Appui unanime pour un mandat de grève à la Coop du Collège de Maisonneuve

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop du Collège de Maisonneuve–CSN viennent d’adopter à 100 % une banque de 72 heures de grève, donnant ainsi un mandat à leur comité exécutif et au comité de négociation de déclencher la grève à un moment jugé opportun.

Pour les membres du syndicat, on dirait que l’histoire se répète. Rappelons que lors de la négociation de la convention collective en 2017, l’employeur avait un cahier de demandes de reculs énormes, ce qui avait d’ailleurs poussé les employé-es à tenir deux journées de grève.

Cette fois-ci, l’employeur revient avec des demandes de reculs très semblables à celles de 2017. Pour le syndicat, ce mépris patronal est inacceptable.

« Les membres de la Coop n’ont eu d’autre choix que de se munir d’un mandat de grève afin de manifester leur mécontentement devant les mêmes demandes de reculs que nous avons refusées lors de la dernière négociation », déclare le président du syndicat, Jean-Sébastien Provencher.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop du Collège de Maisonneuve-CSN compte environ 40 membres. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux, la Fédération du Commerce-CSN et au Conseil central du Montréal-Métropolitain-CSN.

Le gouvernement doit respecter ses engagements

En marge du Tournoi de golf du whip de la Coalition avenir Québec, des représentants de la FSSS-CSN et de la CSN ont réitéré leur demande envers le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

« Lors de notre dernière négociation du secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le MSSS s’est engagé par écrit envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Près de trois ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, l’actuel gouvernement ne respecte aucun des engagements en cette matière. Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN.

« À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de service supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Le gouvernement doit respecter les engagements qu’il a pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour une offre de services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Puisque les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre Danielle McCann passe à l’action », d’ajouter monsieur Gagnon.

« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », de conclure Isabelle Gélinas, vice-présidente du Conseil central du Cœur du Québec (CCCQ–CSN).

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été LeucanCSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été LeucanCSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Les membres du groupe de travail du Camp vol d'été-Leucan-CSN devant un mur rouge.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal MétropolitainCSN), Éric Céré (Conseil central des LaurentidesCSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-QuébecCSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-NordCSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la MontérégieCSN), Patricia Rivest (Conseil central de LanaudièreCSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’EstrieCSN), Daniel Baril (Conseil central de l’OutaouaisCSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-QuébecCSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociauxCSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturièreCSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publicsCSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerceCSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communicationsCSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du QuébecCSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STTCSN).

Viaction Assurance s’associe au Camp Vol d’été Leucan-CSN

Depuis 2017, Viaction Assurance a décidé de s’associer à la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans, le Camp Vol d’été LeucanCSN. Pour les familles avec un enfant atteint de cancer, ce camp est une opportunité de profiter de vraies vacances, d’oublier ne serait-ce qu’un instant la maladie. Il est adapté à leur réalité et à leurs besoins en offrant sur place une équipe médicale présente durant toute la durée du camp.

Jean Lacharité (2e vice-président, CSN), Suzie Mailloux (Conseillère, campagnes annuelles et dons majeurs, Leucan), Paola Sarti (gestionnaire, Stratégies Marketing, Viaction Assurance),  Janvier Cliche (président du C.A., Viaction Assurance) et Pierre-Paul Cournoyer (directeur général, Viaction Assurance)

Depuis avril 2017, pour chaque police d’assurance « Protection Jeunesse » vendue, Viaction Assurance a versé 50 $ au Camp Vol d’été LeucanCSN. La police devait rester en vigueur un minimum de 1 an. En avril dernier, c’est un montant total de 3 350 $ qui a été remis pour soutenir le Camp. La promotion continue. N’hésitez pas à visiter leur site Web pour tous les détails.

La CSN est très fière de l’implication de son partenaire et Leucan les remercie chaleureusement.

Saviez-vous que la FAPSCQ a aussi choisi le Camp Vol d’été Leucan-CSN?

La Fondation des agentes et agents de la paix en services correctionnels du Québec (FAPSCQ) est un organisme sans but lucratif qui a entre autres pour but de promouvoir la fonction d’agent des services correctionnels (tous les détails se retrouvent ici). En 2019, elle a choisi de soutenir le Camp Vol d’été Leucan-CSN en s’imbriquant dans la collecte de fonds que mène la CSN depuis maintenant 23 ans pour financer le camp.

La FAPSCQ amasse des dons principalement deux façons : le Défi karting et la Loto-Évasion.

  • Vous pouvez vous procurer un (ou plusieurs!) des 350 billets pour le concours Loto-Évasion au bureau du syndicat SAPSCQ.
  • Le Défi Karting est une journée loin d’être ordinaire et un challenge sportif hors du commun. La population, divers partenaires, corps d’emploi d’agent de la paix et autres viennent défendre honneur et fierté pour une bonne cause.

Le Défi Karting de la FAPSCQ est donc une course de karting où jusqu’à 80 pilotes s’affronteront amicalement, mais tous avec un objectif de victoire sur un circuit à plus de 70 km/h avec des karts de 9 hp. L’activité aura lieu le 24 août prochain chez Karting H2O (à Trois-Rivières). Chaque volant (inscription) est au coût de 100 $ et vous pouvez amasser un minimum de 100 $ en dons pour le Camp Vol d’été Leucan-CSN). Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur ce lien.

