Le Canada ne doit pas laisser tomber le bois d’œuvre

Le premier ministre Trudeau s’est réjoui à juste titre de la fin des tarifs américains sur l’acier et l’aluminium, mais il ne doit pas oublier le conflit au sujet du bois d’œuvre avant de ratifier le nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

« Si nous avons dû repousser la ratification lorsque l’acier et l’aluminium étaient injustement taxés, pourquoi ne pas adopter la même approche pour le bois d’œuvre qui est pourtant un produit important d’est en ouest au Canada ? », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Ce dernier rappelle que nous en sommes au cinquième conflit au sujet du bois d’œuvre et que lors de tous les autres conflits, le Canada a obtenu des décisions favorables tant devant le tribunal de l’OMC que devant celui de l’ALENA. « Après la ratification, le Canada n’aura plus le même rapport de force pour pouvoir accélérer le règlement du conflit au sujet du bois d’œuvre », estime Louis Bégin, qui demande au gouvernement Trudeau de repousser la ratification de l’ACEUM tant et aussi longtemps que ce conflit commercial majeur perdure entre deux pays qui disent pourtant vouloir le libre-échange.

Seulement au Québec, l’industrie forestière génère près de 30 000 emplois directs et indirects. « On ne doit pas oublier le secteur du bois d’œuvre », réitère Louis Bégin.

À propos

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Traversiers pour la Davie : une bonne nouvelle qui se faisait attendre

La CSN se réjouit de l’intention du gouvernement fédéral d’octroyer au chantier maritime Davie le contrat de la construction de deux nouveaux traversiers devant assurer la liaison entre les Îles-de-la-Madeleine, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse.

« Depuis des mois, des années que nous déplorons le fait qu’Ottawa ait largement ignoré le chantier Davie lors de l’attribution de contrats publics, un chantier qui représente pas moins de la moitié de la capacité de construction navale au Canada, affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Le gouvernement fédéral annonce aujourd’hui son intention de conclure un marché avec la Davie pour deux nouveaux traversiers, c’est une bonne nouvelle que nous attendions depuis trop longtemps. Maintenant, nous allons attendre les signatures officielles afin d’évaluer les répercussions directes en matière d’emploi pour le chantier de Lévis. »

La centrale syndicale prend acte des termes du préavis d’adjudication de contrat diffusé par le gouvernement fédéral et demeure convaincue que seul le chantier maritime de la Davie puisse répondre aux exigences du gouvernement fédéral. « Le travailleuses et les travailleurs de la Davie ont maintes fois démontré leur capacité à pouvoir livrer les commandes dans les délais prévus et sans dépassement de coûts. On ne se racontera pas d’histoire, les autres chantiers maritimes canadiens ont reçu tellement de contrats du fédéral qu’ils ne pourraient jamais livrer ces deux traversiers dans les délais prévus », de constater le président de la CSN.

Près de 200 pertes d’emploi à l’usine Velan à Montréal

La CSN déplore fortement la nouvelle vague d’abolition de postes et la délocalisation vers l’Inde et les États-Unis des opérations de l’usine montréalaise de l’entreprise Velan, chef de file international en matière de valves industrielles. Après la perte nette de 130 emplois annoncée par la compagnie québécoise en janvier dernier, la direction vient d’annoncer à ses travailleuses et ses travailleurs qu’elle procédera à la suppression de 65 postes supplémentaires.  

Alors que Velan employait plus de 400 personnes dans ses usines montréalaises en 2015, il ne restera plus que 80 salariés dans 18 mois. La CSN est également consternée d’apprendre que 66 % des machineries seront déménagées vers l’Inde à compter de juin prochain, selon les projets de la direction.

« Troublant. C’est extrêmement troublant, affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Velan, un fleuron québécois, jette 200 familles à la rue afin de satisfaire l’appétit vorace de ses actionnaires, alors que la compagnie annonçait en janvier dernier une amélioration sur le plan de la productivité. » 

C’était la consternation lors de l’assemblée générale du Syndicat national des employés de Velan. « Alors que nos membres n’étaient pas encore remis des annonces de janvier dernier, voilà que la direction annonce une nouvelle vague de compressions. Même les employés qui ne sont pas touchés présentement sont excessivement inquiets pour les mois à venir », souligne le président du syndicat, Dyan Dhanesar.

 « Si le premier ministre veut créer des emplois à 25 $ ou 30 $ l’heure, encore faut-il trouver le moyen de conserver ceux que nous avons, comme c’est le cas à Velan, de poursuivre Jacques Létourneau. Encore une fois, nous demandons à François Legault de convoquer les organisations patronales et syndicales afin que nous puissions soulever correctement la nécessité de responsabiliser les entreprises installées au Québec sur les enjeux de l’emploi, du développement économique et de l’essor du Québec. »

Pour le président de la CSN, il est totalement aberrant de constater qu’une compagnie qui a grandi au Québec puisse tout simplement, du jour au lendemain, plier bagage et aller s’installer en Inde. « Les compagnies établies au Québec jouissent de subventions gouvernementales et de crédits d’impôt très avantageux. Nous ne pouvons accepter de voir des fleurons de l’économie québécoise quitter notre territoire. Nous ne pouvons nous résoudre à cautionner la fuite de nos emplois au gré des marchés boursiers », de conclure le président de la CSN.

