Entente de principe

À l’issue d’un blitz de négociation qui a duré un peu plus de trente heures, les représentants du Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain (SETPQM), affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), et le Réseau de transport de la Capitale ont conclu une entente de principe en fin d’après-midi aujourd’hui. Conséquemment, il n’y aura pas de grève tel qu’initialement prévu le lundi matin 13 mars. Le système Nomade sera remis en fonction dès demain matin.

L’entente demeurera confidentielle jusqu’à ce que les chauffeurs puissent se prononcer sur son contenu lors de deux assemblées générales prévues les 15 et 16 mars prochain. Aucun commentaire ne sera émis d’ici là.

À propos du SETPQM et de la CSN

Le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain regroupe 950 employé-es. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 60 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches qui représente plus de 250 syndicats regroupant 45 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privé que public.

Le syndicat dénonce à nouveau l’attitude de l’employeur

Ce midi, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis (CSN) (STTHGPD) ont manifesté devant l’Hôtel Chantecler à Sainte-Adèle, propriété du groupe Hôtels Gouverneur, afin de dénoncer à nouveau l’attitude de leur employeur.

« Depuis le mois de mai dernier, qui a marqué le début de notre négociation, nous avons tenu 16 rencontres et nous sommes encore loin d’un règlement. Nous avons fait appel à la conciliation parce que l’employeur n’affichait aucune ouverture, ce qui nous a indiqué rapidement qu’un conflit se préparait. Les pourparlers n’aboutissent pas et la partie patronale ne dispose pas des mandats nécessaires pour régler cette négociation. Nous avions même réglé certaines clauses sur lesquelles l’employeur a retiré son engagement par la suite », de dénoncer Yvon Therrien, président du STTHGPD.

« Le mois de mars s’annonce déjà occupé dans le secteur de l’hôtellerie montréalais et, grâce au 375e anniversaire de Montréal et du 150e anniversaire du Canada, la saison touristique de 2017 pourrait surpasser les records atteints ces dernières années. De ce fait, nous savons que Hôtels Gouverneur disposera des ressources financières pour offrir de bonnes conditions de travail à ses salarié-es, à l’image des autres établissements qui se sont entendus avec leurs travailleuses et leurs travailleurs », de déclarer Diane David, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN.

« Même si ce lock-out décrété dix jours avant Noël dure depuis près de trois mois, les membres du syndicat sont solidaires et déterminés. Nous saluons et soutenons leur lutte, leur persévérance et leur combativité exemplaires afin d’obtenir leur juste part des revenus qu’elles et ils génèrent tous les jours pour cet employeur irrespectueux », de conclure Frédéric Brun, vice-président du Conseil central des Laurentides.

Rappelons que la direction de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis a décrété un lock-out le matin du 14 décembre dernier, à la veille du congé des fêtes. La prochaine date de négociation est prévue le 14 mars.

Affilié à la FC–CSN, le STTHGPD compte environ 100 membres. Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le pdg du CISSS doit intervenir auprès du ministre Barrette

La CSN, la FTQ, les élus municipaux de la Côte-Nord et les comités de Vigilance en santé et services sociaux pressent le CISSS de la Côte-Nord à sortir de sa torpeur et à agir sans plus attendre avant que le ministre Barrette ne procède aux transferts imminents de 70 postes vers le CISSS du Saguenay.

« On n’a pas encore entendu le CISSS se prononcer sur la question des transferts dans le cadre du projet Optilab alors que ceux-ci sont annoncés pour le 1er avril prochain. Nous interpelons aujourd’hui le président directeur général, Marc Fortin, afin qu’il intervienne immédiatement auprès de Gaétan Barrette en faveur de la population de la région desservie par son établissement et pour qu’il somme le ministre de renoncer aux transferts des postes », a d’abord souligné le président du Conseil central Côte-Nord – CSN, Guillaume Tremblay.

Rappelons que le 21 février dernier, le ministre Barrette a refusé de rencontrer la délégation de la Côte-Nord qui s’était rendue à l’Assemblée nationale pour lui porter plus de 12 000 signatures obtenues en quatre jours par des opposants de la région au projet.

La parole à la population
« Non seulement ces transferts représentent une perte nette de services à la population, mais ils signifient également une attaque frontale à l’autonomie du CISSS ainsi qu’à l’économie de la Côte-Nord au profit d’une autre région administrative. Les citoyennes et les citoyens de la région ont déjà exprimé leur refus virulent de l’opération et signé massivement la pétition. Ils doivent à nouveau exprimer haut et fort leur opposition au projet lors de l’assemblée publique du CISSS à laquelle la population est conviée le 15 mars prochain. Les services et l’expertise que nous avons développés ici doivent demeurer ici. Notre autonomie régionale, on y tient ! », a enchaîné Pascal Langlois, conseiller régional de la FTQ.

« Le ministre Barrette impose sa mainmise sur le CISSS de la Côte-Nord sans avoir, comme à son habitude, consulté qui que ce soit. Il fonce tête baissée sans se préoccuper de l’impact sur les communautés touchées. Après cette brèche dans les services, quelle sera la prochaine étape ? Non, il faut absolument refermer tout de suite cette porte. À cet effet, Marc Fortin a le devoir de bien représenter la Côte-Nord auprès du ministre et de le faire rapidement, car il est minuit moins une. Demain, il sera trop tard », a conclu Luc Noël, président de l’assemblée des MRC de la Côte-Nord.

Entente sur les services essentiels à maintenir en cas de grève

Le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain (SETPQM), affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), est parvenu à conclure une entente avec le RTC sur les services essentiels à maintenir advenant le déclenchement de la grève illimitée le 13 mars prochain à compter de 4 h du matin. Les services prévus à l’entente ont été déclarés suffisants par le Tribunal administratif du travail, ce mercredi.

L’entente prévoit le maintien de services de base aux heures de pointe en semaine, soit le matin et en fin d’après-midi. Un service de fin de semaine sera aussi offert sur certains parcours aux heures de pointe. Elle porte aussi sur la prestation de services spécifiques aux élèves empruntant des trajets scolaires à des heures déterminées.

Le président du SETPQM, Ghislain Dolbec, juge l’entente satisfaisante bien qu’il souhaite la poursuite des négociations. « On vient ici de franchir une étape importante en ce que ça envoie un message clair au RTC : nous sommes sérieusement prêts depuis des jours à  négocier de manière intensive. Il faut dépasser la lenteur actuelle des pourparlers et entreprendre dès maintenant un blitz de négociation. Notre objectif n’est pas de faire la grève, mais bien de conclure une nouvelle convention collective satisfaisante pour les chauffeurs que nous représentons. L’employeur doit saisir la balle au bond. »

À propos du SETPQM et de la CSN

Le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain regroupe 950 employé-es. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 60 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches qui représente plus de 250 syndicats regroupant 45 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privé que public.

