Les employé-es des prêtres de Saint-Sulpice se syndiquent

Montréal, le 12 septembre 2025 – La trentaine de travailleuses et travailleurs de la Résidence des prêtres de Saint-Sulpice, située à une porte de la basilique Notre-Dame de Montréal, viennent tout juste de se syndiquer. Les employé-es espèrent ainsi mettre fin à un climat de peur qui règne dans leur milieu de travail.

« Si on se syndique, c’est parce qu’on aime notre emploi et qu’on veut que notre travail soit reconnu à sa juste valeur. On espère instaurer une culture de dialogue avec les gestionnaires, étant donné que les relations de travail se sont dégradées dans les dernières années », explique Ruben Read Rainville, porte-parole du syndicat et mécanicien de bâtiment à la résidence sulpicienne.

Les travailleuses et travailleurs mettent ainsi en cause la gestion de la résidence, responsabilité déléguée à des cadres laïcs, et l’apparition d’un climat de peur dans le milieu de travail. Le syndicat dénonce notamment des injustices salariales importantes, des congédiements abusifs et la tendance des cadres à interpeller les travailleurs en dehors des heures de travail.

« Charité bien ordonnée commence par soi-même ! Dans les dernières années, l’Église catholique s’est présentée comme une institution préoccupée par les enjeux de justice sociale, il est temps de prouver que ce ne sont pas des paroles creuses en rectifiant le traitement de leurs employé-es », explique Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Je souhaite la bienvenue aux travailleuses et aux travailleurs de la résidence au sein de la grande famille de la CSN. Ils peuvent compter sur nous pour nous battre à leurs côtés et aller chercher le respect qu’ils méritent. Ils ne seront plus jamais seuls », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN rend un vibrant hommage à l’héritage immense de Guy Rocher

La CSN salue l’immense contribution de Guy Rocher à la société québécoise, un homme d’exception qui a joué un rôle essentiel dans l’élaboration du rapport Parent et de la loi 101, et dont un des principaux legs est d’avoir rendu accessible à la population québécoise un réseau d’éducation public, gratuit et de qualité. Avec la création des cégeps, ce sont des millions de jeunes qui ont pu bénéficier d’un accès à l’enseignement supérieur, et ce, aux quatre coins du Québec. La CSN tient à lui rendre un vibrant hommage aujourd’hui. Nous continuerons à défendre la vision et l’héritage majeur qu’il nous laisse après plus d’un siècle parmi nous.

Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Ingérence et intimidation à la garderie Unik : la CSN dépose une plainte au Tribunal

La CSN a déposé une plainte pour ingérence et entrave, intimidation et menaces dans le cadre du processus de syndicalisation de la garderie Unik, à Gatineau. Depuis que des comportements antisyndicaux ont été dénoncés dans les médias par la centrale syndicale la semaine dernière, l’employeur a d’ailleurs redoublé ses efforts de représailles et d’intimidation.  

«Les éducatrices de la garderie Unik ont choisi de se syndiquer pour améliorer leurs conditions de travail et faire respecter leurs droits. La majorité d’entre elles sont issues de l’immigration : elles sont venues au Québec pour une vie meilleure, dans une société qui se dit fondée sur les droits. Et aujourd’hui, elles se retrouvent confrontées à la peur, à la surveillance et à l’intimidation. C’est honteux», s’indigne le président du Conseil central de l’Outaouais–CSN, Alfonso Ibarra Ramirez.  

Dans les derniers jours, la propriétaire de la garderie a multiplié les rencontres avec les employées en abordant le processus de syndicalisation et en exigeant que chacune lui remette son téléphone pendant la rencontre. Ce type d’ingérence est interdit dans le Code du travail. 

«Le droit à l’association est protégé par la loi. La CSN sera à leurs côtés jusqu’au bout. Nous demandons à la direction de mettre fin immédiatement à ces pratiques illégales et d’entrer en dialogue. Défendre ces éducatrices, c’est défendre la qualité des services de garde pour nos enfants», ajoute monsieur Ibarra Ramirez. 

La propriétaire risque des amendes de plusieurs dizaines de milliers de dollars. Le processus d’accréditation syndical est toujours en cours et se conclura au terme d’une audience prévue le 26 septembre prochain. 

Interdiction du port de signes religieux: oui à une laïcité ouverte et inclusive, mais non restrictive

Pour donner suite à la publication du rapport du comité d’étude sur le respect des principes de la Loi sur la laïcité de l’État et sur les influences religieuses, la CSN réitère d’emblée sa position en faveur de la laïcité de l’État, mais s’oppose à un modèle de laïcité rigide et restrictif. Plus particulièrement, la CSN s’oppose à l’une des recommandations formulées dans le rapport à l’effet d’étendre l’interdiction du port de signes religieux aux éducatrices qui œuvrent dans les CPE et les services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE) subventionnés.

« À la CSN, nous défendons sans réserve la laïcité de l’État, à condition que cette laïcité ne vienne pas brimer les droits et libertés garantis par les chartes québécoise et canadienne », précise d’entrée de jeu la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Or, la recommandation 28 du rapport rendu public ce matin vient restreindre la liberté de religion et d’expression des éducatrices en petite enfance en leur interdisant le port de signes religieux.

« Cette interdiction n’est pas neutre sur le plan religieux, puisqu’elle favorise celles et ceux pour qui les convictions religieuses n’exigent pas le port de tels signes visibles, poursuit Mme Senneville. La neutralité de l’État devrait s’observer sur les actes de l’État et de ses employé-es plutôt que sur l’apparence de ceux-ci, comme le préconisait d’ailleurs la Commission Bouchard-Taylor. »

En outre, l’interdiction du port de signes religieux risque de fragiliser encore davantage les CPE et les SGEE déjà aux prises avec une importante pénurie de main-d’œuvre, et ce, malgré l’inclusion d’une clause de droit acquis, comme le prévoit la recommandation 28. « On l’a vu lors de l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État, la clause grand-père qui a avait été prévue pour maintenir le personnel enseignant en fonction a empêché les employé-es concernés d’obtenir des promotions ou de changer d’établissement lors d’un déménagement. C’est beaucoup trop restrictif, en plus de stigmatiser certaines communautés, pour la très vaste majorité des femmes », déplore Mme Senneville, qui s’inquiète d’éventuels bris de services dans certains secteurs, notamment à Montréal.

