Point de départ

À droite (presque) toutes

À l’heure actuelle, sept des dix provinces canadiennes sont dirigées par des gouvernements campés à droite du spectre politique.

Le mot du président

À quelques mois des élections fédérales, les récentes victoires de partis conservateurs dans différentes provinces canadiennes ont de quoi inquiéter.

Appuyé par la « Ford Nation » — cette ceinture de banlieues de classes moyennes entourant Toronto —, Doug Ford a aisément pris les rênes de Queen’s Park. En Alberta, les néodémocrates se sont fait montrer la porte, la réunification de la droite albertaine ayant permis à Jason Kenney, ancien ministre fédéral sous Stephen Harper, de remporter les élections. L’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont également des gouvernements conservateurs depuis quelques mois.

Le Québec n’est pas en reste, l’élection de la Coalition avenir Québec en octobre dernier ayant mis un terme à une cinquantaine d’années d’alternance entre libéraux et péquistes.

À l’heure actuelle, sept des dix provinces canadiennes sont dirigées par des gouvernements campés à droite du spectre politique. Et ce n’est qu’une question de semaines avant que les conservateurs terre-neuviens ne renversent les libéraux, minoritaires.

À peine élu, Jason Kenney vient de déposer un projet législatif qui aurait pour effet d’abaisser le salaire minimum pour les moins de 18 ans et de forcer la tenue d’un vote secret à la suite du dépôt d’une requête en accréditation. M. Kenney, qui tentera par tous les moyens d’imposer ses projets de pipeline à travers le pays, pourrait vraisemblablement s’ériger en porte-parole de la droite des provinces. La récente visite en Alberta du ministre des Finances du Québec, Éric Girard, tend à confirmer cette hypothèse.

Cette montée en puissance des partis con­servateurs provinciaux laisse-t-elle présa­ger un changement de garde à Ottawa ? Malheureusement, les récents sondages pancanadiens en prévision des prochaines élections laissent entrevoir cette possibilité bien réelle.

Il faut dire que Justin Trudeau n’a visiblement pas aidé sa cause. Certes, les lois antisyndicales C-377 et C-525, adoptées sous Stephen Harper, ont été abrogées. Son gouvernement a également adopté une intéressante mise à jour des lois du travail, notamment en matière d’équité salariale et de santé et sécurité au travail. Ce qui ne l’a toutefois pas empêché d’avoir recours à une loi spéciale pour forcer le retour au travail des grévistes de Postes Canada.

Cela dit, le maigre bilan législatif de Trudeau fut rapidement éclipsé par ses voyages costumés, son rachat du pipeline Trans Mountain et les scandales interminables de SNC-Lavalin et du vice-amiral Mark Norman, emporté par la tourmente de la Davie.

Dans le dossier SNC-Lavalin, la possible intervention du bureau du premier ministre pour protéger la multinationale d’ingénierie québécoise sera parvenue à mettre au jour nos deux solitudes, la perspective de sauvegarder de « corrompus Québécois » — et ses milliers de salarié-es — étant largement rejetée par le reste du Canada.

La pugnacité du cabinet Trudeau dévoilée dans ce dossier détonne largement de son peu d’empressement à venir en aide au chantier Davie. Après avoir annulé le contrat d’un deuxième ravitailleur (l’Obélix), Justin Trudeau, croulant sous les pressions de la famille Irving pour résilier l’autre contrat octroyé à la Davie pour l’Astérix, aurait poussé une colère telle en constatant une fuite dans les médias que ses proches n’auraient eu d’autre choix que de mandater illico la GRC afin qu’elle mène enquête.

Et ce n’est qu’à l’aube des prochaines élections que le gouvernement libéral a enfin ouvert la porte à un troisième chantier pour répondre à la stratégie maritime du Canada, reconnaissant indirectement l’échec de celle-ci.

Fidèle à ses traditions, la CSN n’envoie pas de consigne de vote à ses membres en vue des prochaines élections. Mais nous vous encourageons fortement à interpeller les différents candidats, candidates et partis politiques sur certains dossiers qui nous concernent directement — voir à la page suivante.

Sur ce, je vous souhaite à toutes et à tous de très agréables vacances, amplement méritées, il va sans dire.

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