Ras-le-bol

ll fallait être dans les rues du centre-ville de Montréal, le 3 octo­bre 2015, pour ressentir la fébrilité, mais aussi toute la force qui émanent d’une foule compacte de plus de 150 000 personnes marchant, déterminées, d’un même pas vers un même but. On s’y sentait projeté en avant, poussé par l’énergie déployée par ces femmes et ces hommes venus de partout et d’aussi loin que Blanc-Sablon pour exprimer leur solidarité.

Dans l’histoire du Québec, jamais une manifestation syndicale n’avait réuni autant de travailleuses et de travailleurs. Mais nous n’étions pas seuls. Des étudiantes et des étudiants, des familles, des frères et des sœurs ont tenu à se trouver aux côtés des secrétaires, des enseignantes et des enseignants, des préposé-es aux bénéficiaires, des psychologues, des ouvriers, des infirmières et de tous les autres qui, jour après jour, œuvrent dans les services publics pour le bien commun.

Ces hommes et ces femmes portent en eux un idéal qui heurte profondément la vision de ceux qui, enfermés dans leur tour d’ivoire, détachés des préoccupations quotidiennes du monde ordinaire, décident sans aucun préavis de changer les choses pour le pire en coupant, en ratatinant et en détruisant ce qui a été longuement érigé, le plus souvent dans la sueur et l’action, pour rendre la vie meilleure : un État social qui n’a pas de comparateur en Amérique du Nord.

Le message lancé d’une même voix par ces 150 000 manifestantes et manifestants est on ne peut plus clair : nous en avons assez ! Nous en avons plus qu’assez de ce que les libéraux font depuis un an en imposant avec une précision chirurgicale un plan d’austérité soutenu avec ferveur par une idéologie conservatrice. Ces politiques austères visant supposément à équilibrer les finances publiques sont hypocrites. En réalité, elles ne cherchent qu’à priver le Québec de revenus pour justifier la réduction des services publics et des programmes sociaux et pour hausser les tarifs. De cela aussi, nous en avons assez. Nous leur disons : cessez de protéger cette caste qui cache des milliards de dollars dans les paradis fiscaux et appliquez une fiscalité plus équitable, nous pourrons ainsi financer ce qui nous tient collectivement à cœur.

Fragiliser et précariser

Dans cette négociation qui a cours depuis octobre 2014, nous constatons que, pour arriver à leurs fins, les libéraux de Philippe Couillard doivent inévitablement s’attaquer aux conditions de travail de celles et ceux qui rendent possible l’ensemble des services dans la santé, les services sociaux, l’éducation, les organismes gouvernementaux et la fonction publique.

Pour réduire davantage les services, ils doivent rendre plus précaires les travailleuses et les travailleurs en les transformant en pions pour permettre aux gestionnaires de les utiliser à leur guise, selon les besoins du moment. La demande patronale d’obliger, sous peine de perdre son emploi, un salarié à accepter un poste jusqu’à 250 kilomètres de son lieu de travail ne vaut pas mieux que la réforme de l’assurance-emploi qui est dénoncée d’un océan à l’autre. On voit à quel point les Couillard, Coiteux et Barrette s’inspirent des conservateurs de Stephen Harper.

Mais ce n’est pas encore assez. Ils veulent aussi appauvrir les 540 000 syndiqué-es du secteur public. Les offres salariales misérables qu’ils ont déposées sont à la hauteur de la considération qu’ils leur portent. C’est lamentable.

Le 3 octobre, à l’invitation du Front commun, nous avons été 150 000 personnes à dire au gouvernement Couillard que nous en avons ras le bol. Visiblement, les gens étaient enjoués de fraterniser et de participer à cet événement historique. Mais sous des allures festives, la colère des manifestantes et des manifestants grondait. Une colère alimentée par l’attitude méprisante de ce gouvernement vorace qui veut en finir avec les acquis du Québec et ceux des syndiqué-es.

Au cours des dernières semaines, les syndicats de la CSN se sont organisés. Partout au Québec, les assemblées générales bondées et mobilisées ont débattu des moyens de faire reculer le gouvernement Couillard. Le ras-le-bol des travailleuses et des travailleurs a été ressenti avec force. La marche du 3 octobre l’a brillamment démontré. Le vote de grève, obtenu à plus de 85 %, l’a exprimé avec éloquence.

Pour éviter le conflit, le gouvernement doit changer d’attitude dans cette négociation. Qu’il se le tienne pour dit.

Une mise à jour attendue

L’utilisation de produits dangereux dans un milieu de travail peut devenir une source importante de risque si les travailleuses et les travailleurs n’ont pas reçu de formation adéquate ou s’ils n’ont pas les équipements de protection appropriés.

Au Québec, l’utilisation des produits dangereux dans nos milieux de travail est réglementée par la Loi sur la santé et la sécurité du travail et le Règlement sur les produits dangereux, par l’entremise du Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT). Ce système d’information est en vigueur au Québec depuis 1988 et il est mis en application par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST).

Des changements à cette règlementation étaient attendus depuis plus de 10 ans. Finalement, le SIMDUT 2015 a été adopté le 3 juin dernier. La nouvelle version est conforme au système général harmonisé (SGH), élaboré par les Nations unies afin de faciliter la communication entre les pays des renseignements concernant les produits dangereux.

Le SIMDUT 2015 apporte des changements aux règles de classification des produits et de nouveaux dangers y ont été introduits. Les pictogrammes servant à identifier les produits et l’étiquetage réglementaire ont été modifiés. De plus, l’ancienne « fiche signalétique » est remplacée par une « fiche de données de sécurité » qui comporte plus de renseignements à l’intention des utilisateurs de produits dangereux.

Défis de formation

Les employeurs bénéficient d’un délai pour procéder à l’implantation du SIMDUT 2015, la période transitoire se terminant le 1er décem­bre 2018. D’ici là, les deux systèmes (SIMDUT 1988 et SIMDUT 2015) cohabiteront. Ce délai ne doit cependant pas être vu comme un dédouanement pour les employeurs. Si des produits dangereux sont reçus dans un milieu de travail et qu’ils sont identifiés selon le nouveau système, l’employeur devra offrir une nouvelle formation aux employé-es, qui inclura des éléments d’information sur les deux systèmes. C’est seulement lorsque seront écoulés tous les produits identifiés par le SIMDUT 1988 que cette partie de la formation cessera d’être obligatoire.

La formation devra contenir, entre autres éléments :

  • Les renseignements sur les dangers de chacun des produits ;
  • La signification de ce que contiennent les fiches de données de sécurité et les étiquettes ;
  • Les mesures de prévention.

La formation devra également comporter un volet pratique et être adaptée en fonction des produits chimiques véritablement utilisés dans les différents milieux de travail. De plus, dès qu’un employeur utilise un nouveau produit ou qu’il reçoit de nouvelles informations sur un produit dangereux, il doit offrir une nouvelle formation et transmettre les renseignements nécessaires pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs.

Pour en apprendre plus sur le sujet, vous pouvez consulter le site Internet de la CSST qui répond à l’essentiel des questions sur le SIMDUT 2015. De plus, la session de formation qu’offre la CSN sur l’amiante et les produits dangereux est en cours de modification pour y inclure les derniers changements et son portail de formation en santé et sécurité du travail sera mis à jour afin d’intégrer les informations relatives à cette nouvelle réglementation.

