Première entente de principe pour les centres d’hébergement privés

Les membres du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Centre-du-Québec–CSN ont accepté la récente entente de principe à 95 % lors d’un vote qui s’est tenu le 20 septembre. Cette entente de principe, intervenue à la résidence des Terrasses de la fonderie, est la première de l’actuelle négociation coordonnée à se tenir dans les centres d’hébergement privés syndiqués avec la CSN.

« Les gains que nous sommes allés chercher sont substantiels et inspirants pour le reste du secteur. C’est un exemple de ce qu’il est possible d’atteindre grâce à notre solidarité et à notre détermination. L’un des gains majeurs est sans contredit l’augmentation salariale pour tous les titres d’emplois », affirme la présidente du syndicat, Louise Bonin.

L’entente de principe apporte des changements majeurs pour les conditions de travail des employé-es des Terrasses de la fonderie. Prenons l’exemple des salaires horaires : un ou une préposé-e aux bénéficiaires verra le sien passer de 15,11 $ à 21,50 $ l’heure sur 3 ans.

« Aucun titre d’emploi ne sera sous les 18 $ l’heure d’ici 3 ans. C’est un gain majeur. Si le gouvernement n’agit pas sur la question du salaire minimum à 18 $, nous allons le faire dans nos conventions collectives. La CSN va également continuer de revendiquer une hausse substantielle du salaire minimum pour tous les travailleurs et travailleuses, qu’ils soient syndiqués ou non », de renchérir Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Pour Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « la force de notre mouvement de négociation coordonnée fait ses preuves. L’entente fait la démonstration que nos demandes sont raisonnables et accessibles sur le plan du salaire et des conditions de travail. Cette victoire n’est que la première d’une longue série à venir ! De meilleures conditions de travail vont permettre une plus grande rétention de personnel, ce qui est aussi une victoire pour les aîné-es ».

« La force de notre mouvement de négociation coordonnée est incontestable. Plus grand sera notre nombre, plus nous enregistrerons des victoires de la sorte. Chacune d’entre elles viendra influencer positivement toutes les autres négociations du secteur en démontrant que c’est possible », de conclure Marlène Ross, représentante du secteur des CHP à la FSSS–CSN

Le syndicat de la Fonderie Horne lance un appel au calme

Après des mois à se focaliser sur le débat public à Rouyn-Noranda concernant l’arsenic et la Fonderie Horne, certains citoyens ont perdu le sens de la mesure et lancent même des commentaires haineux envers ceux et celles qui y travaillent. Dans un reportage de Radio-Canada du 17 septembre, on cite des travailleuses et travailleurs qui se font traiter, par exemple, de « tueurs d’enfants » ou « d’empoisonneurs de femmes enceintes ».

« Après l’élection, il va falloir continuer à vivre ensemble et je crains que cette division dans la population laisse des séquelles. Nous ne sommes pas des criminels, seulement des travailleurs », insiste Stéphane Larente, président du Syndicat des travailleurs de la mine Noranda–CSN. Ce dernier rappelle que les membres de son syndicat sont les premiers à vouloir une diminution des émissions de l’usine, puisqu’ils y travaillent tous les jours. « Plutôt que d’accuser les travailleurs, la population devrait participer à la consultation publique sur la proposition de diminution des émissions d’arsenic à 15 nanogrammes, qui se tiendra jusqu’au 20 octobre », propose le président.

« Le débat sur l’arsenic prend une telle ampleur qu’il occulte tous les autres enjeux importants pour la région comme la santé, l’éducation, la pénurie de main-d’œuvre ou encore de logements », s’inquiète Félix-Antoine Lafleur, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec–CSN.

« Il faut voir la Fonderie Horne comme un élément important dans l’économie du Québec et dans le recyclage des appareils électroniques, des batteries de cellulaire, d’ordinateur ou encore de voiture électrique. On va faire quoi avec tous ces appareils si on la ferme ? », s’interroge Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN. Ce dernier rappelle que le syndicat s’est déjà prononcé pour la réduction la plus importante techniquement possible de l’arsenic dans l’air. « Le syndicat a tout intérêt à ce que des investissements massifs soient réalisés pour rendre la fonderie plus acceptable socialement et ainsi assurer sa longévité », ajoute Louis Bégin. En attendant, plusieurs travailleuses et travailleurs s’inquiètent d’une éventuelle fermeture de la fonderie, une possibilité qui revient d’ailleurs relativement régulièrement dans le débat public.

« La transition juste prônée par la CSN ne doit pas se faire sur le dos des travailleuses et des travailleurs. Il faut que le gouvernement et la population facilitent le virage qui sera nécessaire pour plusieurs entreprises, y compris la Fonderie Horne. L’enjeu du climat est le plus important de notre époque. La Fonderie Horne ne sera donc pas la seule usine à devoir changer ses pratiques dans les prochaines années et nous devrons accompagner celles et ceux qui y travaillent avec bienveillance », soutient Yvan Duceppe, porte-parole de la CSN sur les enjeux environnementaux.

Grève de 30 jours au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

Excédés par la lenteur de leur négociation ainsi que par la nonchalance de leur employeur, ce mardi 20 septembre 2022, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEBCNDDN–CSN) a déclenché 30 jours de grève consécutifs.

« Nous le répétons : exercer un tel mandat de grève est contraire à notre mission et à notre dévouement envers notre clientèle. Et justement, si nous persistons à nous battre pour de meilleures conditions de travail, c’est d’abord et avant tout pour mieux répondre à celles et à ceux qui ont choisi le Cimetière Notre-Dame-des-Neiges afin de rendre hommage à leurs défuntes, à leurs défunts. L’attitude méprisante de notre employeur qui entretient un climat de travail toxique nous a poussés là où nous sommes et il n’y a qu’un changement de culture radicale de sa part qui pourra nous convaincre de sa bonne foi », dénonce Éric Dufault, président du SEBCNDDN–CSN.

Rappelons que le 6 septembre dernier, le syndicat s’était doté d’une banque de 30 jours de grève à déclencher au moment jugé opportun dans le cadre d’un vote unanime tenu à scrutin secret.