Rencontre de négociation de la dernière chance

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Autobus Yamaska inc.–CSN (STTAY) pourraient déclencher la grève au moment jugé opportun. Le comité de négociation syndical compte sur la rencontre de conciliation qui se tiendra le 10 mars prochain afin d’éviter le conflit.

« Lorsque nous avons pris connaissance des propositions salariales de l’employeur, nous avons rapidement fait appel à la conciliation. Celles-ci contenaient une réduction dans les salaires des conductrices et des conducteurs des minibus de l’ordre de 10 % et la coupure de la rémunération touchant à la vérification avant départ (VAD), de déplorer Paul Mailloux, président du STTAY. Pour nous, cette vérification obligatoire de nos véhicules nous prend une heure et demie par semaine. L’employeur désire confier cette opération à des salarié-es moins bien rémunérés, ce qui signifie une baisse salariale de 1000 $ par année pour chaque conductrice et conducteur. Comme tous les travailleurs, nous désirons améliorer nos conditions de travail et non assister à leur détérioration sans réagir. »

En assemblée générale au mois de novembre 2016, les membres du STTAY ont rejeté à 100 % une offre qualifiée de finale et globale déposée par l’employeur. Le 26 janvier dernier, lors d’une autre assemblée générale, les travailleuses et les travailleurs se sont dotés d’un mandat de grève à l’unanimité.

« La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP) mène actuellement une campagne afin d’obtenir un décret du gouvernement dans le secteur du transport scolaire. Celui-ci fixerait les bases d’une rémunération minimale afin d’empêcher des employeurs comme Autobus Yamaska d’attaquer les conditions de travail de leurs salarié-es. Il est temps au Québec qu’on reconnaisse le salaire de ces femmes et de ces hommes qui transportent nos enfants chaque jour à leur école », de souligner Yvon Godin, vice-président de la FEESP.

« Le Conseil central de la Montérégie sera toujours là pour appuyer les revendications des travailleuses et des travailleurs qui luttent pour améliorer leurs conditions de travail. Que l’employeur se le tienne pour dit : nous allons soutenir les membres du STTAY jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Et pour nous, ça veut surtout dire que leur employeur devra reconsidérer sa position », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie – CSN

Le STTAY rassemble 12 membres affiliés à la FEESP et au Secteur transport scolaire qui regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs. La FEESP compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de la Montérégie compte environ 35 000 membres issus des secteurs privé et public.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Berta vit, la lutte du COPINH se poursuit 

Le 2 mars 2016, Berta Cáceres a été assassinée dans le but de la faire taire, d’en finir avec son leadership dans la mobilisation communautaire et d’ainsi anéantir le projet politique et la lutte d’un peuple pour la défense de son territoire; ses assassins ne visaient pas seulement à éliminer Berta, mais aussi l’organisation avec laquelle elle militait depuis plus de 20 ans, le COPINH (Conseil civique d’organisations autochtones et populaires du Honduras).

Cependant, ce crime n’est pas parvenu à mettre un terme au mouvement de lutte. Berta Cáceres et l’héritage de son engagement, de sa résistance et de la clarté de sa vision demeurent bien vivants chez les peuples à travers la planète qui font face aux menaces du capitalisme sauvage, du patriarcat et de ce système de pillage, raciste et colonial.

À ce jour, 8 personnes ont été arrêtées en lien avec l’assassinat de Berta et la tentative d’assassinat de Gustavo Castro, présent dans la maison de Berta au moment de l’attentat. Parmi ces personnes figurent des membres de l’armée du Honduras et des militaires retraités, ainsi que des travailleurs de l’entreprise DESA, responsable du projet hydroélectrique Agua Zarca auquel le COPINH s’oppose depuis plusieurs années dans une lutte qui est devenue emblématique. Malgré l’arrestation des présumés auteurs matériels, l’assassinat de Berta demeurera impuni tant que les véritables responsables de ces crimes ne seront pas dévoilés et poursuivis en justice.

Les proches de Berta, le COPINH et Gustavo, seul témoin et survivant de l’attentat, dénoncent les nombreuses irrégularités et le manque de transparence de l’enquête, qui continue d’être sous ordonnance de non-divulgation. Ce qui pourrait être considéré comme une prétendue inefficacité sert en fait à occulter que les véritables responsables du crime évoluent dans les plus hautes sphères du pays.

Selon le rapport de Global Witness publié le mois dernier, plus de 120 activistes écologistes ont été assassinés depuis le coup d’État de 2009 en lien avec des conflits causés par la prolifération de projets extractifs impliquant directement des membres de l’élite économique et politique du Honduras. Le Honduras serait ainsi selon ce rapport le pays le plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement. Ceux-ci et celles-ci risquent leur vie, en plus d’être confrontés chaque jour à des menaces, à des attaques, à la dépossession et à la criminalisation.

Les organisations et personnes signataires de la présente déclaration soulignent la responsabilité de l’État hondurien dans l’assassinat de Berta Cáceres, puisqu’il n’a pas garanti à la leader lenca des mesures de protection pourtant exigées par la Commission interaméricaine des droits de la personne. Nous appuyons de plus la requête présentée à la CIDH pour dénoncer les violations des droits de la personne perpétrées contre Gustavo Castro par l’État hondurien lors de son arrestation en mars 2016.

Nous condamnons également les campagnes de diffamation menées par la presse et le gouvernement hondurien à l’encontre du travail effectué par le COPINH et par d’autres organisations sociales, autant nationales qu’internationales, de même que la criminalisation constante des défenseurs des droits de la personne au Honduras.

Face à ce contexte de répression, avec des taux élevés de corruption et d’impunité alimentées par différentes instances de l’État hondurien, il est inacceptable que le gouvernement du Canada continue d’appuyer le Ministère public du Honduras par le biais de ressources financières, techniques et politiques, incluant un appui spécifique pour l’enquête sur l’assassinat de Berta Cáceres et la tentative de meurtre contre Gustavo Castro. Au moins deux fonctionnaires du Ministère public hondurien sont liés à l’approbation du projet Agua Zarca contre lequel le COPINH est en lutte. Cela soulève des interrogations quant à la volonté politique dudit ministère de mener à terme une enquête complète et impartiale.

