Prisons provinciales : la Sécurité publique doit cesser de jouer à l’autruche

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) exhorte le ministère de la Sécurité publique (MSP) à renforcer les mesures sanitaires s’appliquant aux personnes incarcérées afin de contenir les éclosions de COVID-19 qui sévissent dans les établissements de détention du Québec.

« C’est quand même insensé de voir que le gouvernement a serré la vis à tout le monde sauf aux détenu-es, s’étonne Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN. On impose le couvre-visage, la distanciation physique et l’interdiction de voir leurs proches à la population entière; nos aîné-es dans les résidences pour personnes âgées et les CHSLD doivent aussi respecter la distanciation et porter le couvre-visage dans leurs aires communes; mais les détenu-es dans nos prisons peuvent se promener dans leur secteur et socialiser coude à coude sans aucun équipement de protection. Il est temps que le gouvernement cesse de se mettre la tête dans le sable et oblige les détenu-es à suivre les mêmes règles que tout le monde! »

Au cours des dernières semaines, la deuxième vague de la pandémie a frappé durement les établissements de détention de la province, particulièrement les établissements de Québec (secteur féminin), de Rivière-des-Prairies, de Saint-Jérôme et de Montréal (Bordeaux) qui, à eux quatre, comptent plus de 150 personnes incarcérées et près de 40 employé-es présentement atteints de la COVID-19.

La multiplication des congés de maladie, des retraits par mesure préventive et l’incapacité de pourvoir les postes vacants depuis le début de la crise sanitaire font en sorte que le réseau correctionnel se retrouve sous pression alors que le taux d’absentéisme chez les agentes et les agents frise maintenant les 30 %.

« Le manque de soutien et de reconnaissance du gouvernement envers les employé-es des services correctionnels qui sont au front chaque jour depuis mars dernier met à risque notre santé et celle des détenu-es, poursuit M. Lavoie. La ministre de la Sécurité publique, Mme Guilbeault, se plaît à demander à la population d’être docile, il faudrait maintenant qu’elle ait le courage d’en demander autant à la population carcérale. »

« On comprend mal l’entêtement du MSP à ne pas imposer de mesures sanitaires aux détenu-es, alors que les éclosions continuent de se multiplier dans les établissements de détention. En plus des détenu-es, ce sont les quelque 2800 agentes et agents correctionnels qui mettent leur santé à risque au quotidien. Cette situation est non seulement inacceptable, mais irresponsable, dénonce la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Le ministère doit impérativement réajuster le tir. Il en va de la protection de tout le monde. »

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Les travailleuses et travailleurs de la santé enfin mieux protégé-es face à la COVID-19

Comme le réclame la FSSS–CSN depuis le début de la pandémie, les travailleuses et travailleurs de la santé qui travaillent auprès des patients atteints de la COVID-19 pourront utiliser des appareils de protection respiratoire N-95 ou leur équivalent pour se protéger.

Rappelant que plus de 30 000 travailleuses et travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19 et que certains y ont laissé leur vie, la FSSS–CSN se réjouit du fait que la CNESST affirme enfin et sans ambiguïté que les appareils de protection respiratoires constituent des moyens de prévention nécessaires pour réduire les risques d’exposition des travailleurs et travailleuses de la santé œuvrant en zone chaude.

Cette nouvelle directive vient calmer l’indignation que la récente décision du comité sur les infections nosocomiales (CINQ) de l’INSPQ avait provoquée au sein du personnel du réseau. En effet, tout en indiquant vouloir protéger le personnel de la santé et leur donner accès aux masques N-95, le CINQ recommandait de ne considérer offrir ces respirateurs N-95 que dans les cas d’éclosion non contrôlée et au terme d’une longue démarche bureaucratique, ainsi que d’une série de conditions restreignant considérablement leur accès au moment opportun.

« Ça fera bientôt un an que la pandémie est en cours. Il est plus que temps que la CNESST intervienne pour s’assurer que le personnel de la santé soit bien protégé. La CNESST doit s’imposer en matière de prévention en santé et de sécurité au travail. C’est son travail, et il était impératif d’intervenir en réponse aux directives du CINQ de l’INSPQ », affirme Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La décision de la CNESST est l’aboutissement d’une longue lutte des organisations syndicales et de certains scientifiques et professionnels de la santé qui revendiquent ce droit depuis les débuts de la pandémie. Face à la flambée des cas au sein du personnel, mais aussi de la population, tout a été mis en œuvre pour obtenir ce changement d’orientation. Des recours juridiques ont été entrepris, des représentations constantes ont été faites auprès des organisations en cause, des documents ont été déposés et les médias alertés. Ces recours multiples ont finalement fait entendre la voix de la raison. Mieux vaut tard que jamais, surtout que nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux variants.

« Nous n’avons ménagé aucun effort et nous continuerons de le faire, de telle sorte à s’assurer que le personnel soit bien protégé au travail à l’avenir, mais aussi pour s’assurer qu’une telle situation, où pendant un an on met la santé et la sécurité du personnel à risque, ça ne puisse plus se reproduire », ajoute Judith Huot, première vice-présidente à la FSSS–CSN.

Cette victoire démontre, une fois de plus que la mobilisation et l’organisation sont les seuls garants de la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et travailleuses.

Budget du Québec : se donner tous les moyens

Alors que la deuxième vague continue de s’abattre sur notre société, il va sans dire que les défis qui attendent le Québec sont gigantesques. Non seulement pour redémarrer l’économie, mais également pour s’assurer que nos institutions publiques, particulièrement nos réseaux de santé et d’éducation, soient en mesure de soutenir nos efforts en matière de relance économique et sociale.

Devant des défis d’une telle ampleur, il nous apparaît insensé que le Québec ne puisse compter sur l’ensemble des moyens qui sont à sa disposition. C’est en ce sens que nous interpellons aujourd’hui le ministre des Finances du Québec en vue du dépôt du prochain budget.

Le gouvernement doit rompre avec la stratégie d’austérité budgétaire qu’il poursuit depuis maintenant 25 ans. Il est aberrant que le carcan financier imposé par le retour à l’équilibre budgétaire et les versements au Fonds des générations — deux mesures adoptées dans un tout autre contexte et qui, de surcroît, avaient rempli leurs objectifs avant le début de la pandémie ! — continuent de miner notre capacité à nous sortir de la crise actuelle. Pourtant, au cours des deux dernières décennies, les finances publiques du Québec se sont grandement améliorées : la dette nette est désormais comparable à celles des gouvernements du Canada et de l’Ontario et, contrairement à celui du Québec, aucun de ces gouvernements ne détourne une part de ses revenus courants vers le remboursement de sa dette publique.

Une vaste majorité d’analystes s’entendent pour dire qu’un retour à l’équilibre budgétaire dès 2025 est irréaliste sans devoir hausser les impôts ou couper dans les dépenses publiques. Une solution souhaitable serait de repousser cette date butoir, comme le gouvernement l’a fait à la suite de la crise économique de 2008 dont l’ampleur était pourtant moins grave que celle d’aujourd’hui.