Outils Garant : Entente de principe adoptée à 86%

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Outils Garant (CSN) ont adopté à 86 % l’entente de principe ratifiant la convention collective qui leur était présentée ce matin en assemblée générale. La nouvelle convention collective, d’une durée de 5 ans, arrivera à échéance le 12 octobre 2023.

Rappelons que le 26 février dernier, les membres du syndicat avaient rejeté à 87 % une première entente de principe jugée insuffisante et adopté à l’unanimité un mandat de moyens de pression excluant la grève.

« Nous sommes contents après six mois de négociation d’avoir franchi cette étape, a déclaré Maxime Jobin, président du syndicat. C’est une bonne entente qui comporte des améliorations pour nos membres et permet de rattraper certains retards. Maintenant, le syndicat s’engage dans la négociation d’une première convention CSN pour les membres de notre nouvelle section à Woodstock, au Nouveau-Brunswick. »

Faits saillants
La nouvelle convention collective comporte quelques gains intéressants dont une quatrième semaine de vacances après 10 ans de service au lieu de 15, une augmentation de 16 % de la part de l’employeur pour l’assurance collective, une amélioration de la prime pour certificat en électricité, une nouvelle prime pour la formation, une nouvelle prime de surveillance, une nouvelle prime d’affûteur et une nouvelle clause sur les « tempêtes hivernales ».

La convention collective prévoit des augmentations de salaire de 11,5 % sur cinq ans. Les augmentations sont rétroactives au 12 octobre 2018 et seront payables dans les 30 jours.

Syndicalisation à la SQDC

Lundi dernier, les membres des syndicats CSN des succursales de la SQDC de la rue Sainte-Catherine Ouest et du boulevard de l’Acadie se sont réunis. Ce fut l’occasion pour les deux succursales d’élire leurs délégué-e-s respectifs et de mettre la table pour la négociation à venir.

Au terme des deux assemblées générales, les dizaines d’employés présents ont mis de l’avant les problématiques reliées aux horaires de travail, leur employeur ne pouvant garantir les heures pour lesquelles elles et ils ont été engagé-es. En outre, les questions relatives à la sécurité des travailleuses et des travailleurs, leur protection légale et la prévention à l’endroit des consommateurs furent au centre des discussions.

Les salarié-es de la SQDC pourront compter sur l’aide de leurs camarades du SEMB-SAQ, qui ont fait plusieurs gains lors de leur dernière négociation. Leur expérience et leur savoir-faire dans une négociation auprès d’une société d’État seront indispensables dans l’adoption d’une première convention collective pour les salariés de la SQDC.

Avec maintenant quatre succursales affiliées à la CSN, les équipes du SEMB-SAQ et de la CSN poursuivent leurs efforts et vont à la rencontre de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de la SQDC.

Victoire pour les employé-es de l’administration régionale Kativik

Après plus de trois ans de négociations difficiles, le syndicat des employé-es de l’administration régionale Kativik (SEARK–CSN), qui représente plus de 250 membres dans 14 communautés de la région du Nunavik — de Kuujjuaq à Salluit — a signé une nouvelle convention collective à la mi-décembre. Rappelons qu’une entente de principe était intervenue en avril 2018, mais la partie patronale tentait de revenir sur les termes de celle-ci. Le syndicat, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), se dit très satisfait des gains obtenus pour les membres.

Le syndicat de la Caisse Populaire de Rouyn-Noranda augmente sa banque de jours de grève.

Une semaine après que le syndicat ait eu gain de cause devant le Tribunal administratif du travail face à l’employeur Desjardins, les discussions à la table de négociations reprenaient hier. Les pourparlers se sont déroulés toute la journée, mais toujours deux éléments restent à régler : l’aspect salarial et la gestion de rendement. Pour la présidente du syndicat affilié à la Fédération du commerce–CSN et au Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec, Isabelle Frelas, la proposition de l’employeur constitue toujours un recul majeur au niveau salarial. « Hier soir, nous avons soumis aux membres, réunis en assemblée générale, le contenu de l’offre de Desjardins sur le salarial et ils ont vite compris que ceci représentait une perte de salaire variant de 3000 $ à 5000 $ pour la durée de la convention collective devant se terminer en 2022 ».

« Sans aucune justification de l’employeur, alors que notre demande représente un statu quo à ce qu’on gagne actuellement, la réponse a été sans équivoque : les membres ont choisi d’augmenter la banque de jours de grève donnant au syndicat 15 jours supplémentaires de ce moyen de pression ultime pour que l’employeur saisisse qu’après plus de 17 mois sans contrat de travail, un règlement passe par le respect du personnel syndiqué et ceci sans ce genre de recul » de poursuivre Isabelle Frelas.

« À ce moment-ci, il n’y a pas d’autres dates d’arrêtées pour reprendre la négociation, et nous sommes toujours prêts à continuer à négocier, grève ou pas. Nos positions et mandats sont connus par Desjardins, et quelques heures suffisent pour terminer cette négociation. La volonté et la bonne foi doivent maintenant s’actualiser » de conclure la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Caisse Populaire de Rouyn-Noranda, affilié à la CSN.

