Le SCRC porte plainte au CCRI et au ministère du Travail

Dans la foulée des révélations touchant au climat de travail malsain à la station de Trois-Rivières, le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) interpelle la haute direction et porte plainte au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) et au ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail afin de faire toute la lumière sur la situation à Radio-Canada.

« Moins de 24 heures suivant la dénonciation publique du SCRC portant sur l’ambiance malsaine qui règne notamment à Trois-Rivières, un cadre de Radio-Canada aurait tenu une rencontre à cette station avec les salarié-es au cours de laquelle le syndicat aurait été accusé d’avoir créé l’histoire de toute pièce, allant jusqu’à intimider notre délégué syndical. Le SCRC prend ces nouvelles allégations très au sérieux. En ce sens, une lettre a été envoyée à Michel Bissonnette, vice-président principal à Radio-Canada et deux plaintes seront déposées au CCRI et au ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail », de souligner Johanne Hémond, présidente du SCRC.

« Même si la direction a déclaré publiquement avoir pris des mesures afin de contrer l’ambiance toxique vécue dans plusieurs secteurs de l’entreprise, il nous apparaît clair que celles-ci sont totalement inefficaces pour baliser le travail de certains cadres qui font toujours la pluie et le beau temps à Radio-Canada. De surcroît, le SCRC n’a jamais été mis au fait de ces prétendues mesures. Puisque les questions de santé et de sécurité du travail sont de responsabilités paritaires dans toutes les entreprises, Radio-Canada ne peut nous tenir à l’écart de ses actions concrètes visant à régler ce problème systémique une fois pour toutes », de conclure Caroline Belley, responsable aux griefs et aux relations de travail.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.

Une invitation à participer aux marathons d’écriture d’Amnistie internationale

Cette année, deux porte-paroles, Françoise David, ex-députée et militante féministe, et Fred Dubé, humoriste, se joignent à Amnistie internationale Canada francophone (AICF) pour inviter le plus grand nombre de personnes à participer aux Marathons d’écriture : écrire, ça libère.

Écrire une lettre manuscrite ou virtuelle, ça libère ! : marathons.amnistie.ca

Les porte-paroles d’AICF invitent ainsi la population à envoyer leurs messages de solidarité en ligne : marathons.amnistie.ca et à participer aux marathons d’écriture organisés dans différents lieux publics au Québec en écrivant sur place des cartes de solidarité. 

Le 21 novembre, 2017. Lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

Le principe des marathons d’écriture est simple : faire écrire, au plus grand nombre possible de personnes, des mots d’encouragement et de soutien à celles et ceux qui sont injustement emprisonnés ou dont les droits sont bafoués. Depuis plus de 12 ans, les marathons d’écriture ont fait la preuve de leur efficacité puisque plus de 65 % des personnes emprisonnées sont libérées. Écrire, ça marche et ça libère ! L’appui de la population a donc un pouvoir indéniable dans la vie de ces personnes. En 2016, près de 4.7 millions de cartes de vœux ont été envoyées dans le monde dont plus de 64 000 du Québec ! L’objectif cette année est de 80 000 messages d’espoir envoyés du Québec.

Le 21 novembre, 2017. Le président de la CSN, Jacques Létourneau participe au lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

« Je n’ai pas hésité un instant lorsqu’Amnistie m’a demandé de participer activement aux marathons d’écriture », s’enthousiasme Françoise David. « J’aime Amnistie, ce grand mouvement qui mobilise citoyennes et citoyens pour faire respecter des droits politiques et sociaux, pour dénoncer les tyrans et tortionnaires, pour défendre la liberté d’expression dans des pays où prendre la parole est déjà un geste très risqué. »

« Je gagne ma vie grâce à la liberté d’expression. Les personnes, à qui nous allons écrire, ont perdu une part de leur vie à cause de la liberté d’expression. La moindre des choses, c’est que nous utilisions la nôtre pour défendre la leur. » rappelle Fred Dubé.

Un appui sans précédent aux marathons d’écriture d’AICF

L’objectif d’envoyer du Québec et du Canada plus de 80 000 messages est d’autant plus réaliste que pour la première fois cette année, Amnistie internationale Canada francophone peut compter sur la complicité de plusieurs partenaires majeurs qui invitent d’autres organisations à leur emboîter le pas : FTQ, CSN, CSQ, CSDM, FADOQ, Fondation David Suzuki, Femmes autochtones du Québec, Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles, L’R des centres de femmes du Québec, Conseil québécois LGBT, Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, Théâtre du Nouveau Monde. Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la SDA-Angus appuie également la campagne.

Le 21 novembre, 2017. Fred Dubé et Françoise David, les deux porte-parole de la campagne, lors du lancement Québecois: Marathon cartes de vœux – Amnestie Internationale. http://cartes.amnistie.ca/ Photo Tristan Brand

L’Association des libraires du Québec et l’Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française offrent dans une centaine de librairies participantes des cartes exclusives illustrées par Steven Spazuk et adressées à Golrokh Ebrahemini Irae, une défenseure des droits humains et écrivaine iranienne, condamnée à six ans de prison pour avoir écrit un livre sur la lapidation.

Édition spéciale 2017 sur les défenseur.e.s des droits humains

Près de 3 500 défenseurs ont été tués pour leur travail pacifique de défense des droits humains depuis 1998, année où la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme a été adoptée. Dans la majorité des cas, personne n’a été condamné ou même poursuivi pour ces crimes. Cette déclaration reconnait pourtant le droit de chacun de défendre les droits humains.

Partout dans le monde, des femmes et des hommes mettent leur courage au service de la communauté. Aujourd’hui, les défenseur.e.s des droits humains sont pris pour cible et attaqués au lieu d’être soutenus et protégés par les gouvernements. En 2016, 281 personnes ont été tuées pour avoir défendu les droits humains, contre 156 en 2015.

Voilà pourquoi Amnistie internationale a décidé que les défenseur.e.s des droits humains seraient à l’honneur lors de l’édition 2017 des marathons d’écriture, et qu’ils sont au cœur de sa campagne « Je m’indigne, j’agis, je suis BRAVE ».

On peut écrire par exemple à Taner Kilic, président de la section turque d’Amnistie internationale, arrêté le 9 juin dernier sous des accusations fantaisistes, et toujours emprisonné ! À Shackelia Jackson, déterminée à empêcher la police d’agir en toute impunité en Jamaïque. À Clovis Razafimalala, condamné pour avoir protégé la forêt à Madagascar. Ou encore à Melanie Morrison, impliquée dans la quête de justice pour les femmes autochtones disparues et assassinées au Canada.

À Montréal, le marathon d’écriture d’AICF se déroulera le samedi 9 décembre de 11h à 18h à la Maison du développement durable, en présence des deux porte-paroles, Françoise David et Fred Dubé, ainsi que d’une brochette de complices.

Des baisses d’impôt qui coûtent collectivement très cher

« L’exercice des plus électoralistes auquel nous convie le ministre Leitão ne réussit absolument pas à nous faire oublier les effets des mesures d’austérité du gouvernement Couillard depuis son élection, en 2014 », a dénoncé le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau.

« Ces baisses d’impôts annoncées sont très chèrement payées, lorsqu’on voit la détérioration des services publics et la surcharge de travail constatée chez toutes les catégories de personnel causées par les politiques restrictives des libéraux, a-t-il poursuivi. Il ne fait aucun doute que ces allégements fiscaux et la faiblesse du réinvestissement annoncé en santé et en éducation sont assumés à même le sous-financement des services publics et les coupes budgétaires draconiennes découlant des budgets Leitão. »

Selon la CSN, les familles seront nombreuses à utiliser les baisses d’impôts pour assumer les services qui ont été réduits ou qui ont carrément disparu, du fait de l’austérité libérale. « Collectivement, au vu de l’état des services publics et des programmes sociaux, la réduction du fardeau fiscal coûte très cher », a mentionné Jacques Létourneau.

