Pourquoi autant pénaliser la culture ?

Depuis six mois, le Québec a été placé sur pause et tourne au ralenti. Les Québécoises et Québécois écopent de la situation et doivent s’adapter. « Nous traversons collectivement une crise sanitaire sans précédent et nous en sommes conscients. Cependant, parmi celles et ceux qui souffrent particulièrement, on compte les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel. Depuis le début de la pandémie, ils ont l’impression que le sort s’acharne sur eux, » soutient Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

En mars dernier, le secteur culturel a été parmi les premiers à devoir interrompre ses activités. Tout s’est arrêté brutalement, dont les prestations théâtrales, les tournages de télévision et de cinéma, les représentations dans les salles de spectacles, les expositions dans les musées, etc. Ce secteur a aussi été parmi les derniers à reprendre ses activités, et encore, pas au maximum de sa capacité. Avec cette deuxième vague de COVID-19, il est à nouveau frappé de plein fouet.

Dans l’intervalle, la grande majorité des artistes, créateurs et professionnels que nous représentons n’ont eu d’autre choix que de réclamer la Prestation canadienne d’urgence (PCU), leurs contrats ayant été annulés en cascade. Aujourd’hui, l’échéance de la PCU et la fermeture annoncée des salles de spectacles et des musées ajoutent à la précarité.

« Nous sommes déchirés entre scepticisme et désespoir. L’inquiétude est vive. Pourquoi fermer les institutions culturelles en zone rouge alors que la Santé publique n’a pas divulgué d’indicateurs clairs comme quoi ces lieux de diffusion culturelle sont des centres d’éclosion et de propagation du virus ? », se questionne Luc Fortin, président de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ). L’incompréhension est partagée au sein du milieu culturel et il ne faudrait pas que cette nouvelle pause se prolonge plus longuement, sans motif et données valables.

 Aide directe pour les artistes et les créateurs

Le gouvernement a raison de soutenir financièrement les institutions du milieu culturel, durement touchées par l’arrêt total de leurs activités. Mais il doit aussi s’assurer que l’aide profite également aux créateurs et aux artistes et qu’elle se rende jusqu’à eux.

« La culture, c’est avant tout celles et ceux qui la font. Il n’y a pas de salles de spectacles, pas de théâtre, pas d’arts vivants sans artistes, interprètes, musiciens, créateurs, professionnels et artisans. La précarité qui nous afflige est en train d’assommer la force vive de la culture, c’est-à-dire les artistes et les créateurs », s’inquiète Sophie Prégent, présidente de l’Union des Artistes (UDA).

Les personnes qui œuvrent dans le milieu des arts, de la culture et de l’événementiel sont déjà, pour la plupart, sans filet social. Elles espéraient que le pire soit derrière elles, pensaient pouvoir se relever et aller de l’avant. Mardi soir, c’est un véritable choc qu’elles ont reçu en entendant les mesures du gouvernement.

Ensemble, les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel sont porteurs de mots, d’émotions… mais aussi de solutions. Nous nous tenons prêts à discuter avec le gouvernement du Québec afin de trouver des réponses à la détresse qui afflige notre secteur.

 

Prolongation de la PCU : l’oxygène nécessaire pour la culture et les médias

L’Union des artistes (UDA), la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ) et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), qui était accompagnée de trois de ses associations affiliées, soit l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ) et Travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE), ont rencontré le ministre du Patrimoine, M. Steven Guilbeault, afin de discuter de la situation précaire des travailleuses et travailleurs autonomes du milieu culturel et médiatique, alors que la Prestation canadienne d’urgence (PCU) tire à sa fin. Au terme d’une rencontre encourageante, les trois organisations ont parlé d’une seule voix pour insister sur l’urgence de prolonger la PCU et d’en assouplir les règles, une première étape essentielle qui permettra de tabler sur des solutions à plus long terme et qui favorisera une relance viable et soutenue des activités.

Des milliers de travailleuses et de travailleurs en situation précaire

« Nous sommes conscients que des sommes ont été accordées à la relance de la culture par les deux paliers gouvernementaux. Or, malgré toute la pertinence de ces aides, celles-ci sont surtout dirigées vers les institutions et les producteurs. En ce moment, il y a donc des milliers d’oublié-es, des artistes, des professionnel-les, des techniciennes et techniciens et d’autres pigistes, qui font partie intégrante du milieu et qui vont complètement échapper à ces programmes de relance. La solution, dans un premier temps, est de prolonger la PCU pour permettre à toutes et à tous de tenir jusqu’à une reprise cohérente des activités. Cet appui est essentiel, car il nous donnera l’espace nécessaire afin de développer une vision et des solutions globales pour notre secteur. C’est un travail immense qui nous attend et il nécessitera une bonne collaboration de la part de toutes les parties prenantes, dont les gouvernements », explique Sophie Prégent, présidente de l’UDA.

« Il y a des dizaines de milliers de personnes qui œuvrent à forfait ou à la pige et qui n’ont pas accès au filet social canadien en raison de leur statut de travailleuse ou de travailleur autonome. Le grand danger, c’est que leurs secteurs d’activité ne connaisse pas une relance à court terme et que ces personnes se retrouvent dans une situation d’extrême précarité dès la fin de la PCU. Il y a urgence de ne pas les laisser tomber, car tant le milieu culturel que le milieu médiatique en souffriraient considérablement. Cela nous donnera aussi l’oxygène nécessaire pour travailler avec les gouvernements et les partenaires sur des solutions structurelles à plus long terme, car la crise met en relief la nécessité de repenser certains pans de notre filet social », soutient Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN.

Une relance inégale

Pour les trois organisations, le constat est clair : les milieux culturels et médiatiques ne pourront bénéficier d’une relance à court terme. D’une part, les règles sanitaires affecteront la reprise des activités culturelles, et d’autre part, le ralentissement économique portera atteinte aux revenus des médias partout au pays. Ultimement, ce sont celles et ceux qui œuvrent dans ces domaines qui en paieront le prix. Les solutions apportées par le gouvernement fédéral doivent donc tenir compte de ce constat.

La rencontre avec M. Guilbeault aura permis de mettre en relief la nécessité de prolonger la PCU et les organisations présentes tiennent à souligner l’ouverture et l’écoute du ministre sur cette question. Les partis d’opposition seront également interpellés prochainement afin de contribuer à la réflexion et de favoriser l’adoption d’une vision commune pour le soutien à la culture et aux médias.

