Une drôle de bibitte ?

L’analyse différenciée selon les sexes (ADS) est sans doute un terme que vous avez déjà entendu, mais qui demeure assez nébuleux et semble complexe. Pourtant, elle est essentielle !

Depuis la 4e Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes de 1995 à Beijing, plusieurs pays ont accepté de mettre en place différentes mesures pour l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes. Les pressions des organisations féministes sur les décideurs visant à obtenir autre chose que de vaines déclarations avaient sans doute porté leurs fruits! Le Canada et le Québec se sont dès lors engagés à utiliser des outils d’analyse différenciée ou comparative selon les sexes. Pourquoi ?

« Parce que l’ADS a pour objet de discerner de façon préventive les effets distincts sur les femmes et les hommes que pourra avoir l’adoption d’un projet à l’intention des citoyennes et citoyens, et ce, en tenant compte des réalités et des besoins différents de ces femmes et de ces hommes. Elle s’effectue au cours de l’élaboration, de la mise en œuvre, de l’évaluation et du suivi d’un projet. Dans certaines situations, l’ADS mènera à l’offre de mesures différentes aux femmes et aux hommes en vue de réduire les inégalités. »

Nous n’avons qu’à observer les effets de l’austérité sexiste du gouvernement libéral actuel, qui s’avèrent plus pernicieux pour les femmes : les coupes et les compressions dans les secteurs de la santé et des services sociaux ont particulièrement touché les femmes comme travailleuses et utilisatrices de ces services.

Application dans nos organisations et nos syndicats

Prenons la peine de nous interroger sur les répercussions différentes sur les travailleuses et sur les travailleurs que pourraient avoir nos demandes de négociation, nos horaires de piquetage, nos mesures mises en place en santé-sécurité au travail, etc. Il faut s’assurer de la présence de travailleuses à toutes les étapes d’élaboration de nos projets, même s’ils sont d’apparence neutre et asexuée. Les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes vécus et ne se butent pas aux mêmes obstacles, que ce soit sur le marché du travail ou dans la vie de tous les jours. Encore aujourd’hui au Québec, il existe des écarts salariaux importants entre les femmes et les hommes. Les emplois occupés majoritairement par les femmes sont moins bien payés et l’accès aux emplois mieux rémunérés dans les milieux majoritairement masculins est plus difficile pour elles. De plus, ce sont elles qui assument la majorité des tâches domestiques et des soins aux enfants tout en travaillant, souvent à temps plein, comme leur conjoint.

Assurons-nous d’avoir un portrait précis du groupe que nous représentons, de connaître ses caractéris­ti­ques et ses besoins généraux et spécifiques et d’obtenir les données sexuées pour réaliser cette analyse. Il est essentiel d’utiliser l’ADS, qui se veut une mesure préventive, afin de nous assurer de ne pas reproduire les inégalités de genre et la discrimination systémique envers les travailleuses membres de nos organisations et de nos syndicats. Cessons de considérer l’ADS comme une bibitte complexe et difficile d’utilisation.

Travaillons ensemble afin que l’égalité de fait devienne une réalité !

Une expérience unique qui porte ses fruits

Les formations de l’École de la relève syndicale se donnent deux fois par année, durant l’été, à la base de plein air de Jouvence, à Orford.

Chaque session est grandement appréciée par les participantes et participants qui tissent des liens, apprennent les bases du syndicalisme et de l’histoire de la CSN et entendent des témoignages de militantes et de militants. Au fil des années, on peut dire qu’il s’agit d’une formule gagnante. En 2017, la première session d’hiver a été une grande réussite.

Lors du 65e Congrès de la CSN, le comité national des jeunes (CNJ) a eu l’occasion de prendre toute la mesure des effets bénéfiques de l’École de la relève. La tenue du kiosque du CNJ fut l’occasion toute désignée pour revoir plusieurs jeunes qui y sont passés. Ils sont venus nous témoigner des retombées positives que cela a entraîné sur leur parcours. Nous les avons retrouvés motivés, allumés, portant déjà le flambeau dans leurs syndicats. Ils nous ont donné le sentiment que l’École de la relève, c’est payant !

Nous avons été à même de constater le chemin parcouru par les militantes et militants, qui se sont vus transformés par leur expérience de formation. Certains n’avaient que peu de notions sur le fonctionnement d’un syndicat ou encore se questionnaient sur la pertinence d’un syndicat avant de suivre la session. Pour plusieurs d’entre eux, ce fut l’élément déclencheur, c’est là qu’ils ont eu « la piqûre ». Ils sont maintenant délégué-es ou élu-es à leur comité exécutif ou encore au comité jeunes de leur conseil central. Ils insufflent une vitalité dans leurs syndicats, gravissant les échelons, animés par un optimisme et un engagement que nous n’aurions pu espérer plus grands. Cet engouement est aussi contagieux : « On vous envoie deux personnes cet été », nous ont confirmé plusieurs. Pour le CNJ, c’est ce qui constitue la plus belle récompense pour leurs efforts, le sentiment que leur travail touche les gens, se répercute dans nos syndicats et contribue à former une nouvelle génération de syndicalistes acquis aux valeurs de la CSN.

Xavier Corbeil du STT en Loisirs de la Ville de Laval raconte que « le bagage et les idées que nous avons rapportés dans notre syndicat local, qui est composé exclusivement de jeunes, nous ont été très bénéfiques. Ça m’a apporté la motivation et les connaissances nécessaires pour m’impliquer plus à fond que de simplement faire la trésorerie dans mon syndicat local. »

Pour Kevin Gagnon, président du STT de Bridgestone à Joliette, ce fut le début d’un impressionnant parcours. Disposant de peu de connaissances syndicales en 2012, il a assisté à la formation. « Je suis revenu gonflé à bloc. Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de choses à changer dans mon syndicat et qu’il ne fallait pas avoir peur de défoncer les barrières. Les formateurs m’ont donné le goût de transmettre les connaissances que j’ai acquises. » Après avoir été 2e vice-président, et après avoir formé un comité jeunes, il a été élu en 2016 président du syndicat, qui compte quelques 1100 membres. Le syndicat envoie maintenant deux membres chaque session. « Plusieurs membres de notre exécutif sont passés par là. “Envoyez-nous des membres, on va vous retourner des militants”, nous disait le CNJ. J’ai été très impressionné. Et ça marche ! »

Relever les salaires plutôt que lever des murs !

Vingt-trois ans après son entrée en vigueur, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), est revenu à l’avant-plan des discussions dans le sillage de l’élection de Donald Trump.

Alors que le mandat de renégociation de l’ALÉNA se faisait attendre, des organisations de la société civile du Québec, du Canada, des États-Unis et du Mexique ont organisé les 26 et 27 mai dernier une rencontre à Mexico afin de développer une position unitaire. Plus de 60 organisations du sous-continent y étaient présentes, avec une représentativité très importante pour le mouvement syndical des trois pays.

L’intention réelle du gouvernement états-unien

En campagne électorale, Trump condamnait l’ALÉNA en raison des délocalisations et de pertes d’emploi massives qui ont déprimé l’économie de plusieurs villes du nord-est des États-Unis. De notre côté de la frontière, la perspective d’une montée des tarifs inquiète, à juste titre, l’ensemble des acteurs dans les nombreux secteurs qui exportent massivement aux États-Unis. Rappelons que 20 % du PIB du Québec dépend du commerce avec ce pays. Les menaces de hausser les taxes sur le bois d’œuvre ainsi que la mise en œuvre de la politique Buy American nourrissent la crainte d’un nouveau protectionnisme, sans doute asymétrique.

Toutefois, les nombreuses entreprises états-uniennes installées au Mexique profitent des conditions déplorables qu’on y trouve, et les chaînes de production en Amérique du Nord sont très intégrées. La majorité des acteurs qui suivent le dossier croient plutôt que le gouvernement états-unien cherchera à moderniser l’ALÉNA en partant des avancées réalisées dans le cadre du Partenariat transpacifique, avec une plus grande libéralisation dans la gestion de l’offre, dans les secteurs des télécommunications, de la culture, du commerce électronique, etc. Au moment de mettre sous presse, nous attendions pour le 17 juillet la divulgation des objectifs de négociation des États-Unis, puisque la loi l’exige du représentant au commerce.

Les peuples et la planète avant les profits

Un consensus fort a émergé de la rencontre des organisations sociales à Mexico. Il apparaît évident que l’ALÉNA n’a pas rempli ses promesses d’amélioration des conditions de vie et de travail, particulièrement au Mexique, où les droits syndicaux sont bafoués et où le salaire minimum est d’environ 5 $ US par jour. Non seulement cela ne permet pas aux travailleuses et travailleurs mexicains de subvenir à leurs besoins, mais cela met aussi une pression importante sur les salaires dans les autres pays. Pour les participants, ce qui pose problème ce ne sont pas les échanges commerciaux, mais les règles de l’ALÉNA qui donnent énormément de pouvoir aux entreprises multinationales sans offrir une protection adéquate des droits de la personne et du travail ainsi que de l’environnement.