Le montant additionnel de 1,1 milliard $ sur 6 ans en santé et en éducation est nettement insuffisant et ne comble absolument pas les ravages causés par les mesures d’austérité appliquées par le gouvernement Couillard. En fait, selon les données du Conference Board, c’est plus de 3,2 milliards en santé et 1 milliard en éducation qui seraient nécessaires pour répondre aux besoins de la population.

En effet, l’institut établit à 5,2 % la croissance annuelle des dépenses de programmes, alors que le gouvernement Couillard a limité les dépenses en santé à 3 % en moyenne depuis son élection et à 2,1 % en éducation.

En fin de compte, on comprend que son objectif demeure le démantèlement de l’État social québécois en privilégiant les versements au Fonds des générations et en négligeant de financer adéquatement les services publics et les programmes sociaux. Depuis 2015-2016, c’est plus de 10 milliards $ qui ont été accumulés en surplus, avant le versement au Fonds des générations. « Des montants qui auraient été nécessaires à l’État pour répondre à ces missions fondamentales, a indiqué Jacques Létourneau.

« En continuant de sous-financer les services publics et les programmes sociaux, les besoins en évolution de la population ne seront jamais comblés. Le Québec sera alors maintenu dans une austérité permanente. »

Réussite éducative et égalité des chances : le gouvernement doit protéger les enfants avant tout

L’Association québécoise des CPE (AQCPE), la Fédération des commissions scolaires, la Fédération des comités de parents, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), l’Association des garderies privées du Québec (AGPQ), la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec et l’Association des cadres de CPE (ACCPE) interpellent le ministre de la Famille sur le manque de détermination avec lequel il défend la mise en place de mesures favorisant la réussite éducative et l’égalité des chances pour tous les enfants, avec ses modifications proposées au projet de loi no 143.

L’AQCPE et ses partenaires sont les principaux acteurs du continuum éducatif de la naissance jusqu’au secondaire. Ensemble, ils réclament que tous les services de garde éducatifs à la petite enfance, sans exception, qu’ils soient régis, non régis, subventionnés, non subventionnés, en installation ou en milieu familial, soient soumis à des exigences équivalentes en termes de qualité des services éducatifs, afin d’en arriver réellement à l’égalité des chances. Cela implique nécessairement un contrôle de l’État, une formation du personnel, une évaluation obligatoire de la qualité et du soutien pédagogique, entre autres, de manière à offrir des garanties à tous les parents qui décident de confier leur enfant à un service de garde éducatif.

Une belle occasion ratée 
« Les signataires de la Déclaration pour la reconnaissance du droit de chaque enfant à une éducation de qualité dès la naissance représentent plus de 2 millions de citoyens qui veulent que la qualité de l’éducation à la petite enfance soit une priorité. À moins d’un an des élections, il nous semble que le gouvernement est en train de rater une belle occasion d’être au diapason avec la population sur ce point, » a déclaré Louis Senécal, président-directeur général de l’AQCPE.
« En matière de réussite éducative, le gouvernement doit être cohérent. La Politique de la réussite éducative, dévoilée en juin par le ministre Proulx, stipule que l’application du principe d’égalité des chances exige des stratégies préventives auprès de tous les enfants. Afin d’atteindre cet objectif, le ministre de la Famille doit mettre en place toutes les mesures requises pour réduire le nombre d’enfants commençant leur parcours scolaire avec une vulnérabilité, » a déclaré Hélène Roberge, représentante de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ).

Le libre choix des parents 
« Les parents n’auront vraiment le libre choix que lorsqu’ils auront l’assurance que tous nos enfants reçoivent une éducation de très grande qualité, et ce, quel que soit leur choix de service de garde éducatif » a déclaré Corinne Payne de la Fédération des comités de parents.
« Comme signataires de la Déclaration, nous avons tous pris des engagements fermes envers nos plus jeunes citoyens. Nous ne pouvons accepter que le ministre de la Famille recule sur les exigences minimales liées à la qualité de l’éducation à la petite enfance, » a déclaré Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).« Nous avons fait le choix comme société, il y a 20 ans, d’un réseau public de services de garde éducatifs à la petite enfance, régis et subventionnés, dont la mission première est le développement global de l’enfant. Voilà ce que devrait défendre le ministre. La qualité et la sécurité des services pour tous les enfants, ça n’a pas de prix! » a déclaré Sonia Éthier, première vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
« Le recul du ministre de la Famille est une bien mauvaise nouvelle pour ceux comme nous qui croyaient son prédécesseur quand il prenait des engagements pour la qualité des services éducatifs à la petite enfance, » a déclaré Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ et vice-présidente de la FTQ.

L’égalité des chances passe par les mêmes exigences pour tous 
« Si les personnes qui accueillent des enfants dans des milieux non régis veulent continuer à oeuvrer auprès des enfants, il est logique et légitime qu’elles acceptent de se soumettre aux mêmes exigences que les autres, » a déclaré Samir Alahmad, président de l’Association des garderies privées du Québec.
« Le ministre de la Famille ne doit pas reculer sur les exigences minimales prévues dans le projet de loi déposé par son prédécesseur. Des millions de Québécois sont prêts pour que l’égalité des chances soit enfin une priorité, c’est le temps d’aller de l’avant! » a déclaré Marie-Claude Collin, présidente de la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec. « Jamais le Québec n’atteindra son objectif réussite éducative en étant timide sur les moyens » a déclaré Isabelle Palardy, directrice générale de l’Association des cadres des CPE.
La priorité aux enfants, pas aux modèles d’affaires « Nous demandons au gouvernement de protéger les enfants plutôt que les modèles d’affaires, a précisé Hélène Gosselin, présidente du conseil d’administration de l’AQCPE. Nous lui demandons aussi de revenir à l’esprit qui nous guidait lors de l’adoption de la politique familiale il y a 20 ans, soit que le Québec devienne plus égalitaire en permettant à ses plus jeunes citoyens d’accéder à des services de garde éducatifs de grande qualité. »

Des mesures urgentes exigées du gouvernement Trudeau

Signer la lettre ouverte de la FNC–CSN

En conférence de presse ce matin, la CSN, de nombreux syndicats du secteur des communications, ainsi que des personnalités publiques de divers horizons ont interpellé le premier ministre Trudeau afin d’établir des mesures urgentes pour apaiser la crise qui frappe de plein fouet les médias d’information écrits, particulièrement les quotidiens et les hebdomadaires, imprimés et numériques, partout au pays.

En invitant la population à signer une lettre destinée au gouvernement Trudeau, la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) lance aujourd’hui une vaste campagne de sensibilisation pancanadienne afin d’assurer la survie de la presse écrite au pays. Déjà, plusieurs personnes influentes des milieux artistique, journalistique, universitaire, syndical, politique et économique ont apposé leur signature. Cette lettre sera présentée dans les prochaines semaines au ministre des Finances, Bill Morneau, ainsi qu’à la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, au ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains et au premier ministre Justin Trudeau.