Près de cinq ans après l’échéance du contrat de travail, alors qu’il brandit toujours des problèmes financiers sans jamais dévoiler l’état réel de ses finances, l’employeur prétend toujours ne pas détenir les mandats de son conseil d’administration afin d’en arriver à une entente avec le syndicat. Lors de l’assemblée générale du 6 septembre dernier, les membres du syndicat ont réitéré leurs demandes envers la Fabrique Notre-Dame :

  • L’ajout d’un nombre suffisant de dates de négociation afin de conclure cette négociation, et ce, dès que possible ;
  • L’octroi d’une enveloppe budgétaire permettant de convenir de hausses salariales pour l’ensemble des employé-es de bureau du cimetière qui vivent un gel salarial depuis près de six ans ;
  • L’octroi, par le conseil d’administration de la Fabrique Notre-Dame, de tous les mandats de négociation nécessaires pour convenir d’une entente de principe, et ce, dès que possible.

À propos

Le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEBCNDDN–CSN) compte 17 membres. Fondée en 1947 et célébrant son 75e anniversaire, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Transport scolaire à Sherbrooke : il est minuit moins une

Les 150 conductrices et conducteurs d’autobus scolaires syndiqués à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et travaillant auprès des élèves du Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSSRS) dénoncent l’iniquité du gouvernement envers leur région. L’entente intervenue le 25 août dernier entre le gouvernement, la Fédération des transporteurs par autobus et certains transporteurs scolaires prévoit un montant supplémentaire d’environ 4 000 $ par circuit pour les régions de Montréal, de la Montérégie, de Laval, des Laurentides et de Lanaudière, mais pas pour l’Estrie.

Les quatre transporteurs syndiqués à la CSN ont informé les syndicats que s’ils n’obtiennent pas le même 4 000 $ par circuit dans leurs contrats respectifs avec le CSSRS, ils cesseront leurs services, et ce, dès le 26 septembre. Cette situation ne sera pas sans occasionner la mise à pied des salarié-es pour une période indéterminée.

« Nous appuyons les transporteurs dans leurs actions, car il n’y a aucune raison logique qui justifie cette injustice envers le transport scolaire à Sherbrooke. La valeur des contrats est la même à Sherbrooke que dans les autres régions, qui ont pourtant reçu la bonification de 4 000 $ par circuit. Et comme partout au Québec, les difficultés d’attraction et de rétention des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaires sont bien présentes, affirme Josée Dubé, présidente du secteur Transport scolaire de la FEESP–CSN. Sans ces montants, les transporteurs auront plus de difficulté à augmenter les salaires de nos membres pour demeurer concurrentiels sur le marché de l’emploi. Cela risque d’accentuer les bris de services et les retards en raison de la pénurie de conductrices et de conducteurs que nous vivons sur le territoire du CSSRS. Rappelons que notre salaire annuel moyen avoisine actuellement les 20 000 $. »

« Bien entendu, nous sommes de tout cœur avec les familles qui vivront un stress supplémentaire en raison de l’absence de transport scolaire. Toute cette situation aurait pu être évitée si le gouvernement avait prévu des sommes équitables pour l’ensemble des régions. Il est totalement illogique de donner moins aux élèves de Sherbrooke qui auront droit au même transport scolaire fiable et sécuritaire que ceux des autres régions », mentionne Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie—CSN.

« Pour nous, le danger d’accentuer la pénurie de conductrices et de conducteurs à Sherbrooke est bien réel. Chaque journée qui passera sans transport scolaire nous rapprochera du point de non-retour. Celles et ceux qui quitteront leur emploi pour s’en trouver un autre ne reviendront pas. Et comme notre milieu n’est pas attractif, il n’y a pas de relève. Si les mises à pied durent, les dommages pourraient être irréparables », conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN

À propos   

Le secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) regroupe 63 syndicats totalisant plus de 3 000 conductrices et conducteurs de véhicules scolaires travaillant dans une dizaine de régions administratives du Québec. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.   

Coalition Union 138 expose sa bannière

Dans le cadre de sa campagne pour obtenir des différents partis politiques un engagement ferme en faveur de la construction d’un pont au-dessus de la rivière Saguenay/Shekutamitsh, la coalition Union 138 expose sa bannière sur l’édifice de la CSN à Montréal cette semaine. La coalition entend ainsi sensibiliser la population métropolitaine à l’importance de désenclaver la Côte-Nord et de favoriser la mobilité interrégionale ainsi que le développement pour l’ensemble du Québec. La CSN est fière d’appuyer le projet et ainsi soutenir les enjeux reliés à l’occupation du territoire et à la revitalisation des régions.

Selon Guillaume Tremblay, porte-parole de la coalition, « un pont tel que nous l’envisageons permettrait de répondre à toutes les exigences en matière de croissance que le Québec s’est données. Il favorise le développement économique, social et durable. Il s’agit d’un projet gagnant à tous les points de vue, non seulement pour la Côte-Nord, mais aussi pour tout le Québec ».

La coalition Union 138 jouit actuellement du soutien des communautés innues du Nitassinan, de l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord, de l’Alliance des chambres de commerce et de l’industrie de la Côte-Nord, de la Société du pont sur le Saguenay ainsi que de la majorité des Nord-Côtiers.

Répondants médicaux d’urgence – De la reconnaissance, maintenant !

Des répondantes et répondants médicaux d’urgence de Sherbrooke et de Montréal ainsi que du personnel administratif d’Urgences-santé ont rejoint leurs collègues de Québec aujourd’hui pour tenir une opération de visibilité à l’occasion du Grand prix cycliste de Québec. Pour pouvoir tenir un tel événement, il faut pouvoir compter sur une équipe dédiée de RMU qui se tiennent prêts à intervenir pour envoyer des secours dès qu’ils sont nécessaires, notamment les patrons des RMU de Québec qui s’affectent eux-mêmes pour les événements de ce type. Comme ils visionnent en temps réel des dizaines de caméras placées sur le circuit, ils ont pu constater en direct que les RMU du Québec se tiennent !

Sans convention collective depuis plus de deux ans, les RMU et le personnel administratif du secteur préhospitalier souhaitent en arriver à une entente cohérente avec celle qui a été conclue le printemps dernier avec les paramédics.