La déclaration adoptée à la fin de l’événement appelle donc « à construire un nouveau modèle d’intégration, de coopération et d’échange entre les pays ». Elle demande également l’inclusion de « mesures, dans la législation et dans les pratiques, qui augmentent les salaires et l’accès à l’emploi décent dans les trois pays, et qui font la promotion de la démocratie syndicale, de la liberté d’association et de la négociation collective transnationale, dans les cas où un employeur opère dans deux ou plusieurs pays ». S’il est vraiment question de renégocier un accord plus juste pour les travailleurs comme le prétend Trump, ou encore « progressiste » comme le réclame le gouvernement canadien, l’application de telles mesures permettrait de réelles avancées plutôt que d’ériger un mur pour empêcher les femmes et les hommes qui veulent échapper à la misère de passer la frontière.

Nos hormones perturbées par des imposteurs invisibles

L’avènement de l’ère industrielle, suivi de celui de la société de consommation, a profondément transformé nos modes de vie. Cette période a entraîné la prolifération de substances chimiques dans les produits de consommation courants.

Depuis peu, une centaine de substances chimiques sont considérées et reconnues comme des perturbateurs endocriniens (PE). Mais qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ? Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit d’une substance ou d’un mélange extérieur qui, une fois absorbé par notre corps, interfère avec notre système hormonal et l’influence négativement.

Les hormones naturelles sont sécrétées par des glandes comme l’hypophyse, l’hypothalamus, la thyroïde, le pancréas, les surrénales, les ovaires et les testicules. Elles émettent des messages chimiques et interviennent sur la croissance et la puberté, la température corporelle, le métabolisme des graisses, la faim et la satiété, le sommeil, la libido, le contrôle de l’humeur ou le rythme cardiaque. Certaines actions des PE leur permettent d’imiter les hormones naturelles ou de les bloquer à la surface d’une cellule appartenant à un organe, et elles diffèrent selon que le PE s’attaque à un fœtus, à un enfant, à un adulte féminin ou masculin.

Sources d’exposition

L’exposition professionnelle et environnementale aux PE ne date pas d’hier et certains de leurs effets sur la santé et les écosystèmes sont connus. Par exemple, le suivi médical de travailleuses et de travailleurs agricoles exposés à des pesticides, dont le Mirex utilisé pour lutter contre les fourmis dans les cultures de tabac, ou à d’autres employés pour les cultures de bananes et d’agrumes en Virginie aux États-Unis, dans les Antilles et en Espagne, a permis de démontrer qu’ils ou elles souffraient d’infertilité, de cancer de la prostate, de malformation de leur système reproducteur, d’une féminisation des hommes ou d’une masculinisation des femmes.

Plusieurs centaines de substances sont considérées comme des PE et sont inscrites sur la liste du REACH depuis 2016. Plusieurs produits de consommation sont fabriqués à partir de PE qui se retrouveront dans l’environnement une fois périmés. Les PE peuvent être constitués de plastiques (bisphénols A et phtalates), de déchets dangereux (BPC), de textiles d’ameublement (retardateurs de flamme bromé), de produits cosmétiques (parabènes) ou de pesticides (atrazine), et leurs principales portes d’entrée dans notre corps sont les voies cutanées, le système digestif (l’eau et l’alimentation) et le système respiratoire.

Problèmes potentiels de santé

D’après l’OMS et le Centre international de recherche sur le cancer, les PE pourraient être responsables de plusieurs types de cancer hormono-dépendants qui touchent plusieurs organes du système reproducteur de la femme, de l’homme, des enfants et des fœtus, et de la thyroïde (ce type de cancer est en augmentation depuis une trentaine d’années). Ils sont de plus en plus soupçonnés d’être à l’origine de dysfonctionnement des systèmes reproducteur et immunitaire, d’anomalies congénitales et d’infertilité, et d’effets neurologiques.

L’importance de la prévention

Éliminer le danger à la source reste la principale avenue pour préserver l’intégrité physique et psychologique des travailleurs et de la population. Au Québec, il n’y a ni réglementation ni étiquetage spécifique pour informer les travailleurs ou les consommateurs des risques. En s’impliquant syndicalement, et en s’informant adéquatement, il devient possible d’intervenir pour obtenir des changements. Pour nous, travailleurs et citoyens, et pour les générations futures.

Résistance contre désespoir

Illustration : Alain Reno

L’élection de Donald Trump a créé une onde de choc planétaire. Si quelques personnes, comme le réalisateur Michael Moore, avaient prédit sa victoire, il semble que la vaste majorité des gens ne croyaient pas qu’un personnage aussi grossièrement raciste et misogyne puisse être élu à l’un des postes les plus importants de la planète.

Dans le foisonnement des analyses expliquant sa victoire, on a certainement constaté la défaite des démocrates qui n’ont pas su convaincre de vastes franges d’une classe ouvrière malmenée par trois décennies de politiques néolibérales. Mais qu’un milliardaire appartenant au 1 % gagne la confiance de millions d’Américains appauvris relève d’une réelle stratégie de communication, qui venait d’ailleurs de faire ses preuves.

L’équipe de Trump a eu recours aux services de Cambridge Analytica, une entreprise anglaise, aussi embauchée par le camp du Brexit, qui utilise la psychométrie, ou l’analyse des personnalités, afin d’influencer des électeurs de façon très ciblée. Grâce à une règlementation plutôt laxiste facilitant l’accès à ce type d’analyses aux États-Unis, la firme a pu dresser le profil des 220 millions d’électeurs et s’adresser à eux de façon personnalisée afin de favoriser l’élection de Trump. Par exemple, en inondant les Haïtiens d’origine vivant à Miami de publicités démontrant l’échec des efforts de la Fondation Clinton après le tremblement de terre.

Puis l’inquiétude succède à la surprise, car le scénario Trump peut tout à fait se reproduire ailleurs. On s’inquiète particulièrement des conséquences sur les efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques, sur l’égalité entre les femmes et les hommes, sur la place des médias de communication, sur le respect des droits de la personne, sur les risques de guerre.

Diviser pour régner

Dès le jour de son élection, on a rapporté une croissance des manifestations haineuses envers les personnes racisées qui, de plus, font et feront l’objet de restrictions croissantes pour l’entrée au pays et l’accès à la citoyenneté. Les personnes immigrantes et leur descendance sont en quelque sorte transformées en boucs émissaires des dysfonctionnements caractéristiques du capitalisme étatsunien. Dans cette perspective, ce sont les Mexicains qui ont volé les bons emplois, et non pas les entreprises américaines qui ont délocalisé leur production pour accroître leurs profits.

Au 1er mars 2017, Trump n’avait toujours pas signé de décret pour la renégociation de l’ALÉNA. Par contre, il promettait toujours des allègements fiscaux aux entreprises, une mesure susceptible de faire baisser les coûts de production aux États-Unis et de mettre une pression sur les entreprises installées au Québec. Pour les promoteurs du Right-to-Work (RTW) aux États-Unis — une mesure qui permet aux travailleuses et travailleurs de ne pas payer de cotisations syndicales tout en conservant les avantages de l’adhésion —, les États qui n’ont toujours pas adopté de telles mesures antisyndicales connaîtront une pression supplémentaire pour attirer les investissements.

Vers un printemps étatsunien ?

Les échos que nous avons de nos camarades indiquent que l’on devrait continuer à assister à d’importantes mobilisations sociales aux États-Unis. Déjà, le 21 janvier dernier, nous avons assisté à une mobilisation sans précédent alors que des millions de personnes ont participé à la marche des femmes dans plusieurs centaines de villes aux États-Unis et ailleurs dans le monde, dont à Montréal. Il est significatif que ce soit les femmes, et particulièrement des femmes racisées, qui aient pris l’initiative dans ce mouvement d’opposition à Trump, et très important que la réponse ait transmis un si fort signal d’unité et de solidarité.

L’importance de partir du bon pied

Partout où l’on parle de l’importance de la participation des jeunes à la vie démocratique de leur syndicat et du respect de leurs droits, de la relève syndicale, de la connaissance de l’histoire des luttes syndicales et sociales, partout où ces sujets sont abordés, inévitablement, la question de l’accueil des nouveaux membres est posée.

Nos acquis sociaux, tels que l’assurance-emploi et l’assurance maladie, peuvent être perçus comme des « cadeaux » offerts par un gouvernement bienfaiteur, et les bonnes conditions de travail comme un présent d’un employeur qui a à cœur de redonner à ses employé-es. Nous savons évidemment que ce n’est pas la réalité.

Les gains obtenus, tant sur le front social que syndical, passent généralement par des luttes menées en grande partie par les syndicats. Et c’est rarement cette histoire qui est enseignée ! Il est de notre devoir de transférer ces informations à nos membres. Quoi de mieux que de le faire dès l’arrivée d’une nouvelle travailleuse ou d’un nouveau travailleur. Ce moment peut également être l’occasion de tisser des liens entre les nouveaux membres et les représentantes et représentants syndicaux.

Kronos

Le syndicat de Kronos fêtera sa 60e année d’existence en 2017. Dans le bureau syndical, au mur, des photos d’archives en témoignent. La convention collective prévoit que le syndicat dispose d’une heure pour rencontrer les nouveaux employé-es. Durant cette rencontre, la convention collective leur est remise. C’est aussi l’occasion d’expliquer les luttes passées, de parler du syndicalisme et du milieu de travail. « J’essaie de prendre un moment avec les nouveaux, afin qu’ils se sentent bien accueillis. En tant que vice-président santé-sécurité, je leur explique le rôle du comité santé-sécurité, et j’aborde la question de l’assurance collective. Nous faisons une tournée des membres du comité exécutif, car c’est important qu’ils connaissent l’emplacement de leurs bureaux et qu’ils sachent comment prendre contact avec eux. Finalement, je m’assure de faire un suivi sur leur intégration et je garde un contact avec eux pour qu’ils sachent que nous sommes là pour les aider », nous explique Serge Berthiaume, vice-président du syndicat.