Un an après l’assassinat de Berta, nous exprimons notre soutien au COPINH, aux peuples du Honduras et à Gustavo Castro, et nous joignons notre voix à la leur pour exiger:

  1. L’instauration d’une enquête indépendante sur l’assassinat de Berta Cáceres menée par des experts internationaux et impartiaux dans le cadre d’une enquête relevant de la Commission interaméricaine des droits de la personne (CIDH), afin que la lumière soit faite sur le crime et ses motifs véritables.
  2. L’annulation immédiate du projet hydroélectrique Agua Zarca et des concessions octroyées sur le territoire lenca, soit plus de cinquante, pour non-respect des processus d’autodétermination et du droit au consentement libre, préalable et éclairé des peuples.
  3. La démilitarisation et le retrait des forces policières du territoire lenca.
  4. L’arrêt de la criminalisation et des attaques envers le COPINH et ses membres.
  5. La cessation de l’appui technique, économique et politique du gouvernement du Canada à l’État du Honduras, en particulier aux forces de sécurité et aux organismes d’enquête du Ministère public, incluant l’Agence technique d’enquête criminelle (ATIC).
  6. L’arrêt des actions de lobbying et de la diplomatie du gouvernement du Canada pour promouvoir les intérêts au Honduras des investisseurs canadiens, qui ont une forte présence dans les secteurs de l’industrie minière, de l’énergie, des télécommunications et du tourisme, aux dépens des droits de la personne fondamentaux et des territoires autochtones au Honduras.
  7. La cessation des appuis bilatéraux du Canada au Honduras à travers des institutions financières internationales (IFI).
  8. La nullité du traité de libre-échange entre le Canada et le Honduras, négocié dans les mois ayant suivi les élections frauduleuses de novembre 2009 et signé avec un gouvernement s’inscrivant dans la continuité du coup d’État et ayant démontré son mépris pour les droits de la personne des populations du Honduras.

En mars, nous nous rappelons avec douleur ce crime horrible, mais nous célébrons aussi la vie. La vie de Berta, née un 4 mars, ainsi que la vie du COPINH, qui célébrera ses 24 ans d’existence le 27 mars prochain.

Aujourd’hui, nous célébrons la vie et nous exprimons notre solidarité avec toutes les personnes, les communautés et les mouvements sociaux du Honduras qui défendent les droits de la personne, l’environnement et la vie dans ce contexte de grave crise démocratique depuis le coup d’État de 2009 et qui demeurent debout face aux menaces croissantes contre les communautés et les territoires.

BERTA VIT, LA LUTTE DU COPINH SE POURSUIT! 

Le syndicat toujours disposé à négocier et à régler la convention collective

Malgré le dépôt, hier, d’un avis de grève prévue pour le 13 mars à 4 h du matin, les 950 chauffeurs membres du Syndicat des employé-es du transport public du Québec métropolitain (SETPQM) espèrent toujours en arriver à une entente satisfaisante avec le Réseau de transport de la Capitale (RTC). C’est le message que livre aujourd’hui le syndicat après deux séances de négociation, les 27 et 28 février, qui se sont avérées infructueuses.

L’avis de grève a été expédié au Tribunal administratif du travail (TAT) et à l’employeur au terme de 47 séances de négociation qui ont débuté le 22 juin dernier. « N’eût été du nouveau régime de négociation dans le secteur municipal (Loi 24), qui nous impose des délais extrêmement serrés, il y a fort à parier que cet avis de grève n’aurait pas été émis, du moins pas à ce moment-ci », affirme Ghislain Dolbec, président du SETPQM.

« Le dépôt d’un avis de grève ne met pas fin à la négociation, précise Ghislain Dolbec. Bien au contraire. Cela nous donne une douzaine de jours pour mener à bien un blitz de négociation. Notre but est d’en venir à une entente négociée avant le 13 mars. Les parties ont convenu de se reparler cet après-midi et d’autres rencontres sont prévues. Le RTC doit cesser de faire du surplace et saisir cette occasion. »

Mardi, le syndicat a déposé à l’employeur une proposition de maintien des services essentiels tel que requis par la loi. Advenant une mésentente sur les services à offrir, les discussions se poursuivront au TAT qui, ultimement, rendra une décision finale.

Le 26 février dernier, les membres réunis en assemblée générale spéciale ont voté à 95,2 % en faveur d’un mandat de grève illimitée à être déclenchée au moment jugé opportun. D’ici la date butoir, le comité de négociation va déployer tous les efforts pour poursuivre la négociation avec le RTC dans le but d’en arriver à une entente pour le renouvellement de la convention collective échue depuis le 30 juin 2016.

À propos du SETPQM

Le SETPQM regroupe 950 chauffeurs. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 60 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) qui compte 45 000 membres dans 250 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres syndiqués issus tant des secteurs privés que publics.

 

 

La FP–CSN dénonce le Council of Conservative Citizens of Canada (C4)

La Fédération des professionnèles–CSN dénonce les menaces d’attaques à la bombe artisanale ciblant les communautés universitaires musulmanes de l’Université Concordia et de l’Université McGill revendiquées par le Council of Conservative Citizens of Canada (C4).

« Peu importe le milieu où ces menaces sont proférées, elles sèment la terreur et elles marquent à jamais les gens qui sont visés. Nous sommes solidaires des étudiantes et des étudiants musulmans et, plus largement, de toute la communauté musulmane qui est de plus en plus la cible d’attaques inacceptables, et ce, depuis déjà trop longtemps, de marteler Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire, FP–CSN. Nous sommes particulièrement outrés par le fait que cette attaque survienne durant une semaine où la communauté musulmane de l’Université Concordia organisait des activités sociales de rapprochement ouvertes à toutes et à tous sur leur campus. Nous demandons aux directions universitaires de soutenir ces initiatives et de développer des activités pour faire connaître la contribution de ces communautés afin de mettre un terme à la stigmatisation et enfin déboulonner les préjugés à leur égard. »

La FP compte parmi ses membres des personnes occupant un des plus larges éventails de disciplines et professions. Les syndicats qu’elle regroupe représentent plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant majoritairement dans le secteur de la santé et des services sociaux, mais aussi dans les secteurs des organismes gouvernementaux, des sociétés d’État, de l’éducation, des médecines non conventionnelles, de l’aide juridique, de l’employabilité, du développement régional, des organismes communautaires et des professionnèles autonomes.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un appel au gouvernement Couillard à ne pas voter la loi spéciale

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) lance un ultime appel aux députés du Parti libéral du Québec à ne pas adopter le projet de loi 127 qui nie le droit à la libre négociation des juristes de l’État et leur impose de retourner au travail. « Par ce coup de force, le gouvernement Couillard enfermerait les pourparlers dans un carcan qui ne permettrait pas à la négociation de se poursuivre avec diligence et bonne foi, en raison notamment du délai de 45 jours prévu au PL127 », a dénoncé le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Avec ce projet de loi déposé sous le bâillon, le ministre Moreau suspend une épée de Damoclès au-dessus de la tête des membres de LANEQ et brime le droit d’association, pourtant reconnu par la Cour suprême et les chartes des droits et libertés. « On ne peut permettre une libre négociation en cassant une grève, en empêchant tout recours à des moyens de pression et en imposant un délai au processus de discussions, a poursuivi Jacques Létourneau. Le gouvernement doit laisser toutes les chances à la négociation afin de favoriser une entente satisfaisante pour les parties. »

La décision rendue par le plus haut tribunal du Canada, en 2015, qui a renversé un jugement de la Cour d’appel de la Saskatchewan, confirme que le droit d’association implique le droit de grève. Il ne peut ainsi être refusé aux syndiqués. La CSN rappelle qu’elle a été la seule centrale syndicale à intervenir à la Cour suprême dans ce jugement afin de défendre notamment le droit de grève pour les syndiqués du secteur public, trop souvent bafoué au Québec.