La délocalisation d’emplois fait mal

Alors que les deux unités d’accréditation syndicale de l’entreprise québécoise Velan s’apprêtent à renouveler leur convention collective, l’employeur, de son côté, poursuit son plan de « consolidation et de restructuration de ses opérations » en Amérique du Nord, qui s’est traduit par l’annonce, en janvier dernier, de la fermeture d’une de ses deux usines à Montréal, affectant près de 130 emplois.

Pour les travailleurs de ce chef de file international en matière de robinetterie industrielle, c’est un autre coup dur à encaisser, après avoir subi un lock-out et de nombreuses mises à pied en 2015-2016. « Jusqu’en 2015, Velan avait toujours préconisé une gestion familiale et humaine de l’entreprise, mais depuis que la famille n’est plus aux commandes, on sent que la seule préoccupation de l’employeur demeure l’intérêt de ses actionnaires », explique Dyan Dhanesar, président du Syndicat national des employés de Velan–CSN.

En effet, avant 2015, les deux unités d’accréditation regroupaient plus de 800 salarié-es ; avec l’annonce de la fermeture du plan 2 situé dans l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, elles n’en compteront plus que 230, répartis entre Montréal et Granby. « Le recours de plus en plus fréquent à la sous-traitance et, principalement, à la délocalisation d’emplois vers l’Inde rappelle toute la nécessité d’une représentation syndicale forte et efficace afin de protéger au maximum les intérêts des travailleurs de Velan. C’est d’ailleurs ce à quoi nous travaillons depuis l’annonce de la fermeture, en collaboration avec le ministère du Travail et celui de l’Économie et de l’Innovation, à Québec », a affirmé Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Le syndicat de Velan a entamé ses premières démarches auprès du gouvernement. « Jusqu’à présent, nous avons eu une bonne écoute. Nous espérons maintenant que les élu-es de la CAQ tiennent leur promesse électorale et passent de la parole aux actes en faisant pression sur l’employeur afin de préserver des emplois de qualité comme les nôtres », a ajouté Dyan Dhanesar.

Entente de principe adoptée

Le Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN, qui regroupe quelque 850 travailleuses et travailleurs, a entériné, le 8 avril dernier, l’entente de principe inter­venue avec l’employeur.

D’une durée de cinq ans, la nouvelle convention collective prévoit des augmentations salariales de 3 % pour les deux premières années et de 2 % pour les trois dernières. En plus d’une augmentation substantielle du montant alloué pour les libérations syndicales, elle reconduit le programme de protection des emplois et encadre mieux la sous-traitance. Finalement, un bonus de 3500 $ pour chaque salarié-e est prévu à la signature de la convention.

La FIM souhaite que le contrat revienne à la Davie

À la suite de l’annonce de Marc Garneau, ministre fédéral des Transports, de remplacer l’actuel navire Madeleine sans avoir recours à un appel d’offres, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) souhaite que le gouvernement fédéral choisisse les chantiers Davie pour mener à bien la construction de ce nouveau navire.

« Depuis l’annulation du contrat de construction du navire qui devait remplacer le CTMA Madeleine, nous attendions cette nouvelle avec impatience. Or, nous savons très bien qu’actuellement, le seul chantier disposé à accepter un tel projet est celui de la Davie, puisque les autres chantiers canadiens peinent déjà à livrer au gouvernement fédéral plusieurs navires attendus depuis fort longtemps, de préciser Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Il est grand temps que le gouvernement fédéral reconnaisse l’importante expertise du plus grand chantier canadien qui fut laissé pour compte dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale du Canada. Il est également temps de rassurer les Madeliniennes et les Madelinots qui attendent aussi cette annonce qui, à terme, garantira le service essentiel de traversier auquel ils ont droit. »

Le 18 janvier dernier, à la suite de l’annulation du contrat de desserte maritime des Îles-de-la-Madeleine liant le gouvernement du Québec et la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA), la FIM–CSN avait formulé le souhait que le gouvernement du Québec favorise un investissement local.

La FIM–CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le syndicat de Rio Tinto, Fer et Titane accepte l’entente de principe

À l’issue d’un vote secret tenu ce lundi 8 avril, les membres du Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN ont accepté à 67 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 30 mars dernier.