« Bien que d’autres recommandations du rapport méritent d’être saluées, comme celle visant à mettre fin aux privilèges fiscaux et aux subventions accordées par l’État aux organisations religieuses, nous enjoignons le gouvernement à ne pas suivre celle concernant les éducatrices en CPE et SGEE, à la faveur d’un modèle de laïcité ouvert et pluraliste », de conclure la présidente.

Grève de 24 h déclenchée à l’usine Lavo de Montréal

À 8 h ce matin, les quelque 140 travailleuses et travailleurs de l’usine Lavo, située à Montréal, ont déclenché une grève de 24 heures. Le débrayage fait suite à la décision prise hier par l’employeur de rompre les pourparlers, alors que les parties s’apprêtaient à entamer trois jours de négociation en présence d’un conciliateur.

« Nos membres en ont assez du niaisage à la table. Le comité de négo avait pourtant révisé et éliminé plusieurs demandes dans l’espoir de faire débloquer les pourparlers. Nous étions prêts à avancer », explique Sébastien Sylver, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Lavo ltée (STTL–CSN). « L’employeur prétend ne pas pouvoir traiter les enjeux dits normatifs en suspens, sans connaître tout de suite les attentes salariales syndicales. Nous sommes convaincus que de mettre plus de sujets sur la table n’aidera pas cette négo qui est déjà difficile. »

Depuis le début de la négociation en octobre 2024, près de 30 rencontres ont été tenues sans avancées notables. Devant l’impasse à la table, le syndicat s’était doté à la fin mai d’un mandat de cinq jours de grève, adopté à 100 %. « Cette première séquence de 24 h vise à montrer à l’employeur que les travailleuses et les travailleurs sont déterminés et que la négo doit reprendre et aboutir rapidement. Mais qu’il se le tienne pour dit, nous n’hésiterons pas à maintenir la pression si rien n’avance », note pour sa part Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« L’employeur doit se mettre en mode règlement. En ce moment, il soumet plusieurs demandes de recul, ce qui n’aide en rien les échanges. S’il veut régler, il devra y mettre du sien », déplore de son côté Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

Lavo, qui appartient au groupe KIK Holdco Company, fabrique des produits ménagers.

Après huit mois de lock-out, les employés de Béton Provincial exigent la reprise des négociations

L’entreprise, propriété de l’homme d’affaires André Bélanger, avait rompu les discussions en mai dernier après avoir reçu une nouvelle contre-proposition de la part du syndicat qui représente les 50 employés.

Une demande de reprise des négociations a été acheminée cette semaine au ministère du Travail, dont le service de médiation encadre les négociations depuis décembre dernier.

Les lock-outés, qui soulignaient le début d’un neuvième mois de conflit, ont par ailleurs reçu l’appui de la porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, venue les rencontrer en matinée. Les travailleurs de Béton Provincial de Saint-Hubert, qui ont déclenché une grève générale illimitée le 4 août dernier, étaient aussi présents.

« Béton Provincial veut faire de nous un exemple pour niveler vers le bas les conditions de travail de tout le secteur du béton! », a dénoncé le président du syndicat représentant les chauffeurs, mécaniciens et hommes de cour, Gilles Marleau. « La compagnie voudrait geler nos salaires pendant quatre ans, mettre fin à notre régime de retraite et charcuter nos assurances, avant de s’attaquer aux travailleurs des autres usines, comme nos collègues de Saint-Hubert, qui ont dû débrayer au début du mois pour préserver leurs acquis. »

« Quand une entreprise multiplie les conflits de travail avec ses employés, c’est le signe qu’il y a un manque de respect flagrant envers ceux qui lui permettent d’engranger des profits », a pour sa part souligné le trésorier de la CSN, Yvan Duceppe. « Si André Bélanger est capable de multiplier les acquisitions et de s’autoproclamer chef de file de l’industrie du béton au Québec, il a certainement les moyens de respecter les conditions de travail de ses employés – et, minimalement, de s’assoir à la table de négociation. »

Après avoir acheté l’entreprise Demix en avril 2024, Béton Provincial a déposé une offre financière au syndicat qui représente les employés de LaSalle et Longueuil : un gel salarial de quatre ans, suivi d’augmentations annuelles de 2 % en 2028 et 2029. L’employeur exige aussi la fin de sa contribution au régime de retraite, correspondant à 5,5 % du salaire gagné, pour la remplacer par une « prime » de 0,50 $ l’heure travaillée. Béton Provincial souhaite également réduire sa contribution au régime d’assurance collective pour le remplacer par un nouveau régime modulable.

Après avoir unanimement rejeté ces offres en assemblée générale, les employés de LaSalle et Longueuil ont été mis en lock-out par l’employeur, le 5 décembre dernier.

Le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle-Longueuil)–CSN représente les 50 chauffeurs, mécaniciens et hommes de cour de ces deux sites. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

La CAQ doit s’amender et faire de l’éducation et de l’enseignement supérieur une priorité… pour vrai !