Déconfinement de la culture : la PCU doit être prolongée

Alors que des mesures sont progressivement annoncées pour permettre le déconfinement du secteur culturel, la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN) insiste sur l’importance d’appuyer de vastes pans de la culture qui ne pourront pas compter sur une relance à court et à moyen terme. Afin d’assurer la survie de l’écosystème culturel, la FNCC-CSN réitère la nécessité de prolonger la Prestation canadienne d’urgence (PCU), notamment pour les travailleuses et les travailleurs autonomes du milieu culturel.

« Nous sommes conscients que les défis en matière de relance culturelle sont énormes et il est encourageant de voir que des mesures sont prises en ce sens, notamment pour les activités dans les musées. Toutefois, nous sommes inquiets quant à l’avenir du secteur culturel au sens large, car à l’heure actuelle, des milliers de travailleuses et de travailleurs autonomes du milieu font face à une situation de précarité sans précédent. Ceux-ci semblent être dans l’angle mort des mesures annoncées; nous invitons les gouvernements à saisir l’importance de leur contribution et à ne pas les oublier », explique Pascale St-Onge, présidente de la FNCC-CSN.

Il importe de rappeler que la saison estivale est cruciale pour celles et pour ceux qui travaillent dans le secteur de l’événementiel, notamment. Il est d’ores et déjà clair que la majorité, sinon tous les événements d’envergure ne pourront pas avoir lieu ; cela constitue une perte financière majeure pour ces travailleuses et travailleurs.

« Pour nous, une partie de la solution est de prolonger la PCU, car de vastes pans du secteur culturel ne pourront pas compter sur une reprise des activités dans un avenir rapproché. Si la volonté des gouvernements est encore d’assurer la pérennité du milieu culturel, cela doit nécessairement s’accompagner de mesures de soutien concrètes pour celles et ceux qui y travaillent. Prolonger la PCU pour les travailleuses et travailleurs autonomes est une mesure incontournable », ajoute Pascale St-Onge.

La FNCC-CSN représente plus d’un millier de travailleuses et de travailleurs autonomes au sein de trois associations affiliées, soit l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ), Travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE) et l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ). De concert avec ces trois associations, la FNCC-CSN poursuivra son travail de représentation politique afin de soutenir les travailleuses et travailleurs autonomes et de s’assurer qu’ils sont pris en compte dans les orientations gouvernementales de relance.

Les travailleuses et les travailleurs des arts, de la culture et de l’événementiel se donnent une voix

Un nouveau chapitre commence à s’écrire alors que l’Association des travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE) voit le jour, avec l’appui de la CSN et de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). La création de l’association marque ainsi un moment charnière pour les milliers d’artisans de tous ces secteurs qui se dotent aujourd’hui d’un véhicule commun et d’une voix pour promouvoir leurs enjeux et développer ensemble les outils pertinents à la pratique de leurs métiers.

Une initiative par et pour le milieu
TRACE est d’abord et avant tout l’initiative de celles et de ceux qui contribuent au rayonnement des arts, de la culture et de l’événementiel à travers des métiers très variés. « La crise de la Covid-19 a mis en suspens une immense part de nos activités, peu importe le secteur. Cela a mis en relief la précarité à laquelle font face les travailleuses et travailleurs de ces milieux, notamment avec l’absence de mécanismes de soutien. Pour nous, le temps était donc venu de passer à l’action. Nous avons décidé de nous regrouper et de nous donner une voix pour changer les choses », commente François Deschamps, l’un des instigateurs du projet.

Pour Virginie Ouellet, elle aussi instigatrice du projet TRACE, la création de cette association est une étape majeure. « Ce qu’on fait aujourd’hui, c’est lancer un appel à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs autonomes, des salarié-es, des contractuel-les et des pigistes de ces milieux, car nous devons unir nos efforts afin de développer collectivement les outils et les services qui nous permettront de continuer à pratiquer les métiers qui nous passionnent », explique-t-elle.

Des objectifs concrets
L’action de TRACE se décline donc en deux objectifs principaux. D’une part, avec le soutien de la FNCC–CSN, l’association travaillera à développer une plateforme de propositions destinée aux gouvernements. « Nous allons d’abord travailler avec les membres de TRACE pour développer une série de recommandations politiques et législatives que nous irons ensuite présenter aux autorités. Nous réaffirmons qu’au-delà des mesures temporaires actuellement en vigueur, les gouvernements doivent adopter des mesures durables en élargissant le filet social, car être travailleuse ou travailleur autonome ne doit plus rimer avec précarité. On pense qu’il est grand temps pour les gouvernements de reconnaître leur apport à nos sociétés par des dispositions concrètes de soutien », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN.

D’autre part, TRACE souhaite développer différents services pour soutenir au quotidien les milliers de personnes qui travaillent dans les arts, la culture et l’événementiel. « Nous avons devant nous une belle occasion, soit celle d’explorer ensemble la création d’outils collectifs qui peuvent vraiment améliorer notre quotidien. On souhaite évaluer différentes idées, telles que l’accès à des assurances collectives, la création d’un fonds de retraite, l’accès à des avis juridiques sur nos droits et pour le respect de nos contrats, l’accès à des formations, etc. Bref, la liste est longue et emballante, mais pour y arriver, nous devons d’abord nous unir autour d’une même initiative. On souhaite explorer tous ces aspects avec nos futurs membres, car ce sera la force du nombre qui fera changer les choses. En ce moment, le message que nous lançons est simple : adhérez à TRACE, puisque nous sommes les mieux placés pour améliorer les conditions de pratique de nos métiers », ajoute Virginie Ouellet.

TRACE n’est pas un syndicat, mais bien une association qui s’adresse l’ensemble des travailleuses et des travailleurs autonomes, des salarié-es, des contractuel-les et des pigistes qui évoluent dans les milieux des arts, de la culture et de l’événementiel. Pour en apprendre plus et pour devenir membre : www.trace-asso.ca

Musée des beaux-arts de Sherbrooke : La fin de l’arbitraire dans les relations de travail

Au terme d’une négociation qui aura duré près d’un an, les salarié-es du Musée des beaux-arts de Sherbrooke (MBAS) ont entériné leur toute première convention collective, une étape majeure dans l’amélioration des conditions et des relations de travail. 