En pleine pandémie, il est inconcevable que le gouvernement s’oblige à dégager un surplus de près de 3 milliards de dollars afin de rembourser la dette publique à partir des revenus courants. Cela constitue une politique d’austérité budgétaire. L’état du ratio dette nette/PIB du Québec, inférieur à ceux de l’Ontario et de nombreuses économies de l’OCDE, milite en faveur d’une suspension des versements au Fonds des générations — tout comme la faiblesse actuelle et à venir des taux d’intérêt, et donc du service de la dette.

On s’en doute, le Québec a des besoins immédiats beaucoup plus importants, y compris pour ces « générations futures » qui, dans l’immédiat, se butent au sous-financement chronique de notre réseau d’éducation.

Bien que nous soyons entièrement d’accord avec la volonté du gouvernement du Québec de voir le gouvernement fédéral augmenter sa contribution aux coûts du système de santé, force est de constater qu’il fait piètre figure à ce chapitre : il se classe à l’avant-dernier rang des provinces en matière de dépenses en santé, accusant un écart de 333 $ par habitant sous la moyenne canadienne.

Pour nos organisations, il est urgent d’investir massivement dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi qu’en éducation.

Faut-il, une fois de plus, faire ici la démonstration des liens directs entre les piètres conditions de travail du secteur public et les graves problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre qui ont miné la capacité de nos services de santé et d’éducation — sans parler des services de garde, essentiels au plein emploi et à la croissance économique — à répondre aux impacts de la pandémie ?

Les conditions de travail des employé-es des services publics ne peuvent plus être la variable servant à accélérer le retour à l’équilibre budgétaire. Avant même de pouvoir envisager un règlement dans le cadre des négociations du secteur public, il revient au ministre des Finances de s’assurer que la croissance des budgets alloués aux dépenses de programmes des principales missions de l’État permette l’amélioration des conditions de travail du secteur public et l’embauche du personnel nécessaire à la prestation de ces services.

Dans son budget, le ministre des Finances devra prévoir un financement adéquat d’un plan de relance de l’économie. Dès le printemps dernier, nous demandions au gouvernement d’instaurer les bases d’un véritable dialogue social avec la société civile pour discuter des différents moyens appropriés pour appuyer les travailleuses, les travailleurs et les entreprises dans leurs efforts de numérisation, de robotisation, de formation et de transition écologique, pour ne nommer que ceux-là.

Malheureusement, cet appel ne semble pas avoir été entendu par le premier ministre. Encore moins par son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, dont la quête de « synergies » et de « pôles d’innovation » ne semble pas s’aventurer au-delà des portes closes d’un cercle restreint d’initiés.

Ce sont les membres que nous représentons, faut-il le rappeler, qui ont subi de plein fouet les impacts de la crise. Dans l’ensemble des démarches pour la relance de l’économie, nous estimons nécessaire d’instaurer ce dialogue social afin que les travailleurs et les travailleuses puissent faire valoir leurs besoins et leurs préoccupations en matière d’emploi, de formation et de transformation de leurs milieux de travail. Les organisations syndicales connaissent leurs secteurs d’activités et, en ce sens, ont un rôle de premier plan à jouer dans cette relance.

Texte signé par : Jacques Létourneau, président de la CSN, Daniel Boyer, président de la FTQ, Sonia Ethier, présidente de la CSQ, Luc Vachon, président de la CSD

Québec doit investir dans les services publics et éviter le piège de l’austérité

Les présidents et présidente de nos organisations, Luc Vachon (CSD), Jacques Létourneau (CSN) et Daniel Boyer (FTQ) et Sonia Ethier (CSQ), rencontrent cet après-midi à 13 h 30 le ministre des Finances, Éric Girard, dans le cadre des rencontres prébudgétaires afin de le mettre en garde contre un retour à l’austérité.

« La relance économique fait partie de nos priorités et cela passe par un réinvestissement important dans les services publics, mis à mal par les gouvernements précédents. Québec doit mettre en place une véritable politique industrielle et nous sommes prêts à mettre l’épaule à la roue », déclarent les leaders syndicaux.

« Un plan de relance crédible devra passer par l’instauration d’un véritable dialogue social afin de faire valoir les besoins et préoccupations des travailleuses et travailleurs en matière d’emploi, de formation, de protection sociale et de soutien du revenu. La pandémie nous donne l’opportunité de rendre la société québécoise plus juste, solidaire et plus verte », ajoutent les leaders syndicaux.

« Nous devons changer d’approche en matière de finances publiques. Il n’y a pas d’urgence à lutter contre le déficit. Québec doit également suspendre les versements au Fonds des générations et utiliser ces revenus pour remettre sur les rails notre économie », concluent Sonia Ethier, Luc Vachon, Jacques Létourneau et Daniel Boyer.

Consulter le mémoire de la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ déposé auprès du ministre des Finances sur les sites de nos organisations. Les leaders syndicaux sont également disponibles pour commenter le mémoire et la rencontre avec le ministre.

LA FNEEQ-CSN met en garde contre l’improvisation et la précipitation

C’est avec circonspection que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) accueille les précisions apportées par la ministre Danielle McCann quant au retour des étudiantes et des étudiants dans les cégeps et les universités au moins une journée par semaine. Maintes fois réclamée par la Fédération, la reprise de l’enseignement en présence doit s’effectuer sans précipitation, dans des conditions favorisant son succès.

Une véritable concertation entre les directions d’établissement et les syndicats représente un passage obligé. Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN, ce dialogue devient essentiel puisqu’enseigner simultanément en présence et à distance, tel que souhaite l’imposer la ministre McCann, occasionnera une surcharge de travail importante pour les enseignantes et les enseignants déjà épuisé-es et pourrait contrevenir aux dispositions des contrats de travail et des conventions collectives.

« Nous devons garantir la sécurité des milieux d’enseignement et porter une attention particulière à celles et ceux qui se trouvent dans une situation de grande vulnérabilité face au coronavirus. Personne ne serait gagnant si la rentrée s’effectuait sans discuter des modalités avec les enseignantes et les enseignants de chaque établissement et sans que leurs préoccupations et inquiétudes soient considérées, » souligne-t-elle.

L’improvisation est donc à proscrire dans les circonstances et cette mise en garde s’adresse tout autant au gouvernement, qui devra privilégier la stabilité et, dans la mesure du possible, la prévisibilité des activités d’enseignement jusqu’à la fin de la session. Un retour en arrière serait le pire des scénarios aux yeux de la Fédération.

« Il est difficile, en contexte de pandémie, de donner un enseignement équivalant à ce qui se fait habituellement en classe sans hypothéquer notre santé physique et psychologique ainsi que celle des étudiantes et des étudiants. Nos membres comprennent qu’il s’agit d’un premier pas vers une certaine normalité. Une désillusion serait catastrophique », conclut Caroline Quesnel.

Durant la dernière année, les enseignantes et les enseignants ont dû faire preuve de créativité et multiplier les efforts pour diminuer l’impact de la pandémie sur la réussite éducative. Toutefois, ce qu’a avant tout exposé la crise sanitaire, c’est la valeur inestimable de l’enseignement en présence, tant pour le personnel enseignant que pour la population étudiante.

Relâche scolaire : aucune considération pour le personnel de soutien scolaire

La Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN) et son secteur scolaire déplorent de ne jamais avoir été consultés pour l’organisation de la relâche scolaire par le ministère de Jean-François Roberge.

