Vidéo, 28 avril 2024
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Syndicalisation

Le CREW solidaire

Par Camila Rodriguez-Cea

Hiver 2023. L’insatisfaction gronde chez les auxiliaires d’enseignement et de recherche de l’Université Concordia. À la maîtrise et au doctorat pour la plupart, ces étudiantes et étudiants savent que le changement de centrale syndicale est nécessaire pour obtenir de meilleures conditions de travail.

« Nous travaillons d’une convention collective à l’autre avec une surcharge énorme et un salaire dérisoire, explique Mya Walmsley, responsable de la co-coordination de la campagne. Nous avons vraiment besoin d’améliorer nos conditions de travail, et pour ce faire, nous avions besoin d’un syndicat combatif et démocratique, à l’avant-garde des luttes menées dans nos milieux de travail et dans la rue. Nous savions que c’est en faisant le choix de la CSN que nous allions obtenir ce que nous voulions. »

Une grande campagne de maraudage

Le défi organisationnel n’est pas mince, car les 2500 membres à contacter sont dispersés aux quatre coins de l’université. Dès février, des centaines d’approches individuelles sont faites sur le campus, en porte-à-porte, par texto et par téléphone.

Alors qu’elle avait débuté en sous-marin, la campagne devient publique à la mi-mars et le comité exécutif du syndicat démissionne en bloc, pour appuyer le changement d’allégeance. Quelques semaines plus tard, à la suite du dépôt des signatures, le Concordia Research and Education Workers (CREW–CSN) obtient l’appui d’une grande majorité des membres. La victoire est cependant de courte durée, puisque le Tribunal administratif de travail (TAT) ordonne la tenue d’un vote à la suite d’une manœuvre juridique du syndicat maraudé.

« À ce stade, nous étions tellement investis dans la campagne que nous ne pouvions pas baisser les bras. La décision du TAT a été crève-cœur, mais la frustration que nous avons ressentie est devenue l’un des moteurs de notre implication », explique Mya Walmsley.

Les militantes et les militants se retrous­sent donc les manches et recommencent à faire campagne dès l’été 2023, cette fois-ci avec une stratégie très publique comprenant de l’affichage et une présence sur les réseaux sociaux. Le CREW–CSN met alors en place une structure militante robuste, à mi-chemin entre la machine de guerre et le safe space. En novembre, après un an de campagne et trois semaines de vote en ligne, le résultat tombe enfin : avec 71 % d’appui, il adhère à la CSN.

« Certaines personnes pensaient que le genre de campagne nécessaire pour gagner était impossible à réaliser. L’une de mes plus grandes fiertés a été de leur prouver qu’elles se trompaient. Les universités et l’État engagent de plus en plus de travailleuses et de travailleurs contractuels et précaires comme les membres du CREW. Nous ne pouvons pas les laisser tomber », conclut Mya.

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