Secteur public : la CSN obtient ses mandats de grève

L’ensemble des fédérations du secteur public de la CSN, représentant 170 000 membres du secteur public, ont obtenu leur mandat de grève au terme d’une consultation menée partout au Québec au cours des quatre dernières semaines. En moyenne, les salariés du secteur public de la CSN ont voté à plus de 85 % en faveur d’une grève tournante de 6 jours pouvant être déclenchée en Front commun cet automne.

« L’ampleur de la participation des salarié-es du secteur public démontre le ras-le-bol généralisé de nos membres par rapport au mépris dont fait preuve le gouvernement à leur égard, martèle Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Nos membres en ont plus qu’assez des blocages importants que nous constatons à l’ensemble de nos tables de négociation. Voilà pourquoi ils n’ont pas hésité à se doter de mandats de grève nous permettant d’augmenter notre rapport de force. Le gouvernement ne peut plus ignorer le mouvement de contestation qu’il a lui-même provoqué en ignorant nos revendications et en proposant des reculs qui ramèneraient nos conditions de travail 30 ans en arrière. »

« Avec toutes les compressions budgétaires qui sont imposées en cette période d’austérité, notre réseau de la santé et des services sociaux vit des moments extrêmement difficiles, souligne le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley. En proposant un gel de salaire, le gouvernement voudrait nous appauvrir. En voulant dégrader les conditions dans lesquelles nous exerçons notre travail, le gouvernement vient directement miner notre capacité à offrir des services publics de qualité. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui va en souffrir. C’est cette préoccupation qui a mené nos membres à voter massivement pour la grève. »

Les employé-es de soutien des commissions scolaires, des cégeps et des organismes gouvernementaux ont également voté pour la grève. Pour la vice-présidente de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN), Marjolaine Côté, le résultat des votes ne fait aucun doute sur leur détermination.

« Le gouvernement voudrait accentuer la précarité d’emploi du personnel de soutien, qui touche déjà des milliers de travailleuses et de travailleurs qui ne savent ni où ni quand ils travailleront au cours d’une année. De toute ma vie dans ce secteur, je n’ai jamais vu de mandats de grève aussi forts. Les assemblées étaient bondées : les gens ont pu non seulement exprimer toute leur colère envers les offres du gouvernement, mais également nous donner les moyens nécessaires pour débloquer nos tables de négociation. »

Le réseau collégial s’apprête aussi à débrayer prochainement. « Le gouvernement ne désire qu’augmenter la charge des enseignantes et des enseignants des cégeps, indique Nicole Lefebvre, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). En combinant l’ensemble des reculs demandés, la partie patronale voudrait non seulement augmenter nos heures d’enseignement et de préparation de cours, mais également le nombre d’élèves par classe. Alors qu’il coupe de nombreuses ressources mises à la disposition des élèves, le gouvernement s’attaque directement à nos conditions d’enseignement, sans aucun égard envers la valeur de nos emplois. »

« Le gouvernement considère qu’on peut presser le citron indéfiniment, s’insurge Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN). Le nombre de problèmes de santé psychologique liés au travail atteint déjà des sommets inégalés dans nos réseaux. Les compressions budgétaires et les surcharges de travail ont un effet direct sur les services à la population. Nos gens sont épuisés. Et le gouvernement voudrait nous demander, encore une fois, d’en faire plus avec moins, dans des conditions de travail de plus en plus difficiles? Cela relève ou bien de la pensée magique ou bien d’une obsession idéologique, ou encore d’une irresponsabilité dangereuse. » Le gouvernement ne doit plus attendre avant d’octroyer les marges de manœuvre nécessaires à ses négociateurs, souligne Francine Lévesque. « Si le gouvernement en avait la réelle volonté, nous pourrions en arriver à un règlement très rapidement. Notre objectif a toujours été d’en arriver à des ententes négociées. Et nous entendons déployer tous les moyens nécessaires pour y parvenir avant d’avoir recours à la grève. Voilà pourquoi nous serons des milliers dans les rues de Montréal ce samedi, avec nos partenaires du Front commun, pour dénoncer haut et fort l’attitude du gouvernement aux tables de négociations et faire valoir la légitimité de nos revendications. Nous appelons l’ensemble de la population à manifester avec nous, afin que nous puissions sauvegarder nos services publics. »

Enfin sur la bonne route, après un long détour

« Quand c’est rendu que l’employeur appelle ton syndicat pour avoir des conseils pour congédier quelqu’un, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, c’est le monde à l’envers. C’est pourquoi nous avons choisi la CSN », raconte Dominique Soucy, président de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires matanais, le nom que porte encore le syndicat, affilié pendant 17 ans à la Fédération indépendante des syndicats autonomes (FISA).

«Avec la FISA, il fallait être débrouillard, car on devait tout payer de notre poche ! Ça, c’est difficile pour un petit syndicat d’une cinquantaine de membres. En plus, le bureau de la FISA était à Québec, à quatre heures de route d’ici, ça posait un autre gros problème. Avec la CSN les bureaux sont à une heure seulement. On a maintenant un conseiller dévoué et un meilleur rapport de force », renchérit Dominique Soucy.

En février 2015, après mûre réflexion, les 49 chauffeurs d’autobus scolaires qui travaillent pour Autobus Matanais ont choisi de se tourner vers la CSN. Un vote historique, presque unanime. « Un vote à 93 % », insiste Richard Leclerc, vice-président du syndicat.

« Ça n’a pas été dur de se séparer de la FISA, ça a été un mouvement spontané. Ce syndicat-là nous a presque été imposé par le patron en 1998. Il fallait aller vers un syndicat plus fort, capable de nous représenter, parce que le manque de représentation était flagrant. Le lien de confiance avait disparu. Le patron et le représentant syndical étaient presque devenus des grands chums. Quand le côté patronal assiste à tes assemblées syndicales ou que le représentant syndical descend de Québec dans la même auto que le patron, il y a de quoi se poser des questions. Il fallait changer de syndicat, on ne pouvait pas s’en aller vers pire, le pire on l’avait », poursuit Richard Leclerc.

La liberté syndicale

Pour Donald Gauthier, secrétaire-trésorier, « l’événement déclencheur est arrivé le 9 janvier 2013, quand on a eu une diminution de salaire de 4 %. Le patron était là, il nous a annoncé une baisse de salaire et le représentant syndical n’a même pas parlé, sinon pour dire de voter pour ça, si on ne voulait pas perdre nos jobs. Dans la même soirée, on s’est retrouvés avec une diminution de la masse salariale de 90 000 $. C’est là qu’on a réalisé que la FISA ne nous défendait pas ».

Les chauffeurs d’autobus scolaires matanais ont pris tout leur temps pour choisir, comme l’explique Richard Leclerc : « On s’est préparés pendant deux ans à cette désaffiliation. On a eu des contacts avec d’autres syndicats, on sentait qu’ils voulaient venir chercher notre argent, mais ne nous offraient pas de liberté syndicale comme la CSN. Aujourd’hui, on a notre propre comité exécutif à Matane, on décide ce qu’on veut en assemblée pour le fonctionnement de notre syndicat ». Les chauffeurs d’autobus scolaires matanais devront cependant attendre environ deux ans pour profiter totalement de leur adhésion à la CSN, puisque leur contrat de travail actuel ne prendra fin qu’en 2017.

