La FNC dénonce l’intimidation contre un journaliste de La Presse

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) dénonce l’intimidation subie par le journaliste de La Presse, Louis-Samuel Perron, la semaine dernière et salue le fait que les autorités ont pris les menaces au sérieux. Dans le cadre de son travail au palais de justice de Montréal, un homme aurait tenté de l’empêcher de publier un article à son sujet. À la suite de ces gestes, un mandat d’arrestation a été émis contre lui.

La FNC rappelle l’importance de préserver l’indépendance journalistique en assurant un environnement sécuritaire pour les journalistes. « Un journaliste sous la menace ne peut pas remplir correctement son mandat et c’est l’ensemble de la société qui en paie le prix. Ce genre de comportement est un affront à la liberté de presse, et nous encourageons nos membres à dénoncer systématiquement aux autorités toute tentative d’intimidation », a rappelé Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN).

La FNC-CSN regroupe environ 6 000 salarié-es du secteur des communications et de la culture, afin d’assurer notamment le respect de leurs droits et leur indépendance journalistique.

Un guide pour les établissements d’enseignement est lancé

Dans le cadre de son 4e colloque, la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation lance officiellement aujourd’hui l’ouvrage Mesures d’ouverture et de soutien envers les jeunes trans et les jeunes non binaires – Guide pour les établissements d’enseignement.

Rappelons que la Charte québécoise des droits de la personne a été modifiée pour y ajouter deux nouveaux motifs interdits de discrimination : l’identité et l’expression de genre. Cette modification amène des responsabilités additionnelles pour les établissements d’enseignement.

« Plusieurs jeunes trans et jeunes non binaires ont besoin d’exprimer leur identité de genre et leur expression de genre, et ce, dès le primaire. Nous constatons qu’un nombre croissant de ces jeunes font aujourd’hui leur transition pendant qu’ils fréquentent les milieux d’enseignement. Il était donc important pour nous que les établissements d’enseignement puissent avoir un outil pour les orienter dans ce type de situation. Pour la mise en place de mesures, il est essentiel d’être à l’écoute des jeunes et de travailler avec eux pour trouver des solutions », soutient Jacques Pétrin, coordonnateur de la Table nationale.

Un rôle central

Selon la Table, qui regroupe 34 partenaires, les établissements d’enseignement peuvent jouer un rôle fondamental pour soutenir les jeunes trans et les jeunes non binaires en protégeant leur droit à la confidentialité et en adaptant leurs pratiques afin de permettre l’affirmation de l’identité de genre du jeune.

L’objectif du guide est de créer des milieux de vie qui garantissent le droit à l’égalité et à l’intégrité, et le bien-être de ces jeunes. Pour ce faire, diverses mesures y sont donc proposées, notamment :

  • Mettre en place un processus facilitant le remplacement du nom par celui choisi dans les documents internes au sein de l’établissement d’enseignement et que celui-ci soit connu par l’ensemble du personnel.
  • Apporter des ajustements au système informatique afin de permettre l’utilisation du prénom choisi.
  • Adapter le code de vie afin de tenir compte des réalités de ces jeunes.
  • Mettre en place des politiques inclusives en nommant les actes que l’on interdit : sexisme, racisme, homophobie et transphobie.
  • Adopter des formulaires plus inclusifs reconnaissant les familles LGBTQ ainsi que l’identité de genre des jeunes.
  • Organiser des activités de sensibilisation sur ces réalités.

Un colloque pour sensibiliser et former

Le 4e colloque de la Table nationale se tient jusqu’à vendredi au cégep du Vieux Montréal sous le thème Agir contre l’homophobie et la transphobie – Solidaires dans la diversité sexuelle et de genre.

« Par divers ateliers et conférences, nous souhaitons sensibiliser et former les acteurs des réseaux de l’éducation à cette problématique afin qu’ils posent des actions concrètes dans leurs établissements. Je pense notamment au panel qui réunira des jeunes trans, non binaires ou queer, ou à la conférence sur le droit des élèves LGBT; le colloque présente des témoignages marquants qui contribueront grandement à la réflexion », ajoute Jacques Pétrin.

Réfléchir ensemble à des solutions

Avec cet événement, la Table nationale vise à rejoindre plus de 200 personnes provenant de tous horizons et de toutes les régions du Québec.

« L’ensemble des organismes partenaires convient que l’homophobie et la transphobie sont malheureusement toujours présentes dans les milieux scolaires, collégiaux et universitaires. Il nous faut donc tout mettre en œuvre pour combattre ces phénomènes d’homophobie, de transphobie, d’intimidation et de violence. C’est également l’occasion de diffuser des pratiques exemplaires d’ouverture et de soutien à la diversité sexuelle et à la pluralité des genres », conclut le coordonnateur.

Profil de la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation

La Table nationale est composée d’une très grande diversité d’acteurs intervenant dans
les milieux de l’éducation, provenant notamment du ministère de l’Éducation et de
l’Enseignement supérieur, d’organisations syndicales, patronales, d’associations de
directions et de cadres, de comités de parents et d’associations étudiantes. La liste des organismes membres de la Table est disponible en annexe.

Les organismes membres de la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation

Ministères

  • Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) (une personne représentant le réseau primaire et secondaire et une personne représentant l’enseignement supérieur)
  • Ministère de la Justice (une personne représentant le Bureau de lutte contre l’homophobie)

Organisations patronales ou de services

  • Association des collèges privés du Québec (ACPQ)
  • Association des commissions scolaires anglophones du Québec / Quebec English School Boards Association (ACSAQ/QESBA)
  • Fédération des cégeps, représentation de la Commission des affaires étudiantes
  • Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)
  • Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP)

Personnel de direction ou d’encadrement

  • Association des directions générales des commissions scolaires (ADIGECS)
  • Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES)
  • Association québécoise des cadres scolaires (AQCS)
  • Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE)
  • Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE)

Organisations syndicales

  • Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec / Quebec Provincial Association of Teachers (APEQ/QPAT)
  • Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations en éducation :
    • Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ)
    • Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)
    • Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)
    • Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ)
    • Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ)
    • Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ)
    • Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ)
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN) et ses fédérations en éducation :
    • Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) – secteur des cégeps publics, secteur établissements privés
    • Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN) – secteur soutien scolaire et secteur soutien cégep
  • Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et ses syndicats en éducation :
    • Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)
    • Syndicat des employées et employés de professionnels-les et de bureau (SEPB)
  • Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), secteur collégial

Association de parents 

  • Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ)

Associations d’étudiantes et d’étudiants

  • Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
  • Association pour une voix étudiante au Québec (AVEQ)
  • Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
  • Union étudiante du Québec (UEQ)

Sports

  • Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ)

Autres organismes

  • Chaire de recherche sur l’homophobie de l’UQÀM
  • Table provinciale de concertation sur la violence, les jeunes et le milieu scolaire (TPCVJMS)

Première convention collective au Théâtre du Vieux-Terrebonne

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Théâtre du Vieux-Terrebonne (FNCCSN) a signé sa première convention collective avec l’employeur le 10 novembre dernier.

