Le gouvernement du Québec doit soutenir la candidature d’Anticosti à l’UNESCO

Réunis en conférence de presse ce matin à Sept-Îles, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et le Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN) ont annoncé leur appui à la candidature de la municipalité de l’Île-d’Anticosti pour figurer au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). La CSN et le CCCN–CSN ont aussi saisi l’occasion pour encourager fortement le gouvernement du Québec à soutenir les démarches de reconnaissance patrimoniale auprès de leur vis-à-vis du gouvernement fédéral. Rappelons que la décision finale sur les projets qui seront soumis à l’UNESCO revient au gouvernement fédéral et que ce dernier demande que tout dossier soit déposé avant le 27 janvier 2017.

« Il y a un fort consensus au Québec pour que l’île d’Anticosti soit protégée », explique M. Guillaume Tremblay, président du CCCN–CSN. « Les communautés Innues de la Côte-Nord, la municipalité régionale de comté de la Minganie (MRC) et la municipalité de l’île sont toutes derrière ce projet de reconnaissance. Qu’attend le gouvernement de Philippe Couillard pour se rallier à la population et se porter à la défense de ce joyau national ? »

Notons que le gouvernement finance actuellement un projet d’exploration pétrolière avec des partenaires privés sur l’île et que des forages avec fracturation sont prévus incessamment.

« À La CSN, nous revendiquons un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures depuis 2011, rappelle M. Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable. Pour sa part, le gouvernement du Québec doit accepter que la population du Québec est contre l’exploitation d’hydrocarbures sur l’île et doit poser des gestes concrets en faveur du développement durable. Anticosti doit être tournée vers le futur et ne plus subir les décisions dignes d’une autre époque, sans respect des valeurs profondes de ses populations. »

Le maire de la municipalité de l’Île-d’Anticosti, M. John Pineault, a accueilli avec grand enthousiasme l’appui de la CSN et du CCCN–CSN au projet de faire figurer l’île au patrimoine mondial de l’UNESCO. « La CSN est un joueur indispensable de la Côte-Nord et nous pouvons toujours compter sur elle pour défendre les intérêts économiques et environnementaux de la région. Espérons que le gouvernement du Québec prenne acte de nos aspirations et qu’il défende de tout cœur ce projet auprès du gouvernement fédéral. »

La CSN poursuit sa lutte pour défendre les emplois et les services des laboratoires médicaux

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient aujourd’hui une rencontre d’information provinciale pour informer ses représentants syndicaux de partout au Québec sur le projet Optilab. Les travaux de la CSN démontrent que ce projet de fusion des laboratoires médicaux comporte de grands risques pour la population. C’est pourquoi la CSN demande un moratoire sur le projet Optilab.

Un projet qui suscite beaucoup d’inquiétude

Depuis plusieurs mois, la CSN intervient à différents paliers pour freiner le projet de fusion des laboratoires médicaux, dans toutes les régions du Québec. La rencontre d’aujourd’hui vise à faire le point sur l’avancement des travaux sur ce projet qui inquiète grandement le personnel des laboratoires médicaux. Rappelons que le projet Optilab aurait pour effet de faire perdre plusieurs emplois de qualité dans la région du Centre-du-Québec, en plus d’entraîner des risques importants pour les patientes et patients. Seulement pour la région, près de 70 postes qui seront coupés dans les laboratoires associés.

« Le personnel des laboratoires médicaux est inquiet et à raison! Les technologistes médicales et le personnel administratif des laboratoires sont tenus dans l’ombre alors qu’on leur annonce que plusieurs d’entre eux perdront leurs postes ou seront transférés. Ce n’est pas normal d’annoncer qu’on déplace du personnel des laboratoires associés vers les laboratoires serveur au cours des prochaines années sans donner d’information. Encore une fois, la visée centralisatrice du ministre Barrette affaiblit nos régions. La CSN n’entend pas en rester là. Nous continuerons de nous faire les porte-paroles des préoccupations du personnel et des patient-es », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

La CSN poursuivra ses interventions pour assurer l’avenir de nos laboratoires médicaux

La CSN est proactive face au projet Optilab. Elle a d’ailleurs émis plusieurs recommandations au Ministère de la Santé et des Services sociaux. Partout au Québec, elle intervient pour faire connaître les dangers de ce projet, aussi bien pour le personnel que pour les patientes et patients.