Le syndicat dénonce la fermeture annoncée de la psychiatrie à l’Hôpital du Saint-Sacrement

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN) dénonce la fermeture annoncée de la psychiatrie à l’Hôpital du Saint-Sacrement. « Nous avons appris plus tôt cette semaine, en même temps que tout le monde, la fermeture planifiée de la psychiatrie à l’Hôpital du Saint-Sacrement », indique Richard Boissinot, président du syndicat. « Nous dénonçons cette mesure précipitée et improvisée qui ressemble fort à une forme de sous-traitance et de privatisation ».

L’employeur a annoncé la nouvelle mercredi aux salariés: l’urgence psychiatrique sera fermée le 17 novembre, suivront les unités de psychiatrie qui seront fermées en deux temps, soit une vingtaine de lits en janvier 2019 et le reste en juin 2019. Les employé-es ne savent pas encore ce qui leur arrivera à court et à moyen terme. De plus, le plan de la direction, pour remplacer l’hospitalisation et répondre aux réels besoins de la communauté en matière de psychiatrie est pour le moins flou. « On parle de suivi intense à domicile, mais on ne sait rien de ce qui sera organisé concrètement », dénonce Richard Boissinot, qui voit le recours annoncé à des ressources intermédiaires comme une forme de privatisation.

« C’est toujours la même chose en santé: on fait des annonces et on chambarde les services sans avoir de plan précis pour la suite », dénonce le président du syndicat. « Elle est où l’urgence de fermer la psychiatrie? Pourquoi ne pas avoir mis en place les nouveaux services, fait des tests, voir comment ça fonctionne concrètement plutôt que d’aller de l’avant sans savoir? On joue avec le monde, on prend des risques inutiles, tant pour les patients que pour les employés ».

Pour le syndicat qui représente les préposé-es aux bénéficiaires et les agentes administratives touchés par la fermeture, le discours de la direction du CIUSSS, voulant qu’il ne s’agisse pas d’une coupure et qu’il y aura des réinvestissements dans la communauté est un leurre. « On nous a fait le coup régulièrement dans le passé: on excuse des coupures en faisant miroiter un réinvestissement éventuel, mais ça ne se matérialise jamais, les coupures sont immédiates, mais le réinvestissement est hypothétique », résume le président. « La réalité concrète dans un an c’est qu’il y aura moins de lits en psychiatrie à Québec, la population ne sera pas mieux desservie, elle y perd au change ».

Le syndicat n’en restera pas là. « Dès la semaine prochaine, nous allons rencontrer les employé-es touchés afin de déterminer les suites », conclut M. Boissinot.

UCCO-SACC-CSN accueille avec prudence la nouvelle loi C-83 qui remplacera l’isolement préventif

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada accueille avec prudence la loi C-83 qui apporte des changements à la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, qui remplacera l’isolement préventif.

Besoin de ressources
« Si on souhaite que la loi C-83 fonctionne, une consultation sérieuse et des ressources seront nécessaires », a précisé d’entrée de jeu, Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN. « En tant qu’agents correctionnels, nous souhaitons avoir les bons outils afin d’assurer la sécurité du personnel et des détenus. En ce sens, la loi doit inclure des unités d’interventions structurées, qui seraient utilisées à titre d’outils pour gérer la population carcérale, et assurer la sécurité de tous », a ajouté le président.

Une alternative pour l’isolement disciplinaire
Pour UCCO-SACC-CSN, la nouvelle loi C-83 ne doit pas sacrifier l’isolement préventif, puisqu’il réussit à dissuader les détenus d’adopter les comportements violents. « Nous devons trouver des sanctions disciplinaires alternatives à l’isolement en nous assurant que les détenus qui adoptent des comportements dangereux et violents assumeront les conséquences de leurs actes. Nous assistons à une hausse des assauts sur les agents et les détenus depuis que Service correctionnel Canada a limité le recours à l’isolement. À titre d’exemple, Jason Godin explique que « le personnel du Regional Psychiatric Centre a subi plus de 100 assauts en 12 mois et qu’il est urgent de régler cette situation ».

Finalement UCCO-SACC-CSN accueille avec satisfaction l’introduction de scanneurs corporels pour prévenir la contrebande. « Notre syndicat a lutté pour l’implantation de ces appareils. Nous sommes satisfaits des résultats. Mais nous avons encore besoin de ressources pour gérer les délinquants au comportement à risque, comme le syndicat l’a revendiqué en 2005 pour contrôler les délinquantes dangereuses, revendication qui semble être tombée dans l’oreille d’un sourd », a conclu Jason Godin.

UCCO-SACC-CSN entend étudier plus en profondeur la nouvelle législation.

À propos
Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) rassemble plus de 7500 membres, répartis dans cinq grandes régions du Canada : le Pacifique, les Prairies, l’Ontario, le Québec et l’Atlantique. UCCO-SACC-CSN représente les agentes et agents correctionnels dans 41 établissements fédéraux.

Choc culturel dans le réseau de la santé du Grand Nord

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) estime que le gouvernement du Québec peut et doit faire mieux pour améliorer les relations avec les Autochtones qui reçoivent des services publics dans le Grand Nord.