Vincent Marissal, Pascale St-Onge, Jacques Létourneau et Louis Tremblay. Photo Michel Giroux

Recettes publicitaires en chute libre
L’ensemble de la presse écrite connaît des difficultés financières depuis dix ans et la situation continue de se détériorer en raison de la chute, qui semble irréversible, des recettes publicitaires. Malgré que l’alarme ait été sonnée à plusieurs reprises et que de nombreuses demandes d’interventions aient été formulées à la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, lors des consultations pour le renouvellement de la politique culturelle canadienne, rien à ce jour n’a été prévu pour éviter de nouvelles fermetures et pertes d’emplois. Cette inaction nous amène aujourd’hui à prévenir le gouvernement et la population que la viabilité de nos plus grandes salles de nouvelles au Canada est désormais menacée.

« La montée fulgurante des géants du web a été tellement rapide qu’aucun nouveau modèle imaginé par les acteurs du milieu ne s’est imposé comme étant une réelle réponse à la crise que vivent les journaux, a indiqué la présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), Pascale St-Onge. Même si nos quotidiens et hebdomadaires ont tous une présence importante en ligne sous diverses formules et qu’ils sont plus lus et partagés que jamais grâce au Web, les revenus publicitaires continuent de glisser massivement vers les quasi-monopoles que sont Google et Facebook, qui tirent aujourd’hui près de 80% de la publicité numérique. Si rien n’est fait au cours des prochaines semaines et mois, il est possible d’imaginer le pire pour nos journaux imprimés ou numériques au pays ».

Des solutions nécessaires
Contrairement à d’autres entreprises du secteur culturel, les journaux ne sont à peu près pas subventionnés par les gouvernements, ce qui les rend encore plus vulnérables face aux bouleversements provoqués par l’hégémonie des géants du Web.  Au Québec, 43 % des emplois de la presse écrite ont été perdus entre 2009 et 2015. Au Canada, ce sont 16 500 emplois dans le secteur des médias qui ont disparu entre 2008 et 2016. Le gouvernement Trudeau connaît très bien cette situation, puisqu’il a lui-même commandé un rapport sur la situation au Forum des politiques publiques et que le Comité permanent du patrimoine canadien s’est aussi penché sur l’avenir de l’information pendant plus de dix-huit mois. Les deux rapports tirent les mêmes conclusions et reconnaissent que les médias écrits d’information font face à des enjeux inédits. « Ni les recettes provenant de leur édition en ligne ni l’instauration de murs payants n’ont permis de compenser la baisse des revenus publicitaires », mentionne le rapport du Comité permanent.

Selon le président de la CSN, Jacques Létourneau, ces rapports reconnaissent les risques d’un laisser-faire sur la capacité de la presse écrite de maintenir la production d’informations journalistiques de qualité, plurielles et diversifiées, contre-pouvoir essentiel dans notre société  démocratique. « On y retrouve plusieurs des recommandations que nous défendons âprement depuis presque deux ans déjà. Les solutions sont sur la table et on comprend mal l’attitude du gouvernement fédéral, qui dit se préoccuper de l’avenir de l’information, mais qui délaisse le secteur de la presse écrite comme si celle-ci n’avait plus d’avenir. L’absence de mesures concrètes pour nos quotidiens et hebdomadaires dans la récente politique culturelle canadienne, alors qu’on semble privilégier les géants du web, nous inquiète au plus haut point. Il faudra corriger le tir rapidement.»

La mise sur pied de mesures économiques temporaires, le temps de mettre en place de nouvelles formules pérennes de financement, est plus que nécessaire. La FNC–CSN et ses cosignataires appuient particulièrement la recommandation faite au gouvernement du Canada d’instaurer un crédit d’impôt qui rembourserait une partie des investissements en capital et en main-d’œuvre des entreprises de la presse écrite. La FNC fait également sienne la recommandation visant à ce que les agrégateurs étrangers de contenus (comme Facebook et Google), qui publient des nouvelles canadiennes et qui vendent des publicités destinées aux Canadiens, soient assujettis aux mêmes obligations fiscales que les fournisseurs canadiens.  L’iniquité fiscale au détriment des entreprises canadiennes a assez duré.

Les journaux : un pilier de la démocratie
« Défendre ces mesures de soutien à la presse, c’est défendre un métier sérieux et extrêmement important pour la population, tant à l’échelle nationale que locale, estime le président du syndicat des communications du Quotidien, Louis Tremblay. « Au Saguenay–Lac-St-Jean et dans plusieurs autres régions, de nombreux journalistes, chroniqueurs, artisans et employés permettent quotidiennement  de couvrir  de façon rigoureuse l’ensemble des activités culturelles, économiques et politiques de nos communautés. Nos médias offrent un regard critique indispensable sur ce que nous sommes, permettant aux citoyens d’être informés et éclairés afin d’avancer comme société. Il s’agit d’une lourde responsabilité qui doit répondre à des normes et pratiques reconnues. Nous ne pouvons pas laisser tomber cet outil-là : les gens de la région y tiennent, mais on ne se bat pas à armes égales avec les géants du web ».

Le directeur de l’agence TACT Intelligence-conseil et ex-chroniqueur à La Presse, Vincent Marissal, a pour sa part insisté sur les dangers du déclin des journaux sur la démocratie. « Malgré tous les outils d’information dont nous disposons aujourd’hui, rien ne remplace le journalisme professionnel qui reste encore et toujours le premier chien de garde dans une démocratie saine et qui, en plus, se dresse maintenant comme l’indispensable rempart contre les fake news.»

Les citoyens peuvent signer la lettre au gouvernement Trudeau à l’adresse suivante : http://www.fncom.org/presse-ecrite-peril/

À propos
La FNC–CSN regroupe environ 6 000 salarié-es du secteur des communications et de la culture, afin d’assurer notamment le respect de leurs droits et leur indépendance journalistique. Dans une perspective du droit public à l’information, la fédération défend également les libertés de presse et d’expression.

Le SCRC exige un comité d’enquête

À la suite des récentes révélations touchant au climat de travail malsain régnant à la station de Radio-Canada à Trois-Rivières, le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) exige la création urgente d’un comité d’enquête qui se penchera sur cette question.

« Ce matin à la première heure, nous avons rencontré les représentants de l’employeur afin d’exiger une enquête paritaire sur l’ambiance malsaine qui perdure à Radio-Canada. Ce n’est pas la première fois que le SCRC aborde cette question avec la haute direction et nous souhaitons vivement que cette fois-ci, la haute direction prenne la juste mesure de ces problèmes récurrents. Ce comité devra trouver des solutions et s’assurer de leur mise en application en vue d’assainir une fois pour toutes les relations de travail », de déclarer Johanne Hémond, présidente du SCRC.

« Dans le cadre de nos tournées régionales et de nos rencontres à Montréal, nous entendons souvent le même message : le climat est difficile, les relations de travail sont tendues et l’organisation du travail favorise une ambiance nocive. Le SCRC demeure conscient que le très haut taux de précarité n’incite pas les membres à s’exprimer librement lorsque des situations problématiques surviennent. En ce sens, un déficit de confiance majeur s’est créé au fil des ans et perdure », d’ajouter madame Hémond.

Au cours de ces dernières années, le SCRC a interpellé l’employeur à plusieurs reprises sur des situations problématiques touchant plusieurs secteurs et différentes régions.

En décembre 2005, un rapport divulgué par Jean-Pierre Brun, professeur et titulaire de la Chaire en gestion de la santé organisationnelle et de la sécurité du travail, a mis en lumière le mauvais climat de travail qui existait déjà chez le producteur et diffuseur public.

Près de 10 ans plus tard, en décembre 2014, Natasha Laprise, conseillère syndicale en santé psychologique au travail, a réalisé une enquête qui a révélé un inquiétant taux de détresse psychologique au sein de l’entreprise.

