Les mésententes laissent présager le pire pour la suite

À la lumière de l’intensification des tensions entre la firme SNC-Lavalin et le CUSM, la CSN revient à la charge et exhorte le gouvernement de rapatrier les contrats de construction et d’entretien du CHUM et du CUSM dans le giron public.

« Nous l’avons répété encore et encore au cours de la campagne Ma place en santé, et bien avant : les partenariats public-privé sont inefficaces et minent les services à la population. La guérilla judiciaire engagée entre les deux partenaires public et privé dans la saga CUSM et SNC-Lavalin en est une preuve flagrante. Ce conflit interminable est navrant. Ces poursuites siphonnent les ressources du système de santé, ressources qui devraient plutôt être investies dans les services à la population. Pendant que les travaux stagnent et que l’établissement peine à répondre aux besoins des patients, on s’enfonce dans les querelles juridiques », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

La CSN estime que l’état actuel de la situation est extrêmement inquiétant pour la suite des choses. « L’hôpital est tout neuf et les tensions sont déjà extrêmes. Si rien n’est fait, le contrat du CUSM ne prendra fin qu’en 2044! Combien nous coûtera cette saga des PPP avant que le gouvernement Couillard ne rachète enfin ces contrats », ajoute Guy Laurion, vice-président de la FSSS–CSN.

Le vice-président de la CSN rappelle que les PPP au CHUM et au CUSM ont déjà engendré des retards et des coûts supplémentaires exorbitants. « Il est urgent que le gouvernement reprenne le contrôle de la situation et retourne au mode conventionnel d’opération qui a fait ses preuves. Les hôpitaux du Québec devraient être le symbole de l’excellence et d’une médecine de pointe : la recherche de profits ainsi que le manque de transparence et de flexibilité nous ont conduits dans une impasse. L’entêtement du gouvernement à maintenir ces PPP est incompréhensible. Combien de fois faudra-t-il le répéter? Nos soins et nos services publics ne passent pas par un affaiblissement de l’État. Il faut en finir avec ces contrats qui ne sont que des gouffres financiers », conclut Jean Lacharité.

Les cégeps toujours dans le siècle

Plusieurs déclarations relatives aux cégeps récemment faites par la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, et par le premier ministre Philippe Couillard interpellent fortement la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

« Nous sommes étonnés d’entendre des décideurs politiques formuler des déclarations qui sous-entendent que nos institutions d’enseignement collégial n’auraient pas été réformées depuis 1993 et que celles-ci seraient déconnectées de la société québécoise. Depuis leur création, les cégeps demeurent en évolution constante, notamment grâce aux processus de révision des programmes qui y sont inhérents, que ce soit relativement aux savoirs qui y sont enseignés, aux approches pédagogiques ou aux formations qui y sont offertes qui préservent un équilibre entre théorie et pratique, souligne Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ responsable du regroupement cégep. En ce sens, nous dénonçons ces appels constants visant à assujettir la formation collégiale aux besoins à court terme des entreprises. »

« En matière de formation des adultes, la FNEEQ a toujours défendu une réussite éducative plus large incluant un fonds culturel commun plutôt que des formations cul-de-sac qui mènent à des qualifications restreintes et difficilement transférables », ajoute madame Lefebvre.

La question de la mobilité étudiante

« Il est intéressant de voir le gouvernement se préoccuper du sort des cégeps en région en consacrant des sommes à la mobilité étudiante. Nous croyons toutefois qu’il faut aussi des solutions structurantes qui passent nécessairement par le financement adéquat des institutions et non pas seulement par le financement des individus. Il faut s’assurer que l’offre de formation en région ne dépende pas de la volonté de se déplacer des étudiantes et des étudiants des grands centres », conclut Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ.

À propos

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) regroupe près de 35 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements d’enseignement privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un lancement de saison sous le signe de mises à pied pour Vtélé, MusiquePlus et MusiMax

C’est sans enthousiasme que les employé-es de Vtélé, MusiquePlus et MusiMax, représentés par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), assistent ce matin au lancement de la programmation d’automne du Groupe V Média. L’employeur a confirmé, la semaine dernière, la mise à pied de 29 employé-es à temps plein et d’une quinzaine d’employé-es occasionnels.