« D’une durée de cinq ans, notre nouvelle convention collective prévoit des augmentations salariales de 3 % pour les deux premières années et de 2 % pour les trois dernières, pour un total cumulatif de près de 12,6 %. Nous avons reconduit le programme de protection de nos emplois et nous avons maintenu le statu quo au niveau de la sous-traitance, en plus de mieux l’encadrer. Nous avons également obtenu une augmentation substantielle de la banque de nos libérations syndicales qui atteint désormais 600 heures, faisant passer le montant alloué par l’employeur de 2000 $ à près de 32 000 $, ce qui nous permettra, entre autres, une plus grande présence sur le terrain, de préciser Alexandre Poirier, président du syndicat. En plus de l’augmentation du nombre de représentants du syndicat pouvant être libérés en même temps, chaque salarié-e touchera un bonus de 3500 $ à la signature du nouveau contrat de travail. »

« Au nom de la FIM, je désire féliciter les comités de négociation et de mobilisation. En très peu de temps, mais avec la force et la détermination nécessaires, les membres ont atteint leurs objectifs de négociation et le résultat du vote d’aujourd’hui sur l’entente de principe obtenue nous démontre que c’est à la satisfaction de la majorité des membres du syndicat », de souligner André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) ne peut que se réjouir du résultat de cette négociation. En très peu de temps, le syndicat a réussi à obtenir une entente à la hauteur des attentes de ses membres. Nous sommes fiers de l’appui que nous avons fourni pour la mener à bon terme. Il s’agit là d’une belle démonstration de l’efficacité de la solidarité régionale qui nous anime », de conclure Annette Herbeuval, présidente du CCM–CSN.

Le Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN regroupe près de 850 travailleuses et travailleurs de Rio Tinto, Fer et Titane à Sorel-Tracy.

La FIM–CSN regroupe plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec. Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) rassemble environ 31 000 membres, issus des secteurs privé et public, sur une base régionale.

Un autre coup dur pour Bombardier La Pocatière

Le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN (SEBLP), le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN (CCBSL) et la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN (FIM) déplorent l’annonce de la mise à pied de 85 travailleuses et travailleurs à l’usine de Bombardier La Pocatière.

« Même s’il s’agit probablement de mises à pied temporaires, nous sommes toujours frappés durement par les annonces qui réduisent notre capacité de production. À chaque fois, ce sont des hommes et des femmes qui doivent faire face à une baisse drastique de revenus, qui a un impact important sur leur vie personnelle et familiale, de souligner Claude Michaud, président du SEBLP–CSN. Alors que nous revendiquons un minimum de 20 à 30 % de contenu local, nous avons vu plusieurs contrats entiers nous passer sous le nez, des projets qui, avec une garantie de contenu canadien ou québécois, nous auraient assuré des emplois plus stables. »

« En deux ans, ce sont trois contrats d’importance qui ont échappé aux travailleuses et travailleurs de La Pocatière, de dénoncer Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Pensons simplement aux 212 voitures du Réseau express métropolitain qui ont été confiées à Alstom en Inde au mois d’avril 2018 ou à la seconde série de 24 voitures de l’Agence métropolitaine de transport, dont le contrat a été octroyé à la China Railway Rolling Stock Corporation, en mai 2017. Puis finalement, le 27 novembre dernier, VIA Rail annonçait l’octroi d’un contrat à l’allemande Siemens pour la fabrication de 32 nouveaux trains bidirectionnels desservant le corridor Québec-Windsor, alors que l’usine de La Pocatière détient toute l’expertise nécessaire à la réalisation de ces contrats. »

« Actuellement, nous finançons des projets publics à grands coups de milliards de dollars et ce sont des entreprises étrangères qui ramassent le pactole. L’impact direct de ces décisions, nous le voyons clairement aujourd’hui. Les gouvernements fédéral et provincial devront un jour rendre des comptes aux travailleuses et travailleurs qui perdent leur emploi, ainsi qu’à leurs familles. Alors qu’ils avaient le pouvoir de déterminer une portion de contenu local, ils devront nous expliquer pourquoi ils n’ont rien fait », de conclure Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats et représente environ 10 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité.

Deux nouveaux concessionnaires automobiles syndiqués à la CSN

La Confédération des syndicats nationaux vient tout juste de déposer deux nouvelles requêtes en accréditation syndicale au Tribunal administratif du travail (TAT), dans le secteur des concessionnaires automobiles.

Les deux nouvelles accréditations visent les vendeuses et les vendeurs de Jaguar/Land Rover Brossard, membre du Groupe Park Avenue, et de Audi Prestige Saint-Laurent, membre du Groupe Gabriel.

