Victoire du STT de la santé et des services sociaux de l’Outaouais-CSN pour reconnaître le travail du personnel

Plus de 90 postes de préposé-es aux bénéficiaires sont reclassifiés au titre d’emploi d’agent d’intervention en milieu psychiatrique suite aux interventions du STTSSSO—CSN. Cette victoire syndicale permettra d’enfin reconnaître le travail réalisé par ces salarié-es qui donnent des services en santé mentale.

Le syndicat CSN du CISSS de l’Outaouais (STTSSSO—CSN) avait déposé plusieurs griefs entre 2012 et 2017 et revendiquait le titre d’emploi depuis plusieurs décennies dans le but de faire reconnaître les tâches réalisées par plusieurs préposé-es aux bénéficiaires et auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) qui œuvrent auprès d’usagères et usagers en santé mentale. L’entente intervenue en médiation avec l’employeur permettra à ces salarié-es d’être reclassifiés en date du 2 février 2020 et d’obtenir une rétroactivité s’élevant à plusieurs milliers de dollars pour certains. Cette entente concerne toutes les unités de l’hôpital Pierre-Janet, l’unité de santé mentale de l’hôpital de Hull, deux unités de santé mentale de l’hôpital de Gatineau et deux résidences pour troubles graves de comportement.

« Cette victoire syndicale est le fruit de la détermination des travailleuses et travailleurs qui n’ont pas lâché le morceau et qui ont fini par forcer l’employeur à reconnaître le fait qu’ils agissent à titre d’agents d’intervention en milieu psychiatrique depuis des années. Travailler en santé mentale n’est pas toujours facile, mais cette victoire va permettre d’améliorer notre sort et les services à la population de la région », explique Josée McMillan, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Outaouais—CSN.

« Souhaitons que le gouvernement Legault prenne acte de cette victoire et comprenne que ce qui vient de se passer en Outaouais doit arriver partout au Québec. Il faut donner un coup de barre pour attirer et retenir le personnel dans le réseau et pour mettre fin à la crise de surcharge qui dure depuis trop longtemps », de conclure Daniel Roy, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN)

Entente de principe adoptée à Dessercom

Réunis en assemblée générale ce soir, les membres du Syndicat des employés de Transport médical de la Capitale-Nationale – CSN ont adopté à 97,2 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur, Dessercom, mercredi dernier.

« L’entente de principe contient des avancées majeures pour nos membres, notamment au plan salarial », explique Yves Forgues, vice-président du Syndicat des employés de Transport médical de la Capitale-Nationale – CSN. Les chauffeurs-accompagnateurs, qui gagnent actuellement à peine plus que le salaire minimum, verront leur salaire augmenter de 37,9 % à 44,8 % selon le cas d’ici la fin de la convention collective en 2023.

Au terme de la convention collective de cinq ans, le salaire des chauffeurs-accompagnateurs sera comparable avec celui qui est versé aujourd’hui aux brancardiers du secteur public. « Notre objectif était de faire reconnaître notre travail à sa juste valeur, on peut dire qu’on vient de faire un pas de géant dans cette direction », dit Yves Forgues.

« Les chauffeurs-accompagnateurs démontrent une fois de plus toute l’importance de la mobilisation et de la solidarité syndicale », a déclaré Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « voilà un groupe qui a eu le courage de s’affirmer et qui obtient gain de cause aujourd’hui. Nous sommes extrêmement fiers d’avoir participé à cette lutte fondamentale pour la reconnaissance et pour le respect. »

Rappelons que les membres du Syndicat des employés de transport médical de la Capitale-Nationale (CSN) avaient adopté un mandat de moyen de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée à 94 % le 13 janvier dernier.

83 % du personnel du réseau de santé et des services de garde considère que le gouvernement n’incarne pas le changement nécessaire

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) a sondé ses membres pour savoir s’ils considèrent que le gouvernement de la CAQ incarne le changement mis de l’avant lors de la campagne électorale. C’est 83 % des répondant-es qui lancent un message clair au gouvernement : il doit agir au plus vite pour améliorer les choses dans le réseau de la santé et des services sociaux et dans le réseau des services de garde éducatifs.

Les travailleuses et travailleurs envoient un avertissement au gouvernement Legault
La FSSSCSN a mené un sondage électronique du 13 au 21 janvier auprès de ses membres. C’est 1831 travailleuses et travailleurs qui y ont répondu, dont plusieurs qui ont émis des commentaires. Si plusieurs espèrent toujours voir apparaître les actions gouvernementales qui permettront de réduire leur surcharge de travail, d’autres doutent de plus en plus que cela arrive. Plusieurs commentaires reviennent sur le fait que le gouvernement n’agit pas suffisamment pour améliorer les conditions de travail du personnel. Plusieurs dénoncent aussi ce qu’ils voient comme un manque d’écoute du gouvernement envers le monde terrain.

« Pendant des mois, les travailleuses et travailleurs ont laissé la chance au coureur. Ils ont donné le temps au gouvernement Legault d’arriver et d’agir pour mettre fin à la crise dans le réseau de la santé et des services sociaux et au manque de personnel dans le réseau des services de garde éducatifs. Mais plus d’un an après l’élection de la CAQ, le personnel s’impatiente. Et on ne peut que les comprendre. La crise est loin d’être réglée et nous attendons toujours que le gouvernement entende les solutions proposées par le personnel pour améliorer les choses. Le prochain budget approche, c’est le moment d’utiliser les marges de manœuvre pour les services à la population », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Urgence d’agir
Dans les derniers mois, la FSSSCSN a illustré que la crise perdure pour le personnel. Le réseau de la santé et des services sociaux vit une augmentation fulgurante du nombre d’accidents et de lésions professionnelles chez les employés. Malgré cet état de fait, les plaintes de maintien de l’équité salariale ne reçoivent toujours pas de réponse satisfaisante du gouvernement. Quant aux demandes de négociation, les premiers échanges avec le gouvernement ne sont pas très encourageants, aussi bien sur les questions salariales que sur les conditions de travail.

Dans les CPE et les RSG, les fermetures et le départ de plusieurs éducatrices s’accumulent alors que la menace des maternelles 4 ans continue de planer. Dans le secteur préhospitalier, la surcharge de travail des paramédics fait la manchette et le gouvernement tarde à convertir les horaires de faction et à améliorer la couverture ambulancière pour répondre aux besoins de la population. De plus, il manque de transparence jusqu’à maintenant sur son projet de réorganisation des services préhospitalier.

Les travailleuses et travailleurs encaissent le choc

Les travailleuses et travailleurs ont appris le 28 janvier la fermeture de la Maison mère des Sœurs de Miséricorde. Après des années de loyaux services, le personnel se retrouve devant l’incertitude. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), ce triste événement doit entraîner une réflexion collective sur l’avenir des institutions religieuses.

La cinquantaine d’employé-es qui donnaient depuis plusieurs années des services aux sœurs ont appris hier leur licenciement collectif. Le 31 mars prochain, l’ensemble des sœurs aura déménagé et le personnel se retrouvera sans travail.

Le cauchemar pour ces employé-es a débuté lorsque l’entreprise propriétaire de l’immeuble où résident les Sœurs de Miséricorde a déclaré faillite en octobre dernier. Dans les semaines précédant la déclaration de faillite, l’entreprise a prélevé plusieurs montants auprès des travailleuses et travailleurs. Elle a conservé ces sommes sans respecter les droits du personnel. C’est le cas notamment de sommes pour les assurances collectives, le régime de retraite et les cotisations syndicales.