Enfin, en juin 2015, un rapport confidentiel portant spécifiquement sur la situation à Trois-Rivières, a été transmis à la Direction des ressources humaines. Aucune suite n’a été donnée par l’employeur à ce sujet.

« Ce matin, l’employeur a reconnu l’importance et la nécessité d’un climat sain, exempt de toute forme d’intimidation et d’abus de pouvoir. Nous attendons impatiemment le retour de celui-ci afin que nous puissions identifier clairement les problèmes et appliquer les solutions appropriées, et ce, dans les plus brefs délais. Il est maintenant urgent que Radio-Canada prenne ses responsabilités, de concert avec celles et ceux qui sont en contact constant avec les salarié-es sur le terrain », de conclure Caroline Belley, responsable aux griefs et aux litiges.

À propos
Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Josée Boileau et à Yvan Lamonde

C’est à la journaliste Josée Boileau, pour son recueil Avec le recul, et à l’historien Yvan Lamonde, pour son essai Un coin dans la mémoire, que le jury du prix Pierre-Vadeboncoeur a choisi de remettre la bourse pour l’édition 2017. Le secrétaire général de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jean Lortie, a présenté le prix aux deux lauréats au Salon du livre de Montréal, le dimanche 19 novembre.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, créé par la CSN en 2011, est doté d’une bourse de 5000 $, que se partageront les lauréats. Présidé par Claudette Carbonneau, présidente de la CSN de 2002 à 2011, le jury était composé cette année de Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke et du professeur Normand Baillargeon, lauréat l’an dernier.

Pierre Vadeboncoeur est considéré à juste titre comme l’un des plus grands essayistes québécois. Il a joué un rôle de premier plan dans la construction de la CSN moderne. Il fut, avec quelques autres militants, l’un des architectes d’un type de syndicalisme unique en Amérique du Nord. Sa contribution majeure a amené la CSN, après son décès en 2010, à créer un prix à son nom, un prix qui veut souligner la contribution majeure d’un essai publié au Québec au cours de l’année écoulée. Il a entre autres été conseiller syndical durant 25 ans à la CSN.

Une quarantaine de propositions

Soulignant que ce prix avait maintenant atteint son rythme de croisière, une quarantaine d’œuvres publiées chez une douzaine d’éditeurs ayant été soumises au jury, la présidente Claudette Carbonneau a loué la qualité de la production au Québec d’essais et d’écrits qui font avancer la réflexion collective dans le sens d’une plus grande justice sociale et d’une meilleure connaissance, tant sociologique qu’historique, de la société québécoise.

De ce grand nombre d’œuvres soumises, trois d’entre elles se sont distinguées aux yeux du jury.

Le désert et l’oasis

Il y a d’abord Jean-Claude Ravet, rédacteur en chef de la revue Relations, à qui le jury a tenu à accorder une mention spéciale pour son recueil Le désert et l’oasis, publié chez Nota bene. Ravet est un pamphlétaire d’une grande qualité, a indiqué madame Carbonneau, un militant qui trouve dans sa foi chrétienne les motifs d’une lutte incessante à livrer à l’injustice, à la pauvreté et au désordre établi. L’ouvrage de Ravet, qui réunit des textes publiés durant plusieurs années et qui abordent une très riche variété de sujets, donne à entendre une voix et un ton qu’on entend trop peu, mais qui frappent par leur généreuse humanité et par certains des référents, notamment religieux, qu’ils proposent pour penser l’actualité. Ces textes sont en outre rédigés dans une langue riche et envoûtante, qui ajoute à l’intérêt qu’on prend à leur lecture.

Il y a du Bernanos dans ces accents, a-t-elle ajouté. On y retrouve aussi des pages que n’aurait pas reniées le Vadeboncoeur pamphlétaire. Qu’on pense à son brûlot Les grands imbéciles. On y retrouve aussi une pensée qui, comme chez Vadeboncoeur, fait place à la transcendance, ce que ne manque pas de relever Yvon Rivard citant l’écrivain dans sa préface.

Un coin dans la mémoire

Les membres du jury n’ont pu se résoudre à écarter, pour le premier prix, l’une ou l’autre des deux publications encore en lice. Il s’agit du recueil Avec le recul, de la journaliste Josée Boileau, publié chez Somme Toute, et de l’essai Un coin dans la mémoire, de l’historien Yvan Lamonde, publié chez Leméac.

Selon la présidente du jury, les deux œuvres se distinguent dans leur champ d’intervention respectif, mais sont liées par une affection inébranlable à l’endroit de ce Québec dont il et elle ont, chacun dans leur démarche, tenté d’en comprendre les pulsions secrètes.

Si on dit que rien n’est plus dépassé que le journal de la veille, force est de constater que le regard de Josée Boileau porte loin, estime-t-elle. En effet, mis en perspective dans des présentations qui les ramènent au temps présent, ces quelque soixante éditoriaux publiés sur une période de près de 15 ans dans le quotidien Le Devoir sont toujours d’une brûlante actualité et témoignent, comme elle le dit elle-même : « avec le recul, où en est donc ce Québec que j’aime tant? »

« Je dois avouer que la plume acérée, vivante et d’une clarté sans pareille de Josée Boileau nous manque en ces temps où son regard nous serait très utile pour nous aider à cerner les enjeux auxquels nous sommes confrontés comme société », a souligné madame Carbonneau. Josée Boileau a aussi été rédactrice en chef du Devoir de 2009 à 2016.

Yvan Lamonde est un intellectuel qui, depuis 45 ans, essaie de détricoter les nœuds qui hantent la mémoire collective québécoise. Madame Carbonneau a rappelé qu’une des publications de son œuvre, l’Histoire sociale des idées au Québec (1930-1960), avait été le deuxième choix du jury il y a quelques années. Écrit dans une langue superbe, ce Coin dans la mémoire nous révèle à nous-mêmes, mettant le doigt sur les pièges de la division qui nous empêchent d’aller au bout de ce qui devrait advenir.

Pour la présidente du jury, les dernières lignes de ce Coin dans la mémoire illustrent bien le défi qui est celui du peuple québécois, menotté par des divisions qui font le jeu de ceux qui travaillent à lui couper les ailes. « Le travail du deuil peut mener à un être souverain, à un acte souverain capable de créer un évènement qui ouvre sur une nouvelle histoire. »

Madame Carbonneau a tenu à souligner l’excellent travail d’édition réalisé par les maisons Leméac, Nota bene et Somme toute.

Récipiendaires du prix Pierre-Vadeboncœur

2016: Normand Baillargeon, La dure école

2015 : Aurélie Lanctôt, Les libéraux n’aiment pas les femmes

2014 : Alain Deneault, Paradis fiscaux, la filière canadienne

2013 : Roger et Jean-François Payette, Ce peuple qui ne fut jamais souverain

2012 : Lise Payette, Le mal du pays

2011 : Bernard Émond, Il y a trop d’images

Entente de principe pour 7400 agentes et agents correctionnels

Le jeudi 16 novembre, en soirée, le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) a conclu une entente de principe avec le Conseil du Trésor.

Quarante-deux mois après l’échéance de la dernière convention collective, le comité de négociation d’UCCO-SACC-CSN est fier de l’entente conclue. « Le gouvernement a finalement reconnu le caractère unique du travail des agentes et agents correctionnels parmi la fonction publique canadienne. Par la solidarité et la mobilisation des membres d’un océan à l’autre, nous avons réussi à obtenir des gains importants pour celles et ceux qui travaillent au quotidien derrière les murs des établissements carcéraux du pays », affirme Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN.