La FSSS–CSN a déposé un mémoire contenant 32 recommandations à la demande de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès.

« Il ne manque que la volonté politique et l’adoption d’un plan d’action interministériel afin de redresser la situation et s’attaquer à l’ensemble des déterminants de la santé des Autochtones. Il faudra prévoir des changements concrets et mesurables », affirme Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La fédération a décidé de faire une enquête approfondie dans la région du Grand Nord, basée sur 10 grandes entrevues. Plusieurs constats ont été établis, comme le fait que les gestionnaires allochtones, majoritairement blancs, n’ont pas toujours d’expérience préalable dans le Nord et doivent conjuguer avec des différences culturelles importantes qui affectent les relations de travail. Une expérience préalable ou une formation serait de mise. Il serait également très pertinent de favoriser l’arrivée de gestionnaires autochtones. En plus de recommander de limiter les contrats de courte durée, la FSSS–CSN propose un meilleur accueil et de l’encadrement afin que tous les corps d’emploi dans le réseau puissent acquérir de l’expérience. Faciliter les interventions syndicales dans le Grand Nord serait également une des clés.

Choc culturel
Un des constats de l’enquête de la FSSS–CSN est que les normes professionnelles sont inadaptées au contexte du Nord et le modèle de la nouvelle administration publique l’est également. Sans préparation adéquate et sans ajustements des protocoles, cette dissonance entraîne une diminution de la qualité du service en raison de leur inadéquation avec la culture autochtone, le rythme de travail et les contraintes locales.

Un shaptuaan traditionnel devant l’hôpital de Chisasibi

« Il est donc difficile d’introduire une vision plus inclusive et plus souple fondée sur des notions telles que la réduction des méfaits, le savoir traditionnel, les pratiques spirituelles, sans remettre en question certains dogmes normatifs et déontologiques », ajoute Marie Pagès, représentante des technicien-es et professionnel-les à la FSSS–CSN et auteure du rapport qui sera bientôt disponible sur le site de la Commission. 

La CSN invite François Legault à faire preuve d’écoute et d’ouverture

La CSN invite François Legault, appelé à former le prochain gouvernement, à faire preuve d’écoute et d’ouverture, et ce, dans l’intérêt de l’ensemble de la population du Québec.

« Nous l’avons vu au cours de la campagne, certaines propositions avancées par la CAQ sont loin de faire l’unanimité, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Maintenant que la campagne est terminée, il est temps pour François Legault de se mettre à l’écoute de l’ensemble de la population. »

Le président de la CSN rappelle aussi à François Legault son engagement à revoir le mode de scrutin. « Sur cet enjeu, nous tenons à le rassurer : il aura l’appui de la CSN. Dans le cas contraire, nous le rassurons aussi : il nous retrouvera aux quatre coins du Québec pour lui rappeler l’engagement solennel qu’il a pris avec le Parti Québécois et Québec solidaire ! »

Pour la CSN, le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur devra faire l’objet d’une attention toute particulière. « François Legault répète depuis longtemps qu’il désire faire de l’éducation sa priorité, rappelle Jacques Létourneau. Nous saluons cet engagement : le Québec a grand besoin de personnel supplémentaire pour venir en aide à nos élèves et à nos étudiants. Nous le mettons toutefois en garde contre certaines de ses lubies, notamment quant à une éventuelle abolition des commissions scolaires : ce n’est pas en instaurant une énième restructuration que nous mettrons nos enfants au cœur de nos priorités. Le même constat s’applique à la maternelle 4 ans : bien que cette solution soit appropriée pour certains milieux défavorisés, sa volonté de généraliser ce modèle à l’ensemble du Québec a été décriée par la grande majorité des intervenants en petite enfance. »

François Legault a également promis d’investir massivement dans le système de santé et de services sociaux, et ce, au-delà de la croissance des coûts de système, souligne le président de la CSN. « Ces investissements devront servir à embaucher du personnel supplémentaire, déjà à bout de souffle en raison des surcharges de travail occasionnées par les pénuries de main-d’œuvre. Les défis de recrutement de main-d’œuvre sont immenses : au cours des cinq prochaines années, ce sont des dizaines de milliers de préposés aux bénéficiaires, d’infirmières et de professionnels que nous devrons embaucher, ne serait-ce que pour maintenir à flot les services actuels. »

Le président de la CSN appelle également le futur premier ministre à revoir sa vision simpliste en matière d’immigration. « Il faut cesser d’aborder cette question de façon utilitariste : l’immigration est un apport essentiel pour le Québec, tant aux plans social que culturel. Il y a également d’importants enjeux pour notre développement économique : présentement, de nombreuses entreprises ne fonctionnent pas à plein régime, faute de main-d’œuvre. L’immigration constitue une partie de la solution. Plutôt que de s’obstiner sur le nombre “parfait” d’immigrants, François Legault devrait consacrer les prochains mois à mettre en place de réelles mesures en matière de francisation et d’intégration des immigrants au marché du travail. »