Évoluant dans l’ombre, les RMU sont les personnes qui répondent aux appels d’urgence médicale. Leur rôle ne se limite pas à affecter une ambulance. Les RMU contribuent activement à sauver des vies et à préserver la qualité de vie des citoyennes et des citoyens dans les moments critiques en offrant des premiers soins par téléphone. Par exemple, ce sont eux qui donnent les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou d’accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants. C’est un travail émotionnellement exigeant qui leur demande d’être constamment en état d’hypervigilance afin de vous prodiguer l’assistance que vous êtes en droit de recevoir.

Or, à cause des conditions de travail difficiles, insuffisantes, les centrales de communication santé ont de plus en plus de difficulté à recruter du personnel et à retenir les plus expérimenté-es. Le manque de main-d’œuvre entraîne de la surcharge de travail et des heures supplémentaires obligatoires et, par conséquent, une augmentation de l’épuisement professionnel. C’est ainsi que la situation s’est détériorée au fil des ans au point où elle n’est carrément plus viable aujourd’hui aux yeux du personnel.

Nouveau mandat de grève unanime de 30 jours au cimetière Notre-Dame-des-Neiges

En assemblée générale ce mardi 6 septembre 2022, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEBCNDDN–CSN) s’est doté d’une banque de 30 jours de grève à déclencher au moment jugé opportun dans le cadre d’un vote unanime tenu à scrutin secret.

« Encore une fois, ce n’est pas de gaité de cœur que nous prévoyons ces trente jours de grève, parce que nous savons que ceux-ci auront un impact sur notre clientèle. Le résultat unanime de notre vote de ce matin révèle toutefois l’écœurement face à l’attitude de l’employeur et la détermination de notre unité syndicale à en arriver à une entente dans cette négociation qui n’en finit plus », dénonce Éric Dufault, président du SEBCNDDN–CSN.

Près de cinq ans après l’échéance du contrat de travail, l’employeur prétend toujours ne pas détenir les mandats de son conseil d’administration afin d’en arriver à une entente avec le syndicat. À la suite de l’assemblée générale, les demandes du syndicat envers la Fabrique Notre-Dame demeurent les mêmes :

  • L’ajout d’un nombre suffisant de dates de négociation afin de conclure cette négociation, et ce, dès que possible ;
  • L’octroi d’une enveloppe budgétaire permettant de convenir de hausses salariales pour l’ensemble des employé-es de bureau du CNDDN qui vivent un gel salarial depuis près de six ans ;
  • L’octroi, par le conseil d’administration de la Fabrique Notre-Dame, de tous les mandats de négociation nécessaires pour convenir d’une entente de principe, et ce, dès que possible.

À propos

Le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges compte 17 membres. Fondée en 1947 et célébrant son 75e anniversaire, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Les travailleuses et travailleurs attendent des engagements clairs des partis

Alors que la campagne électorale prend son envol, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD rappelaient aujourd’hui, d’une seule voix, en conférence de presse, que les travailleuses et les travailleurs qu’elles représentent sont préoccupés par la nécessité de réinvestir massivement en santé et en éducation, par des conditions de vie décentes en plein contexte inflationniste, par la lutte aux changements climatiques avec une transition juste et par la mise en place d’une politique industrielle structurante et ambitieuse pour le Québec de demain. Tant les centrales syndicales que les travailleuses et les travailleurs attendent des engagements clairs des partis en ce sens.

« La pandémie aura démontré à quel point les services publics font partie du quotidien des Québécoises et des Québécois, à quel point ils ont été fragilisés et à quel point ils sont un rouage essentiel à une société et à une économie qui fonctionnent. Il faut un réinvestissement en santé et en éducation, c’est criant! Les annonces électorales qui font les manchettes ne sont pas toujours les plus structurantes ni les plus porteuses pour un projet de société, malheureusement. Nous invitons la population à voir plus loin et à exiger plus des différents partis que des promesses mille fois déjà entendues », de lancer les leaders syndicaux.

Dès les premières heures suivant le déclenchement de la campagne, l’inflation se profilait déjà comme une éventuelle « question de l’urne ». Loin d’être surpris, les dirigeants syndicaux soulignent que l’amélioration des conditions de vie et de travail font définitivement partie des préoccupations et des priorités des quelque 1 203 000 travailleuses et travailleurs qu’ils représentent, conjointement, dans l’ensemble du Québec, tant dans les secteurs publics que privés.

Ils insistent d’ailleurs sur l’importance de remettre les travailleuses et les travailleurs au cœur des décisions qui les concernent. « Il faut ouvrir le dialogue, avant, pendant et après les élections. C’est vrai pour les conditions de vie et de travail tout comme pour les grandes orientations politiques, économiques et sociales », d’insister les leaders syndicaux, soulignant que d’intervenir dans le débat public pour mettre de l’avant les préoccupations des travailleuses et des travailleurs fait partie de la mission des centrales syndicales pour défendre le bien public et la justice sociale afin de vivre dans un Québec plus égalitaire.

« L’objectif n’est évidemment pas d’inciter les travailleuses et les travailleurs à voter pour un parti ou un autre, mais plutôt de mettre les projecteurs sur ce que proposent les formations politiques et sur les enjeux sur lesquels nous voulons les voir prendre de réels engagements. Une campagne électorale est un moment stratégique pour mettre de l’avant les préoccupations des personnes que nous représentons. »

Les quatre centrales syndicales invitent donc la population à bien s’informer, à comparer les différents programmes des formations politiques et, surtout, à aller voter le 3 octobre prochain.

La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD représentent plus de 1 203 000 travailleuses et travailleurs partout à travers le Québec, tant dans les secteurs publics que privés.

Grève au cimetière Notre-Dame-des-Neiges : des négociations infernales et interminables

À partir de ce jeudi 1er septembre, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (CSN) (SEBCNDDN) exercera son droit de grève aujourd’hui ainsi que les 2 et 6 septembre 2022.

« Ce n’est pas de gaité de cœur que nous en sommes rendus à cette étape qui aura un impact sur notre clientèle, mais nous croyons que pour faire face à un employeur qui mène ses affaires comme le diable en personne, nous n’avions plus le choix. Après bientôt cinq années sans contrat de travail, nous sommes excédés de faire face à un employeur qui se moque complètement de la clientèle, qui nous méprise, qui nous harcèle et qui fait trainer nos négociations afin de briser notre syndicat », dénonce Éric Dufault, président du SEBCNDDN.

