Sans nous, les cégeps ferment leurs portes

Les syndicats représentant le personnel de soutien dans les cégeps entament aujourd’hui trois journées consécutives de grève, partout au Québec. Ils constatent que, malgré les sorties médiatiques du premier ministre qui dit vouloir en arriver rapidement à une entente, les représentants patronaux ne se sont pas engagés dans le mouvement et n’ont toujours pas les mandats nécessaires pour négocier de réelles améliorations, tant sur le plan des conditions de travail que sur celui des salaires.

Des patrons qui ne sont pas au rendez-vous de la négociation
« Depuis l’annonce du premier ministre, le 2 mai dernier, les représentants patronaux n’ont donné que très peu de disponibilités. Après quelques séances prometteuses, ils ont quitté la table », mentionne Martine Moreau, présidente du Secteur soutien cégeps FEESP-CSN. Leur attitude n’a finalement pas réellement changé, si on se réfère à ce que nous avons observé dans la dernière année. Pour les satisfaire, nous devrions accepter leurs demandes de reculs, ce qui aurait pour effet d’augmenter la précarité du personnel; c’est donc totalement inacceptable pour nous! Pour réussir à attirer le personnel dans les cégeps, il faut donner de bonnes conditions de travail à celles et ceux qui viennent d’y commencer leur carrière. Ce sont les conditions d’apprentissage des étudiantes et des étudiants qui sont en jeu », ajoute-t-elle.

 Des conditions de travail pour l’avenir du réseau collégial
« Le gouvernement se magasine des problèmes pour le futur, s’il continue de négliger les membres du personnel de soutien dans les cégeps, car le réseau collégial leur doit son bon fonctionnement. C’est nous qui nous occupons de garder les bâtiments en bon état et qui assurons le soutien à l’enseignement », signale Nathalie Arguin, présidente de la FEESP-CSN. « Nous le disons souvent et depuis longtemps : le gouvernement doit cesser d’avoir les yeux rivés sur seulement deux ou trois titres d’emploi et considérer les réseaux dans leur ensemble. S’il ne le fait pas, les pénuries de personnel dans les cégeps vont augmenter et elles auront inévitablement des impacts sur la qualité de l’enseignement supérieur », renchérit-elle.

 Des services publics portés par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs
« C’est déplorable que le gouvernement refuse toujours d’agir pour relever les services publics. En ramenant encore une fois, et ce, depuis plus d’un an et demi, les mêmes offres insuffisantes d’augmentations salariales de 5 % sur trois ans, il nous fait la démonstration qu’il ne saisit pas l’ampleur de la crise qui sévit dans les réseaux. On le disait déjà en 2019, et, malheureusement, on doit le répéter encore aujourd’hui : il manque de monde partout pour assurer les services à la population. Pour remédier à la situation, il faut améliorer significativement les conditions de travail et les salaires des travailleuses et des travailleurs des services publics. C’est urgent! », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Le personnel de soutien scolaire affilié à la FEESP–CSN annonce 2 demi-journées de grève en mai

Exaspérés par le blocage des négociations, les 35 000 membres CSN du personnel de soutien dans les centres de service scolaire francophones et les commissions scolaires anglophones annoncent qu’ils seront en grève à compter de midi le 26 mai jusqu’à la même heure le 27 mai, et ce, partout dans la province.

Au cours des dernières semaines, les syndicats du Secteur scolaire affiliés à la FEESP–CSN se sont dotés, en assemblées générales, de mandats de débrayage de cinq jours à exercer au moment jugé opportun.

Des demandes patronales pour faire reculer nos conditions de travail
« Ça fait plus d’un an que le personnel de soutien scolaire porte le réseau sur son dos », mentionne Annie Charland, présidente du Secteur scolaire FEESPCSN. « Dès le début de la crise sanitaire, nous avons été au front pour permettre la mise en place des services de garde d’urgence et assurer tout le travail supplémentaire de désinfection et d’entretien. Nous avons redoublé nos efforts pour pallier l’extrême fragilité de notre réseau, causé par des décennies de sous-financement. Or, les comités patronaux de négociation souhaitent tout de même imposer des reculs dans les conditions de travail du personnel de soutien, notamment en augmentant la précarité du personnel et en réduisant les droits des travailleuses et travailleurs. Tout ceci n’augure rien de bon pour les années à venir. Le gouvernement devrait en prendre acte plutôt qu’attendre que la pénurie de personnel fasse des dommages irréversibles », renchérit Mme Charland.

Toujours ouverts à négocier
« Lors de son annonce du 2 mai dernier, le premier ministre a annoncé vouloir régler les conventions collectives dans les prochaines semaines. C’est possible de le faire, signale Nathalie Arguin, présidente de la FEESPCSN. Mais le fait est que le personnel est épuisé et que la reconnaissance du gouvernement n’est pas là. Il se contente de quelques priorités ciblées et n’a pas de vue d’ensemble. Pourtant, on va se le dire franchement : sans le personnel de soutien, les élèves ne peuvent recevoir aucun service. Si le gouvernement cesse de regarder l’arbre qui cache la forêt et qu’il prend enfin acte de l’importance du personnel de soutien, je suis certaine que nous pouvons arriver rapidement à un règlement satisfaisant pour nos membres », rajoute-t-elle.

Des services publics portés par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs
« L’ampleur de la crise actuelle dans les réseaux le démontre comme jamais; pour que la population ait accès à des services de qualité, il faut remédier au plus vite aux graves problèmes d’attraction et de rétention qui sévissent dans tous les secteurs », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

« Depuis quelques semaines, M. Legault tente de manipuler l’opinion publique à coup de campagne publicitaire. En maquillant les chiffres, il essaie de faire croire à la population que ses offres sont généreuses. Dans les faits, ce que son gouvernement propose actuellement, c’est 5 % sur trois ans. C’est insuffisant pour réussir à freiner l’exode du personnel », conclut Mme Senneville.

Le personnel de soutien des cégeps affilié à la FEESP-CSN annonce 3 journées consécutives de grève en mai

Exaspérés par le blocage des négociations, les syndicats représentant le personnel de soutien dans les cégeps annoncent qu’ils seront en grève du 19 au 21 mai inclusivement, partout dans la province. Au cours des dernières semaines, les assemblées générales des syndicats du Secteur soutien cégeps affiliés à la FEESP-CSN, représentant près de 6300 membres, se sont dotés de mandats de débrayage de cinq jours à exercer au moment jugé opportun.

Des demandes patronales pour faire reculer nos conditions de travail
« Le gouvernement ne le dit pas dans ses conférences de presse, mais la partie patronale nous a déposé des demandes de reculs dans nos conditions de travail. Ainsi, non seulement il nous offre des montants insuffisants en termes de salaire, mais ses demandes feraient en sorte d’augmenter la précarité d’emploi vécue par beaucoup de nos membres », mentionne Martine Moreau, présidente du Secteur soutien cégeps FEESP-CSN. « Depuis des mois, nous nous présentons à la table de négociation et les représentants patronaux ne font que répéter leurs demandes et ne démontrent aucune ouverture aux priorités du personnel de soutien. En ce moment, nous n’assistons pas à un processus de négociation, mais plutôt à une tentative d’imposer unilatéralement des reculs sur les conditions de travail », ajoute-t-elle.