Avec ses 170 000 membres, la CSN est la plus importante organisation syndicale du secteur public québécois et représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs dans tous les secteurs d’activité regroupés dans quelque 2000 syndicats.

La FP–CSN dénonce l’attitude de la direction de l’Université de Sherbrooke

La Fédération des professionnèles–CSN appuie sans réserve le SPPUS, dénonce l’attitude de la direction de l’Université de Sherbrooke et lui rappelle que les professeures et professeurs méritent le respect.

Conscient que l’Université était aux prises avec des contraintes financières importantes, le SPPUS a accepté au cours des dernières années de ne pas combler tous les postes de professeurs. Dans le cadre de la négociation actuelle, la demande du SPPUS de rétablir le plancher d’emploi a essuyé un refus net de la part de la direction.

« Le plancher d’emploi dans une université, c’est une condition essentielle pour la réalisation de la mission de l’institution. Les professeures et les professeurs assurent diverses fonctions au sein d’une université : l’enseignement, la recherche et l’administration pédagogique. Lorsque le nombre de postes de professeurs est restreint, cela signifie que les diverses fonctions sont en péril, la recherche en particulier. La grève déclenchée par les professeures et professeurs est, sans contredit, un geste qui vise à protéger la mission de l’université », soutient Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire, FP–CSN.

Les deux dernières semaines ont été le théâtre de gestes inacceptables de la part de la direction de l’Université : diffusion tendancieuse sur le site web institutionnel des demandes syndicales, reformulation des demandes patronales de manière à masquer les impacts sur la fonction professorale, interdiction d’accès aux campus, mise en demeure et menace de recours à des moyens légaux.

La FP–CSN signale que la mission même de l’Université est au cœur de la négociation du SPPUS et elle rappelle que ce sont les professeures et professeurs qui en sont les principaux artisans. La FP-CSN demande à la direction de l’Université de Sherbrooke de négocier de bonne foi avec le représentant des professeures et professeurs.

À propos
La FP compte parmi ses membres des personnes occupant un des plus larges éventails de disciplines et professions. Les syndicats qu’elle regroupe représentent plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant majoritairement dans le secteur de la santé et des services sociaux, mais aussi dans les secteurs des organismes gouvernementaux, des sociétés d’État, de l’éducation, des médecines non conventionnelles, de l’aide juridique, de l’employabilité, du développement régional, des organismes communautaires et des professionnèles autonomes.

 

Les chauffeurs d’autobus votent massivement pour le recours à la grève

Réunis en assemblée générale spéciale, les travailleurs et travailleuses membres du Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain (SETPQM-CSN), ont voté à scrutin secret dans une proportion de 95,2 % en faveur d’un mandat de grève générale illimitée qui pourrait être exercé au moment jugé opportun. Ce vote intervient après plus de 45 séances de négociation qui ont été enclenchées le 22 juin 2016 et qui n’ont pas permis jusqu’à maintenant de conclure une entente satisfaisante pour le renouvellement de la convention collective échue depuis le 30 juin 2016.

« Il n’est pas dans notre intention de négocier sur la place publique alors que les échanges se poursuivent avec le Réseau de transport de la Capitale (RTC) sur le régime de retraite, les salaires et l’organisation du travail, affirme Ghislain Dolbec, président du SETPQM. Ce que je peux dire, c’est que le résultat du vote d’aujourd’hui montre que les chauffeurs ne veulent pas subir une détérioration de leurs conditions de travail, qu’ils sont prêts à tout pour faire débloquer les négociations et surtout, qu’ils appuient massivement leur comité de négociation. Notre objectif demeure la conclusion d’une entente satisfaisante pour les syndiqué-es que nous représentons. »

Le syndicat se dit totalement disposé à négocier pour en arriver à une entente dans les meilleurs délais. « Nous sommes prêts à négocier le jour, le soir, la nuit, sept jours sur sept. C’est notre intention de conclure cette ronde de négociation par une entente négociée, mais l’employeur doit aussi y mettre du sien », lance Ghislain Dolbec.

Le SETPQM rappelle que, hormis la ronde de négociation de 2004 qui avait entraîné un arrêt de travail de 11 jours avec maintien des services essentiels, les parties avaient convenu de renouveler la convention collective à deux reprises sans accroc, en 2012 et en 2014. Au cours de cette dernière ronde, les parties en étaient venues à une entente de prolongation du contrat de travail qui s’est terminé en juin dernier.

Pour le syndicat, les nouvelles règles entourant le régime de négociation dans le secteur municipal (loi 24), adoptées par le gouvernement libéral en novembre dernier, viennent changer la donne, parce que les courts délais prévus pour arriver à une entente sont impraticables et irréalistes. Surtout, « Les nouvelles règles nous forcent à demander à nos membres un mandat de grève à cette étape-ci, alors qu’en d’autres temps, nous n’aurions pas nécessairement eu recours à un tel vote, du moins, pas à ce stade-ci. », ajoute Ghislain Dolbec.

Rappelons que la Loi 24 concernant le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal crée des conditions qui peuvent entraîner rapidement des conflits de travail. En effet, en plus d’imposer la durée de la convention collective pour une période minimale de cinq ans, la loi limite la durée du processus de négociation à un délai qui est bien en deçà de ceux normalement requis dans le secteur municipal et du secteur du transport public. « Plus les délais sont courts, plus les employé-es sont obligés d’exercer la pression tôt. Et plus les enjeux sont majeurs, plus il y a risque de grève rapidement. C’est exactement la pression que subissent les travailleuses et les travailleurs du RTC », conclut Ghislain Dolbec.

À propos du SETPQM

Le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain regroupe 950 chauffeurs. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 60 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) qui compte 45 000 membres dans 250 syndicats de toutes provenance. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privé que public.

Femmes immigrantes et autochtones doublement discriminées en emploi

Blogue de Véronique De Sève

Le travail est un puissant instrument d’intégration. Il permet à l’individu d’accéder à l’autonomie, de jouer un rôle concret sur le plan économique et il s’avère souvent, à tort ou à raison, un outil de reconnaissance sociale. Le Rendez-vous national sur la main-d’œuvre qui s’est tenu cette semaine le gouvernement québécois est l’occasion de nous le rappeler. Or, les compressions massives qui s’abattent sur le Québec depuis l’élection des libéraux et la précarisation généralisée de l’emploi accentuent la difficulté, pour de nombreuses personnes, de gagner un salaire décent ou simplement d’accéder au marché du travail. Parmi elles, les immigrantes et les femmes autochtones accusent un retard sur le reste de la société en matière d’insertion professionnelle.

Il faut remonter à 2010 pour avoir des statistiques parlantes sur le sujet. Cette rareté dans les chiffres n’est pas étonnante. Elle traduit le désintérêt de l’État à l’égard de problèmes rencontrés par les femmes issues de communautés culturelles. Souvenons-nous qu’il a fallu des années au gouvernement fédéral pour sortir de l’indifférence et lancer enfin une commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. Le premier ministre Couillard s’est également fait tirer l’oreille avant de finalement consentir à tenir une enquête sur le comportement policier et les violences de tout acabit notamment à l’égard des femmes autochtones.