« Cela fait des semaines que les travailleuses et travailleurs subissent un grand stress. Et maintenant, ils viennent d’apprendre que leur employeur va fermer ses portes. Ce qui se passe actuellement chez les Sœurs de Miséricorde risque fort bien de se reproduire ailleurs. Les communautés religieuses sont en décroissance et des dizaines d’employé-es leur donnent des services. Il y a des questions à se poser pour agir en amont », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Une réflexion collective sur l’avenir des institutions religieuses

Le drame vécu par les travailleuses et travailleurs des Sœurs de Miséricorde ne doit pas rester sous silence. Non seulement les bâtiments des institutions religieuses ont une valeur patrimoniale, mais les besoins de places d’hébergement de soins de longue durée sont en croissance au Québec. Pour la FSSS–CSN, le gouvernement Legault doit se saisir du dossier et intervenir. « En agissant auprès des communautés religieuses, le gouvernement peut à la fois s’assurer que des soins de qualité continuent de leur être donnés par un personnel qualifié et combler une partie du manque de places en CHSLD », de conclure Lucie Longchamps.

Quand l’État paie moins que le salaire minimum à un groupe de femmes

Les responsables des services de garde (RSG) en milieu familial de la CSN entament une tournée de votes de grève pour protester contre les offres inacceptables du gouvernement qui maintiennent des milliers de femmes en dessous du salaire minimum. Les RSG réunies en conseil sectoriel ont voté à l’unanimité pour recommander un mandat de grève qui sera exercé en fonction du plan de mobilisation national. De façon démocratique, ce sont maintenant tous les syndicats qui voteront sur cette recommandation dans les prochaines semaines.

Voici des explications claires sur le revenu des RSG, probablement les travailleuses les moins bien payées par l’État.

 

« Il n’est pas normal que le gouvernement ne s’assure pas de mieux traiter les 13 000 femmes qui éduquent environ 90 000 enfants chaque jour, sous prétexte que ce sont des travailleuses autonomes et non des salariées. Les normes minimales du travail devraient être un plancher absolu, peu importe le statut des travailleuses », affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudières-Appalaches-CSN.

Des offres sous l’inflation

Non seulement les offres pilotées par le Conseil du trésor ne permettent pas de rattraper le salaire minimum, elles ne couvrent même pas l’inflation prévisible avec un maigre 6,5 % de plus sur cinq ans. C’est un appauvrissement ! « Je demande au ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, d’intervenir auprès de son collègue du trésor pour le bien des RSG du Québec et pour s’assurer que les conditions sont en places pour consolider les milieux familiaux régis et subventionnés et pour espérer faire grandir le réseau dans les prochains mois et années », soutient Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN et RSG depuis 26 ans.

Un effritement du réseau de services de garde éducatif du Québec

Si le gouvernement ne fait rien pour convaincre les RSG de rester en poste, une partie des 90 000 places qu’elles offrent chaque jour pourrait très bien disparaître. « Il était déjà difficile pour les femmes du Québec de trouver une place en service de garde éducatif subventionné, ça risque de devenir un stress encore plus grand pour celles qui terminent leur congé de maternité », affirme Karine Morisseau, représentante des RSG à la FSSS-CSN. « Monsieur Dubé, si votre intention est de traiter les RSG de façon équitable, il est grand temps d’envoyer un signal clair à vos négociateurs à la table des RSG. Sinon, la grève est au rendez-vous », conclut Karine Morisseau. Le retour du tarif unique dans les services de garde subventionnés était une bonne nouvelle pour les parents du Québec, ce pourrait bien devenir un mirage pour une majorité d’entre eux si rien n’est fait pour conserver le personnel en place et attirer la relève.

Le gouvernement doit éviter les fermetures de services de garde

Le gouvernement Legault doit tenir compte des analyses réalisées par son propre ministère de la Famille en septembre 2019 et ralentir l’ouverture de classes de maternelle 4 ans tout en ciblant mieux leur déploiement en fonction de chaque réalité régionale.

Les cartes du ministère montrent en effet que plusieurs MRC du Québec sont en surplus de places de services de garde éducatifs et que de nombreuses autres MRC sont à l’équilibre. Ouvrir rapidement des maternelles 4 ans à ces endroits ne serait pas un déploiement « cohérent » avec le réseau de la petite enfance. Or, cette cohérence est prévue dans la Loi 5 adoptée en novembre dernier.

Ouvrir des classes sans tenir compte de cette réalité va accélérer la fermeture de places, notamment dans les milieux familiaux régis et subventionnés. La CSN constate déjà une baisse constante de ces services ces dernières années et la concurrence des maternelles 4 ans dans les MRC qui disposent déjà d’assez de places ne fera qu’empirer ce phénomène.

« Le premier ministre Legault doit exiger que le développement des maternelles 4 ans se fasse en complémentarité réelle avec le réseau de la petite enfance, notamment dans les quartiers défavorisés qui manquent en général de places en CPE et en milieu familial régi et subventionné », demande Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Cette dernière craint par ailleurs un recul de la place des femmes sur le marché du travail si on ne fait pas plus attention au réseau de la petite enfance et si l’on peine à maintenir le nombre total de places pour les enfants de 0 à 5 ans.

Valorisation urgente de la profession
« La négociation pour les travailleuses en CPE débutera sous peu. Si le gouvernement envoie un signal semblable à celui qui a été envoyé aux responsables de services de garde juste avant la période des fêtes, soit des augmentations en bas de l’inflation sans aucune perspective de rattrapage salarial pour atteindre l’équité, ce ne sera rien pour aider le réseau », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN, qui ajoute que le problème de pénurie de main-d’œuvre est déjà criant dans le réseau de la petite enfance. La relève n’est d’ailleurs pas au rendez-vous puisque les inscriptions au Cégep pour devenir éducatrice sont en diminution de plus de 40 %.

« Le personnel en CPE ne suffit plus à la tâche. Nous avons besoin d’air et que l’on reconnaisse notre travail effectué auprès de dizaines de milliers de tout-petits du Québec », confirme Louise Labrie, représentante des CPE à la FSSS-CSN. « Le nombre de responsables de services de garde (RSG) en milieu familial régi et subventionné est en déclin constant et il faut maintenant recruter du personnel dans les garderies en milieu familial privé non subventionné pour tenter de colmater les brèches », précise Karine Morisseau, représentante des RSG à la FSSS-CSN. Cette dernière précise que la conversion de garderies privées en milieu familial régi et subventionné est une bonne chose pour les parents, mais cela sera insuffisant pour éviter un effondrement du nombre total de places si rien n’est fait pour valoriser concrètement le travail des 13 000 RSG du Québec qui s’occupe d’environ 90 000 enfants chaque jour.

Des particularités à Montréal
Montréal est un cas à part en ce qui concerne la possibilité d’intégrer rapidement de nouvelles classes de maternelle 4 ans. « Les écoles débordent déjà à Montréal et plusieurs ont encore besoin d’importantes rénovations. L’ajout de classes pour la maternelle 4 ans n’est vraiment pas la priorité », affirme Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain. Le coût très élevé des nouvelles classes à Montréal n’est pas la meilleure utilisation des fonds publics considérant que cela coûte à peu près la moitié moins cher pour une nouvelle place en CPE et encore beaucoup moins en milieu familial.

Vote de grève des chauffeurs-accompagnateurs du service de transport médical et d’accompagnement de la Capitale-Nationale

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des employés de transport médical de la Capitale-Nationale (CSN) ont voté à 94 % un mandat de moyen de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Les chauffeurs-accompagnateurs du service de transport médical et d’accompagnement de la Capitale-Nationale, à l’emploi de Dessercom, sont soumis à la loi des services essentiels.