2-3 semaines pour régler
« Lors de son annonce du 2 mai dernier, le premier ministre a annoncé vouloir régler les conventions collectives dans les prochaines semaines. Nous nous inscrivons dans cette volonté », signale Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN. « Toutefois, encore faut-il que le gouvernement adopte une vue d’ensemble quant aux différentes situations et problématiques ayant cours dans les secteurs public et parapublic, notamment dans les cégeps, où la pénurie de personnel se fait déjà sentir dangereusement pour les classes d’emploi de soutien. Il est encore temps d’agir et nous sommes prêts à négocier jour et nuit s’il le faut! »

Des services publics portés par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs
« M. Legault doit cesser de tout regarder à travers le seul prisme de ses priorités électorales. L’ampleur de la crise actuelle dans les réseaux le démontre comme jamais; pour que la population ait accès à des services de qualité, il faut remédier au plus vite aux graves problèmes d’attraction et de rétention qui sévissent dans tous les secteurs. Et ce n’est pas avec 5 % d’augmentation salariale sur 3 ans et des investissements insuffisants pour les conditions de travail qu’on va y arriver », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. 

 Notons qu’à ce stade, seulement les membres du Secteur soutien cégeps affiliés à la FEESP-CSN seront en grève. Les autres secteurs et regroupements de la FEESP-CSN sont encore en consultation sur un mandat identique de 5 jours de grève à exercer au moment jugé opportun.

 Profil du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN
Le Secteur soutien cégeps regroupe près de 6300 membres (39 accréditations) répartis dans 34 établissements collégiaux et un centre informatique, situés dans onze régions administratives sur les treize que compte le Québec. Il représente notamment les manœuvres, l’ensemble du personnel technique (travaux pratiques, administration, informatique, etc.), les agentes et agents de soutien administratif ainsi que les ouvrières et ouvriers spécialisés. Le Secteur soutien cégeps est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN.

Liste des syndicats concernés

Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Baie-Comeau CSN
Syndicat des employés de soutien du Cégep de Sept-Îles (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé
Syndicat des employé-e-s du Centre spécialisé en pêches de Grande-Rivière (CSN)
Syndicat des employés de soutien du Cégep des Îles (CSN)
Syndicat des employés et employées de soutien du Campus de Carleton-sur-Mer
Syndicat des employés(es) de soutien du CEGEP de l’Outaouais – CSN
Association soutien du Collège Héritage (Heritage College Support Staff Association) CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep régional de Lanaudière-CSN
Syndicat du personnel de soutien du Collège Lionel-Groulx
Syndicat des employés(es) de soutien du Cegep de St-Jérôme
Syndicat des employés et employées du Cégep du Vieux Montréal (CSN)
Syndicat des employés du Cégep Rosemont CSN
Syndicat des employé(e)s de soutien du C.E.G.E.P. de Saint-Laurent
Syndicat des employés du Cégep Montmorency (CSN)
Syndicat des employés de soutien du Cégep André Laurendeau (CSN)
Syndicat des employées et employés du Collège Gérald-Godin – CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Lévis-Lauzon (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Sainte-Foy
Syndicat du personnel de soutien du Collège de Limoilou
Syndicat du personnel de soutien du Cégep Beauce-Appalaches – CSN
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Rimouski (CSN)
Syndicat national des employés du Cégep de Rivière-du-Loup
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Matane (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Cégep de La Pocatière
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Jonquière (CSN)
Syndicat des employées et employés de soutien du Cégep d’Alma
Syndicat des employés de soutien du Cégep de Saint-Félicien
Syndicat des employé.es de service du Collège de Chicoutimi
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Sorel-Tracy (CSN)
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Saint-Hyacinthe (CSN)
Syndicat des employés du Cegep St-Jean-sur-Richelieu
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep Champlain Campus St-Lambert (CSN)
Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Drummondville (CSN)
Syndicat des employés du Cégep de Trois-Rivières (CSN)
Syndicat du personnel de soutien du Collège de Shawinigan

 

Manifestation de respect au cimetière Notre-Dame-des-Neiges

En ce jour de la fête des Mères, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN ont manifesté leur respect à la clientèle de leur milieu de travail.

« Nous sommes venus aujourd’hui afin de manifester notre respect à la clientèle de notre cimetière en leur remettant une rose blanche. Nous savons très bien que si nous ne manifestons pas cette marque de reconnaissance à celles et ceux qui viennent honorer leurs défunts, notre employeur ne le fera pas. La preuve en est qu’aujourd’hui même, en cette fête des Mères fortement achalandée, la direction a décidé de ne garder qu’une seule porte d’accès au cimetière, de souligner Benoît Simard, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN. Parlant de respect, nous avons récemment appris que l’employeur n’avait pas l’intention de respecter le plancher d’emploi de 62 employé-es réguliers qui s’occupe de l’entretien du cimetière. En plus des 26 abolitions de postes du 17 mars dernier, la direction a annoncé jeudi dernier un important virage vert en vertu duquel notre joyau montréalais n’aurait tout simplement plus du tout besoin d’entretien. Nous avons bien compris que la Fabrique Notre-Dame qui gère le cimetière veut tout simplement envoyer nos emplois en sous-traitance. »

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, le syndicat est en négociation depuis le mois de novembre 2019. Les négociations étant au point mort, le 26 mars dernier, le syndicat s’est doté d’une banque de dix jours de grève.

« Lorsque les négociations arrivent, la haute direction invoque toujours des problèmes financiers pour justifier ses décisions irrationnelles et ses abolitions de postes. Nous aimerions bien connaître sa situation financière pour comprendre, mais l’employeur refuse toujours, après deux demandes, d’ouvrir ses livres comptables. Plusieurs épisodes d’intimidation de l’employeur envers les membres du syndicat s’ajoutent à ce portrait peu reluisant. Les derniers développements confirment cette volonté de briser les membres d’un syndicat qui devra à nouveau se battre pour se faire respecter. Et nous serons fièrement à leurs côtés », de déclarer Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Dans cette tradition de manque de respect, souvenons-nous qu’en 2007, les membres du STTCNDDN ont lutté férocement contre ce même employeur lors d’un lock-out cruel de 17 semaines. Et ils sont sortis debout de ce difficile conflit, la tête haute, obtenant satisfaction pour la majorité de leurs revendications. Pour sa part, l’employeur avait été forcé d’accepter une entente à l’amiable d’une valeur de 1,2 million intervenue entre les familles et les concessionnaires du cimetière et la Fabrique Notre-Dame, pour compenser la fermeture forcée du lieu de culte par l’employeur. Depuis toujours, les salarié-es mettent tout en œuvre pour offrir un service respectueux aux familles endeuillées et cette journée est le reflet de cet engagement envers les familles qui sont ici aujourd’hui », de conclure Chantale Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres.

Les agents correctionnels du Québec exigent davantage de reconnaissance

Les agents de services correctionnels ont manifesté devant les établissements de détention de Québec et de Laval mardi matin pour exprimer leur frustration envers le gouvernement au moment où les représentants patronaux et syndicaux reprenaient les négociations en vue du renouvellement de la convention collective.

« Ça fait un an que le gouvernement reste campé sur ses positions et qu’il ne démontre aucune volonté de faire avancer les négociations, s’insurge Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). Il est temps de lui faire comprendre qu’il doit faire des offres sérieuses et reconnaître le travail des agentes et agents de la paix qui maintiennent le réseau correctionnel du Québec à bout de bras. »

Après avoir observé le refus du gouvernement de négocier de bonne foi lors de la négociation soi-disant accélérée du printemps 2020 et de la tentative avortée de reprise de la négociation « normale » l’automne dernier, le syndicat a été insulté de voir que les offres patronales étaient restées essentiellement inchangées le 31 mars dernier.

