Improvisation du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion dénoncée

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) remet en question la décision du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion de modifier les calendriers de formation des nouvelles et des nouveaux arrivants dans les collèges sans en avoir évalué correctement l’impact sur le personnel et la qualité de la formation.

« Le Ministère a ajouté une nouvelle session de francisation cet été qui chevauchera en partie celle de l’automne. Ce qui est étonnant, c’est que cet ajout ne vise qu’à étaler les formations déjà existantes. Et puisqu’il y a un chevauchement entre la session de l’été et celle de l’automne, les animatrices en francisation et les agentes d’intégration ne peuvent évidemment pas se dédoubler et travailler durant ces deux sessions, » précise Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQCSN.

La décision du Ministère impliquera donc une perte d’expertise, car les collèges auront probablement à embaucher des personnes qu’ils n’auront pas le temps d’intégrer adéquatement dans leurs nouvelles tâches.

En complément au travail des professeur-es, les animatrices permettent aux nouvelles et aux nouveaux arrivants d’approfondir leur maîtrise de la langue française et les agentes d’intégration leur transmettent une foule d’information sur la culture et l’organisation de la société québécoise. « Le gouvernement affirme sur toutes les tribunes que l’intégration de cette population est importante, mais les premiers gestes qu’il pose relèvent plutôt de l’improvisation, » conclut Yves de Repentigny.

La FNEEQ–CSN, solidaire des communautés autochtones

Le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées (ENFFADA), qui vient de paraître, cerne des mesures concrètes qui exigent un engagement de la part de plusieurs acteurs, dont ceux du milieu de l’éducation. La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) souhaite apporter sa contribution en lançant, notamment, un appel à tous ses membres afin de les inviter à éduquer et à sensibiliser les étudiantes et les étudiants sur cette question.

Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN, les appels à la justice lancés dans le rapport exigent une transformation radicale et nécessaire de nos rapports avec les autochtones, en particulier avec les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA. « À la lumière des nombreux témoignages et analyses contenus dans ce rapport, les enseignantes et les enseignants doivent avant tout actualiser leurs connaissances au sujet des pratiques coloniales de l’État. Ce travail doit cependant s’effectuer en étroite collaboration avec les autochtones », précise-t-elle. La FNEEQCSN invite ses membres à consulter le guide pédagogique produit par l’équipe de l’ENFFADA à leur intention.

La FNEEQCSN compte des membres qui œuvrent dans des écoles innues à Pessamit et à Mashteuiatsh. « Nous devons travailler ensemble avec confiance et respect si nous voulons expurger toute hiérarchisation entre des groupes humains », affirme Marlène Paul, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de MashteuiatshCSN, un syndicat composé d’enseignantes et d’enseignants de la communauté innue située au Lac Saint-Jean.

Déjà en 2015, lors de son congrès triennal, la FNEEQCSN avait adopté une proposition pour exiger des gouvernements fédéral et provinciaux qu’ils mettent en place des mesures concrètes, en collaboration avec les conseils de bande et les collectivités, pour contrer la violence intra-familiale et les disparitions de femmes autochtones. Il faut que ce rapport d’enquête ait des suites rapides et tangibles.

S’unir. Agir. Gagner.

Après des années de compressions budgétaires, les besoins sont immenses dans le secteur public. Un réinvestissement massif s’impose, et ce, dès maintenant.

Des réseaux désorganisés, un sous-financement criant, des travailleuses et des travailleurs à bout de souffle, mais aussi de nouveaux acteurs politiques provinciaux et des surplus budgétaires importants ; voilà l’environnement dans lequel s’entreprendront les négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public, qui viendront à échéance le 31 mars 2020.

Au cours des derniers mois, c’est par dizaines de milliers que les membres des quatre fédérations du secteur public de la CSN ont participé à une grande consultation afin de brosser le portrait de la situation dans les réseaux. Cette première étape a mené à la préparation des cahiers de demandes à déposer au gouvernement l’automne prochain. De cette vaste consultation, il est ressorti que, pour répondre adéquatement à l’ensemble des enjeux qui se posent dans les divers milieux de travail et pour assurer la pérennité des services, le projet de négociation doit mettre l’accent tant sur l’amélioration des conditions de travail et de pratique que sur l’amélioration des conditions salariales.

Des réseaux en crise
Le contexte actuel de rareté et de pénurie de main-d’œuvre, la précarité qui touche près de 40 % du personnel des réseaux et l’alourdissement des charges de travail provoquent des problèmes criants d’attraction et de rétention dans le secteur public, sans compter l’impact sur la santé et la sécurité des travailleuses et travailleurs. Pour freiner ce phénomène, les conditions de travail et de pratique doivent s’améliorer de manière radicale ; le gouvernement doit agir rapidement pour les bonifier.

Dans les dernières années, le gouvernement n’a pas financé les services publics à la hauteur des besoins, ce qui a entrainé des impacts directs sur le travail des femmes et des hommes qui portent les services publics à bout de bras. Couper des postes tout en essayant de maintenir la prestation de services a inévitablement provoqué une augmentation de la charge pour celles et ceux qui occupent toujours des emplois dans les réseaux et, par conséquent, une hausse importante des cas d’épuisement et de détresse psychologique.