Mais d’ici là, ils ont beaucoup de pain sur la planche, reconnaît Dominique Soucy : « Il faut se préparer à négocier notre contrat de travail en 2017. On veut être capables de placer les bonnes personnes pour avoir une négociation et un contrat sans aller en grève. On ne veut plus jamais passer par où on est passés et se ramasser avec une baisse salariale. On sait que la CSN n’appuiera pas ça. C’est ça notre grand enjeu : conserver nos emplois et s’en aller vers le mieux ».

La confiance de Dominique Soucy en la CSN ne fait aucun doute : « On a une grande confiance dans notre centrale et on doit une fière chandelle à Yves Lévesque, conseiller syndical au Service d’appui à la mobilisation et à la vie régionale de la CSN dans le Bas-Saint-Laurent. Il a été très disponible, la fin de semaine, les soirs. Il nous a appuyés dans tous les dossiers. J’aimerais lui lever mon chapeau, il fait partie de notre réussite ».

Des gains appréciables et des défis

Avant que les salarié-es des neuf municipalités de l’Estrie affiliés à la Fédération des employées et employés du secteur public (FEESP-CSN) ne décident de parler d’une même voix en se dotant d’une plateforme d’enjeux communs, les négociations étaient ardues. Les négociations coordonnées qui se déroulent depuis trois ans dans plusieurs municipalités de l’Estrie ont permis à des centaines d’employé-es d’améliorer leurs conditions de travail et aux sept municipalités impliquées de continuer à prospérer.

Toutefois, du travail reste à faire à Saint-Denis-de- Brompton où les négociations se déroulent depuis presque un an. L’assemblée générale du syndicat a rejeté à 100 % l’offre finale de l’employeur. Les salaires, les vacances et la retraite progressive sont les points en litige. À Windsor, une négociation difficile s’annonce, principalement sur les salaires et sur certains acquis des dernières conventions collectives.

À la librairie : Quand les femmes indiffèrent l’État

Dire que les libéraux n’aiment pas les femmes semble à pre­mière vue exagéré. Après tout, n’ont-ils pas historique­ment suivi la gauche lors­qu’ils concédaient des droits et des libertés individuels aux citoyennes et aux citoyens ?

Dans un essai bien docu­menté, publié chez Lux Éditeur, Aurélie Lanctôt déve­loppe un argumentaire percutant venant démontrer que les libéraux ont radicalement changé de cap. Le projet politique actuel du Parti libéral, tranche-t-elle, est en rupture totale avec les nobles principes d’égalité hommes-femmes dont il se réclame.

Comment pourrait-on soutenir le con­traire, se demande l’essayiste. Depuis 2010, la masse salariale des employé-es de l’État a été amputée de près de trois milliards de dollars. Avec le retour au pouvoir des libéraux en avril 2014, le gouvernement accélère la cadence, coupe dans les services sans retenue, tient la ligne dure dans les négociations en cours. Or, les trois quarts des salarié-es qui composent la fonction publique québécoise sont des femmes. Ce pourcentage équivaut au tiers de tous les emplois féminins au Québec. Les femmes sont aussi les principales victimes des politiques d’austérité libérales en tant qu’utilisatrices majoritaires des services publics.

L’auteur souligne par ailleurs que les libéraux se servent des deniers publics pour relancer une économie privée dont la main-d’œuvre est presque exclusivement masculine : construction, extraction minière et pétrolière. Ce faisant, ils encouragent des milieux de travail et de vie hostiles aux femmes.

Infirmières, enseignantes, éducatri­ces, mères, citoyennes ne dilapident pas la richesse, soutient en somme Amélie Lanctôt tout au long de son ouvrage : elles contribuent plutôt à 

Des perspectives prometteuses

À la suite de la fusion de trois accré­ditations syndicales imposée par le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC–CSN) a plus que dou­blé son effectif pour atteindre les 3200 membres. Le vote a été remporté par 1262 voix contre 1176 après une campagne vigoureuse entre la CSN et le SCFP. La présidente du SCRC, Isabelle Montpetit, souligne que les défis à relever sont nombreux et que le syndicat travaillera en priorité à la création de nouveaux statuts et règlements, à la négociation d’une nouvelle convention collective et à la lutte pour la survie de Radio-Canada.

« De nombreux membres provenant des syndicats fusionnés ont été élus aux instances de transition. Nous travaillons tous ensemble, ce qui nous permet de construire un bon rapport de force », affirme la présidente. Employé-es de bureau, techniciens, journalistes et professionnel-les sont désormais réunis dans une seule entité syndicale. Même si les réalisateurs demeurent dans une entité séparée, leur statut est contesté devant le CCRI. Une première assemblée générale du SCRC aura lieu à la mi-novembre. Les membres devront notamment adopter un nouveau nom, un nouveau budget et une nouvelle cotisation. Ce sera aussi l’occasion de lancer les mises en candidatures pour l’élection du comité de direction.

La CSN dénonce une centralisation motivée par l’obsession de l’austérité

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a annoncé sa volonté de centraliser les laboratoires médicaux de la province. La CSN est très inquiète de cette intention du ministre, qui n’a pas pour objectif d’améliorer les services à la population, mais bien de poursuivre sur la voie de l’austérité. Les importantes critiques adressées à l’endroit du nouveau laboratoire du CUSM en PPP démontrent que cette centralisation est loin d’être la panacée.

Un enjeu majeur de santé…

Les intentions du ministre ont de quoi inquiéter. La centralisation en onze laboratoires serveurs implique d’importants déplacements des échantillons et une organisation sans faille, or ce n’est pas le cas actuellement. « Les évènements au CUSM, où plusieurs pertes d’échantillons et erreurs dans les dossiers ont été notées récemment, devraient suffire au ministre pour mettre un frein au processus. Or, on nous annonce plutôt que le MSSS va aller de l’avant, tout en lançant un appel d’offres l’année prochaine pour un meilleur système informatisé… mais d’ici là ? Sans compter tous les problèmes que connaît déjà le gouvernement avec les contrats informatiques confiés au privé qui sont un véritable fiasco », s’inquiète Jeff Begley, président de la FSSS-CSN : « les conséquences de telles erreurs pourraient pourtant être fatales. »

Selon le groupe sectoriel d’expertise sur la manipulation et le transport des spécimens biologiques du MSSS, les échantillons devraient idéalement être traités dans un délai de deux heures. La CSN se demande comment le ministre compte s’y prendre pour respecter cette recommandation si un hôpital de la Côte-Nord doit envoyer ses échantillons à Rimouski ou si un centre hospitalier de l’Abitibi doit envoyer les siens à Montréal.