L’entente de principe sera présentée aux membres et soumise au vote lors d’assemblées générales qui se tiendront partout à travers le Canada au cours des prochaines semaines.

À défaut d’entente complète, les paramédics augmentent la pression

Réunis en assemblée générale cette semaine, les paramédics de Montréal et de Laval, membres du Syndicat du préhospitalier (SP–CSN), devaient se prononcer sur l’entente de principe intervenue avec le ministère de la Santé et des Services sociaux en juillet dernier. Toutefois, cette entente est toujours incomplète, près de quatre mois après sa signature. Par conséquent, les paramédics d’Urgences-santé entendent augmenter considérablement la pression pour en venir, enfin, à un règlement de ce conflit.

À moins d’un revirement de situation, une nouvelle grève sera déclenchée au moment jugé opportun, incluant des moyens de pression administratifs qui auront un impact encore plus fort que ceux déployés jusqu’à maintenant.

« Nous avons vraiment été bons joueurs, rappelle le président du SP–CSN, Réjean Leclerc. Nos conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015. Malgré cela, nous avons accepté de repousser de près de quatre mois l’assemblée sur l’entente de principe conclue le 20 juillet, et ce à la demande du ministre Barrette lui-même, pour lui permettre de finaliser le règlement, notamment en ce qui a trait au régime de retraite provincial. Non seulement il n’y est pas parvenu, mais en plus, Urgences-santé a considérablement miné notre confiance en prenant des décisions unilatérales lourdes de conséquences sur notre charge de travail alors que cet enjeu est au cœur de nos priorités. »

Constat d’échec
« C’est un constat d’échec pour le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, enchaîne le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Dany Lacasse. Il est le premier responsable de la situation. C’est lui qui a décidé de se retirer des négociations directes, contrairement à l’attitude de ses prédécesseurs. C’est lui qui est incapable actuellement de ficeler le nouveau régime de retraite auquel nous sommes prêts à adhérer. C’est lui, également qui bloque les avancées sur la charge de travail et les horaires de travail en refusant de prendre ses responsabilités. Ce blocage actuel, il en est pleinement responsable ».

Mobilisation
Face à cet échec qui se matérialise dans l’incapacité de terminer la négociation à Urgences-santé, les paramédics de tout le Québec se préparent à marquer un grand coup lors d’une importante mobilisation la semaine prochaine. Par ailleurs tous les syndicats de paramédics durciront la grève au moment jugé opportun . Cette nouvelle grève ne touchera pas les services directs à la population mais aura un impact majeur sur les employeurs, les établissements de santé et de services sociaux et sur le gouvernement.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) regroupe quelque 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier, dont plus de 900 paramédics dans le Grand Montréal. Elle compte plus de 120 000 membres dans les services de santé, les services sociaux et les services de garde. Elle est affiliée à la CSN qui compte 300 000 adhérents de tous les secteurs d’activité.

Syndicats et patrons opposés au PL152

Les principales associations patronales et syndicales au Québec s’opposent vigoureusement aux modifications proposées par les articles 24 et 27 du projet de loi no 152 présenté hier par la ministre responsable du Travail. Ces articles limitent le renouvellement des mandats pour les administrateurs du CA de la CNESST (2 renouvellements de mandats de 2 ans pour un maximum de 6 années), incluant les mandats des administrateurs actuellement en place.

« La modification législative ne résiste pas à l’analyse objective », affirment les dirigeants d’associations. « De plus, une telle proposition attaque l’un des piliers fondateurs du régime de santé et sécurité au travail, à savoir le dialogue social au sein d’une organisation bénéficiant d’une gestion paritaire, impliquant les acteurs les plus représentatifs des milieux du travail au Québec ».

1- Aucun organisme gouvernemental comparable au Québec ne comporte une telle clause limitant à 6 ans maximum les mandats d’un administrateur ni des organisations comme la Caisse de dépôt et placement du Québec ni d’autres semblables.

2- Un relevé des bonnes pratiques de gouvernance révèle qu’une telle règle demeure rarissime et, au contraire, ne permettrait pas de faire profiter l’organisation de l’expérience acquise par les administrateurs au fil du temps, et ce, particulièrement pour une organisation dont les décisions peuvent avoir des impacts à long terme. Dans un très petit nombre de cas, la durée totale des mandats recensés se limite au minimum à 10 ou 12 ans.

3- Le CA de la CSST auparavant, puis celui de la CNESST qui l’a remplacée, s’est doté au fil des ans de politiques, d’un code d’éthique, de règles internes et même de programmes de formation en gouvernance pour les administrateurs qui sont exemplaires et qui limitent les risques de conflits d’intérêts de quelques sortes. Dans ce contexte, quel problème ou quel enjeu la modification législative entend-elle corriger ?

4- Le Québec s’est doté depuis plusieurs années d’instances de concertation et de paritarisme qui fonctionnent et qui ont su démontrer, avec le temps, leur capacité à mener un travail efficace grâce à un dialogue social soutenu. Il est regrettable que la modification législative proposée remette en question un modèle de gouvernance qui a fait ses preuves.

Hors de tout doute, la durée des mandats des administrateurs actuels à la CNESST ne fait aucun problème ni au niveau des perceptions ni au niveau de la réalité. Si c’était le cas, le gouvernement du Québec, par souci de cohérence, devrait appliquer la même règle à la durée des mandats des autres organisations gouvernementales qui administrent aussi des fonds de l’ordre de milliards de dollars. Soulignons que la CNESST gère un fonds de plus de 16 milliards de dollars et que les associations concernées ont comme premier intérêt sa bonne gestion.

Rappelons enfin que les premiers ministres qui se sont succédés depuis la Révolution tranquille, tous partis confondus, ont présentés le paritarisme et le dialogue social à la québécoise comme un modèle en Amérique du Nord. D’ailleurs, lors de l’adoption du PL-42 par l’Assemblée nationale du Québec, en juin 2015, créant la nouvelle CNESST, le gouvernement avait décidé de réitérer l’importance du paritarisme et de la participation des principaux acteurs du marché du travail et avait insisté pour que les personnes déléguées fassent partie des plus hauts dirigeants des associations concernées.

S’attaquer à la durée des mandats des administrateurs de la CNESST constituerait un bris dans ce modèle. Chose certaine, les résultats démontrent que la compétence acquise au fil du temps constitue une des forces de la CNESST et non une faiblesse.

Appuyons les sages-femmes en négo

Événement Facebook

Depuis plus de deux ans, les sages-femmes du Québec sont en négociation avec le ministère de la Santé et des Services sociaux pour obtenir une reconnaissance concrète de leur travail et des conditions d’exercice plus favorables (salaire, forfait de garde, congés, etc.) Or, le ministère tente de restreindre toujours plus le champ de pratique des sages-femmes (AVAC, organisation clinico-administrative…) et, finalement, de réduire notre liberté de choix en reconnaissant de moins en moins notre capacité à mettre au monde nos enfants par nos propres moyens.

Ces négociations ont un impact direct dans nos vies. Nous voulons nos sages-femmes à nos côtés, et cela dans les meilleures dispositions pour continuer à nous accompagner avec bienveillance et diligence tout au long de la grossesse, durant et après l’accouchement.

Le 20 novembre prochain, nous sommes invité-e-s à appuyer la mobilisation des sages-femmes afin d’interpeller le ministre Barrette et de faire entendre la cause des femmes et des sages-femmes.