Pour le Syndicat des employé-es de V-Interactions (FNC–CSN), cinq techniciens à la mise en ondes ont reçu un avis de mise à pied. Celles et ceux qui restent en poste subiront quant à eux d’importantes modifications de leurs conditions de travail, puisque l’employeur a annoncé qu’il y aura fusion de différents titres d’emploi, et cela, même si les conditions de cette fusion n’ont pas été négociées avec le Syndicat. « Ce que nous tenons à dénoncer aujourd’hui, c’est l’attitude cavalière de cet employeur. Nous comprenons tout à fait que la technologie évolue et que cela peut amener des changements. Toutefois, nous n’acceptons pas que le Groupe V Média fasse fi de la convention collective, décide de fusionner des postes et change les conditions de travail et de rémunération des salarié-es, sans que ces conditions ne soient négociées avec nous », déclare Nathalie Pichette, présidente du Syndicat des employé-es de V-Interactions (FNC–CSN).

Pour le Syndicat des employées et employés de MusiquePlus (SEEM–CSQ), les mises à pied touchent onze personnes à la production d’émissions et treize personnes à la traduction et au sous-titrage. Là aussi, on fusionnera des postes, les conditions de travail seront grandement modifiées à quelques semaines du début des négociations et l’ensemble de la production sera confiée à des producteurs indépendants, en sous-traitance. « En faisant fi des ententes qu’il a lui-même signées avec ses employé-es en 2015, le Groupe V Média choisit de ne pas respecter le plancher d’emploi et préfère se tourner vers la sous-traitance. Ça n’a pas de sens ! Nous nous expliquons mal que près de la moitié des sous-titreurs et des traducteurs soient mis à pied avec les nombreuses émissions et les nouvelles séries prévues à la programmation. C’est totalement incompréhensible », ajoute Jean-François Mathieu, président du SEEM–CSQ.

Le trentième anniversaire du télédiffuseur, anciennement TQS, ne sera manifestement pas l’occasion de célébrer pour les employé-es, dont certains y sont depuis les tout débuts.

La CSN sonne l’alarme sur un séisme appréhendé dans le dossier des hydrocarbures

La CSN a dénoncé les mesures de la Loi sur les hydrocarbures lors de son audience en commission parlementaire sur le projet de loi 106, qui concerne la mise en œuvre de la Politique énergétique 2030. Rappelons que la confédération revendique un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures depuis 2011.

Le projet de loi 106 devait être le point de départ de la mise en œuvre de la nouvelle politique énergétique, et bien que la CSN applaudisse certains aspects, dont la création de Transition énergétique Québec (TEQ), elle condamne le fait que le gouvernement libéral prenne prétexte du projet de loi pour introduire la Loi sur les hydrocarbures. En effet, la CSN se questionne sur la nécessité de proposer, à l’intérieur d’un même projet de loi, la création d’un organisme dont la mission est de coordonner la mise en œuvre de l’ensemble des programmes et des mesures visant l’atteinte des cibles en matière énergétique et de production de gaz à effet de serre (GES) et la Loi sur les hydrocarbures, alors que les objectifs de l’un et de l’autre sont contradictoires.

Confier au renard la garde du poulailler
Une plus grande participation citoyenne à la table des parties prenantes du TEQ, notamment celle du monde du travail, figure parmi les recommandations émises par la CSN dans son projet de mémoire sur la Politique énergétique 2030. « La transition vers une économie verte n’est possible qu’avec la participation active des travailleuses et des travailleurs, explique M. Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable. Ces derniers seront parmi les premiers affectés par les changements qui s’amorcent. Il ne faut jamais oublier que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui mettront en œuvre, sur le terrain, les mesures annoncées dans la politique énergétique. »

L’absence de participation citoyenne se fait aussi sentir dans le processus de création de comités de suivi par les titulaires de licence d’exploration. La Loi sur les hydrocarbures accorde au détenteur de licence le pouvoir de choisir les personnes qui siégeront au comité et d’en déterminer le nombre. Pour la CSN, ceci donne un pouvoir décisionnel démesuré aux promoteurs qui ont un intérêt tout particulier à s’assurer de l’aboutissement de leurs projets.

De plus, la CSN émet de sérieux doutes quant à l’acceptabilité sociale des projets impliquant les hydrocarbures au Québec. Elle dénonce le manque de consultation sur l’acceptabilité des projets d’exploration et d’exploitation, et croit que des projets de cette envergure ne peuvent être réalisés au Québec sans l’aval des citoyennes et des citoyens.