La disparition d’une expertise locale…

L’inquiétude est aussi palpable du côté de la Fédération des professionnèles-CSN pour qui la disparition de l’expertise locale est un enjeu important. « Prenons, par exemple, le cas du CHU Sainte-Justine qui a une clientèle pédiatrique ayant des besoins particuliers par rapport à la clientèle adulte. Les techniciens et professionnels qui y travaillent sont au fait de ces particularismes et ont développé une expertise spécialisée qui disparaîtrait dans un gros laboratoire centralisé », affirme Michel Tremblay, président de la FP-CSN.

Des milliers d’emplois en jeu…

Au cœur de l’activité des laboratoires, il y a plus de 5000 salarié-es partout dans la province, dont 2000 seulement à Montréal répartis sur 98 établissements. La CSN est préoccupée par le sort qui attend ces salarié-es. « C’est, une fois de plus, les travailleurs et les travailleuses qui offrent un service exceptionnel dans des conditions parfois très difficiles, qui feront les frais de ces décisions improvisées et sans aucune consultation de la part du ministre. Ce qu’on voit, c’est que cette nouvelle réforme est motivée par l’austérité et non par une volonté d’améliorer les services à la population », s’indigne Jean Lacharité, vice-président de la CSN, « il faut que ça cesse, il va falloir que le ministre comprenne que ce n’est pas un jeu, il a la santé des patients et l’avenir des employé-es entre ses mains. »

Des délais déraisonnablement courts…

Pour la centrale syndicale, centraliser les laboratoires médicaux n’est pas une décision qui doit être prise à la légère. Plutôt que de donner le temps d’analyser et d’ouvrir un débat sur le sujet, le ministère semble agir dans l’empressement. Pourtant, c’est Gaétan Barrette lui-même qui, en mars 2014, alors qu’il était président de la Fédération des médecins spécialistes, déclarait : « […] Et on nous dit que dans maximum trois ans ce sera terminé ! N’importe quelle personne saine d’esprit va comprendre que c’est n’importe quoi. » L’Alberta, qui a décidé de se lancer dans un processus similaire, s’est doté d’un échéancier jusqu’en 2030 avec un investissement de 3 milliards de dollars.

La CSN demande donc au ministre de revoir sa décision et de mettre sur la glace ce processus. « On n’a même pas encore achevé la fusion dans les CISSS et les CIUSSS que déjà le ministre veut lancer le réseau dans une série de nouvelles réformes, ça n’a pas de bon sens », conclut Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un Forum des idées pour qui?

Alors que s’ouvre aujourd’hui le troisième Forum des idées pour le Québec, qui met l’accent cette année sur l’éducation, la CSN remet en question les orientations de cet évènement dans un contexte où les compressions fusent de toutes parts dans le réseau. Le colloque, organisé par le Parti libéral du Québec, a pour thème « Un système d’éducation pour le XXIe siècle ». La performance du réseau et le décrochage scolaire feront partie des thèmes abordés.

« Le ministre Blais dit être à la recherche d’idées pour améliorer le réseau d’éducation. Qu’il commence par mettre un terme aux compressions. Ce n’est pas en privant les élèves, souvent les plus vulnérables, de services professionnels, de livres et de petits déjeuners qu’on va endiguer le décrochage scolaire. Et ce n’est pas en réduisant l’offre de cours ni en coupant dans les ressources d’enseignement et dans la recherche qu’on va revaloriser l’enseignement supérieur », dénonce Véronique De Sève, vice-présidente à la CSN.

Un autre thème de discussion concerne l’adéquation formation emploi. « C’est beau d’arrimer la formation au marché du travail, mais avant de former de futurs travailleurs et travailleuses, est-ce possible de travailler d’abord sur le développement de nos jeunes et de les outiller pour devenir des citoyens et citoyennes ayant une culture et une pensée critique ? », s’interroge Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CSN).

« Nous assistons présentement à la plus grande mobilisation populaire à la défense de l’éducation, car les compressions que le gouvernement impose ont des conséquences désastreuses, à la fois pour les élèves et pour le personnel. Il semble que seul le gouvernement fasse la sourde oreille aux cris d’alarme lancés par tous les interlocuteurs du milieu de l’enseignement et les parents », soutient Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Parmi les autres débats du forum, le gouvernement tient à comparer la réussite scolaire du Québec à celle de l’Ontario. Mais la province voisine a injecté près de 3 milliards de dollars uniquement dans ce volet depuis 2003 alors qu’ici, le gouvernement a retranché 1 milliard en cinq ans dans les commissions scolaires et 150 millions de dollars dans le réseau des cégeps.

« On est en train de fragiliser tout le réseau d’enseignement. Toute une cohorte d’élèves et d’étudiants et d’étudiantes font les frais de cet aveuglement budgétaire. Ce n’est pas un système d’éducation pour le XXIe siècle que prépare le gouvernement Couillard, mais un retour aux écoles de rangs », conclut Véronique De Sève.

La CSN compte faire entendre sa voix aujourd’hui à 17 h 30, lors de l’ouverture du forum, qui se déroule au Collège Champlain situé à Saint-Lambert.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats répartis dans huit fédérations, dont la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec. La FNEEQ-CSN regroupe près de 35 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements d’enseignement privés des ordres secondaire et collégial. De plus, pour défendre des enjeux régionaux, la CSN est aussi présente sur tout le territoire du Québec à travers treize conseils centraux, dont celui de la Montérégie.

La CSN se joint au mouvement des femmes et aux actions de la Marche mondiale 2015

Dans le cadre du volet québécois de la Marche mondiale des femmes 2015, la CSN se joint à une série d’actions à travers le Québec qui commencent aujourd’hui même dans Lanaudière et qui culmineront dans un grand rassemblement à Trois-Rivières, le 17 octobre prochain. Dans toutes les régions, des militantes et des militants reprendront d’assaut l’espace public pour crier leur indignation face aux violences et aux injustices que des milliers de femmes subissent au quotidien.

Pour l’occasion, la CSN souhaite interpeller les populations de chacune des régions sur la nécessité de combler le fossé des inégalités qui continue malheureusement à se creuser entre les hommes et les femmes, et entre les femmes elles-mêmes. « Nous allons marcher pour tenter de mettre un frein à la destruction des services publics entreprise par les libéraux, qui s’en prennent très majoritairement à des emplois occupés par les femmes. Celles-ci sont plus nombreuses à être affectées par la pauvreté. Le gouvernement devrait avoir honte d’accentuer volontairement le phénomène et de soumettre les femmes à une plus grande précarité », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

La ministre interpellée Les participantes marcheront pour la répartition équitable de la richesse, la vision écologiste du bien commun, l’élimination de la violence qui s’exerce envers les femmes dans l’armée et les pays en conflit et la reconnaissance des femmes autochtones. Leur action vise aussi à créer des liens de solidarité entre les femmes de partout dans le monde.

