Le gouvernement Legault s’acharne sur les demandeuses d’asile au lieu de compléter le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore que le gouvernement fasse de l’acharnement judiciaire sur les demandeuses d’asile en poursuivant sa cause jusqu’en Cour suprême pour leur restreindre l’accès au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. Encore une fois, ce sont les femmes et leur famille qui en feront les frais.

« Il manque effectivement de places dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. On sonne l’alarme depuis longtemps. Les solutions sont pourtant connues. Et s’acharner sur les demandeuses d’asile n’en fait pas partie. Ce que ça prend, c’est plus de places dans les centres de la petite enfance (CPE) et dans les services de garde éducatifs en milieu familial », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN rappelle que le gouvernement doit mettre toutes ses énergies à créer de nouvelles places en services de garde éducatif sans but lucratif. Il doit prioriser le développement de places en CPE et en services de garde éducatifs en milieu familial plutôt qu’en garderie privée subventionnée. Il doit aussi accélérer la cadence pour transformer des garderies privées en CPE. « Depuis qu’il est au pouvoir, il y a maintenant six ans, le gouvernement a promis qu’il compléterait le réseau. On peine pourtant encore à répondre à la demande », poursuit Mme Senneville.

L’autre enjeu majeur dans le réseau, c’est d’attirer et surtout de retenir les travailleuses. « Il faut hausser significativement et rapidement les conditions de travail et salariales des travailleuses, afin de rendre ces professions plus attrayantes. La négociation avec les travailleuses en CPE et les responsables des services de garde éducatifs en milieu familial est commencée, le gouvernement peut agir rapidement en répondant aux demandes des travailleuses », enchaîne Lucie Longchamp, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et responsables des secteurs parapublics et privés.

« Mais une chose est claire : s’acharner sur les demandeuses d’asile et leurs enfants n’est pas et ne sera jamais la solution », de conclure Caroline Senneville.

Une rencontre constructive avec la ministre de la Famille

La vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre et celle de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, rencontraient hier la nouvelle ministre de la Famille, Suzanne Roy.

Lucie Longchamps souligne que ce type de rencontres peut avoir des effets positifs et constructifs tant pour les travailleuses des CPE que pour les responsables en services de garde éducatifs en milieu familial (RSGE). « Ce qui est important, c’est qu’on puisse faire avancer le réseau même si on n’est pas tout le temps d’accord sur tout ! ».

La rencontre était cordiale. Nous avons le sentiment que la ministre était, tout comme nous, en mode solutions. « Pour nous le modèle des services de garde au Québec est une richesse qui a permis de sortir des milliers de femmes de la pauvreté et de la dépendance économique, rappelle Katia Lelièvre. Nous avons dit à la ministre que nous souhaitions être des partenaires pour travailler à leur maintien et à leur élargissement ».

Pour la FSSS et la CSN, ce fut l’occasion de faire le point sur quelques chantiers des plus urgents. Notamment, il faut trouver des solutions pour stabiliser les services de garde régis. L’inflation a des impacts sur les coûts des opérations en CPE. Dans les RSGE, cela se fait sentir très lourdement, puisque cela a un impact direct et immédiat sur leurs revenus. C’est un appauvrissement total pour ces travailleuses qui assure la continuité alors que le réseau a déjà perdu plus de 24 000 places au cours des dernières années.

De plus, il a été question de l’éviction de 14 CPE annoncée par le Centre de services scolaires de Montréal et des mesures à mettre en place pour pallier les nombreux problèmes que cela engendre pour le personnel des CPE comme pour les tout petits et leur famille.

Lucie Longchamps a profité de l’occasion pour remettre à la ministre une copie du rapport final du Comité consultatif paritaire national portant sur les enfants en services de garde éducatifs à l’enfance et présentant des besoins de soutien particulier. Il en ressort un consensus sur l’urgence d’agir, notamment sur la charge de travail du personnel. Il faut proposer rapidement des solutions, car de nombreuses travailleuses en petite enfance vivent des surcharges de travail et de l’épuisement. Pour qu’elles continuent à offrir ces services si importants pour la population, il faut qu’elles sentent l’appui de tous, y compris de leur direction.

Par ailleurs, durant cette rencontre, nos représentantes CSN et FSSS ont eu l’occasion de revenir sur des propos récents de la ministre qui rappelaient que les dernières négociations avaient entraîné des hausses de salaire importantes. Nous tenions à rappeler à la ministre que ces sommes constituaient un rattrapage et que selon nous, il reste encore du chemin à faire pour la pleine reconnaissance de la valeur du travail dans les services de garde à l’enfance.

Enfin, elles ont abordé le problème des fiches d’assiduité qui doivent être remplies toutes les deux semaines dans les RSGE. La ministre a indiqué qu’elle était prête à se pencher sur cet aspect.

CPE : le gouvernement offre des miettes pour freiner la pénurie de main-d’oeuvre

Le comité de négociation du plus grand regroupement du personnel des CPE au Québec ressort très déçu de la rencontre tenue ce matin avec le ministère de la Famille, le Conseil du trésor et les associations patronales, qui ont déposé leurs offres en matière de clauses à incidence monétaire. « Avec ce qui est sur la table, les 11 000 membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui éduquent et accompagnent nos tout-petits jour après jour, seront encore plus motivés à se doter d’un mandat de grève à exercer dès septembre », croit Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

En ce qui a trait aux salaires, le nerf de la guerre pour freiner l’exode dans le milieu, les offres sont nettement insuffisantes. Le gouvernement propose une augmentation allant jusqu’à 12% pour les éducatrices qualifiées uniquement, à la fin d’une convention collective de quatre ans, se terminant en 2024. L’augmentation est de 9% pour les éducatrices non qualifiées. L’offre fond à 6% pour les autres titres d’emploi, tout aussi indispensables pour les enfants et leurs parents. Au terme de la convention, la technique d’éducation à l’enfance demeurera la moins payante de toutes les techniques équivalentes.

« On appelle le gouvernement à prendre les moyens afin de vraiment juguler l’hémorragie. Les travailleuses quittent et les cégeps peinent à trouver des recrues. La partie patronale est loin de donner le coup de barre souhaité par les familles québécoises et tant promis par le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe. Il y a urgence d’agir pour sauver le réseau », martèle Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

De plus, le gouvernement n’offre rien pour répondre aux enfants à besoins particuliers, qui sont de plus en plus nombreux dans nos CPE, et qui nécessitent plus de services et plus de temps. « Les éducatrices sont laissées à elles-mêmes, sans être consultées, sans ressource, ni moyen.  Rien pour alléger la charge de travail déjà lourde et exigeante! Nos membres sont épuisés, alors que la COVID a aggravé leur état. À quand une véritable reconnaissance de leur détresse et des moyens pour la soulager ? », demande Stéphanie Vachon.

 

Les principales revendications

  • Une augmentation salariale équitable pour tous les titres d’emploi. Une technicienne en service de garde scolaire, par exemple, gagnait 29,05 $ l’heure au maximum de l’échelle (avant la négociation du secteur public) contre 25,15 $ pour une éducatrice en CPE alors qu’elles ont la même formation collégiale.
  • Des moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont ceux à besoins particuliers, ainsi que le respect en tout temps des ratios pour la sécurité des tout-petits.
  • Du temps pour la planification du dossier de l’enfant et pour la gestion de la cuisine.

 

Jusqu’à la mi-septembre, la FSSS–CSN mène une tournée d’assemblées pour consulter ses 11 000 membres et obtenir un mandat de dix jours de grève dans toutes les régions du Québec.

