À moins que la STM retire ses demandes de reculs dans les conditions de travail, les 2400 employé-es d’entretien seront en grève du 9 au 17 juin prochain.
Le Syndicat du transport de Montréal et la STM ont convenu d’une entente sur les services essentiels à maintenir durant la grève. Le Tribunal administratif du travail doit prendre connaissance de cette entente dans les prochains jours. La grève prévoit un débrayage d’une durée de neuf jours, pendant laquelle les services seront partiellement maintenus. Les usagères et les usagers devront donc s’attendre à plusieurs ralentissements et arrêts de service, aussi bien dans les métros que les autobus. De plus, les employé-es d’entretien ne feront pas de temps supplémentaire pendant cette séquence de grève.
Dans les derniers jours, le syndicat a interpellé la STM à plusieurs reprises pour demander le retrait des nombreux reculs dans les conditions de travail. La STM s’entête à maintenir ses demandes quant à la création d’horaires atypiques et au déplacement des salarié-es dans toutes ses installations. De leur côté, les employé-es d’entretien proposent plusieurs solutions pour améliorer le recrutement à la STM, notamment en freinant le recours à la sous-traitance et à la privatisation, en améliorant la conciliation famille-travail et en implantant des mesures pour attirer et retenir le personnel.
« Les 2400 employé-es d’entretien de la STM n’ont pas d’autre choix que d’envisager le recours à la grève face à l’entêtement de leur employeur. Ça fait des semaines qu’on martèle à l’employeur que s’il veut réussir à attirer et retenir le personnel, il doit lâcher sa lubie de vouloir couper dans nos conditions de travail. La balle est maintenant dans son camp », lance Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal–CSN.
« Les infrastructures de la STM ont besoin d’amour et c’est le travail des employé-es d’entretien de le faire. Ce n’est pas en sabrant dans leurs conditions de travail qu’on va réussir à remettre les stations de métro en état. La STM doit continuer d’offrir de bonnes conditions de travail et le gouvernement doit mettre le financement nécessaire pour entretenir et développer le transport collectif », explique Stéphanie Gratton, première vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).
« Quand des travailleurs et des travailleuses font face à des employeurs qui veulent s’en prendre à leurs conditions de travail, ils n’ont pas d’autre choix que de se mobiliser. Les 2400 employé-es d’entretien de la STM sont prêts à se lever pour améliorer leur sort », de conclure Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).
À propos
Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Le projet de loi 89, adopté aujourd’hui, aura de lourdes conséquences pour l’ensemble de la main-d’œuvre du Québec. « Le premier ministre et son ministre du Travail n’ont vraisemblablement pas saisi l’ampleur des dégâts qu’occasionnera cette nouvelle législation. Il s’agit d’une journée sombre pour les travailleuses et les travailleurs », dénoncent les porte-paroles Robert Comeau de l’APTS, Luc Vachon de la CSD, Caroline Senneville de la CSN, Éric Gingras de la CSQ, Mélanie Hubert de la FAE, Julie Bouchard de la FIQ, Magali Picard de la FTQ, Christian Daigle du SFPQ et Guillaume Bouvrette du SPGQ.
Des conséquences pour toutes les personnes salariées du Québec
Il ne fait aucun doute pour les organisations syndicales que les impacts du projet de loi se feront sentir bien au-delà des personnes syndiquées. « Nous le répétons, les gains obtenus par la négociation exercent une pression positive sur les milieux non syndiqués, obligeant les employeurs à s’ajuster pour demeurer compétitifs. C’est à l’ensemble de la main-d’œuvre québécoise que le gouvernement s’attaque en limitant la capacité des travailleuses et des travailleurs à défendre et à améliorer leurs conditions de travail », déplorent les porte-paroles.
Une menace à la paix industrielle
Les règles entourant le recours et l’exercice de la grève permettaient jusqu’ici de maintenir l’équilibre fragile, mais essentiel entre les travailleuses, les travailleurs et les patrons. Les organisations syndicales ne s’expliquent pas pourquoi Jean Boulet a voulu tout bouleverser, si ce n’est pour assujettir l’ensemble des personnes salariées au bon vouloir des employeurs et pour faire plaisir au patronat ainsi qu’à un conseil des ministres aux tendances antisyndicales. « L’encadrement entourant l’exercice du droit de grève, qui était somme toute limitatif, offrait aux travailleuses et aux travailleurs la possibilité d’améliorer leurs conditions à l’intérieur de balises claires. Le ministre semble s’être trouvé des prétextes pour bafouer leurs droits et, de ce fait, il menace la paix industrielle », évoquent les représentants syndicaux. « Il nous semble clair que les limitations au droit de grève contenues dans cette législation ne passeront pas le test des tribunaux. Les constitutions, tant canadienne que québécoise, ainsi que l’arrêt Saskatchewan sont sans équivoque à ce propos. Les droits syndicaux sont aussi des droits humains. »
Des gains obtenus grâce aux luttes
Au fil des décennies, de nombreuses avancées sociales bénéficiant à l’ensemble de la société ont été obtenues grâce aux luttes menées par les travailleuses et les travailleurs syndiqués. L’équité salariale, l’implantation du réseau des CPE, le salaire minimum, les congés parentaux sont quelques-uns des gains obtenus grâce à la mobilisation syndicale. « Ce sont nos moyens de pression et nos grèves qui ont permis à des millions de Québécoises et de Québécois de bénéficier de ces droits. Priver les travailleuses et les travailleurs de leur capacité à lutter, c’est freiner les progrès de toute la société québécoise », insistent les porte-paroles.
« Le lien de confiance est rompu »
Dès l’évocation par Jean Boulet de ses intentions, à la fin 2024, les organisations syndicales ont invité le ministre du Travail à la prudence. « Nous avons rapidement saisi que le ministre ne serait pas ouvert à la discussion afin de trouver des solutions satisfaisantes pour tous. D’ailleurs, nous nous expliquons mal cette volte-face complète de la part du ministre du Travail, qui a drastiquement changé de ton à partir de ce moment : il a choisi de rompre le dialogue avec les travailleuses et les travailleurs du Québec. Le lien de confiance est rompu », concluent les porte-paroles.
Sous le thème Cap sur nos valeurs, le 30e Congrès du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN (CCGIM–CSN) s’est tenu du 27 au 29 mai 2025 à l’Hôtel Baker, à Gaspé. Les délégué-es présents ont adopté les propositions qui guideront le travail du nouveau comité exécutif pour les trois prochaines années.
Le nouveau comité exécutif du CCGIM–CSN est composé de Pierre-Luc Boulay à la présidence, de Selena Vaillancourt au poste de secrétaire générale, de Dany Fournier à la trésorerie, de Jules Richard à la vice-présidence, territoire des Îles-de-la-Madeleine et de Steeve Bernard à la vice-présidence, territoire de la Gaspésie.
À la suite de débats et d’échanges issus des ateliers tenus durant le congrès, sept propositions finales ont été adoptées par les délégué-es.
« En ateliers, les délégué-es se sont penchés sur les grands enjeux auxquels elles et ils font face dans leur milieu de travail, mais également dans leur vie de tous les jours. Leurs échanges ont contribué à la définition des orientations du CCGIM–CSN pour les trois prochaines années touchant, entre autres : aux enjeux liés à la démocratie à tous les niveaux politiques ; aux questions démographies et de main-d’œuvre et leurs impacts sur la santé et les services sociaux, sur le logement abordable, sur les aîné-es et sur les secteurs économiques, soit le primaire (exploitation des ressources), le tourisme, la culture et le développement régional de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine ; à la cruciale question du développement des transports fiables, variés et abordables dans le contexte de la crise climatique ; à celle également incontournable de l’intégration, de l’hébergement et de l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleuses et des travailleurs étrangers temporaires, et finalement, aux moyens à mettre en œuvre afin de développer la vie syndicale locale et régionale par l’amélioration des communications et des liens intersyndicaux. On se relève les manches dès maintenant pour atteindre nos objectifs », déclare Pierre-Luc Boulay, nouveau président du CCGIM–CSN.
