’ait pas encore eu lieu. Nous sommes toujours en attente des données probantes pour tous les secteurs alors que nous savons que certaines zones fracassent le critère du 28h clinique, édicté par le ministère et devraient voir les horaires de travail convertis immédiatement. C’est notamment le cas de la zone de Plessisville.

Horaires de faction
Lorsqu’ils travaillent sur un horaire de faction, les paramédics doivent assurer une pleine disponibilité durant 168 heures consécutives. Pour la CSN, l’enjeu dépasse la qualité des conditions de travail et touche directement la qualité des services à la population. On estime que les horaires de faction peuvent induire jusqu’à 10 minutes de délai supplémentaire par rapport aux horaires à l’heure, ce qui peut s’avérer fatal dans les situations critiques nécessitant une intervention urgente.

« Ce que le MSSS a mis sur la table constitue pour nous un bon point de départ, rappelle le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse qui a mené les discussions avec le ministère. Nous sommes d’avis qu’il faudra dans un deuxième temps bonifier ces critères pour améliorer encore davantage les temps de réponse en zone rurale et semi-urbaine. C’est de bonne foi que nous avons choisi de travailler dès maintenant avec le ministère sur la base de données probantes. Pour rebâtir la confiance dans le secteur, après plus d’un an de grève, il est impératif que le gouvernement se montre proactif et qu’il livre ce à quoi il s’est engagé ».

Conventions collectives
Les nouvelles conventions collectives du secteur préhospitalier de la CSN couvrent une période de cinq ans, du 1er avril 2015 au 31 mars 2020. En plus de mécanismes sur la charge de travail et la révision des horaires désuets, l’entente prévoit des augmentations de salaire totalisant 7,65 % sur cinq ans en plus de montants forfaitaires de 1,5 %. Les salarié-es du préhospitalier ont par ailleurs obtenu la mise sur pied d’un régime de retraite à prestations déterminées respectant l’équité intergénérationnelle. Parmi les autres avancées réalisées, notons l’amélioration du programme de retraite progressive et des dispositions entourant la fourniture des uniformes de travail.

 

Les salariés-es de 17 CPE votent la grève générale illimitée

Plus de 240 membres du Syndicat des travailleurs (euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais (STCPEO–CSN) des CPE membres de l’association patronale étaient réunis en assemblée générale mercredi midi.

Ceux-ci se sont prononcés à 89 % en faveur d’un vote de grève pouvant aller jusqu’à une grève générale illimitée.

Toutefois, dans un souci d’ouverture et dans le but de maintenir une bonne relation avec les parents directement concernés par cette grève, les membres ont décidé de retourner au travail ce vendredi et ainsi donner l’opportunité aux agents négociateurs de régler une fois pour toutes les différends les opposant.

Des journées de négociation sont prévues les 24 et 25 mars prochains. Ce sera là l’occasion toute choisie pour l’employeur de faire le nécessaire dans le but d’en arriver à une entente satisfaisante pour les parties.

Fait à noter, contrairement aux dires de l’employeur, l’enjeu des présentes négociations ne se limite pas aux horaires des pouponnières, mais plutôt aux demandes incessantes de la partie patronale de gruger dans les acquis des salarié-es, notamment en modifiant leur durée de travail et leurs horaires, ce qui peut avoir des conséquences majeures sur le revenu des travailleuses.

« Nous voulons obtenir un règlement satisfaisant pour nos membres. La partie syndicale avait avisé l’employeur qu’elle était disponible pour négocier toute la semaine. Pour sa part, l’employeur n’a fait aucun retour sur cette possibilité. Nous avons le week-end prochain pour tenter d’en arriver à une entente. Les membres ont été clairs, il faut régler ! » affirme Mélanie Beauchamp, présidente du STCPEO–CSN.

À propos

Le syndicat des travailleurs (euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais (STCPEO–CSN) est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux. Elle représente plus de 110 000 membres dans toutes les régions du Québec. Il est aussi affilié au Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CSN) et est également membre de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui regroupe plus de 300 000 syndiqué-es issus de tous les secteurs d’activité.