L’enjeu au cœur du litige porte sur les salaires des membres du syndicat. Une lettre d’entente, signée en décembre 2017, prévoyait une maigre augmentation de 0,25 $ l’heure au 1er janvier. Or, les salaires des chauffeurs-accompagnateurs sont excessivement bas. Un chauffeur-accompagnateur qui débute aujourd’hui chez Dessercom gagne le salaire minimum, soit 12,50 $ l’heure depuis mai dernier. Entre 18 et 36 mois, il reçoit 13 $ de l’heure. Après trois ans, son salaire est de 13,75 $ l’heure et n’augmente plus.

« Nos membres revendiquent que leur emploi soit reconnu ainsi qu’une bonification majeure du salaire afin de contrer la pénurie de main-d’œuvre qui sévit actuellement », a déclaré Yves Forgues, vice-président du Syndicat des employés de transport médical de la Capitale-Nationale (CSN). Les chauffeurs-accompagnateurs du service de transport médical et d’accompagnement de la Capitale-Nationale inc., chez Dessercom, sont sans contrat de travail depuis le 17 mai 2019. La négociation pour le renouvellement de leur convention collective est en cours depuis déjà onze mois (février 2019). « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons pris un vote de grève aujourd’hui mais il faut faire avancer la négociation et s’il faut aller en grève pour obtenir justice, nous le ferons » a-t-il ajouté.

« Nous faisons appel à la conscience de Dessercom, un OSBL impliqué dans notre communauté, et appelons la direction de l’organisme à revenir à la table de négociation et à offrir un salaire décent à ses chauffeurs-accompagnateurs », a commenté Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Advenant le cas où la direction s’entêterait à ne pas reconnaître le travail de ses employés à sa juste valeur, les membres du syndicat savent qu’ils et elles peuvent compter sur l’appui inconditionnel du conseil central et de toute la CSN », a conclu Mme Gingras.

Un autre rendez-vous manqué par le Conseil du trésor pour régler les plaintes de maintien de l’équité salariale!

Les fédérations du secteur public de la CSN dont les membres sont touchés par la question du règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale ont pu constater l’entêtement du gouvernement de la CAQ de ne pas régler ce dossier. L’enjeu est pourtant fort simple et devrait aller de soi : rémunérer à sa juste valeur le travail ayant déjà été effectué par des femmes et pour lequel elles ont été moins payées que leurs collègues masculins. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) déplorent ce manque de vision face à une injustice évidente.

Le Conseil du trésor offre de bafouer le droit au maintien de l’équité salariale

En vertu des nouvelles dispositions de la Loi sur l’équité salariale, adoptée en avril 2019, les syndicats étaient en conciliation depuis plusieurs semaines avec le gouvernement du Québec afin de régler des plaintes de maintien de l’équité salariale. Lors de cette conciliation, qui prenait fin aujourd’hui selon les délais prévus à la loi, le Conseil du trésor a voulu marchander les plaintes de maintien, les unes contre les autres, de même que la date d’application pourtant prévue à la Loi sur l’équité salariale, voulant ainsi priver des milliers de femmes d’ajustements salariaux rétroactifs auxquels elles ont droit et exiger le désistement de certaines plaintes.

« C’est odieux! Plutôt que de montrer l’exemple en matière d’équité salariale, le gouvernement a utilisé tous les détours pour que nos plaintes de maintien ne soient pas traitées avec diligence et éviter de verser la totalité des sommes selon la valeur du travail des femmes à son emploi », affirme Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« C’est choquant de constater que le Conseil du trésor n’accepte pas de verser un juste salaire aux femmes et qu’il veut faire des économies sur leur dos », ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN.

Une offre méprisante et discriminatoire pour des milliers de femmes

En décembre dernier, le président du Conseil du trésor se vantait d’être un négociateur créatif et annonçait qu’il voulait sortir le chéquier pour régler les plaintes de maintien de l’équité salariale. Or, contrairement à ce que pouvait laisser entendre Christian Dubé, il ne s’agissait pas d’une offre généreuse, mais plutôt d’une offre globale méprisante pour plusieurs femmes à son emploi.  Il demande à des milliers de femmes de renoncer à leurs plaintes de maintien de l’équité salariale et à d’autres, pour lesquelles il reconnait l’existence d’une discrimination salariale, de renoncer à des sommes rétroactives de manière à abdiquer aux droits pourtant prévus à la Loi sur l’équité salariale.

Les enquêtes se poursuivent devant la CNESST

Voyant que le Conseil du trésor ne démontre aucune volonté de régler les plaintes de maintien et d’éliminer la discrimination salariale, les fédérations du secteur public de la CSN vont demander à la CNESST de poursuivre rapidement les enquêtes et de trancher les plaintes.

« Dans un contexte où nous ne pouvons en arriver à une entente en conciliation, nos membres peuvent compter sur les fédérations du secteur public de la CSN pour mener cette bataille devant la CNESST.  Rien ne sera ménagé pour la reconnaissance de ce droit fondamental à des milliers de femmes du secteur public », conclut Dany Roy, vice-président de la FP-CSN.

Un exercice contesté par les fédérations du secteur public de la CSN

Rappelons qu’en 2010 et 2015, le Conseil du trésor a décidé de procéder seul à un exercice de maintien de l’équité salariale. Pour la très grande majorité des emplois, il était d’avis qu’aucun changement n’avait eu lieu depuis 2001, soit depuis l’exercice de l’équité salariale. Cela a amené les fédérations du secteur public de la CSN à déposer plusieurs plaintes en vertu de la Loi sur l’équité salariale pour des catégories d’emploi dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation.

Le gouvernement est le plus grand employeur de main-d’œuvre féminine au Québec. Ce qui ne l’empêche pas, malheureusement, de recourir à tous les moyens pour nier le problème de discrimination salariale et de bafouer le droit fondamental de maintien de l’équité salariale des travailleuses qui offrent des services à la population. Évidemment, la porte reste ouverte et si le Conseil du trésor démontre un réel intérêt de régler cette injustice discriminatoire envers les femmes, les fédérations du secteur public de la CSN seront au rendez-vous.

Une année de congrès et de centenaire pour la CSN

C’est dans un monde du travail en pleines mutations que la CSN tiendra son 66e congrès, du 25 au 29 mai prochain. Ce rendez-vous triannuel marquera également le début de la commémoration du centenaire de la centrale syndicale, fondée en 1921.

« Nous constatons d’importantes transformations de nos milieux de travail », a indiqué d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la conférence de presse annuelle de la centrale syndicale. « L’évolution technologique, en particulier en matière d’informatisation et de robotisation, a un effet considérable sur les procédés de production. La crise climatique que nous traversons nous oblige également à réduire notre empreinte énergétique, tout en nous assurant que cette transition s’effectue de façon juste pour les travailleuses et les travailleurs. Enfin, ces transformations s’effectuent dans un contexte où les pénuries et la rareté de main-d’œuvre touchent l’ensemble de nos entreprises. Voilà pourquoi nous souhaitons profiter de notre 66e congrès pour réfléchir avec nos syndicats aux défis et aux perspectives offertes par ces importants changements, et ce, autant en matière de négociation que de mobilisation et de syndicalisation. »

Ce congrès marquera également le coup d’envoi des activités soulignant le centenaire de la CSN, qui s’échelonneront jusqu’en septembre 2021. « Peu d’organisations québécoises peuvent se targuer d’avoir traversé 100 ans d’histoire. Nous désirons profiter de cet anniversaire pour célébrer l’évolution du travail et des conditions dans lesquelles nous l’exerçons. Grâce aux luttes que nous avons menées, tant sur le plan du travail que sur le plan social, nous sommes loin des conditions dans lesquelles vivaient les allumetières de Hull, même si beaucoup d’améliorations sont encore nécessaires », a souligné Jacques Létourneau.