Les délégué-es, les élu-es retraités et actifs et les salarié-es de la CSN ont également rendu un vibrant hommage et souhaité une bonne retraite à monsieur Serge St-Pierre, président sortant du CCGIM–CSN.
À propos du CCGIM–CSN et de la CSN
Le CCGIM–CSN regroupe environ 4500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 85 syndicats affiliés.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Devant le peu d’avancées réalisées à la table de négociation, le syndicat du transport de Montréal a déposé un nouvel avis de grève. En négociation depuis plus d’un an, les 2400 employé-es d’entretien réclament que la STM retire ses demandes de reculs diminuant les conditions de travail.
La STM maintient entre autres ses demandes quant à la création d’horaires atypiques de soir, de nuit et de fin de semaine. La STM souhaite aussi accentuer la flexibilité quant au déplacement des salarié-es dans toutes ses installations nonobstant le lieu, ce qui n’aidera en rien l’attrait et la rétention de personnel à l’interne, alors que la STM peine à embaucher de nouveaux employé-es. Pour le syndicat, il est déplorable de constater le peu de mouvement à la table de négociation alors que plane la possibilité d’une grève depuis plusieurs semaines. Les employé-es d’entretien veulent freiner le recours à la sous-traitance et à la privatisation, améliorer la conciliation famille-travail et implanter des mesures pour attirer et retenir le personnel, ce qui améliorera la qualité du service tout en baissant les coûts pour la population.
L’avis de grève transmis le 28 mai vise à tenir des journées de débrayage à compter du 9 juin prochain. Des services essentiels devront être maintenus durant ces journées de grève. Le syndicat prévoit des aménagements particuliers dans le contexte où la grève pourrait se dérouler pendant le Grand Prix du Canada. Le tribunal administratif du travail doit se pencher sur la liste de services essentiels transmise par le syndicat. La durée de la grève et ses effets seront confirmés dans les prochains jours. Un premier avis de grève avait été envoyé le 30 avril dernier, mais le débrayage qui était prévu le 25 mai a dû être reporté pour que davantage de services essentiels à maintenir soient convenus.
« La STM doit saisir la balle au bond et bouger à la table de négociation si elle veut éviter la grève. Après plus d’un an à négocier, c’est le temps que les demandes de reculs prennent le bord. On a de plus en plus de mal à retenir les salarié-es et pourtant la STM s’entête à vouloir s’en prendre à nos conditions de travail. La grève devient un moyen crucial pour faire comprendre à l’employeur qu’il doit améliorer nos conditions de travail », lance Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal–CSN.
À propos
Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Les travailleuses et les travailleurs du secteur résidentiel de la construction sont en grève depuis le mercredi 28 mai, à 00h01. En conférence de presse ce matin à Montréal, le porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction – regroupant les cinq syndicats de l’industrie –, Alexandre Ricard a répété que les dernières offres de l’APCHQ sont insuffisantes pour en arriver à un règlement.
L’Alliance syndicale de la construction – regroupant les cinq syndicats de l’industrie – confirme que l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) n’a pas répondu positivement à sa demande de soumettre la dernière offre à ses membres, afin de passer au vote. Pour cette raison, l’Alliance syndicale confirme qu’une grève générale illimitée sera déclenchée ce mercredi 28 mai, à 00h01, dans le secteur résidentiel.
Rappelons que l’Alliance syndicale avait exhorté l’APCHQ de faire voter ses membres en se référant à l’article 44.1 de la Loi R-20, dans laquelle il est notamment stipulé qu’une « association représentative peut conclure une entente sectorielle […] si elle y est autorisée par la majorité de ses membres qui exercent leur droit de vote lors d’un scrutin secret ».
« Il est déplorable que l’APCHQ prive ses membres d’un tel droit de parole. Nous croyons fermement que les entrepreneurs membres de l’APCHQ auraient été favorables à l’acceptation de la dernière offre de l’Alliance syndicale dans le contexte actuel, tout comme les membres des autres associations patronales l’ont été dans les dernières semaines, pour les secteurs Institutionnel-Commercial et Industriel (IC-I) et du Génie civil et Voirie (GCV) » affirme Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.
« Obtenir une telle entente dans le secteur Résidentiel aurait favorisé le maintien de la paix industrielle et aurait permis d’éviter la grève » poursuit-il.
Que cache l’APCHQ?
L’APCHQ fait preuve d’entêtement injustifié dans le cadre des négociations en cours, en refusant de consulter ses membres pour leur présenter la plus récente offre de l’Alliance syndicale. L’APCHQ a-t-elle peur de la réponse positive qu’elle pourrait obtenir? Qui cherche-t-elle à protéger? Les ménages québécois qui bénéficient des travaux destinés à l’habitation, ou les promoteurs immobiliers qui s’en mettent plein les poches?
L’Alliance syndicale croit fermement que le gouvernement ne doit pas se mêler des discussions. Pourtant, l’APCHQ se cache derrière celui-ci. Au lieu de répondre positivement à une simple demande d’appel au vote, elle repousse volontairement le processus de consultation et se dirige elle-même vers un conflit de travail, en espérant que le ministre du Travail intervienne.
En route vers la grève
L’Alliance syndicale a obtenu un fort mandat de grève (83,8%) en bonne et due forme, en exécutant une consultation au scrutin secret, accessible à l’ensemble des membres des cinq syndicats. Un préavis de déclenchement de grève a été formellement envoyé aujourd’hui au ministre du Travail.
Les cinq syndicats communiqueront activement avec leurs membres dans les prochaines heures afin de partager les informations relatives aux lieux de rassemblement et les détails logistiques nécessaires pour le début de la grève. Les travailleurs et les travailleuses du secteur Résidentiel méritent les mêmes salaires et conditions que dans tous les autres secteurs de l’industrie et doivent pouvoir récupérer le pouvoir d’achat perdu. Leur contribution à la construction de logements et de maisons est essentielle et doit être reconnue.
À propos de l’Alliance syndicale de la construction
L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQConstruction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/
Sans surprise, le PL 89 du ministre Boulet, l’une des plus grandes attaques envers le droit des travailleuses et des travailleurs, figure à la une de cette édition d’été 2025. Mais ce n’est pas le seul sujet qui occupe les pages de cette 17e édition du journal du Point syndical.
Message de l’équipe du Point syndical :
« Étant donné les risques d’un conflit de travail imminent chez Postes Canada, la CSN a décidé, en guise de solidarité envers le Syndicat des travailleurs des postes (STTP), de diffuser ce numéro du Point syndical principalement en format numérique.
Exceptionnellement, le journal ne sera donc pas distribué dans vos boîtes à lettres respectives. Quelques copies seront toutefois imprimées et distribuées lors du conseil confédéral des 18 et 19 juin prochains, à Jonquière, et quelques autres seront également disponibles au siège social de la CSN à Montréal.
Merci de votre compréhension. »
L’abaissement de la cote de crédit du Québec par l’agence de notation Standard & Poor’s fait l’objet de l’édito de la présidente de la CSN, Caroline Senneville. L’austérité refait aussi surface alors que la CAQ gèle les embauches ou coupe dans les services.