« C’est un grand moment pour nous, car cette convention collective met fin à la gestion arbitraire et mise sur l’équité et la reconnaissance de notre travail. Nous sommes très fiers du chemin parcouru depuis que nous avons choisi de nous unir et de nous syndiquer à l’automne 2018 », explique Sarah Boucher, membre du comité de négociation du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Musée des beaux-arts de Sherbrooke (STTMBAS–CSN). 

« Nous signons cette convention en sachant que les deux parties en sont satisfaites. Nous avons obtenu des gains importants, mais nous devrons aller en chercher davantage lors de la prochaine convention. D’ici là, la convention nous motive à nous mobiliser afin d’avoir un musée en santé, et ce, malgré le télétravail qui nous distance », ajoute le président du syndicat, Renaud Doucet.  

Des avancées notables
La convention collective permet donc de définir une structure salariale et tient compte de l’ancienneté, assurant ainsi une plus grande équité entre les différentes catégories d’emplois au musée. Elle prévoit également des définitions de chacun des postes concernés.

D’autre part, les employé-es ont obtenu des gains considérables, tels que le droit à quatre semaines de vacances après un an de service et l’ajout de congés fériés et de maladie.  

Enfin, la convention permet la mise en place de mesures assurant une meilleure transparence entre l’administration et les employé-es, et ce, dans une volonté d’améliorer la collaboration entre les parties. 

« Cette convention collective démontre toute l’utilité de nos organisations. Avec notre appui, les travailleuses et les travailleurs du musée ont été en mesure de mettre fin à une culture de gestion arbitraire et se sont donné les moyens d’améliorer le climat de travail. C’est une belle victoire pour eux ! » estime Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN). 

Caméraman en temps de crise

Rien ne court plus vite qu’une nouvelle… dans une salle de nouvelles. L’information selon laquelle une personne travaillant au Centre de l’information (CDI) de Radio-Canada a été infectée par la COVID-19 a évidemment circulé rapidement.

Caméraman pour la société publique, Adrien* a été avisé par son employeur avant que la nouvelle ne soit rendue publique. Il a effectivement travaillé avec la personne contaminée il y quelques jours à peine. Il se retrouve aujourd’hui en isolement et se porte bien.

Bien entendu, différentes mesures avaient été mises en place pour réduire les risques de propagation. « Toutes les procédures reliées à la numérisation des disques avaient été revues », explique Adrien, une étape essentielle afin que les images puissent être déposées sur les serveurs informatiques et être ainsi accessibles aux différentes équipes.

« On devait échanger les disques avec le médiaman, il y avait beaucoup de manipulation. Maintenant, chaque caméraman fait ça dans un petit espace aménagé dans le garage, où les camions sont nettoyés et désinfectés par des gens habillés avec des scaphandriers. On nettoie constamment la souris et le clavier avec des lingettes. Nos caméras, nos micros, tout notre équipement doivent aussi être nettoyés. »

Les accès au CDI, où les bulletins d’information de Radio-Canada et de RDI sont produits, ont été fortement restreints. « Les caméramans ne rentrent même plus dans le Centre de l’information. On joint les journalistes par téléphone, il faut s’adapter. Les monteurs travaillent en ghost, ils peuvent accéder aux serveurs à partir de leur domicile. »

Les préoccupations à prendre en cette période de pandémie viennent changer substantiellement le travail des journalistes et des cameramans sur le terrain. « Les micros-cravates, c’est terminé. On prend de longues perches pour les entrevues, qu’on fait à l’extérieur le plus souvent possible. On le constate, l’anxiété des gens augmente. Pour réaliser nos reportages, ça va être de plus en plus difficile de se faire recevoir par les gens chez eux, surtout quand le nombre de malades va augmenter de façon exponentielle. »

Malgré tout, Adrien compte les jours avant de pouvoir reprendre du service. Sur le terrain, armé de sa caméra.

* Pour des raisons de confidentialité, nous avons tenu à préserver son anonymat. Depuis cette entrevue, un deuxième cas de COVID-19 à Radio-Canada a été confirmé.

La CSN demande le renforcement des règles en matière de santé et de sécurité au travail

Alors que la propagation du coronavirus s’amplifie, la CSN demande au gouvernement de François Legault de s’assurer du renforcement de l’application des règles en matière de santé et de sécurité au travail par l’ensemble des employeurs au Québec. La CSN considère que des gestes en ce sens deviennent urgents, d’abord pour garantir la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, mais également pour diminuer l’ampleur du ralentissement économique auquel le Québec est confronté.

« Ce n’est pas le temps de niaiser avec les mesures de prévention en matière de santé et de sécurité au travail! », lance d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Chaque jour, le premier ministre lance un appel particulier pour contenir la crise. Nous estimons qu’il est plus que temps qu’il envoie une consigne très, très claire aux employeurs du Québec : les mesures de prévention en milieu de travail doivent être renforcées afin de contenir la propagation du virus. La CNESST doit intervenir dans les milieux de travail où des correctifs doivent être apportés. Il est de la responsabilité du gouvernement de s’en assurer. »

Depuis une semaine, la CSN reçoit de multiples témoignages de travailleuses et de travailleurs inquiets d’être contaminés au travail. La CSN salue la diligence des employeurs qui ont renforcé les mesures de salubrité et favorisé au maximum la possibilité de faire du télétravail, mais déplore que plusieurs d’entre eux négligent la situation, et ce, tant dans les secteurs public et privé que dans le secteur parapublic.

Le président de la CSN demande également à la population de tout mettre en œuvre afin de préserver la santé des salarié-es qui travaillent avec la clientèle. « Dans les épiceries, les restaurants et les commerces de vente au détail, nos membres sont directement exposés aux vecteurs de propagation du virus. Svp, faites en sorte de ne pas les contaminer : gardez vos distances, évitez la monnaie papier et respectez les consignes d’isolement », exhorte Jacques Létourneau.