Les syndiqués affiliés à la CSN obtiennent un ajustement salarial de l’ordre de 3 %, l’établissement d’un régime volontaire d’épargne retraite avec une participation de l’employeur de 1 %. Le régime de vacances annuelles s’est vu amélioré ainsi qu’un ajout de deux jours de congés personnels par année.

Un comité de relation de travail voit le jour et permettra le maintien de saines relations de travail.  De plus, le syndicat obtient des libérations syndicales payées pour voir aux différentes priorités syndicales.

« Le chemin de la négociation fut long et sinueux, mais le résultat est satisfaisant » explique le président du syndicat, Jacques St-Denis.

À propos du syndicat
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Théâtre du Vieux-Terrebonne (FNCCSN) regroupe 58 salariés dans diverses fonctions liées aux activités du Théâtre du Vieux-Terrebonne et de l’Ile-des-Moulins (Société de développement culturel de Terrebonne- SODECT) et est affilié à la Fédération nationale des communications (FNCCSN) qui regroupe des syndicats autonomes de salarié-es ainsi que des travailleuses et des travailleurs contractuels de l’industrie des communications et de la culture. Ce regroupement permet aux quelque 6 000 membres regroupés dans 88 syndicats de se donner des outils pour assurer leur représentation, pour négocier des ententes collectives de travail qui assurent le respect de leurs droits et de leur indépendance journalistique. Dans une perspective du droit public à l’information, la fédération défend également les libertés de presse et d’expression. Le syndicat est également affilié au Conseil central de LanaudièreCSN qui représente près de 12 000 membres répartis en plus de 81 syndicats sur son territoire.

 

Le SCRC porte plainte au CCRI et au ministère du Travail

Dans la foulée des révélations touchant au climat de travail malsain à la station de Trois-Rivières, le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) interpelle la haute direction et porte plainte au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) et au ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail afin de faire toute la lumière sur la situation à Radio-Canada.

« Moins de 24 heures suivant la dénonciation publique du SCRC portant sur l’ambiance malsaine qui règne notamment à Trois-Rivières, un cadre de Radio-Canada aurait tenu une rencontre à cette station avec les salarié-es au cours de laquelle le syndicat aurait été accusé d’avoir créé l’histoire de toute pièce, allant jusqu’à intimider notre délégué syndical. Le SCRC prend ces nouvelles allégations très au sérieux. En ce sens, une lettre a été envoyée à Michel Bissonnette, vice-président principal à Radio-Canada et deux plaintes seront déposées au CCRI et au ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail », de souligner Johanne Hémond, présidente du SCRC.

« Même si la direction a déclaré publiquement avoir pris des mesures afin de contrer l’ambiance toxique vécue dans plusieurs secteurs de l’entreprise, il nous apparaît clair que celles-ci sont totalement inefficaces pour baliser le travail de certains cadres qui font toujours la pluie et le beau temps à Radio-Canada. De surcroît, le SCRC n’a jamais été mis au fait de ces prétendues mesures. Puisque les questions de santé et de sécurité du travail sont de responsabilités paritaires dans toutes les entreprises, Radio-Canada ne peut nous tenir à l’écart de ses actions concrètes visant à régler ce problème systémique une fois pour toutes », de conclure Caroline Belley, responsable aux griefs et aux relations de travail.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.

Le SCRC exige un comité d’enquête

À la suite des récentes révélations touchant au climat de travail malsain régnant à la station de Radio-Canada à Trois-Rivières, le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) exige la création urgente d’un comité d’enquête qui se penchera sur cette question.

« Ce matin à la première heure, nous avons rencontré les représentants de l’employeur afin d’exiger une enquête paritaire sur l’ambiance malsaine qui perdure à Radio-Canada. Ce n’est pas la première fois que le SCRC aborde cette question avec la haute direction et nous souhaitons vivement que cette fois-ci, la haute direction prenne la juste mesure de ces problèmes récurrents. Ce comité devra trouver des solutions et s’assurer de leur mise en application en vue d’assainir une fois pour toutes les relations de travail », de déclarer Johanne Hémond, présidente du SCRC.

« Dans le cadre de nos tournées régionales et de nos rencontres à Montréal, nous entendons souvent le même message : le climat est difficile, les relations de travail sont tendues et l’organisation du travail favorise une ambiance nocive. Le SCRC demeure conscient que le très haut taux de précarité n’incite pas les membres à s’exprimer librement lorsque des situations problématiques surviennent. En ce sens, un déficit de confiance majeur s’est créé au fil des ans et perdure », d’ajouter madame Hémond.

Au cours de ces dernières années, le SCRC a interpellé l’employeur à plusieurs reprises sur des situations problématiques touchant plusieurs secteurs et différentes régions.

En décembre 2005, un rapport divulgué par Jean-Pierre Brun, professeur et titulaire de la Chaire en gestion de la santé organisationnelle et de la sécurité du travail, a mis en lumière le mauvais climat de travail qui existait déjà chez le producteur et diffuseur public.

Près de 10 ans plus tard, en décembre 2014, Natasha Laprise, conseillère syndicale en santé psychologique au travail, a réalisé une enquête qui a révélé un inquiétant taux de détresse psychologique au sein de l’entreprise.

Enfin, en juin 2015, un rapport confidentiel portant spécifiquement sur la situation à Trois-Rivières, a été transmis à la Direction des ressources humaines. Aucune suite n’a été donnée par l’employeur à ce sujet.

« Ce matin, l’employeur a reconnu l’importance et la nécessité d’un climat sain, exempt de toute forme d’intimidation et d’abus de pouvoir. Nous attendons impatiemment le retour de celui-ci afin que nous puissions identifier clairement les problèmes et appliquer les solutions appropriées, et ce, dans les plus brefs délais. Il est maintenant urgent que Radio-Canada prenne ses responsabilités, de concert avec celles et ceux qui sont en contact constant avec les salarié-es sur le terrain », de conclure Caroline Belley, responsable aux griefs et aux litiges.

À propos
Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.