La CSN exige du prochain gouvernement une réelle politique de soutien au secteur industriel et manufacturier. « François Legault a parlé durant toute la campagne d’attirer des emplois à 25 $, 30 $ l’heure. Il devra d’abord s’assurer de garder au Québec les emplois à bons salaires que nous avons déjà ! Il est désolant d’assister à la délocalisation de nombre d’entreprises ou encore de voir des contrats gouvernementaux, comme ceux qui auraient dû être accordés au chantier maritime Davie ou à l’usine Bombardier de La Pocatière dans le cadre du REM, être attribués à l’étranger. Aussi, bien que nous nous réjouissons de sa volonté d’attirer des emplois à hauts salaires, nous lui rappelons notre priorité : instaurer un salaire minimum à 15 $ l’heure afin de sortir de la pauvreté des centaines de milliers de Québécois et de Québécoises, particulièrement ces dernières. »

Enfin, la CSN exhorte François Legault à déposer un plan costaud et cohérent en matière d’environnement et de lutte au réchauffement climatique, et ce, afin de faciliter une transition énergétique qui soit juste pour les travailleuses, les travailleurs et les communautés.

Les centrales syndicales donnent leur appui à Équiterre

La CSN, la CSQ et la FTQ donnent leur appui à Équiterre et à la coalition de groupes environnementaux menacés d’être mis à l’amende cette semaine par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ). Selon les centrales syndicales, l’intervention des groupes environnementaux ne constitue pas une infraction à la Loi électorale.

« Pour qu’une intervention constitue une dépense électorale, trois éléments doivent être rencontrés : que le geste soit posé pendant la campagne, qu’il ait un coût et qu’il ait un effet partisan, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous ne remettons pas en question ces principes de base, mais bien l’application qui en est faite par le DGEQ. Pour nous, le fait d’exposer les plateformes des différents partis ne peut être considéré comme ayant un effet partisan. »

« Équiterre a invité les différents partis politiques à leur faire part de leur plateforme électorale en matière d’environnement, exercice auquel ils ont tous répondu, souligne la présidente de la CSQ, Sonia Éthier. Plusieurs groupes de la société civile, qu’ils soient considérés comme de gauche ou de droite, se sont prêtés au même exercice. C’est une démarche très saine pour notre démocratie puisque cela permet d’enrichir le débat. »

« Il est dans l’ADN des organisations syndicales et des groupes environnementaux d’informer leurs membres ou la population sur des enjeux importants, indique le président de la FTQ, Daniel Boyer. Ça fait partie de nos devoirs et de nos responsabilités envers les gens que nous représentons. Nous empêcher de le faire, de façon neutre et en tout respect de la Loi électorale, nous semble excessif. »

Ensemble, la CSN, la CSQ et la FTQ représentent plus de 1,1 million de travailleuses et de travailleurs au Québec.

La CSN et la FTQ s’unissent pour une assurance médicaments publique et universelle

La CSN et la FTQ unissent leurs forces en lançant une campagne pour réclamer la mise sur pied d’une véritable assurance médicaments publique et universelle au Québec. Du même souffle, les centrales syndicales annoncent le lancement de plateformes numériques à partir desquelles le public pourra s’informer et se mobiliser pour joindre le mouvement.

Une assurance médicaments publique et universelle constitue la pièce manquante de notre système de santé. Le Canada est le seul pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à avoir un système de santé public qui n’inclut pas une couverture universelle pour les médicaments d’ordonnance.

« Le régime à deux têtes qui a cours au Québec, privé et public, ne répond clairement pas aux besoins actuels et cause des injustices graves à une grande partie de la population, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. Au Québec, de plus en plus de personnes ne prennent pas leurs médicaments pour des raisons financières et leur proportion est croissante. Entre 2013 et 2016, cette proportion est passée de 5 % à 9 % de la population. »

« Le coût des médicaments est extrêmement élevé au Québec, parmi les plus élevés des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le régime mixte ne correspond plus à nos besoins collectifs, notamment en raison des problèmes d’accessibilité, d’équité et de contrôle de coûts. D’ici 2025, la croissance totale des coûts pourrait atteindre 130 %. »

Pourquoi faut-il agir maintenant?
Rappelons qu’un régime entièrement public permettrait d’améliorer l’efficacité du système de santé, d’offrir une couverture universelle accordant le même niveau de protection à toutes et à tous et de garantir un accès équitable aux médicaments d’ordonnance.

De plus, avec un régime entièrement public, les dépenses totales en médicaments seraient réduites d’au moins 18 % et, dans les meilleurs scénarios, elles pourraient être réduites jusqu’à 40 %. « Les obstacles à l’adoption d’un tel régime ne sont donc pas économiques, mais politiques. Il est possible de faire autrement », indiquent les leaders syndicaux.

91 % des Québécois et des Québécoises en faveur d’une telle mesure
Un sondage national mené par Angus Reid en 2015 révélait que 91 % des Québécoises et des Québécois sont en faveur de l’établissement d’un régime entièrement public d’assurance médicaments. La CSN et la FTQ lancent donc un appel aux partis politiques pour qu’ils mettent au cœur de leur plateforme électorale la pièce manquante à notre système de santé : une assurance médicaments publique et universelle.