Montant record amassé par la CSN pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN

La 23e campagne de financement de la CSN pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN, camp unique pour les enfants atteints de cancer et leur famille, vient de se terminer. Nous sommes très heureux d’annoncer qu’un montant record de 231 457 $ a été amassé collectivement par les membres de la CSN. C’est en 2019 que le cap des 4 millions de dollars a été franchi en montant amassé total depuis le début de cette belle association.

Par solidarité envers les enfants atteints de cancer, les militants et militantes ont organisé différentes actions pour atteindre un tel résultat (campagne du 1 $ par membre, retenues à la source, tournois de golf, ventes de bonbons,  organisation d’activités, etc.). Le Camp Vol d’été Leucan-CSN est d’ailleurs la cause officielle de la CSN.

30 personnes membres de toutes les organisations de la CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN pour mener cette campagne de collecte de fonds. Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Ramatoulaye Diallo (Conseil central du Montréal Métropolitain–CSN), Éric Céré (Conseil central des Laurentides–CSN), Nancy Legendre (Conseil central Bas-Saint-Laurent–CSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec–CSN), Daniel Lamoureux (Conseil central Bas-Saint-Laurent–CSN), Sylvain Pratte (Conseil central Cœur-du-Québec–CSN), Agathe Tremblay (Conseil central Côte-Nord–CSN), Julie Bolduc (Conseil central Estrie–CSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Île-de-la-Madeleine–CSN), Patricia Rivest (Conseil central Lanaudière–CSN), Louis-André Boulay (Conseil central Montérégie–CSN), Daniel Baril (Conseil central Outaouais–CSN), Louis Hamel (Conseil central Québec-Chaudière-Appalaches–CSN), Monic Perron (Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN), Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Alexandre Giguère (FC–CSN), Jean-Pierre Bourgault (FEESP–CSN), Michel Tétreault (FIM–CSN), Pierre Roger (FNC–CSN), Léandre Lapointe (FNEEQ–CSN), Yvan Duceppe (FP–CSN), Nadine Lambert (FSSS–CSN), François Gagnon (L’OR–CSN), Céline Charbonneau (Marraine), Jean-Claude Gagnier (STT–CSN)

Les familles de Leucan tiennent à remercier tous ceux qui participent de près ou de loin à cette grande campagne provinciale de financement. Soyez assuré que vous faites une réelle différence. Comme on le dirait au camp….

« C’estttttt un M, un E, un R. C’est un C avec un I.  Rassembler tou-tes ces let-tres, vous y trouverez, MERCI MERCI MERCI! »

Pour la suite du monde

Cent vingt-sept jours se sont écoulés entre le moment où le Groupe Capitales Médias (GCM) s’est placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers et l’acceptation du plan de reprise collective des quotidiens. Retour sur une petite révolution.

Ces 127 jours, les syndiqué-es du Soleil, du Nouvelliste, du Droit, de La Voix de l’Est, du Quotidien et de La Tribune s’en souviendront longtemps. Le 19 août dernier, ils étaient plus de 350 salarié-es au bord du gouffre. Depuis, des coopératives ont repris le bâton de pèlerin pour chacun des journaux et la voix de ces régions continuera à être portée dans le vaste discours médiatique.

Inventer un nouveau modèle
Dans cette course contre la montre, les employé-es ont proposé un modèle d’affaires novateur et une vision nouvelle pour l’avenir de la presse écrite : la propriété collective, une approche encore jamais vue étant donné l’envergure du projet. Désormais, ils pourront miser sur un niveau d’indépendance qui sera au service des communautés et représentatif de leur réalité.

Dès le départ, l’idée de reprendre les quotidiens en fondant des coopératives s’est enracinée dans les esprits des représentantes et représentants syndicaux concernés. Pour y arriver, il leur aura fallu réagir très rapidement et entamer un travail colossal.

Sacrifices et efforts collectifs
Dans les heures suivant l’annonce par les dirigeants de GCM, les syndiqué-es se sont mobilisés, avec l’appui de la CSN et de la Fédé­ration nationale des communications (FNC–CSN), afin de développer une solution de rechange viable. Les défis étaient nombreux et le temps compté. Baisser les bras n’était pas envisageable et une période très intense s’est amorcée, alors que la CSN a soutenu activement les syndiqué-es pour les aider à s’adjoindre les services de ressources appropriées, comme ceux de MCE Conseils. Quatre mois effrénés ont suivi pendant lesquels les travailleuses et travailleurs ont conçu un ambitieux plan de reprise et mené une vaste campagne de financement, tout en continuant à assurer la publication de leur quotidien.

Ce marathon en aura surpris plus d’un par son intensité. Car malgré la bonne volonté des acteurs impliqués, la partie était loin d’être gagnée. À commencer par la difficile situation financière de l’entreprise sur fond de crise générale dans la presse écrite. Rappelons ici quelques faits : lors des deux précédentes négociations, les salarié-es avaient consenti des hausses salariales de 1 %, un taux en deçà de l’inflation, dans l’espoir de maintenir à flot leurs quotidiens. Ils avaient également accepté de rendre les régimes de retraite des salarié-es actifs moins avantageux. Sans compter la diminution de la valeur des régimes de retraite, un drame qui touche tout autant les retraité-es que les travailleuses et travailleurs encore en poste.

Malgré cela, l’espoir prend le dessus. À terme, c’est une incroyable campagne de financement qui s’est déployée : en moins de trois mois, 2,5 millions de dollars sont recueillis auprès de la population. L’un des messages les plus forts de toute cette expérience est ainsi lancé : les quotidiens régionaux sont essentiels et leurs communautés sont déterminées à faire en sorte qu’ils survivent. Fort de cet important appui populaire, le projet de coopérative aura également su convaincre Fondaction (CSN), le Fonds de solidarité de la FTQ ainsi que Desjardins d’appuyer financièrement l’aventure.

Mais de nouveaux sacrifices devront être consentis. « Nous contribuerons à la pérennité de nos quotidiens par un prélèvement de 5 % sur chacune de nos payes », explique Louis Tremblay, président des conseils d’administration de la coopérative du Quotidien et de la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i). « Nous nous priverons d’augmentations salariales et de bonification de prime durant les premières années du projet. Nos communautés pourront ainsi conserver une voix. Nos enjeux, notre vie politique, sociale, culturelle et économique continueront à faire l’objet d’une couverture indépendante et professionnelle. Nous y veillerons. »

Une victoire et des luttes à venir
Le 23 décembre dernier, le plan de relance proposé par les travailleuses et travailleurs était accepté devant la Cour supérieure. Des centaines d’emplois ont été sauvegardés et la population peut espérer des jours meilleurs pour l’information régionale indépendante. Les défis à venir sont toutefois énormes et nul n’en est plus conscient que Louis Tremblay.