CIUSSS de la Capitale-Nationale

Au CIUSSS de la Capitale-Nationale, l’accueil des nouveaux salarié-es se fait environ une fois par mois. Après la présentation de l’employeur, le syndicat prend la relève. Une présentation sur la structure syndicale est faite, mais l’accent est mis principalement sur les moyens de joindre les représentants syndicaux et les délégué-es, selon les points de services. Une convention collective leur est remise et il est souligné qu’un comité jeune existe à la CSN. « Même si la journée d’embauche est très chargée, nous en profitons pour discuter avec les nouveaux membres et pour leur remettre des documents qu’ils pourront consulter au besoin. Nous les invitons à ne pas hésiter à prendre contact avec leurs représentants syndicaux », explique Johannie Dubois, agente de griefs pour le syndicat.

Un geste à la portée de tous !

Peu importe la taille du syndicat, il est possible et nécessaire d’accueillir les nouveaux membres. Cela permet de créer un lien de confiance, d’appartenance et augmente la participation des nouveaux membres à la vie syndicale. Le simple fait de les accueillir à leur embauche vient créer un contact personnel et permet de partir du bon pied, ce qui est souvent bénéfique à long terme.

On archive l’ancien syndicat et on repart à neuf avec la CSN

Lorsqu’ils ont fait appel à la CSN à l’automne 2016, cela faisait déjà un bon moment  que les travailleuses et travailleurs d’Iron Mountain de Laval, une entreprise spécialisée dans  la gestion et l’archivage de documents, voulaient passer à autre chose, quitter leur  syndicat FTQ et se donner une vraie vie syndicale.

« Le besoin de changement était criant, nous dit Céline Parenteau, secrétaire du nouveau Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Iron Mountain–CSN. La journée où l’on a commencé à parler de changement de syndicat, ça a été comme une traînée de poudre. On n’avait pas encore les cartes que tout le monde voulait signer. »

« Les gens réclamaient du chan­gement, ajoute Baba Saidou Touré, le président du syndicat. Notre ancien contrat de travail était très faible, aussi bien du côté salarial que des avantages sociaux. La convention était vague et le patron s’en servait pour limiter notre action. Le syndicat était désorganisé, les gens voulaient être mieux informés, il fallait que ça change. »

Le nouveau syndicat, qui regroupe aujourd’hui 86 mem­bres, existe officiellement depuis le 17 décembre 2016 et ce n’est pas le travail qui manque, nous dit Céline Parenteau : « Nous, on a décidé de réorganiser complètement notre vie syndicale. On a donc choisi un modèle qui marche bien dans les autres entreprises Iron Mountain où la CSN est déjà présente. Comme ça, c’est plus facile, on a plus de poids. Les choses obtenues ailleurs, nous allons essayer de les avoir ici. On n’aura pas 100 %, mais il y aura des changements importants et c’est ça que les employés veulent. »

Le vice-président du syndicat, Younes Kardoudi, apprécie beaucoup la nouvelle autonomie et le pouvoir décisionnel des membres : « Avec la CSN, c’est nous qui décidons. On a plus de poids sur le terrain. On va entrer en négociation bientôt et les employés sont confiants. L’enjeu le plus important pour nous en ce moment, c’est les salaires. Tous les employés veulent de meilleurs salaires. On sait qu’on part de loin, mais on va ajuster les choses. Ce que nous voulons aussi, c’est de la reconnaissance. On veut créer un climat de travail plus respectueux et plus sain. »

Un syndicat pour s’appartenir

C’est exactement ce que souhaite aussi Céline Parenteau : « Le respect et l’harmonie pour nous, c’est très important. On veut rentrer au travail en sachant qu’on va être heureux, que ça va bien se passer. Il faut que les gens ressentent la vie syndicale et y participent. La différence, c’est que maintenant, on possède notre syndicat, il nous appartient. On est plus libres de nos actes et on gère nous-mêmes nos propres affaires. »

Les changements d’accréditation sont souvent source de tension, mais chez Iron Mountain de Laval, l’expérience a été un succès, nous dit le président Baba Saidou Touré : « Les gens nous disent qu’ils apprécient le choix de passer à la CSN. Ça fait seulement quelques mois que nous avons notre nouveau syndicat, mais les gens sont très satisfaits du changement. L’information circule, les emplois sont maintenant bien affichés sur le babillard et les employés savent ce qui se passe. C’est complètement différent. Nous gérons aussi nos propres cotisations. Les travailleuses et travailleurs sont pressés de négocier la nouvelle convention, mais ils savent aussi qu’il faut prendre le temps de bien faire les choses, pour ne pas obtenir des miettes, comme avant, avec l’autre syndicat. »

Younes Kardoudi espérait depuis longtemps un changement d’accréditation : « J’étais délégué de l’autre syndicat FTQ, mais je n’étais pas content. On a trouvé ici un terrain très fertile pour changer avec la CSN. Ça n’a pas été difficile de convaincre les gens de changer. On est très contents d’avoir réussi, on va aller loin avec la CSN. »

Un chantier prioritaire pour la CSN

Illustration : Luc Melanson

Ainsi, la prédiction de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon laquelle les problèmes de santé psychologique seraient la première cause d’invalidité dans le monde d’ici 2020, s’est concrétisée pour plusieurs. Peu importe où l’on se trouve sur la planète, les causes du stress au travail convergent toutes vers les risques psychosociaux (surcharge de travail, rôle ambigu, faible soutien du supérieur, faible reconnaissance, difficile conciliation entre le travail et la famille).

La santé psychologique est une priorité pour la CSN depuis le début des années 2000. Dans la foulée de son 64e congrès, la CSN a adopté un second plan d’action en santé psychologique au travail. Ce plan d’action ambitieux vise le développement d’une culture syndicale de prévention en offrant à ses syndicats différents moyens et outils pour remédier au problème.

Les rencontres patronales-syndicales sont des occasions à saisir pour interpeller l’employeur et ses représentants sur leur responsabilité en matière de santé-sécurité du travail (SST) et sur les situations à risque pour la santé psychologique. Afin d’aider les syndicats à bâtir un argumentaire convaincant, un document produit par la CSN paraîtra prochainement. Il traitera de ce que vous avez toujours voulu savoir concernant les troubles de santé psychologique et que votre employeur n’a jamais osé calculer. Vous pouvez dès maintenant consulter le portail de formation en SST à formationsst.csn.qc.ca.
Celui-ci contient déjà plusieurs outils sur les problèmes de harcèlement et de santé psychologique.

Agir collectivement sur la santé psychologique

L’action collective pour prévenir les troubles de santé psychologique peut se faire en intervenant concrètement sur les problèmes qui se présentent dans l’organisation quotidienne du travail. Afin d’avoir des résultats plus permanents, l’intégration de facteurs favorables à la santé psychologique est un moyen de choix. La CSN publiera d’ailleurs au printemps deux guides qui sauront vous inspirer.

Le retour au travail après une absence pour des problèmes de santé psychologique est une période critique où le syndicat CSN peut faire la différence. C’est pourquoi nous travaillons aussi sur les incontournables concernant le retour au travail.

L’entraide au quotidien, un outil de prévention

La prévention passe aussi par l’écoute des personnes qui vivent des difficultés. Un réseau d’entraide est aussi un excellent moyen dont peuvent se doter les syndicats pour améliorer la qualité de vie au travail. Dans chacun des conseils centraux de la CSN, vous pouvez faire appel au responsable régional du développement de l’entraide.

Du 1er au 7 mai 2017 se tiendra la Semaine nationale de la santé mentale. C’est une bonne occasion pour sensibiliser travailleurs et employeurs à l’importance d’une bonne santé mentale et pour faire valoir que le travail joue un rôle déterminant sur la santé psychologique.

C’est un bon moment pour commencer une prise en charge syndicale de la prévention en santé psychologique. Soyez à l’affût !

Un prix trop cher payé pour les femmes

Le Grand Prix de Montréal est sans doute l’un des événements les plus glamour et les plus jet set qui se déroule dans la métropole et, pourtant, l’exploitation sexuelle de femmes et de jeunes filles continue à s’y pratiquer presque au grand jour.

Après les innombrables débats sur la question, les études diverses et le dépôt de projets de loi pour tenter de contrer le phénomène, après le tapage médiatique et les dénonciations publiques, on banalise toujours autant la prostitution à Montréal. Même des ouvrages ou des sites connus et réputés présentent une définition édulcorée de la prostitution en omettant de parler d’exploitation. Le Larousse en ligne définit la prostitution comme un « acte par lequel une personne consent habituellement à pratiquer des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d’autres personnes moyennant rémunération ; Wikipédia parle plutôt « d’une forme d’échange économico-sexuel ponctuelle, explicite et préalablement négociée ».