Sur le plan professionnel, les personnes immigrantes se heurtent depuis longtemps à des écueils structurels comme la non-reconnaissance des diplômes ou les problèmes de chômage. De façon générale, en 2010, seulement 65 % des femmes immigrantes ont réussi à se trouver un emploi, par rapport à 78 % des hommes immigrants. Chez les non-immigrants, les pourcentages sont de 80 % chez les femmes et de 84 % chez les hommes. Quels que soient leur niveau de scolarité ou leur origine, les revenus d’emploi des femmes se situent entre 72 % et 85 % de ceux des hommes. Ainsi, les femmes appartenant à une minorité visible ont gagné 38 097 $ en 2010 et les femmes autochtones 40 111 $. À titre comparatif, les femmes blanches ont quant à elles gagné 44 533 $, les immigrants 46 689 $, les autochtones 50 745 $ et les hommes blancs 57 094 $. En d’autres termes, les femmes immigrantes ou autochtones subissent une double discrimination en raison de leur sexe et de leur origine1. La Commission des droits de la personne parle même de triple discrimination dans le cas des travailleuses domestiques immigrantes (sexe, origine et condition sociale).

Ne jouons pas à l’autruche : la société québécoise entretient à certains égards la discrimination et le racisme systémiques. Il ne s’agit pas tant d’accuser les individus, mais de reconnaître que certaines pratiques, souvent inconscientes, ont des effets discriminatoires. Nous devons collectivement tout mettre en œuvre pour rejeter ces formes d’inégalités à l’endroit des personnes issues de la diversité. À cet égard, la situation en emploi des femmes immigrantes et autochtones doit particulièrement retenir notre attention. C’est la condition sine qua non d’un Québec plus juste, plus inclusif et plus fort.

4000 éprouvettes signées et plus de 7000 signatures arrivent à l’Assemblée nationale

Une délégation élargie de la Côte-Nord formée par la CSN a pris la route hier pour faire transiter vers l’Assemblée nationale les 4000 éprouvettes symboliques signées avec, en plus, au-delà de 7000 signatures amassées en un temps record dans le cadre de la campagne Ç’a pas d’bon sang!

Rappelons que le président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN), Guillaume Tremblay a lancé, le 13 février dernier, une campagne contre le controversé projet du ministre Barrette. Lorraine Richard, députée de Duplessis et Réjean Porlier, préfet de la MRC de Sept-Rivières, étaient présents lors de la conférence de presse afin de témoigner leur appui à la campagne. En plus de l’opération de sensibilisation sur les bancs de neige de Sept-Îles et de Baie-Comeau où apparaissait le slogan Ç’a pas d’bon sang!, l’offensive visait à interpeller les citoyennes et les citoyens afin qu’ils signent des étiquettes qui ont été collées aux éprouvettes qui seront livrées aujourd’hui au ministre.

« La réponse de la population a été extraordinaire. Depuis le lancement de notre campagne, on constate tous les jours sur le terrain que les gens sont très mobilisés contre le projet Optilab qu’ils suivent de près. S’ils pouvaient, ils signeraient de leurs deux mains. La population de la Côte-Nord est catégorique : transporter les échantillons de la Côte-Nord vers le Saguenay est complètement insensé », souligne le président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN), Guillaume Tremblay.

Photo : Clément Allard

« Le gouvernement s’entête à vouloir aller de l’avant, mais il a admis lui-même qu’il n’engrangera aucune économie avec cette opération. C’est une attaque inqualifiable envers les résidentes et les résidents d’ici qui vont perdre leurs services de proximité. Les gens de la Côte-Nord ont été clairs : ils refusent ce projet qui représente une perte nette de 80 postes au profit d’une autre région administrative. Nous allons nous battre pour défendre nos services et l’expertise que nous avons développés. Notre autonomie régionale, on y tient ! », a enchaîné Guillaume Tremblay.

« Ce que j’en conclus, c’est que le PLQ et Gaétan Barrette ne se préoccupent aucunement des impacts de leurs décisions sur ceux qui les vivent», a soutenu la députée de Duplessis, Lorraine Richard. « Il est nécessaire que le ministre de la santé se rende compte qu’Optilab n’est pas la solution qui lui fera faire des économies », a par ailleurs ajouté le député de René-Lévesque, Martin Ouellet.

« Pour signifier le mécontentement extrême des gens de la Côte-Nord, nous envoyons au ministre Barrette les seules éprouvettes qui sortiront de la région. Celles-ci sont symboliques bien sûr, mais il devra s’en contenter, car ce sera les premières et les dernières qui voyageront. Tous les échantillons médicaux qui seront prélevés ici resteront ici. On peut dire que nos services d’analyse, on les a dans le sang ! », a finalement conclu le président du Conseil central Côte-Nord (CSN), Guillaume Tremblay.

Délégation de la Côte-Nord
La délégation élargie qui a pris part à cette action à l’Assemblée nationale était constituée des personnes suivantes :
– Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN)
– Gisèle Charrette, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)
– Luc Noël, préfet de la MRC de la Minganie
– Réjean Porlier, préfet de la MRC de Sept-Rivières
– Yves Montigny, porte-parole – Ville de Baie-Comeau

L’austérité fait très mal aux services de garde éducatifs

Satisfaite d’avoir participé à la consultation menée par l’Institut du nouveau monde (INM) sur l’éducation à la petite enfance, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) constate que le gouvernement n’a pas changé d’un iota sa position, ni réagi devant le tollé engendré par ses actions régressives en matière de services de garde : « Le constat est d’autant plus alarmant, observe Jacques Létourneau, président de la CSN, qu’il a engrangé des surplus de 5,4 milliards de dollars en 2015-2016, réalisés notamment sur le dos des familles et des travailleuses des services de garde. D’où l’importance de réinvestir massivement pour rétablir un niveau de services adéquat. »

Une facture salée aux parents
En outre, fait valoir la CSN, les parents utilisateurs vont payer plus cher cette année le prix du désengagement de l’État. La facture va en effet couvrir douze mois plutôt que neuf mois en raison de la tarification fixée selon le revenu familial, entrée au cours du mois d’avril 2015. « C’est une attaque inadmissible aux principes d’universalité et d’accessibilité pour tous les enfants que l’on s’est donnés lors de la création du réseau, il y a plus de vingt ans », ajoute Jacques Létourneau.

Pour un réinvestissement massif
La CSN est d’avis que le réseau des services de garde, tant en centre de la petite enfance qu’en milieu familial régi, un joyau envié au Canada et ailleurs dans le monde,  a été l’objet d’un dénigrement systématique et d’attaques sans précédent du gouvernement libéral. À commencer par un encouragement fiscal jamais égalé de plusieurs centaines de millions de dollars versés aux parents qui optent pour les garderies commerciales plutôt que pour le réseau des services de garde déjà bien implanté, ce qui contribue à l’émergence d’un régime à deux vitesses.