« Cette victoire prouve que notre mouvement peut accomplir d’immenses choses. Dans les prochaines années, nous devrons continuer d’innover. Nous devrons piloter un virage numérique et appliquer les idées phares de notre plan d’affaires pour atteindre l’équilibre budgétaire et retrouver enfin la voie de la rentabilité. Sauf que cette fois-ci, nous sommes collectivement responsables de notre destin, et nous n’aurons pas à subir les décisions arbitraires et opaques comme dans le passé. Ça va faire du bien ! »

Des recommandations à la hauteur des défis

La Fédération nationale des communications (FNC) accueille favorablement le rapport déposé par le Groupe d’examen du cadre législatif en matière de radiodiffusion et de télécommunications. Ce rapport souligne l’urgence d’agir afin d’assurer la pérennité de notre culture et propose des solutions qui méritent d’être étudiées avec rigueur.

« Il n’est pas surprenant que le rapport soit aussi volumineux et s’appuie sur près d’une centaine de recommandations puisque c’est l’ensemble de l’infrastructure de réglementation et de soutien aux industries culturelles et médiatiques qui doit être revue afin de l’adapter aux réalités actuelles. Les défis sont énormes et il est clair qu’il faudra implanter plus d’une seule mesure pour redresser la situation. C’est un travail colossal qui attend le gouvernement et la FNC fera les représentations nécessaires dans l’importante révision réglementaire qui s’annonce. Toutefois, ce sera un travail de longue haleine et nous sommes d’avis que des mesures d’urgence doivent aussi être adoptées rapidement afin d’aider le milieu. Il y a urgence en ce sens et nous invitons le gouvernement fédéral à en faire une priorité, notamment en donnant rapidement les pleins pouvoirs au CRTC afin qu’il puisse agir sur les plateformes numériques », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNC.

La fédération remarque toutefois que le rapport ne formule aucune recommandation quant au rôle que devraient jouer les fournisseurs d’accès internet dans le financement des contenus audiovisuels et alphanumériques. À notre avis, ces derniers devraient contribuer au même titre que les autres joueurs qui sont identifiés dans le rapport étant donné la hauteur des profits qu’ils engrangent grâce à la disponibilité de ces contenus.

« Je tiens à saluer le travail du comité d’experts. Ils avaient un vaste mandat et nous considérons qu’ils ont accompli un excellent travail. Leur rapport est un outil inestimable, tant pour les élu-es que pour les organisations et la population. Il nous permettra collectivement d’avoir des discussions et des réflexions éclairées. Nous prendrons la pleine mesure de leurs propositions au cours des prochains jours, notamment en ce qui concerne les avenues proposées dans le cas de Radio-Canada. Les propositions sont intéressantes mais soulèvent plusieurs inquiétudes quant à la hauteur et la provenance du financement de la société d’État, surtout si l’on compte lui retirer la possibilité de tirer des revenus publicitaires. Sans revenus autonomes, en plus de devoir compter sur un financement public pluriannuel, stable et indexé annuellement, celui-ci devra être augmenté afin de combler la perte des revenus autonomes de publicité sans quoi le vaste mandat de Radio-Canada sera difficilement maintenu », conclut Pascale St-Onge.

Une année de congrès et de centenaire pour la CSN

C’est dans un monde du travail en pleines mutations que la CSN tiendra son 66e congrès, du 25 au 29 mai prochain. Ce rendez-vous triannuel marquera également le début de la commémoration du centenaire de la centrale syndicale, fondée en 1921.

« Nous constatons d’importantes transformations de nos milieux de travail », a indiqué d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la conférence de presse annuelle de la centrale syndicale. « L’évolution technologique, en particulier en matière d’informatisation et de robotisation, a un effet considérable sur les procédés de production. La crise climatique que nous traversons nous oblige également à réduire notre empreinte énergétique, tout en nous assurant que cette transition s’effectue de façon juste pour les travailleuses et les travailleurs. Enfin, ces transformations s’effectuent dans un contexte où les pénuries et la rareté de main-d’œuvre touchent l’ensemble de nos entreprises. Voilà pourquoi nous souhaitons profiter de notre 66e congrès pour réfléchir avec nos syndicats aux défis et aux perspectives offertes par ces importants changements, et ce, autant en matière de négociation que de mobilisation et de syndicalisation. »

Ce congrès marquera également le coup d’envoi des activités soulignant le centenaire de la CSN, qui s’échelonneront jusqu’en septembre 2021. « Peu d’organisations québécoises peuvent se targuer d’avoir traversé 100 ans d’histoire. Nous désirons profiter de cet anniversaire pour célébrer l’évolution du travail et des conditions dans lesquelles nous l’exerçons. Grâce aux luttes que nous avons menées, tant sur le plan du travail que sur le plan social, nous sommes loin des conditions dans lesquelles vivaient les allumetières de Hull, même si beaucoup d’améliorations sont encore nécessaires », a souligné Jacques Létourneau.

Négociations à venir
L’année 2020 sera bien sûr marquée par les négociations du secteur public. La CSN y représente 150 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux. Alors que les organisations syndicales demandent un important rattrapage salarial et une amélioration des conditions de travail et de pratique, le gouvernement Legault déposait, il y a quelques semaines, des offres qui condamneraient les travailleuses et les travailleurs du secteur public à un appauvrissement supplémentaire. « Le premier ministre et son président du Conseil du trésor doivent comprendre que pour attirer et maintenir la main-d’œuvre dont nos services publics ont cruellement besoin, un sérieux coup de barre s’impose, a mentionné le président de la CSN. Espérons que les négociations qui s’amorcent seront l’occasion de régler les problèmes récurrents que nous rencontrons, et ce, dans un souci d’améliorer la qualité et l’accessibilité aux services publics auxquels la population québécoise est en droit de s’attendre. »

Plusieurs renouvellements de conventions collectives sont également à prévoir du côté parapublic, notamment dans les secteurs universitaire, préhospitalier, de la petite enfance et des agents correctionnels. Le secteur privé n’est pas en reste : d’importantes négociations coordonnées auront lieu dans les milieux de l’hôtellerie et de l’alimentation, entre autres. Au total, plus des deux tiers des membres de la CSN seront en négociation au cours de l’année 2020.