À cet effet, Véronique De Sève invite la ministre de la Condition féminine, Stéphanie Vallée, à sortir de son mutisme pour répondre aux revendications des femmes. « La mission pourtant très claire du Secrétariat de la Condition féminine pour l’égalité entre les femmes et les hommes se vide tranquillement de son sens en raison du silence de la ministre sur les mesures d’austérité qui sont infligées aux femmes. Celles-ci veulent être écoutées et lui demandent d’endosser leurs revendications qui seront défendues durant toutes les activités de la Marche mondiale au Québec », ajoute-t-elle. La ministre est restée insensible face à la masse des compressions qui s’abattent sur les femmes : la Marche mondiale est une excellente occasion pour elle de se rattraper. »

 

La CSN dénonce une nouvelle attaque contre le droit de négociation

En rencontre dans le cadre du conseil confédéral de la rentrée au Centre de congrès et d’exposition de Lévis, la Confédération des syndicats nationaux dénonce vertement la proposition de pacte fiscal formulée par le gouvernement de Philippe Couillard auprès des municipalités du Québec.

Par la voie du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, le gouvernement promet de nouveaux « outils » aux municipalités dans leurs négociations avec leurs syndicats contre une compression annuelle permanente de 300 millions de dollars, laquelle avait déjà été imposée l’an dernier.

« Pour la CSN, cette proposition est totalement inacceptable. Il s’agit encore une fois d’une attaque envers les conditions de travail des salarié-es de la classe moyenne, de dénoncer Jacques Létourneau, président de la CSN. Dès le printemps 2016, le gouvernement de Philippe Couillard propose des modifications législatives qui donneraient le pouvoir aux villes de décréter les conditions de travail de ses salarié-es. Or, ces dernières années, on compte très peu de conflits entre les municipalités et leurs salarié-es. Pourquoi le gouvernement veut-il octroyer de tels pouvoirs aux municipalités alors que les parties arrivent très bien à s’entendre ? Alors que nous sommes en pleine négociation des conditions de travail des salarié-es du secteur public, quel genre de signal le gouvernement nous envoie-t-il en proposant ce pacte fiscal ? »

« Cette proposition place les municipalités en tant que juge et partie. Elles pourraient être tentées de couper court à la négociation comme bon leur semble, ce qui met en péril l’équilibre et l’harmonie qui existent actuellement dans la grande majorité des municipalités. Or, cet équilibre et cette harmonie sont nécessaires afin de favoriser un travail efficace et une productivité accrue des travailleuses et des travailleurs du secteur municipal », de souligner Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN (FEESP). « Il s’agit également d’un affront à la décision historique rendue le 30 janvier 2015 par la Cour suprême du Canada (Saskatchewan Federation of Labour c. Saskatchewan) qui précise que la grève constitue, au même titre que la négociation, un élément indissociable de droit d’association. Ce faisant, le droit de grève bénéficie d’une protection constitutionnelle. Lorsque le gouvernement décide de donner le pouvoir de décréter les conditions de travail de la sorte, il vient entraver directement ce droit en empêchant l’exercice du rapport de force », de conclure le président de la CSN. Le conseil confédéral se poursuit jusqu’à ce vendredi, 25 septembre 2015. La Fédération des employées et employés de services publics-CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Les travailleurs et les travailleuses ne veulent pas être les oubliés de la campagne électorale

Loin de crouler sous les contrats, le chantier naval Davie fonctionne plutôt à la moitié de ses capacités par faute de contrats fédéraux. Voilà pourquoi le Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon inc. (CSN) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) interpellent tous les partis politiques et leurs candidats pour qu’ils prennent des engagements clairs et sonnants pour assurer l’avenir du plus important chantier maritime en Amérique du Nord.

Jean Blanchette, président du syndicat, qui représente environ 800 membres, se dit très préoccupé par la situation au chantier : « On ne peut pas affirmer qu’on a du « travail par-dessus la tête », comme l’a dit Stephen Harper. Au contraire, les installations et la machinerie demeurent largement sous-utilisées. Au printemps, 234 travailleuses et travailleurs ont été mis à pied alors que les grands chantiers au Canada connaissent une croissance constante de leur main-d’œuvre. Et ce qui n’aide en rien, certains contrats tardent à être signés comme c’est le cas du ravitailleur promis de la Marine royale canadienne. Ce n’est rien pour rassurer nos travailleuses et nos travailleurs. Le chantier Davie doit être une priorité électorale. On ne veut plus être oubliés ! »

En 2011, le gouvernement fédéral a octroyé plus de 33 milliards de dollars à deux chantiers navals, dont 8 milliards au groupe Seaspan de Vancouver, et 25 milliards à Irving de Halifax. Or, jamais le chantier Davie n’a été considéré dans l’octroi des contrats fédéraux, malgré une recommandation très favorable de l’Association de la construction navale du Canada adressée personnellement au premier ministre Stephen Harper, en janvier 2009.

En outre, depuis son acquisition par le groupe Inocea en 2012, le chantier Davie a obtenu la mention de « Meilleur constructeur naval nord-américain » par Lloyd’s List North American Maritime Awards 2015, devant General Dynamics NASSCO, un important constructeur de navires militaires des États-Unis.

Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN), est catégorique : « Les travailleurs et les travailleuses ne veulent plus se contenter de se faire dire par qui que ce soit qu’ils ont obtenu leur part du gâteau comme l’a affirmé cette semaine Steven Blaney, candidat de Lévis, alors qu’il n’en est absolument rien. Maintenant, tous les partis politiques et les candidats régionaux doivent « se mouiller » et dire ce qu’ils entendent faire concrètement pour assurer la pérennité de cet important chantier qui compte 190 ans d’activités maritimes, une main-d’œuvre qualifiée, un savoir-faire indéniable et des équipements à la fine pointe de la technologie. » « Les différents candidats doivent comprendre que l’enjeu ici, c’est l’avenir même du chantier maritime de Lévis et celui de centaines de travailleuses et de travailleurs et de leurs familles, lance Michel Tétreault, vice-président et trésorier de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

C’est sans compter que les activités de construction maritimes ont des impacts majeurs sur l’économie de la région. Tous les partis politiques ont le devoir de prendre clairement position pour son développement, et non de se contenter de dire que tout va bien et qu’il n’y a plus rien à faire. »

Il convient de rappeler certains appuis apportés au chantier Davie dans ses démarches pour obtenir des contrats fédéraux, à commencer par la Conférence des préfets des MRC de Chaudière-Appalaches, le 26 juin 2015. Auparavant, le conseil de la Ville de Lévis avait adopté une résolution similaire, le 15 juin. Enfin, une motion unanime de l’Assemblée nationale du Québec, votée le 30 septembre 2014, demandait au gouvernement fédéral de répondre positivement à une proposition du chantier concernant la construction du brise-glace Diefenbaker confié à l’entreprise Seaspan de Vancouver. Pour Jean Lortie, secrétaire général de la CSN : « Le gouvernement fédéral doit cesser d’ignorer le chantier Davie alors qu’il dispose des atouts nécessaires pour répondre aux nombreux besoins de l’industrie maritime. Le Canada a besoin d’une politique industrielle solide et le chantier Davie doit en faire partie et recevoir sa juste part des contrats fédéraux. »

Les mouvements sociaux du Québec appellent à un changement de cap

À un mois de l’élection fédérale du 19 octobre, une trentaine d’organismes communautaires, syndicaux, féministes, écologistes et étudiants joignent leurs voix pour lancer un appel et demander à la population de chasser le gouvernement de Stephen Harper. Du même souffle, ils réclament des partis d’opposition qu’ils s’engagent à changer de cap, en rompant avec les politiques néolibérales qui ont commencé à s’implanter au Canada il y a trente ans, et qui se sont accélérées sous le gouvernement conservateur. Ils entendent porter ces messages lors d’un rassemblement qui aura lieu le jeudi 24 septembre à 18 h 30, devant l’édifice de Radio-Canada, à Montréal, où se déroulera le premier débat des chefs en français.