« Le gouvernement et le Conseil du trésor sont complètement déconnectés de la réalité, déplore M. Lavoie. On est aux prises avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre depuis plusieurs années, mais l’employeur continue de jouer à l’autruche et ne propose absolument rien pour améliorer la situation. »

« En public, le gouvernement dit vouloir régler au plus vite, mais arrivé aux tables de négociation, il se traîne les pieds, affirme la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Les agentes et agents des services correctionnels mettent leur santé et leur sécurité à risque chaque jour au service du gouvernement et de la société québécoise. Il est impératif que ces sacrifices soient enfin reconnus. Et cela passe par une convention collective et des conditions dignes du travail périlleux que le personnel des services correctionnels du Québec effectue au quotidien. »

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Les agents correctionnels de Bordeaux exigent davantage de protection

Les agents de services correctionnels (ASC) de l’établissement de détention de Montréal – communément appelé prison de Bordeaux – ont manifesté devant l’établissement samedi avant-midi pour exprimer leur colère envers la direction, qui refuse de les protéger dans l’exercice de leurs fonctions.

« Les agents sont écœurés de voir la direction se ranger systématiquement du côté des détenu-es quand il y a une altercation entre ceux-ci et un ASC, explique Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). La direction ne peut pas s’attendre à ce que les agents restent les bras croisés pendant qu’elle continue à leur manquer de respect. »

Le plus récent exemple de ce mépris est la révision d’une décision du comité de discipline, qui avait puni un détenu récidiviste pour avoir attaqué et blessé plusieurs agents. En apprenant que la direction venait de lever une partie des sanctions, une centaine d’agents se sont réunis spontanément devant l’édifice afin de faire connaître leur mécontentement.

« La direction générale des services correctionnels ne se préoccupe aucunement de la sécurité des agentes et des agents. Elle est complètement déconnectée de la réalité, renchérit M. Lavoie. Il est grand temps que notre employeur se sorte la tête du sable et se rende compte que ça ne peut plus durer. Il faut que ça change. »

« Cette attitude, qui frôle l’arrogance de la part de la direction envers ses ASC, n’a simplement pas sa place dans un milieu de travail au climat déjà très tendu, affirme la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Plutôt que de jouer avec le feu en mettant la sécurité de ses employé-es à risque, la direction devrait plutôt écouter ce que ces derniers lui répètent depuis des mois, car ce sont eux qui sont au front chaque jour et qui connaissent les dangers réels liés à l’exercice de leur travail. »

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Les conductrices et conducteurs d’autobus scolaires doivent aussi être vaccinés en priorité

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui représente plus de 3000 conductrices et conducteurs de véhicules scolaires provenant d’une dizaine de régions du Québec, exige que ces derniers soient inclus dans la liste des travailleurs essentiels qui recevront prioritairement le vaccin contre la COVID-19 dans les prochaines semaines.

« Le personnel des écoles fait partie de cette liste. Les conductrices et conducteurs d’autobus et de berlines scolaires doivent être considérés au même niveau de risque que les salarié-es qui donnent des services directs aux élèves dans les écoles. Ils doivent donc être vaccinés en priorité comme eux. C’est un non-sens qu’ils soient exclus de cette catégorie à l’heure actuelle. C’est même insultant », déclare Stephen P. Gauley, président du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN.

M. Gauley rappelle que les autobus et les berlines scolaires sont des espaces fermés, peu ventilés. Les conductrices et conducteurs côtoient aussi des centaines d’élèves différents chaque jour en raison des multiples circuits qu’ils effectuent matin et soir. « La distanciation sociale dans les autobus est impossible. La plupart des conductrices et conducteurs n’ont pas de plexiglas pour les protéger et ont des contacts à moins de deux mètres pendant plus de quinze minutes avec les élèves en raison du fait que les bancs à moins de deux mètres d’eux ne sont pas condamnés. Ces conditions créent un potentiel de contamination élevé, comme c’est le cas dans les écoles. Québec doit se réveiller et rectifier la situation », continue M. Gauley.

Jean-Pierre Bourgault, vice-président trésorier de la FEESP–CSN, rappelle que cette exclusion des conductrices et conducteurs d’autobus scolaires de la liste des travailleurs essentiels qui recevront prioritairement le vaccin pourrait aggraver la pénurie de main-d’œuvre qui sévissait déjà dans ce secteur. « Le gouvernement Legault répète constamment que les enfants doivent pouvoir continuer d’aller à l’école. Mais la pénurie de main-d’œuvre qui frappe déjà le secteur compromettra le service de transport scolaire si des conductrices et conducteurs doivent s’absenter en raison d’une contamination, car à beaucoup d’endroits, il n’y a pas de remplaçants », observe-t-il.

M. Gauley termine en appelant Québec à rectifier le tir sans attendre. « Les conductrices et conducteurs d’autobus scolaires font partie de la grande catégorie du personnel scolaire. Ils doivent être considérés comme travailleurs essentiels pouvant se faire vacciner prioritairement dans les prochaines semaines », conclut-il.

Des syndicats de la STM outrés d’être exclus de la liste des travailleurs essentiels

Le Syndicat de la STM–CSN et la Fraternité des constables et agents de la paix STM–CSN dénoncent fermement la décision du gouvernement d’exclure l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de la STM des groupes prioritaires pour le processus de vaccination qui vient de débuter.

« C’est inacceptable, laisse tomber d’entrée de jeu le président du syndicat, Gleason Frenette. Bien des gens parmi les employé-es de soutien sont en contact direct avec la clientèle, comme les préposé-es en station qui s’occupent de la désinfection des lieux, entre autres », explique-t-il.

« Nous assurons la sécurité dans le métro et nous sommes appelés à intervenir auprès de la clientèle et de tous les autres employé-es en cas d’incident. Il est absolument essentiel pour nous de recevoir ce vaccin dès maintenant », indique pour sa part Kevin Grenier, président de la Fraternité des constables et agents de la paix de la STM–CSN.

« Des endroits comme les abattoirs et les mines sont classés essentiels, et c’est bien tant mieux pour les employé-es qui y travaillent. Mais pourquoi le gouvernement refuse-t-il de nous vacciner alors que les raisons pour que nous le soyons crèvent les yeux ? Il faut agir pour éviter des tragédies, comme cet agent de station qui est mort de la COVID au début de 2021 », enchaîne Gleason Frenette.

Kevin Grenier, le président de la Fraternité, renchérit : « Nous assurons la sécurité dans le réseau de la STM et nous sommes appelés à intervenir étroitement auprès de la clientèle, notamment auprès des personnes vulnérables. Il est absolument essentiel pour nous de recevoir ce vaccin sans plus attendre. »

Notons à ce titre que le nombre d’interventions a augmenté malgré la pandémie, s’élevant à 31 000 interventions en 2020 comparativement à 26 000 en 2019. Rappelons également que le taux d’achalandage a chuté de 30 % en 2020. En tout et pour tout, la STM recense à ce jour 600 cas d’infections à la COVID. Une clinique de dépistage mobile a même été installée aujourd’hui au centre de transport Anjou, car une éclosion du variant est en cours en ce moment.