La définition adoptée par la CSN et présentée dans la publication La prostitution : une exploitation à dénoncer, une pratique à combattre est plus réaliste :

« La prostitution est d’abord l’organisation lucrative, nationale et internationale de l’exploitation sexuelle d’autrui. Les acteurs impliqués dans le système prostitutionnel sont multiples : prostituteurs, proxénètes, États, ensemble des hommes et des femmes. »

Lorsqu’une personne est exploitée sexuellement au bénéfice d’un système à but lucratif d’envergure nationale ou internationale, on peut difficilement parler de « consentement ». Plus de 80 % des personnes adultes prostituées au Canada (majoritairement des femmes) ont commencé à être exploitées alors qu’elles étaient mineures. Ces femmes avaient en moyenne entre 14 et 15 ans lorsqu’elles sont tombées dans ce piège.  De plus, la proportion d’Autochtones parmi les jeunes prostituées au Canada varie entre 14 % et 85 %, selon le lieu géographique. Une telle proportion est nettement déséquilibrée par rapport à leur poids démographique. Ces données démontrent bien que la pauvreté, le racisme, l’exclusion sociale et les diverses formes de violences faites aux femmes sont les grandes portes d’entrée de la prostitution.

Combattre la prostitution

Notre société se dit égalitaire et, pourtant, on constate une résistance passive à admettre que la prostitution est un fléau auquel il faut s’attaquer. Le mythe du plus vieux métier du monde reste profondément ancré dans les mentalités, avec tous les préjugés qui l’accompagnent concernant la moralité des femmes qui sont exploitées.

Le lucratif système de l’esclavage a existé durant des milliers d’années et ses effets désastreux sur ses victimes étaient banalisés et tolérés. Nous avons pourtant réussi à le bannir. Le même défi social doit être relevé en ce qui concerne l’exploitation sexuelle, et les orientations de la CSN peuvent aider à le relever : décriminalisation des prostituées, criminalisation des proxénètes, criminalisation des prostituteurs (clients).

Nous avons toutes et tous une responsabilité envers la prostitution qui se pratique au Québec. L’indifférence et la tolérance collectives devant les diverses manifestations de sexisme ainsi que dans la publicité et la vie de tous les jours encouragent l’inertie et le fatalisme. Il faut aborder la situation avec un angle nouveau. Plutôt que de ne chercher qu’à augmenter la sécurité dans les centres jeunesse à l’approche du Grand Prix, ou d’autres périodes de « forte demande », condamnons la demande ! Lorsque des femmes sont utilisées comme des objets pour jouer les hôtesses d’événements, dénonçons ! Lorsque nous entendons des propos dégradants, réagissons !

Ensemble, il est temps de se mettre à l’ouvrage.

Pour plus de femmes à la CSN

La CSN travaille depuis des lustres à construire une société plus juste et égalitaire entre les femmes et les hommes. Les gains réalisés pour améliorer le quotidien des femmes — congé parental, équité salariale ou création des CPE — constituent une avancée certaine et contribuent également à une meilleure qualité de vie pour les hommes.

En 1995, la CSN a voulu aller plus loin pour notamment faire en sorte que les femmes soient mieux représentées dans nos structures démocratiques. Les femmes sont encore trop peu représentées en politique, pour différentes raisons : manque d’efforts pour recruter des candidates, parachutage de candidats masculins dans les circonscriptions aptes à l’emporter, etc. L’élection de Valérie Plante à la tête de Projet Montréal est certes un pas dans la bonne direction, mais bien du travail reste à faire.

À la CSN, un programme d’accès à l’égalité (PAE) a été adopté, puis actualisé en 2011 pour devenir un programme pour l’accès à une représentation équitable des femmes (PAREF). Bien que les organisations et les syndicats affiliés à la CSN aient été invités à concrétiser les mesures proposées par le PAREF pour atteindre une meilleure représentativité, force est de constater que nous sommes encore loin d’avoir atteint nos objectifs.

À la CSN, les femmes représentent un peu plus de 50 % des membres. Or, leur représentation à des postes électifs n’est pas toujours le reflet de la composition de notre effectif. Les femmes actives dans notre mouvement sont nombreuses, mais malgré leur engagement, les postes électifs des plus hauts niveaux décisionnels sont encore trop souvent occupés par des hommes.

Le triple agenda réparti entre les tâches domestiques, la vie militante et la vie au travail, la précarité qui guette davantage de femmes que d’hommes, la réalité du travail à temps partiel et une rémunération moindre, pèsent lourd sur les capacités de beaucoup de femmes à soutenir un engagement syndical ou politique.

Des obstacles surmontables

Avant d’être élues, toutes les militantes ont attrapé la piqûre de vouloir changer les choses. Quelques-unes d’entre elles ont accepté de nous donner quelques conseils pour réussir sa vie syndicale.

« Apprenez à bien connaître la CSN, ses réalisations, ses valeurs, vous constaterez qu’on y adhère facilement. Assistez aux assemblées générales de votre syndicat et prenez part aux débats, comme vous serez en terrain connu, cela vous donnera de l’assurance. Participez aux événements, à différents comités ou à des manifestations, cela vous permettra de rencontrer des gens impliqués et de découvrir les enjeux que vous avez en commun, de voir que vous n’êtes pas seules à mener les mêmes combats. Apprenez à connaître les différentes fonctions syndicales, de nouvelles possibilités s’ouvriront alors à vous. Informez-vous directement auprès de votre conseiller syndical, d’une personne élue, ou ayant déjà assumé des fonctions, cela favorisera une interaction plus personnelle et vous donnera une meilleure idée du travail qui vous attend. Une élection, ça se planifie ! Être candidate et ne pas être élue n’est jamais un échec, c’est une expérience enrichissante. »

Enfin, vous constaterez que de prendre part aux décisions, c’est améliorer de facto les conditions de vie et de travail des femmes, et des hommes, dans leur milieu de travail et dans la société. Soyez audacieuse et faites une différence ! Votre engagement ne vous décevra jamais.

Chercher à atteindre une représentation équitable des femmes, c’est reconnaître les enjeux spécifiques aux femmes dans le monde du travail, et ça, c’est l’affaire de toutes et de tous. Ensemble, mettons tout en place pour que les femmes fassent entendre leur voix, cela permettra l’émergence d’une vision nouvelle, une CSN plus forte et encore plus diversifiée.

Des infirmières heureuses à la CSN

Lors du maraudage de 2014, un groupe de 28 infirmières du Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) Bourget décidait de grossir les rangs de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Deux ans plus tard, ces travailleuses de la santé sont plus que jamais satisfaites d’avoir pris ce virage important.

La CSN était déjà présente au CHSLD Bourget. Elle représentait 76 travailleurs et travailleu­ses dans les catégories 2 et 3 depuis 50 ans. En 2014, la grogne était à son paroxysme chez les 28 infirmières affiliées à la FIQ. Elles s’estimaient mal desservies et mal outillées.

« Elles venaient toujours nous deman­der des renseignements sur différents sujets et même si elles ne faisaient pas partie de notre syndicat, je les ai toujours renseignées et dépannées, ce sont des collègues de travail après tout », explique François Lacombe, président du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers du CHSLD Bourget (CSN).

Maria Trujillo, infirmière et vice-présidente et secrétaire du syndicat, en avait lourd sur le cœur : « La FIQ ne faisait rien pour nous, aucun grief ne se réglait, nous n’étions pas appuyées, nous étions laissées à nous-mêmes. Nous avions l’impression de payer nos cotisations pour rien. Nous avons demandé à François, le président de la catégorie 2 CSN, ce qu’il fallait faire pour changer de syndicat. On a suivi la procédure et on a changé pour la CSN. Par la suite, notre président a tout réglé, il a mis à jour les griefs qui traînaient. Tout le monde était très content. »

« Lorsqu’on était à la FIQ, on voyait notre représentant une fois par année, on nous remettait une boîte à lunch ou un autre cadeau, et c’était tout. Avec la CSN, tout a changé, nous sommes bien représentées, nous avons un bon suivi, nous sommes très satisfaites », renchérit Cristabel Araujo-Nolasco, infirmière auxiliaire et trésorière du syndicat.

Redresser la barre

Toutes les demandes qui étaient restées lettre morte avec la FIQ ont été réglées durant le mandat actuel. De plus, un poste d’infirmière clinicienne, qui faisait autrefois partie des postes de cadres, a été obtenu et octroyé à une infirmière du syndicat. « La restructuration des postes avait été mal menée, elle s’échelonnait sur deux quarts de travail de soir et de nuit. On empêchait les infirmières de nuit de sortir pendant leur souper afin d’avoir l’œil sur les bénéficiaires. Pour remédier à ce problème, elles sont maintenant payées à taux et demi pendant leur souper. Ce sont tous des éléments qui irritaient les infirmières et qu’on a réussi à régler en deux ans. Aujourd’hui, on a des services et on est assurées d’avoir un conseiller syndical de la FSSS–CSN présent toutes les semaines. Une infirmière et une infirmière auxiliaire ont été élues comme déléguées, elles participent à toutes les instances, ce qu’elles ne faisaient pas auparavant », explique le président.

Une direction mécontente ?

La direction du CHSLD Bourget n’était pas nécessairement heureuse de voir le syndicat des infirmières joindre les rangs de la FSSS–CSN. Si elle entretient quand même de bonnes relations avec les syndicats CSN des catégories 2 et 3, il était plus facile pour la direction d’imposer ses idées et ses décisions douteuses au syndicat des infirmières qui n’avait pas la structure nécessaire pour offrir une opposition.