Pour améliorer la qualité et l’accessibilité des services, un réinvestissement majeur et rapide est nécessaire en santé et services sociaux, en éducation et dans les organismes gouvernementaux. Ces investissements doivent aussi permettre d’obtenir des mandats et de dégager des marges financières importantes pour convenir, aux tables sectorielles, de solutions pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment l’ajout de nouveaux postes.

Des salaires nettement insuffisants
Au fil des conventions collectives, les hausses de salaire du personnel des réseaux ont été presque systématiquement inférieures à l’augmentation du coût de la vie. Globalement, les travailleuses et travailleurs du secteur public se sont appauvris. Afin que cela cesse, la demande salariale soumise à la consultation propose de réintroduire dans les conventions collectives une clause protégeant le pouvoir d’achat en assurant des hausses supérieures à l’inflation.

Les faibles hausses salariales des deux dernières décennies ont presque toutes été versées en pourcentage pour tous les titres d’emploi, de sorte qu’aujourd’hui, plus de 100 000 travailleuses et travailleurs, soit 20 % des salarié-es, sont toujours sous la barre du 25 $ l’heure. Cette faible progression des salaires rend le secteur public peu attrayant pour les personnes qui arrivent sur le marché de l’emploi. Dans le contexte actuel de rareté de main-d’œuvre, cette situation est dramatique et soulève un questionnement : le gouvernement tenterait-il de « vider » le secteur public et, du même coup, de priver des centaines de milliers de Québécoises et de Québécois de services publics de qualité auxquels ils ont droit ?

Afin de renverser la situation et de réussir à attirer du personnel, il est proposé de donner un grand coup en augmentant tous les salaires de 3 $ l’heure, et ce, dès la première année. Tout en ayant un effet positif important pour toutes et tous, ce montant fixe aurait un impact majeur pour les personnes qui œuvrent dans les emplois les moins bien payés.

Par la suite, des augmentations de 3 % sont proposées pour chacune des deux autres années des conventions collectives, ce qui permettrait d’entamer un rattrapage par rapport à l’ensemble des salarié-es du Québec, puisque les hausses salariales à l’extérieur du secteur public devraient se situer autour de 2,5 % selon les prévisions. Rappelons que les autres salarié-es québécois, pour des emplois équivalents, gagnent en moyenne 6,6 % de plus en rémunération globale (salaire et avantages sociaux) que les salarié-es du secteur public.

Les fédérations proposent aussi de mener des travaux afin d’identifier d’autres mesures qui pourraient permettre d’améliorer les conditions salariales des travailleuses et travailleurs du secteur public.

Un projet à la hauteur des attentes ?
C’est maintenant aux 150 000 membres du secteur public de la CSN à se prononcer, en assemblée générale, sur le cahier de demandes qui leur est soumis. C’est le temps d’analyser et de débattre des propositions afin que l’ensemble des demandes qui seront déposées au gouvernement constituent un projet de négociation mobilisant, un projet qui permette d’obtenir des services publics plus humains, tant pour celles et ceux qui y travaillent que pour l’ensemble de la population du Québec.

La grève générale se poursuit

En grève générale illimitée depuis la fin janvier, les tuteurs et les tutrices de la TÉLUQ ne baissent pas les bras. Le Point Syndical a rencontré Nancy Turgeon, présidente de leur syndicat affilié à la FNEEQ–CSN.

En quoi consiste le travail des tuteurs et des tutrices ?
« Les professeurs créent le matériel de cours pour les étudiants. À partir de là, nous assurons l’encadrement, donc le suivi pédagogique individualisé avec l’étudiant pour l’aider à comprendre la matière, pour le motiver et, bien entendu, fournir une rétroaction sur les travaux et déterminer si l’étudiant réussi le cours ou non. La sanction de la réussite est de la responsablité de la personne tutrice. »

Qui sont les tuteurs et tutrices ?
« Il y a près de 200 tuteurs et tutrices à la TELUQ. Ce sont des gens hautement qualifiés, dans des domaines spécialisés. La grande majorité d’entre eux ont des maîtrises et des doctorats. Ils sont aussi expérimentés : leur moyenne d’âge est de 50 ans et ils comptent en moyenne 14 années d’ancienneté. »

Pourquoi avoir déclenché la GGI ?
« Ce n’est pas une décision que nous avons prise de gaieté de cœur. Le déclenchement de la grève s’est effectué après une vingtaine de mois de négociation, en présence de conciliateurs du ministère du Travail. L’impasse au début de la négociation est encore et toujours la même : la TÉLUQ souhaite confier notre travail à des personnes contractuelles ainsi que, possiblement, fragmenter notre tâche pour en donner une partie à des auxiliaires d’enseignement, faisant en sorte que le travail ne soit pas effectué dans son entièreté par des enseignantes et enseignants qualifiés. »

Qu’est-ce que ça prend pour régler ?
« Nos demandes sont ciblées : c’est la préservation de nos emplois et, donc, d’un encadrement de qualité. Nous sommes ouverts à bonifier notre pratique pour améliorer les services aux étudiants, mais évidemment, pour cela, il faut que la TÉLUQ décide de nous conserver à son emploi. »

Vote de grève du personnel enseignant

Réuni-es hier en assemblée générale avec un taux de participation de 95 %, les enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais ont voté à 71 % en faveur d’un mandat de grève de quatre jours dans le but de faire avancer les négociations qui stagnent.  Le déclenchement des journées de grève s’effectuera au moment jugé opportun par le comité exécutif du syndicat.