Les sujets ne manquent pas dans cette édition. Retrouvez en rafale ci-dessous les différents articles consultables directement sur le site de la CSN ou en version PDF.
« En 30 ans de militantisme syndical, je n’ai jamais vu une telle attaque aux droits des travailleuses et travailleurs », assure le premier vice-président de la CSN, François Enault.
À en croire le premier ministre, cette décote n’est pas la conséquence des baisses d’impôt qu’il a lui-même octroyées il y a deux ans, ni des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars dans des projets économiques risqués, comme une usine de batteries dont la maison mère est maintenant en faillite, ni même de la planification d’un 3e lien qui ne verra jamais le jour à Québec ou encore d’un dépassement de coûts d’un demi-milliard de dollars dans le dossier SAAQclic.
« On doit refuser l’austérité ! Refuser de se rendre malade, refuser de faire toujours plus avec moins ! », scandait à la manifestation contre le gel d’embauche dans les cégeps, en avril dernier devant le Conseil du trésor à Montréal, Ryan William Moon, vice-président à la Fédération des professionèles–CSN.
Sans que ce soient des changements majeurs, plusieurs points devaient être modifiés [à notre convention collective], parce qu’on avait des problèmes de compréhension et d’application. Environ une cinquantaine de ces petits points ont été modifiés.
La décision d’Amazon de fermer ses sept entrepôts au Québec ne passe tout simplement pas. Une personne du Québec sur deux a ou bien diminué ses achats chez Amazon depuis janvier, ou bien a carrément cessé de transiger avec la multinationale délinquante.
« Le mouvement syndical a largement contribué à l’amélioration des conditions de travail, à la reconnaissance des droits des travailleuses et travailleurs ainsi qu’au renforcement du filet social de l’ensemble de la population québécoise. Les victoires obtenues ont façonné le Québec moderne et montré la force de la solidarité syndicale et sociale… mais le monde du travail change à une vitesse fulgurante et les défis qui se dressent devant nous sont plus grands que jamais », peut-on lire dans la déclaration officielle des États généraux du syndicalisme.
« Les victoires sont rares. Nous célébrons cette hausse de financement du Conseil des arts et des lettres du Québec. Mais nous demeurons réalistes : on sauve tout juste les meubles », Valérie Lefebvre-Faucher, autrice, rédactrice en chef de la revue Liberté et représentante de la GMAQ.
« Mon objectif est de faire reconnaître l’acupuncture comme outil d’intervention sociale. C’est plus qu’une activité relaxante, ça a du potentiel pour la réadaptation en santé mentale et le traitement des dépendances », explique Charlotte Astier, acupunctrice.
La négociation a été rude dans le secteur. Les hôteliers voulaient garder les profits accumulés grâce à l’inflation et à la forte reprise du secteur. Mais au Reine Elizabeth, c’est dans une campagne antisyndicale virulente que l’employeur s’est lancé tête baissée.
Il faut savoir que pour un même métier de la construction, une ou un salarié-e reçoit actuellement entre 2 et 4 dollars de moins l’heure lorsqu’il travaille sur un chantier résidentiel. L’Alliance syndicale souhaite lancer le processus pour enfin régler ce problème qui n’a pas lieu d’être.
Les travailleuses de la santé ont dû attendre plus de 14 ans avant que le gouvernement leur verse les sommes qu’il leur devait pour le maintien de l’équité salariale. Retour sur une lutte où nos efforts ont fini par payer.
« On entend souvent dire que les travailleuses et travailleurs des RPA sont nos anges gardiens. Et comme des anges, on s’attend à ce qu’ils se dévouent pour la cause, et surtout sans se plaindre. Je pense que ces attentes sacrificielles doivent cesser. Nos membres prennent soin de nos aîné-es, de nos grands-parents et de nos parents, quand leurs familles ne sont plus en mesure de le faire », dénonce Marlène Ross, représentante du secteur des résidences privées pour aîné-es.
« En uniformisant l’apparence du personnel, la CAQ envoie un message d’exclusion aux communautés culturelles et aggrave la pénurie des employé-es de soutien, notamment dans les grandes villes », explique Annie Charland, présidente du Secteur soutien scolaire de la FEESP–CSN.
« Depuis que je suis rentré au resto, je parlais du syndicat, mais toujours un peu à la blague… Un bon jour, je suis passé à l’action et j’ai amené des cartes à signer », raconte Guillaume Gagné, serveur et étudiant en science politique de 28 ans qui est à l’origine de la nouvelle section montréalaise du Syndicat des employé-es de la restauration–CSN.
Ce livre constitue une critique puissante de la manière dont l’État canadien réagit aux revendications autochtones : par la militarisation, la manipulation médiatique et la criminalisation de la résistance.
« On a confiance en la CSN. On vient d’un contexte difficile au Mexique… alors, arriver ici, au Québec, et gagner sa vie dans de mauvaises conditions, c’est compliqué ! On a choisi un nouveau syndicat où tout est transparent », raconte tout sourire, Jenny Anamaria Granados Mediola, la vice-présidente du syndicat fraîchement élue.
Rappelons que cet événement historique constituait le point culminant de cinq ans de travaux et de négociation à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) afin d’en arriver à une entente touchant les mécanismes de prévention et de participation
Entente pour les 13 000 travailleuses des CPE ; assemblée générale annuelle d’UCCO-SACC-CSN, un événement riche en actions ; le chiffre du numéro et plein d’autres petites nouvelles !
Entre le 7 mars et le 16 mai 2025, 12 nouveaux syndicats (ou accréditations) représentant 600 salarié-es ont reçu la confirmation qu’ils adhèrent à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Des centaines d’employé-es d’entretien de la STM sont rassemblés pour exiger que leur employeur retire ses demandes limitant la conciliation travail-famille et favorisant le recours à la sous-traitance. En négociation depuis plus d’un an, ces travailleurs et ces travailleuses accentuent la pression pour améliorer leurs conditions de travail et leurs salaires. La grève qui était annoncée pour le 25 mai a dû être reportée pour convenir des services essentiels à maintenir. Le syndicat déposera un nouvel avis de grève dans les prochains jours.
La STM roule grâce au travail des employé-es d’entretien
Le Syndicat du transport de Montréal–CSN qui représente près de 2400 employé-es d’entretien de la STM déplore que l’employeur maintienne ses demandes de reculs dans les conditions de travail, ce qui nuit à la progression de la négociation. La création d’horaires de soir, de nuit et de fin de semaine et le déplacement de personnel n’aideront en rien à attirer et retenir le personnel. Pour le syndicat, il faut plutôt freiner la sous-traitance et la privatisation, améliorer la conciliation famille-travail et implanter des mesures pour attirer et retenir le personnel.
Le 16 février dernier, les travailleuses et travailleurs ont voté à 97 % en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Les discussions se poursuivent avec l’employeur et le Tribunal administratif du travail (TAT) pour établir la liste des services essentiels à maintenir durant la grève.
« On lance un signal clair à la STM aujourd’hui : les reculs dans nos conditions de travail doivent aller à la poubelle pour qu’on poursuive la négociation. Les défis auxquels fait face la STM sont trop grands pour se mettre à dos les employé-es d’entretien. Si on veut entretenir nos infrastructures et implanter l’électrification, il faut miser sur notre expertise, pas sur la sous-traitance », lance Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal–CSN.
« Les employé-es des sociétés de transport sont au rendez-vous chaque jour à Montréal, comme partout au Québec, pour transporter la population. On apprenait récemment que près de la moitié des stations de métro sont en mauvais état. Pour bien les entretenir, on va avoir besoin de personnel qualifié. La STM doit miser sur l’expertise de son personnel et bouger à la table de négociation », explique Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).