Rendez-vous devant l’hôtel Plaza Centre-Ville
(777 boul. Robert-Bourassa, Montréal, métro Square-Victoria-OACI)
dès 11 h lundi le 20 novembre 2017

 

Le rôle de l’État reconnu se réjouit la CSN

Pour la Confédération des syndicats nationaux, le gouvernement du Québec fait le bon choix en confiant le monopole de la commercialisation du cannabis récréatif à une société d’État, et ce, en s’appuyant sur l’expertise développée au fil des ans par la SAQ. La CSN estime qu’il s’agit de la meilleure façon d’atteindre les objectifs poursuivis par la légalisation, soit la santé et la sécurité publiques.

« Tout au long de ce débat, de même que lors des consultations sur la question, on a vu un consensus très large émerger sur le fait que l’État a un rôle important à jouer, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Recourir à l’expertise acquise par la SAQ dans le commerce de l’alcool est la façon la plus efficiente de mettre ce nouveau réseau en marche sur le plan opérationnel. »

La présidente du Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ, Sandrine Thériault, salue la reconnaissance de l’expertise et du savoir-faire des professionnel-les, techniciennes et techniciens de la SAQ. « Nos membres sont certainement mieux placés que quiconque pour soutenir la mise en place de ce nouveau réseau sur le plan technique et administratif. Cela contribuera à consolider nos emplois à la SAQ et évitera à cette nouvelle société de devoir bâtir complètement une expertise interne à partir de rien. »

Un problème majeur
Du côté du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ, on déplore toutefois que le projet de loi semble exclure toute participation à la nouvelle société des salarié-es qui offre le service au quotidien dans les succursales de la SAQ. Rappelons qu’en Ontario, ce sont des employé-es de la LCBO, l’équivalent de la SAQ, qui assureront le service dans les magasins où le cannabis sera commercialisé.

« Nous ferons valoir au gouvernement qu’il aurait avantage à suivre sa logique jusqu’au bout, explique le président du syndicat, Alexandre Joly. L’expertise et le savoir-faire de la SAQ passent beaucoup par le personnel en place dans les succursales. Par exemple, nous sommes déjà formés à la gestion de situations particulières avec la clientèle. Nous connaissons parfaitement les façons de faire de la SAQ qui inspireront la nouvelle société. De plus, il faut souligner que la moyenne d’heures travaillées par un caissier-vendeur en succursale de la SAQ est actuellement d’à peine 17 heures par semaine. Avec un peu de créativité, on pourrait probablement combler tous les besoins en main-d’œuvre de la nouvelle société sans procéder à une seule nouvelle embauche. Nous nous expliquons mal que le gouvernement évacue complètement cette avenue ».

À propos
Le SPTP-SAQ regroupe quelque 500 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics.

Les deux syndicats de la SAQ sont affiliés à la Confédération des syndicats nationaux qui réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Autre rupture de services

Dans un communiqué plutôt avare de détails, le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS AT) annonce une nouvelle rupture de service en chirurgie à l’Hôpital de La Sarre du 16 novembre au 19 novembre. Cette fois-ci, impossible de savoir quelle en est la cause. En effet, le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQCSN) est entré en contact avec le CISSS AT, qui n’a donné aucune explication en nous référant au communiqué déjà publié un peu plus tôt.

« Encore une fois, la réforme Barrette a failli à l’accessibilité aux services publics des citoyennes et des citoyens dans la région », signale le président par intérim du CCATNQ, Donald Rheault. Mardi prochain, lors de la mise à jour économique du gouvernement, nous saurons d’ailleurs à combien s’élèvent les surplus budgétaires qui ont été faits sur le dos des usagers pour l’année 2016-2017 ! En juin, les chiffres préliminaires indiquaient des surplus de l’ordre de 2.5 milliards de dollars, ni plus ni moins! L’allègement du fardeau fiscal des particuliers annoncé n’est que le fruit des coupes drastiques dans nos services publics et la CSN continuera de dénoncer les politiques d’austérité du gouvernement.

Le CISSS AT doit nous donner des réponses et prendre des mesures pour que la situation ne se reproduise plus, de conclure Donald Rheault.

À propos
Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec-CSN représente plus de 7 000 membres dans la région et a également comme mandat de se porter à la défense  des services publics de qualité pour les citoyennes et les citoyens sur son territoire et notamment, l’accessibilité à ces derniers.

Une vision collective est nécessaire pour combattre les violences sexuelles

La CSN salue le projet de loi 151 sur les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur, dont les consultations s’amorcent aujourd’hui, et estime que ses objectifs s’inscrivent dans une suite d’actions nécessaires pour combattre la culture du viol et ses nombreuses conséquences pour les victimes.

« La violence fait partie du quotidien de bien des femmes, déplore la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. Il faut briser le silence, faire tomber l’impunité dont bénéficient les agresseurs, agir sur les mentalités et présenter une culture d’égalité entre les femmes et les hommes. »

Une vision collective des interventions
Pour la porte-parole syndicale, c’est en construisant une vision collective des interventions que nous réussirons à prévenir et à lutter contre les violences à caractère sexuel. À cet égard, la CSN insiste sur l’importance que tous les intervenants du milieu, qu’il s’agisse de la direction, des syndicats représentant les travailleuses et travailleurs et des étudiantes et étudiants, participent pleinement à l’élaboration de la politique de prévention, à sa révision et aux diverses activités de sensibilisation, de prévention et de formation prévues au projet de loi. La CSN adhère également au fait d’intégrer à la politique un code de conduite visant notamment à encadrer les liens intimes entre une étudiante ou un étudiant et une personne ayant une influence sur le cheminement de ses études. « Ce code de conduite constitue un instrument de lutte pertinent contre les violences à caractère sexuel », ajoute madame De Sève.

Le silence qui pèse sur les violences sexuelles encourage la banalisation du phénomène. La CSN juge que pour assurer la plus grande transparence et pour des raisons d’impartialité et d’équité, les structures d’accueil, de traitement et de suivi des plaintes devraient être indépendantes au sein des établissements.

Besoin imminent de ressources financières
Les établissements d’enseignement supérieur ne savent pas quels sont les montants qui leur seront accordés pour mettre en place les nouvelles mesures et si ces sommes seront récurrentes et à la hauteur des besoins. « Les ressources doivent être au rendez-vous sans quoi la lutte aux violences à caractère sexuel sera compromise », plaide Véronique De Sève.

L’ADS, plus que jamais
Lutter contre les violences sexuelles, c’est également s’engager concrètement dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre les inégalités socioéconomiques, le sexisme et la discrimination systémique à l’endroit des femmes. « Pour mieux tenir compte de la réalité des femmes au Québec, le gouvernement doit recourir à l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) à chaque fois qu’il conçoit un projet de loi, qu’il lance une mesure, qu’il développe une stratégie ou qu’il adopte un nouveau programme. Il s’est déjà engagé à le faire. Il faut maintenant qu’il agisse et qu’il cesse d’y aller au cas par cas », conclut-elle.

11 000 travailleuses appelées à voter en faveur de l’entente de principe du 6 novembre

Les représentantes des comités exécutifs des syndicats vont recommander auprès des 11 000 travailleuses des CPE, membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’adoption de l’entente de principe intervenue le 6 novembre dernier avec le ministère de la Famille et les associations d’employeurs. Toutefois, ce n’est qu’au terme des négociations régionales et locales sur des matières autres que celles négociées au plan national que l’entente pourra se concrétiser.