Le personnel de soutien scolaire sera en poste pour assurer le service de garde d’urgence, l’entretien et d’autres tâches. « C’est fâchant d’apprendre les modalités de la relâche pendant la conférence de presse du ministre Roberge. On se demande, par exemple, comment on pourra maintenir le travail volontaire qui a été mentionné, alors que les parents auront jusqu’au dimanche qui précède la relâche pour s’inscrire au service de garde », déplore Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

Cette dernière ajoute que le personnel de soutien est épuisé par les tâches supplémentaires liées à la pandémie et le manque de personnel pour lequel aucune solution efficace n’a été mise en place par le ministère de l’Éducation ou les centres de services scolaires. « Le ministre parle de son premier trio en éducation avec les enseignants, les parents et les élèves. Il oublie constamment de parler du personnel de soutien », déplore Annie Charland.

Le problème de manque de personnel de soutien scolaire existait avant la pandémie, mais son impact se fait encore plus sentir depuis le début de la crise. « Les conditions de travail et la précarité ont empiré depuis la pandémie. Le programme de recrutement “Je réponds présent” ne donne aucun résultat concret sur le terrain. Comment des emplois occasionnels, à temps partiels et temporaires de surcroît, pourraient être attractifs ? », affirme Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN. À moyen terme, ce n’est qu’avec une amélioration des heures travaillées et des salaires que le secteur du soutien scolaire pourra jouer pleinement son rôle et permettre aux écoles de fonctionner dans les meilleures conditions possible.

 

Martin Matte et Maxi créent un malaise chez les travailleuses et les travailleurs du secteur forestier

Pour promouvoir sa circulaire en ligne, Maxi et son porte-parole laissent entendre que l’on « coupe des arbres » pour faire des circulaires en papier. Or, ce n’est pas la réalité.

En effet, pour faire du papier au Québec, on utilise des copeaux qui proviennent du sciage du bois d’œuvre. « Cette utilisation des copeaux est écologique, d’autant plus qu’il n’y a pas encore d’options suffisantes pour les réutiliser à une autre fin. On va continuer à construire des maisons avec du bois et ça va continuer de générer des millions de tonnes de copeaux », insiste Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Celui-ci s’attriste par ailleurs de voir que l’humoriste Martin Matte profite de sa tribune à l’émission Tout le monde en parle pour passer un message inexact. La FIM–CSN invite donc Martin Matte et Guy A. Lepage à visiter une scierie et une papetière pour se rendre compte de la complémentarité de ces deux industries et du respect par l’industrie forestière de normes qui assurent le renouvellement de la forêt, le respect des ententes avec les Premières Nations et de mesures pour préserver les espèces animales menacées. La forêt en croissance permet en plus de capter du gaz carbonique dans l’atmosphère. Pour avoir l’autre côté de la médaille, Tout le monde en parle pourrait aussi inviter le président de la FIM–CSN.

La FIM–CSN a déjà interpellé le gouvernement à plus d’une reprise pour qu’il appuie la transformation de l’industrie forestière afin que l’on trouve un autre débouché d’envergure pour les copeaux, à mesure que l’utilisation du papier pour les imprimeries diminue. Accélérer le déclin du papier imprimé en faisant mal paraître une industrie risque de nuire à plusieurs travailleuses et travailleurs et de créer un problème d’écoulement des copeaux qui deviendraient alors un simple déchet plutôt qu’une ressource renouvelable. « On parle beaucoup de relance verte à Québec et à Ottawa, mais il y a peu de projets concrets pour le moment. À ce rythme, ça va prendre encore des années pour trouver une nouvelle utilisation pour l’ensemble des copeaux », précise Louis Bégin.

Deux poids, deux mesures

La FIM–CSN souligne par ailleurs que notre industrie du papier est soumise aux règles les plus strictes au monde, tandis que celle de l’électronique est peu encadrée. Les serveurs informatiques utilisés sont bien souvent alimentés par de l’électricité produite par de l’énergie fossile. C’est le cas en Ontario où se trouvent les bureaux de Loblaws (Maxi). L’extraction de terres rares pour les appareils électroniques ne se fait pas toujours dans le respect de l’environnement non plus. D’un autre côté, les usines de papier du Québec fonctionnent à l’hydroélectricité, la forêt se renouvelle et le papier peut être recyclé jusqu’à sept fois.

Économies à prouver

 Il n’est pas du tout certain qu’il y aura des économies pour les clients de Maxi avec la fin de la circulaire. Rien n’est moins certain, estime aussi Louis Bégin. « La fin des sacs de plastique gratuits n’a pas entraîné une baisse du prix du panier d’épicerie, il est très probable que ce sera le même scénario cette fois-ci », conclut-il. Le prix du panier d’épicerie est d’ailleurs en augmentation depuis le début de la pandémie et il progresse plus vite que l’inflation.

Maxi avait déjà tenté de mettre fin à sa circulaire papier en 1996, mais la bannière s’était ravisée. Encore aujourd’hui, la circulaire est distribuée à certains endroits.

À propos 

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble près de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Elle est notamment présente dans le secteur des scieries et des papetières.

 

 

 

 

La santé des salarié-es fait encore les frais de l’incohérence du ministre Dubé

D’une voix commune, les présidentes et présidents des organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux (APTS, FIQ, FIQP, FSQ-CSQ, FSSS-CSN, FP-CSN, SCFP, SQEES-FTQ) dénoncent haut et fort les directives du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) par lesquelles il refuse toujours l’accès au masque N-95 pour les salarié-es qui travaillent auprès des patient·e·s porteur·euse·s, ou suspecté·e·s de l’être, de la COVID-19, et ce, malgré le fait que l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) ait reconnu, avec des mois de retard sur d’autres organisations sanitaires, que le virus se propageait par aérosol.

« Sur la place publique, le ministre Christian Dubé n’arrête pas de mentionner ses inquiétudes pour la santé physique et psychologique des personnes salariées du réseau, mais dans la réalité les directives soutenues par son ministère font plutôt grimper leur niveau d’anxiété quant à leur propre sécurité et celle de leurs proches. Le ministre doit faire preuve de cohérence et rappeler à l’ordre le ministère pour qu’il autorise le port du masque N-95 lorsque le personnel est en contact avec des usager·ère·s atteint·e·s de la COVID-19 ou suspecté·e·s de l’être », ont déclaré les chef·fe·s syndicaux·les.

Dans un avis publié plus tôt cette année, l’INSPQ a reconnu la propagation par aérosol de la COVID-19. Toutefois, faisant fi du principe de précaution et sapant toute mesure de prévention, il recommande le port du masque N-95 seulement lorsqu’une éclosion devient hors de contrôle. Plutôt que de suivre la procédure (algorithme décisionnel) complexe de l’INSPQ, les organisations syndicales proposent que les personnes salariées utilisent leur jugement professionnel pour décider du port du N-95.

« Comment peut-on promouvoir l’usage d’un équipement de protection uniquement après une éclosion hors de contrôle? Est-ce qu’un pompier attend que le feu soit hors de contrôle pour mettre son appareil respiratoire? Est-ce qu’une soldate part au front sans casque de protection? Et ce n’est pas une question de rareté du N-95, le ministre a indiqué plusieurs fois qu’on n’en manquait plus. Ajoutons que le MSSS vient d’accorder un contrat de gré à gré de 330 millions de dollars pour en assurer l’approvisionnement. Ce que l’on comprend des décisions du ministère, c’est que la santé de nos membres est le cadet de ses soucis. C’est odieux », ont ajouté les représentant·e·s des organisations syndicales.