Malgré quatorze rencontres de négociation, dont six en présence d’une conciliatrice du ministère du Travail, la direction maintient ses demandes de reculs (augmentation de la tâche éducative, retrait de l’indexation des primes d’assurances collectives) et refuse de considérer les demandes syndicales relatives à la tâche éducative au secondaire et au nombre d’élèves au primaire.

« Nous sommes satisfaits du résultat du vote. Nous espérons sincèrement que cela fasse débloquer la table de négociation », déclare Mathieu Boutin, président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais (SEECJDLM-CSN).

« Les négociations s’étirent depuis septembre 2018, la direction campe sur ses positions, mais les membres du syndicat espèrent toujours en arriver rapidement à une entente satisfaisante. Souhaitons que le message soit enfin compris et que le collège fasse preuve d’ouverture », souligne Léandre Lapointe, vice-président et responsable du regroupement privé de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

« Le Conseil central de la Montérégie appuie le SEECJDLM-CSN dans sa lutte et continuera à le soutenir tant que les négociations se poursuivront et que le syndicat n’aura pas atteint ses objectifs », affirme pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie-CSN.

À propos

Le Collège Jean de la Mennais est une école privée située dans la ville de La Prairie. L’école reçoit près de 1 500 élèves du primaire et du secondaire. Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais – CSN représente les 94 enseignantes et enseignants de l’établissement. Il est affilié à la FNEEQ-CSN et au Conseil central de la Montérégie.

Chargés de cours et partis de l’opposition aux côtés des tutrices et des tuteurs

Inquiète de l’avenir de l’Université TÉLUQ, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) apprécie le soutien exprimé par deux des porte-paroles en matière d’enseignement supérieur des partis de l’opposition. Marwah Rizqy, députée libérale dans Saint-Laurent et Gabriel Nadeau-Dubois, député de Québec Solidaire dans Gouin unissent leur voix à celles des représentant-es des syndicats composés de chargés-es de cours pour questionner le gouvernement sur le conflit qui oppose l’université à ses tutrices et ses tuteurs depuis deux ans.

En négociation depuis plus de 21 mois, la situation à l’Université TÉLUQ s’est envenimée en raison de l’entêtement de la direction à se débarrasser de ses tutrices et tuteurs d’expérience compromettant ainsi la qualité de l’encadrement. À la suite de nouvelles exigences patronales, forçant les membres du syndicat à déclencher la grève générale illimitée le 28 janvier 2019, des milliers d’étudiantes et d’étudiants se sont trouvés privés du soutien nécessaire à la réussite de leurs cours. Les inscriptions pour cet été ont fondu de 60 % jetant une ombre menaçante sur l’avenir de l’université.

« La TÉLUQ est la porte d’entrée de l’enseignement supérieur pour bon nombre d’étudiantes et d’étudiants de première génération. Son modèle favorise la conciliation travail, études et vie personnelle. Malheureusement, l’entêtement de la direction à sabrer l’encadrement laisse planer un sérieux doute sur le maintien de la qualité des diplômes provenant de cette université », souligne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la FNEEQ-CSN.

Pour la FNEEQ-CSN, la question est d’autant plus préoccupante que rien n’a filtré de l’enquête approfondie demandée par l’ex-ministre Hélène David à l’été 2018. L’Université TÉLUQ poursuit toujours sa restructuration dont l’essentiel consiste à fragmenter la tâche jusqu’ici dévolue aux tutrices et aux tuteurs et à en transférer une bonne partie à un autre groupe d’enseignants contractuels et embauchés à cette fin. La situation préoccupe l’ensemble des chargé-es de cours du Québec qui y voient un modèle de formation à distance qui pourrait aussi les affecter s’il était exporté aux autres universités.

Des profs de cégeps de tous les coins du Québec réunis à Baie-Comeau

Plus de 120 représentantes et représentants des cégeps provenant de tous les coins du Québec ont convergé vers Baie-Comeau pour la tenue de leur réunion du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Après notamment, Montmagny, Saint-Georges, Trois-Rivières, Joliette et Chicoutimi, c’est donc maintenant au tour de Baie-Comeau d’être l’hôte de l’événement. Certains participantes et participants sont venus d’aussi loin que Rouyn-Noranda, Granby et Gatineau. La FNEEQ-CSN représente 85 % de tous les profs de cégeps au Québec, et plus précisément 80 % des profs en région, dont celles et ceux qui enseignent dans l’Est de la province à Baie-Comeau, Sept-Îles, Carleton et Grande-Rivière.

« L’apport des cégeps au développement régional est essentiel et notre présence ici est aussi là pour le souligner. Nous sommes cependant inquiets des impacts du déclin démographique sur les cégeps de petite taille qu’on retrouve principalement en région. C’est au centre de nos préoccupations et la solution passe par une solidarité à tous les niveaux », précise Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

Le colloque à Saguenay sur le développement des cégeps en région initié par la FNEEQ-CSN en 2013, a d’ailleurs permis d’identifier des pistes de solution. La FNEEQ-CSN s’attend à ce que le ministre Roberge s’en inspire et annonce prochainement un nouveau mode de financement des petites cohortes d’étudiantes et d’étudiants assurant ainsi la pérennité de certains programmes. « Ce serait un pas dans la bonne direction, mais le ministre Roberge devra en faire davantage pour réellement consolider les établissements en région », poursuit Yves de Repentigny.