Négociations à venir
L’année 2020 sera bien sûr marquée par les négociations du secteur public. La CSN y représente 150 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux. Alors que les organisations syndicales demandent un important rattrapage salarial et une amélioration des conditions de travail et de pratique, le gouvernement Legault déposait, il y a quelques semaines, des offres qui condamneraient les travailleuses et les travailleurs du secteur public à un appauvrissement supplémentaire. « Le premier ministre et son président du Conseil du trésor doivent comprendre que pour attirer et maintenir la main-d’œuvre dont nos services publics ont cruellement besoin, un sérieux coup de barre s’impose, a mentionné le président de la CSN. Espérons que les négociations qui s’amorcent seront l’occasion de régler les problèmes récurrents que nous rencontrons, et ce, dans un souci d’améliorer la qualité et l’accessibilité aux services publics auxquels la population québécoise est en droit de s’attendre. »

Plusieurs renouvellements de conventions collectives sont également à prévoir du côté parapublic, notamment dans les secteurs universitaire, préhospitalier, de la petite enfance et des agents correctionnels. Le secteur privé n’est pas en reste : d’importantes négociations coordonnées auront lieu dans les milieux de l’hôtellerie et de l’alimentation, entre autres. Au total, plus des deux tiers des membres de la CSN seront en négociation au cours de l’année 2020.

Dossiers en cours
Plusieurs dossiers d’importance qui chemineront à l’Assemblée nationale auront une attention toute particulière de la centrale syndicale. C’est le cas de la réforme des lois en matière de santé et de sécurité du travail. « Nos lois n’ont pas été revues depuis une quarantaine d’années, a déploré M. Létourneau. Alors que le Québec était chef de file à l’époque en matière de santé et sécurité, il traine aujourd’hui en queue de peloton. Nous avons été clairs avec le ministre du Travail, Jean Boulet : nous devons impérativement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail et mettre à jour – pour la première fois depuis 1985! – la liste des maladies professionnelles reconnues, notamment en incluant les maladies d’ordre psychologique. » En plus de maintenir le programme de maternité sans danger continuellement remis en question par les employeurs, la CSN exigera des mesures pour déjudiciariser le régime d’indemnisation.

L’actualité des dernières semaines, avec la mise sous protection du Groupe Capitales Médias contre ses créanciers, a démontré le manque flagrant de protection des régimes de retraite lors de faillite. « Depuis l’automne, nous avons évalué plusieurs pistes pour tenter d’amoindrir les conséquences extrêmement malheureuses de cette situation sur les retraités du Groupe Capitales Médias ainsi que sur de nombreux travailleurs actifs, qui ont perdu près de 30 % de leur rente, a précisé Jacques Létourneau. Les transactions entre les administrations antérieures font évidemment partie des pistes que nous analysons. Mais, au risque de me répéter, jamais la CSN n’acceptera de prendre le blâme pour la terminaison des régimes de retraite du Groupe Capitales Médias. »

La CSN suivra de près la poursuite des travaux parlementaires entourant le projet de loi 40 portant sur les commissions scolaires. « Nous l’avons maintes fois répété : ce n’est pas d’un brassage de structures dont nous avons besoin, mais d’une réelle consultation sur la place qu’occupe l’école publique dans notre société et les ressources que nous devons y consacrer afin d’assurer la réussite scolaire de toutes et de tous. Dans le même ordre d’idées, nous attendons impatiemment des mesures concrètes pour augmenter le nombre de places en CPE et en milieu familial régi pour l’ensemble de nos tout-petits. »

Entre autres dossiers, la CSN s’intéressera de près au plan d’électrification et de lutte aux changements climatiques promis par le gouvernement Legault ainsi qu’aux travaux portant sur la réforme du mode de scrutin. La révision du programme de l’expérience québécoise, dont les débuts furent pour le moins cahoteux, sera également suivie de près.

Des offres irrespectueuses qui n’empêcheront pas la fermeture de places

Avec des offres de la profession de responsable de services de garde (RSG) en milieu familial régi et subventionné, le gouvernement n’empêchera pas la vague de fermetures qui s’abat sur le Québec depuis des mois.

Après neuf mois de négociation, les premières offres monétaires autorisées par le Conseil du Trésor proposent une hausse de la subvention de seulement 6,5 % sur 5 ans, soit moins que ce que les employé-es du secteur public ont reçu récemment et beaucoup moins que l’inflation. Les RSG de la CSN demandaient notamment l’équité avec l’emploi comparateur, le ministère de la Famille offre seulement une journée par année de compensation pour les activités pédagogiques. Il n’y a rien d’offert sur les cinq congés annuels de conciliation famille-travail qui étaient demandés. Ces journées n’auraient pas entraîné de jours de fermeture pour les parents. De plus, le gouvernement veut couper 1 M$ sur les 2 M$ qui sont consacrés à la formation chaque année. C’est inacceptable !

La CSN demande de son côté une rémunération de la RSG équivalente à l’emploi comparateur à celui de RSG, soit l’éducatrice en CPE non formée de premier échelon. Cela signifierait une hausse de la subvention annuelle de 18 000 $, une juste reconnaissance des 55 heures par semaine que consacre la RSG aux enfants de 0 à 5 ans sous sa responsabilité. La subvention actuelle, moins les différents frais que doit assumer la RSG, lui procure un revenu avant impôt de seulement 27 270 $ en moyenne pour environ 55 heures, soit moins que le salaire minimum !

« Nous trouvons par ailleurs aberrant que les RSG soient exclues de toute protection contre le harcèlement psychologique ou que certains bureaux coordonnateurs refusent de mettre en place des comités de relations professionnelles. Le respect ne se limite pas à un revenu décent. Le gouvernement doit le comprendre s’il veut pouvoir continuer à assurer un service de qualité aux familles du Québec », ajoute Lucie Longchamps vice-présidente de la FSSS-CSN.

Risque d’effondrement de service pour les parents

« Les parents pourraient bientôt en payer le prix, quand le nombre de places disponibles en services de garde éducatifs deviendra nettement insuffisant pour toutes les mères qui veulent retourner sur le marché du travail », affirme Karine Morisseau, responsable des RSG à la FSSS-CSN. Rappelons qu’un récent sondage auprès de 2700 travailleuses dans le secteur des services de garde éducatifs a démontré que 74 % des responsables de garde en milieu familial régi et subventionné avaient constaté des fermetures de collègues dans leur environnement en octobre dernier. Et la tendance se poursuit chaque mois.

La FSSS-CSN soutient la volonté de la commission d’agir rapidement

Appliquer les recommandations préliminaires : le premier test gouvernemental
Dans ses recommandations préliminaires, la Commission vise à renforcer des programmes existants en misant davantage sur la prévention et les services de première ligne. « C’est une sage décision de la commission, selon Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. Comme la présidente de la commission l’a noté lors de sa conférence de presse, le Québec a déjà été un exemple à suivre en matière de prévention. Malheureusement, les coupes des dernières années et la création des CISSS et des CIUSSS a mis à mal notre expertise en prévention et a atteint les services offerts aux jeunes vulnérables ».

Pour la FSSS-CSN, la vision globale adoptée par la commission est la voie à suivre si Québec veut agir le plus tôt possible dans la vie des enfants. C’est le cas de la déclaration de grossesse obligatoire, où nous devrons par contre avoir en place les ressources nécessaires pour faire un suivi rapide, une fois la déclaration acheminée au CLSC. Il en va de même pour les recommandations qui visent à utiliser les services de garde éducatifs comme les CPE ainsi que ceux des organismes communautaires. Miser sur la prévention dès la naissance et pendant les premières années si importantes au développement de l’enfance est un passage obligé. Une meilleure utilisation de programme des services intégrés en périnatalité et petite enfance pour les familles vulnérables est un complément essentiel à ces recommandations. Finalement, la recommandation de mieux soutenir le passage à la vie adulte dès l’âge de 16 ans est une voie à suivre.