Depuis le début de cette crise, le gouvernement fait appel à la collaboration des organisations syndicales pour passer au travers de la pandémie. Cette collaboration semble toutefois unidirectionnelle, car chaque fois que les représentant·e·s syndicaux·les tentent d’obtenir une amélioration des conditions de santé et de sécurité dans lesquelles travaillent leurs membres, ils et elles se voient opposer une fin de non-recevoir.

« Le ministre Dubé a l’occasion de prouver qu’il a vraiment à cœur la santé et la sécurité des salarié·e·s du réseau. Il doit faire preuve de leadership et respecter le principe de précaution en matière de prévention et de contrôle des infections. L’avis de l’INSPQ ne peut servir d’excuse à son inaction », ont conclu les personnes représentantes syndicales.

Les Gaspésiens, otages de Keolis – La réaction du CCGÎM–CSN

La décision de Keolis qui interrompt ses dessertes en Gaspésie, et ce, à partir du 7 février 2021, est une situation très inquiétante pour la population gaspésienne. Rappelons que cette interruption de services concerne également la plupart des régions du Québec.

Ce n’est pas la première fois que Keolis diminue ses services en région. Comme dans d’autres secteurs du transport régional, Keolis utilise les menaces et profite de son monopole pour obtenir du financement en échange du maintien d’un service déjà indigne dans notre région. Les Gaspésiens sont les otages de cette entreprise. Malheureusement, les gouvernements se prosternent devant cette compagnie qui, rappelons-le, a obtenu l’exclusivité du service de transport par autobus pour le corridor Montréal-Québec. En contrepartie, elle devait desservir certaines régions éloignées du Québec.

Le transport régional, une priorité pour le CCGÎM–CSN

À la vielle du 28e congrès CCGÎM–CSN, soit le 11 juin 2019, le conseil central a tenu la journée thématique sur le transport et le développement économique en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Les élus étant inquiets de l’avenir du transport dans la région, cette journée était un complément des orientations prises lors du précédent congrès du CCGÎM–CSN en 2016. Les craintes du conseil central se sont avérées fondées. À la suite du départ d’Air Canada, le principal transporteur aérien de notre région, c’est au tour des autocars d’Orléans.

«Qu’entend faire le gouvernement pour que les habitants des régions puissent avoir accès à des services de transport efficaces et libres des caprices des compagnies comme Keolis ou Air Canada? L’autobus est essentiel pour plusieurs régions du Québec. C’est un stress supplémentaire à la population puisque pour certains, c’est le seul moyen de transport pour se rendre à des rendez-vous médicaux hors de la région. Ce sont aux élus municipaux ainsi qu’aux MRC de faire pression auprès du gouvernement québécois et auprès de Keolis. Cette pression rétablirait et maintiendrait ce service essentiel pour l’ensemble de la population.», d’affirmer Serge St-Pierre, président du CCGIM–CSN.

Lors du 28e congrès CCGÎM–CSN, une proposition fut adoptée par les membres, soit de faciliter l’accessibilité des moyens de transport pour le mieux-être de la population qui y demeure.

«Vivre dans l’incertitude et ne pas pouvoir contrôler régionalement les transports auxquels nous avons droit doivent cesser. Une importance réflexion régionale doit être enclenchée pour arriver à un service de qualité. Keolis devait desservir les régions en échange de l’exclusivité du corridor Montréal-Québec. Keolis a brisé cette entente. Quelle garantie avons-nous que le service revienne à celui avant la pandémie? Un service qui est déjà déficient et insuffisant. Keolis n’a-t-elle pas obtenu de l’aide du gouvernement fédéral en temps de pandémie?», de conclure Serge St-Pierre.

COVID-19 : La santé des travailleuses et travailleurs de la santé mise dangereusement à risque

Alors que l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) reconnaît maintenant le risque de transmission aérienne de la COVID-19 dans les milieux de travail, les nouvelles mesures de protection au travail annoncées par l’institut ne permettent pas de protéger adéquatement les travailleuses et les travailleurs de la santé.

L’INSPQ recommande aux établissements du réseau « d’envisager » (sic) offir une protection respiratoire à l’aide d’un appareil de protection de type N-95 ou l’équivalent que lorsqu’une éclosion de COVID-19 est hors contrôle dans un milieu de travail, et ce, malgré le respect rigoureux de l’ensemble des autres mesures de prévention et de contrôle des infections et à la suite d’une évaluation exhaustive de la situation.

Non seulement ces recommandations constituent la reconnaissance, par l’INSPQ, que les mesures actuelles sont susceptibles de ne pas être suffisantes pour protéger le personnel, mais elles sont aussi odieuses, puisqu’elles sont à l’effet d’être possiblement mises en œuvre seulement quand la situation est hors contrôle et donc, que des usagers et membres du personnel auront déjà été infectés. Or, cela est totalement contraire au principe de précaution, sans compter que cela nie le droit à un milieu de travail sécuritaire prévu par la Loi sur la santé et la sécurité au travail tout en mettant la population elle-même à risque.

« Ça fait des mois qu’on demande aux autorités de protéger le personnel adéquatement dans les milieux de travail et au lieu de répondre à l’appel, on expose le personnel à des dangers qui sont reconnus par ces mêmes autorités, jusqu’à ce que la situation soit hors contrôle. Ça n’a aucun sens, c’est carrément dangereux et le gouvernement doit intervenir immédiatement, d’autant plus que le MSSS affirme toujours qu’il n’y a pas de pénurie de respirateurs N-95 », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La FSSS–CSN rappelle aussi que c’est la CNESST est responsable de l’application de la loi et qu’elle doit intervenir en faveur de la protection des travailleuses et des travailleurs. « La CNESST doit intervenir dès maintenant et cesser immédiatement d’abdiquer son rôle au profit de l’INSPQ. Ce n’est pas l’INSPQ qui a le mandat d’appliquer la LSST, c’est la CNESST. Maintenant, ça suffit. », indique Judith Huot, première vice-présidente à la FSSS et responsable du dossier SST. « Le ministre du Travail, Jean Boulet, va-t-il accepter qu’on prive des travailleuses et des travailleurs d’équipements de protection qui sont pourtant disponibles et qui sont nécessaires pour les protéger d’un risque reconnu », questionne Jeff Begley?

« Celles et ceux qui font en sorte qu’on expose ainsi le personnel à de tels risques portent une lourde responsabilité. Déjà, plus de 30 000 travailleuses et travailleurs de la santé ont été infectés par la COVID-19. L’épidémie est toujours bien présente, et nous sommes aux prises avec des variants plus contagieux. La situation est intolérable », affirme Jeff Begley.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Projet de loi 59 : ne pas reproduire les erreurs de la réforme Barrette

La FSSS–CSN a rencontré le cabinet du ministre du Travail aujourd’hui afin d’insister sur la nécessité de modifier substantiellement le projet de loi 59 et que le nouveau régime puisse protéger les travailleuses et les travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux et des services de garde éducatifs à l’enfance.