La négociation nationale
La réunion qui se déroule jeudi et vendredi à l’Hôtel Le Manoir Baie-Comeau est une étape importante pour la négociation nationale de la convention collective qui débutera à l’automne.

« Nous sommes à déterminer le cahier de négociation afin de pouvoir consulter nos membres. Les travaux ont débuté il y a quelques mois déjà. Nous tenons à ce que les demandes syndicales reflètent bien la volonté des profs de cégep sur le terrain. Nous sommes engagés dans une démarche réellement démocratique et transparente », souligne, pour sa part, Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) représente près de 18 000 profs de cégep, soit 85 % des enseignantes et des enseignants du réseau collégial, répartis dans 46 syndicats dans toutes les régions du Québec. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Des demandes concrètes pour répondre aux immenses besoins

Des réseaux publics désorganisés, une main-d’œuvre qui se fait rare et des travailleuses et des travailleurs à bout de souffle; c’est dans ce contexte difficile, où il est urgent d’agir, que la CSN lance une vaste opération de consultation de ses membres pour déterminer les demandes à déposer au gouvernement du Québec pour la prochaine ronde de négociation. Les conventions collectives arrivant à échéance le 31 mars 2020, quelque 150 000 membres CSN du secteur public seront appelés, au cours des prochains mois, à se prononcer en assemblée générale sur diverses propositions, notamment sur les conditions de travail et de pratique et sur les salaires. Ils devront aussi évaluer si le projet qui leur est soumis répond aux besoins criants des femmes et des hommes qui s’occupent chaque jour de la population québécoise.

Des milieux de travail en crise
« Ça fait des années qu’on le répète, les travailleuses et les travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux font face à une surcharge de travail importante et se retrouvent trop souvent en situation de précarité, affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. La situation est difficile depuis longtemps, mais elle s’est aggravée avec les compressions massives et le sous-financement chronique des années de gouvernance libérale. La CAQ dit vouloir faire les choses autrement; M. Legault ne devra donc pas s’étonner de retrouver des revendications pour des investissements majeurs pour améliorer la qualité et l’accessibilité des services publics. »

Les conditions de travail et de pratique se négociant essentiellement aux tables sectorielles, les investissements demandés devront permettre de dégager des marges financières importantes pour permettre aux différents secteurs de convenir des solutions à mettre en place pour régler les nombreuses problématiques dans les milieux de travail. « C’est souvent au détriment de leur santé que les travailleuses et les travailleurs ont réussi à maintenir des services de qualité pour la population. Ça ne peut plus durer. »

Des salaires insuffisants et non compétitifs
« On sera aussi en demande sur les salaires, ajoute Mme Senneville. Au fil des conventions collectives, certaines fois négociées, d’autres fois décrétées, les hausses salariales de nos membres ont presque toujours été inférieures à l’augmentation du coût de la vie. N’ayons pas peur des mots, le personnel des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux s’est appauvri. » Pour contrer tout éventuel appauvrissement, la demande salariale soumise aux membres propose l’introduction aux conventions collectives d’une clause de protection du pouvoir d’achat, assurant l’indexation annuelle des salaires à l’inflation.

Avec la détérioration des conditions de travail et les faibles hausses salariales des deux dernières décennies, le secteur public est maintenant très peu attractif pour les personnes qui arrivent sur le marché de l’emploi. « Dans le contexte actuel de rareté de la main-d’œuvre, cette situation est extrêmement préoccupante. C’est pourquoi nous proposons d’augmenter tous les salaires de 3 $ l’heure, et ce, dès la première année. Tout en ayant un effet positif important pour toutes et tous, ce montant fixe aurait un impact majeur pour les personnes qui œuvrent dans les emplois les moins bien payés », poursuit Mme Senneville. Actuellement, plus de 125 000 travailleuses et travailleurs, soit près du tiers des effectifs du secteur public, gagnent moins de 25 $ l’heure.

Pour chacune des deux années subséquentes, la demande salariale soumise aux membres propose une augmentation de 3 %. « Les prévisions pour les hausses salariales à l’extérieur du secteur public se situent autour de 2,5 %. La proposition soumise permettrait un rattrapage par rapport à l’ensemble des salariés québécois qui, rappelons-le, gagne en moyenne 6,6 % de plus, en rémunération globale, que les salarié-es du secteur public. »

Régime de retraite et investissement responsable
« Nous voulons aussi entendre ce que les membres ont à dire sur leur régime de retraite. Nous avons certaines demandes à proposer, dont une qui est en droite ligne avec la préoccupation grandissante de la population sur la question environnementale. Nous proposons de revendiquer que la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui gère le régime de retraite des travailleuses et travailleurs du secteur public, procède à un désinvestissement des énergies fossiles dans un délai de cinq ans », conclut Caroline Senneville.

D’autres demandes, notamment sur les assurances collectives, seront également soumises au débat dans les assemblées générales. À l’automne, les fédérations du secteur public de la CSN se réuniront à nouveau et feront le point afin de déterminer ce qui sera officiellement déposé au gouvernement du Québec, en vue de la prochaine ronde de négociation.

Entente de principe entérinée par les chargées et chargés de cours de l’Université Laval

L’entente de principe survenue le 16 avril dernier entre le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) et la direction de l’Université a été entérinée à 91,3 % par les membres du syndicat réunis cet après-midi en assemblée générale spéciale.