« Ces deux nouveaux groupes de travailleuses et travailleurs s’ajoutent aux deux autres qui ont récemment joint les rangs de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Nous nous réjouissons d’accueillir ces salarié-es à commission œuvrant dans un milieu non traditionnellement syndiqué, de déclarer André Miousse, vice-président de la FIM. Pour nous, il est clair que ces travailleuses et travailleurs ont compris qu’en se regroupant, ils se donnaient un rapport de force pour faire face à leur employeur. »

Syndiqués depuis près de deux ans, les vendeuses et vendeurs de Mercedes-Benz West Island détiennent désormais la meilleure convention collective du secteur. La quinzaine de membres couverts par ce contrat de travail sont très satisfaits des conditions qu’ils ont négociées avec leur employeur. De leur côté, les salarié-es à commission de Subaru Des Sources sont syndiqués depuis un peu plus d’un an et ont déjà conclu leur négociation, également à leur entière satisfaction.

« Nous savons qu’actuellement, les propriétaires des concessions du secteur de l’automobile procèdent à une restructuration majeure de leur mode de rémunération, ce qui attaque directement les conditions de travail et, surtout, les salaires et autres avantages versés aux vendeuses et vendeurs, de souligner monsieur Miousse. Or, nous savons que cette rémunération tient compte des longues heures, des horaires de soir et des fins de semaine, de la très grande compétition liée à ce secteur, et, de ce fait, de la grande pression que vivent ces représentantes et représentants aux ventes. Voilà pourquoi nous invitons toutes les travailleuses et tous les travailleurs de ce secteur à joindre nos rangs. »

Pour obtenir confidentiellement de l’information à ce sujet, nous vous invitons à communiquer avec la CSN au 1 800 947-6177.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Outils Garant : Entente de principe adoptée à 86%

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Outils Garant (CSN) ont adopté à 86 % l’entente de principe ratifiant la convention collective qui leur était présentée ce matin en assemblée générale. La nouvelle convention collective, d’une durée de 5 ans, arrivera à échéance le 12 octobre 2023.

Rappelons que le 26 février dernier, les membres du syndicat avaient rejeté à 87 % une première entente de principe jugée insuffisante et adopté à l’unanimité un mandat de moyens de pression excluant la grève.

« Nous sommes contents après six mois de négociation d’avoir franchi cette étape, a déclaré Maxime Jobin, président du syndicat. C’est une bonne entente qui comporte des améliorations pour nos membres et permet de rattraper certains retards. Maintenant, le syndicat s’engage dans la négociation d’une première convention CSN pour les membres de notre nouvelle section à Woodstock, au Nouveau-Brunswick. »

Faits saillants
La nouvelle convention collective comporte quelques gains intéressants dont une quatrième semaine de vacances après 10 ans de service au lieu de 15, une augmentation de 16 % de la part de l’employeur pour l’assurance collective, une amélioration de la prime pour certificat en électricité, une nouvelle prime pour la formation, une nouvelle prime de surveillance, une nouvelle prime d’affûteur et une nouvelle clause sur les « tempêtes hivernales ».

La convention collective prévoit des augmentations de salaire de 11,5 % sur cinq ans. Les augmentations sont rétroactives au 12 octobre 2018 et seront payables dans les 30 jours.

Vote de moyens de pression

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Outils Garant – CSN ont rejeté à 87 % l’entente de principe qui leur était présentée cet après-midi en assemblée générale. Un vote de moyens de pression, qui a récolté 100 % d’appui, a été réalisé dans la foulée.

« Le message des membres est clair : dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la compagnie devra faire plus pour demeurer attractive », a déclaré Maxime Jobin, président du syndicat. « Nous retournons à la table de négociation avec un mandat très fort de nos membres ; les gens sont en colère et se disent qu’en tant que salariés d’une entreprise centenaire, ils méritent plus de respect », explique-t-il.

« Les travailleuses et les travailleurs des Outils Garant peuvent compter sur l’appui indéfectible du conseil central pour obtenir une convention collective qui correspond davantage à leurs aspirations », a assuré Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN).

Bonne nouvelle pour les membres de la section Thermover

Le dimanche 17 février, les membres de la section Thermover (nouvellement affiliée au Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN) ont entériné à 100 % l’entente de principe présentée en assemblée générale.

Parmi les nombreux gains notables, on mentionne :

  • Un REER collectif Bâtirente avec contribution de l’employeur;
  • L’ajout de jours fériés et payés;
  • Une augmentation salariale de 2,95 % en 2019 et de 2 % en 2020;
  • L’ajout de primes pour les quarts de soir et de nuit;
  • Une augmentation de la masse salariale de plus de 6 %;
  • Des mouvements de main-d’oeuvre conventionnés où l’on donne priorité à l’ancienneté;
  • Bonification des autres conditions de travail.

Il s’agit d’une excellente première convention collective pour ces membres. Le tout a été possible grâce à l’implication des membres, à l’appui de la Fédération de l’industrie manufacturière et surtout, à la force du mouvement CSN – une force incontournable dans l’industrie manufacturière.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) lutte pour améliorer les conditions de travail et de vie de ses membres et pour développer des emplois de qualité. Elle est très active sur le plan de la prévention en santé et sécurité du travail et de la formation.