Complémentaires au mémoire présenté par la CSN et portant spécifiquement sur le volet prévention, les commentaires formulés par la FSSS–CSN et déposés lors de cette rencontre concernaient des problématiques spécifiques à ces deux secteurs.

La FSSS–CSN a rappelé qu’une importante crise de la santé et de la sécurité au travail a actuellement cours dans le secteur de la santé et des services sociaux qui représente 9,8 % des établissements, mais 18 % des lésions professionnelles au Québec! La situation s’aggrave d’année en année et la COVID n’a évidemment rien fait pour aider la situation. La réforme à venir doit pouvoir mettre un terme à cette crise en permettant d’améliorer rapidement l’efficacité de la prévention.

La FSSS–CSN a fait valoir que la réforme Barrette a créé des méga-établissements, qui opèrent maintenant sur d’immenses territoires. Cette hypercentralisation a eu pour effet de démanteler les structures de proximité en prévention, alors que l’on sait pourtant que la prévention doit être organisée de telle sorte qu’elle puisse tenir compte des particularités de chaque milieu pour être efficace. Or, la réforme proposée, au lieu de corriger la situation, perpétuerait l’erreur commise avec la réforme Barrette, en donnant aux employeurs la possibilité d’imposer une organisation de la prévention sur un modèle multi établissements. « C’est impossible de faire de la prévention en santé et sécurité au travail (SST) dans une mégastructure comme celle des CISSS et de CIUSSS et sur d’aussi vastes territoires. Il faut absolument prévoir une organisation décentralisée et paritaire pour s’assurer d’agir efficacement en prévention », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Un projet de loi qui pénalise les femmes

Le projet de loi 59 ne tient pas compte des conditions de travail des femmes et des risques particuliers dans les métiers du secteur de la santé, des services sociaux et des services de garde éducatifs à l’enfance. La FSSS constate un biais qui défavorise les femmes dans l’évaluation des niveaux de risque et un affaiblissement des mécanismes de prévention qui sont proposés pour les milieux à prédominance féminine. Rappelons également que le projet de loi 59 va compliquer le retrait préventif des femmes enceintes en faisant en sorte que l’avis du médecin traitant ne soit plus le seul qui soit considéré. De plus, il y a de quoi s’interroger quand on constate qu’au moment même où on s’apprête à déployer les mécanismes de prévention dans les secteurs à prédominance féminine, on réduit les moyens consentis pour faire fonctionner ces mécanismes tout en faisant reculer le paritarisme. « Si le gouvernement Legault voulait un projet de loi féministe, il reste du chemin à faire », insiste Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Des établissements oubliés

Après 40 ans d’attente d’une réforme en SST, nous aurions espéré que tous les secteurs de la santé et des services sociaux soient encadrés par la Loi sur la santé et sécurité du travail (LSST). Or, des secteurs sont encore exclus comme les ressources de type familial (RI-RTF) et les responsables d’un service de garde en milieu familial (RSG). La FSSS–CSN estime qu’on ne doit pas prétexter que le statut de travailleurs et surtout de travailleuses autonomes empêche de bénéficier des dispositions de la LSST. Ces milieux de travail sont d’ailleurs encadrés par le réseau de la santé ou par des bureaux coordonnateurs qui devraient récupérer des responsabilités en prévention. 

La CSN appuie la demande des médias d’avoir accès aux hôpitaux et aux CHSLD

Pour la Confédération des syndicats nationaux, il est inacceptable que les médias se voient refuser systématiquement l’accès aux installations des hôpitaux et des CHSLD. La CSN revendique une plus grande transparence des établissements depuis longtemps. D’ailleurs, elle demande l’introduction d’une clause de convention collective pour protéger les travailleuses et les travailleurs qui dénoncent publiquement des situations inacceptables dont ils sont témoins. Ils ont tellement peu d’écoute des établissements que c’est parfois leur ultime recours pour faire en sorte que l’inacceptable soit corrigé.

« Pour les travailleuses et les travailleurs du réseau, au premier front de la crise depuis le début, les médias doivent pouvoir témoigner de la réalité telle qu’elle est vécue sur le terrain. Ça peut donner des images difficiles, présenter des faits inconfortables, mais c’est important que les Québécoises et les Québécois puissent voir de leurs yeux comment ça se passe dans leurs services publics. C’est contre-productif d’essayer de cacher la crise, explique la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Par ailleurs, la CSN souligne que l’accès des journalistes à l’information est une condition essentielle permettant aux médias de jouer leur rôle primordial dans une société libre et démocratique et qu’il en va du droit du public à une information de qualité.

La CSN dénonce depuis des années la culture d’opacité qui a pris forme dans les services publics. Avec les fusions, les centralisations, il est de plus en plus difficile, même pour les syndicats, d’obtenir les informations nécessaires pour comprendre et analyser les décisions prises par les dirigeantes et les dirigeants.

La loi de l’omerta est toujours bien présente dans le secteur public. Les salarié-es qui parlent à une ou un journaliste peuvent recevoir de lourdes sanctions. C’est une des raisons pour laquelle la CSN revendique l’introduction d’une clause de convention collective protégeant les lanceurs d’alerte. De son côté, le gouvernement n’y a toujours pas répondu de façon satisfaisante.

Olymel doit changer de culture

Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN

En 1991, la création d’Olymel visait à donner aux éleveurs québécois membres de la Coopérative fédérée (devenue Sollio en 2019) une capacité d’abattage et de transformation de leurs élevages. Dans le secteur porcin, 30 ans plus tard, les tensions au sein du géant de l’agroalimentaire sont nombreuses, et ce, autant avec ses salarié-es qu’avec ses producteurs membres.

Une rareté de main-d’œuvre qui persiste

Lors des dernières négociations à Princeville en 2019 et à Vallée-Jonction en 2021, les travailleuses et les travailleurs des deux usines ont dû recourir à la grève – respectivement huit semaines et dix-huit semaines –, afin d’avoir de meilleures conditions de travail. Les deux conflits leur ont permis d’obtenir des bonifications salariales importantes à deux moments différents et le récent règlement de Vallée-Jonction a jeté les bases d’une série de règlements bonifiés dans le secteur de l’abattage.

Malgré ces avancées, les départs volontaires se multiplient à Princeville et depuis le mois de mai 2021, 222 personnes ont quitté leur emploi à Vallée-Jonction, soit près du quart de sa main-d’œuvre. Cette désertion révèle clairement que les conditions obtenues à l’arraché par les syndicats ne réussissent déjà plus à attirer et surtout, à retenir la main-d’œuvre nécessaire au bon fonctionnement de leur usine. Ce manque de personnel engendre des problèmes multiples de surcharge, de santé et de sécurité et de perte d’expertise, ce qui mine davantage la capacité de production.

À deux époques différentes, alors que la direction d’Olymel déclarait en négociation ne pas pouvoir donner de meilleures conditions de travail à ses salarié-es ayant eu recours à la grève, les travailleuses et les travailleurs des usines d’Ange-Gardien, de Saint-Esprit et de Yamachiche viennent tout juste d’acquérir de meilleures conditions que celles offertes à Vallée-Jonction et à Princeville, et ce, sans aucun conflit. En agissant de la sorte, Olymel reconnaît qu’elle aurait pu offrir de meilleures conditions de travail à ces deux usines, ce qui aurait réglé en grande partie son problème d’attraction et de rétention de sa main-d’œuvre.