Pour Christine Gauthier, présidente du SCCCUL, c’est « une bonne nouvelle que de parvenir à s’entendre sur un contrat de travail faisant avancer les conditions de travail et d’enseignement des chargées et chargés de cours à l’Université Laval. ».

La nouvelle convention collective sera effective dès la signature et jusqu’en décembre 2022. « Nous sommes satisfaits des résultats obtenus lors de cette négociation, déclare Christine Gauthier, notamment sur le plan du rattrapage salarial que nous avons accepté de répartir de 2018 à 2021 et sur le plan de l’ajustement de la convention aux nouvelles réalités de l’enseignement, dont la formation à distance ». En plus de ces gains, mentionnons la prolongation du lien d’emploi pour les chargées et chargés de cours ayant acquis 30 points d’ancienneté et la plus grande stabilisation des contrats de longue durée, qui réduit l’incertitude au regard de l’emploi.

Secteur public : cinq organisations syndicales conviennent d’un protocole de solidarité

Les cinq plus grandes organisations syndicales présentes dans le secteur public ont convenu, cette semaine, d’un protocole de solidarité. Afin de concentrer toutes leurs énergies à la prochaine négociation du secteur public qui s’amorcera cet automne, la CSN, la CSQ, la FTQ, la FIQ (FIQP) et l’APTS se sont entendues sur un protocole de non-maraudage en prévision de la période de changement d’allégeance prévue en juillet prochain.

Ce protocole de non-maraudage s’appliquera pour tous les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux affiliés aux organisations signataires. Celles-ci ont convenu de ne pas solliciter les membres d’une autre organisation et de n’appuyer aucune initiative locale allant en ce sens.

Les organisations syndicales rappellent que, pour ce qui est du secteur de la santé et des services sociaux, des votes d’allégeances syndicales ont été tenus il y a moins de deux ans. Bien que ces votes aient été imposés par le gouvernement libéral dans la foulée du projet de loi 10 fusionnant les établissements du réseau de la santé, la quasi-totalité des travailleuses et travailleurs de ce secteur a pu se prononcer sur l’organisation qui les représenterait.

Ensemble, les cinq organisations syndicales représentent plus de 425 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2020.

Une nouvelle convention collective au Collège Notre-Dame-de-Lourdes chaleureusement applaudie

Réunis en assemblée générale vendredi après-midi, les membres du Syndicat du personnel du Collège Notre-Dame-de-Lourdes – CSN ont entériné l’entente de principe intervenue entre leur comité de négociation et la direction de l’établissement.

Après quatorze journées de négociation et malgré les nombreuses tentatives de l’employeur pour diminuer les conditions de travail, les membres du Syndicat du personnel du Collège Notre-Dame-de-Lourdes – CSN ont démontré par de chaleureux applaudissements leur satisfaction de la tâche accomplie par leurs comités de négociation et de mobilisation.

« La qualité du travail effectué par ces comités est d’autant plus remarquable qu’ils ont su préserver le climat malgré qu’il s’agissait du premier renouvellement de convention à la suite du lockout de 2005. Les gains aux conditions de travail sont importants et soulignent la détermination des membres », précise Léandre Lapointe, vice-président et responsable du regroupement privé de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

La nouvelle convention est d’une durée de six ans. Le collège a accepté notamment d’accorder les appuis nécessaires aux enseignantes et aux enseignants ayant sous leurs responsabilités des élèves qui nécessitent un plan d’intervention ou un soutien particulier. Cet appui pourra notamment se traduire par différentes mesures relatives à du support pédagogique ou l’accessibilité à des ressources.

Le collège augmente aussi considérablement sa contribution financière au régime d’assurance collective laissant la gestion de cette somme à un comité syndical. Le budget global d’un peu moins de 21 000 $ devient une enveloppe de 75 000 $ indexée annuellement. Pour les membres du syndicat, il s’agit là d’un autre gain majeur.

Le syndicat dénonce le double discours de la direction

Pendant qu’à l’intérieur des murs de la TÉLUQ la direction soulignait la 3e édition de la Semaine des employé-es de la TÉLUQ, les tuteurs et tutrices ont rappelé, sur le trottoir, que leurs négociations piétinent depuis maintenant 10 semaines.

En grève générale illimitée depuis le 28 janvier, les 200 tuteurs et tutrices ont dénoncé le double discours de la direction qui, d’une part, dit souhaiter saluer l’apport inestimable de ses employé-es et souligner leur désir de s’impliquer dans la réussite de l’Université TÉLUQ, mais qui, d’autre part, se traîne les pieds dans les négociations avec ses tuteurs et tutrices. « Nous sommes en grève depuis 75 jours et nous n’avons eu que deux séances de négociations, a dénoncé la présidente du STTTU–CSN, Nancy Turgeon. Si l’employeur a réellement à cœur la réussite de la TÉLUQ, pourquoi tarde-t-il à régler avec nous ? »

MISES À PIED ET POURSUITE-BAILLON
Rappelons que la TÉLUQ a procédé sans préavis à des mises à pied déguisées de plusieurs de ses tuteurs et tutrices, qui comptent en moyenne 14 ans d’ancienneté. « Elle les a d’abord remplacés en ayant recours à la sous-traitance, via une entreprise privée. Ce n’est qu’à la suite d’une intervention ministérielle, qui a mené à la suspension du directeur général, que la situation s’est résorbée. Toutefois, ces enseignantes et enseignants d’expérience sont toujours remplacés par d’autres nouvellement embauchés », a pour sa part dénoncé Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN. La TÉLUQ a aussi déposé une poursuite en diffamation à l’encontre du syndicat pour ses dénonciations de mises à pied de ses enseignantes et enseignants d’expérience, entre autres choses. « Le syndicat a dû rétorquer en contestant juridiquement cette atteinte alléguée à la liberté d’expression, qui viserait à museler le syndicat dans le débat public sur les orientations de leur université », a ajouté Caroline Quesnel.