« Les personnes qui travaillent à la STM sont au front au quotidien pour participer à l’effort nécessaire afin d’assurer les déplacements en cette période de pandémie. Grâce à elles, les fameux anges gardiens, comme se plaisait à les nommer le premier ministre, peuvent aller travailler à combattre la COVID dans les hôpitaux. Ça n’a aucun sens qu’elles ne figurent pas sur la liste des travailleurs essentiels et qu’elles ne puissent recevoir le vaccin tout de suite! », ajoute la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Dominique Daigneault.

Pour la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics FEESP–CSN, Nathalie Arguin, la situation est d’autant plus ironique que les services donnés par les travailleuses et les travailleurs de la STM à la population en temps de grève sont assujettis par décret aux services essentiels.

« Quand il s’agit de limiter leurs droits fondamentaux de faire la grève, le gouvernement est au rendez-vous, mais pour protéger la santé de ces mêmes travailleuses et travailleurs, il s’éclipse. C’est insensé. Nous demandons à François Legault de corriger immédiatement le tir et d’intégrer sans se faire prier plus longtemps tous les travailleurs et travailleuses de la STM à la liste des groupes prioritaires », conclut-elle.

Le STT du cimetière Notre-Dame-des-Neige se dote d’une banque de dix jours de grève

Réunis en assemblée générale virtuelle vendredi soir dernier, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN (STTCNDDN) ont accepté à 96 % le recours à une banque de dix jours de grève à l’issue d’un vote électronique tenu à scrutin secret.

« Nous sommes sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018 et en négociation depuis le mois de novembre 2019. Le 17 mars dernier, alors que nous sortions tout juste d’une journée de négociation durant laquelle le sujet n’a jamais été abordé, l’employeur nous a annoncé l’abolition de 26 postes de travailleurs saisonniers, soit près de la moitié de l’effectif couvert par le plancher d’emploi de 31 semaines prévu à notre convention collective, de dénoncer Patrick Chartrand, vice-président du STTCNDDN. À cette même période l’an dernier, la soixantaine de salarié-es saisonniers, qui devaient revenir à la fin du mois de mars 2020, n’ont finalement été rappelés qu’au début du mois de juillet 2020, ce qui leur a imposé des pertes de revenus importantes. Pourtant reconnus en tant que travailleurs prioritaires, leurs salaires étaient assumés à 50 % par des subventions salariales du gouvernement. Nous vivons constamment des manques de respect et de cohérence au travail et nos membres nous ont donné un mandat clair. »

« Même si la haute direction invoque toujours des problèmes financiers pour justifier ses demandes de reculs et ses abolitions de postes, l’employeur a refusé à deux reprises de nous ouvrir ses livres comptables pour que nous puissions enfin constater sa situation financière. À ce manque de transparence s’ajoutent plusieurs épisodes d’intimidation de l’employeur envers les membres du syndicat qui ont simplement exercé des moyens de pression tout à fait légaux dans le cadre de leur négociation. Encore une fois, nous y voyons des tentatives visant à briser la combativité d’un syndicat qui ne se laissera assurément pas faire », de déclarer Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Rappelons qu’en 2007, les membres du STTCNDDN ont fièrement lutté contre leur employeur lors d’un long lock-out qui a duré 17 semaines. Et ils sont sortis de ce difficile conflit la tête haute en ayant obtenu la majorité de leurs demandes légitimes. Alors que ces salarié-es mettent tout en œuvre dans leur travail pour offrir un service respectueux aux familles endeuillées, elles et ils doivent à nouveau lutter pour que leur employeur entende raison. Or, nous serons encore là, bien aux côtés du syndicat, afin que celui-ci obtienne le respect auquel il a droit », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres.

Il faut vacciner au plus vite le personnel de soutien de toutes les écoles de Montréal

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) est inquiète de la mollesse du gouvernement qui agit à la pièce pour freiner la progression du variant britannique de la COVID-19 dans les écoles de Montréal.

« C’est à n’y rien comprendre, laisse tomber Annie Charland, présidente du secteur du soutien scolaire de la fédération. Plusieurs écoles de Montréal sont déjà touchées par une éclosion de COVID-19. Les deux quartiers où elles se situent, à savoir Côte-Saint-Luc et Plamondon, sont à l’origine de 26 % des éclosions du variant à Montréal. On voit bien que les écoles de Montréal sont des lieux de propagation importants du virus où il faut agir rapidement. Malheureusement, pour ce qui est du personnel de soutien, le gouvernement décide de s’en tenir à la vaccination des personnes en service direct avec les élèves, et ce, dans douze écoles visées par un projet de vaccination. »

La présidente de la FEESP–CSN, Nathalie Arguin, est également découragée de voir le gouvernement réagir avec aussi peu de fermeté face à cette situation très préoccupante. « Les experts le répètent depuis le mois de janvier et encore aujourd’hui, l’Institut national de la santé publique du Québec a pointé l’insuffisance des mesures gouvernementales pour ralentir les variants. François Legault doit avoir une approche globale pour contrer la transmission dans les établissements scolaires et c’est pourquoi nous lui demandons de vacciner au plus vite tout le personnel de soutien de l’ensemble des écoles sur l’île : il faut prendre le problème à bras-le-corps, car Montréal constitue le haut lieu de diffusion du virus depuis le début de la pandémie. »

Le président de l’Association professionnelle du personnel administratif (CSN), Michel Picard, rappelle pour sa part qu’il n’y a pas de distinction à faire entre les titres d’emploi dans les écoles en matière de vaccination. « Il faut vacciner tout le personnel de soutien scolaire, c’est aussi simple que ça. Les membres du personnel administratif, technique, paratechnique et d’entretien dans les établissements courent eux aussi des risques importants de contracter le virus et de le retransmettre. Il n’y a pas de raison de les exclure du processus de vaccination. »

« Tout le personnel de soutien des écoles de Montréal a le droit d’être protégé et doit être vacciné. À l’heure où il faut tout faire pour freiner le variant, cette mesure doit être mise de l’avant dans les plus brefs délais. Il n’y a pas de temps à perdre ! », conclut la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Dominique Daigneault.

La Fabrique Notre-Dame : un employeur pas très catholique

Un an après le début de la pandémie de COVID-19, les membres de trois syndicats affiliés à la CSN se sont donné rendez-vous devant la mythique basilique Notre-Dame de Montréal pour un rassemblement solidaire afin d’exposer la difficile réalité vécue au sein de leurs milieux de travail respectifs.

« En plus d’avoir un lien d’emploi avec la Fabrique Notre-Dame, nos trois unités syndicales partagent plusieurs points en commun. En échangeant entre nous, nous avons constaté que l’employeur a profité de la pandémie pour abolir des postes pourtant essentiels à son bon fonctionnement, de souligner Hélène Godin, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Fabrique Notre-Dame–CSN. Récemment, la Fabrique a étalé ses problèmes financiers sur la place publique. Alors qu’elle déclare s’endetter depuis 12 ans, elle se paie à grands frais des avocats et des experts en ressources humaines, coupe des postes qui lui assureraient des revenus substantiels, tout en claironnant ne pas avoir d’argent pour ses salarié-es ».

Un employeur qui mine sa propre mission

« Dès le 13 mars 2020, nous avons été mis à pied et depuis ce temps, nous demeurons dans l’obscurité totale quant à notre avenir. En novembre dernier, nous avons appris l’abolition de 70 % de nos postes alors que la réouverture éventuelle de la basilique ne fait aucun doute. L’employeur se comporte de manière cavalière, nous ignore complètement alors qu’à plusieurs reprises, nous avons proposé des solutions concrètes et constructives pour la réouverture de ce joyau montréalais », de déplorer madame Godin.