À l’aube de la rentrée dans les cégeps dans quelques jours, puis dans les Centres de services scolaires, les commissions scolaires et les universités, la CSN et ses fédérations de l’éducation lancent un cri du cœur afin d’éviter que l’avenir d’une cohorte entière d’élèves et de personnes étudiantes ne soit compromis. « Rarement a-t-on vu un tel chaos et une telle incertitude dans nos établissements d’enseignement au Québec pour la rentrée. Les idéaux de la Révolution tranquille sont largués par le gouvernement Legault, qui multiplie des choix budgétaires dévastateurs. Tout le monde n’a plus accès aux services auxquels ils ont droit, quoi qu’en disent les ministres Bernard Drainville et Pascale Déry », déplore Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.

La centrale, qui représente la vaste majorité des travailleuses et des travailleurs dans les cégeps et les universités et qui représente aussi le personnel de soutien dans les écoles primaires, secondaires et centres pour adultes, mesure en effet la dégradation des services provoqués par l’austérité caquiste. Par exemple au cégep, même les directions d’établissement confirment la réduction du bouquet de services face à des compressions historiques encore plus draconiennes qu’à l’époque du gouvernement libéral, alors même qu’une majorité des bâtiments nécessitent une importante mise à niveau. Au primaire et au secondaire, la gestion en montagnes russes aura des effets importants à la rentrée, puisque les plans d’effectifs et les séances d’affectation du personnel ont dû être préparés et tenus en plein cœur du fouillis administratif estival provoqué par la CAQ. Combien de personnes mises à pied en lien direct avec les élèves (orthophonistes, orthopédagogues, technicienne en éducation spécialisée, préposés aux élèves handicapés, etc.), puis rappelées en plein été, ne reviendront pas ?

« Charcuter 570 millions avant les vacances au primaire et au secondaire, puis reculer partiellement devant la mobilisation citoyenne en juillet, amputer 151 millions de dollars dans les cégeps et une trentaine de millions (0,7 %) dans les universités, nous subissons la déroute de la girouette caquiste. Clairement, cela démontre plus que jamais que l’éducation n’est pas la priorité du premier ministre », tranche Katia Lelièvre.

 

Des solutions pour redresser la barre

Si la liste des mauvais choix budgétaires du gouvernement Legault est longue, le Québec a pourtant les moyens de ses ambitions. Sans scandale SAAQclic (plus d’un milliard de dollars), sans troisième lien (autour de 10 milliards de dollars), sans Northvolt (plus d’un demi-milliard de dollars), sans les milliards en baisses d’impôt, en chèques cadeaux et en réduction de la taxe scolaire, le bourbier actuel n’existerait pas. Il faut éviter de corriger ces erreurs sur le dos des élèves et des étudiant-es. Le gouvernement pourrait entre autres puiser dans le fonds des générations (qui vise ironiquement à ne pas hypothéquer l’avenir des jeunes) pour éviter l’hécatombe.

Lors de son remaniement ministériel annoncé, François Legault devrait aussi nommer à la tête des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur des titulaires de portefeuilles qui consulteront et écouteront le terrain et qui respecteront le personnel. Le lien de confiance doit être rétabli.

 

Ce qu’ils ont dit

« Ça fait 65 ans qu’on a convenu au Québec que l’une de nos plus grandes priorités collectives, c’est l’éducation. Ça fait plus d’un demi-siècle que nous avons décidé de mettre nos ressources en commun pour investir dans l’avenir de nos enfants, et, par le fait même, dans notre avenir à toutes et tous. En jouant au yo-yo à coups de centaines de millions de dollars, la CAQ prouve qu’elle n’est plus seulement un gouvernement déconnecté du Québec, la CAQ détruit le Québec. »
– Frédéric Brun, président de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN)

« Le lien de confiance est rompu avec ce gouvernement qui ne comprend pas la mission des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Nos membres dans les écoles, les universités et les cégeps, déjà épuisés, voient tomber leurs collègues sans être remplacés en plus de subir l’ingérence d’une ministre qui utilise son pouvoir pour défendre ses convictions personnelles. Nous nous attendons à ce que les nouveaux ministres entendent raison et se battent pour leurs ministères plutôt que pour leur parti. »
– Benoît Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

« La baisse des étudiant-es étrangers et le manque de financement de la recherche n’envoient pas un bon signal aux universités qui ne pourront pas offrir des perspectives aussi stimulantes aux étudiant-es. La surcharge de travail pour les professionnel-les des cégeps n’augure rien de bon pour les jeunes qui vivent cette étape charnière de leurs études. »
– Ryan W. Moon, vice-président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

 

À propos 

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.

La Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN) représente plus de 70 % du personnel de soutien dans les cégeps au Québec (6300 membres) et plus de 35 000 membres dans le secteur soutien scolaire.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) parle au nom de 85 % des professeur-es de cégep et de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises. Elle regroupe quelque 40 000 membres dans 45 cégeps, 48 établissements privés et 12 universités.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens, dont plus de 750 professionnèles du réseau collégial et universitaire et près de 1500 professeur-es d’université.

 

 

La CSN remporte une victoire majeure face à Transport scolaire La Québécoise

Dans un jugement émis le 30 juillet dernier, le Tribunal administratif du travail déclare Transport Scolaire La Québécoise coupable d’avoir mis fin à ses activités dans un geste de représailles antisyndicales. La centrale syndicale ainsi que les travailleuses injustement mises à la porte saluent le jugement.  

Survenus à l’automne dernier, les événements laissaient peu place à l’interprétation, selon le Tribunal. En pleine année scolaire, l’entreprise a soudainement cessé ses opérations, sans égards pour ses trois travailleuses ou pour les élèves qu’elles transportaient quotidiennement. Les chauffeuses de berlines desservaient des jeunes à besoins particuliers du Centre de services scolaire des Hauts-Cantons. Leur salaire était de 16,32 $ de l’heure au moment de l’échéance de leur convention collective. 