Le problème des porcs en attente

Actuellement, au grand malheur des éleveurs de porcs, il y a près de 200 000 bêtes en attente d’abattage au Québec, un nombre record. Alors qu’Olymel aurait accusé le syndicat en grève d’être responsable de l’euthanasie d’un seul de ces porcs en août 2021, depuis la fin du conflit, l’employeur ne semble plus vraiment s’en préoccuper.

Au contraire, malgré cette situation préoccupante, Olymel prévoit toujours de cesser l’abattage de 25 000 cochons par semaine à Princeville, soit 15 000 en provenance du Québec et 10 000 de l’Ontario. Une récente décision de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec oblige d’ailleurs Olymel à prioriser l’abattage de porcs du Québec avant ceux de l’Ontario. En novembre dernier, les éleveurs de porcs avaient déposé un grief contre Olymel qui considère toujours qu’elle paie trop cher le porc du Québec comparativement à celui de l’Ontario.

Or, on comprendra qu’à titre de membres coopératifs de Sollio, les éleveurs de porcs du Québec tiennent à ce que leur élevage soit abattu sur leur territoire, à proximité de leurs installations, ce qui était la mission première d’Olymel lors de sa fondation.

Un changement de culture s’impose

Entretenir des relations de travail harmonieuses avec ses salarié-es et multiplier les décisions d’affaires respectueuses envers les éleveurs de porcs sont deux attitudes qui seraient souhaitables pour le secteur porcin québécois. Nous sommes d’avis qu’Olymel – et plus largement Sollio – devrait s’engager sincèrement et durablement dans un changement de culture radicale afin de revenir aux valeurs favorisant une prospérité partagée avec « ses » membres et « ses » communautés, comme indiqué sur son site Web.

 

Le gouvernement ne met pas en place les conditions gagnantes

Au cours des derniers jours, la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN) reçoit des échos fort préoccupants des salarié-es de divers établissements quant à la campagne de vaccination en cours dans le réseau. En effet, plusieurs salarié-es souhaitant être vaccinés se voient forcés d’y renoncer à cause des conditions mises en place, notamment les coûts que cela engendrerait pour eux.

Selon les règles édictées par le gouvernement et les responsables patronaux des établissements, les travailleuses et les travailleurs du réseau peuvent recevoir le vaccin durant leur temps de travail et ne pas perdre de rémunération. Cependant, du même coup, ils offrent la possibilité aux employeurs de mettre en place divers autres scénarios et cela laisse place à des iniquités entre les membres du personnel d’un même établissement et entre les établissements. Par exemple, pour obtenir le vaccin, des personnes doivent, en plus de leur journée de travail, voyager plusieurs heures pour recevoir le vaccin à un point de service éloigné de leur lieu de travail habituel, sans aucune autre compensation, ni en temps, ni en frais de déplacement. Cela met en péril le succès de la campagne de vaccination.

La FSSS–CSN a interpellé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à ce sujet de même que les représentantes et les représentants patronaux. La solution proposée est simple : dédommager pleinement les salarié-es qui doivent recevoir le vaccin, tant en ce qui a trait aux frais de déplacement qu’au temps requis pour recevoir le vaccin. Si l’on veut favoriser et faciliter la vaccination, il est important de mettre en place des conditions équitables pour toutes et tous.

« À la FSSS–CSN, nous souhaitons que cette campagne de vaccination fonctionne et que les salarié-es y adhèrent largement, si l’on veut se donner les meilleures chances de protéger rapidement les usagères et les usagers, la population et le personnel, explique le président de l’organisation, Jeff Begley. Depuis le début de cette crise, le gouvernement mise sur l’engagement, la passion et le professionnalisme du personnel pour qu’il tienne le fort dans des conditions inacceptables. Il refuse de verser des primes COVID à une écrasante majorité du personnel au front depuis le début de la crise. Il refuse également de rendre disponibles les équipements de protection individuels nécessaires. Il laisse traîner les négociations du secteur public tout en formulant des promesses en conférence de presse qui sont en complet décalage avec ce qu’il offre à la table de négociation. Il ne faut pas s’étonner ici que plusieurs salarié-es calculent que se faire vacciner leur coûterait beaucoup trop cher actuellement. »

Le CRTC ne doit pas assouplir les conditions imposées à Radio-Canada

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (STTRC) et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), qui se présentent aujourd’hui devant le CRTC dans le cadre du renouvellement de la licence de Radio-Canada, demandent à l’organisme réglementaire de ne pas assouplir les conditions de licence de la télévision traditionnelle.

« Les engagements de Radio-Canada pour la diffusion de contenus en ligne sont pour le moment insuffisants pour justifier toute forme d’assouplissement des exigences sur les autres plateformes », soutient le président du STTRC, Pierre Tousignant. Ce dernier demande également au CRTC d’intervenir pour que les Normes et pratiques journalistiques en place s’appliquent de la même façon sur les plateformes numériques que dans les services déjà réglementés.

La mission d’information locale, régionale et internationale est primordiale pour Radio-Canada. La fermeture du bureau des Îles-de-la-Madeleine l’année dernière n’est pas une décision rassurante en ce sens. Les signaux ne sont guère plus encourageants pour la couverture des nouvelles internationales d’un point de vue canadien. Les importantes coupes à Radio-Canada international (RCI) indiquent en effet un virage vers une mise en valeur du multiculturalisme canadien plutôt qu’une information internationale destinée à l’ensemble de l’auditoire national.

« Le CRTC doit imposer un contenu minimal de nouvelles locales aux stations de télévision de même que le maintien d’une présence locale », affirme Pierre Tousignant. La production interne d’émissions devrait par ailleurs être un objectif.

Avec le projet de loi C-10, une volonté de réglementer l’ensemble des acteurs de la radiodiffusion semble acquise, mais le détail de son application est encore flou. « Le CRTC doit porter une attention particulière au diffuseur public national dans cet important exercice de modernisation. Il faut un financement public stable et établi sur plusieurs années », insiste Annick Charrette, secrétaire générale de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC).

À propos
Le syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (STTRC, ancien SCRC) compte plus de 2500 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

Appel à l’action en clôture du congrès de la CSN

C’est sur une note d’espoir et un appel à l’action que le 66e Congrès de la CSN, auquel ont pris part en mode virtuel 2000 participantes et participants provenant de plus de 400 syndicats, s’est conclu aujourd’hui.