« Tous les partis politiques québécois se disent fiers que le Québec ait un système public de santé accessible à tous et à toutes, alors que dans les faits, le travail n’est pas terminé. Il reste une pièce manquante pour que l’ensemble des Québécois et des Québécoises puissent avoir un réel accès à des soins de santé publics », rappellent Daniel Boyer et Jacques Létourneau.

Pour renseignements :

François L’Écuyer
Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Cell. : 514 949-8973

Isabelle Gareau
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Cell. : 514 953-0142

Photos: Éric Demers

Le syndicat CSN de la santé des Laurentides à la rencontre de Gaétan Barrette

Le STTLSSS–CSN a profité de la visite à l’hôpital régional de Saint-Jérôme du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, pour faire un suivi des deux dernières rencontres et pour le sensibiliser sur certaines questions, notamment au sujet de la privatisation des services publics et de l’engagement de son parti à améliorer la buanderie de l’hôpital de Rivière-Rouge.

« Le parti libéral du Québec s’est engagé il y a déjà trois ans à procéder à la mise à niveau de la buanderie de l’hôpital de Rivière-Rouge. Il est temps que les promesses se concrétisent réellement. De plus, lorsque les travaux seront terminés, le résultat sera bénéfique pour les travailleuses et les travailleurs de l’hôpital de Rivière-Rouge, mais également pour la population et pour l’économie de la région. Nous allons profiter de chacune des occasions pour rappeler au ministre l’importance et l’urgence d’agir dans ce dossier », a dénoncé Steve Bouchard, vice-président du STTLSSS–CSN. »

« Lors de cette rencontre, nous avons également discuté de récentes réalisations et de différentes pistes de solutions avec Monsieur Barrette. Nous avons pu lui démontrer que d’énormes économies pour le CISSS des Laurentides ont été réalisées en mettant à profit les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. Par la même occasion, cette décision nous permet d’éliminer définitivement la sous-traitance », a souligné Dominic Presseault, président du STTLSSS–CSN ».

La CSN honorée pour son implication auprès du Camp Vol d’été Leucan-CSN

La Fondation Leucan a remis la semaine dernière son prix Camie à la CSN en signe de reconnaissance de la longue implication de la confédération auprès du Camp Vol d’été Leucan-CSN. Jean Lacharité, vice-président de la CSN, était présent à l’hôpital Sainte-Justine pour recevoir cet honneur.

« Cette reconnaissance ne revient pas seulement à la CSN, a tenu à souligner M. Lacharité. Elle revient surtout à nos milliers de militantes et de militants qui ont amassé, au cours des 22 dernières années, près de 3,5 millions afin de venir en aide aux jeunes et à leurs familles qui doivent traverser des moments très difficiles. C’est en leur nom que la CSN accepte cet honneur. »

Jean Lacharité a aussi voulu remercier les nombreux bénévoles qui font du Camp Vol d’été Leucan-CSN une expérience inoubliable pour de nombreux jeunes. « Chaque été, des centaines de militantes et de militants, de salarié-es et d’élu-es de la CSN font preuve de solidarité et de générosité en permettant aux enfants et à leur famille d’obtenir un moment de répit et de joie.

Le président du conseil d’administration de Leucan, Pascal Proulx, a tenu à remercier personnellement la CSN et son vice-président. « Jean, tu parraines la campagne de financement du Camp Vol d’été Leucan-CSN depuis 2011. Pour nous, tu es un défenseur indéfectible de Leucan au sein de la CSN pour faire connaître le camp, pour amasser des dons et pour recruter des bénévoles. Cet été se tiendra la 22e édition du camp, financé par la CSN. Cette implication en fait le plus grand donateur de l’organisation. Comme tu le dis souvent “tant qu’il y aura un enfant malade, Leucan pourra compter sur la CSN”. »

La CSN souligne la semaine des services éducatifs en CPE et en milieu familial

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) souligne la semaine des services éducatifs en CPE et en milieu familial régi qui se déroule du 27 mai au 2 juin 2018. Pour la CSN, cette semaine est l’occasion de rappeler l’importance du travail effectué chaque jour par des milliers de travailleuses et travailleurs dans le réseau des services de garde éducatifs.

La CSN représente des milliers de travailleuses dans les CPE et dans les services de garde en milieu familial régis. Dans les derniers jours, une nouvelle étude est venue rappeler la qualité supérieure des services donnés aux enfants dans les CPE et par les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial régi. Cette étude illustre l’urgence de mettre nos énergies à consolider notre réseau des services de garde éducatifs pour assurer le développement des enfants.

« Dans toutes les régions du Québec, les femmes et les hommes qui œuvrent dans les CPE et les services de garde en milieu familial régis sont aux petits soins des enfants. Notre réseau de services de garde éducatifs est un outil collectif incontournable pour réduire les inégalités sociales et pour aider les enfants à bien se préparer à entrer à l’école. Durant cette semaine, nous appelons les partis politiques à cesser de favoriser les garderies privées au détriment des services de garde éducatifs et à s’engager à miser sur les CPE et les RSG », affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Pour une loi adaptée au travail d’aujourd’hui

Dans son ensemble, la CSN accueille favorablement les modifications proposées à la Loi sur les normes du travail (LNT). Cependant, lorsqu’il est question des normes du travail, il importe de regarder les problèmes sous plusieurs angles afin de trouver les solutions les plus appropriées. C’est pourquoi la CSN, de passage à la commission parlementaire sur les modifications à la LNT adopte une approche proactive et propose d’aller un peu plus loin sur certains enjeux précis.