Elle rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec. La FIM–CSN est bien outillée pour représenter l’ensemble de ses secteurs d’activités.

L’ouverture des marchés publics, un bon pari ?

C’est monnaie courante partout dans le monde : plusieurs contrats octroyés par les gouvernements exigent un certain seuil de contenu local. Le Canada fait toutefois exception — notamment par rapport à la Chine et aux États-Unis — en acceptant trop souvent que des appels d’offres publics ne contiennent aucune exigence visant à favoriser l’industrie locale.

Les travailleuses et travailleurs de l’industrie québécoise paient trop souvent le prix de cette ouverture plus ou moins réciproque des marchés.

« Il est plus que jamais nécessaire que nos gouvernements établissent une stratégie pour soutenir nos industries nationales, soutient Jacques Létourneau, président de la CSN. Dans plusieurs cas, les accords internationaux limitent notre capacité à exiger du contenu local. Mais même quand nous avons la possibilité de revendiquer qu’une partie de la production soit effectuée par des travailleuses et travailleurs du Québec, nos gouvernements et nos sociétés publiques refusent d’utiliser cette possibilité, prétextant la crainte de faire fuir les entreprises étrangères et de nous fermer des opportunités d’affaires à l’international. C’est d’un non-sens total ! »

Fraîchement élu sous la bannière du nationalisme économique, le premier ministre du Québec n’a pas manqué de dénoncer cette iniquité dans l’accès aux marchés publics. Sa réaction lors de l’annonce de l’achat par VIA Rail d’un milliard de dollars de trains qui seront construits à l’étranger allait dans ce sens. « Ça n’a pas de bon sens que VIA Rail, avec un financement du gouvernement fédéral, n’exige aucun contenu local sur la construction du train et de ses wagons de l’axe Québec-Windsor. Tous les gouvernements dans le monde le font », a déclaré François Legault, en conférence de presse le 28 novembre 2018.

« François Legault doit maintenant passer de la parole aux actes et exiger, tant du fédéral que de ses propres ministères et sociétés publiques, que tout soit mis en œuvre afin de favoriser l’économie québécoise », ajoute le président de la CSN.

Que disent les accords de libre-échange ?
En vertu de l’Accord sur les marchés publics (AMP), signé sous la gouverne de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les marchés publics sont totalement ouverts au fédéral, à l’exception du transport ferroviaire urbain et du transport collectif urbain. Cette exception comprend les systèmes, les composantes et les matériaux entrant dans leur fabrication, ainsi que tout le matériel en fer ou en acier lié à ces projets. Pour leur part, les États-Unis se sont réservés le droit d’imposer un contenu national minimal de 65 % dans l’ensemble du transport roulant, alors que la Chine peut le fixer comme elle l’entend.

Selon les termes du traité de libre-échange entre le Canada et l’Europe — l’Accord économique et commercial global (AECG) —, il est également interdit aux sociétés d’État, fédérales ou provinciales, d’inclure un minimum de contenu produit localement. Une seule exemption donne le droit au Québec et à l’Ontario d’inclure jusqu’à 25 % de contenu local dans l’achat de véhicules pour le transport collectif — ce qui n’avait pas empêché l’Agence métropolitaine de transport (AMT) d’abaisser ce seuil à 15 % pour un contrat qui aura finalement été octroyé à la China Railway Rolling Stock Corporation.

Finalement, le récent accord États-Unis-Mexique-Canada prévoit de suivre les dispositions de l’AMP quant aux marchés publics.

Des impacts concrets au Québec
En décembre dernier, VIA Rail annonçait que le renouvellement de la flotte de l’axe Québec-Windsor allait être octroyé à l’allemande Siemens. Les trains seront construits dans une usine située à Sacramento, en Californie. La division transport de Bombardier, avec son usine de La Pocatière, s’était pourtant montrée intéressée par ce contrat.

Ce déséquilibre dans l’ouverture des marchés publics a de réelles conséquences au Québec depuis plusieurs années : pensons seulement à la fermeture annoncée de la General Electric à La Prairie (qui a délocalisé sa production de disjoncteurs qu’elle fabrique pour Hydro-Québec en Italie), à la construction des 212 voitures du Réseau électrique métropolitain (REM) envoyée en Inde, sans parler des trains de l’AMT qui seront construits en Chine.

Dans le cas de GE à La Prairie, lorsqu’une entreprise décide de déménager sa production pour en réduire les coûts, aucune protection ne peut contrer cette décision. Aussi étonnant que cela puisse paraître, même les règles d’achat de fournitures d’Hydro-Québec ne contiennent pas d’obligation pour l’achat local.