Une convention collective majeure est signée

Le Syndicat des employé(e)s de la Cinémathèque québécoise (STCQ-CSN) vient de conclure une entente importante avec la direction de l’établissement. Ce nouveau contrat de travail devrait permettre à la Cinémathèque, d’une part, de maintenir en ses rangs l’expertise qui fait sa renommée et d’autre part, de mieux cerner ses dépenses liées à la masse salariale. Le tout dans l’objectif de démontrer des pratiques responsables de gestion afin de préparer le terrain aux discussions touchant au financement, qui auront lieu avec les partenaires gouvernementaux.

9,5% d’augmentation sur quatre ans
La nouvelle convention, d’une durée de quatre ans, a été signée à la mi-octobre.
Elle prévoit des augmentations salariales de 9,5% réparties ainsi : 2.5% la première année, 2% pour les deux années suivantes et finalement, 3% pour la dernière année.

Le syndicat était sans contrat de travail depuis 2009. Pour la cinquantaine de travailleuses et de travailleurs qui représentent notamment les projectionnistes, le personnel des collections, des communications et les préposé-es à l’accueil, cette signature vient mettre un terme à un long sacrifice. « Nous savions que la Cinémathèque vivait des difficultés financières, et c’est pourquoi nous avons consenti à reporter la négociation, tout en acceptant de subir un gel salarial », explique la présidente du syndicat, Claudine Viens. « Le climat n’était pas propice à la négociation. Des rumeurs de fusion avec la BANQ courraient, et le financement était difficile », précise-t-elle. À l’époque, une importante campagne d’appui à la Cinémathèque québécoise avait été mise sur pied par le syndicat, appuyé par la FNC–CSN. « Les gens du milieu nous avaient soutenus et nous avions réussi à éviter le pire ; l’idée de la fusion ayant été abandonnée par la suite », se souvient Mme Viens, aussi vice-présidente à la FNC-CSN.

Attirer et maintenir l’expertise
Le « statu quo » n’aura pas qu’engendré des conséquences financières pour les travailleuses et les travailleurs. Les problèmes d’attraction et de rétention à la Cinémathèque étaient aussi significatifs. « On a vu certains de nos membres quitter leur emploi, car ils n’avaient pas de perspectives intéressantes. Heureusement, avec l’entente, l’expertise va pouvoir rester au sein de la Cinémathèque. Elle vient donner un élan important aux travailleuses et aux travailleurs afin qu’ils puissent remplir un mandat important, celui d’aider et d’appuyer la création, note Claudine Viens. « Nous souhaitons aussi attirer une relève qui viendra consolider le rôle essentiel joué par la Cinémathèque dans les milieux du cinéma, de la télévision et des nouveaux médias. »

Nouvelle approche à la direction
Suite à la campagne d’appui à la Cinémathèque et après que le danger d’une remise en question des mandats et de la mission de la Cinémathèque québécoise ait été écarté, il fallait entreprendre des discussions en vue du renouvellement de la convention collective. Les travaux ont débuté après la nomination d’une nouvelle direction. « La direction a décidé, d’entrée de jeu, de revoir sa structure interne ainsi que ses budgets ce qui lui a permis de dégager des sommes destinées à la masse salariale. », explique Mme Viens. « En réglant la question de la négociation, la direction de la Cinémathèque est en meilleure position pour aller chercher un financement adéquat. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs bien sûr, mais aussi pour tous ceux qui fréquentent notre établissement aujourd’hui et dans les années à venir », conclut Claudine Viens.

 

Politique culturelle canadienne : de la poudre aux yeux

Les annonces de la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, au sujet de la nouvelle politique culturelle, mettent à risque l’ensemble de l’industrie culturelle et médiatique au pays. La Fédération nationale des communications (FNC–CSN) tient à exprimer sa profonde déception, en particulier au sujet de la non-taxation des géants du Web (Facebook, Google, etc.) et du soutien aux médias.

Il est impossible pour la FNC de se réjouir de l’entente bilatérale de 500 millions de dollars avec Netflix. « Dans la réalité, celle-ci démontre une abdication d’imposer une fiscalité équitable. Le Canada renonce à appliquer les mêmes règles aux entreprises étrangères que celles imposées aux nôtres et brise une promesse électorale importante : lutter contre l’évasion fiscale », affirme la présidente de la FNC, Pascale St-Onge.

Si le refus de notre gouvernement d’asseoir son autorité fiscale et règlementaire dans l’univers numérique est annonciateur de son approche face aux défis qui se présentent pour toutes les industries avec la 4e révolution industrielle, il y a énormément à craindre pour nos emplois, ainsi que pour notre avenir économique, social et politique.

De plus, comme cet argent ne sera pas versé dans le Fonds canadien des médias (FCM), les productions télévisuelles et cinématographiques financées par ces sommes échapperont à nos règles et seront dictées par Netflix, en fonction de leurs propres ambitions commerciales. « Il est encore temps d’ajuster le tir », note toutefois Pascale St-Onge.

L’information, la grande oubliée
L’information journalistique, qui n’est pas soutenue par des fonds publics, est un des secteurs les plus dévastés par la concurrence inéquitable des Google, Amazon, Facebook et Apple de ce monde. Le gouvernement aurait dû annoncer des mesures beaucoup plus musclées qu’un réinvestissement évasif dans le Fonds du Canada pour les périodiques, qui, de toute façon, ne soutient pas nos grands quotidiens.

« Comment expliquer la timidité des mesures pour soutenir cet élément essentiel au bon fonctionnement de notre société alors que les pertes d’emplois se comptent par dizaines de milliers depuis dix ans et que la production d’informations journalistiques est en déclin ? » s’interroge la présidente de la FNC-CSN. Pendant que les fausses nouvelles, les opinions polarisantes, les théories de complots et la propagande pullulent sur les réseaux sociaux, le gouvernement Trudeau doit en faire plus pour garantir la pérennité des sources d’information qui sont connues et reconnues chez nous.

Fermeture sauvage d’un hebdo local de Lévis signée Transcontinental

Les neuf travailleuses et travailleurs du journal « Le Peuple de Lévis » ont appris cavalièrement mercredi matin qu’ils perdaient leur emploi. À l’issue d’une réunion convoquée à la dernière minute par Transcontinental, ils ont dû plier bagage et quitter l’entreprise prestement. Au même moment, les trois employés du « Peuple de Lotbinière » apprenaient que Meliormedia inc. devenait propriétaire de ce journal.