« Ce jugement vient confirmer ce que nous avons toujours soutenu : l’employeur a agi de mauvaise foi, refusé de négocier sérieusement, et puni des salariées pour leur implication syndicale. Cette conduite est non seulement inacceptable, mais aussi illégale », réagit Yvan Duceppe, trésorier de la CSN. 

Le Tribunal a notamment souligné le caractère abusif et stratégique de la fermeture du service, concluant qu’il s’agissait d’une manœuvre destinée à faire taire des travailleuses jugées trop revendicatrices. Par ailleurs, l’employeur avait récemment reçu une indexation de 18% des sommes reçues du ministère, par rapport à 2021, ainsi que des sommes de 3100$ par véhicule. 

« Personne n’est au-dessus de la loi, c’est un message clair qui est envoyé par le Tribunal à tous les employeurs aujourd’hui. C’est difficile de croire que certains employeurs préfèrent carrément fermer boutique plutôt que de négocier, mais on sait au moins que la justice est là pour les rappeler à l’ordre » ajoute Josée Dubé, vice-présidente de la FEESP–CSN. 

« Ce que les travailleuses ont vécu est terrible et je salue leur courage.  Il faut du nerf pour se tenir debout face à un employeur qui démontre un tel mépris de la loi et de ses employées. Chapeau! », conclut la présidente du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN, Julie Bolduc. 

Les anciennes salariées devraient recevoir une réparation financière dont le montant sera connu dans les prochaines semaines.  

Fermeture de l’usine Plastube de Granby: le syndicat dénonce la gestion

Le 4 août dernier, l’usine Plastube déclarait faillite, mettant ainsi à la porte une centaine de travailleuses et de travailleurs, dont une soixantaine étaient syndiqués à la CSN et plusieurs étaient des travailleurs immigrants temporaires. Les employé-es du fabricant de tubes cosmétiques ont appris la nouvelle la veille, dimanche soir, à leur grande surprise. 

«Le 18 juillet, notre employeur nous disait que de beaux projets nous attendaient à l’usine. On est partis en vacances l’esprit tranquille et on revient pour se retrouver au chômage. On est tous sous le choc», explique la présidente du syndicat, Geneviève Carter, à l’emploi de Plastube depuis 23 ans. 

Depuis des investissements importants en 2023, Plastube battait de l’aile. La direction générale de l’entreprise de Granby avait par ailleurs changé dans les mois précédents la fermeture. Pour le syndicat, une mauvaise gestion, notamment du cahier de commandes, serait en cause. 

«Le syndicat se préparait à débuter la négociation de sa prochaine convention collective, qui venait à échéance le 31 décembre 2025. C’est pour vous dire à quel point la fermeture prend tout le monde par surprise! C’est odieux de mettre ses employé-es à la porte du jour au lendemain», poursuit le président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, Kevin Gagnon. 

«De notre côté, on est prêts à accompagner les travailleuses et les travailleurs dans cette transition forcée, notamment dans leurs démarches avec l’assurance-emploi et avec les recours juridiques appropriés dans telle circonstance. On sait que ce sont des moments très stressants pour nos membres», ajoute la présidente du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN, Julie Bolduc.

Briseur de grève : L’usine Héroux-Devtek rappelée à l’ordre par le TAT

Dans un jugement émis le 4 août dernier, le Tribunal administratif du travail (TAT) ordonne au fabricant québécois de trains d’atterrissage Héroux-Devtek de cesser son recours à tout briseur de grève. La centaine de travailleurs syndiqués sont en lock-out depuis près d’un mois. 

« Si Héroux-Devtek veut contourner les impacts de son propre lockout, il n’a qu’à arriver à la table de négociation avec une attitude constructive. Notre employeur a les moyens de rémunérer notre travail à sa juste valeur et doit cesser tout recours déloyal à des briseurs de grève », lance Larry Pugh, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Héroux-Devtek–CSN. Présentement en processus de conciliation avec l’employeur, le syndicat demande un rattrapage salarial par rapport aux entreprises concurrentes. 

Dans son jugement, le TAT ordonne à Héroux-Devtek de cesser de recourir au travail d’un briseur de grève en particulier pour conduire le chariot élévateur ou pour remplir les fonctions d’un salarié faisant partie de l’unité de négociation en grève ou en lock-out. 

« L’employeur ajoute l’insulte à l’injure! Non seulement il met ses travailleurs à la rue, mais ensuite il demande à du personnel non-cadre d’effectuer leur travail. Espérons que l’employeur se concentre à négocier raisonnablement plutôt qu’à utiliser des scabs et à contrevenir au code du travail », explique Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). 

« Vous pouvez compter sur le syndicat des travailleurs de Héroux-Devtek pour se tenir debout et obtenir le respect qu’ils méritent, peu importe les tactiques illégales auxquelles pourrait avoir recours leur employeur. Nous serons à leur côté jusqu’au bout », poursuit Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). 

À propos de la CSN 

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. 

Les salarié-es du W Hôtel Montréal en grève ce matin

Les salarié-es du W Hôtel de Montréal ont déclenché 24 heures de grève hier soir à 23 h afin d’obtenir une augmentation salariale équivalente aux autres hôtels syndiqués.

L’augmentation salariale reste le principal enjeu à régler. Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de W Hôtel Montréal–CSN demande une augmentation de 23 % sur quatre ans.

En négociation depuis 6 mois et sans contrat de travail depuis mars 2025, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de W Hôtel Montréal–CSN est insatisfait du dernier blitz de négociation des 22 et 23 juillet derniers. « Nous voulions accélérer le processus avec un blitz de négo, nous étions prêts à régler, mais l’employeur n’a pratiquement rien mis sur la table », affirme le président du syndicat, Raphaël Gouin Loubert.