« Nous parvenons de plus en plus à faire comprendre au Ministère les risques du projet Optilab. Ce qui est certain, c’est que l’échéancier sur la table est absolument irréaliste. C’est pourquoi nous demandons un moratoire au ministre Barrette. Il est maintenant clair qu’aucune preuve ne démontre que cette fusion des laboratoires médicaux améliorerait les services à la population, ni qu’elle permettrait de faire des économies. À quoi bon s’entêter? », se demande Mélissa Gaouette, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« La CSN continue de se mobiliser dans plusieurs régions pour faire face au projet Optilab et aux autres projets néfastes de la réforme Barrette. Ce que souhaite la population québécoise, c’est un meilleur accès aux services de santé et de services sociaux dans leur région. C’est dans le sens contraire que nous entraîne le ministre Barrette. La CSN continuera d’être aux côtés de la population pour revendiquer un réseau universel et accessible », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

À propos de la CSN

La CSN représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans quelque 2000 syndicats présents dans tous les secteurs d’activité. La CSN est la plus grande organisation dans le secteur de la santé et des services sociaux.

 

Si Trump n’aime pas les femmes, elles le lui rendent bien

Des femmes et des hommes de tous les continents, dont un demi-million à Washington, ont convergé aujourd’hui dans quelque 300 villes à travers les six continents pour dénoncer le discours rétrograde adopté par Donald Trump tout au long de sa campagne et pour protester contre l’arrivée au pouvoir de ce personnage misogyne à la tête du plus puissant État du monde.

Michèle Delsemme

À Montréal, sur la place de l’Esplanade située devant la Place des arts, des milliers de manifestantes et de manifestants s’entassaient pour pouvoir entendre les discours indignés, enflammés, déterminés de la dizaine de femmes qui se sont succédé au micro. Parmi elles, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN – la seule organisation syndicale présente sur place – n’y est pas allée de main morte. « Il y a de quoi être fière aujourd’hui. S’il y en a qui pensaient encore que les femmes allaient demeurer les bras croisés devant des propos qui ont toutes les apparences d’assauts envers elles, ils ont affaire à se raviser. Ils vont rencontrer des millions de personnes de tous les horizons et de toutes les cultures sur leur chemin. »

Véronique De Sève a aussi souligné la présence à Washington des Québécoises qui ont fait le trajet pour aller manifester de visu leur solidarité aux manifestantes et aux manifestants américains. Elle a enfin rappelé que les mesures d’austérité néolibérales prises par les gouvernements du monde entier constituent d’autres attaques qui visent les femmes et contre lesquelles il faut continuer à résister à chaque instant.

Michèle Delsemme
Michèle Delsemme

La CSN dit non à une sécurité du revenu de retraite à deux vitesses

Entendue aujourd’hui en commission parlementaire sur la question du Régime de rentes du Québec (RRQ), Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN, a souligné qu’il serait inacceptable d’assister à une bonification du régime public québécois moins généreuse que celle dont les travailleuses et travailleurs du reste du Canada bénéficieront.