« Sous le choc, mes collègues et moi tentons de comprendre et d’encaisser le coup. Il faut se rappeler que notre syndicat souhaitait participer activement à la création d’une coop pour assurer la pérennité du journal et le maintien des emplois. Mais Transcontinental a refusé catégoriquement de discuter de la faisabilité du projet avec la firme MCE–Conseils et nous, s’insurge Caroline Cliche, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Publications Le Peuple – CSN. Cela témoigne d’un profond mépris de l’employeur pour les professionnels de l’information, pour les spécialistes des ventes et pour l’information régionale de façon générale. »

En 2014, Transcontinental avait racheté ces deux journaux à Québecor Média, dans une mégatransaction affectant quelque 75 publications régionales. À l’époque, Transcontinental se targuait de croire en l’importance de l’information régionale alors qu’aujourd’hui, moins de trois ans plus tard, l’entreprise vend et ferme l’ensemble de ses journaux hebdomadaires. « La succession de fermetures et de compressions majeures dans la presse écrite partout au Québec, incluant dans notre région, sont autant de drames qui menacent la liberté de presse et la qualité de l’information régionale. On y a déjà pas mal goûté dans le grand Québec au cours des dernières années », déplore Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

D’ailleurs, en mars dernier, la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) déplorait la maigre enveloppe de 36 millions de dollars sur cinq ans débloquée dans le budget provincial de Carlos Leitão pour soutenir le virage numérique et assumer les coûts du recyclage du papier des journaux traditionnels.

« Ce qui se joue actuellement au Québec est une entorse à la santé démocratique de nos communautés. C’est très grave. La FNC–CSN va épauler les travailleuses et les travailleurs licenciés mercredi et continuer de faire pression sur le gouvernement pour qu’il protège l’information régionale, qui ne se résume pas à du simple business », promet Pierre Roger, secrétaire général–trésorier de la FNC–CSN.

Quel sort pour la souveraineté culturelle du Québec?

La CSN s’inquiète de ce qui pourrait advenir de mécanismes visant à protéger certains secteurs économiques du Québec à la suite de la renégociation de l’ALENA qui s’annonce à la mi-août. Elle demande en outre au gouvernement fédéral de se montrer intraitable et de faire preuve de fermeté concernant la défense de systèmes qui sont bénéfiques pour des pans entiers de l’économie québécoise.

La présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), Pascale St-Onge, est limpide. « Il serait dangereux de s’engager dans un accord de libre-échange alors qu’on ne connaît même pas encore quelle sera la nature de la nouvelle politique culturelle fédérale à l’ère du numérique et que nos médias d’information ainsi que nos créateurs de contenus vivent déjà une période difficile financièrement. Nous devons d’abord connaître les mécanismes de financement et de soutien aux industries culturelles et médiatiques qui seront mis en place par le gouvernement Trudeau », souligne-t-elle en rappelant qu’il est difficile pour un gouvernement de légiférer en faveur de nos entreprises lorsque les règles du libre-échange sont déjà conclues entre deux États.

« La culture et l’information ne sont pas des marchandises et ne peuvent être traitées comme telles dans un accord de libre-échange, et c’est pourquoi traditionnellement ces secteurs ont été exclus de ces accords. Nous demandons au gouvernement fédéral de dévoiler au plus tôt sa politique afin de protéger notre souveraineté culturelle, particulièrement celle du Québec », ajoute-t-elle.

D’autres industries sur le qui-vive
Pour sa part, le président de la CSN, Jacques Létourneau, perçoit déjà dans les propos de Donald Trump bien des motifs d’irritants à venir. Selon lui, il y a de quoi être préoccupé par les propos du président américain voulant que les États-Unis perdent au change avec l’accord actuel. La volonté exprimée de favoriser la production de biens de son côté de la frontière, d’abolir tout système de quotas ou d’avoir un meilleur accès à certains marchés canadiens est également inquiétante, selon le président de la CSN. « Non seulement les produits laitiers et les produits culturels risquent d’être visés si on ne se tient pas debout devant une telle posture nationaliste du libre-échange à l’américaine, mais d’autres secteurs comme l’aluminium et le bois d’œuvre risquent également passer dans le tordeur de cette vision faussée de la réalité », souligne-t-il.

« Le risque est bien réel : on a récemment appris que l’industrie du bois d’œuvre sera soumise à une taxe frontalière totalisant 27 %. Donald Trump semble déterminé à nous faire la vie dure. J’invite le gouvernement fédéral à se rappeler à chaque moment des priorités de négociation de ses commettants lorsqu’il sera en pleine négociation avec son homologue américain », conclut Jacques Létourneau.

 

Une nouvelle vague de coupures de postes à La Presse

Ce matin, La Presse a annoncé sa volonté de réduire de 49 le nombre de ses employé-es – dont 40 sont syndiqués –, par une combinaison de licenciements et de départs volontaires.

Les syndicats de La Presse déplorent ces nouvelles coupes. Au total, celles-ci se chiffrent par centaines depuis une dizaine d’années.

Actuellement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives, les employé-es syndiqués de La Presse tiennent à conserver leur sécurité d’emploi, d’autant plus que celle-ci vient d’être confirmée par une décision arbitrale. Le 25 mai dernier, le Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (CSN) (STIP) et le Syndicat des employés de bureau et de journaux (CSN) (SEBJ) ont eu gain de cause sur toute la ligne relativement aux dispositions touchant à la sécurité d’emploi. La décision ordonnait la réintégration de 26 employé-es, dont 10 à la rédaction et 16 dans les bureaux, qui avaient été licenciés illégalement en septembre 2015. Les syndicats vont s’assurer que ces clauses seront scrupuleusement respectées par l’employeur.

« Si La Presse est touchée par les difficultés économiques qui affectent la presse écrite, les syndicats agiront de manière responsable, a affirmé Charles Côté, président du STIP. Nous avons d’ailleurs déjà proposé des solutions concrètes permettant des économies importantes. »

Même son de cloche de la part du Syndicat des employés de la publicité (SEPB-574) qui a cherché à limiter les effets de la réorganisation sur ses membres. « Un projet d’entente prévoyant un programme de départs volontaires à la retraite sera soumis au vote en assemblée générale lundi prochain », explique Philippe St-Jean, président du SEPB-574.

Des ententes sur des programmes de départ seront aussi présentés lors d’assemblées générales dans les trois autres syndicats.

Plus que jamais, pour les syndicats, il est important que la direction et les employé-es travaillent ensemble pour assurer le développement de La Presse sur toutes les plateformes numériques, afin de préserver son rôle fondamental dans la production et la diffusion d’une information de qualité au Québec.