« Le gouvernement Legault a les moyens de faire des enfants québécois une priorité nationale, à plus forte raison avec la promesse de milliards de dollars à venir du gouvernement fédéral », conclut Lucie Longchamps.

CPE : à la recherche d’un mandat de grève à exercer dès septembre

À compter d’aujourd’hui, le plus important regroupement du personnel des CPE au Québec, celui de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), va à la rencontre de ses 11 000 membres pour obtenir un mandat de dix jours de grève, à exercer dès septembre, dans toutes les régions du Québec. La convention collective étant échue depuis le printemps 2020, les négociations tournent au ralenti alors que les problèmes s’aggravent, au détriment de la qualité des services dispensés aux enfants.

« Épuisées, on semble assister à une opération de relations publiques. D’un côté, le ministre de la Famille dit vouloir multiplier les places, admet publiquement que nous sommes sous-payées et victimes d’une pénurie de main-d’œuvre sans précédent. En réalité, les mandats patronaux et l’argent sont absents à la table de négociation. Il y a urgence que le ministre Mathieu Lacombe mandate son équipe de négociateurs, pour que ce dossier se règle rapidement », explique sans détour Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

La grève doit demeurer un dernier recours, afin de limiter les impacts sur les parents, durant une époque aussi anxiogène. « Les parents, qui nous écrivent par milliers, sont reconnaissants de notre dévouement et appuient nos revendications légitimes. On souhaite attirer des recrues formées pour assurer un service de haute qualité, pour le bien des familles québécoises. Essayez de recruter en avouant du même souffle que la technique d’éducation à l’enfance est la moins payante de toutes les techniques », ironise Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Un diachylon qui va dévaloriser la profession

À la demande de la FSSS–CSN, les plus récentes données colligées par l’Association des enseignantes et enseignants de techniques d’éducation à l’enfance révèlent que le programme de formation n’attire plus et que le nombre de diplômées a radicalement chuté depuis 2016.

En guise de réponse, le gouvernement assouplit les règles. Il crée une catégorie de remplaçantes temporairement qualifiées (RTQ) qui n’ont pas complété leur formation, ce qui maintient indéfiniment le ratio d’éducatrices formées à 1 sur 3.

« Ce sont des solutions à courte vue. Quel message transmet-on aux personnes qui ont étudié trois ans à la technique ? Nous rentrons dans une spirale de dévalorisation qui va faire plus de mal que de bien », analyse Lucie Longchamps.   

Nos principales revendications

  • Une augmentation salariale équitable. Une technicienne en service de garde scolaire, par exemple, gagne 29,05 $ l’heure au maximum de l’échelle contre 25,15 $ pour une éducatrice en CPE alors qu’elles ont la même formation collégiale.
  • Des moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont ceux à besoins particuliers, ainsi que le respect en tout temps des ratios pour la sécurité des tout-petits.
  • Du temps pour la planification du dossier de l’enfant et pour la gestion de la cuisine.

Alors que le Québec est cité en référence au pays, avec les milliards à venir du fédéral, le gouvernement doit tout faire pour maintenir un système de grande qualité pour les enfants.

« Nous ne réclamons pas la Lune au gouvernement. Nous voulons seulement assurer la pérennité du réseau des CPE par un juste retour du balancier après avoir fait les frais des coupes budgétaires durant trop d’années », conclut Stéphanie Vachon.

Le personnel syndiqué des CPE de la FSSS–CSN accentue la pression

Aux prises avec un problème aggravé de pénurie de main-d’œuvre, les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance, représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), se dotent de mandats forts partout au Québec, pour accentuer les moyens de pression sur le gouvernement Legault.

«Ce gouvernement promet de créer de nouvelles places, mais sait très bien que cet objectif est inatteignable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée en CPE, exacerbée depuis un an par la pandémie. Une seule solution permettra de retenir ou d’attirer des ressources : de meilleures conditions de travail», explique logiquement Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

Or, au détriment des familles québécoises, les demandes patronales qui viennent d’être déposées à la table de négociation nationale s’inscrivent en parfaite contradiction avec la volonté de mettre un terme à la pénurie. «Les demandes formulées visent à presser le citron davantage et ainsi détériorer les conditions de travail de celles et ceux qui éduquent nos tout-petits. Cette stratégie contreproductive risquerait de décourager d’éventuelles recrues et de pousser vers la sortie les personnes épuisées et sous-payées qui tiennent le réseau à bout de bras », ajoute Stéphanie Vachon.

Ainsi, au cours des prochaines semaines, les parents seront informés de l’escalade des moyens de pression et seront appelés à appuyer les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance dans leurs démarches pour bonifier et assurer la pérennité du réseau des CPE.

Des demandes légitimes pour stopper la pénurie

Les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance demandent, entre autres, une augmentation salariale équitable comparativement à une formation du même niveau dans le réseau de l’éducation. Aussi, elles souhaitent plus de moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont du temps pour mieux planifier, pour remplir le dossier de l’enfant et pour soutenir les enfants à besoins particuliers. Il faut également faire respecter le ratio éducatrices/enfants en tout temps.

«Avec le transfert prochain de 6 milliards de dollars du gouvernement fédéral, le gouvernement Legault a plus que jamais les moyens de mieux répondre aux besoins des familles québécoises qui nécessitent plus de places en CPE et de meilleurs services grâce au personnel qualifié», conclut Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

La CSN en faveur d’un investissement massif pour la petite enfance

La CSN accueille favorablement la volonté du gouvernement d’investir davantage pour nos enfants de quatre ans, mais souhaite qu’il le fasse aussi pour l’ensemble de la petite enfance. « Le réseau des services éducatifs à l’enfance a été conçu pour les enfants de 0 à 5 ans et il a fait ses preuves pour bien préparer les enfants à la maternelle 5 ans. Le problème, c’est qu’il manque cruellement de places et les parents attendent souvent pendant des années avant d’avoir accès à un service de garde éducatif », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Ce dernier demande donc au gouvernement de prendre les budgets prévus pour les enfants de quatre ans afin d’offrir un réel choix aux parents en donnant un accès aux CPE et aux milieux familiaux régis et subventionnés à ceux qui le souhaitent, et ce, à un coût équivalent à celui de la maternelle. Il n’est pas judicieux d’offrir des maternelles 4 ans mur à mur. La centrale demande plutôt la gratuité des services de garde éducatifs pour les familles à faible revenu ainsi que pour tous les enfants de quatre ans.

« Pourquoi dépenser près de deux milliards de dollars en béton, alors que les mesures les plus urgentes seraient de réinvestir dans le réseau de l’éducation et de la petite enfance et de rendre disponibles les services éducatifs et les professionnel-les nécessaires pour les enfants plus vulnérables », ajoute Jacques Létourneau, qui rappelle que les coupes dans le réseau scolaire et dans celui de la santé et des services sociaux ont rendu l’accès à ces spécialistes très difficiles, même dans les écoles.

Ratio avantageux

Une autre raison qui milite pour privilégier les services de garde éducatifs pour la petite enfance à l’école, c’est le ratio adulte-enfants. « Limiter le nombre d’enfants par éducatrice est primordial pour la qualité des interactions », soutient Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN), qui représente plus de 13 000 membres dans le réseau des services de garde éducatifs. Ce dernier permet un ratio adulte-enfants avantageux (1 pour 6 ou 1 pour 10 au maximum).

Diagnostic avant 4 ans

En plus du ratio plus avantageux, les services de garde éducatifs permettent un diagnostic plus précoce des troubles de l’apprentissage, bien avant quatre ans. « Quand on parle de diagnostic précoce à l’âge de quatre ans, pour un pédiatre, c’est comme si vous me demandiez d’agir dans un CHSLD de bébés », a lancé récemment le pédiatre reconnu Jean-François Chicoine en entrevue avec la CSN. Ce dernier précise que plusieurs diagnostics importants peuvent se faire à 18 mois avec un accès au spécialiste approprié.