Il est vrai qu’en vertu des règles en vigueur, VIA Rail ne pouvait exiger de production canadienne. Toutefois, une fois les devis reçus des différents soumissionnaires, la direction du transporteur ferroviaire aurait pu négocier avec ceux-ci afin qu’ils revoient leur prix à la baisse — une façon qui aurait permis à Bombardier de revoir sa soumission. Malgré cela, la société de la Couronne ne s’est pas prévalue de cette possibilité qui aurait permis d’assurer la construction des trains à La Pocatière.

Certains syndicats sont inquiets pour l’avenir. « Nous sommes toujours aux prises avec une insécurité sur l’avenir de notre usine à long terme et pour notre région ; ça représente une instabilité peu confortable », précise Claude Michaud, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN.

À chaque nouvelle tuile qui s’abat sur l’industrie manufacturière, ce sont des emplois directs et indirects d’ici, bien rémunérés, qui sont menacés. La course aux rendements plus élevés incite les multinationales à déplacer leur production dans des pays où les salaires sont nettement plus bas. Quand ce ne sont pas les travailleuses et travailleurs de l’usine d’Alstom à Sorel, ce sont ceux des chantiers maritimes Davie et Verreault qui voient d’importants contrats leur filer entre les doigts.

« Nos gouvernements doivent trouver les moyens de responsabiliser les entreprises, souligne Jacques Létourneau. On ne peut pas financer ces multinationales à coups de subventions et de crédits d’impôt sans exiger de contrepartie en matière d’emploi, d’autant plus quand on parle de tels emplois de qualité, comme ceux à 30, 40 dollars l’heure que François Legault veut créer. »

Par le jeu de l’alliance entre Siemens et Alstom, il demeure possible que d’éventuels contrats d’entretien des trains californiens de VIA Rail soient effectués au Québec. « Pour nous, à Sorel, cette alliance stratégique pourrait nous ouvrir des portes vers d’autres contrats dans le réseau d’affaires de Siemens, par exemple pour le service et l’entretien des 32 trains bidirectionnels que VIA Rail vient tout juste de confier au constructeur allemand », se résigne Francis Demers, président du Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada–CSN.

Victoire de la CSN chez Fer et Titane

Malgré une intense période de maraudage des Métallos venus de différentes régions, la CSN a clairement maintenu sa majorité au sein des membres du Syndicat des Ouvriers du Fer et Titane-CSN de Sorel.

« Nous sommes fiers de faire partie de la CSN depuis plus de 50 ans. Le sentiment d’appartenance de nos membres l’a emporté », a commenté Alexandre Poirier, président par intérim du syndicat. Ce dernier tend maintenant la main aux partisans des Métallos et leur demande de se rallier avant le début de la prochaine négociation.

Il faut en effet se consacrer pleinement à la négociation de la prochaine convention collective qui va s’amorcer dans les prochaines semaines. « La priorité, c’est la négociation. Notre équipe est prête », a déclaré Alexandre Poirier.

La période de maraudage s’est terminée le 30 novembre dernier à l’avantage de la CSN. La partie adverse avait cependant déposé une plainte prétextant une ingérence de l’employeur dans le maraudage. La CSN ne pouvait donc pas annoncer officiellement le maintien de sa majorité tant que cette procédure avait cours. Les Métallos ont récemment fait savoir qu’ils se désistaient. Ils ne plaideront donc pas leur plainte devant le Tribunal administratif du travail (TAT). Ce désistement confirme de facto la victoire de la CSN et de sa Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

La FIM souhaite que le contrat revienne au Québec

À la suite de l’annulation du contrat de desserte maritime des Îles-de-la-Madeleine liant le gouvernement du Québec et la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA), la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) souhaite que le gouvernement favorise désormais un investissement local, au Québec.

« Le gouvernement dispose désormais de tous les pouvoirs lui permettant de confier la construction de ce navire à un chantier québécois qui dispose de la grande expertise que nous avons développée ici. Les déboires récurrents que connaît le F.A. Gauthier depuis les débuts de sa vie utile nous indiquent clairement que les chantiers navals étrangers ne disposent pas toujours de l’expertise pour faire face à nos conditions météorologiques, de souligner Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Nous comprenons les inquiétudes des Madeliniennes et des Madelinots et nous ne souhaitons pas que cette annulation mette en péril le service essentiel de traversier auquel ils ont droit. »

Contestée devant les tribunaux par le chantier naval Davie, la CTMA avait décidé unilatéralement de confier le contrat de construction de son futur navire à un chantier européen. Selon la poursuite déposée, les règles entourant le processus d’appel d’offres pour l’achat d’un navire subventionné entièrement par les fonds publics n’auraient pas été respectées.

« Après la perte récente de plusieurs contrats importants qui nous ont filé entre les doigts au bénéfice de compagnies étrangères, nous croyons qu’il est grand temps que le gouvernement fasse appel à des entreprises manufacturières québécoises, particulièrement lorsque ces projets sont financés à 100 % par les contribuables », de conclure le président de la FIM–CSN.