La fin de l’édition papier du samedi marque l’aboutissement d’un projet démarré en 2010 auquel les employé-es de La Presse et sa filiale Nuglif ont collaboré, entre autres, en faisant des concessions dans leurs conditions de travail et en y faisant les adaptations nécessaires.

Les employé-es sont très fiers du succès de l’application numérique La Presse+, qui rejoint chaque semaine plus de 600 000 lecteurs, ce qui procure à La Presse l’audience la plus large de toute son histoire.

Ce succès est confirmé de plusieurs façons. Grâce à sa salle de rédaction la plus importante au Québec, La Presse est de loin le quotidien le plus cité à la radio et à la télévision. Ses publicités interactives uniques et hautement mesurables viennent prouver quotidiennement l’efficacité du média.

L’Intersyndicale de La Presse et Nuglif représentent tout près de 420 employé-es.

Source : Intersyndicale de La Presse

  • Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (FNC–CSN)
  • Syndicat des employés de la publicité, SEPB-574 (FTQ)
  • Syndicat des travailleurs et travailleuses du centre de l’informatique de La Presse (FNC–CSN)
  • Syndicat des employés de bureau de journaux (FNC–CSN)

Victoire sur toute la ligne

Hier, dans une décision rendue par l’arbitre Me Richard Bertrand, le Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (CSN) (STIP) et le Syndicat des employés de bureau et de journaux (CSN) (SEBJ) ont eu gain de cause sur toute la ligne relativement aux dispositions touchant à leur sécurité d’emploi.

« Dans la décision de plus de 40 pages rendue hier et immédiatement communiquée aux parties, Me Bertrand ordonne la réintégration de 26 employé-es, dont 10 à la rédaction et 16 dans les bureaux. Ces travailleuses et ces travailleurs avaient été licenciés illégalement en septembre 2015 », de préciser Charles Côté, président du STIP.

« Cette décision donne suite aux griefs déposés par le STIP et le SEBJ, à la suite de la réorganisation de l’entreprise en prévision de l’abandon de l’édition papier en semaine. À cette occasion, La Presse avait aboli 160 postes et la plupart de ces mises à pied avaient été réglées par un programme de départ volontaire », de souligner Constance Godin, présidente du SEBJ.

Les syndicats exigeaient le respect du droit de ces 26 employé-es permanents d’être réaffectés, tel que le prévoient nos conventions collectives. À ce sujet, dans sa décision, Me Bertrand affirme que « L’Employeur ne pouvait faire l’économie de la recherche d’une solution de recyclage, aussi compliqué que puisse se révéler l’exercice ». Me Bertrand poursuivra son implication dans le dossier « pour régler toute difficulté résultant de l’application » de sa décision et de « toute mésentente quant à la compensation devant éventuellement être offerte » aux employé-es.

Réunis à Québec, les présidents des syndicats concernés et les responsables et conseillers de la Fédération nationale des communications–CSN se réjouissent de cette décision. Plus de détails seront communiqués ultérieurement.

Source :

Syndicat des travailleurs de l’information de La Presse (CSN)

Syndicat des employés de bureau de journaux (CSN)

Syndicat des Régisseurs technique de la Place des Arts (FNC–CSN)

Le 22 décembre dernier, le Syndicat des Régisseurs technique de la Place des Arts – CSN a été accrédité pour représenter : « Toutes et tous les régisseurs techniques au sens du Code du travail. »

Ces travailleuses et travailleurs ont choisi de joindre les rangs de la CSN, entre autres, pour mettre fin à l’arbitraire et pour améliorer leurs conditions de travail.

Ce nouveau syndicat est affilié à la Fédération nationale des communications, au Conseil central du Montréal Métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Manifestation pour dénoncer le mépris de l’employeur

Une manifestation se tient actuellement devant les bureaux de la direction générale de TC Transcontinental, au 1100 boulevard René-Lévesque Ouest, à Montréal. Les membres du Syndicat de l’information de Transcontinental (SIT–CSN) dénoncent l’intransigeance de leur employeur dans l’actuelle négociation pour le renouvellement de la convention collective, échue depuis le 31 août 2015.

Ces journalistes et rédacteurs en chef diffusent l’information locale sur l’ensemble des plateformes (Web, médias sociaux, papier) d’une trentaine de titres publiés dans les régions de Lanaudière, de Laval et de Montréal. Au cœur de la négociation se trouve l’enjeu majeur d’une réorganisation des salles de rédaction exigée par les dirigeants de TC Transcontinental, aux prises avec une crise de ses médias régionaux. Cette réorganisation passe par un changement majeur des horaires de travail. Dans un compromis historique, le SIT–CSN a accepté d’abandonner son plus précieux acquis, c’est-à-dire le principe d’horaire libre, pour accepter que TC Transcontinental impose des horaires fixes préétablis.

Malgré le règlement de cet enjeu crucial en sa faveur et malgré le fait que les syndiqué-es aient acquiescé à plusieurs autres de ses demandes, l’entreprise refuse toujours de parapher une entente de principe qui intégrerait deux maigres aménagements permettant une saine conciliation travail-famille, notamment en matière de congés de maladie.

« Les membres du syndicat ont des attentes légitimes. Durant les pourparlers, ils ont accepté de discuter des demandes de l’employeur quant aux horaires fixes, ce qui constitue pourtant un changement de culture majeur avec la pratique actuelle », soutient Pierre Roger, secrétaire général-trésorier de la Fédération nationale des communications–CSN, qui ajoute qu’en contrepartie, l’employeur devrait, à son tour, faire preuve d’ouverture. « Alors qu’ils ne cessent d’alerter les gouvernements provincial et fédéral sur l’urgence et l’importance de soutenir la presse locale, à la fois financièrement et législativement, TC Transcontinental n’offre que mépris à ses salariés qui ont à cœur la réussite de l’entreprise dans la tempête du virage technologique », s’insurge le porte-parole, qui déplore que les séances de négociation en présence d’un conciliateur du ministère du Travail n’aient pas suffi à faire entendre raison à l’employeur.

« Les journalistes du SIT–CSN ont raison de dénoncer le double discours de l’entreprise TC Transcontinental, qui met en vente l’ensemble de ses médias à vocation locale et régionale au Québec et qui a déjà été un des fleurons de l’entrepreneuriat québécois, un empire médiatique fièrement fondé par M. Rémy Marcoux en 1976. Ils ont aussi raison de dénoncer l’attitude irrespectueuse des dirigeants », insiste Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. « La direction doit accepter rapidement les revendications du syndicat en matière de conciliation famille-travail pour qu’enfin une entente intervienne et que l’on puisse procéder à cette urgente réorganisation des salles de presse », conclut la porte-parole.