Dossiers en cours
Plusieurs dossiers d’importance qui chemineront à l’Assemblée nationale auront une attention toute particulière de la centrale syndicale. C’est le cas de la réforme des lois en matière de santé et de sécurité du travail. « Nos lois n’ont pas été revues depuis une quarantaine d’années, a déploré M. Létourneau. Alors que le Québec était chef de file à l’époque en matière de santé et sécurité, il traine aujourd’hui en queue de peloton. Nous avons été clairs avec le ministre du Travail, Jean Boulet : nous devons impérativement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail et mettre à jour – pour la première fois depuis 1985! – la liste des maladies professionnelles reconnues, notamment en incluant les maladies d’ordre psychologique. » En plus de maintenir le programme de maternité sans danger continuellement remis en question par les employeurs, la CSN exigera des mesures pour déjudiciariser le régime d’indemnisation.

L’actualité des dernières semaines, avec la mise sous protection du Groupe Capitales Médias contre ses créanciers, a démontré le manque flagrant de protection des régimes de retraite lors de faillite. « Depuis l’automne, nous avons évalué plusieurs pistes pour tenter d’amoindrir les conséquences extrêmement malheureuses de cette situation sur les retraités du Groupe Capitales Médias ainsi que sur de nombreux travailleurs actifs, qui ont perdu près de 30 % de leur rente, a précisé Jacques Létourneau. Les transactions entre les administrations antérieures font évidemment partie des pistes que nous analysons. Mais, au risque de me répéter, jamais la CSN n’acceptera de prendre le blâme pour la terminaison des régimes de retraite du Groupe Capitales Médias. »

La CSN suivra de près la poursuite des travaux parlementaires entourant le projet de loi 40 portant sur les commissions scolaires. « Nous l’avons maintes fois répété : ce n’est pas d’un brassage de structures dont nous avons besoin, mais d’une réelle consultation sur la place qu’occupe l’école publique dans notre société et les ressources que nous devons y consacrer afin d’assurer la réussite scolaire de toutes et de tous. Dans le même ordre d’idées, nous attendons impatiemment des mesures concrètes pour augmenter le nombre de places en CPE et en milieu familial régi pour l’ensemble de nos tout-petits. »

Entre autres dossiers, la CSN s’intéressera de près au plan d’électrification et de lutte aux changements climatiques promis par le gouvernement Legault ainsi qu’aux travaux portant sur la réforme du mode de scrutin. La révision du programme de l’expérience québécoise, dont les débuts furent pour le moins cahoteux, sera également suivie de près.

Quel rôle pour Radio-Canada, monsieur le ministre du Patrimoine ?

Le Syndicat des communications de Radio-Canada est stupéfait des déclarations du nouveau ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault, sur le rôle que pourrait jouer la société d’État dans l’écosystème de l’information locale.

Ce matin, de passage à Moncton, au Nouveau-Brunswick, le ministre a déclaré en entrevue que Radio-Canada pourrait « aider » les médias locaux à « trouver une voix plus importante ». Il a expliqué que la société d’État pourrait diffuser des nouvelles produites par des radios communautaires ou d’autres médias locaux.

Le président du SCRC, Pierre Tousignant, rejette cette approche. « Radio-Canada ne doit pas devenir un diffuseur des nouvelles provenant d’autres médias. Chacun a un rôle important à jouer pour la diversité de l’information, leur autonomie est essentielle. »

Radio-Canada pourrait et devrait produire plus d’information locale de qualité. La société d’État est déjà présente de l’Atlantique au Pacifique, mais on doit lui donner les moyens de réaliser son mandat.

« Si le gouvernement fédéral veut vraiment aider l’information locale, qu’il soutienne directement les médias locaux et communautaires, tout en assurant un financement stable et adéquat pour Radio-Canada. Mais envisager que la société d’État diffuse de l’information produite ailleurs, ce serait créer une nouvelle forme de concentration de la presse qui n’aiderait personne. »

Solidarité avec les retraité-es

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) ainsi que la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) se joignent aux retraité-es du Groupe Capitales médias (GCM) afin de dénoncer, une fois de plus, la situation déplorable dans laquelle ces anciens travailleurs et travailleuses se retrouvent en ce qui concerne leurs régimes de retraite, en raison de la transaction conclue entre Power Corporation et Martin Cauchon en 2015.

« Nous sommes solidaires et il est important de rappeler qu’ils et elles sont les victimes d’une transaction qui aura finalement comme résultat d’amputer une portion importante de leurs rentes. Lors de la vente de GCM en 2015, nous avions soulevé différents problèmes reliés aux effets qu’aurait cette opération sur les régimes de retraite, et nous avions analysé toutes les pistes pour tenter de protéger ces régimes et en assurer la pérennité. Aujourd’hui, le constat est on ne peut plus clair : c’était une transaction immorale aux conséquences dévastatrices. Comme mouvement, nous sommes inquiets pour l’avenir, car au-delà d’être dénoncé, ce type de comportement doit faire l’objet d’un encadrement plus serré, qui replacera la protection des travailleurs au centre des préoccupations », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau joint également sa voix afin de dénoncer la triste situation que vivent les retraité-es. « C’était inquiétant à l’époque et nous n’avons pas changé d’opinion, cette manière de faire est très discutable et n’augure rien de bon pour les droits des retraité-es au Québec. Ce qu’on a devant nous, c’est un exemple concret d’une situation contre laquelle nous devons collectivement lutter afin qu’elle ne devienne pas une formule permettant aux entreprises de se dégager de leurs responsabilités. Nous l’avons dénoncé par le passé et nous continuerons de le faire. Nous comprenons donc entièrement le sentiment d’injustice que ressentent les retraité-es de GCM. »

« Devant toute cette détresse, la bonne chose à faire pour Power Corporation serait d’entamer un dialogue avec les retraité-es afin de trouver des solutions qui viendraient atténuer les pertes considérables auxquelles ils font face », conclut Pascale St-Onge.