« Les employé-es de la STM se mobilisent depuis des semaines pour que ça bouge à la table de négociation. Ils sont ici aujourd’hui pour que leur employeur et le gouvernement leur démontrent enfin le respect auquel elles et ils ont droit et retirent leurs demandes inacceptables. Les actions de mobilisation vont continuer jusqu’à l’obtention d’un bon règlement », poursuit Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).
« Le Québec a un grand retard en transport collectif public. N’importe qui qui a voyagé un peu peut le constater. Pourtant, le gouvernement continue de sous-financer le transport collectif. C’est dans la direction inverse qu’il faut aller. Le temps presse de prendre le virage de la transition juste en misant sur des emplois durables comme ceux des employé-es d’entretien de la STM », de conclure François Enault, 1er vice-président de la CSN.
À propos
Le Syndicat du transport de Montréal, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal, dont les mécaniciennes et mécaniciens, et les employé-es des services d’entretien des autobus et du métro de Montréal.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Réunis en assemblée générale ce 24 mai, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Lavo ltée (STTL–CSN) ont adopté à l’unanimité, par voie de scrutin secret, une banque de cinq jours de grève à déclencher au moment jugé opportun.
« Après plus de 25 rencontres, l’employeur n’est pas à l’écoute de nos demandes et il fait traîner inutilement les négociations. Au lieu de s’adresser de bonne foi au comité de négociation, il écrit directement aux salarié-es syndiqués, en parfaite contravention des lois en vigueur. Nous souhaitons vivement qu’il prenne la juste mesure de notre détermination à régler cette négociation, et ce, dans les meilleurs délais », souligne Sébastien Sylver, président du syndicat.
« Malgré le fait qu’elle ait été achetée par Kik en 2017, Lavo demeure une entreprise très bien ancrée au Québec depuis près d’un siècle. Les travailleuses et les travailleurs de Lavo ont largement contribué au succès de cette entité québécoise tout à fait rentable. En ce sens, Lavo a intérêt à offrir de bonnes conditions de travail à ses salarié-es si elle veut attirer sa main-d’œuvre et surtout, la garder à son emploi », ajoute Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
« Malgré la présence d’un conciliateur, l’employeur reste attaché à un agenda exclusivement centré sur ses besoins, ce qui évacue totalement les demandes légitimes du syndicat. Or, il existe une vérité élémentaire en négociation : s’il veut s’entendre avec ses salarié-es, il devra se rendre à l’évidence qu’un dialogue constructif doit exister entre les parties », conclut Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.
À propos
Le STTL–CSN compte environ 130 membres sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2024. La Fédération de l’industrie manufacturière–CSN regroupe plus de 320 syndicats affiliés représentant environ 25 000 membres qui œuvrent dans le secteur industriel québécois. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble 110 000 membres dans 400 syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Réunis en assemblée générale ce 24 mai, les membres du Syndicat des Employés Cascades Emballage Carton Caisse Viau (SECECCV–CSN) ont accepté à 92 % par voie de scrutin secret, l’entente de principe intervenue le 15 mai dernier.
« Notre nouvelle convention collective de quatre ans contient les augmentations suivantes : 5 % pour 2024 rétroactif pour toutes et tous, auquel s’ajoute des ajustements de taux de 5 % sur les postes d’opérateurs ; 3 % en 2025 ; et 2,5 % en 2026 et en 2027, auxquels s’ajoute un congé mobile. Alors que l’employeur désirait nous inclure dans son régime d’assurance collective, puisque celui-ci nous désavantageait, nous avons négocié le retrait de cette demande, à la satisfaction de nos membres », souligne Manon Lajeunesse, présidente du syndicat.
« Les travailleuses et travailleurs se sont battus pour améliorer leurs conditions de travail et de vie, ils l’ont fait avec cœur et avec conviction. Nous partageons leur satisfaction et nous sommes convaincus que leur combat a contribué à hausser les conditions de travail de leur secteur, ce qui constitue une avancée pour toutes et tous », ajoute Chantal Ide, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
« Au nom de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), je tiens à saluer la lutte des membres du syndicat et l’atteinte de leurs objectifs de négociation. L’employeur a finalement accepté des hausses salariales conséquentes, comparables à ses autres usines au Québec, ce qui est une excellente décision s’il veut demeurer un employeur attractif qui retient aussi ses salarié-es en poste », précise Kevin Gagnon, président de la FIM–CSN.
« Au nom de la CSN, je félicite les travailleuses et travailleurs de Cascades Viau qui ont lutté et qui ont eu recours à leur droit de grève pour convaincre leur employeur d’accepter leurs demandes légitimes à la table de négociation. Alors que le gouvernement Legault vient de restreindre ce droit essentiel avec le projet de loi 89, nous voyons clairement qu’il est parfois nécessaire de déclencher une grève pour obtenir notre dû », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.
À propos
Le SECECCV–CSN compte environ 100 membres affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN qui regroupe plus de 320 syndicats représentant environ 25 000 membres du secteur industriel québécois. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble 110 000 membres dans 400 syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Le gouvernement prépare actuellement une politique nationale de soutien à domicile. À lire les déclarations de la ministre déléguée à la Santé et aux Aîné-es, Sonia Bélanger, on comprend que le gouvernement de la CAQ a statué sur un certain nombre d’orientations : l’augmentation des services doit se faire en dehors du secteur public et les personnes utilisatrices devront payer de leur poche pour les recevoir.
Cette approche remet en question le rôle des quelque 7000 auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) qui assurent ce type de soins dans le système public. La plupart d’entre elles sont membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui tenait le 18 mars dernier son 3e Forum sur les soins à domicile.
Les ASSS sont méconnues de la population générale. Elles travaillent au sein d’équipes multidisciplinaires du secteur public assurant les suivis médicaux et sociaux à domicile. Ces intervenantes sont celles qui côtoient le plus régulièrement les bénéficiaires à leur résidence. Elles disposent d’une formation professionnelle spécifique et comme pour de nombreux autres travailleuses et travailleurs du réseau, leur métier a considérablement évolué. On leur confie de plus en plus d’actes et de tâches qui auparavant relevaient d’autres professionnel-les.
Un potentiel mal exploité
ASSS depuis 14 ans, Geneviève Bouchard fait partie d’un comité ad hoc de la FSSS–CSN et a travaillé sur un mémoire présenté au gouvernement. « On constate le vieillissement de la population, l’explosion des besoins en soutien à domicile et le gouvernement ne tire pas le maximum de tout le potentiel que les ASSS offrent, déplore-t-elle. On n’est pas des laveuses ! On décharge nos collègues professionnelles, les infirmières. On peut détecter des abus, des difficultés familiales et faire de la prévention. On crée des liens d’attachement qui sont importants avec ces personnes, habituées à nous voir. En favorisant les traitements du secteur privé, on renonce à tous ces avantages offerts à la population et au système lui-même ».
Mme Bouchard souligne que « de faire appel au privé coûte plus cher, que les personnes soignantes n’ont pas reçu la même formation et qu’elles n’ont aucun lien avec l’équipe multidisciplinaire du CLSC ».
« Pour nous c’est clair, l’amélioration du soutien à domicile, ça passe par le financement de services publics universels, explique le représentant des services auxiliaires et métiers à la FSSS–CSN, Guillaume Clavette. En misant sur le principe d’utilisateur-payeur au lieu de favoriser le secteur public, le gouvernement vient affaiblir le réseau qui y perd beaucoup d’expertise. Ça va entraîner plus de roulement, pour les personnes traitées comme pour les équipes de travail. »
Guillaume suit de très près les intentions du ministère. À la mi-mai, il participait à une journée de concertation sur le soutien à domicile, journée convoquée par le gouvernement. Le ministère se rapproche ainsi du dévoilement de sa nouvelle politique en soins à domicile.