Maintenant que la centaine de travailleuses et travailleurs du CHSLD Bourget parle d’une même voix, le rapport de force est nettement plus équilibré. « Ça fait 17 ans que je suis là, les patrons et les syndiqué-es savent que je suis là pour faire appliquer la convention collective et que je suis là pour les membres », conclut François Lacombe.

La résistance du peuple sahraoui sous l’occupation marocaine

La CSN était invitée au 8e congrès de l’UGT Sario, mouvement syndical du peuple sahraoui, dont le territoire, le Sahara occidental, est occupé par le Maroc depuis 40 ans. Des dizaines de milliers de Sahraouis ont fui vers l’Algérie et vivent désormais dans des camps de réfugié-es près de la ville de Tindouf.

C’est à Bojador que nous avons été reçus avec plusieurs dizaines d’invité-es internationaux pour témoigner de notre solidarité avec ce peuple qui réclame toujours son droit à l’autodétermination. Dans la foulée des mouvements de décolonisation africains, des Sahraouis forment le Front Polisario en 1973 afin de se libérer de la domination espagnole. À l’agonie, le régime franquiste organise relativement rapidement son retrait et met en place un processus devant mener à un référendum d’autodétermination. Reniant ses engagements, l’État espagnol fait volte-face et s’entend en novembre 1975 sur un partage du territoire avec le Maroc et la Mauritanie. S’ouvre alors une période de lutte armée. Sous les assauts du Front Polisario, la Mauritanie se retire dès 1979 et cède ses territoires. Mais le Maroc continue son avancée, reprend ces territoires et érige progressivement un mur qui divise le pays en deux : les territoires occupés, à l’ouest, avec les terres les plus fertiles et un accès à la mer et aux importantes réserves de phosphates ; et les territoires libérés, à l’est, dans le désert, difficiles d’accès et très peu développés. Le mur est en fait un rempart de sable de deux mètres, complété de millions de mines antipersonnel. Les victimes de ces mines se comptent par milliers.

En 1991, le Front Polisario et le Maroc signent un accord de cessez-le-feu. Les Nations Unies créent alors la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) dont la fonction est de procéder à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, conformément à la décision du conseil de sécurité de l’ONU, dans un délai de six mois.

Les Sahraouis vivant dans les territoires occupés subissent plusieurs discriminations et violences, allant d’un accès inégal à l’emploi, à des répressions violentes, à l’emprisonnement pour raisons politiques, à la torture. Dans ce contexte, l’UGT Sario opère dans la clandestinité, elle recueille des informations sur les agissements des entreprises et du royaume marocain en vue de faire avancer sa lutte et de susciter le soutien des alliés. Il est d’ailleurs très difficile pour les mouvements de solidarité de se rendre dans les territoires occupés.

Aide internationale à la rescousse

Voilà pourquoi les principales organisations de la société civile comme l’UGT Sario, l’Union nationale des femmes de même que le Front Polisario opèrent à partir des camps de réfugié-es. Les personnes y survivent grâce à l’aide internationale, majoritairement européenne et particulièrement espagnole, basque, galicienne, italienne, mais aussi cubaine et vénézuélienne. Il y a très peu d’emplois, mais tout le monde semble occupé entre les tâches politiques, administratives, d’accueil des délégations étrangères (nous avons tous logé, mangé et bu le thé chez des familles), les troupes militaires, etc. Les gens n’ont généralement pas de salaire, sinon de vagues compensations qui permettent de compléter les maigres rations distribuées chaque mois : huile, riz, lentilles, farine, sucre.

Si difficiles que soient les conditions de vie dans les camps où le désert interdit toute culture, avec des pénuries d’eau en été et des chaleurs de 50 °C, les Sahraouis gardent, malgré tout, l’espoir de pouvoir un jour retrouver leur territoire, qu’une majorité croissante des 40 ans et moins n’a jamais connu. Ce peuple qui existe encore, envers et contre tout, démontre que surmonter le quotidien peut aussi être, en soi, une forme de résistance.

Un incontournable dans le domaine

L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail, l’IRSST, est un organisme à découvrir. Les outils qu’il développe sont assurément à intégrer dans notre boîte à
outil syndicale.

Le site web de l’IRSST est une mine de renseignements pour aider les syndicats et les employeurs à mieux faire de la prévention. On y trouve ses publications (rapports, guides, conférences, vidéos, etc.), de même qu’un accès facile et convivial à d’autres sources d’information.

L’IRSST commence une nouvelle planification quinquennale de ses recherches. Toujours innovante, l’équipe de planification a déployé une ample consultation des partenaires à laquelle plusieurs de nos militants ont participé. En attendant les résultats de cette consultation, nous vous invitons à faire connaissance avec cet important institut.

L’IRSST est un organisme à but non lucratif, paritaire, c’est-à-dire que son conseil d’administration est composé d’un nombre égal de représentants syndicaux et patronaux. « Le fait d’œuvrer dans une telle structure commande une approche du travail basée sur l’objectivité, la neutralité et le respect des parties. »

Les plans d’action quinquennaux et les projets de recherche sont discutés et approfondis au sein du Conseil scientifique composé de quatorze représentantes et représentants, dont quatre des associations patronales, quatre des organisations syndicales et six du monde scientifique. La présence des deux représentants de la CSN permet de défendre des projets de recherche qui répondent aux besoins réels des travailleuses et des travailleurs.

Un peu d’histoire

En 1977, le gouvernement Lévesque annonce son intention de faire de la santé et sécurité du travail un enjeu prioritaire et la nouvelle Loi sur la santé et la sécurité du travail est adoptée en 1979. L’article 169 de la loi stipule que « le gouvernement peut, sur recommandation du ministre, constituer un organisme ayant comme fonction la recherche en santé et en sécurité du travail ».

C’est ainsi que l’IRSST est né le 28 novem­bre 1980. Premier institut de recherche dans le domaine au Canada, l’IRSST possède des laboratoires parmi les plus performants et les plus certifiés du Canada. En plus des chercheurs à l’interne, il soutient la recherche externe et offre des bourses pour la formation de chercheurs.

Au cours des années, plusieurs thématiques ont été développées, notamment les troubles musculosquelettiques, le béryllium, la santé-sécurité du travail des travailleurs en situation de vulnérabilité, etc. Pour enrichir la recherche, des partenariats avec plusieurs organismes ont été conclus, entre autres avec le centre de recherche des États-Unis (NIOSH), de la France (INRS) et du Japon (JNIOSH). Les chercheurs de l’institut participent à des comités ISO (organisation internationale de normalisation) qui déterminent certaines normes en matière de santé et de sécurité du travail.

Si vous êtes en quête d’informations fiables et rigoureuses à propos de l’amiante, des zoonoses, des troubles musculosquelettiques ou de la santé psychologique au travail, le site de l’IRSST vous sera sûrement d’une grande utilité. Après le portail de formation de la CSN, celui de l’IRSST est à placer dans vos favoris.

L’équité intergénérationnelle au cœur de nos préoccupations

Le 6e Rassemblement des jeunes, prévu en novembre prochain et organisé par le comité national des jeunes de la CSN, portera sur le thème de l’équité intergénérationnelle. Nous croyons que pour arriver à améliorer les conditions de travail des jeunes, il est important d’explorer certains concepts comme l’ancienneté, la précarité et la mobilisation.

Un article paru dans La Presse du 31 juillet mettait en lumière le point de vue des jeunes libéraux qui remettent en cause le prétendu « dogme » syndical de l’ancienneté en mettant de l’avant un principe basé sur les compétences plutôt que sur l’ancienneté. Pourtant le principe de la date d’embauche, donc de l’ancienneté, nous semble juste pour tous, puisque nous avons tous une date d’entrée en fonction et que, sur ce principe, nous progressons de la même façon. Si aujourd’hui nous sommes jeunes, avec des connaissances actualisées, car fraîchement sortis de l’école, ce ne sera pas toujours le cas. Un nouveau finira bien par arriver dans l’entreprise avec des connaissances plus à jour. Le principe de compétence a donc aussi ses limites et il ne faut surtout pas banaliser l’expérience de travail.

Emplois précaires

Certaines frustrations sont vécues dans les milieux de travail au regard des disparités de traitement vécues par les nouveaux travailleurs (clauses « orphelin », statuts d’emplois, avantages sociaux et régimes de retraite). Rappelons que même si les clauses de disparité de traitement sont maintenant illégales depuis 2001, l’analyse des conventions collectives démontre qu’il en existe encore. Les disparités de traitement « légales » sont beaucoup plus répandues que nous pouvons l’imaginer. Le marché du travail a évolué de manière importante au cours des trente ou quarante dernières années, et on a assisté à une diversification importante des types d’emplois et à une augmentation impressionnante des emplois atypiques, particulièrement chez les jeunes : travail à temps partiel, temporaire, occasionnel, surnuméraire, sur appel, remplaçant, autonome, en agence de placement, étudiant, contractuel, saisonnier, pigiste, à domicile, suppléant.

Quant aux disparités de traitement liées aux avantages sociaux et aux régimes de retraite, les syndicats sont souvent contraints à faire des compromis déchirants. Par exemple, lorsque les employeurs vivent des difficultés financières, les travailleurs peuvent ne pas avoir d’autres choix que d’accepter des disparités de traitement, notamment sur le plan des avantages sociaux, afin de maintenir des emplois. Un encadrement de l’ensemble des clauses de disparité de traitement de la part du gouvernement nous apparaît indispensable pour rétablir l’équité et éviter les pressions patronales à cet égard.