« Rappelons qu’en plein début de pandémie, l’employeur, la Fabrique Notre-Dame, avait aboli six postes de conseillers en préarrangements funéraires, ce qui impose une surcharge de travail depuis la fin de l’hiver 2020 à celles et ceux qui soutiennent les familles endeuillées dans un processus qui demande bienveillance et générosité, précise Benoit Malenfant, président de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Il va sans dire que ces abolitions de postes et le roulement de salarié-es qui quittent leur emploi à cause de l’ambiance infernale vécue au travail minent cette capacité des salarié-es à offrir un service à la hauteur des attentes de la clientèle. »

Près de cinq ans après l’échéance du contrat de travail, l’employeur prétendait encore récemment ne pas détenir les mandats de son conseil d’administration afin d’en arriver à une entente avec le syndicat. Conséquemment, les demandes actuelles du syndicat envers la Fabrique Notre-Dame sont simples et concises :

  • L’ajout d’un nombre suffisant de dates de négociation afin de conclure celles-ci, et ce, dès que possible ;
  • L’octroi d’une enveloppe budgétaire permettant de convenir de hausses salariales pour l’ensemble des employé-es de bureau du CNDDN qui vivent un gel salarial depuis près de six ans ;
  • L’octroi par le conseil d’administration de la Fabrique Notre-Dame de tous les mandats de négociation nécessaires pour convenir d’une entente de principe, et ce, dès que possible.

« Puisque nous vivons exactement la même situation avec le syndicat qui s’occupe de l’entretien général du cimetière, nous savons que l’employeur cache son antisyndicalisme derrière de prétendus problèmes financiers que la Fabrique refuse toujours de nous dévoiler. À l’instar de leurs collègues qui entretiennent le cimetière du mieux qu’ils le peuvent, le comité de négociation du SEBCNDDN est toujours disposé à négocier afin de dénouer cette impasse inutile qui dure depuis trop longtemps. Nous allons être aux côtés de ces femmes et de ces hommes qui font un travail noble et essentiel avec tout leur dévouement, et ce, jusqu’à ce qu’ils obtiennent une convention collective négociée à leur satisfaction », conclut Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges compte 19 membres. Fondée en 1947 et célébrant son 75e anniversaire, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

La CSN s’inquiète que d’éventuelles baisses d’impôts soient faites sur le dos des jeunes

En pleine rentrée et à la veille du déclenchement officiel de la campagne électorale québécoise, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et ses fédérations du secteur de l’éducation réclament un positionnement immédiat de la part de tous les partis en faveur de l’éducation comme véritable priorité québécoise, au lieu de promesses de baisses d’impôts faites au détriment des services publics en général, et des élèves, étudiantes et étudiants en particulier. Alors que les finances du Québec se portent bien et que les employé-es du monde de l’éducation et les élèves font face à des défis encore jamais vus dans le réseau, la CSN demande aux partis de s’engager à :

  1. Réinvestir massivement dans le réseau à l’aide d’un financement étatique stable et prévisible.
  2. Mettre en place de réelles mesures d’attraction et de rétention pour l’ensemble des professions du réseau, et les financer à la hauteur des besoins.
  3. Reconnaître le personnel de soutien comme une composante essentielle du réseau de l’éducation.
  4. Baisser les ratios éducatrices-élèves et maître-élèves, de la maternelle à l’université, afin de répondre notamment à l’augmentation continue du nombre d’élèves et d’étudiant-es à besoins particuliers.

CITATIONS

« Les élèves, les enseignantes et les enseignants, les professionnel-les et les employé-es de soutien en ont bavé au cours des deux dernières années, mais bien avant aussi. Si l’éducation était perçue comme une valeur fondamentale de la société québécoise, on ne serait pas encore en train de parler de conditions de travail gênantes, de pénuries de personnel, d’écoles vétustes et de classes mal ventilées dans les écoles, les cégeps et les universités. L’éducation ne sera jamais une dépense : c’est un investissement pour l’avenir! Qu’on arrête de promettre des baisses d’impôts sur le dos des jeunes, et qu’on finance à sa juste valeur le réseau, pour le bien-être de ceux et celles qui y étudient et qui y travaillent, avant que ça nuise définitivement à la société québécoise. »

  • CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN

 

« Les conditions d’apprentissage de nos jeunes se détériorent. M. Roberge et Mme McCann ont malheureusement poursuivi dans la même ligne que leurs prédécesseurs en refusant de reconnaître le rôle majeur que joue le personnel de soutien en éducation. Aujourd’hui, on voit les conséquences désastreuses de ce manque de considération : il y a présentement plus de 2000 postes d’employé-es de soutien vacants dans les écoles et les cégeps. Quels sont les impacts de cette pénurie? Des ratios qui explosent dans les services de garde, des jeunes qui n’ont pas le suivi dont ils ont besoin en raison du manque de techniciennes en éducation spécialisée, des techniciens en travaux pratiques trop peu nombreux pour préparer adéquatement les laboratoires et les ateliers. Sans parler des effets moins visibles, mais tout aussi importants, de la pénurie de personnel administratif et d’employé-es d’entretien pour s’occuper des bâtisses.

  • BENOÎT MALENFANT, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)

 

« Avec l’augmentation exponentielle des élèves, étudiantes et étudiants à besoins particuliers et la détresse que nous côtoyons quotidiennement dans nos établissements, il est grand temps de mieux financer les réseaux de l’éducation ainsi que de l’enseignement supérieur pour leur donner les moyens de mieux former la relève. Il y a urgence de valoriser la profession enseignante et d’investir afin d’améliorer les conditions de travail et les conditions d’apprentissage. Un véritable coup de barre s’impose d’autant plus que, collectivement, nous avons les moyens de nos ambitions pour les jeunes du Québec. »

  • CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

 

« Trop souvent, le financement des programmes d’enseignement supérieur est dépendant des inscriptions étudiantes et des besoins du marché du travail. Or, les établissements d’enseignement supérieur ne forment pas juste les futures travailleuses mais ils forment aussi les citoyennes, les penseurs, les bâtisseurs et bâtisseuses de la société de demain. C’est pourquoi il est essentiel que le prochain gouvernement réinvestisse dans le réseau, et ce, par un financement étatique stable, prévisible et équitable entre les programmes. »

  • DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

 

À propos

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec.