« On veut influencer la nouvelle politique en aide à domicile, explique Guillaume. On va remettre au gouvernement notre bilan du dernier forum des ASSS. On va plaider pour remettre les auxiliaires au cœur des opérations, au sein des CLSC. »
La FSSS–CSN et la Fédération des professionnèles–CSN ont présenté leur vision du soutien à domicile plus tôt cette année à l’occasion de consultations menées par le ministère.
Geneviève Bouchard demeure déterminée à faire valoir la valeur ajoutée des ASSS pour toute la société. Pour elle, c’est une histoire de cœur. « Les personnes qui bénéficient de nos soins sont tellement reconnaissantes. On va aider leur famille avec de petites contributions qui auraient probablement nécessité un déplacement en clinique ou à l’hôpital. On fait de la vraie prévention auprès des patientes et patients en leur conseillant de voir un physio ou une infirmière, par exemple. » ●
«On doit refuser l’austérité ! Refuser de se rendre malade, refuser de faire toujours plus avec moins ! », scandait à la manifestation contre le gel d’embauche dans les cégeps, en avril dernier devant le Conseil du trésor à Montréal, Ryan William Moon, vice-président à la Fédération des professionèles–CSN.
Les manifestations contre l’austérité se multiplient depuis un an. Les syndicats ne veulent pas rejouer dans ce film. Les travailleuses et les travailleurs des réseaux de la santé et de l’éducation se remettent à peine de la pandémie, et le gouvernement leur demande – encore – de se serrer la ceinture et de travailler plus fort.
En novembre 2024, le gouvernement annonçait un gel d’embauche dans certains ministères et sociétés d’État. En santé et services sociaux ainsi qu’en éducation, cette politique ne vise pour le moment que le personnel administratif. Mais ça n’empêche pas les suppressions de postes. Parce qu’en même temps que le gel d’embauche, il y a eu les mauvaises nouvelles au sujet de Santé Québec : des coupes de 1,5 milliard de dollars en dépenses, donc plusieurs emplois abolis.
Au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), ça représente 26 postes de préposé-es aux bénéficiaires et sept d’agentes administratives en moins.
Impacts dévastateurs
« Ces compressions ont un impact profond et dévastateur sur les conditions de travail du personnel. Les gens sont épuisés, tant physiquement que mentalement, ce qui mène à des risques accrus d’épuisement professionnel », déclare Anick Mailhot, présidente du syndicat des employé-es du CHUM.
Elle ajoute que les préposées aux bénéficiaires sont brûlées parce qu’elles sont tout le temps débordées. « Tu n’as jamais l’impression de bien accomplir ton service. Ça vient affecter mentalement les membres », croit-elle.
Les compressions faites au CHUM ont engendré un gros mouvement de main-d’œuvre et une série de supplantations. « Des dizaines de vies sont chamboulées. Des femmes monoparentales, dont l’horaire travail-famille est réglé, apprennent du jour au lendemain que leur poste est supprimé. Imagine un peu : tu changes d’horaire, tu changes de milieu de travail, tu changes d’unité. Ça crée de gros impacts dans la vie des travailleuses et des travailleurs », explique Guillaume Clavette, représentant du personnel paratechnique, des services auxiliaires et des métiers à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN.
« C’est aussi de l’expertise qu’on perd, ajoute Mme Mailhot. On est spécialisés, on connaît le service par cœur, on sait comment ça fonctionne. On n’a besoin de personne pour nous dire quoi faire ».
Vient avec ça la surcharge de travail. « Quand des collègues partent en maladie et qu’ils ne sont pas remplacés à cause du gel d’embauche, ça génère un surplus de tâches pour le personnel restant », soutient Marie-Noël Bouffard, présidente par intérim du secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.
« Ça peut mener à des épuisements professionnels, c’est ça qu’on veut éviter », soutient Ryan William Moon.
Guillaume Clavette s’inquiète de la baisse du sentiment d’appartenance au sein de ses troupes. « On a le sentiment d’être un simple numéro dans Santé Québec. On ne se sent plus impliqué. Ces compressions ont provoqué de l’amertume. Ça fait que le monde quitte le bateau. »
On avance en arrière
Au cours des dernières années, les syndicats avaient l’impression d’avoir avancé. Le gouvernement, durant la pandémie, avait compris qu’il devait dégager le personnel soignant de la paperasse. Il a donc engagé 3000 agentes et agents administratifs. C’est maintenant un retour en arrière. Il gèle leur embauche. Qui va faire leur job ?
Lors de la dernière négociation dans le secteur de la santé, le gouvernement voulait créer plus de postes à temps plein. « Mais les mesures négociées ne sont pas mises en place, et on réduit les postes à temps complet. Quel est le message que nos membres reçoivent ? », s’insurge M. Clavette.
Même type d’accroc à la convention collective des professionnel-les des cégeps. Dans leur nouveau contrat de travail, il est écrit que la décision de ne pas remplacer une personne ne devrait pas aboutir à une charge excessive pour les personnes qui restent.
Ces clauses se devaient d’offrir plus de stabilité d’emploi ou de perspectives aux travailleuses et travailleurs à statut précaire. Avec cet arrêt de recrutement, le gouvernement vient changer unilatéralement les termes et l’application de la convention collective.
Invitation à la sous-traitance
« Affirmer que le personnel administratif d’un cégep, par exemple, peut ne pas être remplacé, c’est négliger qu’un cégep est un tout », soutient Benoit Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).
Parfois, le nombre d’absents non remplacés est tellement grand que les directions se tournent vers la sous-traitance. Car elle n’est pas considérée dans la même enveloppe budgétaire.
Marie-Noël Bouffard explique : « les salaires et les coûts de la sous-traitance proviennent de budgets distincts. La loi prévoit que si quelqu’un à l’interne peut faire la job, on n’a pas le droit d’aller en sous-traitance. Mais là, on ne peut pas embaucher… c’est une belle passe pour les contrats à l’externe. C’est malsain comme façon de voir les choses. »
Illustration : Luc Melanson
« Les vautours tournent autour, résume la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Là où les services de l’État ne sont plus maintenus, le privé rentre en ligne de compte. On le voit en santé et en éducation. »
Impacts sur la population
Il est faux de croire que les compressions budgétaires n’ont pas d’impacts sur la clientèle du réseau public. « La CAQ peut jouer sur les mots, le personnel du réseau de la santé et les bénéficiaires ne sont pas dupes : les coupes sont bien réelles et elles font mal, en plus de mettre la population en danger, affirme Anick Mailhot. Certains préposé-es et des employé-es administratifs m’envoient couramment des informations sur ce qui se passe dans les départements. On est confrontés à de grosses problématiques. Des cas de patientes et patients qui ont dû attendre 45 minutes assis à la toilette à faire sonner la cloche… mais aucun employé ne pouvait aller les aider. »
« Il y a des personnes alitées qui doivent être levées deux ou trois fois par jour, mais qui ne le sont pas. Il faut deux préposé-es pour les mobiliser et il est difficile d’en trouver deux libres en même temps. Ça rend le rétablissement des bénéficiaires plus long et ça accentue la perte d’autonomie des personnes âgées », ajoute-t-elle.
Dans les écoles, il s’agit souvent de livres de bibliothèque non commandés ou de nouveaux équipements de laboratoire qui ne sont jamais installés. Bref, ce sont les outils d’apprentissage aux élèves qui sont tout simplement négligés.