Un autre blitz de négociation est prévu les 12 et 13 août. Le syndicat espère que l’employeur va avoir compris qu’il doit augmenter son offre. Rappelons que le 31 juillet, les syndiqué-es ont adopté à 85 % une banque de grève de 120 heures à exercer au moment jugé opportun. Le syndicat représente une centaine de salarié-es œuvrant au W Hôtel Montréal.

En débrayant aujourd’hui, ils augmentent la pression sur l’employeur afin qu’il leur accorde un rattrapage par rapport aux autres hôtels syndiqués. « On parle, ici, d’un hôtel de luxe, avec des chambres à plus de 400 $ la nuit. Les salarié-es demandent un salaire semblable aux autres hôtels comparables au W Hôtel Montréal », explique Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« La réputation de l’hôtel repose en grande partie sur les épaules de ses salarié-es. Ils méritent un salaire à la hauteur de leur travail. L’employeur a les moyens d’offrir, comme les autres hôteliers, l’augmentation demandée », conclut Serge Monette, président de la Fédération du commerce–CSN.

À propos

La Fédération du commerce–CSN compte plus de 325 syndicats affiliés représentant 30 000 membres œuvrant dans le domaine privé.

Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN) rassemble tous les syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James. Il compte près de 400 syndicats représentant plus de 110 000 membres œuvrant dans tous les secteurs d’activités.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans 8 fédérations ainsi que dans 13 conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

L’hôtel Le Concorde mis en lock-out : le syndicat dénonce l’employeur

 Après six mois de négociations, l’hôtel Le Concorde vient de mettre sa centaine de travailleuses et de travailleurs en lock-out. Dernier des 29 hôtels participant à la ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie à ne pas avoir conclu d’entente, le Concorde choisit donc la stratégie de la ligne dure.

« Ce matin, une centaine de travailleuses et de travailleurs sont privés de travail et de revenu. Nos familles comptent sur nous et l’employeur doit comprendre que nous n’avons pas les moyens d’accepter une entente à rabais », se désole Ines Hajrovic, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Hôtel Le Concorde-CSN.

Le syndicat souhaite notamment obtenir les gains de la négociation coordonnée, soit une augmentation salariale de 21 % sur 4 ans, une augmentation de la contribution de l’employeur à l’assurance collective, ainsi que des gains sur la formation, les vacances, la restriction des agences privées, la charge de travail et le pourboire.

« L’employeur a choisi d’envenimer la situation plutôt que de s’entendre avec le syndicat à la table de négociation. S’il tente de démoraliser les membres du syndicat en les mettant en lock-out, ça ne fonctionnera pas. Le Concorde n’est pas au-dessus des autres employeurs et il se doit de respecter ses travailleuses et ses travailleurs. Nous les appuierons, chaque jour, jusqu’à la victoire » ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN.

De son côté, Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce (FC-CSN), dénonce aussi la situation : « Ce lock-out est une insulte pour les travailleuses et aux travailleurs qui vont vivre l’hôtel au quotidien. Si les conventions collectives se sont réglées partout ailleurs, c’est donc dire que les 28 autres employeurs ont jugé que les demandes étaient réalistes et raisonnables. On est en droit de s’attendre à la même chose ici. ».

Munis d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, les travailleuses et les travailleurs du Concorde avaient choisi de laisser une chance à la négociation.

À propos du secteur de l’hôtellerie de la CSN

La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de 3500 travailleuses et travailleurs issus de 29 syndicats de l’hôtellerie des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leur employeur respectif.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans 8 fédérations ainsi que dans 13 conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable.

De fausses données qui font gonfler le nombre de grèves au Québec

Depuis deux mois, des organismes patronaux, l’Institut économique de Montréal (IEDM) en tête, mènent une campagne antisyndicale sur la base de données complètement erronées publiées par Statistiques Canada. Ces fausses données concernant les conflits de travail au Québec ont été retirées du site Web de Statistiques Canada lundi, après que la CSN a eu posé des questions à l’organisme fédéral quant à leur validité. Malheureusement, ces fausses données ont été abondamment répétées, sans vérification, et relayées dans l’espace médiatique. Même le ministre du Travail, Jean Boulet, a repris à son compte ces fausses données, bien que son propre ministère détienne les véritables données, lesquelles sont d’ailleurs publiées sur son site Web.

Ainsi, il n’y a pas eu 759 grèves au Québec en 2024, mais bien 208 conflits de travail, confirment les données du ministère du Travail du Québec. L’année 2024, bien qu’effectivement ponctuée de nombreux arrêts de travail, ne fut pas une année record à ce chapitre et se situe en fait légèrement au-dessus de la moyenne annuelle.

Soulignons que Statistiques Canada ne produit pas elle-même ces données. Ces dernières proviennent d’Emploi et développement social Canada (EDSC), le ministère fédéral responsable des enjeux du travail, qui s’alimente lui-même auprès des ministères provinciaux. Les représentants d’EDSC ont confirmé à la CSN que les données sur les conflits de travail au Québec pour la période 2022-2025 sont inexactes et qu’elles doivent être complètement recalculées. Ils nous ont même suggéré d’utiliser plutôt les données du ministère du Travail du Québec, qu’ils jugent plus fiables. Ainsi, une simple vérification aurait évité à l’IEDM de relayer de fausses informations.

La CSN constate que certains acteurs antisyndicaux, comme l’Institut économique de Montréal, utilisent ces mauvaises données pour amplifier leur appel à la restriction du droit de grève auprès du gouvernement de la CAQ.