« En ces temps difficiles, les syndicats de la CSN ont démontré toute leur pertinence pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs », a indiqué Jacques Létourneau, dont le mandat à la présidence de la centrale a été reconduit par les délégué-es pour les trois prochaines années. « Plus que jamais, le travail de nos 300 000 membres s’est avéré crucial pour assurer le maintien des activités essentielles au Québec, mais également pour diminuer l’impact de la pandémie sur l’ensemble de notre société, notamment en matière de santé et de sécurité au travail. »

Constatant l’épuisement entraîné par la pandémie de nombreux travailleurs et travailleuses, particulièrement ceux et celles œuvrant dans les services publics, le président de la CSN a appelé le premier ministre François Legault à consacrer les prochains mois au nécessaire renforcement de nos services publics. « François Legault doit s’attaquer à l’hécatombe que nous constatons dans le réseau de la santé et en éducation. Il doit recourir à toutes les marges de manœuvre qui sont à sa disposition pour appuyer une relance économique et sociale au bénéfice des travailleuses et des travailleurs. Pour ce faire, il doit mettre un terme à l’austérité budgétaire que constituent les versements au Fonds des générations et un retour trop rapide à l’équilibre budgétaire, et ce, dès le prochain budget du Québec. »

De meilleurs moyens pour mener les luttes
Les délégué-es participant à ce congrès ont adopté une résolution visant à bonifier le Fonds de défense professionnelle de la CSN, outil financier unique du milieu syndical québécois en appui aux négociations et aux luttes menées par l’ensemble des syndicats de la centrale. Les prestations lors d’une grève ou d’un lock-out ont été haussées à 300 $ par semaine (un montant pouvant aller jusqu’à 400 $ en fonction de la durée des conflits de travail) et l’admissibilité à celles-ci a de plus été accélérée.

Les congressistes ont de plus entériné les orientations du prochain mandat de la CSN. À l’image de la crise actuelle, celles-ci prioriseront la santé et la sécurité au travail, la vie syndicale et la mobilisation, les droits du travail et la relance sociale et économique post-covid.

En plus du renouvellement du mandat de Jacques Létourneau à la présidence, les délégué-es ont réitéré leur confiance en Jean Lortie, secrétaire général, et en Caroline Senneville au poste de première vice-présidente.

En fonction des départs du trésorier sortant, Pierre Patry, du deuxième vice-président, Jean Lacharité, et de la troisième vice-présidente, Véronique de Sève, trois nouvelles personnes font leur arrivée au comité exécutif de la CSN. Comptable à la firme MCE Conseils, Yvan Duceppe a été élu trésorier de la confédération. Il agissait jusqu’à maintenant à titre de trésorier de la Fédération des professionnèles (FP–CSN). Membre du Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC entrepôt–CSN et président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr a été élu à titre de deuxième vice-président de la CSN. Enfin, la présidente du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ–CSN, Katia Lelièvre, a été élue troisième vice-présidente de la centrale syndicale.

Les congressistes saluent le départ de trois membres du comité exécutif de la CSN

Le 66e Congrès de la CSN marque le départ de trois membres du comité exécutif qui se sont investis sans ménager leurs efforts pour la défense des droits des travailleuses et des travailleurs. Tous trois ont saisi chacune des occasions qui se sont présentées afin d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail et de vie des membres de la CSN et de promouvoir une société québécoise plus juste et plus égalitaire.

Jean Lacharité

Militant de longue date, Jean Lacharité a enseigné durant de nombreuses années au Cégep de Sherbrooke où il est parvenu, en travaillant d’arrache-pied, à rallier son syndicat CSQ à la CSN. Jean a su faire profiter le comité exécutif et le mouvement CSN tout entier de son bagage syndical, acquis en coopération et en solidarité internationales d’abord, puis au Conseil central de l’Estrie, à titre de secrétaire, de 1997 à 2004 et de président, de 2004 à 2011. Arrivé à la vice-présidence de la CSN en 2011, il a toujours mis sa détermination et sa fougue légendaires au service de la base, notamment en santé et sécurité du travail et en syndicalisation. C’est ainsi qu’il s’est fait un devoir de visiter régulièrement les syndiqué-es aux quatre coins du Québec qui luttaient pour de meilleures conditions de travail. Orateur né, tribun déchaîné à ses heures, il savait leur transmettre un souffle mobilisateur pour les aider à tenir la minute de plus. Après toutes ces années d’engagement, on aura sûrement l’occasion de croiser Jean là où on l’attend le plus : sur le chemin de la défense des gens qui se battent pour faire avancer la cause syndicale au Québec. Un grand merci à Jean pour tout le travail qu’il a accompli.

Véronique De Sève

Féministe engagée, militante syndicale coriace, Véronique De Sève a toujours fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une valeur fondamentale. Tout au long de son parcours, elle s’est battue pour faire avancer leur cause. Elle n’a eu de cesse de les inciter à s’investir dans la sphère publique, notamment dans le milieu syndical. Cette travailleuse acharnée et infatigable a fait ses débuts comme syndicaliste en tant qu’éducatrice au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval et a occupé, de 2003 à 2013, le poste de vice-présidente du Conseil central de Montréal métropolitain–CSN avant d’en être élue secrétaire générale, en 2013. En 2014, elle fait son entrée au comité exécutif de la CSN en tant que vice-présidente, où elle a notamment été responsable du Service d’appui aux mobilisations et à la vie régionale, des dossiers de développement territorial, des dossiers de la pauvreté, de la politique familiale et des droits de la personne ainsi que des comités confédéraux. Véronique s’est toujours attelée avec aplomb à la défense et au soutien des membres qu’elle représentait. On la remercie pour cette énergie débordante qu’elle a déployée au service de la cause syndicale et de la cause des femmes du Québec et on lui souhaite bonne chance dans son nouvel univers chez Fondaction.

Pierre Patry

C’est en 1983 que Pierre Patry a amorcé sa carrière d’enseignant au cégep de Saint-Félicien. Épris de justice, il a rapidement occupé des fonctions syndicales pour représenter ses camarades, notamment comme vice-président et président de son syndicat. En 1989, il est élu secrétaire général de la FNEEQ–CSN et en 1997, il en devient le président. En 2004, Pierre Patry est promu à la trésorerie de la CSN. Grand pédagogue, il parvient à défendre ses propositions budgétaires avec rigueur et conviction et à en expliquer brillamment le bien-fondé aux membres dans le but de les faire adopter. Sa logique implacable fait de lui un militant syndical aguerri doué d’une fine capacité d’analyse. Ces atouts lui ont permis de mettre de l’avant des solutions concrètes, toujours dans le but de faire avancer la cause des travailleuses et des travailleurs. Avec Pierre Patry, la gestion des finances de la CSN, l’environnement et le développement durable, les finances publiques et la fiscalité, pour ne nommer que ces dossiers dont il a eu la charge, ont été servis de main de maître. Merci, Pierre, d’avoir utilisé tes compétences pour le rayonnement du syndicalisme et du bien commun et d’en avoir fait un engagement de tous les instants.

Trois nouvelles personnes au comité exécutif de la CSN

Réélu par acclamation, Jacques Létourneau était déjà président de la Confédération des syndicats nationaux depuis 2012. « En fonction des défis qui nous attendent, nous devons nous assurer que le Québec ne retourne pas en austérité budgétaire », a-t-il déclaré tout de suite après son élection en promettant un « leadership fort » pour le « renouveau syndical », plus nécessaire que jamais.

Pour sa part, Jean Lortie est syndiqué à la CSN depuis la fondation de son syndicat à l’Hôtel Gouverneur Place Dupuis Montréal, en 1981, et secrétaire général de la centrale depuis 2011. « Je veux développer une plus grande cohésion pour une plus grande cohérence dans notre action syndicale », a-t-il affirmé après la confirmation de son élection par acclamation.

Le nouveau trésorier est Yvan Duceppe qui était trésorier de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) depuis 2000. Il est comptable de profession et provient de MCE Conseils, où il a conseillé de nombreux syndicats dans leurs négociations et pour préserver des emplois. « Les ressources financières doivent être au service des combats syndicaux », a déclaré Yvan Duceppe au moment de son élection.