Des infrastructures en ruines
C’est en matière d’infrastructures que les compressions font le plus mal. Comme l’illustre le cas des travaux à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont qui sont sans cesse reportés.
Même constat du côté des cégeps. « Les budgets alloués aux infrastructures sont tout simplement insuffisants pour rattraper le déficit d’entretien », croit Benoit Lacoursière. En décembre 2023, le cégep de Saint-Laurent a dû condamner un pavillon complet parce que la façade était en trop en mauvais état. Il est d’ailleurs toujours fermé.
Pendant ce temps, il y a une augmentation de la population étudiante. Les directions doivent improviser des solutions, mettre plus de monde dans une même classe, offrir davantage de cours en ligne ou de soir.
Ce sont les choix que le gouvernement a faits. Les prochains mois ne s’annoncent pas faciles sur le plan économique avec la décote, et l’intérêt du ministre des Finances, Eric Girard, d’implanter ce qui pourrait ressembler à un DOGE québécois. Les compressions historiques dans les cégeps, dévoilées en mai dernier, auront également des conséquences importantes.
Ryan William Moon rappelle quant à lui au gouvernement : « Que la création d’emplois, ça passe aussi par l’éducation. En période d’incertitude ou de déclin économique, le réseau de l’enseignement est très sollicité par les personnes qui veulent se recycler ou qui cherchent une formation pour se remettre en action après la perte d’un boulot. »
Été 2024. Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie obtiennent des règlements un après l’autre dans le cadre de leur négociation coordonnée. De son côté, l’Hôtel Reine Elizabeth jetait ses 600 salarié-es à la rue le 20 novembre 2024 en décrétant un lock-out. C’est finalement près de six mois plus tard que le syndicat a réussi à obtenir une entente contenant les gains de la négociation coordonnée.
La négociation a été rude dans le secteur. Les hôteliers voulaient garder les profits accumulés grâce à l’inflation et à la forte reprise du secteur. Mais au Reine Elizabeth, c’est dans une campagne antisyndicale virulente que l’employeur s’est lancé tête baissée.
Attaques frontales
Un rapport d’enquête du ministère du Travail, tombé en décembre 2024, fait état du recours à au moins 30 briseurs de grève pendant la Coupe des Présidents de la PGA en septembre 2024. « Le Reine s’est fait prendre à utiliser des scabs. C’est incroyable de voir un employeur de cette importance bafouer nos lois du travail. Visiblement, il faut aller plus loin pour serrer la vis aux employeurs dans les conflits de travail », lance Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur de l’hôtellerie à la Fédération du commerce–CSN.
À cela s’ajoutent deux sanctions pour représailles antisyndicales en 2024. La première fois, pour avoir installé des caméras de surveillance devant le bureau du syndicat, la seconde, pour avoir suspendu sans cause un vice-président du syndicat.
L’entente adoptée le 12 mai dernier contient l’ensemble des gains de la négociation coordonnée, soit une augmentation salariale de 21 % sur quatre ans, une bonification de la contribution de l’employeur à l’assurance collective, ainsi que d’autres avantages en lien avec la formation, les vacances et le pourboire. L’entente permet aussi d’obtenir des gains sur la restriction du recours aux agences de personnel, un élément majeur de cette négociation.
« Les travailleuses et les travailleurs du Reine Elizabeth nous montrent que lorsqu’on se tient, on peut gagner le respect », conclut Michel Valiquette.
22 mars 2025 : des milliers de personnes marchent partout au Québec, répondant à l’appel de la Grande mobilisation pour les arts au Québec (GMAQ). Ce mouvement, qui rassemble artistes, travailleuses et travailleurs de la culture – théâtre, danse, cirque, musique, arts visuels, littérature et plus encore – exige une meilleure reconnaissance des arts et une hausse des budgets gouvernementaux dédiés à la culture. Quatre jours plus tard, le ministre des Finances du Québec présente son budget. Le financement du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) est rehaussé de façon importante, répondant en partie aux demandes de la GMAQ.
« Les victoires sont rares. Nous célébrons cette hausse de financement du CALQ. Mais nous demeurons réalistes : on sauve tout juste les meubles, le ministre de la Culture nous a avisés que pour les années à venir, l’investissement ne sera pas indexé. Le problème de fond demeurera. Parce que la précarité dans le milieu des arts et de la culture, c’est beaucoup plus large », observe Valérie Lefebvre-Faucher, autrice, rédactrice en chef de la revue Liberté et représentante de la GMAQ.
Sans filet
Les travailleuses et travailleurs culturels, souvent autonomes ou indépendants, vivent dans une grande précarité. « Une majorité d’entre nous cumule les emplois pour arriver. Quand nous réussissons à obtenir du financement, c’est bien souvent le projet qui est financé, pas notre temps de création », continue Mme Lefebvre-Faucher.
La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) appuie la GMAQ dans ses revendications. La fédération explore l’idée d’un filet social pour les artistes. « Il y a un travail de fond à faire afin que socialement, on réalise que la création, ce n’est pas un passe-temps. C’est un travail et des droits devraient venir avec ça », martèle Jean-Philippe Bergeron, écrivain et président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Copibec–CSN.
Le filet de sécurité conçu pour les salarié-es censé soutenir le revenu des individus lorsqu’ils sont confrontés aux aléas de la vie est souvent inexistant pour les artistes. Ce filet serait destiné à compenser les périodes de transition ou de précarité financière entre deux projets et à éviter que les artistes aient à occuper deux, parfois trois emplois pour avoir les moyens de créer. « Nous sommes en défrichage sur ces questions. On pourrait s’inspirer des travailleurs des pêches et de leur accès à l’assurance-emploi : c’est un exemple parmi d’autres. Mais des solutions peuvent être mises en place », termine M. Bergeron.
Dans un premier temps, la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre, rencontre la présidente du syndicat, Jessica Larochelle, ainsi que la secrétaire Geneviève Gagnon, pour discuter des nouveautés au musée et de leur dernière convention collective.
Écouter la première partie du balado
Dans cette deuxième partie, Katia s’entretient avec Diego Hadishrayen Gros-Louis, guide-animateur, pour parler de la maison longue, qu’il est d’ailleurs possible de visiter au musée, mais surtout de l’importance de tisser des liens entre allochtones et autochtones à l’aube du 21 juin.
JESSICA LAROCHELLE : On a vécu un changement de direction en mars 2024 et notre convention collective allait être échue en avril 2025. On a donc négocié avec les ressources humaines et un avocat qui ne connaissaient pas nécessairement ce qui se passait sur le plancher de l’établissement. Il faut savoir qu’ici, on fait partie d’un complexe qui comprend le restaurant, l’hôtel et le musée ; et on partage les mêmes ressources humaines. On devait négocier dans ces circonstances-là. Expliquer notre travail et pourquoi on faisait telle ou telle demande… ralentissait le processus.
GENEVIÈVE GAGNON : La négociation, qui devait être assez courte, a été plutôt longue. On a commencé à négocier en mai et on a signé en décembre.
K.L. : Quels ont été les plus gros gains obtenus ?
J.L. : Sans que ce soient des changements majeurs, plusieurs points devaient être modifiés, parce qu’on avait des problèmes de compréhension et d’application de la convention collective. Environ une cinquantaine de ces petits points ont été modifiés.
Album photo du musée
G.G. : Notre ancienne convention, celle de 2019, était un peu désuète. Nous avions le but de ramener la nouvelle convention à la réalité du terrain. Les gains servent à tout le monde aujourd’hui.àJ.L. : La négociation était une dictée, c’était un travail de grammaire [rires].