STT de Copibec–CSN

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Copibec–CSN a été accrédité, le 6 décembre 2019, pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exclusion du responsable de secteur,
du conseiller juridique, des directrices et des directeurs. »

Ces salarié-es, ont majoritairement choisi de joindre les rangs de la CSN, afin de pouvoir négocier collectivement leurs conditions de travail et pour se faire respecter. Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des communications, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Nouvelle maison de Radio-Canada: y a-t-il des fondations solides ?

Il y a beaucoup plus de questions que de réponses dans le dossier de la nouvelle maison de Radio-Canada, et les affirmations de la haute direction inquiètent le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC).

Le vice-président principal de Radio-Canada, Michel Bissonnette, a affirmé que le projet se ferait à coût neutre pour les contribuables. La facture de la nouvelle maison s’élèvera 287 millions de dollars, c’est déjà 17 millions de dollars en dépassement de coût.

Dans un contexte où Radio-Canada continue à procéder à des suppressions de postes chez les artisans, le SCRC se demande quelles seront les conséquences du projet sur les employés. Depuis la signature de la dernière convention collective, c’est plus de 50 postes qui ont été supprimés.

« Radio-Canada continue d’affirmer que le déménagement n’aura pas de conséquences sur le nombre d’employés et sur l’organisation du travail de nos membres. Il serait inacceptable que ces derniers subissent les contrecoups de la mauvaise gestion de ce projet et des dépassements de coûts du déménagement », a indiqué le président du SCRC, Pierre Tousignant.

C’est sans compter que le SCRC n’a pas été consulté dans tout cet exercice de déménagement.

À propos
Le Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC) compte près de 3000 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications (FNC).

Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Oasis Animation – CSN

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Oasis Animation–CSN a été accrédité le 11 novembre 2019 pour représenter:

” Tous les salarié-es animateurs et animatrices au sens du Code du travail. “

Les animatrices et animateurs d’Oasis Animation Inc. ont choisi de rejoindre la CSN pour se faire respecter, améliorer leurs conditions de travail et accroître leur rapport de force face à leur employeur. Cette syndicalisation est une première dans le domaine du multimédia, qui en demande toujours plus au travailleuses et travailleurs de ce secteur d’activités.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des communications, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Reprise du Groupe Capitales Médias : Les employé-es votent en faveur du dépôt d’une offre d’achat axée sur le modèle coopératif

Les employé-es des six quotidiens du Groupe Capitales Médias (GCM) se sont notamment prononcés en faveur du plan d’affaires qui sera déposé pour appuyer l’offre d’achat. Ce plan d’affaires permet ainsi de définir le projet de relance sous le modèle coopératif auquel leur comité provisoire travaille depuis que GCM s’est placé à l’abri de ses créanciers au mois d’août.

« Le facteur temps est une donnée fondamentale dans tout le dossier. Nous devions à la fois développer une vision d’avenir avec un projet viable, orchestrer une importante campagne de sollicitation et, en même temps, mener une analyse rigoureuse afin d’aboutir à un plan d’affaires cohérent. Nous sommes fiers du travail accompli, car ce plan d’affaires suscite l’adhésion des employé-es et permettra de préserver un maximum d’emplois tout en instaurant des bases solides pour faire face aux nombreux défis à venir », explique Louis Tremblay, du journal Le Quotidien et porte-parole du comité provisoire.

Vent d’optimisme
Avec l’adoption du plan d’affaires, les employé-es de GCM franchissent une nouvelle étape dans l’actuel processus de reprise. « Nous l’avons dit par le passé, c’est une situation difficile et il s’agissait pour nous de transformer l’adversité en opportunité. Avec le soutien de nos communautés respectives et un plan d’affaires pour appuyer notre projet de coopératives, nous sentons que nous avons une réelle chance d’assurer la pérennité de nos quotidiens », ajoute Gilles Carignan, cadre au journal Le Soleil et membre du comité provisoire.

Malgré l’optimisme et la volonté de construire un projet porteur pour l’avenir, le comité provisoire déplore toutefois l’inquiétante situation dans laquelle se retrouvent les retraités de GCM. « Les coûts et surtout les risques associés au maintien du régime de retraite à prestations déterminées sont trop élevés et mineraient notre projet de relance. Malgré cela, on ne peut s’empêcher de partager leur frustration », conclut Louis Tremblay.

Rappelons que le comité provisoire représente tous les employés, syndiqués et non syndiqués. Il est composé de sept représentants, soit Louis Tremblay (Le Quotidien), Jérôme Savary (La Voix de l’Est), Louis Ménard (Le Nouvelliste), Jean-François Néron (Le Soleil), Patrick Duquette (Le Droit), Isabelle Pion (La Tribune) et Gilles Carignan (cadres GCM).

Pour contribuer et en apprendre plus sur le projet : www.coopmonjournal.com

Les communautés appuient le projet de coopératives avec plus de 2 millions de dollars d’engagements

Lancée le 7 octobre dernier, la campagne « Je coopère pour mon journal » reçoit d’importants appuis partout au Québec. Après un peu plus d’une semaine, la somme des engagements dépasse déjà les 2 millions de dollars et le montant se bonifie de jour en jour. Le comité provisoire responsable du projet dévoile ces chiffres alors qu’il dépose aussi une lettre d’intention auprès du séquestre, confirmant sa volonté de proposer une offre de reprise du Groupe Capitales Médias.

« Nous vivons des moments très encourageants actuellement. Toutes les régions concernées par la survie de leurs quotidiens répondent à l’appel et les sommes amassées auprès des communautés font partie intégrante d’un plus vaste financement à venir, en plus de démontrer l’ancrage local très fort de notre projet. Ce qui est en train de se dessiner, c’est un mouvement collectif de grande envergure pour sauver l’information de qualité et préserver la voix des différentes régions dans l’univers médiatique du Québec », explique Louis Tremblay, du journal Le Quotidien et porte-parole du comité provisoire.

Les employé-es s’impliquent financièrement

Afin de confirmer leur soutien au projet de coopératives, les différents syndicats des six quotidiens ont voté des contributions de plus de 600 000 $ au cours des derniers jours. « Si, aujourd’hui, on peut parler de plus de 2 M$ en engagements, c’est aussi parce que les employé-es sont mobilisés et croient fermement à tout le potentiel de relance que représentent les coopératives », ajoute Louis Tremblay.