En ce sens, la centrale syndicale partage l’idée du rapport de l’INM de « retirer l’offre de crédits d’impôt pour les enfants inscrits dans les milieux de garde non régis ». Ces services de garde n’ont en effet pas à répondre aux mêmes critères que les services régis, et subissent très peu de contrôle, voire aucun.

De plus, le gouvernement a imposé depuis 2014 des coupes de plus de 300 millions de dollars, affectant durement les services aux enfants. Et peu a été fait jusqu’à présent pour renverser la vapeur, souligne la centrale syndicale, hormis une diminution peu significative de la tarification consentie aux parents ayant plus d’un enfant et le saupoudrage de 30 millions non récurrents dans le but de calmer la grogne.

« Le gouvernement doit mettre fin au saccage des services de garde éducatifs et rétablir la situation qui prévalait avant son arrivée au pouvoir en avril 2014, d’ajouter le président de la CSN. Outre un réinvestissement massif, Québec doit poursuivre le développement de places en CPE et en milieu familial, et rétablir sans délai la tarification universelle à contribution réduite. En outre, nous accueillons favorablement la recommandation à l’effet « d’assurer le plus rapidement possible la gratuité pour tous les enfants de 0 à 4 ans.  La CSN propose d’ailleurs d’offrir dès maintenant aux familles à faible revenu la gratuité des services de garde. »

Par ailleurs, la CSN reçoit positivement les recommandations qui visent à valoriser et à favoriser l’accompagnement des responsables en service de garde en milieu familial, notamment par la reconnaissance des acquis et la formation.

Enfin, la centrale accueille favorablement la recommandation relative à un meilleur contrôle de la qualité des services, notamment dans les garderies commerciales. Rappelons que des recherches ont confirmé que la fréquentation d’un service de garde éducatif améliore le développement global de l’enfant et son bien-être si les services sont de qualité. D’autres  études ont démontré que la qualité des services en CPE et en milieu familial régi est supérieure à celle des services offerts dans les garderies commerciales.

Des coupes qui touchent directement les professionnel-les en soins

Une analyse des budgets des établissements du réseau menée par la CSN, démontre que les secteurs où oeuvrent particulièrement les professionnel-les en soins sont touchés de plein fouet par les coupes gouvernementales, résultat direct de ses mesures d’austérité.

139 millions de dollars en 2016-2017

Pour l’année 2016-2017 uniquement, les établissements de santé et de services sociaux projettent de couper plus de 139 M$ dans les centres d’activité où travaillent notamment les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes.

Ainsi, pour les soins spécialisés aux nouveau-nés, ou néonatalogie, les coupes atteindront près de 4,5 millions de dollars, alors que les soins infirmiers de courte durée aux adultes et aux enfants seront amputés de plus de 52 millions de dollars. Même scénario au bloc opératoire (21 M$), à l’urgence (28 M$) ainsi que dans les soins infirmiers donnés aux personnes en perte d’autonomie (17M$). Finalement, 11 M$ seront coupés dans les soins à domicile et 3 M$ en inhalothérapie.

Soins spécialisés aux nouveau-nés (néonatologie)

– 4 413 816

Soins infirmiers de courte durée aux adultes et aux enfants

-52 019 002

Bloc opératoire

-21 318 390

Urgence

-28 663 725

Soins infirmiers aux personnes en perte d’autonomie

-17 827 398

Soins infirmiers à domicile

-11 862 287

Inhalothérapie

-3 057 666

 Total : 

-139 162 284

Impacts sur les professionnel-les en soins

Pour Marie-Josée Tremblay, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, (FSSS–CSN), ces coupes ont un impact majeur sur les soins rendus à la population, mais aussi sur les professionnel-les en soins du réseau qui, quotidiennement doivent soigner dans des conditions de plus en plus difficiles. « La surcharge de travail et l’épuisement sont devenus le lot des professionnel-les en soins du réseau. Depuis 2011, nous constatons que les conditions se détériorent. Et lorsqu’on voit ce qui nous attend encore cette année, on ne peut que se demander combien de temps le réseau résistera-t-il. Ce dernier est complétement étranglé, et le ministre Gaétan Barrette doit réagir », déclare Mme Tremblay, infirmière au CIUSSS du Saguenay-Lac-St-Jean.

De son côté, Nadine Lambert, secrétaire-générale et trésorière de la FSSS–CSN, déplore que le gouvernement n’arrive même plus à atteindre ses propres objectifs, étant donné l’ampleur des coupes. « Ce que l’analyse de la CSN vient démontrer, c’est que lorsque nous jumelons toutes ces coupes (sous-financement et mesures d’optimisation), nous constatons que des objectifs comme l’amélioration des soins auprès des personnes en perte d’autonomie deviennent tout simplement impossibles à atteindre. Nous ne sommes plus ici dans un contrôle des dépenses, mais bel et bien dans des coupes directes », a dénoncé Nadine Lambert, infirmière au CHU Sainte-Justine.

Le 15 février, lors d’une conférence de presse présentant son analyse, la CSN avait exigé que le gouvernement profite du prochain budget pour rétablir la situation, en réinvestissant de façon massive dans le réseau.

À propos
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les professionnel-les particulièrement touchés par les coupes budgétaires

L’analyse des budgets des établissements du réseau de la santé et des services sociaux, menée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), démontre que les secteurs d’activité dans lesquels travaillent plus particulièrement les techniciennes, techniciens et professionnel-les sont durement touchés par les coupes budgétaires.

Des coupes budgétaires qui nuisent aux professionnels et techniciens
L’analyse menée par la CSN en vient à la conclusion qu’en raison de leur sous-financement les établissements de santé et services sociaux devront retrancher plus de 193 millions de dollars dans le financement de secteurs d’activité où œuvrent des professionnel-les, techniciennes et techniciens, au cours de l’année 2016-2017 seulement. Pour la CSN, ces coupes dans les budgets du personnel qui donne des services à la population au quotidien sont la démonstration de l’impact des mesures d’austérité libérale.