G.G. : On a vécu une session de négociation où on s’est chicanés sur un mot pendant deux heures.
K.L. : Souvent, quand on demande à nos membres ce qui les dérange, ce ne sont pas des choses si grosses, mais quand ça revient fréquemment, ça devient harassant pour les gens. Ça fait une meilleure atmosphère de travail quand on réussit à aplanir les embûches.
C’est la première fois qu’un ministre du Travail québécois ose évoquer aussi explicitement de nouvelles restrictions au droit de grève, du moins depuis sa reconnaissance en tant que droit constitutionnel par l’arrêt Saskatchewan il y a dix ans.
Le ministre Boulet n’aura pas chômé. Dès février, il présente sa pièce législative : la Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève introduit un nouveau chapitre au Code du travail et instaure des pouvoirs discrétionnaire inédits pour le ministre.
Par simple décret, celui-ci pourrait dorénavant permettre à l’une des parties négociantes de saisir le Tribunal administratif du travail (TAT) afin que celui-ci détermine si des « services minimalement requis pour éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale » doivent être maintenus. À défaut d’entente entre les parties, le TAT serait alors mandaté à stipuler les services qui doivent être maintenus.
Le ministre s’arroge également le droit de mettre un terme à un conflit de travail et le droit d’imposer aux parties l’arbitrage obligatoire. Simplement par décret, sans aucune forme de débat parlementaire.
Un interventionnisme sans précédent
Aux fins de l’analyse, mettons de côté un instant les représentations effectuées par les organisations syndicales et patronales, que d’aucuns pourraient soupçonner d’être teintées d’intérêts particuliers.
N’en déplaise au ministre, les avis des experts indépendants sont unanimes : les spécialistes du droit et des relations de travail qui sont intervenus en commission parlementaire ont tour à tour pourfendu les modalités contenues dans le projet de loi 89. Tant pour ses atteintes à la liberté d’association et au droit de grève que pour le déséquilibre majeur qu’il entraînera dans le système des relations de travail qui prévaut au Québec.
Tous trois professeurs à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, Patrice Jalette, Mélanie Laroche et Gregor Murray s’interrogent d’abord, dans un mémoire présenté en commission parlementaire, sur la pertinence même du projet de loi, qui s’apparente à leurs yeux à « une distraction inutile par rapport aux priorités auxquelles les parties patronales et syndicales sont confrontées ». Si les dernières années ont vu une recrudescence relative des conflits de travail, c’est en grande partie dû à la montée de l’inflation postpandémie, juxtaposée à une importante pénurie de main-d’œuvre, précisent les auteurs.
Rappelant à quel point le droit de grève est encadré au Québec et qu’il demeure indissociable à notre régime de paix industrielle, les professeurs sont particulièrement préoccupés par « l’encadrement excessif du droit de grève » et par « la politisation accrue des relations du travail dans le secteur privé », entraînés par tant de pouvoirs discrétionnaires accordés au ministre.
« En 30 ans de militantisme syndical, je n’ai jamais vu une telle attaque aux droits des travailleuses et travailleurs », assure le premier vice-président de la CSN, François Enault.
Contestations à venir
Plusieurs éléments du projet de loi 89 risquent de ne pas passer le test des tribunaux, soulignent des spécialistes intervenus en commission parlementaire.
C’est le cas d’un groupe de huit professeurs de droit et de relations industrielles associés au Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail (CRIMT).
Craignant une « banalisation de la violation des droits consacrés par les chartes », ces experts prévoient que l’adoption du projet de loi « conduira inévitablement à une prolifération de contestations constitutionnelles et à une judiciarisation des conflits de travail ».
L’obligation de maintenir des services assurant le bien-être économique, social et environnemental de la population risque également d’être taillée en pièces par les tribunaux, rappellent les universitaires. À ce jour, seules la santé et la sécurité de la population sont reconnues par les tribunaux comme étant des critères raisonnables qui justifient de restreindre le droit de grève, tel que confirmé par l’arrêt Saskatchewan.
D’autant plus qu’à très court terme, malgré les contestations à venir, c’est le rapport de force des syndicats qui risque d’en pâtir. À ce sujet, les avis sont sans équivoque : sans même avoir à être mise en exécution, la seule possibilité du ministre de mettre un terme à un conflit ou d’exiger le maintien de services minimaux au-delà des exigences de santé et de sécurité de la société entraînera une perte d’efficacité de la grève.
Pour la présidente de la CSN, le projet de loi 89 doit être retiré. « Nous avons la profonde conviction que ce projet de loi contrevient aux chartes. Les experts sont de notre avis. S’il est adopté, nous le contesterons avec vigueur devant les tribunaux. Mais les dommages sur nos conditions de travail auront été faits. Et ça, le ministre le sait, c’est ce qui est particulièrement enrageant ».
À plusieurs reprises durant les travaux parlementaires, le ministre Boulet s’est défendu de vouloir abuser de ces nouveaux pouvoirs, y voyant là plutôt l’occasion d’intervenir dans des circonstances exceptionnelles.
Les huit experts du CRIMT ne sont pas dupes pour autant : rappelant la métaphore du fusil de Tchekhov, « de tels pouvoirs sont octroyés pour être utilisés », soulignent-ils dans leur mémoire.
Alors que l’efficacité de l’acupuncture est reconnue scientifiquement et que cette médecine traditionnelle est intégrée dans plusieurs systèmes de santé à travers le monde, il subsiste plusieurs préjugés à son sujet au Québec. En pratiquant l’acupuncture sociale, Charlotte Astier s’efforce de déconstruire ces mythes et de rendre à l’acupuncture ses lettres de noblesse, une oreille à la fois.
« Mon objectif est de faire reconnaître l’acupuncture comme outil d’intervention sociale. C’est plus qu’une activité relaxante, ça a du potentiel pour la réadaptation en santé mentale et le traitement des dépendances », explique celle qui coordonne maintenant des cliniques d’acupuncture gratuites pour des organismes communautaires et pour l’unité psychiatrique des toxicomanies du CHUM.
L’acupuncture sociale ou solidaire signifie essentiellement de rendre la pratique plus accessible, notamment en traitant un groupe de bénéficiaires simultanément. Cette pratique, acceptée au Québec depuis 2021 à la suite de pressions de la part de l’Association des acupuncteurs du Québec (AAQ), a l’avantage de pouvoir se pratiquer n’importe où et de permettre de répartir le coût d’une heure d’acupuncture entre quelques personnes.
Évidemment, cette approche ne permet pas de traitements individualisés comme la consultation en cabinet privé. On utilise plutôt un protocole nommé NADA, qui consiste à insérer cinq aiguilles fines à des points spécifiques sur le pavillon de chaque oreille.
« C’est un protocole qui a fait ses preuves pour réguler le système nerveux, donc ça va aider à diminuer le stress, l’anxiété, la dépression et les dépendances. C’est le protocole idéal pour le traitement en groupe, puisque ça ne touche que les oreilles. Les gens peuvent être assis et on n’a pas besoin d’aménagement particulier. »
Pour la présidente de l’AAQ, Michèle Joannette, le travail de Charlotte illustre bien la contribution que l’acupuncture pourrait apporter au système de santé québécois.
« Ce n’est pas une question de croyance. Ç’a été démontré que l’acupuncture peut aider dans plusieurs champs : en santé mentale, en obstétrique, et en traitement d’enjeux musculosquelettiques. Il y a des acupunctrices et des acupuncteurs prêts à venir agir pour soulager le réseau de la santé. On attend juste qu’on nous ouvre la porte. »
Les membres de l’AAQ ont décidé de passer à l’offensive pour la reconnaissance et la valorisation de leur profession en s’affiliant à la FP–CSN en novembre 2024.