Formation adaptée

En ce qui concerne la formation, rappelons qu’une majorité d’éducatrices des services de garde ont suivi une formation entièrement axée sur les enfants de 0-5 ans, tandis que les enseignantes et enseignants détiennent une formation adaptée pour les 5 à 12 ans et non sur les besoins des tout-petits. Ces derniers ne sont pas aussi bien préparés pour l’apprentissage par le jeu.

Que veulent les parents ?

Un récent sondage Léger montre que les parents préfèrent les services de garde éducatifs à la maternelle 4 ans. Le seul obstacle est le manque de places en CPE et chez les responsables en services de garde régis et subventionnés. L’argent prévu pour les maternelles 4 ans pourrait cependant résoudre ce dernier problème tout en permettant l’embauche de plus de professionnel-les. Par ailleurs, rien ne permet de croire que les 20 % d’enfants qui, pour le moment, échappent à toute forme de services éducatifs avant 5 ans seront inscrits par leurs parents à la maternelle 4 ans. Ces parents tiennent peut-être à garder leur enfant à la maison ou attendent une place en services de garde à l’enfance ou encore travaillent avec des horaires atypiques. « Il faudrait en savoir plus sur ces parents avant de créer à grands frais un 2e réseau parallèle pour la petite enfance », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN qui est l’organisation la plus représentative du personnel des CPE.

Un réseau inachevé

Le précédent gouvernement a malheureusement imposé des freins au développement de places subventionnées pour les enfants, notamment en finançant seulement 50 % du coût des nouvelles installations. Cette mesure a favorisé l’essor des garderies privées, d’autant plus que des crédits d’impôt avantageux ont aussi été instaurés. Pour des familles de la classe moyenne, ces crédits peuvent rendre la garderie privée plus avantageuse financièrement au détriment du volet éducatif qui est beaucoup moins encadré dans ce type de service. La CSN demande donc la poursuite du développement des places en milieu familial régi et en CPE, la fin de la modulation des tarifs ainsi que la fin du crédit d’impôt pour frais de service de garde.

Le gouvernement doit investir notre argent judicieusement

La CSN constate que les coûts pour l’implantation de la maternelle 4 ans sont beaucoup plus élevés que prévu et propose de développer considérablement plus de places avec le même argent dans le réseau des CPE ou des services de garde en milieu familial régis et subventionnés.

« Si le ministre veut mettre autant d’argent pour la petite enfance, nous avons une chance historique de compléter le réseau des services de garde éducatifs subventionnés et de créer beaucoup plus de places pour le même montant », lance Jacques Létourneau. Il fait également valoir que le réseau des CPE et des milieux familiaux régis et subventionnés permet l’identification des vulnérabilités chez les enfants dès les premières années, et ce, avant même l’âge de quatre ans et qu’il dispose d’un programme éducatif et d’un horaire qui convient mieux aux familles et aux tout-petits. « D’autant plus que nous pourrions également embaucher du personnel supplémentaire pour dépister efficacement les troubles d’apprentissage et en assurer le suivi, et ce, dès le plus jeune âge », d’ajouter le président de la CSN.

La CSN demande au gouvernement de donner clairement toutes les informations relatives aux coûts des maternelles 4 ans, en comparaison avec ceux des services de garde subventionnés (CPE et milieu familial régi), autant au niveau de la construction que pour le fonctionnement.

« Il est surprenant que le gouvernement continue tête baissée vers son objectif de maternelles 4 ans mur à mur, alors que les parents préfèrent les CPE (sondage Léger) ou les milieux familiaux régis et subventionnés et que ceux-ci conviennent mieux aux enfants de 4 ans », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS—CSN qui représente plus de 13 000 membres travaillant dans les CPE et les milieux familiaux.

1,9 G$ en construction de classes seulement

Le ministre Jean-François Roberge veut aller de l’avant même s’il confirme qu’il en coûtera 10 300 $ par an par enfant en frais récurrents et 800 000 $ par classe construite.

Or, selon un sondage rendu public par le ministre, les commissions scolaires du Québec peuvent fournir 959 classes pour les groupes de prématernelles. Comme le projet du gouvernement est d’ajouter 3400 classes de maternelle 4 ans au total, il faudra donc en construire plus de 2400. Une facture de plus de 1,9 G$ ! On ne compte pas dans ce montant les rénovations qui sont probablement nécessaires dans les classes déjà disponibles. Ce serait moins cher dans le réseau des services de garde éducatifs. Un CPE de 65 places peut coûter près de 1,5 M$ à construire et c’est l’équivalent de quatre classes en nombre de places disponibles. C’est donc environ la moitié moins cher en coût de construction.

L’économie de ce dernier réseau serait ensuite récurrente en ce qui concerne les frais annuels de fonctionnement. Selon des chiffres dévoilés par la députée Marwah Rizky en commission parlementaire, les services aux enfants en CPE et en milieu familial coûtent au plus 5400 $ par an par enfant pour 200 jours (l’équivalent du calendrier scolaire). Or, ce montant s’élève à 10 300 $ dans le réseau scolaire.

« Le gouvernement doit faire la lumière sur tous ces chiffres et expliquer pourquoi il ne prend pas l’option la plus populaire, la plus économique et celle qui donne des résultats probants. C’est la solution la plus censée, tant pour les enfants que pour les parents », insiste Jacques Létourneau.

À propos

La CSN représente plus de 13 000 travailleuses dans le secteur des services de garde éducatifs au sein de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN).

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

Le gouvernement continue d’improviser

Avec la pénurie actuelle d’enseignantes, d’enseignants et de professionnel-les, on ne sait toujours pas qui pourra occuper les deux postes requis pour chaque classe de maternelle 4 ans. Le poste à mi-temps pour accompagner l’enseignante ou l’enseignant sera-t-il occupé par des éducatrices, des techniciennes en éducation spécialisée ou par un autre type de professionnel? Dans tous les cas, il risque de manquer de personnel. « Le ministre Roberge doit improviser au gré des pressions populaires et des problèmes qui surgissent », affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, qui rappelle que le ministre a récemment évoqué l’idée d’embaucher des éducatrices en CPE pour combler le manque anticipé d’enseignante pour la maternelle 4 ans.

On signale par ailleurs un nombre d’inscriptions aux maternelles 4 ans plus bas que prévu, ce qui fera en sorte d’augmenter les coûts puisqu’il faudra quand même embaucher une enseignante et une éducatrice à mi-temps pour chaque classe.

Pas d’impact

La prémisse de base du gouvernement est que les maternelles 4 ans apporteraient une plus-value pour la scolarisation des enfants. Or, rien n’est moins sûr. Selon la chercheure Christa Japel de l’Université de Montréal, dans une étude réalisée au Québec et publiée en 2017, les maternelles 4 ans « ont très peu d’effet sur la préparation à l’école et, ainsi, ne réduisent pas de façon significative l’effet des conditions sociodémographiques des enfants sur leur préparation à l’école. »

En fait, le pédiatre de Sainte-Justine, Jean-François Chicoine, estime que les enfants les plus fragiles, qui ont des problématiques affectives, ont besoin d’un milieu plus « apaisant » avec un « référent » plus accessible, comme dans un service de garde éducatif. « Si l’enfant n’est pas capable de faire quelque chose, il faut lui dire en s’agenouillant, en le regardant dans les yeux : “je vais t’aider.” Et pour faire ça, ça prend une relation d’un individu à un autre. Un bon rapport entre l’éducatrice et l’enfant », a expliqué Jean-François Chicoine en entrevue avec le journal de la CSN.