« Nous incitons fortement les ministres Carmant et McCann de tout faire pour mettre en application ces recommandations. Leur réaction sera le premier test du gouvernement. S’il veut vraiment agir sur la question des jeunes vulnérables, il doit permettre aux intervenant-es de venir parler à la commission et appliquer ces premières recommandations. Nous suivrons de près la suite des travaux cet hiver et nous avons l’intention de participer activement », poursuit Jeff Begley.

Aller plus loin pour régler le problème de fond
Selon la FSSS-CSN, il faudra être en mesure d’aller encore plus loin pour régler les problèmes des DPJ. La FSSS-CSN a récemment sondé le personnel du réseau sur l’offre de services sociaux et c’est 82% des répondant-es qui indiquent que les services sociaux ont écopés de la réforme Barrette.

Outre les recommandations visant à améliorer les services existants, la FSSS attire l’attention sur deux solutions incontournables pour améliorer la situation :

  1. Mettre fin au manque à gagner cumulatif des centres jeunesse depuis 2013-2014 de plus de 300 millions de dollars ;
  2. Revoir l’organisation du réseau pour miser sur une gestion décentralisée dédiée à la mission jeunesse et une meilleure complémentarité des services.

« Je comprends que la commission ne se soit pas concentrée sur l’organisation du réseau dans ses recommandations préliminaires. Mais la création des CISSS et CIUSSS est pointée du doigt par tout le monde à raison et il faudra faire quelque chose plus tôt que tard. Noyer la mission jeunesse dans des méga-établissements n’a rien entraîné de bon pour les jeunes vulnérables. Il ne sert à rien de poursuivre l’expérience plus longtemps », de conclure Jeff Begley.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Les offres de la CAQ : appauvrir et asphyxier les services publics

« Le gouvernement ne comprend pas la nécessité de donner un coup de barre dès maintenant. Dans les services publics, rien ne va plus. Il y a urgence d’agir. » Ce sont les premières paroles lancées par la CSN après avoir pris connaissance des propositions du gouvernement en vue du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux, est insultée par les offres déposées ce matin par le Conseil du trésor. « Le gouvernement a raté l’occasion de reconnaître la valeur du travail accompli par le personnel des réseaux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour la CSN, il est clair que les offres salariales du gouvernement, qui sont de 1,75 % pour chacune des deux premières années, de 1,5 % pour la troisième année et de 1 % pour chacune des deux dernières années, sont nettement insuffisantes. « Les offres sur la table ne répondent absolument pas aux besoins. Pour bon nombre de travailleuses et de travailleurs des réseaux publics, le salaire actuel ne permet même pas de vivre décemment. Notre revendication d’une augmentation de 3 $ l’heure la première année vient répondre à ces besoins en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, tout en donnant un coup de barre pour toutes et tous. »

La CSN considère que le gouvernement caquiste, en tant que plus grand employeur du Québec, devrait montrer l’exemple plutôt que de poursuivre dans la même voie que ses prédécesseurs libéraux et d’appauvrir ses travailleuses et ses travailleurs. « Des hausses de salaire sous l’inflation, c’est inacceptable. Ne pas s’appauvrir en travaillant, s’assurer que la hausse des salaires couvre l’augmentation du coût de la vie, ça ne devrait même pas être un enjeu de négociation. C’est la base. Quant à la proposition du gouvernement de verser un montant de 1 000 $ non récurent, se limitant aux personnes étant au dernier échelon, c’est de la poudre aux yeux », ajoute Mme Senneville.

L’absence d’un engagement précis du gouvernement d’investir significativement pour apporter les changements qui s’imposent sur le terrain est aussi vivement dénoncée par la CSN. « Du côté des conditions de travail, nous sommes prêts depuis longtemps à mettre en œuvre des solutions pour améliorer la situation. Avec une augmentation de près de 25 % des absences pour maladie des travailleuses et des travailleurs du secteur public au cours des cinq dernières années, on se demande bien ce que ça prendra pour que le gouvernement réalise que la charge est devenue insoutenable et qu’il faut agir immédiatement. »

De plus, avec les coffres de l’État québécois qui débordent de surplus et une situation de rareté de main-d’œuvre qui entraîne déjà des pénuries dans divers emplois du secteur public, la CSN affirme que le gouvernement actuel a les moyens et le devoir de faire beaucoup mieux que ses prédécesseurs. « On dirait que M. Legault et ses ministres ne réalisent pas à quel point le manque de personnel affecte déjà les services. Il n’y a absolument rien dans ce qui a été déposé ce matin qui permet d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public. Ça devrait pourtant être la priorité du gouvernement », conclut Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Les organisations syndicales du secteur de la santé et des services sociaux sonnent l’alarme

L’ensemble des organisations syndicales en santé et services sociaux somment le gouvernement Legault de déclarer prioritaire le secteur de la santé et des services sociaux en raison de l’augmentation fulgurante du nombre d’accidents et de lésions professionnelles chez les employés.

Le Comité national intersyndical de prévention en santé et sécurité, composé de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la Fédération des professionnèles (FP-CSN), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), déplore que le secteur de la santé et des services sociaux, qui ne représente que 9,8 % des établissements québécois, accapare tristement 18 % des accidents et des lésions professionnelles au Québec.

Des chiffres alarmants

  • Hausse importante des coûts pour les troubles musculosquelettiques (+ 36 %), les chutes (+ 45 %) et les actes violents (+ 82 %), au cours des deux dernières années.
  • Hausse de 34 % des heures d’absence en santé et sécurité du travail pour l’ensemble des établissements publics, passant de 3,3 à 4,4 millions d’heures de 2014 à 2018, soit l’équivalent de 2 400 personnes à temps complet.
  • 24,5 millions d’heures en assurance salaire pour l’ensem  ble des établissements publics en 2017-2018, un bond de 27,7 % en deux ans, soit l’équivalent de 13 250 postes à temps plein.
  • Près de 39 % des dossiers en assurance salaire en 2017-2018 impliquaient un diagnostic de santé mentale.

La CNESST et le MSSS dans la mire
Face à cette situation inquiétante, les organisations syndicales soutiennent que l’inaction de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) en matière de prévention ne peut plus durer.

Ainsi, les présidences des sept organisations sont unanimes à demander au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, dans le cadre de la révision de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, de s’assurer que tous les mécanismes de prévention et de surveillance qui existent actuellement et qui sont déployés dans les secteurs prioritaires le soient aussi dans le secteur de la santé et des services sociaux. Elles réclament notamment que la prévention en matière de santé psychologique et de violence soit une priorité absolue.

« Toute application partielle de ces mécanismes ou leur non-déploiement dans le secteur serait inacceptable. Nous demandons donc au ministre du Travail de prendre les moyens qu’il faut pour que la CNESST joue pleinement son rôle et qu’elle soit dotée des ressources et des pouvoirs nécessaires pour contrôler l’efficacité des mesures de prévention prises par les établissements », insistent les présidences.

Les organisations syndicales se disent également renversées du fait que le MSSS et ses établissements, qui agissent à titre d’employeurs, ne prennent pas leurs responsabilités pour garantir la santé et la sécurité du personnel, dans un contexte où le réseau a grandement besoin de toutes ses ressources.

Intervention rapide exigée
En terminant, les membres du Comité national intersyndical de prévention en santé et sécurité appellent le gouvernement du Québec, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, la ministre de la Santé et des Services sociaux et les dirigeants de la CNESST à assumer leurs responsabilités et à intervenir à la hauteur que commande la crise actuelle dans les établissements de santé et de services sociaux du Québec. « Il faut implanter sans tarder l’intégralité des mécanismes de prévention dans le secteur de la santé et des services sociaux », pressent les présidences des organisations syndicales.