La FEESP–CSN représente près de 40 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur. La FNEEQ–CSN regroupe quelque 35 000 professeurs, chargé-es de cours et tuteurs-trices, principalement en enseignement supérieur. La FP–CSN représente plus de 2 000 professeur-es et professionnel-les de l’enseignement supérieur.

Santé et services sociaux : De nouvelles plaintes contre un gouvernement récidiviste

Les organisations syndicales représentant le personnel du réseau de la santé et des services sociaux se voient dans l’obligation de déposer de nouvelles plaintes pour dénoncer encore une fois le gouvernement qui a fait entrave aux organisations syndicales. Depuis plusieurs mois, le gouvernement s’entête à agir seul, il contourne les syndicats et refuse de négocier avec ces derniers pour améliorer la situation dans le réseau.

Cette nouvelle série de plaintes déposées en vertu de l’article 12 du Code du travail vise à dénoncer les mesures estivales implantées unilatéralement par le gouvernement dans les dernières semaines. Ces mesures concernent notamment la rémunération du temps supplémentaire à taux double, octroyées seulement à certaines conditions. En mai dernier, les organisations syndicales avaient tendu la main au ministre pour convenir de mesures à mettre en place pour traverser la période estivale, alors que le personnel est surchargé et que le manque d’effectifs frappe le réseau de manière importante et de façon récurrente. Le gouvernement avait alors refusé de discuter avec les organisations syndicales, pour finalement imposer des mesures selon certaines conditions le 21 juillet.

Rappelons que les organisations syndicales ont récemment remporté une importante victoire juridique en contestant l’arrêté ministériel 2021-071 qui prévoyait des primes importantes, assorties d’une série de conditions disqualifiantes pour les professionnelles en soins, alors que des ententes de principes avaient été conclues quelques semaines auparavant avec les organisations syndicales pour le renouvellement des conventions collectives.

Les organisations syndicales réclament que le gouvernement cesse d’entraver les activités syndicales et qu’il négocie dorénavant les mesures à mettre en place pour mettre fin à la crise qui touche le réseau. Les organisations syndicales demandent de plus des dommages punitifs étant donné la récidive du gouvernement.

« Le gouvernement vient de se faire taper sur les doigts. Le tribunal lui a clairement dit qu’il doit arrêter d’entraver les activités syndicales et d’agir de manière autoritaire. C’est pour s’assurer que les choses changent pour le personnel du réseau que ces plaintes ont été déposées. Depuis le début de la pandémie, le gouvernement s’obstine à faire à sa tête. Force est de constater que cette pratique ne fonctionne pas du tout. Il doit maintenant admettre que le temps est venu d’entendre les solutions du personnel », indiquent les représentantes et représentants de la FSSS-CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP-CSN et du SPGQ.

La FEESP–CSN rectifie les faits

À la suite des négociations de cette semaine et de « l’entente de principe » intervenue hier entre le gouvernement et la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), la Fédération des employées et employées de services publics (FEESP-CSN) tient à corriger plusieurs faits diffusés dans les médias cette semaine qui induisent la population en erreur.

« Il y a plusieurs informations qui circulent et qui laissent croire qu’au final, ce seront les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires qui vont accepter ou refuser cette entente de principe, mais dans les faits, ce sont les transporteurs qui devront accepter ou non les paramètres que la FTA a négociés en leur nom. Le processus de négociation entre chaque transporteur individuel et les centres de services scolaire qu’ils desservent reste exactement le même et plusieurs contrats ne sont pas encore signés à l’heure actuelle. À titre d’exemple, mon employeur, Autobus Gil-Ber, n’a pas de contrat signé avec les centres de services scolaire que nous desservons et il devra négocier prochainement chaque circuit. Rien n’est donc réglé et il se peut fort bien que des transporteurs refusent de signer certains contrats », souligne Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP-CSN.

Des informations diffusées dans les médias laissaient croire que des grèves étaient possibles dans le secteur alors que la grande majorité des syndicats ne sont pas en négociation avec leur employeur et que de ce fait, ils n’ont pas le droit de grève. Il a même été question de grève des transporteurs alors que les employeurs n’ont jamais eu le droit de grève.

« Dans les faits, l’expression « entente de principe » réfère à un document qui contient des clauses sur lesquelles les parties se sont entendues et qui les engagent légalement. Or, l’entente entre le gouvernement et la FTA n’engage pas du tout les transporteurs. Au mieux, celle-ci sert de guide qui permettra à chaque transporteur de négocier ses contrats. Et le plus important, même si les conductrices et conducteurs souhaitent vivement une bonification importante de leurs salaires, elles et ils n’ont rien à voir ou à dire dans ce processus » de conclure madame Dubé.

La présidente du Secteur transport scolaire a diffusé une vidéo sur sa page Facebook visant publiquement à rectifier les faits : https://www.facebook.com/STS.FEESP.CSN/videos/5661815727239114

Partage des pourboires: déshabiller Pierre pour habiller Paul

Plusieurs voix s’élèvent depuis quelques jours, notamment celles de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) et de la directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), pour réclamer le partage des pourboires entre serveurs et cuisiniers, notamment pour pallier le problème de recrutement des postes en cuisine. Or, ce débat n’est pas nouveau; en 2018 les employeurs du secteur de la restauration réclamaient déjà une révision de la Loi sur les normes du travail (LNT) pour donner le pouvoir aux patrons de partager les pourboires. On évoquait aussi à l’époque le contexte de pénurie de main-d’œuvre. À notre avis, cette proposition ne fait que niveler par le bas les conditions de travail des travailleurs et travailleuses du secteur de la restauration en entier.