« Nous estimons que le scénario du Régime de pensions du Canada (RPC) est la piste à suivre pour améliorer la situation à la retraite des travailleuses et travailleurs à faible revenu et de ceux de la classe moyenne, souligne d’emblée la vice-présidente de la CSN. En effet, les bas salarié-es sont les plus susceptibles de recourir essentiellement au RRQ pour leur retraite et ne verront pas d’amélioration de leur situation financière si le scénario du Québec est retenu, plaide-t-elle. Ceux de la classe moyenne, pour leur part, obtiendraient des revenus inférieurs d’au moins 15 % à ceux des autres provinces avec le modèle proposé par Québec. Le déséquilibre serait injustifiable et ce modèle doit être abandonné. »

Francine Lévesque ajoute qu’il est primordial de faire en sorte que les années où les parents s’occupent d’enfants en bas âge soient reconnues par le RRQ. « Sans la reconnaissance de ces années aux fins du calcul de la rente, c’est encore une fois les femmes qui seront pénalisées à la retraite, alors que malgré toutes les lois existantes en matière d’équité salariale, elles gagnent encore des salaires inférieurs à ceux des hommes ».

En outre, la vice-présidente de la CSN souligne que les grands gagnants du scénario du Québec seraient les employeurs, qui n’auraient pas à verser de contribution sur les salaires se situant sous les 27 450 $. « D’une certaine façon, le gouvernement encourage les employeurs à maintenir de faibles salaires ou des emplois précaires pour pouvoir se soustraire à la contribution au régime. Il faut empêcher cette échappatoire. »

« Les Québécoises et les Québécois n’ont pas tous accès à un régime de retraite complémentaire dans leur milieu de travail. Ils doivent pouvoir aspirer, la retraite venue, à des rentes au moins aussi élevées que celles des travailleuses et travailleurs des autres provinces. Nous n’attendons donc rien de moins pour le RRQ que le scénario équivalant au RPC qui a fait l’objet à Vancouver d’un consensus entre la majorité des provinces », conclut-elle.

 

 

La CSN salue une grande femme

« Le départ de la députée de la circonscription de Gouin, Françoise David, laissera un grand vide à l’Assemblée nationale, a déclaré le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Elle est une femme de cœur qui s’est engagée sans aucun compromis pour la cause des femmes et pour l’ensemble de la population du Québec. »

Militante de la condition féminine au sein de la CSN, coordonnatrice du Regroupement des centres de femmes du Québec, présidente de la Fédération des femmes du Québec, organisatrice de la Marche des femmes contre la pauvreté Du pain et des roses et de la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence, Françoise David a poursuivi son engagement au sein de l’organisme de défense des non syndiqués, Au bas de l’échelle, avant de se faire se élire députée de Québec solidaire.

« Militante de la première heure pour la cause sociale, elle a réussi à démontrer qu’il est possible pour les élu-es de l’Assemblée nationale de combattre le cynisme nourri par un trop grand nombre de députés, a poursuivi Jacques Létourneau. À l’écoute des gens, simple et chaleureuse, elle a été un exemple pour l’ensemble de la députation. Nous lui souhaitons bonne chance pour ses nouveaux projets. »

 

Les travailleuses et les travailleurs manifestent à Trois-Rivières

Aujourd’hui, en début d’après-midi, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis (CSN) (STTHGPD) ont manifesté en face de l’hôtel Gouverneur Trois-Rivières qui appartient au même groupe que leur établissement.

« Alors que les travailleuses et les travailleurs de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis tentaient simplement d’obtenir le renouvellement de leur contrat de travail, l’employeur a décrété un lock-out sauvage le 14 décembre dernier, juste avant la période des fêtes. Il faut dire que l’attitude de l’employeur a incité le syndicat à demander la conciliation dès le début de la négociation, au mois de mai 2016, de souligner Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et porte-parole de la négociation coordonnée de l’hôtellerie. Celui-ci s’entête à ne pas accorder les mêmes conditions de travail qui ont été obtenues aux autres tables de négociation, par les autres syndicats participant à la négociation coordonnée de l’hôtellerie. »

« Le Conseil central du Cœur du Québec est ici aujourd’hui pour signifier son appui inconditionnel à la lutte menée par ces travailleuses et ces travailleurs de l’hôtellerie. Et nous joignons notre voix à celle de la Fédération du commerce pour que l’employeur entende raison et offre à ces hommes et à ces femmes qui leur permettent de faire des profits chaque jour, des conditions à la hauteur de leurs demandes », de préciser Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur du Québec.