La FIM–CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe quelque 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN déplore la fermeture d’une usine de l’entreprise Vélan

La CSN déplore la fermeture de l’une des usines montréalaises de l’entreprise québécoise Vélan, leader mondial en matière de robinetterie industrielle, et la délocalisation d’une partie de ses opérations en Inde.

La restructuration annoncée par la compagnie se traduira par la perte nette de 128 emplois au Québec et le transfert d’importantes composantes de ses machineries vers l’Asie.

« Malheureusement, l’année 2019 débute sur les mêmes mauvaises nouvelles que la fin de l’année 2018 en matière d’emplois de qualité au Québec, de déclarer Jacques Létourneau, président de la CSN. Encore une fois, certains gestionnaires semblent avoir plus à cœur de contenter le portefeuille des actionnaires plutôt que de favoriser l’essor économique du Québec. »

Pour la CSN, les résultats financiers publiés par la société Vélan ne justifient en rien la fermeture de l’une des trois usines québécoises. « Vélan constate, pour l’ensemble de ses usines à travers le monde, une amélioration sur le plan de la productivité au cours de la dernière année, et ce, malgré une baisse des activités de ses usines en Italie et en France, indique Jacques Létourneau. Nous sommes pour le moins perplexes de voir que ce sont les opérations au Québec qui écopent de cette restructuration. »

Le président de la CSN réitère son appel au premier ministre du Québec, François Legault, afin que la question de l’emploi au Québec figure parmi les priorités du nouveau gouvernement. « Nous ne pouvons accepter de voir des fleurons de l’économie québécoise quitter notre territoire. Nous ne pouvons nous résoudre à cautionner la fuite de nos emplois au gré des marchés boursiers. Encore une fois, nous demandons au premier ministre de bien vouloir convoquer les organisations patronales et syndicales afin que nous puissions soulever correctement la nécessité de responsabiliser les entreprises installées au Québec sur les enjeux de l’emploi, du développement économique et de l’essor du Québec », de conclure le président de la CSN.

Présente tant dans les secteurs public que privé, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Syndicat des travailleurs et travailleuses des outils Garant–CSN – section Moulin à bois

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 26 septembre 2018, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des outils Garant–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salariés en vertu de la loi sur les relations industrielles du Nouveau-Brunswick ».

Ces travailleurs et ces travailleuses oeuvrant dans le domaine de la fabrication d’outils ont choisi, majoritairement, de joindre les rangs de la CSN. Le dynamisme, l’expertise et la qualité des conventions collectives de la CSN ont été un des facteurs importants dans le choix des employés de Garant GP.

Cette nouvelle section fera partie du Syndicat des travailleurs et travailleuses des outils Garant–CSN qui est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches et, bien entendu, à la CSN.

Une délégation FIM-CSN rencontre les dirigeants de Demix à Toronto

Une délégation d’une vingtaine de travailleurs s’est déplacée aujourd’hui à Toronto dans le but de rencontrer les dirigeants de l’entreprise mère, CRH Canada, pour leur faire part de leurs doléances, dont celles pouvant affecter leur santé et leur sécurité ainsi que de la population.

Quelque 200 conducteurs de bétonnière de cinq sections de la compagnie Demix Béton du Grand Montréal réclament toujours des correctifs pour contrer les inconvénients dus à l’implantation du système Optimizer de gestion des livraisons du béton sur les chantiers de construction. C’est pourquoi une délégation d’une vingtaine de travailleurs s’est déplacée aujourd’hui à Toronto dans le but de rencontrer les dirigeants de l’entreprise mère, CRH Canada, pour leur faire part de leurs doléances, dont celles pouvant affecter leur santé et leur sécurité ainsi que de la population.

« Après plusieurs démarches et rencontres menées depuis le printemps dernier pour exiger des correctifs liés au système Optimizer, les travailleurs espèrent obtenir enfin une écoute de la part des hauts dirigeants de CHR Canada et ainsi leur assurer un retour à des conditions de travail normalisées dans le respect de leur santé et de leur sécurité ainsi que celle de la population », d’expliquer André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière, affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Le litige
Le système Optimizer, mis en place sans consultation, relie chaque conducteur de bétonnière à une centrale de distribution par l’intermédiaire d’une tablette électronique. Or, ce système, qui analyse les trajets à emprunter et les temps de réponse requis sans tenir compte de la provenance d’origine du conducteur, bouscule de façon importante les conditions de travail des salariés en dictant aux conducteurs divers trajets de livraison pour lesquels ils ne sont pas familiers. « Dans certains cas, ajoute André Miousse, le système propose des trajets en plein quartier populeux, sans égard aux normes de sécurité. Ça nous inquiète beaucoup. »

En outre, ce système vient modifier radicalement plusieurs conditions de travail, dont celle qui a trait à la fin de journée de travail, entraînant chez les travailleurs épuisement et stress. Un autre facteur d’inconfort est lié à la difficulté de concilier la famille et le travail qui, dans certains cas, est à toutes fins utiles inexistante en raison des heures de travail interminables qui affectent la vie familiale des travailleurs.