Un effort collectif

Soutenue par la Fédération nationale des communications – CSN (FNC-CSN) et le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), la campagne « Je coopère pour mon journal » se déploie de manière intensive depuis son lancement et les efforts se poursuivront en vue de déposer une offre de reprise appuyée par un plan d’affaires viable.

« Notre fédération soutien cette initiative depuis le premier jour et l’ampleur que prend cette campagne nous porte à croire que le projet a toutes les chances de se concrétiser. Il reste toutefois des étapes importantes à franchir et nous allons continuer à apporter le soutien nécessaire, car il en va de la survie de journaux qui jouent un rôle essentiel dans la diversité des voix au Québec. Nous invitons tous les acteurs des communautés à continuer la mobilisation et, surtout, à signer des engagements, car au final, ce sera l’un des facteurs déterminants pour la suite de cet emballant projet », affirme Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN.

« La réussite du projet de relance en mode coopératif repose sur l’engagement des collectivités envers leur média local. Les sommes amassées jusqu’à présent démontrent la force d’un projet collectif. Les gens ont su se rallier rapidement derrière cette volonté commune de préserver leurs quotidiens. Le modèle coopératif retenu permettra de pérenniser cet engagement en mettant à contribution les personnes qui ont à cœur le maintien des activités de presse en région. En cette semaine de la coopération, je vous invite à poursuivre votre mobilisation pour soutenir ce grand projet collectif qui est un exemple probant du pouvoir d’agir des communautés », ajoute Gaston Bédard, président-directeur général du CQCM.

Engagements publicitaires récurrents

Outre les engagements de 2 M$ récoltés à ce jour auprès des communautés, la campagne a également permis de récolter des engagements en matière d’investissements publicitaires récurrents de la part de différents acteurs institutionnels et des milieux d’affaires des régions concernées. « Nous avons été sur le terrain et avons présenté notre projet avec conviction et cela nous a permis d’amasser plusieurs centaines de milliers de dollars en engagements publicitaires pour les prochaines années. Ça aussi, c’est très positif pour l’avenir », confirme Louis Tremblay.

Rappelons que le comité provisoire représente tous les employés, syndiqués et non syndiqués. Il est composé de sept représentants, soit Louis Tremblay (Le Quotidien), Jérôme Savary (La Voix de l’Est), Louis Ménard (Le Nouvelliste), Jean-François Néron (Le Soleil), Patrick Duquette (Le Droit), Isabelle Pion (La Tribune) et Gilles Carignan (cadres GCM).

Pour contribuer et en apprendre plus sur le projet : www.coopmonjournal.com

Une percée majeure pour tout le secteur de l’événementiel

Ce n’est rien de moins qu’une petite révolution qui s’est produite cet été dans le secteur de l’événementiel au Québec, alors que le Tribunal administratif du travail (TAT) a reconnu les travailleuses et les travailleurs du Festival du nouveau cinéma (FNC) comme salarié-es, au sens du Code du travail. Jusque-là, ceux-ci étaient considérés comme des travailleurs autonomes.

Cette nouvelle reconnaissance leur permet dorénavant de bénéficier de différentes protections prévues au code, dont le droit d’accumuler des indemnités de vacances ou encore des journées de maladie, du jamais vu dans le secteur de l’événementiel, souvent marqué par l’arbitraire en matière de conditions de travail.

Les travailleuses et travailleurs du FNC, réunis au sein du Syndicat de l’événementiel–CSN, ont adopté leur toute première convention collective en juillet dernier, un précédent très positif pour quiconque œuvre dans ce secteur d’activité.

La CSN se réjouit des annonces gouvernementales

La CSN se réjouit des mesures annoncées aujourd’hui par les ministres Éric Girard et Nathalie Roy pour venir en aide aux médias écrits. La CSN y retrouve des dispositions qu’elle réclame depuis des années et qu’elle avait présentées lors de la commission parlementaire tenue en août dernier.

« Nous saluons les mesures annoncées par Québec aujourd’hui, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. La crise est d’une telle ampleur qu’elle touche l’ensemble de la presse écrite. Nous espérons seulement qu’il ne soit pas trop tard et que les médias écrits, actuellement menacés, pourront traverser la crise. Il en va de l’intérêt, non seulement de milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur de l’information, mais également de l’ensemble de la population en droit d’avoir accès à une information diversifiée et de qualité. »

La présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN), Pascale St-Onge, se montre satisfaite des dispositions mises en place aujourd’hui. « En fonction de l’urgence de la situation, le gouvernement devait s’assurer que les crédits d’impôt soient rétroactifs au 1er janvier dernier. Par l’entremise d’Investissement Québec, les entreprises de presse n’auront pas à attendre le remboursement d’impôt l’an prochain pour toucher les sommes auxquelles elles ont droit. Quand on pense à la situation du Groupe Capitales Médias, qui s’est mis sous la protection de ses créanciers, il s’agit d’une excellente nouvelle. »

La présidente de la FNC-CSN salue également l’audace du gouvernement de hausser les critères comparativement aux dispositions prévues par le gouvernement fédéral, qui ne sont toujours pas mises en application. « En commission parlementaire, nous avons déploré que le montant maximal éligible pour le crédit d’impôt de 25 % des mesures fédérales, soit 55 000 $, ne correspondait pas à la réalité des entreprises de presse. Nous sommes heureux que le gouvernement hausse la barre avec un crédit d’impôt de 35 % jusqu’à concurrence de 75 000 $, ce qui nous semble beaucoup plus réaliste. »

Pascale St-Onge rappelle toutefois que le travail est loin d’être terminé. « Nous avons été très clairs en commission parlementaire : nous avions besoin de mesures d’urgence, mais nous devons également travailler à long terme pour combler la fuite des revenus publicitaires vers les géants du numérique. Ce n’est pas seulement la presse écrite, mais l’ensemble des médias d’information qui font face à cette perte importante de revenus. Voilà pourquoi nous attendrons les conclusions de la commission parlementaire afin que des mesures structurantes soient mises en place, notamment par l’entremise d’un Fonds d’aide aux médias. »