Un gouvernement destructeur Les organismes dressent un bilan extrêmement sévère des années de pouvoir du gouvernement Harper.

En matière environnementale, ils lui reprochent d’avoir déchiré le protocole de Kyoto, d’avoir subventionné et avantagé l’industrie pétrolière des sables bitumineux et d’avoir ainsi contribué à faire du Canada un des pays les plus polluants de la planète. « Présentement, on voit se multiplier au Canada les projets de transport des sables bitumineux : par oléoducs, trains, bateaux ! » souligne Marie-Josée Béliveau, porte-parole de la Coalition Vigilance Oléoducs. Elle ajoute : « Le gouvernement actuel agit comme un irresponsable en favorisant et en imposant cette industrie, ce qui fait que notre pays accuse un important retard en terme d’engagements sur la question climatique. »

Les organismes communautaires, syndicaux, féministes et écologistes blâment le gouvernement conservateur pour avoir ignoré les demandes répétées en faveur de la mise sur pied d’une commission d’enquête publique sur les 1200 femmes autochtones assassinées ou disparues en trente ans, ainsi que pour avoir détruit le registre des armes à feu. « Le gouvernement Harper a représenté un obstacle majeur dans la lutte contre la violence faite aux femmes, et particulièrement à celles qui sont les plus vulnérables », estime Sylvie Lévesque, directrice-générale de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec.

De plus, les organismes accusent le gouvernement d’avoir affaibli les espaces démocratiques et d’avoir tenté de museler les oppositions, notamment en coupant les vivres aux groupes de femmes, aux ONG de coopération internationale, aux organismes d’éducation populaire et aux autres groupes qui ne partagent pas sa vision du monde. « Il veut maintenant aller fouiller dans les livres comptables des syndicats pour s’assurer qu’ils ne se mêlent pas de politique », ajoute Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.

Les coupes dans la recherche scientifique, les compressions d’un demi-milliard de dollars à Radio-Canada, l’abolition de la livraison du courrier à domicile et la réduction des avantages fiscaux accordés aux fonds de travailleurs, pourtant créateurs d’emplois, font aussi partie des griefs des organisations, tout comme la réforme de l’assurance-emploi. « Cette odieuse réforme a notamment obligé les chômeurs et les chômeuses à accepter des emplois à des salaires inférieurs, non liés à leurs compétences et éloignés de leur lieu de résidence, ce qui a surtout pénalisé les femmes, les jeunes et les travailleurs précaires », affirme M. Lortie.

Les organisations critiquent aussi le gouvernement pour avoir refusé de renouveler les subventions à long terme à 554 000 logements sociaux, pour ne pas avoir bonifié le Régime de pensions du Canada et avoir plutôt augmenté l’âge de la retraite à 67 ans, ainsi que pour avoir coupé dans les transferts aux provinces en matière de santé, ainsi que de programmes sociaux. « Pendant ce temps, le gouvernement Harper adoptait des mesures fiscales profitant essentiellement aux plus riches comme les Comptes d’épargne libres d’impôt (CELI) et le fractionnement du revenu entre conjoints. Tout cela a contribué à élargir les écarts de revenus au Canada », s’offusque François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Il ajoute que « le gouvernement Harper a fait fi de toutes les recommandations des diverses instances de l’ONU en matière de droits de la personne ».

Les organismes tracent également un bilan sans pitié de la politique étrangère du gouvernement Harper. Selon Ronald Cameron, président du conseil d’administration d’Alternatives, « ce gouvernement a aligné le Canada sur les positions des faucons de ce monde ; il a bafoué les droits du peuple palestinien en appuyant à répétition la politique d’agression d’Israël ; il a privilégié le soutien aux compagnies minières canadiennes à l’étranger au détriment d’autres formes d’aide internationale ; il a opté pour la guerre et une politique militariste ». M. Cameron ajoute que « le Canada de Stephen Harper n’a pas été la terre d’accueil qu’il aurait dû être pour les personnes et les familles réfugiées ». Les organismes considèrent finalement que le premier ministre a entraîné le Canada dans l’obsession sécuritaire, ce qui a récemment conduit à l’adoption du projet de loi C-51 qui accroît dangereusement les pouvoirs des services secrets canadiens.

Plus qu’un changement de gouvernement Les mouvements sociaux estiment cependant qu’il faut plus qu’un changement de gouvernement, d’où l’appel qu’ils lancent en faveur d’un changement de cap. François Saillant explique ce besoin en ces termes : « Les partis d’opposition doivent s’engager à promouvoir, au Canada comme à l’étranger, une politique basée sur la justice sociale et environnementale, sur les droits de la personne, sur la démocratie, sur la paix, sur la reconnaissance et le respect des droits des peuples autochtones et sur un nouveau paradigme économique au service des personnes et non l’inverse. Il ne s’agit pas seulement de s’opposer aux conservateurs de Stephen Harper, il s’agit aussi de reprendre le contrôle de notre avenir collectif ».

La CSN très inquiète

Dans un mémoire qu’elle vient de déposer, la CSN exprime ses inquiétudes relativement à plusieurs aspects du projet de loi 59 sur les discours haineux. « Dans son état actuel, le projet de loi compromet sérieusement la liberté d’expression. Il risque également d’empêcher le gouvernement d’atteindre ses objectifs de renforcement de la protection des personnes ainsi que de prévention et de lutte contre les discours haineux et incitant à la violence », a déclaré le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie.

Selon lui, le caractère flou et subjectif de la notion de discours haineux pourrait entraîner des dérapages et le développement d’une culture de dénonciation. Le projet de loi prévoit également que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse devra assurer la mise à jour, sur son site Internet, d’une liste des personnes déclarées coupables par le Tribunal des droits de la personne d’avoir tenu un discours haineux ou incitant à la violence. « Nous éprouvons un malaise profond face à la création d’une telle liste noire de condamnés. Les personnes figurant sur cette liste risquent la stigmatisation, notamment en matière d’embauche », poursuit Jean Lortie. Jean Lortie rappelle aussi qu’il existe déjà un recours criminel en matière de propagande haineuse. « Quelle est la pertinence d’un autre recours au civil en cette matière? », questionne-t-il.

Les enseignants plus surveillés La partie du projet de loi visant les établissements d’enseignement est aussi très préoccupante pour la CSN, puisqu’elle accorde des pouvoirs de sanction au ministre de l’Éducation à l’égard de tout « comportement pouvant raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou morale » des étudiants ou des élèves. « Un établissement d’enseignement qui tolère un tel comportement pourrait être privé de financement, et les établissements privés pourraient voir leur permis révoqué. Une telle épée de Damoclès au-dessus de leur tête est inadmissible », ajoute Jean Lortie, très préoccupé par la remise en cause de la liberté académique des enseignantes et enseignants.