À propos

Le Syndicat de l’information de Transcontinental–CSN, qui représente une trentaine de membres, est affilié à la Fédération nationale des communications, qui regroupe quelque 6 000 membres au sein de 88 syndicats. Le CCMM–CSN regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé répartis au sein de syndicats à Montréal, à Laval, au Nunavik et à la Baie James.

 

 

Le syndicat participe au sauvetage de CJEM/CKMV

Le Syndicat des communications de la République du Madawaska vient de parapher une nouvelle convention collective avec les acquéreurs de la radio CJEM/CKMV. Le radiodiffuseur était en vente depuis plusieurs mois et sa survie était menacée. En un temps record parce qu’il y avait urgence, les parties en sont venues à un contrat de travail acceptable après seulement quatre semaines de négociation.

Depuis le début, le syndicat a tout fait pour sauver ce fleuron qui diffuse depuis 1944 dans la région, première radio privée de langue française dans les Maritimes. « Pour nous, il était impératif de participer au sauvetage en mettant un peu d’eau dans notre vin, concède Yvon Dubé, président du syndicat. Nos auditrices et auditeurs pourront continuer d’échanger avec nos artisans qui travaillent d’arrache-pied afin de donner une voix locale aux gens de chez nous. »

Protéger les médias régionaux

La Fédération nationale des communications (FNC–CSN) rappelle que la pression est énorme sur les médias régionaux partout au pays. « Nous luttons pour préserver des journaux locaux et des antennes fortes dans toutes les régions, dans un monde où trop souvent, l’information provient des grands centres. Les résidents du Madawaska et de la région de Grand-Sault méritent d’avoir une station à leur image », martèle Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.

L’employeur et le syndicat doivent désormais se retrousser les manches pour assurer une longue vie au 92,7 FM et 95,1 FM.

Impact direct sur les médias régionaux

La Fédération nationale des communications (FNC–CSN) et ses syndicats déplorent la décision de TC Transcontinental de procéder à l’abolition d’une vingtaine de postes dans ses journaux locaux et régionaux à travers le Québec. Cette manœuvre ne sera pas sans affecter directement et sérieusement le contenu de ces publications. « Nos membres ne peuvent faire plus avec moins. Il y aura des impacts sur le contenu offert et donc sur la qualité de l’information », déplore la présidente de la FNC–CSN, Pascale St-Onge.

Au total, six postes ont été coupés dans les syndicats affiliés à la FNC–CSN. Un à Lévis, un au Saguenay–Lac-Saint-Jean, deux dans Lanaudière, un dans les Laurentides et un en Abitibi.

« Ici, en Abitibi, c’est la première fois que les journalistes sont touchés par ces coupes, explique Thierry De Noncourt, président du Syndicat des journalistes de la Frontière (CSN). « C’est certain qu’on ne pourra pas compenser les heures de travail que la personne mise à pied faisait. Dans son cas, elle était dédiée aux enquêtes. C’est donc inévitable que la qualité de l’information offerte aux gens d’ici sera affectée », dénonce M. Denoncourt.

Même chose à Saint-Jérôme, où un poste à temps plein est éliminé. « Depuis environ 5 ans, nous subisons coupes après coupes. Il fut un temps où notre journal comptait 82 pages. Aujourd’hui, il est réduit de moitié », explique Martin Fillion, vice-président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des médias des Laurentides (CSN).

« Qui va couvrir les événements qui font moins les manchettes, mais qui sont tout de même importants pour nos communautés ? Ce sont les petites nouvelles locales qui vont écoper. La diversité dans nos pages ne sera plus au rendez-vous », explique M. Fillion.

Du côté de Lanaudière, deux personnes feront les frais de cette restructuration. « À Joliette, c’est le poste de fin de semaine qui disparaît. Qui couvrira tout ce qui se passe pendant ces deux journées ? » s’inquiète Olivia Nguonly, présidente du Syndicat de l’information de Transcontinental (CSN). C’est sans compter que dans plusieurs endroits, le ratio publicité–article est de plus en plus préoccupant. « C’est à se demander si nous ne sommes pas en train de devenir des publisacs », déplore la présidente.

Pression sur les travailleurs

Depuis maintenant plusieurs semaines, les employé-es de TC Transcontinental doivent travailler sous une pression difficile à supporter et leur surcharge de travail est importante. Les coupes effectuées antérieurement et l’annonce, la semaine dernière, de la mise en vente de publications locales et régionales, ont rendu le climat de travail lourd. « Les suppressions annoncées aujourd’hui viendront ajouter à l’inquiétude générale qui règne », dénonce Mme St-Onge. La FNC–CSN se questionne aussi sur la stratégie adoptée par l’entreprise, qui consiste à couper le plus possible afin d’attirer les acheteurs potentiels. « Pour nous, c’est une mauvaise stratégie. Pour attirer de nouveaux propriétaires, il faut offrir un produit de qualité. Ce n’est pas en coupant dans le personnel que TC Transcontinental réussira à produire un contenu complet qui répondra aux besoins des gens des régions », déplore Pascale St-Onge.

« De plus, les propriétaires de presse ont indéniablement une responsabilité envers les populations qu’elles desservent. Celle d’offrir une information de qualité. De toute évidence, TC Transcontinental n’a pas compris ce principe, mais elle devra le prendre en compte tôt ou tard », conclut la présidente de la FNC–CSN.

Des mécanismes efficaces de protection de l’information régionale s’imposent

La Fédération nationale des communications (CSN) est inquiète de l’annonce par Transcontinental de la vente d’hebdos au Québec et en Ontario, et s’active pour que le droit du public à l’information et l’intérêt des travailleuses et des travailleurs concernés soient préservés.

« De telles ventes entraînent toujours leur lot de restructurations et participent à l’érosion de l’information régionale qui est déjà mal en point. Le gouvernement aurait dû agir davantage pour protéger la qualité de l’information et ainsi soutenir les médias régionaux. Ce qui a été annoncé à cet effet dans le dernier budget est nettement insuffisant puisqu’une bonne partie de l’argent prévu est réservée aux médias indépendants et communautaires, et donc exclut de facto les médias de Transcontinental. C’est trop peu trop tard pour protéger le droit du public à l’information, et c’est d’autant plus étonnant que le ministre de la Culture et des Communications, Luc Fortin, s’est récemment dit très préoccupé par la « montréalisation » de l’information. Il va de soi que nous allons l’interpeller à nouveau », souligne la présidente de la Fédération nationale des communications, Pascale St-Onge.