 Des solutions

« Depuis le début, ce qu’il faut, c’est compléter l’offre de places en CPE et en milieu familial régi et subventionné pour pouvoir offrir un service de qualité aux enfants de 0 à 5 ans, partout au Québec », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Il manque encore aujourd’hui des places en CPE et chez les responsables en services de garde (RSG) dans certaines régions du Québec. Les parents n’ont donc pas vraiment de choix.

Dans le dernier budget du Québec, on voit qu’il faudra attendre 2022-2023 pour obtenir la fin de la contribution additionnelle pour la garde d’enfants, ce que la CAQ avait dénoncé sous le vocable de la « taxe famille ». Pour mieux respecter le choix des parents, la CSN demande au gouvernement d’aller beaucoup plus vite pour respecter sa promesse et rétablir le tarif unique. « Pourquoi ne pas éliminer la taxe famille dès l’an prochain? », suggère Véronique De Sève.

La CSN propose aussi de mettre fin au crédit d’impôt pour les services de garde non régis et pour les garderies non subventionnées. Les services de garde privés en milieu familial ne devraient pas être financés par les fonds publics. Le crédit d’impôt accordé pour les services de garde vient démontrer que ce sont tous les Québécois qui financent ce service de garde alors que l’encadrement y est minimaliste. Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’améliorer le sort de la petite enfance, il doit prendre tous les moyens pour favoriser les services de garde éducatifs encadrés.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

La FSSS–CSN compte plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs, soit en CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés (RSG).

Renseignements :

Thierry Larivière, Service des communications de la CSN

Cellulaire : 514 966-4380 ; bureau : 514 598-2139 ; thierry.lariviere@csn.qc.ca

Le gouvernement Legault doit prendre un pas de recul

Le gouvernement Legault doit prendre du recul avec son projet d’implanter des maternelles 4 ans partout au Québec, estime la CSN. Les parents, les commissions scolaires et le réseau de services de garde éducatifs en place ne pensent pas qu’il s’agisse de la meilleure option dans le contexte actuel au Québec.

En fait, si le gouvernement Legault veut offrir un service éducatif universel et gratuit aux enfants de 4 ans et favoriser le dépistage précoce de troubles de l’apprentissage, le meilleur moyen est de faciliter l’accès aux CPE et aux services de garde régis en milieu familial (RSG). « L’obligation qui est faite aux commissions scolaires d’offrir le service de maternelle 4 ans ne tient nullement compte des réalités régionales, des services déjà présents sur les territoires des commissions scolaires, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il y aura assurément des impacts négatifs importants sur les services en place, tant pour le milieu familial que pour les CPE. Le ministre suggère une approche mur à mur, tout à fait contraire aux engagements de son gouvernement de proposer un développement harmonieux et dans la complémentarité des services existants. »

Selon un récent sondage de l’AQCPE, trois fois plus de parents préféreraient avoir accès à un CPE ou une RSG plutôt qu’à la maternelle 4 ans si le coût était égal. « Pourquoi le gouvernement Legault veut-il offrir un service que la majorité des parents ne veulent pas avoir? », questionne Jacques Létourneau.

« L’arrivée de la maternelle 4 ans pourrait créer des pertes d’emploi dans les RSG et les CPE de certaines régions. Pendant ce temps, le réseau scolaire se demande comment il pourra trouver le personnel et les locaux pour toutes ces classes de maternelle. C’est un non-sens », affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN. Cette dernière déplore par ailleurs le fait que le gouvernement ne dispose pas d’un portrait juste de l’offre et de la demande pour les 0 à 5 ans. Le guichet unique en place pour les services de garde ne comptabilise pas tous les services.

La seule raison qui empêche les parents d’avoir accès au réseau actuel de services de garde éducatifs, c’est la disponibilité des places et la modulation des tarifs. Il faut donc, comme promis par le gouvernement, qu’il revienne au tarif unique le plus rapidement possible et qu’il développe et pérennise le réseau existant. Il s’agit de la solution la moins chère pour le gouvernement et qui pourra se réaliser plus rapidement.

Quatre raisons qui font des CPE et des RSG le meilleur choix

Voici quatre autres raisons pour favoriser l’accès aux CPE et aux RSG plutôt qu’aux maternelles 4 ans, tant pour le bien des petits que pour celui de leurs parents :

  • Le dépistage précoce des troubles de l’apprentissage commence bien avant 4 ans et est plus facile à faire dans un petit groupe. Or, le ratio éducatrice-enfants est de 1/17 dans une classe d’école contre 1/6 chez une RSG et 1/10 dans un CPE. La relation avec une seule éducatrice tout au long de la journée offre également une meilleure stabilité relationnelle pour les petits de 4 ans. À l’école, l’enfant doit souvent passer de la classe au service de garde. Les contacts entre les éducatrices et les parents sont quotidiens dans les CPE et les RSG, ce qui est plus favorable à un suivi de tous les problèmes que peuvent vivre les enfants. À l’école, il n’y a qu’une ou deux rencontres obligatoires par année entre l’enseignante ou l’enseignant et les parents.
  • La disponibilité des services de garde éducatifs s’étend sur 11 h par jour, 261 jours par année au CPE et 10 h par jour, 234 jours par année pour les RSG. À l’école, le service gratuit couvre 5 h par jour pendant 180 jours par année. Pour le reste, il faut prévoir l’inscription au service de garde à 8,35 $ par jour et trouver une solution pour la garde des enfants pendant tout l’été.
  • La formation collégiale des éducatrices est spécifique aux enfants de 0 à 5 ans, tandis que la formation universitaire des enseignantes et enseignants est axée sur les 5 à 12 ans. Les RSG ont également une formation spécifique à la petite enfance.
  • Les locaux et les jeux dans la cour extérieure sont adaptés aux tout-petits. Les objets sont à la bonne hauteur et la salle de bain est habituellement adjacente.

 

Renseignements : Thierry Larivière, Service des communications de la CSN

Cellulaire : 514 966-4380; bureau : 514 598-2139.

Entente de principe entérinée à 100 %

Réunis en assemblée générale le 27 juin dernier, les membres du Syndicat des travailleuses(eurs) des centres de petite enfance de l’Estrie – CSN dont le CPE est affilié à l’Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE), ont entériné à 100 % l’entente de principe.

« C’est à maintes reprises que nous l’avons indiqué, cette négociation a été la plus difficile que le syndicat ait vécue. 33 séances ont été requises afin de parvenir à une entente de principe, sans compter les journées de grève exercées et une grève générale illimitée qui se dessinait à l’horizon, affirme Stéphanie Vachon, présidente du STTCPEE – CSN. Nos membres ont démontré une solidarité et une détermination exemplaires, ce qui nous a valu d’obtenir un règlement à la hauteur de celui intervenu au niveau national avec les autres associations patronales », ajoute madame Vachon.

Rappelons que l’APNCPE avait rejeté l’entente de principe nationale après avoir quitté, en février 2016, la table de négociation nationale pour faire cavalier seul.

« Il nous reste maintenant qu’à espérer que les prochaines années seront garantes de relations de travail harmonieuses », conclut madame Vachon.

Le Syndicat des travailleuses (eurs) des centres de la petite enfance de l’Estrie – CSN (STTCPEE-CSN) compte 35 centres de la petite enfance regroupant ainsi plus de 850 travailleuses. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération de la santé et des services sociaux – CSN (FSSS-CSN) et au Conseil central des syndicats nationaux – CSN (CCSNE-CSN).