REPRÉSAILLES CONTRE LA PORTE-PAROLE DU SYNDICAT
Rappelons aussi qu’en avril, la TÉLUQ a été condamnée par le Tribunal administratif du travail pour avoir retiré illégalement ses affectations à la présidente du syndicat, à la suite de ses interventions médiatiques dénonçant la sous-traitance du travail d’encadrement des tuteurs et tutrices, entre autres choses. Une pratique antisyndicale plutôt peu fréquente de la part d’un établissement d’enseignement de cette envergure.

« Après 18 mois de négociations, il est temps pour la direction de la TÉLUQ de concrètement reconnaître l’apport de ses tuteurs et de ses tutrices, et de négocier pour régler », a conclu Nancy Turgeon.

Mon expérience, c’est pas relatif!

Quelques centaines de salarié-es des réseaux publics de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux membres de syndicats CSN ont tenu une action de visibilité ce midi, devant les locaux du Conseil du trésor, à Québec. Les travailleuses et les travailleurs revendiquent la pleine reconnaissance de leur expérience acquise.

Depuis le 2 avril dernier, tous les salarié-es sont intégrés dans une même structure salariale au sein de 28 rangements distincts, ce qui détermine notamment leur échelle de salaire. Or, plusieurs travailleuses et travailleurs se retrouvent plus bas dans leur nouvelle échelle que le rang qu’ils occupaient au 1er avril, car les années d’expérience n’ont pas été prises en compte pour l’intégration des salariés aux nouvelles échelles. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience est d’autant plus frustrante pour les salarié-es que l’expérience acquise à l’extérieur de l’établissement est pleinement reconnue aux travailleuses et aux travailleurs qui y obtiennent un emploi. Par conséquent, on se retrouve avec des situations incohérentes : par exemple, une préposée aux bénéficiaires qui a travaillé 20 ans dans le même établissement est intégrée au 4e échelon, alors qu’une personne nouvellement embauchée par l’établissement pourrait faire reconnaître son l’expérience acquise dans un autre établissement et intégrer son poste directement au 5e échelon, le sommet de l’échelle.

 « Dans le contexte de rareté de main-d’œuvre que nous connaissons actuellement, le gouvernement devrait se montrer plus sensible à une situation comme celle-ci, très démoralisante pour le personnel, explique la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous avons soumis des pistes de solutions au Conseil du trésor. Nous espérons qu’elles seront étudiées sérieusement et que nous pourrons trouver une issue favorable pour les salarié-es touchés ».

 « C’est vraiment décourageant un tel manque de reconnaissance, déplore la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras. Personne n’accepterait de voir ainsi son expérience dévaluée. Il n’y a pas un député de la CAQ qui aurait accepté cela dans sa vie antérieure… Faut absolument corriger la situation, sans attendre ».

Plus d’information au https://secteurpublic.quebec/relativite

Des représailles avérées contre la présidente du syndicat de la TÉLUQ

Dans une décision rendue hier, la juge Annie Laprade du Tribunal administratif du travail a condamné l’Université TÉLUQ pour avoir exercé illégalement des mesures de représailles à l’endroit de la présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-Université – CSN (STTTU), madame Nancy Turgeon. Pour la juge, la décision de l’université conduisant à priver la présidente du syndicat de ses affectations est vraisemblablement liée à ses interventions médiatiques qui visaient à dénoncer l’attitude de l’université et la sous-traitance avec une entreprise privée, l’Institut MATCI.

« C’est scandaleux de voir un établissement d’enseignement de cette envergure tenter de museler la porte-parole d’un syndicat en la privant de son gagne-pain. Une université qui gère des fonds publics devrait être davantage respectueuse des lois et particulièrement des libertés d’expression et d’association. Le ministre Roberge doit rapidement mettre fin à ce bordel qu’est devenue la TÉLUQ », martèle Richard Bousquet, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN).

Pour Nancy Turgeon, présidente du STTTU, l’Université TÉLUQ fait preuve depuis près de deux ans d’une réelle arrogance envers ses tutrices et ses tuteurs. « La décision du tribunal rappelle d’une certaine façon qu’il y a des limites à mépriser le monde. J’ignore cependant si la direction de l’université a la capacité de reconnaître qu’elle est allée trop loin », conclut-elle.

Dans la même veine, l’université a aussi déposé un autre recours contre la présidente du syndicat et des représentantes et des représentants de la FNEEQ et du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches pour des interventions publiques. Les représentant.es syndicaux allèguent que cette dernière poursuite est une poursuite bâillon. La Cour supérieure devra se pencher sur cet autre litige au cours des prochaines semaines.

En négociation depuis plus de 18 mois, la situation à l’Université TÉLUQ s’est envenimée à la suite de nouvelles exigences patronales forçant les membres du syndicat à déclencher la grève générale illimitée le 28 janvier 2019.