Citations :
« Il ne se passe pas un jour sans qu’une ou un salarié ne subisse un acte de violence, physique ou psychologique, dû à la nature de son travail dans le réseau de la santé et des services sociaux. C’est près de 16 000 personnes à temps plein dont on se prive collectivement. Il faut que la CNESST intervienne pour assurer la sécurité et la santé, tant physiques que psychologiques, du personnel. Et les ministres de la Santé et des Services sociaux ainsi que du Travail doivent prendre aussi leurs responsabilités dans le dossier. » – Andrée Poirier, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

« Nous déplorons l’absence de volonté généralisée des directions d’établissements d’identifier et de reconnaître réellement les risques et les pratiques malsaines pour la santé et la sécurité du personnel et d’apporter de véritables correctifs; la situation vécue à l’unité psychiatrique de la Cité de la santé de Laval est un cas patent. » – Claire Montour, présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ)

« Le ministère et les établissements ne jouent pas leur rôle. La CNESST doit donc se mettre au travail dès maintenant et prendre tous les moyens nécessaires pour contrôler l’organisation et l’efficacité de la prévention dans le réseau. La CNESST doit pleinement exercer son mandat. Ça prend une surveillance externe, systématique, pour s’assurer que ça fonctionne et pour intervenir si ça ne fonctionne pas. On sait quoi faire pour régler la crise, pour assainir les milieux de travail, et la CNESST doit s’assurer que ça se mette en place dans tout le réseau. » – Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)

« La CNESST n’a toujours pas mis la santé psychologique dans ses priorités d’intervention. À chaque fois qu’un de nos syndicats est interpellé par ses membres pour investiguer et documenter les problématiques vécues par l’équipe, les résultats démontrent un niveau de détresse psychologique élevé dont les facteurs proviennent du milieu de travail. Il est excessivement difficile actuellement pour une personne salariée de se voir reconnaître la santé psychologique comme une lésion professionnelle. C’est pour ça que les gens se retrouvent en assurance salaire. » – Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN)

« Près des trois quarts des travailleuses et des travailleurs du Québec, dont les professionnelles en soins, ne sont toujours pas couverts par les quatre mécanismes de prévention prévus dans la loi. Ça fait 40 ans qu’on attend! La situation actuelle est intenable et constitue, pour nos professionnelles en soins, une iniquité de traitement. L’immobilisme de la CNESST depuis les 40 dernières années est incompréhensible. Pendant ce temps, c’est tout le réseau de la santé qui souffre! Le ministre du Travail doit intervenir, maintenant. » – Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

« De trop nombreux travailleurs et travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux subissent les conséquences sur leur santé de l’absence de volonté politique tant du MSSS que de la CNESST. L’absence de véritable leadership en matière de prévention en santé et en sécurité du travail de la CNESST et l’inaction de nos élus politiques maintiennent des lacunes qui perdurent au regard de la modernisation de la réglementation et ont mené à la crise qui sévit actuellement. Nous exigeons que les risques et dangers pour la santé, la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs soient éliminés à la source dans nos milieux de soins et de travail comme le préconise la Loi sur la santé et la sécurité du travail. » – Frédéric Brisson, président CPAS SCFP-FTQ

« Comment voulez-vous que des gens malades soignent et prennent soin du monde? Les instances gouvernementales doivent prendre leurs responsabilités et agir rapidement en prévention pour que cesse l’hécatombe. Il est terminé le temps de souhaiter un prompt rétablissement au personnel du réseau de la santé et des services sociaux : c’est l’heure de guérir ce réseau des maux qui l’accablent. » – Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ)

STT du Centre l’Entre-Toit–CSN

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 3 novembre 2019, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre l’Entre-Toit–CSN a été accrédité pour représenter :

« Toutes et tous les salariés au sens du Code du travail »

Le Centre l’Entre-Toit est une ressource intermédiaire en psychiatrie légale et toxicomanie active. Répartis dans quatre établissements, ces travailleurs ont décidé très majoritairement de se joindre à la CSN. Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Une victoire pour les femmes du sud-ouest de Montréal

Le jeudi 28 novembre, la Clinique communautaire Pointe-Saint-Charles a inauguré un nouveau service sous son toit : le suivi sage-femme. C’est grâce à des années de mobilisation citoyenne, menée en grande partie par le collectif citoyen Naître à la Pointe, que ce projet a vu le jour. Une équipe de cinq sages-femmes, deux aides natales et une responsable, offriront des services tels que le suivi pré et postnatal, l’accouchement à la maison ou à l’hôpital, des visites à la maison, ainsi qu’un accompagnement pour l’allaitement.

« L’ajout des services de sage-femme à Pointe-Saint-Charles s’est concrétisé à la demande de la population du quartier, une demande en croissance constante. Être sur une liste d’attente lors qu’on est enceinte, c’est inacceptable. Je me réjouis qu’un plus grand nombre de femmes puissent véritablement choisir qui les accompagnera pour leur suivi de maternité, et où elles accoucheront », a souligné Claudia Faille, responsable des services de sage-femme à la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles.

Malheureusement, les services de sage-femme sont encore trop peu connus et des problèmes d’accessibilité demeurent. Malgré une demande supérieure à l’offre, à peine 4 % des femmes ont accès à ces services, bien que le ministère de la Santé et des Services sociaux se soit fixé une cible de 10 % dans le cadre de sa Politique de périnatalité 2008-2018. Si une centaine de femmes peuvent maintenant bénéficier de ces services dans Pointe-Saint-Charles qui, rappelons-le, sont entièrement couverts par l’assurance-maladie, il reste encore beaucoup à faire pour voir naître d’autres points de service et de maisons de naissance.

S’organiser pour susciter l’action collective

Le 30 octobre dernier, c’est par une manifestation créative à Québec que les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN ont marqué le coup du dépôt de leurs revendications pour la négociation 2020.

Pour l’occasion, les militantes et les militants présents avaient été invités à faire leur propre pancarte en y inscrivant un message, soit pour le gouvernement Legault, soit pour la population québécoise. Dessins et slogans accrocheurs ont ainsi ponctué la manifestation dans les rues du Vieux-Québec. Une première action de mobilisation et de visibilité réussie.

C’est donc accompagnés de plus de 600 militantes et militants que les porte-parole à la négociation se sont présentés au Secrétariat du Conseil du trésor pour déposer les demandes communes des 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public de la CSN. Après une année de consultation et de débats sur les solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer les services à la population, les syndicats des quatre fédérations (FEESP, FNEEQ, FP et FSSS) réunies au sein du Comité de coordination des secteurs public et parapublic (CCSPP) se sont solidarisés autour d’un ensemble de revendications répondant aux besoins du personnel des réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation, ainsi que des organismes gouvernementaux.

Un urgent coup de barre
Rien ne va plus dans nos services publics. Les années d’austérité ont fait mal, très mal ; les travailleuses et les travailleurs le savent mieux que quiconque puisqu’ils vivent la crise au quotidien dans leurs milieux de travail. Avec des charges de travail devenues insoutenables et des salaires insuffisants, le secteur public n’attire plus la relève et peine à retenir le personnel en place. Un redressement important s’impose dès maintenant. Avec des surplus budgétaires historiques en poche, le gouvernement Legault a pleinement les moyens de changer la donne.

Salaires
Pour répondre aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux, la CSN revendique, pour la première année de la convention collective, une augmentation de 3 $ l’heure pour tout le personnel. Ce montant fixe représente une augmentation considérable pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière, et donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale inclut aussi une clause de protection contre l’inflation afin de s’assurer que plus jamais personne ne s’appauvrisse en travaillant pour la population québécoise.