Un recul de plus

À la suite de l’annonce, ce matin, du ministre de la Famille concernant l’implantation de projets pilotes de haltes-garderies, la CSN souhaite dénoncer la création de ce réseau en marge. « Avec ce programme, le gouvernement crée un réseau parallèle, distinct, alors qu’il aurait été possible de l’intégrer aux réseaux publics déjà en place », a noté d’entrée de jeu la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Le ministre Fortin annonçait, ce matin à Sherbrooke, la mise en place de projets de haltes-garderies afin d’améliorer l’offre d’activités de garde pour les travailleurs et les parents étudiants. S’adressant aux groupes communautaires, le gouvernement leur propose d’offrir des services de halte-garderie, parallèlement au réseau des CPE et des RSG offrant des services de gardiennage les soirs, les fins de semaine et les nuits.

« Bien que nous reconnaissons qu’un tel besoin existe et qu’il faut y répondre, ces nouvelles haltes-garderies constituent des services à rabais, encadrés par très peu de règlementation. Il n’y aura pas d’exigence de formation pour le personnel et pas de programme éducatif. Il s’agit essentiellement de services de gardiennage. Rappelons que des CPE ont déjà la possibilité d’offrir ce type de service. Il aurait été opportun, selon nous, d’analyser les offres existantes avant d’aller plus loin », a noté Véronique De Sève.

Ces projets pourront bénéficier d’une subvention maximale de 75 000 $ par année, ce qui est nettement insuffisant. « On peut se demander quelles seront les conditions de travail des femmes qui y travailleront et de quelle hauteur sera la qualité du matériel éducatif qu’on y retrouvera, a questionné Mme De Sève. Ce dont le secteur communautaire a besoin, ce n’est pas d’une multiplication du financement à la pièce et irréaliste, mais d’un financement adéquat récurrent. Ce dont les familles ont besoin, ce sont des services éducatifs cohérents et de qualité, tout au long du parcours de leurs enfants. »

Nier l’expertise
Les avantages offerts par les CPE et le milieu familial reconnu par un bureau coordonnateur ne sont plus à prouver : toutes les études démontrent la supériorité des CPE par comparaison aux garderies commerciales, qu’elles soient subventionnées ou non. La même supériorité est observable chez les responsables en services de garde (RSG) en milieu familial reconnus par un bureau coordonnateur, par rapport à la garde d’enfants à domicile qui n’est pas régie par la loi. « En mettant sur pied son projet pilote, le ministre Fortin vient ni plus ni moins nier ces faits, notamment l’expertise détenue par les travailleuses de ces réseaux. Ces éducatrices offrent le meilleur grâce à des méthodes éducatives fondées sur le développement global de l’enfant, sa stimulation, l’éveil de tout son potentiel et sa socialisation par le jeu. Elles s’assurent du développement de ses habiletés psychomotrices et langagières, de sa créativité, de son autonomie, de sa capacité à résoudre les conflits et de son bien-être général. Tous les enfants devraient pouvoir en bénéficier. »

Finalement, en octroyant des sommes — même insuffisantes — à ce réseau parallèle, le ministre Fortin perpétue l’inadéquation du financement des réseaux des CPE et du milieu familial reconnu par un bureau coordonnateur. « C’est dans ces réseaux que l’argent du gouvernement doit être investi. Pas dans le privé et pas dans des projets pilotes de gardiennage », a conclu Véronique De Sève.

À propos
La CSN représente près de 300 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans quelque 2000 syndicats présents dans tous les secteurs d’activité. La CSN est la plus grande organisation dans le secteur de la santé et des services sociaux.

1500 travailleuses CSN entérinent à 92 % la recommandation des conciliateurs

Les 1500 membres du Syndicat des travailleuses(eurs) des CPE de Montréal et Laval–CSN ont entériné à 92 % la recommandation de règlement émise par les conciliateurs du ministère du Travail après un blitz de négociation de 24 heures qui s’est terminé à 7 h du matin, le 17 juin dernier. Cette décision a été prise par vote secret lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue à huis clos dans la soirée du 20 juin à l’Hôtel Fairmount Queen Élisabeth. Cela met donc fin à l’une des plus longues rondes de négociation jamais vécue dans une soixantaine de CPE de Montréal et Laval membres de l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE).

« On pousse un véritable soupir de soulagement et de satisfaction après 39 mois sans convention collective, a affirmé Carole Leroux, présidente du syndicat. Cette négociation a été très difficile. La soixantaine de directions des CPE et l’APNCPE ont cherché à réduire de façon importante nos conditions de travail et par là, la qualité même des services dispensés aux enfants. Une page vient donc d’être tournée. Mais elle restera gravée longtemps dans notre mémoire collective en raison de la mobilisation sans précédent des travailleuses, au moins jusqu’au renouvellement des conventions collectives dans moins de deux ans. »

Une fois signée, la convention collective sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2020. Elle comporte plusieurs gains, notamment sur les salaires, les jours fériés et les congés divers, les régimes de retraite et d’assurance, les activités pédagogiques.

Les autres enjeux pour lesquels il y a eu déclenchement d’une grève générale illimitée durant huit jours, entre le 6 et le 15 juin, portent sur le rôle décisionnel de l’équipe, les horaires de travail, la liste de rappel et l’application de l’ancienneté, la transparence des états financiers et les droits acquis. Des enjeux qui touchent toutes les catégories d’emplois, des éducatrices aux responsables en alimentation, en passant par les adjointes administratives ou encore les préposées à l’entretien.

« On ne peut que souligner la très grande détermination des travailleuses qui se sont battues jusqu’à la toute dernière minute pour préserver la qualité de leurs emplois et des services à la petite enfance, a dit pour sa part Lucie Longchamps, nouvelle vice-présidente responsable des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Cette étape marque la fin d’un processus de négociation dans les CPE syndiqués à la CSN qui aura été beaucoup trop long en raison du retrait de l’APNCPE de la table des négociations nationales, en février 2016. »

« Je lève mon chapeau à ces femmes qui se sont tenues debout devant l’adversité et l’acharnement de la partie patronale qui a tenté sans succès de briser leur moral et leur solidarité, déclare Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Ce sont leurs luttes qui ont permis de construire et de maintenir ce réseau des CPE envié de par le monde en raison de la très grande qualité des services éducatifs dispensés, comme le démontrent toutes les études. C’est un réseau qu’il nous faut constamment préserver alors que, dans le cadre des élections d’octobre prochain, de véritables vautours de la privatisation annoncent qu’ils veulent à poursuivre le saccage de ce joyau mis en place depuis les trois dernières décennies. Heureusement encore, les travailleuses l’ont très bien compris. »

À propos du syndicat et de la CSN

Le Syndicat des travailleuses (eurs) des CPE de Montréal et Laval–CSN compte plus de 2500 membres dans 105 CPE, totalisant 157 installations, dont 61 CPE sont représentés par l’APNCPE. Le syndicat est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui représente plus de 14000 travailleuses en CPE et responsables en service de garde en milieu familial. Il est aussi affilié au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). La CSN regroupe pour sa part quelque 300000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activités tant publics que privés.

L’exaspération à son comble après huit jours de grève

L’exaspération est à son comble chez les quelque 1500 travailleuses en grève pour une huitième journée consécutive depuis le début d’un conflit de travail sans précédent, le 6 juin dernier. Ce matin, une centaine d’entre elles se sont rassemblées devant l’édifice du ministère du Travail à Montréal pour appuyer leur comité régional de négociation convoqué en séance de conciliation avec l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE) qui représente les directions de 57 CPE.