« De peur d’être sanctionnés, les enseignants pourraient développer une retenue excessive lors de discussions en classe ou encore se montrer frileux dans le choix des thèmes abordés dans les cours. Pourtant, l’école doit être un lieu qui expose l’étudiant à différents courants de pensée, qui favorise les débats et qui développe l’esprit critique. Le projet de loi pourrait avoir un effet paralysant à cet égard », ajoute-t-il. La CSN estime que c’est par la prévention et l’éducation qu’on peut le mieux enrayer les manifestations haineuses ou violentes. La sensibilisation et l’information du public de même que l’éducation aux droits et libertés devraient aussi être privilégiées comme moyens d’enrayer le discours haineux et les propos discriminatoires. « À cet égard, les compressions dans les sommes qui devaient servir aux campagnes gouvernementales contre l’homophobie et la transphobie ou la lutte à l’intimidation dans les écoles sont incompréhensibles », conclut Jean Lortie.

Un rapport qui démontre l’ampleur de l’impact des mesures d’austérité

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le rapport annuel de la Protectrice du citoyen démontre l’ampleur de l’impact des mesures d’austérité sur les services à la population. Plutôt que de réduire la qualité des services aux personnes parmi les plus vulnérables de la société, le gouvernement Couillard devrait aller chercher de nouveaux revenus pour financer nos services publics.

L’austérité mise en lumière
Le rapport de la Protectrice du citoyen recèle plusieurs preuves des impacts des mesures d’austérité sur le réseau de santé et de services sociaux. Le nombre de plaintes a augmenté de 10,6%, alors que la qualité des services à la population est en baisse dans plusieurs domaines du réseau. Le rapport cible particulièrement la question de la santé mentale, de la santé physique, du soutien à l’autonomie des personnes âgées et des déficiences.

« Le rapport de la Protectrice du citoyen est une preuve supplémentaire de l’impact de l’austérité sur la qualité des services à la population. Le gouvernement s’attaque à nos services publics en s’en prenant aux personnes les plus vulnérables de notre société. Pour continuer de laisser s’enrichir les plus riches, il réduit le bassin de services des personnes recevant des soins à domicile, les personnes atteintes de déficiences et les personnes ayant des problèmes de santé mentale », explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Le rapport souligne par ailleurs l’importance des soins à domicile comme « l’une des assises privilégiées pour retarder le recours à l’hébergement.

« Comment se fait-il alors que le MSSS, comme le lui reproche la Protectrice du citoyen, soit toujours incapable d’établir l’offre réelle de soins à domicile ni le taux de financement qu’il faudrait pour répondre vraiment à la demande. Peut-être ce gouvernement craint-il la réponse ? À savoir que l’offre est nettement insuffisante et qu’il faut injecter beaucoup plus d’argent qu’actuellement? », déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Des soins psychologiques de plus en plus atteints
Le Protecteur du citoyen s’inquiète aussi du problème d’accessibilité aux soins psychologiques qui « perdurent » et qui font en sorte que des personnes avec des besoins pressants sont « maintenues sur des listes d’attente sans autre soutien ».

Le rapport de Mme Saint-Germain demande explicitement de cesser de reporter à plus tard une « vraie » prise en charge des services de santé mentale.

« Il faut que le gouvernement soit sérieux, cette prise en charge sera possible si le ministère peut compter sur un nombre suffisant de psychologues dans le réseau public. Ça n’arrivera pas si le gouvernement ne fait rien pour combler l’écart salarial important qui subsiste entre les psychologues qui pratiquent en cabinet privé et ceux du réseau public », insiste Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN). « Le gouvernement Couillard hypothèque l’avenir de notre société avec son obsession à imposer des mesures d’austérité. Il accentue les inégalités sociales en démantelant nos services publics, tout cela pour pouvoir réduire les impôts des plus riches. Il doit plutôt se tourner vers la colonne des revenus pour parvenir à mieux financer nos services publics », de conclure Jean Lacharité.

La CSN au sommet des syndicats sur les changements climatiques

C’est sur le thème « Il n’y a pas d’emploi sur une planète morte » que des syndicalistes du monde entier se réunissent les 14 et 15 septembre à Paris au sommet de la Confédération syndicale internationale (CSI) en prévision de la 21e conférence des parties (COP) sur les changements climatiques qui aura lieu en décembre 2015. La CSN participe à ce sommet afin de contribuer à la définition de la position du mouvement syndical international à l’égard du programme climatique, notamment en ce qui a trait à la nécessité d’un accord juste, ambitieux et contraignant. Il y sera aussi question des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des responsabilités différenciées selon les conditions existantes dans chacun des pays et du financement des politiques climatiques.

Des représentantes et des représentants de tous les continents sont réunis pour voir comment, ensemble, il est possible d’infléchir le cours des négociations actuelles sur le climat. En effet, à ce moment-ci, il semble bien que les documents de travail en prévision des accords sur le climat ne fassent aucune référence à la nécessité de garantir une transition juste et le droit à un emploi décent pour les travailleuses et les travailleurs.

Cette rencontre, où plus de 250 syndicalistes du monde entier sont réunis, sera aussi l’occasion d’exprimer nos attentes au président de la COP21 et ministre des Affaires étrangères de la France, monsieur Laurent Fabius. Notre volonté de transformer nos sociétés et de lutter pour l’accès à un travail décent contre les inégalités sociales et le changement climatique sera sans l’ombre d’un doute au cœur de notre message auprès de celui qui a la responsabilité de mener à bien l’accord à Paris en décembre.

Une fusion risquée et inutile

Aujourd’hui, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a déposé son mémoire abordant le projet de loi no 58. Celui-ci a été présenté devant la Commission de l’économie et du travail qui doit statuer sur l’éventuelle fusion de la Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances (CARRA) et de la Régie des rentes du Québec (RRQ) à l’issue de laquelle Retraite Québec serait créé.

« Cette proposition de fusion de deux organismes aux missions bien différentes nous apparaît risquée et inutile. Pour la CSN, les risques de compromettre les services auxquels les citoyennes et les citoyens ont droit en ce qui a trait aux programmes offerts par la RRQ et les services offerts aux participantes et aux participants ainsi qu’aux retraité-es des régimes de retraite administrés par la CARRA sont bien réels, de déclarer Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Nous sommes d’avis que la gestion d’un régime public – celui du RRQ -, ou privé – tel le Régime de retraite des employé-es du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) géré par la CARRA -, ainsi que la surveillance de la viabilité des régimes complémentaires de retraite, sont des activités bien différentes qui exigent des expertises tout aussi différentes auxquelles les deux organismes visés répondent actuellement ».

« Entre autres, les problèmes de gouvernance du nouvel organisme qui serait créé constituent pour nous un enjeu majeur. À titre d’exemple, celui-ci ne réserve que 35 % des postes au conseil d’administration à des membres ayant des intérêts dans les différents régimes qu’ils administreront. Pour nous, c’est trop peu. D’autres questions tout aussi importantes quant au pouvoir d’intervention du gouvernement dans le plan stratégique de la nouvelle entité, la nomination de son président-directeur général ou l’abolition du comité de placement posent plusieurs problèmes sérieux de gouvernance. En ce sens, si le gouvernement décide tout de même d’aller de l’avant avec ce projet de loi, nous avons formulé neuf recommandations afin de pallier ces différents problèmes », de poursuivre la responsable politique de la question des retraites à la CSN.