Nos organisations plaident pour que le métier de cuisinière et cuisinier soit plus valorisé et plus reconnu et cela passe par de meilleures conditions de travail, mais pas au détriment des employés et employées à pourboire! Il n’y a pas de formule magique, pour attirer et garder le personnel, il faut de la reconnaissance, de meilleures conditions et évidemment de meilleurs salaires. Les restaurateurs savent très bien que c’est en mettant fin aux salaires de crève-faim des employé-es de cuisine qu‘ils et elles reprendront le tablier. Rappelons que ces salaires ont augmenté d’environ 10 % seulement au cours des deux dernières années, signe de la nécessité de donner un coup de barre pour combler les brigades.

Le partage des pourboires risque aussi de déplacer le problème de recrutement en cuisine vers les serveuses et les serveurs. Il faut se rappeler que le taux du salaire minimum pour les travailleuses et travailleurs à pourboire est de 11,40 $ l’heure, soit inférieur au salaire minimum régulier qui est de 14,25$. On peut donc facilement comprendre qu’une journée peu achalandée ou encore un menu à faible coût ne se traduit pas nécessairement en pourboires conséquents et donc en grosse paie. Il est faux de croire que tous les serveurs et serveuses au Québec travaillent dans de grands restaurants aux factures faramineuses. Nombre d’entre eux peinent encore à joindre les deux bouts!

Les pourboires ont toujours fait partie de la rémunération globale des serveurs et serveuses. Le Québec est d’ailleurs la seule province où le salaire minimum qui leur est réservé est inférieur à celui du reste de la population. Et si une partie du pourboire a pu échapper au fisc par le passé, cette question est réglée depuis maintenant vingt-cinq ans.

Et l’on voudrait aujourd’hui, pour combler les salaires inadéquats du personnel de cuisine, égrener les revenus des serveurs et serveuses en lieu et place d’une rémunération qui incombe… à l’employeur lui-même?

Il faut rappeler que la loi n’empêche aucunement le partage des pourboires laissés en salle. Dans de nombreux milieux de travail en restauration, le partage des pourboires avec le personnel de cuisine est maintenant devenu la norme.

La loi interdit toutefois qu’un employeur vienne s’y mettre les mains. Car si les personnes salariées à pourboire acceptent de partager leurs pourboires avec leurs collègues de salle et de cuisine, c’est parce que les ententes sont décidées par les travailleuses et les travailleurs eux-mêmes, sans que le propriétaire de l’établissement vienne imposer ses règles et encore moins piger dans la caisse.

Daniel Boyer
président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Caroline Senneville
présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Colin Lefebvre-Bouchard
président d’Au bas de l’échelle

Modifications unilatérales des salaires en CPE : le tribunal rappelle le gouvernement à l’ordre

En décidant unilatéralement, en janvier dernier, d’octroyer une prime de 6,6 % aux éducatrices retraitées qui désireraient reprendre le travail en CPE, le gouvernement a fait fi des agents négociateurs et entravé les activités syndicales des syndicats concernés, conclut le Tribunal administratif du travail (TAT) dans une décision rendue hier. Le TAT ordonne au ministère de la Famille de s’engager dans un véritable processus de négociation collective à l’égard de cette prime auprès des syndicats concernés.

Cette décision unilatérale du gouvernement survenait à peine un mois après que les syndicats CSN aient conclu avec Québec, à la mi-décembre, une entente de principe concernant l’ensemble de la rémunération des travailleuses de CPE. « Il fallait le faire ! », se rappelle Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui représente la majorité du personnel de CPE au Québec. « Alors que nous étions encore en négociation, le ministère s’affairait à préparer ses formulaires de réembauche en fonction d’une prime qu’il gardait secrète… C’est un déni flagrant du processus de négociation ! »

Pour la responsable du secteur de la petite enfance à la FSSS–CSN, Stéphanie Vachon, le gouvernement aurait eu tout intérêt à discuter de ce type de mesures incitatives à la table de négociation. « Les problèmes de recrutement, nous les vivons chaque jour dans nos milieux de travail. Les solutions, les mesures d’attraction, nous les connaissons. Cette prime n’était réservée qu’aux éducatrices retraitées désirant reprendre le collier, alors que les problèmes de recrutement concernent de nombreux titres d’emploi, notamment parmi les responsables en alimentation », soutient la militante syndicale.

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, ne minimise pas les impacts de cette décision. « Depuis le début de la pandémie, et ce, sur de nombreux plans, le gouvernement a choisi de gouverner par décret, d’ignorer les mécanismes de consultation les plus élémentaires et d’outrepasser ses obligations légales envers les employé-es de l’État et leurs organisations syndicales. C’est tout un signal que le tribunal envoie au gouvernement de François Legault : gouverner le Québec, ça ne se fait pas au-dessus des lois. »

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 1 600 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 110 000 membres œuvrant dans les secteurs public et privé.

Le TAT rappelle au gouvernement qu’il ne peut pas passer par-dessus les syndicats

C’est une bataille importante que remportent la FSSS-CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ, le SQEES-FTQ et le SCFP, alors que le Tribunal administratif du travail reconnaît leur rôle essentiel et incontournable dans la défense des droits de leurs membres, même en temps de pandémie.

La plainte déposée en vertu de l’article 12 du Code du travail visait à stopper le recours aux arrêtés ministériels et à l’état d’urgence sanitaire, qui suspendaient les dispositions des conventions collectives. Le recours de novembre 2021 contestait particulièrement l’arrêté ministériel 2021-071 qui prévoyait des primes importantes, assorties d’une série de conditions disqualifiantes pour les professionnelles en soins, alors que des ententes de principes avaient été conclues quelques semaines auparavant avec les organisations syndicales pour le renouvellement des conventions collectives.

« La stratégie du gouvernement était irrespectueuse envers les professionnelles en soins. Non seulement cette attitude antisyndicale contrevient aux lois, mais elle s’est aussi révélée totalement inefficace et n’a pas permis d’enrayer la pénurie de main-d’œuvre. La pression est toujours aussi forte sur les professionnelles en soins du réseau public. Cela prouve que si des investissements importants sont nécessaires pour attirer et retenir la main-d’œuvre, les mesures doivent être convenues avec les représentant-es syndical-es afin qu’elles répondent véritablement aux besoins des travailleur-euses sur le terrain et à ceux des patients », soutiennent les leaders des organisations syndicales qui représentent le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires.