« Notre patience a atteint sa limite, mais notre mobilisation, elle, est sans fond, a affirmé Carole Leroux, présidente du Syndicat des CPE de Montréal et de Laval (STCPEML-CSN). Nous sommes ici pour soutenir notre comité de négociation et surtout dire à la partie patronale de cesser de nous faire perdre notre temps et celui de milliers de parents qui n’attendent qu’un signe de bonne volonté. Nous voulons surtout réaffirmer aux directions et aux conseils d’administration des CPE que nous n’accepterons jamais de conditions de travail inférieures à ce qui a été consenti à 10 000 autres collègues syndiquées CSN des autres régions. »

« On déplore sincèrement les inconvénients causés aux parents et à leurs enfants. Les choses auraient pu être très différentes et la grève évitée si l’APNCPE avait accepté dès le départ d’intégrer l’entièreté de l’entente nationale convenue le 6 novembre dernier avec le gouvernement et une majorité de CPE au Québec. La partie patronale a carrément fait fi de cette entente et a plutôt proposé d’importants reculs dans les conditions de travail et de pratique aux plans régional et national des membres que nous représentons, explique Nathalie Fontaine, vice-présidente à la négociation pour le Syndicat des travailleuses des CPE de Montréal et de Laval (STCPEML–CSN). » Rappelons que les CPE membres de l’APNCPE ont quitté la table de négociation nationale à l’hiver 2016.

Pour Dany Lacasse, vice-président responsable des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) : « Plutôt que de dépenser des milliers de dollars en frais d’avocats pour des séances de négociation qui s’éternisent et en relations publiques, l’APNCPE devrait prendre cet argent pour le réinvestir dans les services aux enfants. Ça dénote le sens des priorités de la partie patronale. »

Après plus de 40 séances de négociation, dont plusieurs devant deux conciliateurs du ministère du Travail dont la directrice du service de la conciliation, les points en litige portent notamment sur l’équivalent des avancées au national, sur le rôle décisionnel de l’équipe, les congés sans traitement, les horaires de travail, la liste de rappel et l’application de l’ancienneté, la transparence des états financiers et les droits acquis. « Il s’agit d’enjeux qui affectent directement le quotidien et surtout les revenus de toutes les catégories de travailleuses, des éducatrices aux responsables en alimentation, en passant par les adjointes administratives ou encore les préposées à l’entretien », ajoute la vice-présidente à la négociation.

« Nous appuyons totalement ces travailleuses des CPE qui se dévouent à tous les jours au développement et au bien-être de milliers d’enfants de zéro à cinq ans, ajoute Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Nous allons continuer à les soutenir dans leur lutte pour le respect et leur pleine reconnaissance, et ce, tant et aussi longtemps qu’elles n’obtiendront pas gain de cause. Elles méritent la même chose que leurs collègues des CPE de la région et de l’ensemble du Québec, ni plus ni moins. »

À propos des CPE et de la CSN

Le Syndicat des travailleuses (eurs) des CPE de Montréal-Laval (CSN) compte plus de 2500 membres dans 105 CPE, dont 61 CPE sont membres de l’APNCPE. Le syndicat est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ainsi qu’au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). La CSN regroupe pour sa part quelque 300 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activités tant publics que privés.

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Pour information :

François Forget

514 212-7383

Grève de 200 travailleuses de sept CPE dans Lanaudière

La soixantaine de travailleuses du CPE Au royaume des bouts de choux de St-Lin et de St-Calixte ont choisi de déclencher une journée de grève le lundi 7 mai prochain. Outrées du comportement de la direction face aux négociations qui ne cessent de s’éterniser, elles joindront, le temps d’une journée, les grévistes du CPE Multi-Gardes en grève générale illimitée depuis le 26 avril dernier. Le 8 mai, ce sera le tour de plus de 80 travailleuses du CPE Aux portes du matin de Lavaltrie et de Lanoraie d’exercer une première journée de grève en compagnie des grévistes du CPE Multi-Gardes de St-Lin. Au total, ce sont sept (7) installations de la région variant entre 60 et 80 places qui seront privées des services de garde en début de semaine.

Ces 200 travailleuses syndiquées à la CSN sont toujours sans contrat de travail depuis plus de trois ans. Dans tous les cas, elles sont confrontées à des demandes de reculs de leurs conditions de travail sous l’égide de difficultés financières dans un contexte de totale absence de transparence de la part des directions. Le regroupement des douze (12) directions des CPE syndiquées à la CSN de la région s’est imposé un mandat de refus catégorique de divulgation de leurs salaires, même sous le couvert de la confidentialité. Une façon d’éviter les questionnements sur leurs salaires et avantages qu’ils se sont eux-mêmes octroyés à même les subventions publiques du gouvernement.

La veille du déclenchement de la grève générale illimitée au CPE Multi-Gardes, le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière – CSN avait encore une fois de plus essuyé un refus catégorique  de sa proposition de sursoir à l’exercice de la grève en contrepartie d’un engagement de la direction d’entamer, sans délai, une démarche confidentielle de transparence économique. Cette démarche implique de transmettre sous couvert de la confidentialité, tous les documents nécessaires à une analyse financière par une firme comptable indépendante. Une fois l’analyse terminée, des recommandations sont émises pour trouver des alternatives permettant le réaménagement tant des conditions de travail des travailleuses que des méthodes et des pratiques de gestion du personnel d’administration, le tout dans le but ultime de consolider définitivement la pérennité financière de l’organisation.

C’est ce même soir que la partie syndicale a appris de la procureure du regroupement des employeurs que le refus de fournir tous les documents, incluant l’annexe des salaires du personnel de gestion, était en fait un mandat que les 12 directions se sont octroyé.

« Ils se sont, ni plus, ni moins, organisé en cartel. Il n’y a pas d’autres conclusions à tirer. Qu’est-ce qui nous dit qu’ils utilisent efficacement les budgets de fonctionnement de leur organisation respective? Qu’estce qui nous prouve que les sommes allouées par le gouvernement pour les services directs aux enfants, les subventions pour les enfants à défi particuliers et les subventions pour les milieux défavorisés sont bien utilisées et que ce sont les enfants qui en bénéficient et non leurs structures administratives? Ça me répugne juste à y penser. Je me résonne en me disant que ça ne se peut pas, mais on n’a aucun moyen de le vérifier avec leur entêtement à vouloir tout cacher. Alors le doute subsiste et dans ce contexte aucune concession n’est possible », déclare madame Lili Tremblay, présidente du Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière – CSN.

En moyenne, dans les centres de la petite enfance, 80 % du budget global annuel de fonctionnement entièrement subventionné par le gouvernement sert à payer les salaires du personnel salarié et du personnel de gestion.

« Aucune firme comptable ne peut réaliser une démarche d’analyse qui se tient sans ces données. Nous ne sommes pas en mesure d’évaluer si le problème des difficultés financières se situe au niveau des salaires hors-normes du personnel de gestion et tant que nous ne serons pas en mesure d’en faire la vérification dans une perspective d’analyse globale et transparente, les travailleuses refuseront de concéder leurs conditions de travail », précise Madame Tremblay.

Rappelons que depuis le début des négociations locales, seuls les employeurs sont en demande. Ils ne visent que des reculs importants des conditions de travail dont, notamment, des coupures d’heures de travail qui affecteront la disponibilité et la qualité des services.

Au-delà de la seule question des conditions de travail, les travailleuses souhaitent obtenir des garanties et des mesures qui assureront, à long terme, la protection de la qualité éducative et le maintien de l’établissement de ratios enfants/éducatrice qui permettent l’atteinte des objectifs éducationnels, dans un contexte de pérennité et de santé financière. Elles souhaitent également assurer le maintien de leurs emplois et la meilleure qualité possible de leurs conditions de travail tout en faisant partie de la solution. Pour elles, il est exclu qu’elles assument seules le fardeau du redressement des situations financières sans l’engagement et la participation du personnel de gestion.