La mobilisation

Un débat sur la participation des jeunes dans la vie de leur syndicat est essentiel. Comment améliorer leur présence aux assemblées générales ? Comment favoriser leur implication dans les structures syndicales ? Comment mieux faire connaître le rôle que les syndicats peuvent jouer dans les préoccupations des jeunes, comme par exemple la conciliation famille-travail-études-vie personnelle ? Comment composer avec le haut taux d’endettement des ménages et de l’effet de cette réalité sur notre rapport de force devant les employeurs ? Et la grande question : que pouvons-nous faire pour nous assurer d’une équité entre les générations ?

Nous vous invitons à venir débattre de ces importants enjeux au 6e Rassemblement des jeunes en novembre 2016. C’est un rendez-vous à ne pas manquer.

Un heureux retour

Le parcours des travailleuses et travailleurs de métier de l’Université Concordia n’est pas banal. D’abord membres de la CSN, ensuite affiliés à la Marine marchande, puis au syndicat des Métallos, les employé-es de métier de Concordia sont de retour « à la maison ».

Depuis juin dernier, les 67 membres du nouveau Syndicat des travailleuses et travailleurs de métier de Concordia font à nouveau partie de la « famille CSN » et ils en sont très heureux. Plusieurs raisons militaient en faveur d’un changement de syndicat, comme l’explique le président du syndicat, Daniel Rodrigues. « Quand nous étions avec les Métallos et qu’on s’est retrouvés fusionnés sans notre consentement, il y a eu beaucoup de mécontentement chez nos membres. Les Métallos nous ont tassés, ils ne nous ont pas écoutés. Finalement, les membres m’ont approché pour que je commence des démarches avec la CSN. Ça a été très facile. On voulait vraiment faire un changement. On a eu toute l’aide nécessaire. On a voté presque à 100 % pour revenir à la CSN. »

Être écoutés, reprendre le contrôle de leur syndicat, devenir autonomes et gérer leurs propres affaires, c’est ce que voulaient les membres, ajoute le secrétaire du syndicat, Minh-Tien Do Dang : « La structure de la CSN, avec notre propre accréditation, notre exécutif sur place, un fonctionnement démocratique, c’est ce que les membres recherchaient. Si un membre a quelque chose à dire, il peut le faire. Ça se rend à l’exécutif et on en parle. On a maintenant plus de contrôle sur notre syndicat. »

Mais plus d’autonomie, c’est aussi davantage de responsabilités pour les membres, nous dit Daniel Rodrigues. « Ce sont de gros changements pour nous, on ne se le cachera pas. Quand on m’a demandé de faire des démarches auprès de la CSN, je leur ai dit que l’autonomie, ça voulait aussi dire plus d’ouvrage, plus d’implication. Là on gère nos propres affaires, on aime ça, mais l’ouvrage vient avec. On fait beaucoup de choses que nous ne faisions pas avant. On s’organise, on n’a pas le choix, mais ça se passe bien, on est bien encadrés. »

Les travailleurs et travailleuses de métier peuvent maintenant compter sur l’appui des autres syndicats CSN de l’Université Concordia, ajoute Minh-Tien Do Dang : « Ce que je trouve intéressant, c’est qu’il y a une synergie. Il y a beaucoup d’autres syndicats CSN, ici à Concordia, et ça nous aide dans nos revendications. »

La famille CSN à Concordia

Les présidents de tous les groupes CSN se parlent souvent et se rencontrent une fois par mois pour faire le tour des dossiers, pour s’entraider, nous dit Daniel Rodrigues : « Faire partie de la CSN, ça nous rapproche des autres syndicats de Concordia. On est de cinq à six groupes CSN en ce moment, ça nous donne de la force. On a de l’appui. On est mieux informés de nos droits. Faire partie de la communauté CSN nous aide beaucoup. Pour nous, c’est plus facile, on se sent moins isolés. On fait des choses ensemble, on travaille sur le régime de retraite. On a le soutien des autres présidents. Je peux m’appuyer sur eux quand j’en ai besoin, c’est très apprécié. »

Le nouveau Syndicat des travailleuses et des travailleurs de métier de Concordia est encore jeune. Tout reste à faire, mais ils sont heureux de leur choix. Deux priorités se dessinent : la réforme du régime de retraite et la négociation d’une convention collective. Sans contrat de travail depuis juin 2015, les plombiers, peintres, menuisiers et électriciens du Campus Sir Georges Williams de Concordia sont plus que jamais déterminés à se doter d’un bon contrat de travail. Ils se sentent maintenant bien outillés pour y arriver.

Des luttes à mort pour le bien commun et les droits de la personne

Dans le Triangle nord de l’Amérique centrale (Honduras, Guatemala et Salvador), les personnes qui défendent les droits de l’homme font face à des menaces croissantes, particulièrement lorsqu’elles s’opposent à des projets d’envergure — exploitation minière, barrage hydroélectrique. Récemment, le Honduras a été décrété l’un des pays les plus dangereux pour défendre les droits de l’homme par l’ONU et la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Entre janvier et août 2016, huit personnes ont ainsi été assassinées, dont Berta Cáceres, militante autochtone. Ces meurtres demeurent majoritairement impunis, la tendance étant plutôt à la criminalisation de l’action militante (arrestations préventives, poursuites judiciaires).

L’influence des États-Unis

L’Alliance pour la prospérité, qui lie les trois pays aux États-Unis, vise officiellement à freiner l’immigration illégale de mineurs arrivant seuls aux États-Unis, en générant des possibilités de développement économique, en améliorant les services à la population, en luttant contre la violence et la corruption. Les États-Unis quadrupleront leur soutien financier à la région, mais parce qu’il cible des enjeux de sécurité qui concernent les populations civiles, il s’accompagne d’une forte militarisation dans les trois pays et d’une coordination des forces policières, notamment pour affronter les Maras (organisations criminelles locales très puissantes), impliquées dans le passage de la drogue entre la Colombie et les États-Unis.

Selon nos camarades, la population risque d’être victime de ces affrontements, puisque le plan vise surtout la protection et l’enrichissement des investisseurs étrangers, dont les intérêts s’opposent souvent aux élites locales. D’où un discours de plus en plus fréquent des représentants étatsuniens condamnant les scandales de corruption dans certains milieux, liés aux oligarchies nationales.

À court terme, la possibilité que Donald Trump soit élu à la présidence des États-Unis suscite encore plus d’inquiétude en raison de la menace de fermeture des frontières pour les travailleurs. Déjà précaire, la situation des ménages pourrait empirer considérablement sans les contributions (remesas) qu’envoient au pays les membres de la famille qui travaillent aux États-Unis.

L’action syndicale

C’est dans ce contexte qu’évolue le projet que soutient la CSN dans la région et qui allie deux organisations syndicales — la Confédération unitaire des travailleurs du Honduras (CUTH) au Honduras et la Centrale sandiniste des travailleurs (CST) au Nicaragua — et deux groupes écologistes (Salvador et Guatemala) pour la défense des droits de l’homme face à l’industrie extractive. La CUTH, qui n’avait aucun membre dans le secteur minier, a tiré profit des échanges avec les autres organisations impliquées dans le projet pour accroître ses connaissances sur les diverses réalités du secteur. Elle a renouvelé ses pratiques pour réussir à organiser des membres de communautés où veulent s’installer des compagnies minières, parfois canadiennes, pour exploiter les ressources. Cette arrivée se fait très souvent de façon illégale, en menaçant les personnes qui s’y opposent, en creusant sans se soucier de protéger les cours d’eau et l’environnement, sans égard pour le patrimoine culturel et en laissant des territoires contaminés. L’activité prive aussi les communautés de revenus qu’elles tirent de l’extraction artisanale depuis des décennies. Dans ce cas, l’action syndicale permet de défendre les intérêts économiques et environnementaux de la population, mais elle permet aussi d’appuyer le droit des communautés à s’opposer à un projet pour proposer des alternatives de développement.

Bien documenter ses dossiers, un gage de succès

Afin de défendre leurs membres blessés et de forcer l’employeur à adopter une approche
préventive, les syndicats sont appelés à intervenir sur la question des troubles musculosquelettiques (TMS). La prévention est sans contredit essentielle pour une résolution durable des problèmes.

De bonnes enquêtes syndicales contribueront à développer une approche préventive, facilitant la mise en place de solutions efficaces, tout en aidant à documenter les dossiers dans l’éventualité de contestation. Si les risques ergonomiques ne sont pas pris en charge par l’employeur, il ne faut pas hésiter à recourir aux inspecteurs de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Ceux-ci pourront imposer des correctifs.

Selon la législation sur les maladies professionnelles, le lien causal entre le travail et l’apparition d’un TMS repose sur le fait que la maladie est reliée aux caractéristiques particulières de ce travail. Les maladies reconnues à l’annexe 1 de la section IV de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP) doivent se manifester « par des signes objectifs » (bursites, tendinites, ténosynovites). Le travail en cause doit impliquer des répétitions de mouvements ou de pressions sur des périodes de temps prolongées. Lorsque la maladie ne figure pas à l’annexe 1, elle pourra être considérée comme une maladie professionnelle « si l’on démontre à la Commission que la maladie est reliée directement aux risques particuliers de ce travail ».