Pour le premier vice-président de la CSN, François Enault, il importe de remettre les pendules à l’heure. « Non, il n’y a pas d’explosion du nombre de conflits de travail. Non, 91 % des grèves au Canada n’ont pas lieu au Québec. Maintenant, il faut revenir à la question de fond : à qui ça sert de restreindre le droit de grève ? Certainement pas aux travailleuses et aux travailleurs ! On doit se demander pourquoi c’est important pour les lobbies patronaux d’attaquer le droit de grève par tous les moyens, quitte à mettre leur crédibilité dans la balance avec de fausses données ! »

Dix jours de grèves sur deux traverses du Saint-Laurent

En ce vendredi 4 juillet, les membres du Syndicat national des traversiers du Québec–CSN déclenchent dix jours de grève sur les traverses de Québec–Lévis et de Matane–Baie-Comeau–Godbout, ainsi qu’à l’atelier de réparation navale de Québec. Le syndicat a récemment adopté à 90 % un mandat de moyens de pression incluant une banque illimitée de jours de grève.

« Pour nous, la grève, c’est vraiment le moyen de pression ultime. On aurait préféré régler bien avant aujourd’hui, mais la Société des traversiers du Québec (STQ) s’est traîné les pieds tout au long de notre négociation et on ne figure pas dans les priorités du gouvernement. On le répète encore : on est sans convention collective depuis le 1er avril 2023 et on en est à notre troisième année sans augmentation salariale, à assumer l’inflation démesurée des dernières années. Même si presque tous les autres salarié-es du gouvernement ont réglé, le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) ne semble toujours pas pressé de conclure notre négociation », précise le président du syndicat, Patrick Saint-Laurent.

Ligne de piquetage ce 4 juillet 2025 à la gare fluviale de Québec.

« En plus de laisser traîner la négociation inutilement, l’employeur a déposé une liste de reculs dans les conditions de travail qui n’ont tout simplement pas d’allure. Si vous cherchez des responsables de cette grève-là, on vous invite à interpeler la STQ et le SCT. Ça fait plusieurs fois qu’on demande au SCT de donner des mandats clairs à la Société des traversiers du Québec et à son équipe de porte-paroles pour enfin régler cette négociation-là », ajoute la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, Stéphanie Gratton. « On demande donc au gouvernement d’enfin assumer ses responsabilités et de passer à l’action afin d’assurer à la population le service auquel elle a droit. »

« On a déjà joué dans ce film-là et sérieusement, si le gouvernement avait compris l’an dernier, dans cette même négociation, on n’en serait pas là aujourd’hui. Il y a des salarié-es qui sont encore payé à peine plus de 20 $ l’heure pour travailler sur les navires de la STQ et nous, on trouve ça inacceptable. On est donc solidaires avec les salarié-es en grève qui ont décidé d’exercer leur rapport de force à un moment où le gouvernement n’aura pas le choix de les écouter », souligne Pierre Emond, vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

« Quand la STQ ne prend pas la négociation avec ses salarié-es au sérieux, ce sont les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord qui en paient le prix. On vit déjà avec les problèmes liés au F.-A. Gauthier, qui a coûté une fortune aux contribuables. Ce serait bien la moindre des choses que le gouvernement négocie sérieusement et respectueusement avec les salarié-es de la STQ pour assurer le service toute l’année, particulièrement en haute saison. Bref, on veut un règlement et ça presse », martèle la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN, Liette Ross.

« Pour la CSN, il y a clairement une crise dans le transport au Québec. Au lieu de s’y attaquer et de planifier un financement adéquat pour bien rémunérer les salarié-es et bâtir des infrastructures durables, qui offriront un service fiable à la population, le gouvernement préfère engloutir des milliards dans un projet de 3e lien de plus en plus critiqué, ce qui ne fait qu’aggraver la situation. Il serait temps qu’on investisse l’argent de la population aux bons endroits, ce qui implique, entre autres, d’offrir de bonnes conditions aux travailleuses et aux travailleurs de la STQ », conclut François Enault, premier vice-président de la CSN.

À propos

Le Syndicat national des traversiers du Québec–CSN regroupe 200 membres travaillant sur la traverse de Québec-Lévis, à l’atelier de réparation navale de Québec ainsi que sur terre et sur mer à la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout. Le syndicat est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), au Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN dénonce une autre fermeture de succursale

Réunis aujourd’hui devant la succursale de la SAQ Monk à Montréal, la CSN s’est jointe au groupe Solidarité SAQ Sud-Ouest afin de dénoncer la fermeture prochaine d’une autre succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ).

Nicolas Doucet, secrétaire général du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ–CSN, a témoigné des impacts majeurs de la fermeture d’une succursale dans un quartier : « J’ai déjà vécu une fermeture sauvage de succursale, celle de Pointe-Saint-Charles en 2012. J’ai travaillé sept ans dans cette succursale très rentable que la SAQ a décidé de fermer pour forcer les gens à fréquenter les plus gros points de vente. Le résultat a été désastreux : la rue Centre s’est dévitalisée, la plupart des commerces ont fermé et les locaux commerciaux se sont vidés. La rue vivante que nous connaissions à l’époque est devenue un désert de locaux à louer ».

Pour Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, l’élan de privatisation actuelle de la SAQ par le gouvernement de la CAQ est une très mauvaise idée : « Les récentes décisions du gouvernement visant à fermer huit succursales de la SAQ tout en ouvrant 34 nouvelles agences et une centaine de micro-agences ne passent pas du tout. Ces décisions imposent des conséquences économiques et sociales qui ne peuvent être ignorées par les pouvoirs publics en plus de déplacer le réseau des succursales de la SAQ et sa clientèle vers le secteur privé. Nous allons poursuivre notre mobilisation afin de contrer ces décisions qui, à plusieurs égards, vont carrément à l’encontre des intérêts de la population ».

Pour sa part, Ramatoulaye Diallo, trésorière du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, s’inquiète de la santé publique du territoire qu’il représente : « Rappelons que la mission principale de la SAQ est d’offrir des services de vente des produits de l’alcool de qualité, en respect des normes éthiques responsables et des lois encadrant ces activités. Nous voyons donc d’un mauvais œil la mise en opération de micro-agences dans les dépanneurs en milieu densément peuplé comme Montréal et Laval, qui pourraient commercialiser des petits formats de spiritueux, sans le même engagement législatif quant à la vente de ces produits. Avec la multiplicité des micro-agences dont certaines sont déjà en place, la vérification de l’âge et de la sobriété de la clientèle par des tiers non formés sur ces enjeux nous inquiètent ».