Menaces réelles
Selon une récente étude d’Influence communication, moins de 1 % de tout le contenu médiatique quotidien au Québec porte sur les régions, alors que ce pourcentage s’élevait à 8 % au début des années 2000. « Les contenus diffusés à Montréal, Québec ou à Gaspé sont à peu près les mêmes ! déplore Pascale St-Onge. Or, chaque fois qu’un hebdo ferme, des gens perdent leur emploi et des voix s’éteignent, faisant en sorte que plusieurs enjeux ne sont jamais portés à la connaissance de la population. Il s’agit d’une atteinte directe à la démocratie dans notre société, dont le droit du public d’accéder à une information de qualité représente justement l’un des piliers fondamentaux. N’oublions jamais que sans elle, les personnes en position de pouvoir n’ont pas à rendre de comptes à la population. La menace est réelle et inquiétante. »

La présidente de la FNC–CSN juge qu’il faut arrêter de voir l’information comme une marchandise et que les propriétaires d’entreprises de presse ont eux aussi des responsabilités importantes en matière de protection de l’information. « Ils doivent avoir comme premier objectif la pérennité de l’information régionale, défend-elle, et elle ajoute pour conclure : « À la Fédération nationale des communications, nous estimons que des solutions existent pour assurer cette pérennité. En ce sens, nous avons proposé depuis déjà plusieurs mois une série de recommandations dont le but est d’assurer une information de qualité pour le maintien d’une vie démocratique saine. Nous allons tout mettre en œuvre pour que ces recommandations soient entendues et mises en application ».

 

Une large coalition appuie la campagne Sans presse libre, pas de libertés

À un mois de la Journée mondiale de la liberté de la presse, une large coalition intersectorielle et intersyndicale pancanadienne rend publique la déclaration de principes de la campagne Sans presse presse libre, pas de libertés / No free press, no freedom.

Initiée par l’Association de journalistes indépendants du Québec et la Fédération nationale des communications, cette campagne vise à jeter le bases d’une large mobilisation pour la sauvegarde du journalisme d’intérêt public et des médias d’information qui sont menacés par une crise financière, technologique et de confiance sans précédent.

« Alors que les gouvernements ont laissé aller le marché, avec les conséquences que l’ont connaît sur la qualité de l’information pour le public et sur la qualité de l’emploi des journalistes, les multinationales du Web ont accaparé la majorité des revenus publicitaires qui servaient traditionnellement à assurer la production d’information. De plus en plus, les entreprises de presse se laissent guider par des intérêts commerciaux plutôt que par l’intérêt public, minant ainsi le lien de confiance avec le public que les journalistes ont longtemps tenu pour acquis. Enfin, l’abondance d’information accessible gratuitement, souvent filtrée par des réseaux sociaux qui donnent prépondérance à l’opinion et favorisent la désinformation et la propagation de fausses nouvelles, tend à faire oublier au public qu’il est devenu le produit d’un lucratif marché des données personnelles où sa vie privée est scrutée à la loupe par des entreprises privées et, de plus en plus, par les autorités policières », explique le président de l’AJIQ, Simon Van Vliet.

« Notre objectif est de mettre en lumière les menaces et les entraves qui pèsent actuellement sur la liberté de la presse et, par extension, sur les libertés fondamentales, afin de faire prendre conscience aux gens que rien n’est jamais acquis et qu’une presse forte et indépendante doit être défendue afin de préserver le caractère libre et démocratique de nos sociétés », fait valoir la présidente de la Fédération nationale des communications, Pascale St-Onge.

« La liberté d’expression, la liberté de la presse et les libertés civiles inscrites dans la Charte sont menacées. Ici au Canada, des journalistes qui rapportent des événements d’intérêt public sont arrêtés, poursuivis et espionnés. Il faut répondre avec force et vigueur afin de contrecarrer ces tendances inquiétantes », affirme Tom hennefer, directeur exécutif de Canadian Journalists for Free Expression.

Publiée le jour de l’ouverture de la commission Chamberland sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques, la déclaration de principes est on ne peut plus d’actualité au Québec, mais fait aussi écho à des enjeux de portée nationale et internationale. En effet, les signataires de la déclaration de principes, qui incluent à ce jour l’Association des journalistes indépendants du Québec, Canadian Journalists for Free Expression, le Center for Free Expression – Ryerson University, la Fédération nationale des communications, la Ligue des droits et libertés, PEN Canada et SCA Canada – Le syndicat des médias, prennent parti pour :

  • La protection des sources journalistiques contre la surveillance policière et le renforcement de la liberté de la presse contre la censure et la répression de quelque forme que ce soit;
  • La promotion du droit du public à l’information par le biais d’un renforcement des mécanismes d’accès à l’information, et ce, tant pour les journalistes que pour le grand public;
  • Un débat sur les cadres règlementaires et fiscaux permettant d’assurer la qualité, l’indépendance et l’intégrité de l’information produite et diffusée tant par les entreprises de presse traditionnelles que par les nouveaux médias;
  • Le développement de programmes d’éducation aux médias favorisant une compréhension critique des processus de production et de diffusion de l’information.

La page Facebook de Presse en danger : https://www.facebook.com/pressindanger/

La déclaration de principe de Presse en danger : http://sans-presse-libre.tumblr.com/a-propos

La FNC estime les mesures déposées loin des besoins réels

Même s’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, la Fédération nationale des communications–CSN estime que les mesures de soutien à la presse écrite dévoilées dans le récent budget provincial de Carlos Leitão sont loin de combler les besoins réels.

« Pour nous, le geste historique posé par le gouvernement Couillard démontre qu’il est préoccupé par la crise économique des médias et qu’il y a moyen d’apporter du soutien à la presse écrite sans miner son indépendance. Cependant, les sommes et les moyens accordés sont nettement insuffisants et il est clair qu’ils ne suffiront pas à donner un nouveau souffle au quatrième pouvoir qui, rappelons-le, est essentiel à la santé démocratique de nos communautés », s’inquiète Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.

Le gouvernement a annoncé une enveloppe de soutien au virage numérique de 24 millions de dollars sur cinq ans visant à financer deux programmes, soit un pour les médias communautaires et d’économie sociale, et l’autre pour les médias imprimés et numériques. La seconde mesure octroie 12 millions de dollars également sur cinq ans afin de réduire la taxe prélevée par RecycleMédias pour le recyclage du papier des journaux traditionnels.