« Pour notre part, nous sommes sans contrat de travail depuis décembre 2018 et en négociation depuis le mois de novembre 2019. Depuis le début de la pandémie, nous avons vécu de l’intimidation et malgré un plancher d’emploi inscrit dans notre convention collective, l’employeur n’a pas rappelé les salarié-es saisonniers à la fin du mois de mars 2020. Ils ont finalement été rappelés au début du mois de juillet alors qu’ils avaient été reconnus en tant que travailleurs prioritaires et que leurs salaires étaient payés à 50 % par le gouvernement, de préciser Patrick Chartrand, vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN. Contre toute logique, l’employeur gardait les accès du cimetière fermés, ce qui a attisé la colère de tous les gens qui voulaient se recueillir sur les tombes de leurs proches ».

« Pour tous les membres rassemblés ici, il y a comme un nuage gris au-dessus de nos têtes qui plombe notre environnement de travail. Dans les bureaux, l’employeur a profité de la pandémie pour abolir six postes de conseillers en préarrangements funéraires, et ce, au plus mauvais moment qu’il aurait pu choisir. Alors que la COVID nous rend déjà la tâche difficile, notre propre employeur déstabilise notre milieu de travail, ce qui compromet notre capacité à soutenir les familles endeuillées dans cette étape importante de leur processus de deuil. Nous y voyons tout simplement une tentative d’affaiblir nos unités syndicales », de conclure Éric Dufault, président du Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Fabrique Notre-Dame–CSN compte 30 membres; le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres et le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN en compte 19.

Le syndicat des agents correctionnels envoie un message et une autruche à la ministre Guilbeault

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) a livré une autruche en fleurs à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbeault, lundi après-midi afin d’inviter le gouvernement à cesser de jouer à l’autruche et à reconnaître les risques importants que courent les agents en accomplissant leur travail essentiel.

« La pression exercée sur le réseau carcéral québécois présentement en raison de la deuxième vague de COVID-19 est insoutenable et le gouvernement continue de faire comme si de rien n’était, explique le président du SAPSCQ–CSN, Mathieu Lavoie. Les détenu-es dans les établissements de détention continuent de se promener dans leur secteur et de jouer aux cartes dans les aires communes, coude à coude, sans aucun équipement de protection. Il est temps que le gouvernement cesse de se mettre la tête dans le sable et impose des mesures sanitaires aux personnes incarcérées. »

Le cadeau, livré au bureau de la ministre, était accompagné d’une lettre détaillant les conditions extrêmes dans lesquelles les agentes et agents des services correctionnels exercent leurs fonctions depuis le début de la crise sanitaire

« Non seulement les équipements de protection individuelle et les autres mesures de prévention compliquent considérablement l’accomplissement de nos tâches, mais nous devons également composer avec des détenus de plus en plus hostiles et violents, ainsi qu’avec des risques de contagion décuplés en raison du fait que nous exerçons notre fonction dans un milieu clos où la proximité est difficilement évitable », peut-on y lire.

« Les quelque 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels du Québec mettent leur santé à risque chaque jour, rappelle la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Le gouvernement doit absolument reconnaître leur travail et prendre les moyens qui s’imposent pour les protéger le mieux possible. »

À propos
Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Prisons provinciales : la Sécurité publique doit cesser de jouer à l’autruche

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) exhorte le ministère de la Sécurité publique (MSP) à renforcer les mesures sanitaires s’appliquant aux personnes incarcérées afin de contenir les éclosions de COVID-19 qui sévissent dans les établissements de détention du Québec.

« C’est quand même insensé de voir que le gouvernement a serré la vis à tout le monde sauf aux détenu-es, s’étonne Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN. On impose le couvre-visage, la distanciation physique et l’interdiction de voir leurs proches à la population entière; nos aîné-es dans les résidences pour personnes âgées et les CHSLD doivent aussi respecter la distanciation et porter le couvre-visage dans leurs aires communes; mais les détenu-es dans nos prisons peuvent se promener dans leur secteur et socialiser coude à coude sans aucun équipement de protection. Il est temps que le gouvernement cesse de se mettre la tête dans le sable et oblige les détenu-es à suivre les mêmes règles que tout le monde! »

Au cours des dernières semaines, la deuxième vague de la pandémie a frappé durement les établissements de détention de la province, particulièrement les établissements de Québec (secteur féminin), de Rivière-des-Prairies, de Saint-Jérôme et de Montréal (Bordeaux) qui, à eux quatre, comptent plus de 150 personnes incarcérées et près de 40 employé-es présentement atteints de la COVID-19.

La multiplication des congés de maladie, des retraits par mesure préventive et l’incapacité de pourvoir les postes vacants depuis le début de la crise sanitaire font en sorte que le réseau correctionnel se retrouve sous pression alors que le taux d’absentéisme chez les agentes et les agents frise maintenant les 30 %.

« Le manque de soutien et de reconnaissance du gouvernement envers les employé-es des services correctionnels qui sont au front chaque jour depuis mars dernier met à risque notre santé et celle des détenu-es, poursuit M. Lavoie. La ministre de la Sécurité publique, Mme Guilbeault, se plaît à demander à la population d’être docile, il faudrait maintenant qu’elle ait le courage d’en demander autant à la population carcérale. »

« On comprend mal l’entêtement du MSP à ne pas imposer de mesures sanitaires aux détenu-es, alors que les éclosions continuent de se multiplier dans les établissements de détention. En plus des détenu-es, ce sont les quelque 2800 agentes et agents correctionnels qui mettent leur santé à risque au quotidien. Cette situation est non seulement inacceptable, mais irresponsable, dénonce la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Le ministère doit impérativement réajuster le tir. Il en va de la protection de tout le monde. »

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Relâche scolaire : aucune considération pour le personnel de soutien scolaire

La Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN) et son secteur scolaire déplorent de ne jamais avoir été consultés pour l’organisation de la relâche scolaire par le ministère de Jean-François Roberge.

Le personnel de soutien scolaire sera en poste pour assurer le service de garde d’urgence, l’entretien et d’autres tâches. « C’est fâchant d’apprendre les modalités de la relâche pendant la conférence de presse du ministre Roberge. On se demande, par exemple, comment on pourra maintenir le travail volontaire qui a été mentionné, alors que les parents auront jusqu’au dimanche qui précède la relâche pour s’inscrire au service de garde », déplore Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

Cette dernière ajoute que le personnel de soutien est épuisé par les tâches supplémentaires liées à la pandémie et le manque de personnel pour lequel aucune solution efficace n’a été mise en place par le ministère de l’Éducation ou les centres de services scolaires. « Le ministre parle de son premier trio en éducation avec les enseignants, les parents et les élèves. Il oublie constamment de parler du personnel de soutien », déplore Annie Charland.

Le problème de manque de personnel de soutien scolaire existait avant la pandémie, mais son impact se fait encore plus sentir depuis le début de la crise. « Les conditions de travail et la précarité ont empiré depuis la pandémie. Le programme de recrutement “Je réponds présent” ne donne aucun résultat concret sur le terrain. Comment des emplois occasionnels, à temps partiels et temporaires de surcroît, pourraient être attractifs ? », affirme Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN. À moyen terme, ce n’est qu’avec une amélioration des heures travaillées et des salaires que le secteur du soutien scolaire pourra jouer pleinement son rôle et permettre aux écoles de fonctionner dans les meilleures conditions possible.