À propos

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 69 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble 110 000 membres dans 400 syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Lettre ouverte – Gouverner pour tout le monde

Alors que la session parlementaire vient à peine de se terminer et que nous sommes à quelques heures de célébrer la fête nationale des Québécoises et des Québécois, permettez-moi un court, mais important rappel au premier ministre François Legault. Une précision qui me semble essentielle à la lumière des récentes offensives antisyndicales du gouvernement. Les syndicats sont composés d’êtres humains. Des jeunes, des moins jeunes, des riches, des moins riches, des gens issus de différentes communautés, bref, du vrai monde. Du monde qui fait rouler le Québec et qui contribue à son essor.

Avec son projet de loi 89 – dorénavant nommé loi 14 – ainsi qu’avec son projet de loi 101, le gouvernement fait mal aux Québécoises et aux Québécois syndiqués. Il leur retire des moyens essentiels pour améliorer leur condition et aspirer à vivre mieux. En choisissant de ne pas offrir aux femmes des réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation, l’accès aux mécanismes de protection et de participation en santé et sécurité du travail, le gouvernement les laisse tomber. En coupant de manière plus qu’inquiétante en éducation et en santé, il les fait souffrir.

Cette collision frontale aurait pourtant pu être évitée si le gouvernement avait daigné nous parler. Nous exposer son point de vue et entamer la discussion. La CAQ a plutôt choisi de nous traiter en adversaire. J’ajouterais en adversaire à abattre.

Tout cela est bien dommage, car les êtres humains que nous sommes ne tolèrent pas le manque de respect. Puisqu’il le faut, nous irons devant les tribunaux pour défendre nos droits. Puisqu’il le faut, nous serons dans les rues pour nous faire entendre. Puisqu’il le faut, nous prendrons part au débat public pour dénoncer les dérives du patronat, avec qui le gouvernement semble travailler de pair.

Près de 40 % des Québécoises et des Québécois sont syndiqués. Le premier ministre aurait dû se rappeler qu’il a le devoir de gouverner pour tout le monde.

Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Grève pour un minimum de dignité à la Faculté de médecine vétérinaire

La soixantaine d’internes et de résidents et résidentes de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal gagne moins que 10 $ l’heure alors qu’ils sont médecins vétérinaires ! La grève est donc déclenchée depuis hier, le vendredi 20 juin à 17 h. Cela fait depuis décembre dernier que la négociation est en cours pour l’obtention d’une première convention collective.

« Ils travaillent plus de 60 heures par semaine à l’hôpital de la Faculté et contribuent aussi à l’enseignement pour les étudiantes et étudiants en médecine vétérinaire, ce n’est pas normal qu’ils gagnent moins que le salaire minimum ! La faculté se fie à eux, ils doivent être mieux rémunérés », soutient Saleha Hedaraly, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Les membres du Syndicat des résidentes et résidents et internes de la Faculté de médecine vétérinaire, affilié à la CSN, doivent payer leurs frais de scolarité et les frais de leur ordre professionnel avec des salaires variant de 25 000 $ à 30 000 $. Ils sont les moins bien payés de toutes les facultés vétérinaires canadiennes.

« Le loyer augmente pour tout le monde. Il est impossible pour eux d’avoir un 2e emploi, il n’y a aucune raison de ne pas leur donner au moins le salaire minimum et un horaire viable », ajoute la vice-présidente. Cette dernière s’exprime au nom des personnes résidentes et internes, parce que ces dernières craignent de ne pas être embauchées plus tard si elles sont associées à cette lutte syndicale, pourtant très juste.

Les résidentes et résidents et internes se spécialisent dans une branche précise de la médecine vétérinaire et y jouent par la suite un rôle essentiel, notamment pour les grands animaux comme les chevaux, les vaches ou pour les animaux exotiques et les animaux de compagnie. « Nous n’avons pas les moyens de perdre ces futurs spécialistes vers d’autres provinces qui les traitent mieux », ajoute Audrey Benoit, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

La Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal est la seule faculté à offrir le programme de doctorat pour devenir vétérinaire au Québec. Les internes ont déjà terminé leur doctorat de premier cycle en médecine vétérinaire et sont sur le point de pratiquer leur profession.

Les membres ont voté pour 10 jours de grève à utiliser au moment opportun. La grève se poursuivra tant qu’il n’y a pas une ouverture intéressante de l’employeur sur leur rémunération.

Notons l’appui à la lutte des résidentes et résidents et des internes par le syndicat des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPPUM), de même que par celui des chargé-es de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM).

À propos

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN parle au nom de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises (11 000 membres) et de près de 85 % des profs de cégep. Elle regroupe quelque 40 000 membres dans 45 cégeps, 47 établissements privés et 12 universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec et constitue l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Dans la région, le Conseil central de la Montérégie–CSN rassemble près de 34 000 syndiqué-es issus des secteurs public et privé, regroupés dans plus de 200 syndicats. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux compte plus de 330 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.

 

 

 

Des grèves le 4 juillet prochain sur deux traverses du Saint-Laurent

Réunis en assemblées générales cette semaine, les membres du Syndicat national des traversiers du Québec–CSN ont adopté à 90 % un mandat de moyens de pression incluant une banque de jours de grève illimitée. Des avis de grève sont donc envoyés aujourd’hui même et un déclenchement de grève est prévu pour le 4 juillet prochain sur les traverses de Québec-Lévis et de Matane–Baie-Comeau–Godbout.