« Nous dénonçons depuis plusieurs années le sous-financement du réseau, les travailleurs nous rapportent plusieurs diminutions ou coupures dans les services publics. Le ministre Barrette a bien beau continuer de prétendre qu’il n’y a pas de coupes budgétaires, ce sont pourtant les budgets des établissements qui démontrent le contraire. Il semble que le ministre soit un adepte des faits alternatifs. La démonstration est pourtant frappante! Et elle permet de mieux comprendre la détresse des professionnel-les et technicien-nes qui témoignent de plus en plus des difficultés à donner les services à la population », explique Mélissa Gaouette, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« La CSN dénonce ces coupes budgétaires qui nuisent à la prestation des services donnés par les professionnels et les techniciens partout au Québec. Le sous-financement a des conséquences tragiques pour les usagères et usagers. Il est grand temps que le gouvernement cesse son œuvre de saccage de notre réseau public et réinvestisse massivement pour rétablir le financement des établissements. Le prochain budget doit être un rendez-vous à ne pas manquer si on veut sauver notre réseau », poursuit Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Prévention – santé publique -14 716 076 $
Jeunes – jeunes en difficulté -20 732 712 $
Santé mentale -44 696 318 $
Services de réadaptation (divers) -26 869 169 $
Ergothérapie et physiothérapie à domicile -2 798 512 $
Laboratoires de biologie médicale -23 146 606 $
Services psychosociaux -9 933 379 $
Audiologie et orthophonie -723 500 $
Physiothérapie -3 401 879 $
Ergothérapie -2 495 856 $
Dépendance -1 589 844 $
Déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme -21 876 494 $
Déficience physique -817 972 $
Médecine nucléaire et TEP -2 121 988 $
Imagerie médicale -17 738 324 $
 TOTAL -193 658 629 $

Le prochain budget Leitão doit prévoir un réinvestissement dans la formation et l’éducation

Au sortir du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau, a invité le gouvernement Couillard à faire preuve d’audace et à profiter du prochain budget pour réinvestir massivement dans la formation, l’éducation et l’enseignement supérieur.

« Depuis hier, les interventions des participants et des participantes ont démontré que de façon générale le système d’éducation fonctionne très bien et qu’il remplit son rôle pour former des travailleuses et des travailleurs, mais aussi des citoyennes et des citoyens, a déclaré Jacques Létourneau. Toutefois, les mesures d’austérité ont fait très mal et un réinvestissement s’impose. Avec les surplus budgétaires qu’il engrange depuis 18 mois, il dispose de toutes les marges de manœuvre pour le faire. »

Ce forum, qui réunissait les centrales syndicales, les associations patronales et les organisations reliées au secteur de l’éducation, de la formation et de l’employabilité, notamment, a permis à la CSN d’intervenir sur toutes les questions qui la préoccupent au regard de l’emploi et de la main-d’œuvre. « Nous avons insisté sur la nécessité d’améliorer les conditions générales de vie au travail pour pourvoir les postes vacants et pour maintenir les travailleuses et les travailleurs à l’emploi. Il est faux de prétendre que l’attraction et la rétention se résument à de la formation », a poursuivi Jacques Létourneau pour qui la formation ne doit pas être asservie aux stricts besoins à court terme des employeurs, comme le souhaitent notamment les associations patronales.

Le porte-parole syndical a rappelé des études de l’OCDE et de l’OIT qui ont établi une corrélation entre l’amélioration des conditions de travail et l’accroissement de la productivité. « En bonifiant les conditions de travail, on agit donc aussi sur l’économie du Québec et sur la rentabilité des entreprises. »

À cet égard, la CSN a bien accueilli l’annonce du premier ministre Couillard d’agir sur les agences de placement de main-d’œuvre et de réviser la Loi sur les normes du travail. En clôture de l’événement, M. Couillard a salué les interventions syndicales sur les agences de placement qui lui ont « rappelé des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête », en raison du sort que réservent ces bureaux de main-d’œuvre aux travailleurs immigrants.

« Une révision de la Loi sur les normes du travail doit viser à une bonification des conditions de travail, a expliqué le président de la CSN. Il n’est pas question de reculer et nous pousserons pour faire valoir les revendications de la coalition 5-10-15. Par ailleurs, nous avons très bien démontré la nécessité d’adopter une loi-cadre sur la conciliation famille-travail-études pour établir des conditions uniformes à toutes les entreprises québécoises qui profiteraient à tout le monde. »

Au cours de cet événement, la CSN a aussi plaidé pour que le gouvernement réinvestisse dans les programmes d’employabilité et de francisation, un domaine malmené par l’austérité, et pour qu’il enraye le racisme systémique, notamment en instituant une commission parlementaire, deux conditions pour favoriser une meilleure intégration des immigrantes et des immigrants et pour leur ouvrir le marché du travail. Elle a aussi lancé un appel pour que soit développée une stratégie d’emploi pour les femmes.

À l’ouverture du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, les centrales syndicales québécoises en avaient profité pour lancer une déclaration qui établissait leurs priorités.

Outre Jacques Létourneau, la délégation de la CSN était formée de Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, de Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, d’Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), de Nicole Lefebvre, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), de David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN), de Michel Forget, adjoint au comité exécutif de la CSN, et de Julie Audet, conseillère syndicale au Service des relations du travail de la CSN. Le Rendez-vous sur la main-d’œuvre, qui se tenait au Centre des congrès de Québec, s’est terminé vendredi.

Les entreprises doivent se responsabiliser davantage

Au jour 1 de cette rencontre au sommet, où le gouvernement a invité les centrales syndicales, les associations patronales et les organisations reliées au secteur de l’éducation, notamment, la CSN a défendu la nécessité que les entreprises se responsabilisent davantage.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a indiqué que l’une des conditions pour répondre adéquatement aux enjeux liés à l’emploi et à la disponibilité de main-d’œuvre dépasse la formation et les compétences pour pourvoir les postes vacants. Dans les entreprises, le dialogue est nécessaire pour identifier les besoins touchant à l’organisation du travail, en impliquant davantage les travailleurs et les travailleuses, mais aussi les besoins en formation. En outre, il faut que les employeurs réinvestissent dans leurs entreprises. Jusqu’ici, c’est un échec.

Illustration : Luc Melanson

Le vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr a plaidé pour relever le salaire minimum et favoriser la syndicalisation afin d’améliorer les conditions de travail au Québec. Il a aussi déploré le peu d’action gouvernementale pour favoriser le maintien des entreprises d’ici qui déménagent aux États-Unis, plutôt que d’investir et de les rendre plus performantes.

Plus tôt dans la journée, les présidences des centrales syndicales CSN, CSD, CSQ et FTQ ont rencontré les médias pour expliquer les grandes lignes de la déclaration syndicale lancée pour ce forum.

Outre Jacques Létourneau et David Bergeron-Cyr, la délégation de la CSN est formée de, Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Nicole Lefebvre, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), Michel Forget, adjoint au comité exécutif de la CSN, et Julie Audet, du Service des relations de travail de la CSN. Le Rendez-vous sur la main-d’œuvre, qui se tient au Centre des congrès de Québec, se termine vendredi.

Le syndicat interpelle la haute direction des Hôtels Gouverneur

Ce midi, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis (CSN) (STTHGPD) ont manifesté devant le siège social de leur employeur, à Montréal.

« Depuis le mois de mai dernier qui a marqué le début de notre négociation, nous avons rapidement demandé la conciliation. L’attitude de l’employeur nous indiquait déjà qu’un conflit se dessinait à l’horizon. Très peu d’avancées ont été réalisées depuis tout ce temps. Les pourparlers piétinent et la partie patronale n’a toujours pas les mandats qu’il lui faut pour régler cette négociation. L’employeur est même revenu sur plusieurs engagements relativement à des éléments normatifs sur lesquels nous nous étions entendus, de dénoncer Yvon Therrien, président du STTHGPD. Nous sommes ici aujourd’hui afin d’interpeller la haute direction des Hôtels Gouverneur, qui détient le pouvoir de donner des mandats clairs à la partie patronale pour qu’enfin, nous réglions ce conflit ».