 

Jouer à la cachette… dans l’amiante

C’est un enquêteur de la Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui a ordonné la suspension des travaux le 26 novembre dernier après avoir visité deux propriétés de l’entreprise où des travaux en cours ne respectaient pas le Code de sécurité pour les travaux de construction.

Dans son rapport d’intervention, l’enquêteur justifie sa décision en écrivant qu’il y a « danger pour la santé, la sécurité ou l’intégrité physique des travailleurs », notamment en raison de la présence de matériaux susceptibles de contenir de l’amiante et de la friabilité de ceux-ci. Il ajoute également « [qu’] aucun rapport d’échantillonnage ni autre mesure de dépistage n’a été fait sur les lieux de travail » et « [qu’] aucune procédure de décontamination […] n’est prévue ou appliquée. »

Cette situation n’est peut-être pas exceptionnelle, estime le syndicat. Selon lui, il est fort probable que d’autres travaux aient été réalisés sans égards au protocole et sans que les tests de dépistage aient été effectués.

« C’est difficile d’avoir un portrait clair de la situation, explique Daniel McSween, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Structures métropolitaines–CSN. On ne voit pas les travailleurs sous-traitants, car ils travaillent quand on n’est pas là. Un moment donné, on voit un chantier apparaître sans avertissements. »

Tourner les coins ronds pour sauver une piastre
Lorsqu’il y a présence d’amiante dans les matériaux — ou lorsqu’un employeur ne fait pas les tests pour en vérifier la présence — cela complique considérablement les travaux.

« Tu dois mettre une bâche devant la porte et, avant de rentrer, tu dois faire une zone propre où tu te changes ; tu enfiles une combinaison de protection jetable, des gants, un masque à pastille, etc., explique M. McSween. Il faut d’abord décontaminer les lieux, c’est-à-dire enlever tous les matériaux qui peuvent émettre de la poussière d’amiante et les mettre dans des sacs jaunes. »

La présence d’amiante dans les bâtiments de Structures métropolitaines a été détectée pour la première fois il y a un peu plus d’un an, après qu’une infiltration d’eau a créé des dommages considérables dans l’un de ces bâtiments. Puisque les autres édifices détenus par le promoteur ont été construits durant la même période, la présence d’amiante y est aussi fortement suspectée. Le directeur de la compagnie n’avait alors pas voulu faire tester immédiatement l’ensemble de ses bâtiments pour les inscrire au registre de l’amiante, s’engageant plutôt à effectuer les tests avant de procéder à d’éventuels travaux.

« Au début, c’était nous qui faisions les aménagements de salles de bain et les autres travaux de ce genre, se rappelle M. McSween. Nous connaissons le protocole à suivre afin de réaliser ces travaux de manière sécuritaire pour les travailleurs et pour les locataires. Maintenant, nos gars continuent à faire les petits travaux quand même, mais plusieurs gros travaux sont effectués par des sous-traitants en dehors des heures normales de travail. »

À qui la faute ?
Mais est-ce que Structures métropolitaines est vraiment à blâmer ? Après tout, la compagnie a octroyé un bon de commande à une entreprise externe qui agit à titre de maître d’œuvre des chantiers. C’est donc cette dernière qui est responsable de l’exécution de l’ensemble des travaux et de l’octroi des contrats aux employeurs sous-traitants.

Or, le syndicat affirme avoir informé à maintes reprises l’employeur des agissements des sous-traitants, mais il n’a jamais donné suite.

Au-delà de l’indifférence et du mépris troublant démontrés par cette attitude envers la santé des salarié-es et des locataires de l’immeuble, l’employeur joue, selon toute vraisemblance, un rôle bien plus important qu’il ne veut le laisser croire. Comme le note l’enquêteur de la CNESST dans son avis d’intervention, « aucun avis d’ouverture de chantier n’a été acheminé à la CNESST […] avant le début des travaux. »

« Quand tu refais une salle de bain au complet, tu dois soumettre un avis d’ouverture de chantier à la CNESST. Si ce n’est pas fait, il n’y a aucune trace du chantier nulle part. C’est à Structures métropolitaines que revient cette responsabilité et ils ne le font pas », relate finalement le président du syndicat.

L’incertitude persiste sur la qualité de l’air dans les écoles

Le ministre Jean-François Roberge a dit estimer que la qualité de l’air des écoles n’était pas un problème pour la transmission de la COVID-19 par aérosols. Or, les données ne sont malheureusement pas aussi claires.

Les mesures qui ont été dévoilées le 8 janvier ont en effet été effectuées en début de journée, au milieu et à la fin d’un cours. Dans les écoles qui n’ont pas un système de ventilation mécanique, la dernière mesure a été prise après l’ouverture des fenêtres, laquelle a duré 20 minutes. « Nous n’avons toujours pas un portrait fiable de la qualité de l’air des écoles, en particulier en fin de journée dans des conditions normales », souligne André Lajoie, secrétaire général de la Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN). Les mesures effectuées sous-estiment probablement les problèmes de qualité de l’air.

Le secteur scolaire de la FEESP–CSN demande donc au ministère de l’Éducation d’effectuer, dans les prochaines semaines, les tests dans 90 % des écoles qui n’ont pas encore été contrôlées et surtout de s’assurer de prendre des mesures représentatives d’une journée de classe normale. « Le ministre Roberge doit nous faire connaître son échéancier pour que toutes les écoles soient testées très rapidement », précise Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN. Il faut, par exemple, tenir compte du fait que les systèmes de ventilation mécaniques sont moins performants dans certains locaux qui sont situés en fin de parcours des conduites d’aération. Il ne faudrait donc pas oublier non plus de tester ces locaux en fin de journée.

Mieux ventiler les écoles dès maintenant

Avant même de faire tous ces tests, il est possible de prendre dès maintenant des mesures pour mieux ventiler les écoles. Une partie des 330 écoles testées dépassent d’ailleurs déjà le seuil que s’est donné le MEQ pour le gaz carbonique, soit plus de 1000 ppm.

« Il faut absolument prendre les mesures pour corriger la ventilation au plus vite », demande Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN. L’ouverture plus fréquente des fenêtres d’une part, mais aussi un allongement de la période de ventilation de deux heures avant et après les cours doit être mis en place dès que possible. En ce qui concerne les écoles qui disposent d’un système de ventilation mécanique, il serait également important d’augmenter l’apport d’air frais de l’extérieur dans le système, même si cela devait alourdir la facture de chauffage pour cette année. Finalement, certaines écoles auront besoin rapidement d’effectuer des travaux pour mettre le système de ventilation à niveau.

Le secteur scolaire de la FEESP–CSN estime par ailleurs que l’on doit considérer l’installation de purificateurs d’air. Il est possible de réaliser les travaux dans les règles de l’art afin d’éviter les problèmes soulevés par le docteur Richard Massé en conférence de presse récemment.

À propos

Le secteur scolaire de la Fédération des employé-es et employés de services publics (FEESP–CSN) regroupe 37 syndicats affiliés à la FEESP–CSN et représente plus de 33 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones. Il représente notamment les classes d’emplois suivantes : les techniciennes en service de garde, les éducatrices en service de garde, le personnel administratif, les préposé-es aux élèves handicapés et les techniciennes en éducation spécialisée, les concierges et les ouvriers.