« Nous en sommes à notre troisième année sans augmentation salariale, à assumer la forte inflation des dernières années, et toujours sans convention collective depuis le 1er avril 2023. Le peu d’avancement sérieux à notre table de négociation nous a fait comprendre plus d’une fois que pour le gouvernement, nous ne figurons pas dans ses priorités. Malgré des discussions parfois prometteuses, aucune avancée significative n’a été réalisée et le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) ne semble toujours pas pressé de régler notre négociation, précise Patrick Saint-Laurent, président du syndicat. Avec le vote fort de cette semaine, nous entendons lui faire comprendre qu’on veut un règlement, et ça presse ».

« Pour nous, cette négociation traîne inutilement et depuis trop longtemps. Presque tous les autres salarié-es de l’État se sont entendus avec le gouvernement. Il est donc urgent que le SCT donne des mandats clairs à la Société des traversiers du Québec et à son équipe de porte-paroles pour finaliser cette négociation dès que possible, ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. Avec les vacances qui ont déjà débuté et le Festival d’été de Québec qui arrive à grands pas, un moment de l’année où l’achalandage est grand sur les navires, le gouvernement devra assumer et expliquer son inaction si les traversiers restent aux quais ».

À propos

Le Syndicat national des traversiers du Québec–CSN regroupe 200 membres travaillant sur la traverse de Québec-Lévis, à l’atelier de réparation navale de Québec ainsi que sur terre et sur mer à la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout. Le syndicat est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), au Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Construction – Fin de la grève: l’Alliance syndicale soumet une entente de principe à ses membres

L’Alliance syndicale de la construction – regroupant les cinq syndicats de l’industrie – a conclu aujourd’hui une entente de principe avec l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), mettant temporairement fin à la grève du secteur résidentiel de la construction, entamée le 28 mai dernier. Cette entente de principe constitue une étape importante dans le renouvellement de la convention collective du secteur résidentiel, échue depuis le 1er mai dernier, et demeure conditionnelle au processus de ratification des travailleurs et travailleuses de l’industrie de la construction.

Des votes seront organisés par les cinq syndicats formant l’Alliance syndicale de la construction. Ceux-ci devront consulter leurs membres via leurs instances respectives, pour prendre une décision sur l’entente de principe. Les travailleurs et travailleuses doivent donc rester à l’affût des communications de leur syndicat, afin de participer activement au processus de vote. L’entente soumise contiendra les paramètres proposés par l’Alliance syndicale dans sa dernière offre :

  • Augmentation salariale de 8% à la signature (2025) ;
  • Arbitrage pour les années 2026-2027-2028 avec comme paramètres minimum 18% et maximum 24.35% ;
  • Assouplissement des clauses relatives aux mouvements de main-d’œuvre (durée du droit de rappel pour les salarié.e.s ayant moins de 1500 heures) ;
  • Bonification des frais de déplacement et des frais de chambre et pension ;
  • Bonification de 5¢ de l’indemnité pour les équipements de sécurité dans le résidentiel léger, pour assurer le même montant que dans le résidentiel lourd ;
  • Mise sur pied d’un comité pour discuter de l’attractivité et la rétention du personnel dans le secteur résidentiel, incluant le rattrapage salarial et les modalités de la période d’essai.

Le processus d’arbitrage permettra aux parties impliquées de présenter l’ensemble de leurs demandes, afin d’obtenir une décision impartiale et juste, dans les meilleurs délais possibles.

« Après de longues négociations et trois semaines complètes de débrayage, l’Alliance syndicale se réjouit d’ainsi mettre fin au conflit et de soumettre une entente à ses membres pour ratification. La grande mobilisation, l’engagement des membres et l’ouverture du comité de négociation ont permis d’en arriver finalement à une entente négociée » affirme Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale.À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQ- Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Jonquière – La CSN manifeste devant le bureau du député Yannick Gagnon

Quelque 250 délégué-es de la CSN, réunis en Conseil confédéral à Jonquière, ont manifesté ce midi devant le bureau du député caquiste Yannick Gagnon.

En présence de la présidente de la CSN, Caroline Senneville, ainsi que de Manon Tremblay, présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CCSNSLSJ–CSN), les militantes et les militants ont dénoncé le gouvernement de la CAQ, qui, depuis plusieurs mois, multiplie les attaques envers les travailleuses et les travailleurs.

« Alors qu’il œuvrait dans le secteur communautaire, M. Gagnon était de ceux et celles qui demandaient au gouvernement d’en faire davantage pour les organismes de la région et pour les travailleuses et les travailleurs d’ici. Que pense aujourd’hui monsieur Gagnon des agissements de la CAQ ? Est-il d’accord avec les positions de son gouvernement ? » s’est questionnée Manon Tremblay, présidente du CCSNSLSJ–CSN. « Monsieur Gagnon a accepté de nous rencontrer au début juillet. Nous comptons bien lui demander comment il justifie les dernières manœuvres de son parti, dont les coupes en santé et en éducation qui font mal à nos communautés », a renchéri Manon Tremblay.

De son côté, Caroline Senneville, présidente de la CSN, a dénoncé les offensives récentes du gouvernement, dont le projet de loi 89 – maintenant loi 14 – et le projet de loi 101. « Ce sont des attaques en règle contre les travailleuses et les travailleurs. N’en déplaise à monsieur Legault, les droits syndicaux sont des droits humains et notre droit de faire la grève est enchâssé dans les chartes. Évidemment, nous ne nous laisserons pas faire et nous contesterons assurément ces attaques. Nous aurions toutefois pu nous éviter cette confrontation si les ministres du gouvernement avaient choisi de nous parler, en amont », a expliqué la présidente. « Nous déplorons que la CAQ ait choisi de nous traiter en adversaire, plutôt qu’en partenaire », a conclu Caroline Senneville.