Non-respect des droits autochtones
La CSN juge que le manque d’obligation de consulter les Premières Nations et d’obtenir d’elles leur consentement pour l’utilisation de leurs territoires est un oubli aberrant de la part du gouvernement Couillard. « Les Premières Nations doivent être consultées en amont de l’émission de toute licence touchant un territoire utilisé par celles-ci de même que pendant l’opérationnalisation de tout projet, dénonce Pierre Patry. Le gouvernement ne peut pas se soustraire à ses responsabilités envers la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Les Premières Nations doivent donner leur consentement libre et éclairé à tout projet qui serait proposé sur des territoires pour lesquels elles pourraient avoir des revendications ou qu’elles utilisent. »

Des choix pour les générations futures
L’indépendance énergétique est une question névralgique pour le Québec, particu­lièrement par rapport aux hydrocarbures. Or, « le Québec a la chance de pouvoir compter sur un fort potentiel de production d’énergie propre. Il n’en tient qu’à nous, comme société, de faire les choix collectifs pour le canaliser dans le sens d’une révolution écologique qui serait aussi le gage de notre prospérité » de conclure Pierre Patry.

La CSN demande le retrait du projet de loi 110

Intervenant à la Commission de l’aménagement du territoire ce midi, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) demande le retrait du projet de loi 110 sur le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal.

« Avec ce canon législatif, le PL110 mettrait en péril l’équilibre des forces dans ce secteur, dénaturerait les relations de travail et brimerait le droit de négocier des travailleuses et des travailleurs des municipalités, dénonce le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le gouvernement Couillard n’a absolument aucun motif d’agir ainsi. »

Arguant « équilibrer le rapport de forces » entre les municipalités et leurs salariés, le gouvernement s’apprête plutôt à saboter les relations de travail dans ce secteur. En outre, il favoriserait outrancièrement les municipalités et renforcerait les pouvoirs du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) dans le domaine des négociations collectives, où il ne détient aucune expertise, en créant un régime d’exception au Code du travail. En effet, le MAMOT se substituerait au ministère du Travail sur les questions de supervision des processus de négociation et d’arbitrage, le plaçant clairement en conflit d’intérêts en faveur des municipalités.

Contraintes à la libre négociation
En fait, sous le couvert d’une loi voulant faciliter le règlement des différends, le PL110 ouvre une voie de contournement à la libre négociation et au droit d’association en limitant dans le temps les pourparlers, en définissant certains paramètres et en donnant le mandat au ministère de nommer un « mandataire spécial » qui, à la suite du rapport qu’il déposerait, pourrait conduire le gouvernement à imposer les conditions de travail. Or, la mission du MAMOT touche l’administration et le développement des municipalités, donc l’intérêt de ces dernières et non ceux des travailleuses et des travailleurs.

« Or, rien ne justifie d’agir ainsi, déplore le président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Denis Marcoux. Lors des négociations dans les municipalités, l’exception est le conflit de travail. Depuis l’an 2000, plus de 539 conventions collectives ont été signées par les 118 syndicats CSN et seulement 19 l’ont été à la suite d’une grève. On peut donc parler de paix industrielle, contrairement aux scénarios catastrophes clamés en chœur par certains représentants des villes et du gouvernement. »

Droit de grève bafoué
En plus de la menace de nommer un « mandataire spécial » en cas de grève, le PL110 prévoit l’imposition d’un médiateur après 120 jours de négociation, sans pouvoir de convocation péremptoire des parties. Ainsi, plutôt que de laisser libre cours à la négociation, le projet de loi introduit un tiers qui ne détiendrait ni l’expertise ni les connaissances du milieu de travail aussi bien que celles et ceux qui y œuvrent au quotidien, mais qui aurait un impact déterminant sur leurs conditions de travail. Et c’est le ministère qui, à la demande de l’une des parties, nommerait le mandataire en question. Le pouvoir du MAMOT dans la négociation serait alors déterminant, puisque la voie serait ouverte pour imposer les conditions de travail.

« Quel intérêt auraient ainsi les représentants municipaux à négocier sérieusement avec un tel délai et l’impossibilité pour les syndiqué-es d’exercer leur droit de grève, pourtant reconnu par la Cour suprême du Canada ?, questionne Jacques Létourneau. Les employé-es municipaux négocieraient avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête et le processus de négociation perdrait beaucoup de crédibilité. »

La CSN estime que si le droit de lock-out et l’imposition des conditions de travail ont été refusés aux municipalités, elles ont tout de même finalement atteint leurs objectifs.