Pour Dany Lacasse, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et responsable des secteurs privés : « L’acceptation de cette entente est très significative du degré d’atteinte des objectifs de négociation que s’étaient fixés les travailleuses en CPE, notamment au chapitre du maintien et du renforcement de la mission des CPE et de la reconnaissance de l’apport des travailleuses aux bénéfices des tout-petits que le ministère et les employeurs nous refusaient jusqu’ici. En ce sens, ce sont les parents et leurs enfants qui en sortiront au premier chef gagnant, tout comme les travailleuses elles-mêmes. »

« Avec cette recommandation d’acceptation de l’entente votée par les représentantes des syndicats, on vient de franchir un pas important vers la conclusion de nos conventions collectives, affirme Louise Labrie, porte-parole du comité national de négociation des CPE de la FSSS–CSN. On est très fières des résultats de cette ronde de négociation, mais surtout de la mobilisation exemplaire de nos membres pour obtenir des avancées significatives. »

Plus de deux années et demie d’échanges ont été nécessaires pour en arriver à une entente nationale de certaines conditions de travail, dont les salaires, la retraite, l’assurance collective, les ratios enfants/éducatrice, l’intégration de nouvelles appellations d’emploi, les activités pédagogiques et la participation aux conseils d’administration et aux assemblées générales du CPE.

Comme par le passé, les parties négociantes régionales et/ou locales devront convenir d’ententes sur plusieurs matières locales et/ou régionales. Parmi elles figurent les horaires et la semaine normale de travail, les modalités de la liste de rappel, le rôle de l’équipe de travail, la procédure d’embauche et d’acquisition de la permanence, les sous-contrats et la liberté d’action syndicale. En outre, les employeurs de CPE non représentés à la table nationale se verront soumettre l’entente de principe en vue d’une intégration dans les conventions collectives, ce qui ne devrait pas poser de difficultés pour la majorité d’entre eux.

Du sable dans l’engrenage ?

Pour la FSSS–CSN, d’importants obstacles pourraient néanmoins survenir dans quatre régions où les syndicats négocient avec l’Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE), laquelle s’est retirée du processus de négociation nationale à l’hiver 2016.

« Rien n’est joué dans plus d’une centaine de CPE membres de l’APNCPE en Estrie, en Montérégie, dans le Cœur-du-Québec et à Montréal-Laval, ajoute Louise Labrie. Les travailleuses devront très certainement mettre l’épaule à la roue et exercer beaucoup de pression sur cette association patronale et sur les CPE membres pour atteindre leurs objectifs de négociation. L’APNCPE affirme qu’elle ne veut pas donner des conditions inférieures à ses travailleuses. Nous verrons bien si elle respectera sa parole.»    

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11000 travailleuses syndiquées réparties dans plus de 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

La CSN déçue par le manque d’audace du comité d’experts

La Confédération des syndicats nationaux ne peut qu’être déçue par le manque d’audace exprimé dans le rapport du Comité d’experts sur le revenu minimum garanti (RMG).

« La proposition du comité d’experts sur le RMG visant à plafonner les transferts aux personnes en situation de pauvreté, incluant les prestations d’aide sociale, à 55 % de la mesure du panier de consommation est tout simplement inacceptable. Disposer d’un revenu qui correspond à 55 % du montant qui est nécessaire pour couvrir tous les besoins de base, c’est être condamné à vivre une carence sévère perpétuelle, dénonce Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Comment peut-on être dans de bonnes dispositions pour rechercher un emploi lorsqu’on patauge dans une misère imposée qui remet même en question le droit à un revenu décent ? C’est, hélas, la réalité brutale de plusieurs personnes vivant de l’aide sociale. »

La CSN partage l’idée selon laquelle l’accès à un emploi est un levier pour sortir de la pauvreté, « mais l’incitation au travail doit passer par des emplois de qualité bien rémunérés, d’où l’importance de fixer le salaire horaire minimum à 15 $ l’heure, et ce, le plus rapidement possible », conclut madame De Sève.

Les ratios des services de garde familiaux privés doivent être réduits

Alors que le gouvernement du Québec s’apprête à faire adopter le projet de loi 143 avant les fêtes, la CSN invite le ministre de la Famille, Luc Fortin, à revoir à la baisse le ratio du nombre d’enfants de six à quatre dans les services de garde privés en milieu familial, qui refuseront de se conformer aux mesures réglementaires.

Le ministre ne doit pas céder à l’argument — non fondé — selon lequel une telle baisse entraînerait inévitablement la fermeture de plusieurs de ces services de garde. D’autant que pour ceux qui comprennent que la sécurité passe avant le bénéfice, il y aura une procédure possible. « Le prestataire de service qui souhaiterait maintenir son ratio à six enfants pourrait très bien le faire en s’inscrivant simplement auprès d’un bureau coordonnateur et en se soumettant à une procédure de reconnaissance gratuite, précise Lucie Longchamps, représentante des Responsables des services de garde (RSG) à la FSSS-CSN. La menace imminente de la fermeture de plusieurs services de garde n’est pas sérieuse. »

La CSN et la FSSS–CSN invitent aussi le ministre Fortin à ne pas perdre de vue l’objectif principal du projet de loi 143 : encadrer un volet des services de garde qui échappe à tout contrôle, soit celui des milieux familiaux privés. En ce sens, le statu quo sur la question des ratios n’est pas une position satisfaisante. Sans oublier le traitement inéquitable imposé aux RSG reconnues offrant des places à contribution réduite, puisque leurs propres enfants de moins de 9 ans comptent dans leur ratio. « Ce qui est primordial, c’est la qualité éducative et le développement harmonieux des services de garde. Réduire le champ de garde non régie est le meilleur moyen de le faire. La sécurité des enfants ne peut être liée qu’à la seule question de rentabilité », dénonce pour sa part Dany Lacasse, vice-président à la FSSS-CSN et responsable des secteurs privés.

Fonds publics et encadrement
Les services de garde en milieu familial privés ne peuvent prétendre ne pas être financés par les fonds publics. Le crédit d’impôt accordé pour les services de garde vient démontrer que ce sont tous les Québécois et Québécoises qui financent ce type de service échappant actuellement à toute forme d’encadrement. Il est inconcevable que des subventions soient données sans aucun contrôle. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et régler la situation.

À propos
La FSSS-CSN représente plus de 100 000 membres, dont près de 2000 RSG en Outaouais, dans le Bas-Saint-Laurent, au Saguenay–Lac Saint-Jean, dans les Laurentides, dans Lanaudière, en Montérégie, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, dans Québec–Chaudière-Appalaches ainsi qu’en Abitibi-Témiscamingue.

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

Indispensables dans le développement du Québec moderne

Dans le cadre du cinquantième anniversaire de la création des cégeps et des préparatifs entourant le centenaire de la CSN, nous avons rencontré celles et ceux qui ont pensé, développé et été formés par le réseau des cégeps.

Nous livrons ici quelques réflexions qui témoignent de l’importance du rôle du réseau dans la création du Québec moderne : pour les différentes régions, pour les femmes et pour celles et ceux qui sont devenus des citoyennes et des citoyens à part entière grâce à une solide formation générale. Le réseau des cégeps est une réussite québécoise unique qui fait l’envie ailleurs.

 

Témoignage de Jacques Létourneau, président de la CSN

 

« Le cégep, c’est un monde en ébullition qui agit comme un catalyseur. C’est un milieu en effervescence qui permet une ouverture sur le monde et une meilleure compréhension des enjeux sociaux ainsi que des rapports qui s’établissent dans la société, notamment grâce à la formation générale. Sans le cégep, jamais je n’aurais envisagé des études universitaires.