Les responsabilités de l’employeur

La loi oblige l’employeur à maintenir un registre des caractéristiques des postes et du travail exécuté par chaque travailleur (art. 52). Il doit prendre les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité et leur intégrité physique et psychologique (art. 51). Il doit, entre autres, équiper et aménager les lieux de travail de façon à assurer la protection des travailleuses et des travailleurs. Il doit aussi voir à ce que l’organisation du travail, les méthodes et les techniques utilisées pour l’accomplir soient sécuritaires et ne portent pas atteinte à la santé.

L’employeur a donc le devoir d’identifier les risques liés à la santé-sécurité, y compris les risques ergonomiques. Ceux-ci sont malheureusement trop souvent absents des grilles d’inspection et de prévention établies par les employeurs et les comités de santé-sécurité du travail. Il est important de faire ressortir l’ampleur des facteurs de risque ergonomiques pouvant surcharger une région corporelle et favoriser le développement d’un TMS.

Certaines normes indiquent des seuils de précaution pour la santé, des valeurs minimales à rechercher, afin de prévenir une surcharge musculosquelettique (NIOSH, AFNOR, QEC). L’identification des risques ergonomiques exige du syndicat une analyse approfondie et une documentation détaillée du travail effectué, afin de bien cibler les éléments à risque et les déterminants (causes). Toutefois, ce travail est un gage de succès !

Enfin, le vieillissement de la population rend la prévention des TMS d’autant plus importante et les primes d’assurance augmentent de façon importante.

Les syndicats doivent induire des comportements positifs de prévention dans leur milieu de travail par rapport aux TMS, et saisir toutes les occasions pour sensibiliser l’employeur et leurs membres sur les conséquences négatives de ceux-ci, autant pour l’entreprise, les individus que la société.

TMS les plus fréquents

  • Bursite
  • Tendinite
  • Épicondylite
  • Maux de dos
  • Syndrome du canal carpien
  • Syndrome vibratoire

Conditions pouvant avoir une incidence sur le développement des TMS

  • Postures contraignantes
  • Vibrations et chocs mécaniques
  • Effort
  • Pression mécanique
  • Répétition
  • Froid
  • Travail statique
  • Facteurs psycho­sociaux et organisationnels

La vitalité des enjeux féministes

À l’instar de la polémique causée par la ministre Lise Thériault qui a marqué le 8 mars cette année, et à la suite des analyses de la CSN et de l’IRIS sur l’austérité sexiste, les congrès des conseils centraux de ce printemps ont donné lieu à des débats et des discussions sur de nombreux enjeux féministes, ouvrant la voie à des réflexions stimulantes sur les perspectives de luttes pour les prochaines années.

Au cours de ces instances, les activités, les propositions et les débats ont ultimement fait la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et ont démontré, une fois de plus, que les militantes de la CSN sont prêtes et déterminées à poursuivre la lutte dans cette voie égalitaire. Tout ce foisonnement d’idées a aussi permis de confirmer que nous ne sommes pas isolées en tant que féministes dans cette lutte pour l’égalité, la justice et la solidarité. En effet, le soutien exprimé lors des congrès par les hommes en témoigne.

À l’image du mouvement féministe d’aujourd’hui qui est diversifié et engagé dans une multitude de voies, soit récurrentes ou émergentes, les diverses problématiques abordées ont permis de mieux comprendre les enjeux de société auxquels les femmes sont confrontées et de dégager des pistes de solution intéressantes.

Pour nous faire entendre, la parité

La parité femmes-hommes dans les lieux et les postes décisionnels a été inscrite à l’ordre du jour de plusieurs congrès. « Cette question a ressurgi dans l’actualité, ce qui est une bonne nouvelle en soi, souligne Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, responsable de la condition féminine. Dans plusieurs milieux, y compris dans le mouvement syndical, de nombreuses difficultés se dressent devant les femmes qui désirent s’impliquer. Malgré un nombre de militantes en augmentation, la participation des femmes aux directions syndicales de certains secteurs économiques progresse lentement. Il y a quelques années, la CSN a adopté le Programme pour l’accès à une représentation équitable des femmes (PAREF) et elle s’est positionnée tout récemment en faveur de la déclaration pour la parité femmes-hommes du groupe Femmes, politique et démocratie. De plus, au cours des prochains mois, la CSN mettra en place des outils pour amorcer l’analyse différenciée selon les sexes (ADS). Somme toute, il reste beaucoup de travail à faire. »

Les membres ont abordé plusieurs autres sujets à caractère féministe comme les conséquences de l’austérité sexiste, les pièges de la banalisation de la marchandisation du corps des femmes, la participation aux tables et aux activités régionales des groupes de femmes dont ceux qui œuvrent en employabilité, la problématique de la violence et de la disparition de nombreuses femmes autochtones, pour n’en nommer que quelques-uns.

Les congrès des conseils centraux nous ont donc permis de découvrir qu’il existe une multitude d’activités et de propositions concrètes sur la recherche d’égalité entre les femmes et les hommes. Nous ne pouvons qu’être fières du dynamisme des militantes de la CSN et, à ce titre, nous devons conclure que ces congrès ont été fertiles en solidarités féministes !

Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec

Activités Adoption de propositions
  • Un questionnaire distribué chaque jour du congrès sur l’histoire des droits des femmes, l’égalité financière, les effets néfastes de l’austérité sur les femmes et la discrimination au travail relativement à la grossesse; possibilité de gagner un prix.
  • Que le conseil central poursuive la lutte pour contrer la violence faite aux femmes en faisant connaître les ressources disponibles en région à nos syndicats affiliés.
  • Que le conseil central dénonce les mesures d’austérité qui s’attaquent aux plus pauvres et aux plus démunis de la région, dont les femmes sont majoritairement victimes.
  • Que le conseil central envisage la possibilité d’envisager ou de s’impliquer dans une campagne avec un organisme de la région venant en aide aux plus démunis.

Bas-Saint-Laurent

Activités Adoption de propositions
  • Présentation d’un portrait de la prostitution dans la région.
  • Déjeuner animé à l’aide de questions sur l’histoire des luttes des femmes.
  • Appel d’une maison pour femmes violentées de collecter des objets utilitaires pour les aider à emménager dans un nouveau logis.
  • Dénoncer les attaques faites aux femmes par différents moyens, dont une présence accrue sur la scène médiatique ainsi que le resserrement des liens avec les organismes qui viennent en aide aux femmes.
  • Remettre de l’avant dans nos syndicats la conciliation famille-travail-études.

Cœur-du-Québec

Activités Adoption de propositions
  • Kiosque de la condition féminine (distribution de différentes brochures CSN et autres) et tirage.
  • Conférence sur l’hypersexualisation et l’image corporelle, les publicités sexistes, la prostitution et la traite des femmes.
  • 5 à 7 animé par une humoriste.
  • Organiser deux colloques dans le cadre du 8 mars, l’un portant sur les proches aidants au féminin et l’autre sur les multiples visages de la violence envers les femmes.
  • Organiser un colloque sur la santé mentale conjointement avec les responsables de la santé-sécurité du travail.

Côte-Nord

Activités Adoption de propositions
  • Présentation du bilan des activités de la condition féminine et des collaborations avec les organismes de défense des droits des femmes.
  • Hommage à la fondatrice de la corporation de l’environnement de Sept-Îles, madame Claudette Villeneuve, dont le témoignage a démontré les défis qu’elle a eu à surmonter en tant que femme.
  • Que le Conseil central Côte-Nord poursuive la lutte contre les violences faites aux femmes en faisant connaître les services offerts pour éliminer la violence conjugale, les agressions sexuelles et les abus de toutes sortes envers les femmes.
  • Que le Conseil central Côte-Nord – CSN fasse ressortir toutes les conséquences que les mesures d’austérité du gouvernement Couillard ont sur les conditions de vie des femmes et s’associe aux groupes de femmes de la région afin de les dénoncer.

Estrie

Activités Adoption de propositions
  • Présentation, par le biais du rapport d’activités du comité exécutif, des effets des mesures d’austérité sur les femmes.
  • Présentation d’Aurélie Lanctôt, auteure de Les libéraux n’aiment pas les femmes.
  • Que le comité exécutif du CCSNE applique l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) dans toutes ses orientations et actions.
  • Que le comité exécutif du CCSNE s’implique dans les diverses activités de la table régionale de groupes de femmes, qu’il diffuse largement toutes les initiatives et actions pertinentes liées au mouvement des femmes régional et national et qu’il invite les membres de ses syndicats affiliés à participer activement aux actions du mouvement des femmes.
  • Que le comité exécutif du CCSNE, par le biais de son comité de condition féminine, mette en place des activités concrètes liées au mouvement des femmes.

Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

Activités Adoption de propositions
  • Deux membres du comité national de la condition féminine CSN, Nathalie Arguin et Pauline Bélanger, ont présenté l’importance des enjeux de la condition féminine et de s’impliquer à différents niveaux.
  • Modification des statuts et règlements pour se prémunir de deux comités statutaires, dont un de la condition féminine. Il sera composé de trois membres, dont deux qui représenteront respectivement la Gaspésie et les Îles; l’autre membre proviendra de l’exécutif.