Au-delà des coups de sonde qui ne font que confirmer la déconnexion de plus en plus marquée du gouvernement Legault par rapport aux besoins de la population, voilà que l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) vient d’abaisser la cote de crédit du Québec, ce qui pourrait coûter aux contribuables des centaines de millions de dollars. Du jamais vu en 30 ans !
À en croire le premier ministre, cette décote n’est pas la conséquence des baisses d’impôt qu’il a lui-même octroyées il y a deux ans, ni des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars dans des projets économiques risqués, comme une usine de batteries dont la maison mère est maintenant en faillite, ni même de la planification d’un 3e lien qui ne verra jamais le jour à Québec ou encore d’un dépassement de coûts d’un demi-milliard de dollars dans le dossier SAAQclic.
Non, mesdames et messieurs ! Cette décote, aux dires de notre cher premier ministre, serait la conséquence du rattrapage salarial des employé-es du secteur public obtenu lors de la dernière ronde de négociation.
Or, tout récemment, une des membres du comité chargé de l’étude du dossier du Québec chez S&P a confirmé publiquement1 que c’est principalement la réduction d’impôt décrétée par M. Legault il y a deux ans, ainsi que la lourdeur des investissements requis en immobilisations, qui ont pesé dans la balance.
Pour un gouvernement qui se voulait le champion de l’économie, on repassera !
Pendant ce temps, on apprend que plus d’une trentaine de projets d’infrastructures en santé ont été mis sur la glace par le gouvernement… pour des raisons budgétaires (!), alors qu’on doit fermer les salles d’opération de l’hôpital Maisonneuve Rosemont… pour cause d’orage !
Comme si ça ne suffisait pas, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry – dont nous venons de réclamer la démission – vient d’annoncer des compressions budgétaires historiques de l’ordre de 151 millions de dollars dans le réseau collégial, ce qui affectera les services directs aux élèves, comme du soutien pédagogique, du mentorat ou encore de l’aide psychosociale. C’est la goutte qui fait déborder le vase
Rouleau compresseur antisyndical
Pour compléter le portrait : le ministre du Travail, Jean Boulet, poursuit son œuvre antisyndicale en déposant, en plus du projet de loi 89, une autre pièce législative d’envergure qui vient modifier plusieurs lois du travail et qui comporte de nombreux éléments préjudiciables pour les organisations syndicales, mais surtout, pour les travailleuses et travailleurs, notamment en matière de santé et sécurité.
Si Jean Boulet et François Legault pensent faire mal uniquement aux syndicats avec ces projets de loi, ils se trompent royalement, parce qu’en s’attaquant au rapport de force et aux droits des travailleuses et des travailleurs, c’est à toute la population du Québec qu’il s’attaque.
Heureusement, l’échéance électorale de 2026 arrive à grands pas. Ce sera le temps collectivement d’honorer notre devise nationale Je me souviens !
Faux départ à Ottawa
Parlant d’élections, on connaît désormais les résultats du scrutin sur la scène fédérale.
Si on peut maintenant pousser un léger soupir de soulagement à savoir que la menace d’un gouvernement conservateur mené par Pierre Poilievre est temporairement écartée, il ne faudrait pas se réjouir trop vite de la victoire minoritaire de l’ex-banquier, Mark Carney, qui a repris à son compte certaines idées de M. Poilievre, comme l’abolition de la taxe carbone et l’abandon de la hausse de la part imposable des gains en capital.
Sur l’échiquier gauche-droite, on assiste clairement à un recentrage du Parti libéral du Canada par rapport aux années Trudeau, donc à un virage plus marqué vers la droite.
Le dicton nous dit de donner la chance au coureur. Soit. En espérant qu’il ne trébuche pas trop souvent en s’inspirant des arbitrages budgétaires douteux qui ont conduit, sur la scène provinciale, à la décote caquiste.
La décision d’Amazon de fermer ses sept entrepôts au Québec ne passe tout simplement pas. Une personne du Québec sur deux a ou bien diminué ses achats chez Amazon depuis janvier, ou bien a carrément cessé de transiger avec la multinationale délinquante.
Ces données ont été rendues publiques début mai par l’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval, dont l’enquête NETendances porte, chaque année, sur les habitudes de consommation en ligne des Québécoises et des Québécois.
Ainsi, « 17 % des internautes déclarent avoir boycotté les achats en ligne réalisés sur Amazon, alors que 32 % d’entre eux mentionnent avoir réduit leurs achats sur la plateforme », précise l’étude.
Ces chiffres ont de quoi réjouir la présidente de la CSN : « Ça démontre qu’au Québec, la solidarité et le respect, c’est encore important », note Caroline Senneville.
En réponse à la fermeture des sept entrepôts d’Amazon et des 4 700 mises à pied qui en résultent, la CSN appelait la population et les institutions à boycotter Amazon, tant l’antisyndicalisme primaire de la multinationale teintait cette décision, insensée sur le plan des affaires.
La réponse des villes et des gouvernements ne s’est pas fait attendre. En mars, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, incitait l’ensemble de l’appareil gouvernemental à ne plus s’approvisionner chez Amazon, tout en restreignant la possibilité de le faire.
Et après Montréal, Bromont, Alma et Nicolet, les municipalités de Sherbrooke, Québec et Gatineau ont emboité le pas. Au cours des dernières semaines, elles ont toutes informé la CSN que leur administration cessera de s’approvisionner auprès du géant américain fautif.
De leur côté, les recours juridiques intentés par la CSN pour infirmer la fermeture des entrepôts suivent leurs cours. Une première audience avait lieu le 16 mai dernier devant le Tribunal administratif du travail, qui entendra la cause tout au long de l’automne.
Bien que l’Alliance syndicale de la construction, dont la CSN-Construction fait partie, ait réussi à obtenir des règlements intéressants dans les secteurs industriel, institutionnel et commercial ainsi que du génie civil et de la voirie, les négociations se poursuivent dans le secteur résidentiel. Pour la première fois depuis des décennies, les ententes ont été conclues avant l’échéance des précédentes conventions collectives. Elles prévoient des augmentations salariales de 22 % sur quatre ans et ont été adoptées dans une proportion de 84 %.
« Nous sommes très satisfaits de ces ententes », explique le président de la CSN-Construction, Pierre Brassard, qui souhaite maintenant un déblocage dans le dernier secteur toujours en négociation, celui de la construction résidentielle. « Nous visons le commencement d’un rattrapage par rapport aux autres secteurs, mais les boss nous déposent une offre inférieure à ce qui a été négocié dans ces secteurs. » Le 21 mai, les syndicats ont présenté une offre finale pour tenter de dénouer l’impasse.
Il faut savoir que pour un même métier de la construction, une ou un salarié-e reçoit actuellement entre 2 et 4 dollars de moins l’heure lorsqu’il travaille sur un chantier résidentiel. L’Alliance syndicale souhaite lancer le processus pour enfin régler ce problème qui n’a pas lieu d’être. Or, dans la négociation actuelle, les patrons du résidentiel n’offrent que 5 % la première année contre 8 % dans les autres secteurs.
« Avec une offre comme ça, on viendrait creuser encore plus l’écart en partant », poursuit Pierre Brassard. La CSN-Construction fait présentement le tour des chantiers résidentiels afin de bien informer les travailleuses et les travailleurs de l’état des négociations et leur faire comprendre les importants enjeux en présence.