Les membres du personnel administratif des trois établissements de l’école Irénée-Lussier manifestent à Montréal

À l’aube de l’annonce de nouvelles mesures de confinement par le gouvernement du Québec, les employé-es de soutien, membres de l’Association professionnelle du personnel administratif (APPA–CSN) de l’école Irénée-Lussier (maison mère et annexes) de Montréal manifestent pour revendiquer un rehaussement des mesures permettant de les protéger dans l’exercice de leur travail. Ces derniers dénoncent haut et fort ce qui est vécu dans les 14 écoles à mandat régional ou suprarégional du Centre de services scolaires de Montréal.

Les employé-es de ces 14 écoles spécialisées accueillent au quotidien des élèves d’âge préscolaire, primaire et secondaire présentant des besoins et défis suffisamment grands pour ne pouvoir être intégrés dans des milieux réguliers ou encore dans des classes spéciales en milieu régulier. Ces écoles spécialisées ont une offre de services sur mesure, définie en fonction des caractéristiques et besoins spécifiques de leur clientèle. La majorité de ces clientèles nécessite des services de proximité, tels des soins d’hygiène, une aide à l’alimentation, la gestion de crise, certaines techniques d’enseignement, etc. Les intervenantes et intervenants de ces écoles sont confrontés au quotidien à des comportements tels des morsures, des crachats, des égratignures, ou à des problématiques d’incontinence ou de salivation non contrôlée. Dans certaines de ces écoles, les soins prodigués et interventions mises en place sont équivalents à ce qui se fait dans le milieu de la santé et des services sociaux. Or, ces écoles ne profitent pas des mêmes avantages que dans le réseau de la santé : pas de dépistage régulier ni de priorisation pour la vaccination.

Les intervenants de ces écoles sont inquiets et anxieux. Ils connaissent les vulnérabilités de leurs élèves, tant sur le plan développemental que sur leur santé physique et psychologique. Ils craignent d’être pour eux des vecteurs de contagion. Ils craignent aussi d’être contaminés et de contaminer leur cercle familial.

Pour sa part, l’école Irénée-Lussier accueille des élèves de 12 à 21 ans atteints de déficience intellectuelle moyenne à sévère ou de trouble du spectre de l’autisme. Ces élèves ne comprennent pas le propre des mesures sanitaires. Cette école a déjà fait face à plusieurs fermetures de classes. À la fin novembre, à la maison mère, sept classes sur onze avaient été fermées ainsi que les cinq classes de l’annexe Jeanne-Mance.

Mesures de protection et encadrement prioritaire

« Qu’on nous comprenne bien : ce n’est pas qu’on ne veut pas travailler, mais on veut être en mesure de le faire dans des conditions qui soient sécuritaires pour l’ensemble du personnel. On accueille des élèves souvent lourdement handicapés déjà aux prises avec des problèmes de comportement et d’hygiène personnelle. Ce n’est pas évident de faire respecter toutes les mesures sanitaires dans de telles circonstances (port du masque, lavage fréquent des mains, désinfections, etc.). On se retrouve régulièrement dans des situations qui s’apparentent grandement à ce qui est vécu dans le réseau de la santé et des services sociaux, avec une clientèle vulnérable et un personnel constamment à risque. On comprend qu’on offre un service essentiel, mais encore faudrait-il que l’on soit considérés comme tels, avec le même traitement prioritaire au niveau des tests de dépistage et de la vaccination que les autres travailleurs essentiels », a déclaré Michel Picard, président de l’APPA–CSN.

Scolarisation à mi-temps et diminution des ratios : une nécessité

À l’instar de l’expérience positive vécue au printemps dernier, où le ratio des élèves par classe permettait l’application des mesures sanitaires et la désinfection régulière, les employé-es de soutien de l’école Irénée-Lussier, empathiques aux besoins des parents, souhaiteraient diminuer le ratio des élèves par classe, soit en créant plus de classes, soit en instaurant la scolarisation à mi-temps (une journée sur deux), ce qui permettrait un meilleur encadrement des enfants, en plus de permettre au personnel déjà exténué de souffler un peu. « Ce n’est un secret pour personne, le personnel au front depuis le début de la pandémie est à bout de souffle. C’est le cas du personnel de soutien, des préposé-es et des techniciennes et techniciens en éducation spécialisée qui doivent maintenir les services offerts aux élèves, confinement ou pas. Ce qu’on demande, c’est de réduire le nombre d’élèves par classe afin de permettre un meilleur encadrement des enfants, diminuer les risques de transmission du virus et permettre au personnel d’avoir un peu de répit. Avec les absences qui s’accumulent, la pénurie de main-d’œuvre et l’essoufflement général du personnel, ce n’est plus une recommandation. Il s’agit d’une nécessité. Il en va du bien-être de tout un chacun », a renchéri Annie Charland, présidente du secteur scolaire à la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN).

Rappelons qu’une lettre avait été transmise au ministre de l’Éducation en décembre dernier pour soulever ces problèmes et réclamer des mesures et des conditions de travail plus appropriées

Les manifestations vont se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine, et ce, dans les trois annexes de l’école Irénée-Lussier : Hochelaga, Jeanne-Mance et Le Caron.

 

À propos
L’Association professionnelle du personnel administratif (APPA) compte plus de 5500 membres répartis entre le Centre de services scolaires de Montréal et la Commission scolaire English-Montréal. L’APPA est affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), au secteur scolaire de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Les chauffeuses et chauffeurs « confinent » leurs autobus !

Fâché-es du peu de considération que l’employeur a pour eux, les chauffeuses et chauffeurs du transporteur scolaire Autobus des Cantons, qui dessert la région de Sherbrooke, ont décidé de dénoncer leur situation en « confinant » les autobus scolaires de leur employeur. Ces salarié-es qui réclament des mesures sanitaires beaucoup plus adéquates se sont regroupés au Carrefour de l’Estrie à 9 h 30 ce matin afin de lancer un message clair à la direction. Ils invitent d’ailleurs la population à venir les appuyer.

Des mesures sanitaires déficientes

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport scolaire des Autobus des Cantons–CSN conteste la décision de l’employeur de ne pas installer des barrières de protection dans les véhicules pour protéger les chauffeuses et chauffeurs. Pourtant, tous les autres transporteurs de la région de l’Estrie qui ont des syndicats affiliés à la CSN comprennent les enjeux de santé et sécurité de leurs employé-es et ont procédé à l’installation de barrières en vinyle à faible coût. Chez Autobus des Cantons, on préfère opter pour les mesures les moins adaptées à la réalité de travail des employé-es en imposant le port du masque et de lunettes de sécurité.

« Nous avons des enjeux liés à la vision des conducteurs. De la buée se forme dans les lunettes de sécurité avec le port du masque, ce qui rend la conduite moins sécuritaire. Cette mesure devrait être la dernière option privilégiée par l’employeur, car il s’agit du dernier recours proposé par la CNESST lorsque le milieu de travail ne permet pas d’autres options », clame Mario Paré, président du syndicat.

« De plus, les conductrices et conducteurs peuvent être en contact avec plus de 100 élèves par jour en raison du fait qu’ils font des transferts, explique M. Paré. Beaucoup de contacts sont à moins de deux mètres pendant des périodes de plus de 15 minutes. Les élèves assis sur les bancs avant sont souvent des élèves du primaire qui n’ont pas l’obligation de porter le couvre-visage. Nos membres reçoivent donc continuellement les gouttelettes des plus petits sur leurs vêtements. Considérant la durée de vie de la COVID-19, ils prêtent donc flanc à la contamination » s’inquiète M. Paré.