Avec la Loi sur la gestion et le contrôle des effectifs des ministères, des organismes et des réseaux du secteur public ainsi que des sociétés d’État (loi 15), qui a causé des reculs importants à la rémunération des travailleuses et des travailleurs, ces derniers se verraient de nouveau frappés avec le PL110 qui déséquilibrerait le rapport de force en faveur des employeurs et qui imposerait un tel carcan au processus de négociation que leur droit de négocier s’en trouverait nié.

ISQ : une méthodologie incomplète
Une étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), qui a établi que les personnes œuvrant dans ce secteur auraient une rémunération globale de 39,5 % plus élevée que celles œuvrant dans la fonction publique québécoise, est à l’origine de la perception de déséquilibre qui jouerait en faveur des salarié-es municipaux.

Selon la CSN, la méthode de calcul de l’ISQ est hautement contestable puisqu’elle écarte pas moins de 96 % de l’ensemble des municipalités, soit celles qui comptent moins de 25 000 habitants. Il a pourtant déjà été démontré par l’ISQ lui-même que les employé-es de ces dernières bénéficiaient d’une rémunération inférieure à celle qu’offraient les plus grandes municipalités. De plus, plusieurs emplois ont été exclus de cette comparaison parce qu’ils n’ont pas d’équivalent dans le privé. Finalement, la CSN estime qu’il faudrait plutôt dire que 16,9 % des employés de l’administration publique québécoise ont un retard salarial de 18,8 % et qu’il existe un écart de rémunération globale de 39,5 % avec un pourcentage inconnu d’employés des municipalités de plus de 25 000 habitants.

« Certains maires ont fait preuve de beaucoup d’opportunisme en prétextant cette étude de l’ISQ qui a peu à voir avec la réalité », dénonce Denis Marcoux.

À propos
La CSN représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans près de 2000 syndicats de tous les secteurs d’activité, dont 11 200 dans les municipalités membres de 188 syndicats affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Les syndicats adoptent leurs moyens de pression

Depuis les derniers jours, et dans ceux à venir, tous les syndicats qui participent à la neuvième ronde de négociations coordonnées de la Fédération du commerce–CSN (FC–CSN) procèdent à l’adoption de moyens de pression qu’ils pourront mettre en œuvre au besoin. Les membres de chaque syndicat participent à un vote en assemblée générale, dans chacun des établissements.

« Nous avons déjà plus d’une dizaine de syndicats qui ont adopté les moyens de pression, excluant la grève pour le moment, qui sont déjà mis en application. Les négociations ont débuté, mais les membres trouvent que celles-ci n’avancent pas assez rapidement, un constat que nous partageons entièrement. En plus d’avoir déposé de nombreuses demandes de reculs tout à fait inacceptables, les employeurs affichent un manque flagrant de sérieux. Nous avons déposé nos demandes individuelles et nos quatre revendications communes, mais pour le moment, elles sont ignorées par les différentes parties patronales », de déplorer Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable politique de la négociation coordonnée de l’hôtellerie.

Quatre demandes

Rappelons que les quatre demandes incluses dans la plate-forme commune sont réalistes et légitimes : 1) obtenir davantage de reconnaissance pour nos années de service; 2) obtenir une meilleure protection des emplois et de meilleures compensations; 3) consentir une convention collective de quatre ans, mais pas sans contrepartie et; 4) profiter de la croissance prévue dans notre secteur d’activité.

« L’Association des hôtels du Grand Montréal vient tout juste de dévoiler des taux d’occupation record de 87,4 % pour le mois de juillet 2016 et une hausse des tarifs de 14 % pour ce même mois comparativement à ceux de l’an dernier. Même scénario à Québec et en Estrie, où la faiblesse du dollar canadien exerce toujours une pression à la hausse sur le nombre de touristes. Statistique Canada nous révélait que le nombre d’emplois dans le secteur de l’hôtellerie affiche également une hausse record à 293 100, soit 7 % de plus que l’an dernier, et ce, partout au Québec. Ces excellents résultats démontrent que le secteur est hautement rentable et que les premiers qui contribuent à ces profits, ce sont bien les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie, de souligner monsieur Valiquette. Nous nous attendons donc à ce que les employeurs nous prennent au sérieux et qu’ils négocient dès que possible des ententes à la hauteur de nos attentes pour que tout le monde puisse continuer à profiter de cette saison record. »

Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN affiche ses couleurs au défilé Fierté Montréal 2016

Plus de 6000 personnes, dont un cortège de militantes et militants de la CSN organisée par le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ont pris part au défilé. Le premier ministre du Canada comptait parmi les participants; c’était la toute première fois qu’un premier ministre se joignait à un défilé de la fierté.