Le cégep, c’est aussi un milieu de vie dans lequel on peut s’épanouir. Moi, c’est dans le militantisme étudiant que j’ai trouvé ma voie. J’ai vécu intensément de grandes grèves étudiantes, en tant que militant au cégep de Thetford Mines et comme porte-parole de l’Association nationale des étudiantes et des étudiants du Québec (ANNEQ).

Le cégep m’a permis de me réaliser. Lorsque j’y suis entré, je n’allais nulle part. J’y ai découvert la philosophie, l’écriture, la solidarité aussi. Le cégep m’a bâti et a largement contribué à ce que je suis devenu ».

Les salarié-es votent la grève à 98 %

Hier soir, lors d’une assemblée générale tenue à Montréal, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) ont voté en faveur de la grève à 98 %, par voie de scrutin secret. Ce mandat, à exercer au moment jugé opportun, pourra être mis en œuvre à partir du 19 janvier prochain.

« Pour nous, le vote d’hier marque notre refus catégorique collectif de laisser l’employeur baisser nos salaires simplement pour faire augmenter sa marge de profit. Parce que c’est bien pour répondre à la demande de rentabilité accrue de la compagnie états-unienne First Student, qui possède Transco, que nos patrons veulent baisser nos salaires. Déjà, les taux horaires que nous recevons ne reconnaissent pas nos compétences et les responsabilités que nous assumons tous les jours. Nous voulons un salaire décent et non un salaire qui descend encore plus bas », de dénoncer Carole Laplante, présidente du STTT–CSN.

En date du 25 septembre, l’employeur demande les reculs salariaux suivants : moins 1,5 % pour la première année pour les autobus réguliers et moins 2 % pour les minibus, ce qui créerait une nouvelle catégorie de salarié-es moins bien payés, qui n’existait pas dans l’actuelle convention collective. Auparavant, peu importe le véhicule conduit, les échelles salariales demeuraient les mêmes. Pour les quatre autres années de la future convention de cinq ans, l’employeur propose de verser 50 % de l’IPC en augmentations salariales, soit la moitié seulement de ce que la commission scolaire leur verse à cette fin.

Plusieurs clauses normatives sans incidences importantes ont déjà été réglées en début de négociation, mais toutes les autres, beaucoup plus importantes, ont été abordées seulement en surface à la table de négociation. Le 30 octobre dernier, une conciliatrice a été nommée par le Service fédéral de médiation et de conciliation.

Le Secteur transport scolaire en campagne
« Ce vote de grève arrive au même moment où nous déployons une campagne de valorisation de l’emploi de conductrice et de conducteur de transport scolaire. Ces femmes et ces hommes se battent depuis plus de 20 ans afin d’obtenir la reconnaissance de leur métier et le salaire qui devrait leur être versé. Dans notre milieu, nous disons souvent que nous sommes moins bien payés que les éboueurs, même si nous transportons les enfants du Québec vers leur milieu éducatif », de souligner Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Dans le cadre de cette campagne, le STS demande au gouvernement du Québec l’octroi d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées qui serviront à augmenter les salaires et à offrir des conditions de travail décentes qui reconnaissent et respectent leur travail. Lors d’un vote tenu ce soir en assemblée générale, le STTT–CSN a appuyé cette campagne à l’unanimité.

« À la suite d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé le taux horaire minimal à 19,14 $ l’heure en avril 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans tenir compte de l’ancienneté. Or, le taux horaire moyen est de 17,86 $, soit un écart d’environ 12 % avec le salaire de référence obtenu dans le processus d’évaluation de l’emploi, sans avantages sociaux ni régime de retraite. Certains transporteurs vont même jusqu’à offrir seulement 12,07 $ l’heure à l’embauche, ce qui est complètement indécent. Or, le taux de 20,02 $ est désormais reconnu par tous les intervenants du milieu et il est grand temps qu’il soit versé aux travailleuses et aux travailleurs dont le travail consiste à conduire nos enfants en sécurité vers leurs écoles », de renchérir Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP et responsable politique du STS.

« Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) soutient les syndicats du transport scolaire de notre région depuis le début de leur lutte. Nous serons encore une fois mobilisés à leurs côtés afin de tout mettre en œuvre pour que ces femmes et ces hommes obtiennent les améliorations de leurs conditions de travail auxquelles ils ont droit. Nous ne pouvons accepter qu’un employeur réduise les salaires de travailleuses et de travailleurs qui ne touchent déjà pas un salaire à la hauteur du travail accompli chaque jour », de conclure Manon Perron, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Rappelons que plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

À propos
Le STTT–CSN compte près de 330 membres responsables d’environ 300 parcours de transport scolaire. Le STS regroupe plus de 3100 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central du Montréal métropolitain regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de syndicats à Montréal, à Laval, au Nunavik et à la Baie-James.

Un fantasme patronal qui se concrétise

En déposant le règlement qui autorise le recours à des bénévoles pour des travaux de construction et d’entretien dans les secteurs résidentiel, institutionnel et commercial, le ministère québécois du Travail satisfait un fantasme patronal de dérèglementation à outrance, a dénoncé le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau.

« Ça n’a aucun sens de permettre que de tels travaux puissent être exécutés par des bénévoles, au détriment d’ouvriers spécialisés possédant une formation professionnelle conséquente et une expertise dans l’exécution de tâches précises et complexes, a précisé le porte-parole de la CSN. Toutes les règles de santé et de sécurité, autant que la qualité des travaux et l’imputabilité pour s’assurer de la conformité des travaux, sont ainsi balayées du revers de la main. »

Ces dernières années, pas moins de 200 écoles ont connu un problème de salubrité qui ont rendu des enfants et du personnel malades, en raison d’un sous-financement qui a affecté les services publics. « Plusieurs établissements scolaires sont dans un réel état de délabrement et nous estimons que les travaux d’entretien ou de réfection doivent être exécutés par des personnes compétentes pour prévenir d’autres problèmes de contamination et de moisissure », a poursuivi Jacques Létourneau.

Il en va de même dans la santé et les services sociaux où les coupes budgétaires ont fait des ravages. D’ailleurs, la présence d’amiante dans les établissements publics nécessite le respect de règles et de protocoles rigoureux pour éviter d’autres problèmes de santé et de sécurité du travail.

« Nous avons déjà dénoncé les intentions du gouvernement du Québec de pallier au sous-financement des services publics par le recours au bénévolat, a renchéri le président de la CSN. L’État a une responsabilité de s’assurer que les travaux nécessaires sont de qualité et il doit agir en conséquence. Les surplus dont dispose l’État, qui résultent d’ailleurs de mesures d’austérité, permettent de faire appel à des travailleuses et à des travailleurs spécialisés et, bien entendu, rémunérés. »

La CSN estime en outre que le désassujettissement de l’industrie de la construction, tout en privant de revenus des travailleuses et des travailleurs qui oeuvrent en moyenne moins de six mois par année, encourage le travail clandestin. « Comment ne pas craindre que des jobineux envahissent le secteur résidentiel et commercial en prétextant du bénévolat pour, en fin de compte, priver l’État de revenus, a mentionné le président de la CSN–Construction, Pierre Brassard. Dans le secteur de la construction, le Québec compte sur une main-d’œuvre compétente et productive qui assure la qualité des réalisations, en raison des normes qui y ont été établies au cours des dernières décennies, comme la formation professionnelle, les règles de délivrance des certificats de compétence et la santé-sécurité.

Jacques Létourneau : « En déposant ce règlement, le gouvernement libéral démontre une fois de plus son préjugé favorable au patronat. Comme employeur, il souhaite sûrement réaliser des économies qui sont contraires aux intérêts de la population, qui plus est, sur le dos des travailleuses et des travailleurs. »