Caroline Senneville a été reconduite à la première vice-présidence qu’elle occupait depuis le congrès de 2017. La vice-présidente a mentionné vouloir être près des membres qui sont la « raison d’être de la CSN ». Caroline Senneville veut également que le premier ministre Legault entende le message de la CSN concernant l’importance de « relever les secteurs publics ».

David Bergeron-Cyr a pour sa part été élu comme deuxième vice-président de la CSN. Ce dernier quittera donc son poste de président de la Fédération du commerce (FC–CSN) qu’il occupait depuis 2009. « Il nous faut combattre l’apathie et le cynisme ambiants en redonnant du pouvoir aux travailleuses et aux travailleurs », a-t-il affirmé.

Enfin, Katia Lelièvre a été élue troisième vice-présidente de la confédération. Elle était la présidente du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ–CSN. « Nous devons oser, innover, fracasser les barrières en faisant preuve de courage. Je propose de travailler avec toutes les composantes du mouvement afin d’établir des stratégies qui vont ébranler nos employeurs ainsi que les décideurs politiques », a affirmé la nouvelle vice-présidente.

La CSN exige des modifications en profondeur pour vraiment protéger tout le monde

Dans un mémoire étoffé, présenté en commission parlementaire cet après-midi, la CSN exige une bonification importante du projet de loi 59 du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. « Ça fait des dizaines d’années que la CSN demande une nécessaire révision des vieilles lois en santé-sécurité. Au nom de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs québécois, nous n’avons pas le droit de rater ce rendez-vous et de bâcler la réforme », martèle d’emblée Jacques Létourneau, président de la CSN.

La confédération reconnaît certaines avancées dans le texte déposé par le gouvernement de François Legault. Mais, elle dénonce aussi les importants reculs. « Au lieu d’étendre à tout le monde les succès enregistrés au fil des ans par les groupes prioritaires en matière de prévention — comme dans le secteur de l’industrie lourde —, le gouvernement coupe dans leurs droits. C’est reçu comme une gifle », s’indigne Jacques Létourneau. En effet, dans ces milieux, PL-59 réduira les pouvoirs et le temps alloué aux représentants à la prévention pour procéder aux inspections et aux enquêtes.

En contrepartie, dans les milieux jugés à risque faible, comme l’éducation ou certains secteurs de la santé — majoritairement féminins — les minutes octroyées à la prévention seront nettement insuffisantes. La détermination des niveaux de risque doit d’être revue. « En ces temps de pandémie, qui au Québec croit sérieusement que celles et ceux qui accompagnent les jeunes dans nos écoles ou qui soignent les patients dans nos hôpitaux sont à risque faible? C’est absurde », selon M. Létourneau.

L’épuisement professionnel : grand oublié de PL-59

Si les risques psychosociaux et le stress post-traumatique sont enfin reconnus, le projet de loi ne va pas assez loin en matière de santé psychologique. Rien n’est prévu concernant le « mal du siècle » : l’épuisement professionnel. On sait que cette forme d’épuisement résulte souvent d’une organisation du travail déficiente ou de pratiques de gestion malsaines. Le gouvernement doit adapter sa réforme pour reconnaître cette réalité.

Accroissement inquiétant des pouvoirs de la CNESST

La CNESST disposerait d’un pouvoir réglementaire additionnel pour restreindre les soins et les moyens à déployer afin de permettre la réadaptation entière d’une ou d’un accidenté-e du travail. Cette mesure ouvre-t-elle la porte à la réalisation d’économies sur leur dos?

Aussi, PL-59 apporte des changements qui affectent particulièrement le retrait préventif de la travailleuse enceinte ou qui allaite. Le gouvernement veut-il limiter la portée de cette avancée pour les femmes en restreignant les risques pour lesquels le retrait préventif serait applicable? Il faut rappeler que cette mesure permet de prendre acte des risques du milieu de travail et de s’y attaquer. Ce qui en fait une mesure de SST essentielle et non une mesure sociale, comme le prétendent certains employeurs.

Mobilisation et campagne publicitaire

La CSN et ses organisations affiliées partout au Québec réclament une bonification importante du PL-59. « Nos membres se mobilisent pour que le Québec cesse d’être dernier de classe en santé-sécurité au travail. La réforme aura un impact majeur sur la vie des travailleuses et des travailleurs. Le gouvernement serait irresponsable d’en oublier en chemin », conclut Jacques Létourneau.

La CSN a créé le site SSTvraiment.org afin de vulgariser et d’expliquer comment la réforme du gouvernement doit être bonifiée afin de vraiment protéger tout le monde. Une vaste campagne publicitaire dans chaque région du Québec est également en cours afin de sensibiliser les travailleuses et les travailleurs québécois aux manquements de cette réforme.

Les finances de la CSN résistent à la crise

Malgré la crise sans précédent que nous vivons, la CSN a bien tenu le coup financièrement et les délégué-es réunis en congrès ont adopté le budget pour les années 2020-2023, le 20 janvier. Le nouveau budget a même permis d’adopter de nouvelles mesures de solidarité comme l’amélioration des prestations de grève ou de lock-out.

« On pense que le nombre de membres va remonter, même si ce sera lent pour certains secteurs comme la culture ou le tourisme », explique Pierre Patry, trésorier de la CSN, en entrevue. Au plus fort de la crise, plusieurs milliers de membres ont perdu temporairement leur travail. La relance est cependant amorcée, mais le nombre de membres demeure en deçà de celui de février 2020.

« C’est conjoncturel, ce n’est pas structurel », indique le trésorier en précisant que le déficit budgétaire sera tout de même « assez important » en raison principalement des effets temporaires de la COVID. La CSN a notamment mis en place une péréquation extraordinaire de 1 M$ pour ses fédérations plus lourdement affectées par la pandémie. Celle-ci s’ajoute à la péréquation habituelle calculée selon les règles établies.

Rappelons que la cotisation à la CSN, qui représentent 0,72 % de la masse salariale brute, se divise en trois fonds distincts : le Fonds de défense professionnelle (FDP), le budget de fonctionnement (BF) et le Fonds de soutien extraordinaire (FSE). Pour l’ensemble de ces fonds, les revenus anticipés pour 2020-2023 sont de 260 M$.

Un autre changement majeur va affecter le budget de la CSN : les modifications importantes pour bonifier les prestations de grève et de lock-out du Fonds de défense professionnelle (FDP). Le montant reçu passera de 275 $ à 300 $ par semaine et les grévistes auront droit à une prestation plus rapidement, après trois jours de conflit. Le montant reçu sera également majoré progressivement pour les longs conflits de travail, jusqu’à 400 $ par semaine après six mois. Cette bonification est rendue possible par la « très bonne santé » financière du FDP, qui dispose d’un actif de 74 M$, dont 41,25 M$ sont réservés pour rendre disponibles 150 000 prestations.

Après plus de 16 ans en poste comme trésorier, Pierre Patry retient la nécessité de prendre du recul avant de prendre des décisions : « Les finances de la CSN sont très fluctuantes selon la conjoncture. Il faut lire les tendances et se placer dans une perspective historique. »