« Plusieurs autres grands hôtels de la métropole ont obtenu des ententes de principe et les éléments de la plateforme de la négociation coordonnée. À l’aube d’une nouvelle saison qu’on prévoit très occupée, il est clair que la haute direction des Hôtels Gouverneur a les moyens d’accorder les mêmes conditions de travail obtenues dans les autres établissements », de déclarer Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN et responsable politique de la négociation coordonnée de l’hôtellerie.

« Depuis le 2 septembre 1981, date de fondation de leur syndicat affilié à la CSN, plusieurs luttes exemplaires ont été menées par les travailleuses et les travailleurs qui vivent actuellement ce conflit. Au nom de la CSN, je tiens à saluer leur courage, leur détermination et surtout, leur solidarité légendaire qui leur a permis d’obtenir les conditions de travail qui sont les leurs », de souligner Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.

« Les membres du syndicat font face à un employeur odieux qui les a mis en lock-out dix jours avant Noël. Depuis deux mois, elles et ils sont sur le trottoir et quand on les côtoie, on peut constater à quel point leur persévérance et leur combativité demeurent exemplaires. Je leur lève mon chapeau ! Ils peuvent compter sur notre entière solidarité pour mener leur lutte jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain (CCMM–CSN)

Rappelons que la direction de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis a décrété un lock-out le matin du 14 décembre dernier, à la veille du congé des fêtes. La prochaine date de négociation est prévue le 24 février

 

Le gouvernement Couillard doit tenir compte des préoccupations des travailleuses et des travailleurs

À l’ouverture du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, les présidences des centrales syndicales québécoises lancent un message clair au gouvernement Couillard : la qualité de vie au travail doit être au cœur des moyens mis en œuvre dans une stratégie visant à assurer le développement économique du Québec et la prospérité de l’ensemble des Québécoises et Québécois.

Après près de trois années de ce gouvernement consacrées à l’austérité, les centrales syndicales accueillent favorablement l’ouverture au dialogue qui se concrétise par ce rendez-vous. Cependant, elles souhaitent que ce soit aussi l’occasion pour le gouvernement de Philippe Couillard de démontrer qu’il ne penche pas systématiquement du côté des employeurs, qui souhaitent orienter l’éducation selon leurs stricts besoins à très court terme, et qu’il prêtera une oreille attentive aux propositions du mouvement syndical.

Pour assurer un développement économique, les centrales syndicales plaident pour une relance des secteurs manufacturier et industriel, ainsi que pour la création d’emplois de qualité dans un contexte de développement durable. Le gouvernement du Québec doit se mettre en marche pour inciter les entreprises à investir en innovation, en recherche et en développement, et ce afin d’assurer la vitalité de l’économie québécoise. Les centrales rappellent également le rôle majeur des services publics comme moteur de développement économique, particulièrement en région, et soulignent que les problématiques de main-d’œuvre y sont aussi bien présentes, notamment en raison des mesures d’austérité des dernières années.

Le recul de la population en âge de travailler est préoccupant. De même, les impacts possibles des évolutions technologiques et de la lutte aux changements climatiques sur les travailleuses et les travailleurs et leur maintien en emploi doivent être au cœur des discussions. Toutefois, il faut préserver la mission des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, qui doivent former les jeunes et les adultes pour qu’ils puissent s’épanouir afin de participer pleinement à la société. Le gouvernement doit s’assurer d’un financement qui leur permet de préserver leur mission, en maintenant une formation générale et une offre variée de programmes, et de jouer adéquatement leur rôle à cet égard dans toutes les régions du Québec. Restreindre leur mission aux seules préoccupations patronales limiterait profondément les compétences des jeunes et des adultes et leur mobilité dans une économie en constante évolution.

Le gouvernement Couillard doit impérativement considérer la question des conditions de travail et de la qualité de vie au travail des emplois actuellement disponibles. Il est faux de prétendre à une pénurie de main-d’œuvre qui serait liée strictement à un manque de compétences et de qualification des travailleuses et des travailleurs. La qualité des emplois disponibles, le niveau de la rémunération, l’organisation du travail, les carences en santé et en sécurité du travail, notamment sur le plan de la santé mentale, l’existence de disparités de traitement dans la couverture de régimes de retraite dans certains milieux de travail, nuisent très certainement à la nécessité pour certains employeurs de combler les postes dans leurs entreprises.

En outre, l’adoption d’une loi-cadre sur la conciliation famille-travail-études et des services de garde éducatifs adéquats permettraient très certainement à un plus grand nombre de jeunes parents – au premier chef les femmes – de ne pas avoir à faire des choix déchirants pour accéder au marché du travail et de se maintenir en emploi, en plus de permettre de pourvoir les emplois disponibles et ceux qui le deviendront dans un avenir rapproché.

L’absence de règlementations, au Québec, visant les agences de placement, un vivier des pires conditions de travail dans lequel sont confinés des milliers d’ouvriers, dont un nombre considérable d’immigrantes et d’immigrants, constitue aussi un écueil important sur le chemin de la stabilisation des emplois et de la main-d’œuvre.

En ce sens, la bonification de la Loi sur les normes du travail et un salaire minimum qui permette de sortir de la pauvreté doivent aussi être considérés dans les pistes d’action du gouvernement. Il est également important que le Québec se rallie au projet de bonification du régime public de retraite (RRQ), que le reste du Canada a accepté.

Les centrales syndicales déplorent le peu d’espace qui est accordé à ces questions essentielles qui sont pourtant au cœur d’une stratégie visant à répondre à un marché du travail qui évolue rapidement. Dans ce débat qui concerne les emplois disponibles, l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre, les employeurs ont une responsabilité à laquelle ils ne peuvent se soustraire. Il en est de même de leur rôle dans le financement des différents programmes qui doivent être déployés.

À cet égard, les entreprises doivent s’engager à financer adéquatement la formation, l’accueil et l’intégration en emploi. Au fil des années, elles n’ont cessé de réclamer une diminution de leurs charges fiscales et il est déplorable que les gouvernements qui se sont succédé aient répondu positivement à leurs demandes, privant ainsi le Québec d’importantes ressources. L’éducation, l’enseignement supérieur, le perfectionnement et la formation continue ne peuvent être financés uniquement par les contribuables. Les entreprises doivent assumer pleinement leurs responsabilités sociales à ces égards.

Le gouvernement doit également agir sur les obstacles qui limitent l’accès à la formation. Pensons notamment à la formation professionnelle uniquement financée à temps plein, à l’enjeu des petites cohortes en région qui ne peuvent démarrer faute de ressources financières adéquates ou aux enveloppes fermées en formation continue. L’accessibilité est un vrai problème.

Nous sommes déterminés à agir en ce sens dans l’intérêt supérieur des Québécoises et des Québécois.

François Vaudreuil, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)