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Photos : Cédric Martin

« Le ministre Leitão devrait sortir de sa tour d’ivoire », dit Jacques Létourneau

Réagissant aux propos du ministre Leitão, pour qui le salaire minimum actuel est « suffisant », le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau a déclaré « que le ministre devrait descendre de sa tour d’ivoire pour voir comment vivent les milliers de familles qui sont incapables de sortir de la pauvreté même si les parents travaillent à temps plein. Ses propos manquent, pour le moins, de considération à leurs égards. »

Au Québec, un salarié sur quatre (26 %) gagne moins de 15 $ l’heure. C’est nettement insuffisant pour vivre décemment.  En outre, en 2015, la rémunération hebdomadaire moyenne au Québec se situait à 868 $, soit moins que les 952 $ à l’échelle canadienne. Sur un an, l’écart est de plus de 4300 $ !

« Le relèvement du salaire minimum est l’une des mesures les plus identifiées pour contribuer directement à contrer la pauvreté et à mieux partager la richesse, a indiqué Jacques Létourneau. Un taux horaire de 10,75 $ est nettement insuffisant. Il n’est pas normal que des femmes et des hommes qui travaillent à temps plein doivent compter sur des banques alimentaires pour tenter de s’en sortir. Ce n’est certainement pas le cas du ministre et de ses collègues… »

Pour la CSN, une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure aurait un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages. Les économies régionales en bénéficieraient donc également. « Par ses propos, le ministre Leitão semble défendre des emplois mal rémunérés et encourager la dévalorisation des salarié-es, a poursuivi le président de la CSN. En relevant le salaire minimum, on améliorerait aussi la qualité de vie au travail et le roulement de personnel, qui est important dans les entreprises qui versent de bas salaires, diminuerait. »

Près de 40 % des travailleuses et des travailleurs qui reçoivent le salaire minimum actuel ont plus de 25 ans, dont 11 % sont âgés de 55 ans et plus. Au cours des prochains mois, le relèvement du salaire minimum à 15 $ l’heure sera au centre de la mobilisation des organisations syndicales et populaires, notamment celles qui défendent les non syndiqués. Jacques Létourneau : « Le mouvement CSN sera de ce combat, aux côtés de nos alliés, pour porter cette revendication essentielle pour l’amélioration de la qualité de vie de milliers de familles québécoises. »

Les jeunes de la CSN s’opposent aux propositions irréfléchies des jeunes libéraux

Au cours de la fin de semaine, les jeunes libéraux du Québec seront réunis sur le thème « Innover : notre révolution ». Les jeunes de la CSN impliqués quotidiennement dans leurs milieux de travail, souhaitent une toute autre révolution dans le monde du travail. Plutôt que de s’attaquer au principe de l’ancienneté, elles et ils aspirent à des changements progressistes et solidaires.

« Nous croyons que les disparités de traitement sont inacceptables dans notre société. Nous avons gagné l’interdiction des doubles échelles salariales basées sur la date d’embauche. Toutefois, nous militons toujours pour des régimes de retraite et pour des assurances collectives égaux qui font également partie de la rémunération. Aussi, la multiplication des statuts d’emploi, plus précaires les uns que les autres et où les jeunes sont surreprésentés, constituent une autre forme de disparité de traitement », de dénoncer Annik Patriarca, membre du Comité national des jeunes de la CSN (CNJ-CSN).

Le CNJ-CSN revendique davantage de conciliation travail-famille-études. La course de la vie quotidienne est d’autant plus complexe lorsque les parents travaillent selon des horaires atypiques.

« Nous croyons que les jeunes, ainsi que toute la population québécoise méritent un salaire décent. Pour ce faire, nous voulons une augmentation du salaire minimum le plus rapidement possible à 15 $ l’heure. Il est inconcevable qu’en 2016, une travailleuse ou un travailleur puissent être sous le seuil de la pauvreté en travaillant à temps plein », de déplorer Arianne Carmel-Pelosse, du Comité des jeunes du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN).

« Une vraie révolution dans le monde du travail serait une réelle fin des disparités de traitement, une conciliation-travail-famille-études plus présente et un salaire minimum à 15 $ l’heure. Pour nous, le débat sur l’ancienneté des jeunes libéraux est un écran de fumé pour s’en prendre aux conditions de travail. Nous ne nous laissons pas berner et nous continuons de lutter pour les travailleuses et les travailleurs », de conclure d’une seule voix les deux porte-parole.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.