Des économies trop peu probables

« Alors que le gouvernement envisageait des économies annuelles de 20 millions de dollars, nous avons estimé, chiffres à l’appui, que le trésor public ne sauverait que 4,4 millions de dollars, sans inclure les coûts assurément plus importants de cette fusion. Au même moment où ses politiques d’austérité sont décriées de toutes parts, le gouvernement Couillard s’apprête à démanteler complètement deux organismes bien établis qui ont développé une solide expertise au fil des ans, avec tous les problèmes que cette réorganisation imposera au sein des deux entités, de déplorer madame Lévesque. Nous avons également recommandé la création d’un comité de service à la clientèle afin de nous assurer que celui-ci demeurera au centre des priorités du nouvel organisme ».

 

Un syndicat CSN à la Société de développement culturel de Terrebonne

C’est officiel : dorénavant, les employé-es de la Société de développement culturel de Terrebonne (Théâtre du Vieux-Terrebonne) feront partie d’un syndicat affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

S’est tenue le 9 septembre dernier, à Terrebonne, la première assemblée générale du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Théâtre du Vieux-Terrebonne – CSN. Le syndicat avait entrepris ses démarches de syndicalisation en juin pour recevoir officiellement son accréditation cet été.

Lors de cette assemblée, les membres présents du syndicat se sont donné un plan de match pour les mois à venir et ont procédé à l’élection de leurs représentants.

C’est la première fois de leur histoire que ce groupe de salarié-es se donne un syndicat.

Pourquoi la CSN ?

L’amélioration de leurs conditions et le savoir-faire de la CSN dans la négociation des conditions de travail de leur secteur ont compté au nombre des motifs qui ont incité ces travailleuses et travailleurs à adhérer à la centrale syndicale. De plus, les pratiques des syndicats CSN, autonomes et démocratiques, ont favorisé cette même adhésion. À cela, il faut ajouter que les nombreux services donnés par la centrale syndicale, dont le service juridique, la formation et la défense des personnes victimes d’accident ou de maladies du travail, ainsi que ses compétences dans plusieurs domaines, dont les assurances, les régimes de retraite et différentes questions professionnelles, ont aussi incité ces salarié es à choisir la centrale syndicale.

Un autre syndicat CSN dans le sud de Lanaudière

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Théâtre du Vieux-Terrebonne – CSN est le dernier de nombreux syndicats de la région à adhérer à la CSN. En effet, des travailleuses et travailleurs de la Ville de Terrebonne, de Tergel, de ADF, des Centres Jeunesse de Lanaudière, des CPE, des services préhospitaliers Laurentides-Lanaudière, ont tous joint la CSN dans les dernières années. D’ailleurs, pour offrir de meilleurs services de proximité aux membres de la région, la centrale syndicale a ouvert de nouveaux bureaux à Terrebonne en septembre 2014.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est composée de plus de 2000 syndicats et représente plus de 325 000 travailleuses et travailleurs.

À propos du Conseil central de Lanaudière – CSN

Le Conseil Central de Lanaudière-CSN représente 13 000 membres dans les secteurs public et privé répartis en 89 syndicats sur tout le territoire lanaudois.

La CSN conteste la constitutionnalité de certaines dispositions du Code du travail relatives aux services essentiels

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a présenté ce matin, à l’occasion d’une conférence préparatoire devant la Commission des relations du travail, une requête afin de faire déclarer inconstitutionnelles certaines dispositions sur les services essentiels contenues à l’article 111.10 du Code du travail.

Cet article prévoit que seuls les salarié-es visés par l’unité de négociation en grève doivent être mis à contribution dans l’établissement des services essentiels, excluant donc les cadres et les gestionnaires des établissements. Or, dans un jugement récent concernant une restriction semblable dans la loi de la Saskatchewan, la Cour suprême écrit que « l’objet manifeste du par. 7(2) est de faire en sorte que les gestionnaires et les administrateurs non syndiqués n’aient pas à subir les inconvénients et les pressions auxquels ils seraient normalement exposés lors d’un arrêt de travail. Or, si des membres compétents du personnel sont disponibles pour fournir les services requis, il importe peu qu’il s’agisse de gestionnaires ou d’administrateurs… ».

Par conséquent, ces restrictions font en sorte de réduire le nombre de salarié-es pouvant légalement faire la grève, restreignant sensiblement la portée de ce droit, lui-même protégé par la constitution. Pour la CSN, les cadres et les gestionnaires compétents doivent être pris en compte dans la détermination du personnel nécessaire au maintien des services essentiels. Quatre syndicats CSN sont sensibles à cette cause, car leurs employeurs respectifs ont choisi de contester la liste de services essentiels qu’ils avaient préparée. À l’ issue de la conférence préparatoire de ce matin, la CRT devra convoquer ultérieurement les parties afin de débattre de la requête, sur le fond.

Il s’agit de la première contestation, au Québec, des dispositions concernant les services essentiels à la suite de cette importante décision de la Cour suprême dans le dossier de la Saskatchewan. Pour la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, il est très important de clarifier la situation. « Les syndicats ont toujours respecté un code d’éthique strict lorsqu’ils devaient recourir à la grève, et ce, même avant que la loi n’instaure un dispositif de services essentiels. Jamais un syndicat ne mettrait sciemment en danger la santé et la sécurité de la population, surtout que tout le travail de ses membres ne vise qu’à offrir des services de qualité à la population. Nous avons toujours considéré que ces dispositions servent surtout à dénier le droit de grève aux salarié-es et à faire pencher le rapport de force davantage vers l’employeur en imposant aux syndiqué-es des obstacles qui n’ont rien à voir avec la protection du public. Nous saisissons ici l’occasion de protéger un peu mieux ce droit, le droit de grève, qui est fondamental pour notre démocratie ».

 

La CSN interpelle les chefs des partis politiques

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a fait parvenir la semaine dernière un questionnaire aux chefs des partis politiques fédéraux dans le but d’entamer une analyse approfondie de leurs engagements à l’égard plus particulièrement des préoccupations des travailleurs et des travailleuses.

Les conservateurs, les néo-démocrates, les libéraux, les bloquistes et les verts seront interpellés, entre autres, sur les conditions de travail, le syndicalisme, le financement de Radio-Canada, la démocratie et les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées.

Peu substance dans la campagne
« À mi-parcours de cette campagne historique, nous constatons malheureusement que les partis s’abstiennent de se prononcer sur plusieurs enjeux importants », remarque le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Peu d’engagements concrets pour atténuer les inégalités sociales ou pour combattre la crise climatique ont été entendus jusqu’à maintenant. Nous espérons que leurs réponses au questionnaire permettront de remettre les pendules à l’heure », poursuit le président de la CSN.

Les partis ont jusqu’au 14 septembre pour répondre au questionnaire. Par la suite, les réponses seront analysées et présentées aux quelque 200 délégué-es du Conseil confédéral qui se tiendra à Lévis du 23 au 25 septembre. Elles seront aussi publiées sur le site Internet de la CSN.