Lanaudière

Activités Adoption de propositions
  • Présentation théâtrale interactive « Eva en quatre temps » sur les différentes luttes féministes, suivie d’une discussion autour des stratégies à développer pour contrer les attaques qui perdurent encore contre les femmes.
  • Que le Conseil Central de Lanaudière invite ses syndicats à définir des objectifs en ce qui concerne la conciliation-famille-travail et que ceux-ci prennent les moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs.
  • Que le Conseil central de Lanaudière-CSN développe un outil dans le but de promouvoir la condition féminine dans ses syndicats locaux.

Laurentides

Activités Adoption de propositions
  • Points soulevés autour des effets de l’austérité sur les femmes, notamment lors d’une présentation sur le démantèlement du réseau de service de garde au Québec.
  • Que le conseil central et ses syndicats affiliés poursuivent la lutte contre les mesures d’austérité qui touchent notamment les femmes, avec pour objectif l’atteinte de l’égalité entre les hommes et les femmes. Élaborer un plan d’action pouvant amener à une grève sociale.
  • Poursuivre la lutte pour favoriser l’accès aux femmes dans les métiers traditionnellement masculins.

Montérégie

Activités Adoption de propositions
  • Présentation du bilan des activités de la condition féminine.
  • Tenue d’un kiosque.
  • Hommage à Fernande Lévesque, militante de tous les combats pour faire avancer la place des femmes, à l’occasion de son départ à la retraite.

Montréal métropolitain

Activités Adoption de propositions
  • Kiosque où se faisaient photographier les gens qui exprimaient qu’« Acheter du sexe n’est pas un sport » (le congrès se déroulait juste avant le Grand Prix de la Formule 1).
  • Présentation du comité de condition féminine sous forme de déclamations sur les raisons d’être féministe en 2016.

Outaouais

Activités Adoption de propositions
  • Dîner discussion sur l’austérité sexiste animé par Diane Dwyer, conseillère syndicale à la condition féminine–CSN
  • Que les syndicats affiliés au CCSNO attachent une grande importance aux luttes contre l’austérité et à leurs principales victimes, les femmes./li>
  • Que les syndicats redoublent d’efforts afin d’avoir une responsable de la condition féminine au sein de son syndicat et que cette responsable puisse participer aux activités du CCSNO dans le cadre de la lutte contre l’austérité./li>

Québec Chaudière-Appalaches

Activités Adoption de propositions
  • Présentation dynamique du rapport d’activités du comité des femmes.
  • Hommage à Solange Gobeil, une militante qui laisse le comité des femmes après plus de 20 ans d’implication.
  • Que le Conseil central et les syndicats affiliés s’engagent :
    1. à poursuivre la lutte pour la sauvegarde, le développement, l’accessibilité et la valorisation du réseau des CPE, des RSG et des services de garde scolaires;
    2. à faire connaître la qualité supérieure des services offerts par les CPE et les RSG en comparaison avec ceux des garderies commerciales.
  • Que le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN et les syndicats affiliés s’engagent à faire reconnaître les revendications prioritaires de la coalition pour la conciliation famille-travail par la diffusion de la plateforme politique de la coalition.

Saguenay–Lac-Saint-Jean

Activités Adoption de propositions
  • Présentation de Diane Dwyer, conseillère syndicale à la condition féminine–CSN, sur les effets de l’austérité sur la réalité des femmes, et plus spécifiquement dans la région.
  • Que le conseil central soutienne les actions des groupes qui luttent contre la pauvreté et l’exclusion sociale dans la région, qu’il dénonce les préjugés envers les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables et qu’il sensibilise les membres des syndicats affiliés sur les impacts des récentes orientations du gouvernement concernant les coupes dans les programmes spécialisés pour faciliter l’employabilité des femmes.

Femmes et changements climatiques

De nombreuses études ont été entreprises pour recenser les impacts particuliers des changements climatiques sur les femmes, surtout dans des régions moins développées industriellement et déjà aux prises avec les effets dévastateurs de ces changements. Au Québec, les travaux négligent trop souvent cette dimension. Pourtant cette problématique nous concerne toutes et tous. C’est dans cette optique que le comité national de la condition féminine s’est penché sur la problématique « femmes et environnement ».

Pour mieux évaluer les impacts spécifiques sur les femmes, le Réseau des femmes en environnement a soumis un mémoire à l’Office de consultation publique de Montréal en mars 2016. Nous vous en présentons et commentons ici quelques conclusions.

L’importance d’une analyse différenciée selon le sexe (ADS) trouve sa justification dans le fait que les femmes, même au Québec, sont plus nombreuses dans les catégories vulnérables aux changements climatiques, et cela, en raison des rôles sociaux spécifiques qui leur sont assignés par nos sociétés et des discriminations auxquelles elles doivent faire face.

De plus, en raison de la division sexuée du travail domestique, les femmes risquent de porter le plus gros du poids des problèmes de santé reliés aux changements climatiques (augmentation des cas de maladies de Lyme et du virus du Nil) et des conséquences des catastrophes naturelles dans leur rôle d’aidantes naturelles.

« Une étude réalisée en 2000 sur les impacts des inondations au Saguenay de 1996 démontre que les séquelles physiques et psychologiques étaient plus importantes pour les femmes que pour les hommes. En effet, les femmes doivent à la fois se rétablir de ces catastrophes naturelles et continuer à assumer leurs obligations familiales et extérieures. Elles vivent aussi des stress plus importants que ceux des hommes pendant et après un évènement météorologique extrême puisqu’elles sont les principales dispensatrices de soins (Duncan 2008). Les catastrophes naturelles sont aussi souvent accompagnées d’un accroissement de la violence envers les femmes (Duncan 2008). »

En outre, comme travailleuses à temps partiel, travailleuses « atypiques » et travailleuses ayant un taux d’emploi et des revenus inférieurs aux hommes, les femmes sont, dès aujourd’hui, plus vulnérables aux conséquences négatives qu’ont ces bouleversements sur leurs conditions économiques (augmentations des tarifs d’électricité, des coûts des aliments, etc.). Ces différences doivent être prises en compte lors de l’adoption de politiques dans la lutte aux changements climatiques afin d’éviter d’exacerber les inégalités qui existent déjà entre les femmes et les hommes.

Collectivement comme travailleuses et travailleurs, nous devons nous informer non seulement sur les volets économiques et scientifiques de la problématique, mais aussi sur les effets quotidiens qu’auront ces changements sur notre tissu social et plus particulièrement sur les femmes. Comme pour les mesures d’austérité, engageons nos réflexions en ce sens.

« Des jeunes prêts pour le travail, une économie prête à les accueillir »

Le comité a mené divers travaux sur les clauses de disparité de traitement et sur la prolifération des statuts d’emplois atypiques et précaires, deux phénomènes qui entraînent une forme de discrimination envers les jeunes.

Les clauses de disparité de traitement communément appelées « clauses orphelin » ou « rémunération à double palier » sont interdites par la Loi sur les normes du travail (LNT) depuis 1999. Malgré leur caractère illégal et la reconnaissance qu’elles induisent une discrimination envers les jeunes, on constate qu’elles sont toujours présentes dans certaines de nos conventions collectives. De plus, elles sont toujours très nombreuses dans les régimes de retraite et d’assurance collective, deux formes importantes de revenus qui ne sont pas explicitement nommées dans la définition du salaire dans la LNT. La présence de ce type de clause n’est pas sans conséquence sur le climat de travail et sur la vie syndicale. Dans les milieux de travail, nous observons une tension entre les salarié-es nouvellement embauchés et les plus expérimentés. Le sentiment d’injustice provoqué par la rémunération globale différente pour le même travail se traduit non seulement par une insatisfaction vis-à-vis de l’employeur, mais également vis-à-vis du syndicat. Le comité estime que le gouvernement doit agir rapidement pour s’assurer que l’interdiction des « clauses orphelin » inscrite dans la loi soit respectée dans les conventions collectives, mais qu’elle s’applique également aux régimes complémentaires de retraite et d’assurance collective.

Précarité et travail atypique chez les jeunes

Au cours des trente dernières années, nous avons pu constater une augmentation considérable du travail précaire, notamment par la multiplication des emplois atypiques, particulièrement chez les jeunes travailleuses et travailleurs. L’une des conséquences de ce phénomène est l’accroissement des inégalités de revenus entre les générations. Nous observons que, malgré ce qu’on veut nous laisser croire, ce type d’emploi, plus répandu dans certains secteurs comme l’hébergement, la restauration, l’alimentation, le commerce, le secteur manufacturier et celui des municipalités, se perpétue, et que les jeunes qui entrent sur le marché du travail dans un emploi atypique risquent d’avoir une vie professionnelle constituée d’emplois précaires. Certaines conventions collectives excluent spécifiquement de leur application certaines catégories d’emplois atypiques, souvent occupés par des étudiantes et étudiants ou des salarié-es occasionnels, ce qui contribue aux iniquités. Le comité national des jeunes demande à ce que le gouvernement revoit le Code du travail pour l’adapter aux nouvelles réalités du travail et pour permettre la syndicalisation d’un plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs.

Famille-travail-études

La CSN fait partie de la Coalition pour la conciliation famille-travail-études, qui réclame l’adoption d’une loi-cadre pour assouplir certaines contraintes ou exigences du monde du travail. Le comité national des jeunes travaille actuellement avec le comité de la condition féminine sur cet enjeu important. Leurs réflexions et les résultats de leurs travaux seront au centre d’un événement dont nous vous ferons part bientôt.