Rappelons que dans ces trois CPE, la CSN s’est engagée à assumer la totalité des coûts reliée aux analyses financières.

Depuis sa nomination, il y a plus de deux semaines, le conciliateur du ministère du Travail au dossier des CPE Aux portes du matin et Au royaume des bouts de choux n’est toujours pas en mesure d’obtenir  des disponibilités de la partie patronale afin de poursuivre les négociations. Pourtant, c’est la procureure patronale elle-même qui a demandé l’intervention d’un conciliateur.

Les travailleuses des CPE Aux portes du matin et Au royaume des bouts de choux souhaitent donc une reprise rapide des négociations dans un contexte de pleine et entière transparence, c’est pourquoi elles joignent le mouvement de grève initié par le CPE Multi-Gardes.

«  Il va de soi que le Conseil central de Lanaudière est en appui inconditionnel aux travailleuses et travailleurs qui souhaitent assurer la survie de leur milieu éducatif. Elles ont été claires avec nous, elles sont déterminées à aller jusqu’au bout et à déclencher d’autres journées de grève s’il le faut », ajoute Patricia Rivest, vice-présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN.

Aujourd’hui vendredi s’entame une séquence de deux jours consécutifs de négociation pour les travailleuses du CPE Multi-Gardes. Elles manifesteront ce matin devant le Château Joliette, lieu des rencontres de négociation en présence du conciliateur du ministère du Travail.

Rappelons que dans la région, des ententes de principe ont été conclues à l’égard des conditions de travail nationales et régionales. Seules des impasses dans les négociations des dispositions  locales perdurent dans 3 des 12 CPE de la région Lanaudière syndiqués à la CSN, dont celui du CPE Multi-Gardes de St-Lin, Au royaume des bouts de choux à St-Lin et à St-Calixte et Aux portes du matin à Lavaltrie et à Lanoraie.

À propos du Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN et du Centre de la petite enfance Multi-Gardes, Aux portes du matin et Au royaume des bouts de choux

Le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN regroupe plus de 400 membres et est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et au Conseil central de Lanaudière. Le CPE Multi-Gardes de St-Lin compte près d’une cinquantaine de travailleuses et travailleurs syndiqués répartie en deux installations situées au 55, Route 335 à St‑Lin‑Laurentides. Le CPE Au royaume des bouts de choux compte une soixantaine de syndiquées répartie en deux installations sur la rue St-Isidore à St-Lin et sur la rue Marie-Fournier à St-Calixte. Le CPE Aux portes du matin compte plus de 80 travailleuses réparties en 3 installations situées sur la rue St-Antoine et Notre-Dame à Lavaltrie et la rue Honoré-Beaugrand à Lanoraie.

Note : la page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN peut être consultée à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/Faconnonsnotreavenir/ 

Grève de 250 travailleuses CPE les 18 et 19 avril

Devant la lenteur des négociations et les reculs que cherchent à imposer l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE) et les directions de 12 CPE de la région, les 250 travailleuses ont décidé de déclencher une grève de deux jours, les 18 et 19 avril. Pour marquer leur ras-le-bol face à l’attitude patronale, ces travailleuses ont fait du piquetage aujourd’hui devant leurs CPE pour réclamer l’accélération des pourparlers dans le but de conclure rapidement leur convention collective, échues depuis le 31 mars 2015.

« Nous n’avons jamais vécu une négociation aussi longue et complexe que la ronde actuelle, déclare Stéphanie Vachon, présidente du Syndicat des travailleuses des CPE de l’Estrie (STTCPEE–CSN). Ces deux journées de grève se veulent un message à l’endroit de l’APNCPE : nous voulons une entente à la hauteur de ce qui a été conclu dans 23 CPE en Estrie comme d’ailleurs dans plus de 300 autres CPE au Québec. Ces travailleuses sont sans contrat de travail depuis plus de trois ans, là, c’est assez ! Il nous faut un règlement, et ce ne sera pas à n’importe quel prix. »

Rappelons que le 6 novembre dernier, une entente nationale est intervenue avec le gouvernement et plusieurs associations patronales sur plusieurs matières, dont les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective, les ratios éducatrice/enfants, la planification pédagogique, les congés. Or, l’Association patronale nationale des CPE s’est retirée de la table nationale en février 2016 pour tenter de régionaliser le processus et les matières de la négociation. Depuis, le syndicat constate que les négociations sont devenues très ardues.

« On s’enfarge littéralement dans des détails qui n’en finissent plus depuis des semaines, ajoute Stéphanie Vachon. De plus, les demandes de reculs dans les conditions de travail sont tellement importantes que nous ne voyons pas d’entente possible à court terme. On espère bien qu’avec cette pression de nos membres, l’APNCPE va enfin comprendre qu’on n’acceptera jamais leurs reculs et qu’il est plutôt temps de régler. »

Après plus d’une vingtaine de séances qui ont débuté à l’automne dernier, les enjeux portent sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires de travail, la liste de rappel, les choix de vacances, le rôle et le travail d’équipe, l’application de l’ancienneté, des éléments qui ne coûtent rien.

« Les directions des CPE membres de l’APNCPE doivent se rendre à l’évidence : il n’est surtout pas question d’accepter une entente qui n’est pas satisfaisante pour nos membres, renchérit la présidente du syndicat. La patience a ses limites. L’APNCPE doit dès maintenant saisir la balle au bond », conclut la présidente syndicale.

Pour Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CCSNE-CSN) : « Il est invraisemblable de voir une association patronale mépriser des femmes qui se dévouent corps et âme depuis des années auprès des enfants, en leur demandant de sacrifier leurs conditions de travail. Au Conseil central de l’Estrie, nous allons continuer à les appuyer pour qu’elles obtiennent ce que plus de 9000 autres travailleuses des CPE membres de la CSN ont obtenu : une entente respectueuse et conforme à leurs attentes. »

En Estrie, les centres de la petite enfance membres de l’APNCPE, qui sont touchés par les journées de grève sont les suivants :

    • CPE Les amis du globe
    • CPE Balan-Mousse (Espièglerie)
    • CPE L’Enfantillage
    • CPE Entre amis
    • CPE Fafouin
    • CPE Imagémo
    • CPE Au jardin des merveilles
    • CPE La Jardinière
    • CPE Jeunestrie
    • CPE Passe-Partout et ses amis
    • CPE La pleine lune
    • CPE Les Stroumps

À propos des CPE et de la CSN
Le Syndicat des travailleuses des CPE de l’Estrie représente 850 travailleuses. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, qui regroupe quelque 11 000 travailleuses en CPE, de même qu’au Conseil central de l’Estrie, qui compte près de 10 000 membres dans la région. Pour sa part, la CSN qui compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

350 travailleuses votent la grève générale illimitée

Réunies en assemblée générale spéciale aujourd’hui, les 350 travailleuses d’une vingtaine d’installations du Cœur du Québec ont voté à 90,2 % en faveur du recours à la grève générale illimitée à appliquer au moment jugé opportun. Il s’agit donc d’un message sans équivoque à l’endroit des directions de CPE et de leur regroupement, soit l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE), indiquant que ces travailleuses veulent obtenir un règlement conforme à leurs attentes et à ce qui a été négocié dans l’ensemble des autres régions.

« Avec ce vote, nos membres ont voulu adresser un message aux employeurs qu’elles ont été plus que patientes jusqu’à maintenant, et qu’un coup de barre doit être donné rapidement pour enfin conclure, après plus de trois ans de négociation, une entente satisfaisante. Le temps d’un règlement est enfin arrivé », a affirmé Dominique Jutras, présidente du Syndicat régional des CPE du Cœur du Québec.