Avec cette décision importante, le Tribunal administratif du travail rappelle au gouvernement qu’il a l’obligation de négocier de bonne foi avec les syndicats.

« Tout au long de la crise, les syndicats ont levé la main pour travailler avec le gouvernement et trouver des solutions structurantes pour le réseau. Si le gouvernement a la prétention de vouloir changer la culture dans le réseau de la santé et établir une véritable concertation, il doit dès maintenant reconnaître que son attitude était inacceptable et changer sa façon de travailler, notamment en vue de la prochaine négociation nationale. L’analyse de cette décision nous permettra de prendre toutes les actions nécessaires pour faire valoir les droits des professionnelles en soins », estiment les leaders syndicaux.

L’intersyndicale de la santé et des services sociaux envisage d’ailleurs de contester de la même façon les mesures annoncées unilatéralement pour l’été, dont les conditions étaient beaucoup trop restrictives.

 

Les travailleuses et travailleurs du Groupe Vétéri Médic–CSN acceptent l’entente de principe à 93 %

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Groupe Vétéri Médic–CSN ont accepté la récente entente de principe à 93 % lors d’un vote tenu le 20 juillet en assemblée. Cette nouvelle convention collective prendra fin le 30 juin 2025. Le syndicat a notamment obtenu des hausses salariales de 5 % pour la première année et de 3,5 % pour les années subséquentes.

Le syndicat a aussi obtenu des gains en ce qui a trait à 46 de ses demandes incluant une augmentation des congés de maladie pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs et des jours de vacances supplémentaires pour les personnes ayant accumulé de l’ancienneté.

Finalement, les primes de soir, de nuit et de fin de semaine ont été respectivement bonifiées de 1 $, 3 $ et 2,50 $ depuis le début des négociations. Les primes accordées aux techniciennes et techniciens certifiés, pour leur part, passent de 1 $ à 2 $. Elles ont également été augmentées pour les techniciennes et techniciens spécialisés, passant de 3 $ à 4 $.

« Nous pouvons être fiers du travail accompli par notre syndicat de Vétéri Médic. Ce syndicat est une véritable locomotive pour les conditions de travail des collègues des autres cliniques du réseau Vet et Nous !. Comme nous l’avons vu lors de la négociation de notre dernière convention, il y a fort à parier que le reste du groupe bénéficiera de ces gains dans les prochaines semaines », a commenté Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles–CSN.

« Le syndicat présent chez Vet et Nous ! est un exemple de l’influence que peut avoir un syndicat sur tout un environnement de travail. Les gains que ces personnes vont chercher sont toujours accordés à l’ensemble des autres cliniques. Ce n’est pas le reste du groupe qui leur permet d’avoir les conditions de travail qu’elles ont aujourd’hui, mais l’influence qu’exerce leur syndicat sur l’employeur », indique Danny Chamberland, secrétaire-trésorier du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Rappelons que les travailleuses et les travailleurs du Groupe Vétéri Médic–CSN sont les seuls du groupe Vétéri Médic, maintenant Vet et Nous !, à être syndiqués. Le groupe représente vingt-quatre cliniques et hôpitaux ainsi que trois centres de référence sous sa bannière.

Le syndicat dénonce l’usage illégal de scabs

Le Syndicat des employé-es de la Cie Montour–CSN, en grève depuis le 16 juin dernier, a déposé une plainte au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale le 21 juin 2022 pour usage de briseurs de grève par l’employeur. Les enquêteurs ont effectué une visite de l’usine située à Blainville le 23 juin et le rapport d’enquête a été rendu disponible le 12 juillet. Après l’analyse des faits, il apparaît que quatre personnes auraient été utilisées par l’employeur pour effectuer des tâches qui sont habituellement faites par les syndiqué-es de l’usine, ce qui contrevient à l’article 109.1 g) du Code du travail.

« Nous savions que l’employeur utilisait des scabs depuis le début de la grève, mais nous en avons la preuve sur papier à présent », de dire Michel Valiquette, trésorier de la FC-CSN.

La question financière est la pierre d’achoppement entre les parties. Les employé-es syndiqués veulent être en mesure de maintenir leur pouvoir d’achat face à l’inflation qui a augmenté de plus de 7 % dans le dernier mois.

« La CSN prend acte du rapport de l’inspecteur du ministère du Travail et le service juridique évalue toutes les possibilités de recours contre l’employeur pour faire cesser cette pratique qui est illégale au Québec », rappelle Chantal Maillé, présidente du Conseil central desLaurentides–CSN.

Montour est une entreprise de Blainville fondée en 1954 qui est spécialisée dans les mélanges d’épices et les marinades. Elle sert le secteur de la transformation de la viande et elle a de solides relations avec les chaînes de distribution alimentaire.

Chacun selon ses moyens – Tous derrière les lock-outé-es de Rolls-Royce !

Rolls-Royce : Une lutte inspirante

Ismail Mimouni-Michaud
Président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du YMCA du Parc–CSN

Dans notre vie syndicale, au quotidien, on essaie de tisser des liens avec toutes les luttes sociales. En ce sens, nous trouvons très inspirante la lutte menée par les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce.

Dès le départ, ils se sont montrés très combatifs et transparents. Ces travailleuses et ces travailleurs gardent le moral et l’espoir même s’il leur faut composer avec un conflit qui entraîne certainement son lot de difficultés. Malgré les attaques patronales, toutes et tous demeurent unis et gardent le cap.

Pour les soutenir, nous avons organisé en mai une soirée de diffusion du film «En guerre» ainsi qu’une collecte de fonds pour les lock-outé-es. Nous nous sommes aussi rendus devant l’usine pour leur témoigner notre solidarité. Il ne faisait pas très beau ce jour-là, mais ils étaient nombreux sur la ligne piquetage. Plusieurs sont venus nous parler, avec générosité. On pouvait sentir leur détermination et leur engagement !

Si jamais nous devons exercer la grève un jour chez nous, il est clair que nous allons nous inspirer de leur combat.

J’invite l’ensemble des syndicats, et tout le monde, à appuyer financièrement les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada–CSN.

Avec nos contributions, nous les aiderons à poursuivre la lutte jusqu’à l’atteinte de leurs objectifs !