Conditions de travail et de pratique
Le projet de négociation déposé par la CSN évoque aussi clairement que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent nécessairement par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. En constante surcharge et, très souvent, en situation de précarité, les travailleuses et les travailleurs des services publics n’en peuvent plus. On le voit notamment par l’explosion des coûts liés à l’assurance salaire. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN revendique que des marges financières importantes soient dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes.

Revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi les demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Une autre demande à portée sociale touche les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population.

S’unir. Agir. Gagner.
La manifestation qui accompagnait le dépôt des demandes auprès du Conseil du trésor concluait un rassemblement de deux jours au cours duquel plus de 600 membres des syndicats du secteur public de la CSN se sont réunis pour débattre des moyens à déployer pour atteindre les objectifs de la négociation 2020. Des discussions avec des militantes et des militants qui ont vécu des luttes fructueuses, tant dans le milieu syndical que dans le milieu communautaire, sont venues alimenter les débats et offrir de nouvelles perspectives de mobilisation. C’est galvanisés et animés par la volonté de s’organiser, de susciter l’action collective et de penser en dehors de la boîte, que les militantes et les militants sont sortis de ce rassemblement.

Maintenant, l’heure est à l’action. C’est avec un projet solide qui répond aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux et fort de la cohésion de ses 150 000 membres que le secteur public de la CSN entame sa négociation.

5 éléphants !

Comment réduire l’empreinte écologique du milieu de la santé ? C’est avec ce défi en tête que le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) a mis sur pied un projet environnemental intéressant. Chaque année, uniquement pour le CISSS, c’est l’équivalent d’environ cinq éléphants de plastiques hospitaliers qui sont récupérés et détournés de l’enfouissement.

« Au départ, on s’est demandé si ce programme allait entraîner des pertes d’emploi ou, au contraire, engendrer des tâches supplémentaires pour nos membres à l’entretien ménager. On se demandait ce que ça allait changer. Finalement, la seule chose que ça a changée, c’est la vie des personnes en réinsertion sociale qui travaillent pour le projet », explique avec un sourire dans la voix Luc Michaudville, agent de mobilisation, communication et vie syndicale au Syndicat des travailleurs et des travailleuses du CISSSME.

Le projet, instauré à l’Hôpital Pierre-Boucher et, depuis peu, à l’Hôtel-Dieu de Sorel, ne fait pas que réduire l’empreinte écologique des établissements. Il permet également à des personnes vivant des problématiques de santé mentale d’intégrer le milieu du travail. Grâce aux organismes Ateliers Transition et D’un couvert à l’autre et Carrefour Jeunesse Emploi, c’est environ une dizaine de personnes qui bénéficient de cette opportunité. « L’hôpital s’est doté d’équipement pour déchiqueter les papiers confidentiels. En un mois, l’investissement a été rentabilisé. Plutôt que de les envoyer à des compagnies externes comme avant, ces documents sont détruits ici même et ce sont des travailleuses et des travailleurs en réinsertion sociale qui font le travail », relate Luc Michaudville. L’intégration se déroule très bien, à un point tel que les travailleurs ont été invités au party de Noël des employé-es en hygiène et salubrité. « Leur participation au projet fait aussi en sorte de réduire le recours à des services en santé mentale, dont l’hospitalisation. » De plus, pour favoriser l’intégration, chaque membre de cette nouvelle équipe a rencontré les salarié-es qui travaillent en salubrité. Ils leur ont expliqué qui ils étaient et en quoi consistait leur maladie.

Papier, carton, plastique, matelas et nourriture
Avant l’instauration du programme, personne ne savait vraiment ce qu’il advenait des tonnes de papier envoyées aux compagnies privées. « Ils devaient détruire le papier. Mais pour le reste, on ne savait pas s’il était recyclé ou simplement jeté. Aujourd’hui, le papier est déchiqueté, pressé et envoyé dans un site de gestion des matières résiduelles. Même chose pour le carton et certains plastiques hospitaliers. Nous générons 1,6 tonne métrique de matière par semaine. Par année, c’est 83 tonnes métriques qui sont sauvées de l’enfouissement », note Luc Michaudville. Le plastique hospitalier, qui est composé notamment de sacs de soluté ou d’enveloppes de matériel stérilisé, est mis en bloc, déchiqueté et décontaminé chimiquement, avant d’être transformé en d’autres matières et devenir un banc de parc, à titre d’exemple.

En plus de ce matériel, les centres hospitaliers recyclent dorénavant entre 95 % et 99 % des vieux matelas, qui sont aussi transformés en d’autres matières. C’est quatre tonnes de matelas de moins par année qui sont enfouies. « Depuis mai 2019, nous récupérons aussi la nourriture. Plutôt que de la jeter, elle est donnée. Par an, c’est autour de 11 tonnes de nourriture qui est donnée, soit 31 247 portions offertes à des personnes dans le besoin. » Précisons que 25 % des déchets du réseau sont constitués de matière organique.

Finalement, ce projet aura permis au CISSSME de générer des économies intéressantes, d’offrir une qualité de vie à des personnes qui sont moins choyées et surtout de réduire de manière impressionnante l’empreinte écologique des établissements qui le constituent. Le projet est censé s’exporter aux autres CISSS et CIUSSS du réseau. À suivre.

Près du quart du personnel veut quitter les services de garde d’ici deux ans !

Un récent sondage montre que l’ajout des maternelles 4 ans partout au Québec risque d’être la claque de trop qui va déstabiliser un réseau de services de garde éducatifs déjà amoché par des années d’austérité. Diverses réponses à notre sondage montrent également que l’offre de ce service indispensable pourrait chuter dans les prochaines années et créer un grave problème pour les parents du Québec.

Plus de 2700 personnes provenant du secteur des services de garde éducatifs ont répondu à ce sondage interne qui visait à évaluer les problèmes actuels liés au manque de personnel et ceux qui sont à prévoir si rien n’est fait pour stabiliser ce réseau et prouver qu’il demeure, pour le gouvernement, la pierre angulaire des services à la petite enfance.

Voici quelques résultats inquiétants pour la pérennité de ce service incontournable :

  • 23 % disent qu’elles pensent prendre leur retraite ou quitter la profession d’ici deux ans.
  • 44 % affirment que le débat sur les maternelles 4 ans affecte leur moral.
  • 90 % des répondantes affirment que leur CPE éprouve de la difficulté à recruter des éducatrices avec une formation collégiale.
  • 27 % indiquent que des postes sont actuellement vacants dans leur CPE.
  • 72 % des RSG en milieu familial régi et subventionné affirment que la pénurie de remplaçantes les affecte personnellement.
  • 74 % des responsables de garde en milieu familial régi et subventionné constatent des fermetures de collègues dans leur environnement.

« Le personnel des services de garde éducatif est à bout. Il manque de relève et il risque d’en manquer encore plus dans les prochaines années. Le gouvernement doit prendre au sérieux le risque d’une pénurie de personnel dans le secteur », soutient Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

« La mise en place du réseau de services de garde pour la petite enfance a été une avancée sociale pour le Québec, particulièrement pour les femmes. Le manque de considération pour ce réseau est cependant en train d’éroder les bases sur lesquelles il reposait, soit le personnel qualifié en nombre suffisant », estime Louise Labrie, représentante du secteur CPE à la FSSS-CSN.