Un premier pas pour combler d’immenses besoins en éducation et en enseignement supérieur

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) considère que la hausse des dépenses en éducation et en enseignement supérieur de 5,1 % en 2019-2020 et de 3,8 % en moyenne pour les deux années suivantes constitue un timide pas dans la bonne direction compte tenu de la santé des finances publiques. En augmentant le soutien financier aux universités en région et aux cégeps, le ministre des Finances, M. Eric Girard, met un baume sur les nombreux problèmes provoqués par des années d’austérité.

« Ce budget laisse encore planer beaucoup d’incertitudes sur les politiques que le gouvernement mettra de l’avant en éducation et en enseignement supérieur, notamment la déréglementation des droits de scolarité des étudiants internationaux, qui est nuisible à l’accessibilité, en plus de nourrir la concurrence entre les établissements », souligne Caroline Quesnel présidente de la FNEEQ–CSN.

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, sait cependant que le réinvestissement actuel est nettement insuffisant pour permettre aux cégeps et aux universités de relever l’ensemble des défis auxquels ils seront confrontés durant les prochaines années. La FNEEQ s’interroge sur les sommes qui sont destinées à adapter le modèle de financement des cégeps aux nouveaux besoins. « Que vise exactement le gouvernement? Souhaite-t-il un plus grand rapprochement avec l’entreprise privée au risque de développer chez les étudiantes et les étudiants des compétences difficilement transférables? » se questionne Caroline Quesnel. « Alors que des établissements en région songent à fermer des programmes d’études, le gouvernement doit impérativement soutenir l’offre d’une formation diversifiée et accessible partout sur le territoire du Québec », conclut-elle.

Nouvelle convention collective au Collège Villa Maria

À la suite de l’entente de principe intervenue la semaine dernière, le personnel non enseignant du Collège Villa Maria a entériné en assemblée générale à 88 % la recommandation de leur comité de négociation.

Une meilleure protection contre la sous-traitance et l’ajout de postes étaient au cœur des discussions à la table de négociation.

« Les nouveaux postes vont permettre d’atténuer la surcharge de travail ce qui aura un impact direct sur la qualité du service aux élèves. Sans répondre complètement à l’ensemble des besoins, la création de ces emplois est un pas vers la bonne direction », de mentionner Léandre Lapointe, vice-président du regroupement privé de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Durant les dernières années, le collège avait choisi de transférer graduellement les tâches des ouvriers d’entretien à un sous-traitant. Les arguments du comité de négociation ont convaincu l’employeur d’y mettre fin et de maintenir les postes actuels. D’une durée de cinq ans, la nouvelle convention collective prévoit par ailleurs une bonification des droits syndicaux et un pouvoir décisionnel sur la formation et le perfectionnement du personnel.

La reconnaissance professionnelle et des correctifs salariaux importants

À la suite des années de mobilisation et d’efforts, les 18 000 enseignantes et enseignants membres de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), ont obtenu, en 2015, la reconnaissance professionnelle de leur appartenance à l’enseignement supérieur en se voyant attribuer le rangement 23 de la structure salariale. Le 2 avril prochain marquera une journée importante pour ceux-ci, car ils bénéficieront enfin de correctifs salariaux qui leur accorderont une hausse salariale moyenne de 6,4 %. Soumis à une pression exceptionnelle et des arguments en béton, le Conseil du trésor avait fini par reconnaître leur appartenance à l’enseignement supérieur et l’autonomie individuelle et collective propre à leur pratique enseignante.

Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN, c’est cependant loin d’être terminé. « Il reste du travail à faire pour que la structure soit pleinement équitable pour toutes et tous, et particulièrement pour les précaires », tient-elle à préciser. « Nous débutons une consultation auprès de nos membres en vue du renouvellement de notre convention collective. Nous aurons certainement des demandes à soumettre à la table de négociation », conclut-elle.

La FNEEQ aux côtés des étudiantes et des étudiants en grève pour le climat

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) manifestera aux côtés des étudiantes et des étudiants en grève pour le climat vendredi. Elle invite tous ses syndicats affiliés à appuyer ce vaste mouvement international.

Pour Léandre Lapointe, vice-président et responsable du dossier de l’environnement à la FNEEQ, la mobilisation des étudiantes et des étudiants doit être encouragée. « En éducation, il est de notre rôle de former des citoyennes et des citoyens responsables. Constater leur détermination et leur engagement à se mobiliser pour l’environnement est porteur et nourrit un grand espoir pour notre avenir. Nous serons à leur côté! », souligne-t-il.

Pour la FNEEQ–CSN, cette manifestation est l’occasion de réitérer la nécessité de faire pression sur les gouvernements afin de faire adopter une loi climatique forçant l’atteinte des cibles environnementales. Il est maintenant temps d’opérer des changements radicaux. Nous sommes toutes et tous concernés par la situation et il est grand temps d’agir.

Interrogations sur la gestion financière de la TÉLUQ

Les tutrices et tuteurs manifestent présentement devant les bureaux de la TÉLUQ, à Montréal et à Québec, afin de dénoncer la demande d’entérinement par le conseil d’administration de futures nouvelles dépenses récurrentes en contexte déficitaire et de baisse de fréquentation étudiante.