Des solutions viables existent
Les travailleurs exercent depuis le printemps dernier différents moyens de pression et de visibilité afin d’être entendus et écoutés. Mais jusqu’à maintenant, les discussions n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente. C’est pourquoi une délégation composée de représentants des cinq syndicats et d’élus de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) s’est présentée au siège social de CRH Canada pour y rencontrer les hauts dirigeants afin de les convaincre de la nécessité de trouver des solutions viables.

« On a rencontré les dirigeants de CRH Canada avec la profonde conviction que des solutions viables et constructives existent pour assurer à la fois le maintien de conditions de travail décentes qui respectent les travailleurs, et une prestation de services sécuritaires correspondant aux besoins de l’entreprise bétonnière. On espère qu’ils ont entendu le message des travailleurs », conclut le vice-président de la FIM–CSN.

Syndicats de Demix contre ‘Optimizer’ : une mobilisation de longue haleine

Pour cette nouvelle baladodiffusion, l’équipe du Point syndical vous propose un entretien entre Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, et Jimmy Caron, opérateur de bétonnière et président du syndicat de Demix à Saint-Eustache. Un échange éclairant sur la dure réalité des camionneurs et l’arrivée d’un système d’intelligence artificielle qui nuit énormément au bien-être des travailleuses et travailleurs de Demix. En voici quelques extraits.

Jean : Toi, tu te promènes dans la grande région de Montréal ou à travers le Québec ?

Jimmy : On peut faire des livraisons jusqu’à Saint-Jovite, mais je peux facilement me retrouver à Vaudreuil ou à Saint-Hubert. On couvre vraiment un grand territoire.

Jean : Donc, toute la reconstruction des infrastructures, tu vis ça péniblement tous les jours ? Les travaux, les détours, l’embouteillage, ça doit peser sur le stress au travail ?

Jimmy : Surtout que Demix se spécialise dans de la construction de ponts ou de [projets comme] l’échangeur Turcot. Ce sont de gros chantiers. On est appelés à changer de place souvent parce qu’il y a énormément de travail dans la région de Montréal. Quand tu commences à jouer un peu plus là-dedans avec les portes d’entrée pour les camions ou les no-trucks, effectivement, ça devient un peu stressant à la longue.

Jean : Dis-moi, qu’est-ce que tu aimes de ton métier ?

Jimmy : On ne fait jamais la même chose ! Tu embarques dans ta bétonnière et tu ne sais pas où tu vas aller, alors c’est quand même un petit côté le fun. Je pense que les opérateurs en général n’aiment pas être enfermés. Le fait d’être à l’extérieur, conduire, c’est ce qui est agréable du métier.

Jean : Et que trouves-tu le plus difficile de ton travail ?

Jimmy : J’ai un horaire qui est fait la veille. À 20 h, je prends mon horaire pour le lendemain. En plus, tous les soirs, tu ne sais pas à quelle heure tu vas rentrer. C’est un peu difficile pour la famille ou si tu veux avoir une certaine stabilité. Tu prépares un souper, mais tu ne sais pas si tu vas être là. T’invites des amis, mais tu ne sais pas si tu vas être là. C’est la dure réalité d’être opérateur de bétonnière.

Jean : Et maintenant, il y a quelque chose de nouveau qui provoque des bouleversements à travers les cinq syndicats Demix dans la région de Montréal. Peux-tu nous en parler ?

Jimmy : On appelle ça « Optimizer ». C’est une intelligence artificielle. Une grosse boîte qui vient gérer les camions, mais aussi les conventions collectives. Elle calcule tout, alors elle va envoyer le camion le plus rentable sur certains chantiers. Mais, nous, on n’y croit pas. On se rend compte que l’ancienneté est bafouée. C’est devenu un peu le bordel. À un moment, j’étais à Lachute et la machine me disait de me diriger vers LaSalle. Demix a toujours prôné l’environnement, mais quand je dois prendre mon camion et passer devant mon plan de Saint-Eustache et m’en aller dans le trafic pendant une heure et demie pour remplir à LaSalle… côté environnement, on s’entend que ce n’est pas terrible.

Jean : Comment avez-vous réagi, vous, les syndicats ?

Jimmy : Tout le monde a embarqué. Il y a des gens que ça fait vingt ans qu’ils sont là, et ça ne s’était jamais vu les cinq accréditations de la CSN réunies dans une même salle. On n’avait jamais vécu ça. Maintenant, c’est juste de ne pas lâcher. C’est un travail de longue haleine.