« D’entrée de jeu, on constate qu’un chantier sur la conciliation famille-travail-études a été lancé dans le cadre de cette réforme, explique Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN. Nous saluons le travail du gouvernement qui fait un pas dans la bonne direction en imposant la rémunération pour deux des dix jours de congé pour maladie ou obligations familiales prévus à la loi. La LNT constitue le contrat de travail des salarié-es les plus vulnérables de la société et nous sommes d’avis que toute perte de revenu constitue un obstacle majeur à la prise de congé pour plusieurs d’entre eux. Nous croyons que le gouvernement devrait même aller un peu plus loin et augmenter le nombre de journées rémunérées, afin de donner une réelle chance aux travailleuses et aux travailleurs qui se retrouvent sans traitement alors qu’ils doivent prendre soin de leur santé ou de celle de leur famille. »

« Pour ce qui est des horaires et des heures de travail, nous sommes heureux de constater qu’une personne salariée pourra refuser de travailler plus de deux heures au-delà de ses heures habituelles quotidiennes, plutôt que l’actuel “quatre heures”, souligne Caroline Senneville. Cependant, la LNT ne prévoit toujours pas qu’on puisse refuser ces heures sans condition, un problème qui pourrait être réglé aisément. D’un autre côté, nous croyons que la modification voulant que les employé-es aient maintenant le droit de refuser du travail offert moins de cinq jours à l’avance est insuffisante. La loi doit prévoir une mécanique claire permettant aux travailleuses et aux travailleurs de connaître leur horaire de travail cinq jours à l’avance. Pour l’instant, le projet de loi fait reposer le choix de refuser des heures de travail sur les épaules des salarié-es, et la LNT ne prévoit aucune garantie que les heures ainsi refusées pourront être reportée. Dans une optique d’amélioration de la conciliation famille-travail-études, il faut que la LNT permette réellement aux salarié-es d’organiser leur vie familiale à l’avance. Finalement, concernant les heures de travail, le gouvernement doit mettre en place des règles de déconnexion, faisant en sorte qu’un salarié ait le droit d’être coupé de toutes communications relatives à son travail en dehors de ses heures de travail. Le projet de loi privé sur le droit à la déconnexion est une avenue intéressante à ajouter aux modifications à la LNT. »

« La conciliation famille-travail-études est une réalité du travail d’aujourd’hui qui prend de plus en plus de place, notamment avec l’arrivée des jeunes sur le marché du travail et la réalité de plusieurs emplois qui changent et qui comportent des horaires élargis et une connexion permanente avec les employé-es. Dans ce contexte, le travail de réforme du gouvernement est intéressant, mais ce dernier doit pousser sa réflexion jusqu’au bout et faire les choix qui s’imposent pour réellement donner à la main-d’œuvre d’aujourd’hui une loi claire qui la protège sans retenue », ajoute Caroline Senneville.

Autres modifications à la LNT

Le projet de loi ne se limite pas qu’à la condition famille-travail-études, plusieurs autres aspects sont abordés. Sans entrer dans le détail pour chacun de ces points, la CSN tient à en souligner quelques-uns.

« Pour ce qui est des pourboires, nous réitérons qu’il est impensable de modifier l’article 50, insiste Caroline Senneville. Ce qui est perçu par certains comme une mesure de valorisation des métiers aurait comme conséquence de répartir les pourboires de façon arbitraire. Des solutions plus appropriées sont mises de l’avant par la CSN et permettraient de répondre adéquatement aux problèmes d’attraction et de rétention dans ce milieu. »

« La CSN appuie également plusieurs mesures concernant les disparités de traitement, poursuit Caroline Senneville. Nous saluons notamment la modification qui interdirait que le taux de salaire, la durée et l’indemnité de vacances soient réduits uniquement sur la base de la différence de statut entre des salarié-es travaillant à temps partiel ou à temps plein. Il en va de même pour l’élargissement de la loi afin que l’ensemble des avantages sociaux soit pris en considération lorsqu’il est question de disparité de traitement. Cependant, nous considérons que l’article 46 du projet de loi continue de légitimer certaines situations discriminatoires et illégales existantes. Cette situation maintiendra des iniquités pour plusieurs travailleuses et travailleurs qui les subissent. Sans que les mesures de la LNT soient applicables de manière rétroactive, nous croyons que les modifications devraient comprendre une mention claire selon laquelle la distinction fondée sur la date d’embauche concernant les régimes de retraite ou les avantages sociaux doit se résorber rapidement. »

« Finalement, la CSN apprécie l’effort consenti par le gouvernement pour mieux encadrer les agences de placement et élargir la défense des travailleurs étrangers temporaires, continue Caroline Senneville. Par exemple, l’ajout de mesures qui assurent aux salarié-es d’agence un taux de salaire identique à celui payé à celles et ceux de l’entreprise cliente pour effectuer les mêmes tâches dans le même établissement est un pas dans la bonne direction. Cela dit, en ce qui concerne les agences, la loi prévoit actuellement que le gouvernement pourra établir des règlements concernant plusieurs aspects de la relation entre agence et entreprise cliente. Nous croyons que toutes les mesures devraient être encadrées par la loi plutôt que par voie réglementaire afin d’uniformiser les conditions applicables aux agences, aux entreprises clientes et aux travailleuses et travailleurs des agences. »

« La CSN défend les travailleuses et les travailleurs du Québec et reconnaît qu’un effort est fait pour améliorer la protection minimale qu’offre la LNT, mais il faut aller plus loin », conclut Caroline Senneville.