Climat peu invitant
Le débat sur la maternelle 4 ans, qui risque d’ébranler les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés, ne fera rien pour attirer plus de jeunes à s’inscrire dans ce programme. « À force de négliger le réseau de la petite enfance, le gouvernement risque d’avoir bien du mal à maintenir le nombre de places actuel, alors qu’il admet lui-même qu’il faudrait augmenter l’offre », ajoute Karine Morisseau, représentante du secteur RSG à la FSSS-CSN.

Bien que la CSN salue le retour du tarif unique dans les services de garde subventionnés, le ministre de la Famille et le premier ministre doivent prendre d’autres mesures afin de rassurer les parents, le personnel et les futures étudiantes. Il faut consolider les CPE et les responsables des services de garde éducatifs à l’enfance.

Chute des inscriptions dans les cégeps
La baisse significative des inscriptions en Technique d’éducation à l’enfance (TEE) risque de compliquer encore plus le renouvellement des ressources humaines. Au SRAM (région de Montréal), on constate que le nombre d’inscriptions dans ce programme est passé de 1334 en 2012 à seulement 946 en 2019, et ce, malgré que le nombre de cégeps qui offre cette option est passé de 15 à 19. Une baisse de près de 30 % ! Les cégeps des autres régions constatent aussi des diminutions importantes des inscriptions en TEE.

Pour réaliser les maisons des aîné-es, il faut d’abord investir dans le personnel

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), il faut d’urgence investir pour améliorer les conditions de travail et salariales du personnel du réseau si nous voulons réaliser le projet de maison des aîné-es.

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a donné plus de détails hier sur la vision gouvernementale du projet de maison des aîné-es. Si la FSSS-CSN réclame depuis longtemps une amélioration des conditions de vie des usagères et usagers des CHSLD, elle s’inquiète néanmoins de la qualité des soins qui pourra être prodiguée dans ces maisons si le gouvernement ne s’attaque pas d’urgence aux problèmes vécus par le personnel du réseau. Après le sous-financement dans le réseau dans les dernières années, l’annonce de ces investissements est bienvenue. Mais pour la FSSS-CSN, le gouvernement doit s’assurer d’investir dans les infrastructures et dans le personnel.

De plus, ce projet doit être complété d’un plan rigoureux et sérieux de prise en charge des pertes d’autonomies liées au vieillissement, ce qui passera nécessairement par le développement de beaucoup plus de places d’hébergement que ce qui est actuellement prévu, mais surtout par le développement massif des soins à domicile.

Dans une étude dévoilée récemment, la FSSS-CSN indiquait que 74 % des préposé-es aux bénéficiaires (contre 18 % des autres salarié-es québécois) vivent une détresse psychologique élevée alors que le réseau de la santé et des services sociaux traverse une crise inégalée. Cela n’est certainement pas étranger aux effets négatifs de la réforme Barrette sur le quotidien du personnel et au manque à gagner des établissements du réseau qui se chiffre maintenant à 9 milliards depuis 2013-2014.

« Le projet de maison des aîné-es commence à se dessiner. Si par ce projet le gouvernement veut miser sur le réseau public pour donner de meilleurs soins aux aîné-es et aux personnes handicapées, tant mieux. Mais la question qui se pose, c’est comment va-t-on trouver du personnel pour travailler dans ces maisons ? Dans les conditions actuelles et avec la crise de surcharge qui se poursuit, ça ne sera pas facile. Et malheureusement, force est de constater que le gouvernement n’a pas annoncé bien des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail et salariales du personnel du réseau jusqu’à maintenant. C’est pourtant le passage obligé pour parvenir à réaliser tout projet d’envergure dans le réseau », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Les assistant-es techniques seniors en pharmacie (ATSP) subissent la crise du réseau

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile les résultats d’une vaste enquête sur les conditions de travail des assistant-es techniques seniors en pharmacie. Cette étude illustre l’ampleur de la crise qui touche l’ensemble du personnel du réseau, alors que 88 % des répondantes indiquent être constamment pressées par le temps à cause d’une forte charge de travail.

Les assistant-es techniques seniors en pharmacie (ATSP) et les assistant-es techniques en pharmacie (ATP) ont la responsabilité de préparer les médicaments dans les établissements du réseau. S’agissant d’un secteur en constante évolution, elles doivent s’adapter en plus de se voir confier de plus en plus de responsabilités.

La FSSS-CSN les a consultés à l’aide d’un sondage électronique, mené du 16 avril au 1er juillet 2019. Ce sont 987 ATSP et ATP œuvrant dans le réseau public de santé et de services sociaux qui y ont répondu, soit environ 40 % des ATSP et ATP à l’emploi du réseau.

Une surcharge de travail croissante pour les ATSP et ATP
Ce qui ressort principalement des résultats de l’étude de la FSSS-CSN, c’est le fait que les ATSP et ATP subissent une surcharge de travail de plus en plus importante.

Les résultats l’illustrent : 

  • 97 % des répondantes notent que leur travail est plus exigeant avec le temps.Les causes de la surcharge de travail sont :
    • Le manque de personnel (82 % des répondantes),
    • L’augmentation du nombre de patients (60 %),
    • Les changements dans la structure (53 %).
  • 74 % ont fait du temps supplémentaire dans les 6 derniers mois.
  • 79 % soulignent qu’elles se sont rendues au travail alors qu’elles auraient dû rester à la maison pour cause de maladie dans les 12 derniers mois (contre 56 % pour les salarié-es québécois).
  • 61 % ont le sentiment que leur travail n’est pas accompli selon les règles de l’art et cela les perturbe.
  • 97 % indiquent qu’il arrive que des collègues absents ne soient pas remplacés.

« Les compressions budgétaires successives et une réforme qui a désorganisé le réseau ont eu pour effet d’accentuer la charge de travail et de freiner l’offre de services des pharmacies des établissements du réseau aux patient-es », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Une surcharge qui touche les services à la population
Cette surcharge de travail constante ne peut faire autrement que d’entraîner des conséquences négatives pour la population, comme en témoignent les résultats du sondage :

  • Augmentation des situations à risque (erreur de médicaments, erreur de transcription, etc.) (87 % des répondantes)
  • Compromis sur la qualité du travail (64 %)
  • Des délais dans la réponse aux demandes des pharmaciens et/ou des médecins (50 %)

« Le poids que les assistant-es techniques seniors en pharmacie ont sur les épaules se transfère sur les services à la population. Quand la pharmacie d’un hôpital ne parvient pas à répondre aux demandes, les patient-es attendent plus longtemps et le risque d’erreur grimpe », lance Marie-Line Séguin, assistante technique en pharmacie et vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

Des solutions pour améliorer le quotidien des ATSP et ATP
L’analyse de la FSSS-CSN a permis de recueillir les solutions des ATSP et ATP pour améliorer leur quotidien au travail et les services à la population. Selon elles, il faut agir en priorité sur :

  • L’embauche de personnel (74 % des répondantes)
  • La réduction de la charge de travail (64 %)
  • Des augmentations salariales (98 % jugent que leur salaire est insuffisant)
  • Une accentuation de la formation continue (88 %)
  • La possibilité de participer aux décisions qui ont un impact sur leur travail (62 %)
  • Une meilleure gestion (60 %)
  • Des mesures de conciliation travail-famille-études (53 %)

« Le gouvernement Legault donne l’impression de ne se soucier que de certains titres d’emploi dans le réseau. Si on veut mettre fin à la crise du réseau, il faut agir en profondeur et avec une vision d’ensemble. La parole des assistant-es techniques en pharmacie est claire : il est temps d’appliquer des mesures pour améliorer les conditions de travail et salariales et régler dès maintenant les plaintes de maintien de l’équité salariale actuellement en discussion avec le Conseil du trésor afin d’éliminer la discrimination salariale qui perdure pour ces travailleuses depuis 2010 », de conclure Jeff Begley.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.