 

Kronos : Donner aux suivants

Serge Berthiaume
Président du Syndicat national des employé(e)s de Kronos Canada (FIM–CSN)

En 2013, nous avons vécu un long lock-out de six mois. Les patrons voulaient abolir des emplois et couper dans le régime de retraite.

Grâce aux dons et à l’appui que nous avons reçus notamment de nombreux autres syndicats, tous à la mesure de leurs moyens, on a tenu le coup et on est rentré la tête haute !

Après le conflit, en 2014, nous nous sommes donné les moyens, comme syndicat, de soutenir d’autres travailleuses et travailleurs qui devront passer par là. Jusqu’à maintenant, nous avons versé 35 000 $ en soutien aux lock-outé-es du sttrr-csn.

L’argent, c’est le nerf de la guerre quand on est en conflit. C’est ce qui permet de tenir la minute de plus. Tout ce qu’on peut ajouter va encourager les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce à se tenir debout. Tous les gestes comptent même les plus petits. J’invite tous les syndicats à soutenir la cause à la mesure de leurs moyens

 

Pour faire un don aux lock-outé-es de Rolls-Royce :

https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=G2MCRLBGZR4U2

 

 

Les syndiqué-es de Viandes du Breton acceptent l’entente à 62 %

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Viandes du Breton–CSN, section expédition et réception, ont accepté la récente entente de principe à 62 % lors d’un vote tenu le 12 juillet en assemblée. Cette nouvelle convention collective prendra fin le 8 septembre 2024 en même temps que celle de la production.

Le syndicat a notamment obtenu l’intégration de toutes les anciennes primes au taux horaire. Il y aura aussi un rattrapage salarial la première année et des augmentations par la suite qui permettront de dépasser les salaires actuellement donnés à Vallée-Jonction.

De plus, dans un objectif de rétention de la main-d’œuvre, une prime « de reconnaissance de l’ancienneté » sera distribuée, ainsi qu’une sixième semaine de vacances et une plus grande protection contre la sous-traitance. L’employeur s’est aussi engagé à bonifier sa contribution à l’assurance collective.

Par ailleurs, alors que l’employeur insistait pour pouvoir attribuer à des travailleuses et des travailleurs d’autres tâches que celles qu’ils accomplissent habituellement, le syndicat a réussi à négocier de la formation qui permettra aux syndiqué-es, sur une base volontaire, d’augmenter leur polyvalence.

Finalement, et surtout, de l’avis du comité de négociation, les travailleuses et travailleurs ont réussi à aller chercher du respect pour les relations de travail à venir.

« Faire une grève, ce n’est jamais un choix facile. C’est une épreuve pour tout le monde, mais aujourd’hui, on peut dire que ça en a valu la peine. On mérite le respect et on mérite des conditions à la hauteur de ce que nous avons aujourd’hui », indique Éric-Serge Sirois, vice-président du département d’expédition-réception.

« Après deux mois et demi de grève, on peut voir directement les impacts du travail et de la solidarité des employé-es de Viandes du Breton. C’est un merveilleux exemple de ce que peuvent accomplir des syndicats qui se serrent les coudes et qui se battent pour faire entendre leur voix, surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre », a commenté Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN.

« On a un groupe de syndiqué-es qui a décidé de se tenir debout fièrement pour revendiquer plus, et qui a obtenu plus. Cela demande du courage et de la persévérance de se tenir debout comme ça pendant plus de deux mois », souligne Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

Rappelons que le 25 avril dernier, les membres du syndicat avaient déclenché une grève discontinue qui s’est ensuite transformée en grève générale illimitée, le 27 avril. La reprise du travail est prévue pour le 18 juillet prochain.

Les syndiqué-es de Colabor acceptent l’entente à 97 %

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Colabor–CSN de Boucherville ont accepté la récente entente de principe à 97 %, lors d’un vote tenu le 10 juillet en assemblée.

Le syndicat a notamment obtenu une échelle salariale qui passe de 10 à 5 échelons, une augmentation de salaire de 9,5 % la première année, qui se traduit par une hausse de 2,37 $ l’heure pour le sommet de l’échelle. Le tout est rétroactif au 1er janvier 2022.

La convention de cinq ans prévoit aussi des augmentations de 3,25 % en 2023 et en 2024 et une hausse de 2 % à 4 % pour les deux années suivantes en fonction de l’inflation. En tout, on parle donc d’une augmentation qui oscillera entre 21,5 % et 26,3 % au sommet de l’échelle. Le salaire devrait donc s’approcher ou même dépasser les 30 $ l’heure à la fin de la convention. Pour certains membres, en raison de la disparition d’échelons salariaux, l’augmentation sera de plus 30 % dès la première année.

Plusieurs primes sont également bonifiées. Celle de nuit sera augmentée de 0,75 $ de l’heure, la prime de soir de 0,50 $ de l’heure, la prime de responsabilité chariot élévateur de 0,25 $ l’heure, la prime pour le réfrigéré et celle pour le congelé de 0,35 $ l’heure. L’accès au taux double sera par ailleurs facilité après seulement cinq heures supplémentaires effectuées dans une même semaine.

« Le recours à la grève générale a permis de décrocher des gains substantiels chaque année », indique Francis Caron, président du syndicat.

« Un autre bel exemple de ce que peut donner la détermination des membres dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation. Les employeurs doivent maintenant comprendre que de bien rémunérer les travailleuses et travailleurs, c’est un investissement. », a commenté Michel Valiquette, trésorier de la FC-CSN.

Le syndicat a même obtenu le paiement pour un congé férié perdu en raison de la grève.

Rappelons que le 29 juin dernier, les membres du syndicat avaient déclenché une grève de cinq jours, le 28 mai, qui s’est ensuite transformée en grève générale illimitée, le 5 juillet. Il y aura eu une semaine de grève en tout et pour tout.

Colabor est un important grossiste et un distributeur alimentaire qui compte plus de 15 000 clients et qui offre plus de 35 000 produits.

« Nos membres chez Colabor jouent un rôle essentiel pour approvisionner des restaurants et pour distribuer plusieurs produits du Québec. Nous sommes heureux de cette nouvelle entente qui va stabiliser ces emplois », a commenté Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.