Pour que l’éducation devienne un enjeu électoral

À la conclusion des travaux du Deuxième rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur, le collectif regroupant les vingt-cinq organisations syndicales, professionnelles, étudiantes et communautaires sortent satisfaits des orientations définies par les participantes et les participants. Les discussions ont permis de cibler des pistes des solutions prometteuses afin de réorienter les réseaux collégial et universitaire au service de l’intérêt commun en insistant sur les précarités, le financement et la gouvernance.

Ce n’était pas anodin d’inviter, à la veille des élections provinciales, les représentant-es des principaux partis politiques et les acteurs de l’enseignement supérieur pour discuter du développement et de leur vision des réseaux. Pour Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN, «il est important que nos décideurs entendent ce que les personnes préoccupées par l’avenir de l’enseignement supérieur ont à dire. Ces hommes et ces femmes supportent à bout de bras les réseaux collégial et universitaire malgré les embûches, malgré des décisions politiques et financières trop souvent en contradiction avec le développement social. Nous apprécions la présence aujourd’hui des porte-paroles des principaux partis politiques. Souhaitons que le rapport du collectif leur soit une source d’inspiration durant la prochaine campagne électorale».

Les précarités
La précarité sous toutes ses formes des divers corps d’emplois doit faire l’objet d’une sérieuse remise en question. Les conditions de travail du personnel se sont terriblement dégradées au fil des années et le taux de précarité du personnel est effarant. Le stress lié aux études, à la charge de travail, à l’isolement et l’incertitude financière engendrent une détresse psychologique parfois importante tant au sein de la population étudiante que chez les différents personnels.

«Nous croyons que le gouvernement provincial devrait mettre en oeuvre une stratégie d’intervention pour prévenir et contrer les problèmes psychologiques en enseignement supérieur. À cet égard, nous demandons un financement supplémentaire et récurrent visant l’amélioration des services aux étudiantes et aux étudiants souffrant d’anxiété et de de détresse psychologique sans retrancher le budget de fonctionnement des universités.» précise Guillaume Lecorps, président, Union étudiante du Québec (UEQ).

Le financement
Afin de sortir d’une dynamique de compétition entre les établissements et afin que l’éducation redevienne une véritable priorité au Québec, les participantes et participants misent sur des solutions qui pourront garantir un financement étatique à la hauteur des besoins. «Une nouvelle formule de financement, tant au niveau collégial qu’au niveau universitaire, pourrait corriger les travers des allocations et des subventions spécifiques provoqués par les changements et les ajouts survenus au fil du temps,» affirme Mario Beauchemin, 3e vice-président de la CSQ. «Des modifications doivent être apportées aux modes de financement afin de les rendre plus équitables, mieux adaptés à l’ensemble des missions et au service des communautés.» précise-t-il.

La gouvernance
La culture de la collégialité est partie intégrante du mode de fonctionnement des cégeps et des universités depuis leur création. Malheureusement, l’imposition des pratiques managériales a mis à mal les principes de collégialité et de liberté académique et a entrainé une judiciarisation des rapports entre les différents acteurs.

«Nous devons revenir à une plus grande collégialité, une gestion participative au sein de tous les établissements ainsi qu’à la représentation de tous les groupes de la communauté au sein des comités décisionnels ou consultatifs. Il importe de se réapproprier nos institutions et de les guider vers notre idéal de l’enseignement supérieur.» souligne pour sa part Claude Fortin, vice-présidente, Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU).

Pour les participants à ce second rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur, la principale solution aux problèmes des réseaux collégial et universitaire réside dans la capacité des institutions d’enseignement supérieur d’exercer librement leurs missions d’enseignement, de recherche et de création, pour faire avancer l’ensemble des savoirs humains et les partager avec la communauté. Sans une véritable volonté politique, c’est donc la société québécoise qui en subira les préjudices.

À propos
Les membres du collectif des États généraux de l’enseignement supérieur sont :

Association des Étudiantes et des Étudiants de Laval inscrits aux Études supérieures (ÆLIÉS), Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), Association québécoise des étudiants ayant des incapacités au postsecondaire (AQEIPS), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU-FTQ), Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP), Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), Fédération des professionnèles (FP-CSN), Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), Fondation Paul Gérin-Lajoie, Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA), Nouveaux cahiers du socialisme (NCS), Nouvelle alliance pour la philosophie au collège (NAPAC), Regroupement des syndicats universitaires (RSU-CSQ), Syndicat des Étudiant-e-s Salarié-e-s de l’Université de Montréal (SÉSUM), Union étudiante du Québec (UÉQ).