La demande constituant l’attribution de 10 nouveaux postes de professeurs, qui engendrera des dépenses récurrentes d’environ un million de dollars par année, est basée sur des chiffres qui ne reflètent plus la réalité actuelle, selon le Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université–CSN. « On appelle la TÉLUQ à la prudence, car ces embauches s’appuient sur les données de l’an dernier, une importante augmentation artificielle des étudiantes et étudiants à la suite d’un partenariat avec l’Institut MATCI. Cette entente de sous-traitance de l’encadrement des employé-es d’une entreprise privée, au sein de laquelle le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur avait trouvé suffisamment d’irrégularités pour suspendre la direction générale de l’époque, n’a pas été renouvelée. On se retrouvera alors devant un déficit structurel qui nuira à l’avenir de notre université », déclare Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université–CSN (STTTU).

La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) s’indigne de ces décisions et déplore leurs impacts sur les enseignantes et enseignants, poussés à la grève par l’intransigeance de l’employeur. « Alors qu’à la table de négociation on dit que la TÉLUQ est déficitaire et, conséquemment, que le maintien des conditions salariales des tutrices et tuteurs est irrecevable, la direction s’apprête à s’engager financièrement de manière récurrente. Il s’agit pour nous d’une décision irresponsable, d’autant plus qu’on nous menace toujours de nombreuses mises à pied en diminuant le temps d’encadrement des étudiantes et étudiants », déplore Richard Bousquet, vice-président de la FNEEQ–CSN.

Le STTTU–CSN a proposé plusieurs compromis durant les 18 mois de négociation en présence de conciliateurs du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale avant d’en arriver au déclenchement de la grève générale illimitée le 28 janvier dernier. « Les étudiantes et étudiants font les frais de ces décisions et se retrouvent dans l’impossibilité de terminer leur trimestre », précise la présidente.

La marée monte chez Merinov

Le nouveau gouvernement québécois dit s’intéresser à l’éducation et au développement régional, mais le personnel de Merinov, un centre collégial de transfert de technologie, peine pourtant depuis plus d’un an à négocier des conditions de travail de qualité.

« Il faut stabiliser le personnel et éviter le roulement », soutient Estelle Pedneault, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Merinov–CSN. Pour la présidente, le problème numéro un est la précarisation des emplois. « L’employeur veut prendre sans donner, ce qu’il nous offre est pire que ce qu’on a actuellement », ajoute la présidente. « Les employé-es veulent maintenir leur flexibilité d’horaire, c’est très important pour eux », précise Jérémie Persant, vice-président du syndicat.

La convention collective est échue depuis le 31 octobre 2017 et les négociations s’étirent depuis ce temps. Le syndicat a eu de la difficulté à obtenir des dates pour négocier tout au long de 2018. Jusqu’à maintenant, l’intervention de la médiation n’a pas permis de faire bouger l’employeur sur les principaux enjeux. Merinov s’est pourtant assuré d’une partie importante de son financement (20,4 millions de dollars échelonnés sur cinq ans) avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, en avril 2018.

Le 4 décembre dernier, les membres du STT de Merinov ont donc décidé d’envoyer un message à l’employeur en déclenchant une journée de grève qui avait été votée à 93 %. Malgré une première séance de négociation avec la conciliatrice à la fin 2018, le syndicat doit maintenant attendre la suite de la conciliation.

Merinov doit comprendre que ses employé-es sont une ressource inestimable qui a permis à Merinov de devenir le plus important centre intégré de recherche appliquée dans les domaines de la pêche, de l’aquaculture, de la transformation et de la valorisation des produits aquatiques au Canada », avait déclaré Léandre Lapointe, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), au moment de la grève de décembre.

La CSN déplore l’attitude de l’employeur qui croit avoir tous les pouvoirs et fait traîner les négociations.

Les technologies de la mer
Il y a près de cent travailleuses et travailleurs au centre Merinov, dont une quinzaine sont saisonniers. Ils sont répartis sur quatre sites : Îles de la Madeleine, Grande-Rivière, Gaspé et Sept-Îles. Certains effectuent également du télétravail à partir de Rimouski, Halifax, Longueuil et même de la France.

Ils accompagnent l’innovation des entreprises dans les secteurs de la pêche, de l’aquaculture et de la valorisation des produits marins. Voici quelques exemples qui démontrent l’importance de Merinov pour le Québec maritime.

Le retour du sébaste
Les équipes de Merinov accompagnent notamment les pêcheurs pour le retour prochain de la pêche au sébaste, qui revient en plus grand nombre dans le Saint-Laurent. Les professionnel-les de recherche et les techniciennes et techniciens travaillent notamment à mettre en place une technique de pêche qui limite les effets négatifs sur l’environnement

La culture d’algues
La culture d’algues prend sa place au Québec et c’est en partie grâce au personnel de Merinov. Des entreprises comme Seabiosis et Salaweg offrent des aliments à base d’algues cultivées. On peut notamment déguster du pesto de Kombu ou de la relish de mer.

Transformation du homard
Les spécialistes de Merinov accompagnent les entreprises qui mettent en place des usines de transformation, tant pour l’aspect technique que pour différentes normes de qualité à respecter. Un projet d’usine de transformation du homard est d’ailleurs en cours. L’idée est de décortiquer et de congeler les homards qui sont plus difficiles à écouler sur le marché frais. Les homards auxquels il manque une pince, par exemple, pourront trouver un débouché.

Des bateaux de pêche sécuritaires
Un autre champ d’expertise du personnel de Mérinov est la sécurité et l’ergonomie à bord des bateaux de pêche. L’idée est de développer de l’équipement qui diminuerait le nombre d’accidents, dont les chutes.