« L’abolition imminente de la publication obligatoire des avis publics des municipalités dans les journaux locaux de la province incluse dans le projet de loi 122 risque, à elle seule, de retirer environ 10 millions de dollars annuellement en revenus publicitaires aux médias écrits québécois. De plus, les données suivantes tirées d’une note économique de la firme MCE Conseils nous permettent de constater qu’au Québec, de 2010 à 2014, les revenus publicitaires annuels des quotidiens écrits ont décliné de 130 millions de dollars, passant de 445 à 315 M$. La majorité de ces revenus ont été redirigés vers les médias numériques, pour la plupart américains, Facebook et Google en tête. Nous sommes donc à même de constater que les 36 M$ annoncés lors de ce dernier budget ne comblent pas les pertes de revenus publicitaires qui servaient autrefois à la production de nos informations », d’ajouter madame St-Onge.

Cette crise structurelle menace des centaines d’emplois qui génèrent d’importantes recettes fiscales vraisemblablement plus élevées que l’aide timide qui vient tout juste d’être accordée dans le cadre de ce budget.

« Comment penser que, dans un tel contexte économique, les médias d’information québécois pourront continuer d’offrir une grande qualité, diversité et pluralité d’information autant localement que nationalement ? D’autres pays soutiennent de façon beaucoup plus marquée leurs médias. De notre côté, nous attendons toujours des actions concrètes de la part du gouvernement de Justin Trudeau qui n’a pas cru bon d’intervenir sur cet enjeu majeur lors du dépôt de son dernier budget. Plus que jamais, nous croyons fermement que le gouvernement fédéral devra instaurer des leviers économiques et réglementaires afin de contraindre les géants du Web à retourner une partie de leurs revenus publicitaires aux producteurs de contenus d’information d’ici », insiste madame St-Onge.

« Que faut-il de plus pour réaliser l’ampleur du péril qui nous guette ? Des signes évidents démontrent que l’effritement des médias traditionnels affectent concrètement le fonctionnement de nos sociétés et nous amènent vers une crise de la démocratie : pullulement des fausses nouvelles et des théories du complot, l’opinion qui capte toujours plus l’espace public et qui polarise nos débats de sociétés, atteintes aux libertés de presse et à la protection des sources journalistiques, difficulté du public à distinguer le contenu journalistique du publicitaire et les sources fiables des charlatans, et plus encore. Nous sommes face à un véritable tournant historique et l’ensemble des pouvoirs publics et de la population doivent prendre tous les moyens nécessaires afin de s’assurer que les médias d’information et les journalistes pourront continuer de jouer leur rôle de gardiens de la démocratie », de conclure madame St-Onge.

La Fédération nationale des communications–CSN regroupe 6000 membres dans 88 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Victoire syndicale sur presque toute la ligne en arbitrage d’une première convention collective

C’est avec grande satisfaction que la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) et le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Musée de la Nation huronne-wendat accueillent la décision arbitrale de Me Carol Girard rendue à la fin février. Alors que les employé-es du musée tentent de signer leur premier contrat de travail depuis 2013, l’arbitre leur donne raison sur la grande majorité de leurs demandes et impose une première convention collective qui détermine des conditions de travail plus respectueuses de l’expertise et du savoir-faire de ces travailleurs et travailleuses de la Nation huronne-wendat.

« Il est triste de constater que l’employeur a toujours prétexté la précarité financière du musée pour offrir des conditions près du minimum prévu par la Loi sur les normes du travail. Mais il n’a pas hésité à investir des sommes faramineuses en frais juridiques pour tenter d’empêcher les travailleurs d’obtenir des conditions plus décentes. Or, l’arbitre lui administre un sérieux revers, en imposant des conditions de travail qui s’appuient sur les conventions collectives de musées comparables », se réjouit Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.

En matière d’ancienneté, de vacances, de congés fériés, de congés de maladie, de congés sociaux, de congés parentaux et même de libérations syndicales, l’arbitre tranche en faveur du syndicat. Même sur les questions salariales, la décision arbitrale détermine que les employé-es recevront 2 % d’augmentation par année pendant 3 ans alors que l’employeur n’offrait que 0,5 %, 1,6% et 0,8 %.

L’arbitre écrit : « […] si l’employeur veut continuer sa mission de faire connaître la culture huronne-wendat, il lui faut rémunérer ses salarié-es le mieux possible pour conserver des employé-es, dont ceux qui ont été entendus, qui sont en mesure de transmettre cette culture avec passion. »

Collaboration et main tendue

Le syndicat tend maintenant la main à l’employeur pour relancer les activités du musée, assainir le climat de travail et rétablir un lien de confiance.  « Le temps est venu d’arrêter de gaspiller de l’argent en frais d’avocats et de marcher ensemble vers un objectif commun : partager la richesse historique et la beauté de la culture huronne-wendat », souhaite Michel Savard, président du syndicat.

En outre, le syndicat propose toujours de mettre l’épaule à la roue pour travailler de concert avec la direction afin de trouver de nouvelles sources de financement, de solliciter les divers paliers de gouvernement et d’assurer la pérennité et l’accessibilité de notre musée.

 

La FNC–CSN partage l’inquiétude de la Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec

La Fédération nationale des communications–CSN partage l’inquiétude de la Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec liée à l’adoption du projet de loi 122 qui abolirait la publication obligatoire des avis publics sur format papier dans les journaux de la province.

« Dans le contexte de la crise des médias qui affecte particulièrement les journaux, il s’agit d’un bien mauvais moment pour adopter un projet de loi qui priverait ces entreprises de revenus publicitaires annuels d’environ 20 millions de dollars, selon une estimation de l’éditeur du Courrier de Saint-Hyacinthe et président du conseil d’administration d’Hebdos Québec. Or, le déclin de la presse écrite n’est pas sans conséquence : selon le Bilan 2016 : État de la nouvelle, d’Influence Communication, les régions n’existent plus dans l’univers médiatique québécois. Si bien que 50 % de la population de la province n’entend presque plus parler de ce qui se passe dans leur région, de leur vie culturelle et de leur vie communautaire, de déplorer Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Pour nous, il est également clair que le projet de loi 122 mine l’obligation de transparence des municipalités, ce qui nuit à la santé des institutions démocratiques sur l’étendue de notre territoire. »

« Cette nouvelle coupure dans les revenus des médias écrits accélèrera cette tendance marquée de fermetures des journaux régionaux. À cet égard, nous attendons impatiemment les interventions gouvernementales adéquates, dont une politique culturelle provinciale et des mesures fiscales concrètes lors du prochain budget provincial, afin de répondre aux problématiques criantes de cette crise profonde », de conclure madame St-Onge.

La Fédération nationale des communications–CSN regroupe 6000 membres dans 88 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.