« La majorité d’entre eux ayant plus de 60 ans, on comprendra que leur stress de développer des complications est grand. Surtout, n’oublions pas qu’avec la forte pénurie de main-d’œuvre présente dans notre secteur, un chauffeur d’autobus malade, c’est souvent un trajet annulé faute de remplaçant. Les ruptures de service sont donc à prévoir ! », prévient Stephen Gauley, du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP).

D’autres actions à venir

Considérant le manque d’ouverture de la part de l’employeur, les salarié-es ont décidé de se regrouper afin d’aller chercher l’appui de la population dans leur revendication pour un milieu de travail sécuritaire. Ils passeront une partie de la journée dans le stationnement du Carrefour de l’Estrie et invitent la population à venir les appuyer. D’autres actions sont à prévoir dans le cas d’une impasse.

La CSN occupe les bureaux du comité patronal de négociation des centres de services scolaires francophones

Des militantes et des militants du Secteur scolaire FEESP–CSN occupent aujourd’hui les bureaux du comité patronal de négociation des centres de services scolaires francophones. Ils dénoncent la lenteur des négociations et le manque d’intérêt du gouvernement face aux problèmes concrets que le personnel de soutien scolaire vit au quotidien.

« Cela fait plus d’un an que nous avons déposé nos demandes syndicales et depuis ce temps, le gouvernement répète qu’il veut en arriver à une entente rapide », mentionne Annie Charland, présidente du Secteur scolaire FEESP–CSN. « Or, le comité de négociation patronal n’a pas de mandats réels pour faire avancer la négociation, alors que de notre côté, nous sommes prêts à mettre en place des solutions immédiates pour répondre aux enjeux préoccupants que nous vivons sur le terrain! »

Des propositions patronales qui ne règlent rien
Pour le Secteur scolaire FEESP–CSN, qui représente plus de 30 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation au Québec, il est clair que, non seulement les patrons n’ont pas de mandats, mais sur le fond, leurs objectifs de négociations ne permettent pas de rendre le réseau attractif, bien au contraire.

« Les propositions patronales qui sont sur la table actuellement vont engendrer une augmentation de la précarité du personnel, et ce, dans un réseau en pleine pénurie de personnel. Nos demandes visent notamment à réduire la surcharge de travail en donnant plus de temps au personnel pour planifier les activités offertes aux élèves et prévoir des ratios élèves/personnel plus acceptables et sécuritaires. Nous voulons avoir les moyens d’offrir quotidiennement des services de qualité », souligne Mme Charland.

Personnel de soutien scolaire : Présents depuis le début de la crise
« Depuis le début de la crise sanitaire, le personnel de soutien est sur la ligne de front. Nous avons été sollicités dès les premiers jours pour les services de garde d’urgence et, depuis la réouverture des classes, nous sommes à pied d’œuvre pour participer à la réussite éducative des élèves du Québec tout en réduisant au maximum les risques d’éclosion. Le gouvernement doit nous écouter et prendre au sérieux le personnel de soutien. Si c’était le cas, nous n’aurions pas subi l’improvisation des dernières semaines concernant les congés de Noël », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente responsable de la négociation du secteur public de la FEESP–CSN.

 

 

Réorganisation du travail à la Ville de L’Île-Perrot : un manque de respect total envers les employé-es municipaux

Sous-traitance, réorganisation surprise de postes, précipitation de la négociation, voilà ce qu’ont appris brutalement les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de L’Île-Perrot (STTVIP–CSN) lors d’une séance du comité de relation de travail jeudi dernier où l’employeur présentait ce qu’il appelle « une importante phase de modernisation de l’appareil administratif de la Ville ». Cette réorganisation majeure du travail a été faite sans que les employé-es municipaux ni leur syndicat aient été consultés, ce que ces derniers dénoncent vigoureusement.

« Ce réaménagement majeur de l’organisation du travail a été préparé, réfléchi et conçu sans même que les principaux concernés, à savoir les employé-es de la Ville, ne soient mis au courant ou n’aient pu participer à l’élaboration de cette importante réforme. C’est inacceptable ! Cela témoigne d’un manque de respect flagrant de la part de l’administration de la Ville de L’Île-Perrot à l’égard de ses propres employé-es. Pour une administration qui réitérait, en mars dernier, vouloir opérer « main dans la main » un virage au niveau de la culture organisationnelle de la municipalité, disons que c’est mal parti », a affirmé Marie-France Groulx, présidente du STTVIP–CSN.

Une réorganisation qui fait mal

Parmi les impacts de cette réorganisation, on recense l’abolition de quatre postes à la conciergerie dont les tâches liées à l’entretien ménager des édifices municipaux seront comblées par un contrat à l’externe, et ce, sans évaluer la qualité des services offerts. « Quand on entend l’administration de la Ville se vanter de faire des économies de l’ordre de 200 000 $ annuellement, alors que l’on sait qu’une partie de ces économies est réalisée sur le dos des employé-es de la Ville, notamment en ayant recours à de la sous-traitance, c’est assez insultant ! », a renchéri André Lajoie, secrétaire général de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP).

Autre impact non négligeable de cette réorganisation : l’incertitude pour les salarié-es temporaires ainsi que pour les employé-es permanents dont les fonctions ont été redéfinies de manière arbitraire par l’employeur. « Du jour au lendemain, on vient dire aux travailleuses et travailleurs de la Ville que leurs tâches ne seront plus les mêmes et qu’ils devront même, dans certains cas, postuler sur de nouveaux postes, sans qu’on leur fournisse davantage de détails quant aux conséquences concrètes de ces réaménagements sur leur charge de travail, leurs fonctions, leur salaire, etc. Ce n’est pas une manière de faire pour une administration qui dit vouloir « valoriser les emplois au sein de l’organisation ». Les membres du STTVIP–CSN pourront compter sur l’appui inconditionnel du Conseil central de la Montérégie dans leur lutte pour se faire respecter », a ajouté Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

Une négociation dans un climat tendu

La Ville annonce cette réorganisation à quelques semaines de la période des Fêtes, dans un contexte de pandémie, en ajoutant un ultimatum de négociation pour un règlement sur cette restructuration d’ici le 1er mars 2020. Alors que depuis plusieurs mois, les relations de travail sont plutôt difficiles avec, notamment, des départs à la retraite, des fins de contrat inexpliquées et des travailleurs à bout de souffle qui finissent par démissionner, la négociation à venir s’annonce corsée. À l’aube de celle-ci, la présidente du STTVIP–CSN souhaite envoyer un message au maire de la municipalité, M. Pierre Séguin. « M. Séguin, plusieurs des personnes qui sont affectées par cette réorganisation sont vos propres concitoyennes et concitoyens. Plutôt que de continuer à exercer de la pression sur vos employé-es et de précipiter les choses, nous vous demandons de faire preuve de flexibilité et d’ouverture pour que l’on puisse trouver des solutions qui conviennent à tous et surtout, qui respectent celles et ceux qui se dévouent quotidiennement pour le rayonnement de la Ville de L’Île-Perrot », a conclu Mme Groulx.

Rappelons que les changements annoncés dans cette réorganisation du travail s’appliqueront dès avril 2021 jusqu’en 2022. La convention collective arrive à échéance le 31 décembre 2021.