Des CPE de Trois-Rivières, Shawinigan, Grand-Mère, La Tuque, Nicolet, Drummondville, Notre-Dame-du-Bon-Conseil, Victoriaville et Plessisville, sont visés par cette négociation.

Rappelons que les CPE membres de l’APNCPE se sont exclus eux-mêmes du processus de la négociation nationale en quittant la table nationale, à l’hiver 2017. Or, le 6 novembre dernier, une entente nationale est intervenue avec le gouvernement et plusieurs associations patronales qui a permis de clore plus d’une année et demie de négociation.

Les pourparlers achoppent principalement sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires, la liste de rappel, les choix de vacances et l’ancienneté. Jusqu’à présent, 14 rencontres de négociations n’ont pas permis d’obtenir une entente, alors que pour la grande majorité des CPE membres d’autres associations patronales, les négociations sont pratiquement réglées.

Outre ces travailleuses en CPE, pas moins de 1600 autres collègues des CPE en Estrie et à Montréal et à Laval font face aux mêmes obstacles dressés par l’APNCPE.

Liste des CPE en grève : CPE Saute-Mouton, CPE Le Papillon enchanté, CPE coopératif Les P’tites Abeilles, CPE Fleur de soleil, CPE La Tourelle de l’Énergie, CPE Gripette, CPE Margo la Lune, CPE Le Manège des Tout-Petits, CPE La Maisonnée, Centre coopératif de la petite enfance La Maison des Amis – région 17, CPE La Clé des Champs, CPE L’arbre enchanté, CPE Jean-Noël Lapin.

À propos des CPE et de la CSN

Dans la région, on compte quelque 800 travailleuses qui œuvrent dans une quarantaine de CPE. Elles sont affiliées à la Fédération de la santé et des services sociaux, qui regroupe quelque 11 000 travailleuses en CPE, de même qu’au Conseil central du Cœur du Québec (CCCQ–CSN) qui compte environ 16 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Entente de principe et annulation de la grève dans 17 CPE

Une entente de principe est intervenue cet après-midi entre les 460 membres du Syndicat des travailleurs (euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais (STCPEO-CSN) et l’Association patronale des CPE syndiqués de l’Outaouais (APCPESO) représentant 17 CPE. La grève qui était prévue ce lundi 9 avril est donc annulée.

L’entente sera bientôt présentée à l’ensemble des travailleuses des CPE visés. Par conséquent, aucun commentaire ne sera fait d’ici la tenue d’une assemblée générale des membres du syndicat.

Liste des CPE visés

La Maison des petits castors – Aylmer

Aux petits lurons – Aylmer

Le Châtelet – Aylmer

La Grande envolée – Buckingham et Masson-Angers

Les enfants d’abord – Gatineau

La Ciboulette – Gatineau L’Érablière

Gatineau Marie-Soleil – Gatineau

Vallée Sourire – Gracefield et Kazabazua

Coop Libelle – Hull

Du Portage – Hull

Le Baluchon – Hull

Ile des enfants – Hull

Hautes-Plaines – Hull

La Jeune ronde – Hull

La Bottine – Maniwaki

Vers à choux – Mont-Laurier

À propos du syndicat et de la CSN

Le syndicat des travailleurs (euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais (STCPEO-CSN) est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui représente plus de 110 000 membres dans toutes les régions du Québec. Il est également affilié au Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CSN). Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 300 000 syndiqués-es issus de tous les secteurs d’activité.

11 000 travailleuses appelées à voter en faveur de l’entente de principe du 6 novembre

Les représentantes des comités exécutifs des syndicats vont recommander auprès des 11 000 travailleuses des CPE, membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’adoption de l’entente de principe intervenue le 6 novembre dernier avec le ministère de la Famille et les associations d’employeurs. Toutefois, ce n’est qu’au terme des négociations régionales et locales sur des matières autres que celles négociées au plan national que l’entente pourra se concrétiser.

Pour Dany Lacasse, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et responsable des secteurs privés : « L’acceptation de cette entente est très significative du degré d’atteinte des objectifs de négociation que s’étaient fixés les travailleuses en CPE, notamment au chapitre du maintien et du renforcement de la mission des CPE et de la reconnaissance de l’apport des travailleuses aux bénéfices des tout-petits que le ministère et les employeurs nous refusaient jusqu’ici. En ce sens, ce sont les parents et leurs enfants qui en sortiront au premier chef gagnant, tout comme les travailleuses elles-mêmes. »

« Avec cette recommandation d’acceptation de l’entente votée par les représentantes des syndicats, on vient de franchir un pas important vers la conclusion de nos conventions collectives, affirme Louise Labrie, porte-parole du comité national de négociation des CPE de la FSSS–CSN. On est très fières des résultats de cette ronde de négociation, mais surtout de la mobilisation exemplaire de nos membres pour obtenir des avancées significatives. »

Plus de deux années et demie d’échanges ont été nécessaires pour en arriver à une entente nationale de certaines conditions de travail, dont les salaires, la retraite, l’assurance collective, les ratios enfants/éducatrice, l’intégration de nouvelles appellations d’emploi, les activités pédagogiques et la participation aux conseils d’administration et aux assemblées générales du CPE.

Comme par le passé, les parties négociantes régionales et/ou locales devront convenir d’ententes sur plusieurs matières locales et/ou régionales. Parmi elles figurent les horaires et la semaine normale de travail, les modalités de la liste de rappel, le rôle de l’équipe de travail, la procédure d’embauche et d’acquisition de la permanence, les sous-contrats et la liberté d’action syndicale. En outre, les employeurs de CPE non représentés à la table nationale se verront soumettre l’entente de principe en vue d’une intégration dans les conventions collectives, ce qui ne devrait pas poser de difficultés pour la majorité d’entre eux.

Du sable dans l’engrenage ?

Pour la FSSS–CSN, d’importants obstacles pourraient néanmoins survenir dans quatre régions où les syndicats négocient avec l’Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE), laquelle s’est retirée du processus de négociation nationale à l’hiver 2016.

« Rien n’est joué dans plus d’une centaine de CPE membres de l’APNCPE en Estrie, en Montérégie, dans le Cœur-du-Québec et à Montréal-Laval, ajoute Louise Labrie. Les travailleuses devront très certainement mettre l’épaule à la roue et exercer beaucoup de pression sur cette association patronale et sur les CPE membres pour atteindre leurs objectifs de négociation. L’APNCPE affirme qu’elle ne veut pas donner des conditions inférieures à ses travailleuses. Nous verrons bien si elle respectera sa parole.»    

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11000 travailleuses syndiquées réparties dans plus de 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

Entente de principe : la grève des 7 et 8 novembre est annulée

Une entente de principe est intervenue lundi soir entre le comité national de négociation des 11 000 travailleuses des CPE, membres de la FSSS–CSN, et le ministère de la Famille et les associations d’employeurs. En conséquence, les deux journées de grève prévues demain et mercredi sont annulées, tout comme le rassemblement qui était prévu devant l’Assemblée nationale ce mercredi. Les services éducatifs sont donc maintenus intégralement.

L’entente de principe sera présentée à la centaine de déléguées des syndicats des travailleuses en CPE le mardi 14 novembre prochain, lors d’un conseil fédéral de négociation sectorielle de négociation de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Par conséquent, la teneur de cette entente et son contenu ne seront pas divulgués. Aucun commentaire ni aucune entrevue ne sera accordée.

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans plus de 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

Note : la page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN peut être consultée à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/Faconnonsnotreavenir/