Affilié à la FC–CSN, le STTHGPD compte environ 100 membres. Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

Le gouvernement doit donner suite aux travaux de la table d’évaluation de l’emploi

Ce midi, les délégué-es du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP) ont manifesté dans les rues de Québec, jusqu’à l’édifice Marie-Guyart. Leur action visait à revendiquer un décret de leurs conditions de travail, incluant un salaire de référence, dans le domaine du transport scolaire.

« Lors du processus rigoureux d’évaluation de nos emplois de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, les conclusions du comité de travail fixaient notre taux horaire minimal à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 19,74 $, de souligner Stephen P. Gauley, président du STS. Or, en ce moment même, certains conducteurs ne sont payés guère plus que le salaire minimum à 10,75 $ l’heure, d’où toute l’importance de notre revendication ».

Le piège des appels d’offre

« À chaque renouvellement de contrat, les commissions scolaires peuvent lancer des appels d’offres afin de retenir le transporteur qui chargera le moins cher pour les trajets à couvrir. Or, les transporteurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui payent le moins bien leurs salarié-es. Ce sont eux qui risquent d’obtenir les contrats que les employeurs détiennent actuellement, ce qui menace directement l’emploi et les conditions de travail des conductrices et des conducteurs de véhicule scolaire », de dénoncer Yvon Godin, vice-président de la FEESP et responsable politique du STS.

« Les membres du STS luttent pour la reconnaissance de leur emploi et pour l’obtention d’un salaire décent depuis plus de 20 ans. À chaque étape de leur lutte, elles et ils ont dû défendre l’importance du travail qu’ils accomplissent chaque jour et la responsabilité importante de conduire en toute sécurité nos enfants vers leur milieu d’apprentissage. Nous avons maintenant un salaire de référence basé sur une évaluation solide et le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour que ce salaire soit versé aux femmes et aux hommes qui accomplissent ce travail », de conclure Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches.

Rappelons que plus de 575 000 écoliers, soit un peu moins de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours. À l’issue de la rencontre d’aujourd’hui, les délégué-es auront adopté un plan d’action dans le but de concrétiser leur revendication.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches rassemble 250 syndicats sur son territoire regroupant plus de 45 000 membres.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

En 2017, les femmes poursuivent l’offensive

2016. Il aura fallu des regains troublants de violence envers les femmes et le harcèlement dont plusieurs d’entre elles ont avoué être régulièrement la cible pour que nous reprenions le chemin collectif de la contestation. Avec des campagnes comme Sans oui c’est non ou Ni viande ni objet, les femmes ont occupé le devant de la scène et exprimé leur colère devant des phénomènes qu’on espérait d’un autre âge. Cette colère, elles l’ont aussi manifestée ad lib, dans des mouvements sociaux spontanés auxquels prirent part de nombreux alliés de leurs causes.

Les cas d’agressions qui se sont multipliés en 2016, les propos machistes balancés crûment, le sexisme ordinaire étalé au grand jour et la violence banalisée, autant de fausses notes qui ont dominé le concert de l’année dernière. N’oublions pas notamment qu’un homme s’est immiscé, la nuit, dans les chambres d’étudiantes d’un campus de Québec et les a agressées sexuellement ; qu’un animateur de radio commentant ces événements a comparé le viol à un vol de voiture ; qu’il aura fallu une extraordinaire dose de ténacité aux femmes autochtones victimes d’agressions sexuelles à Val d’Or pour qu’enfin le gouvernement Couillard daigne faire la lumière sur les violences systémiques dont elles sont victimes par une commission d’enquête sur les relations entre les autochtones et certains services publics au Québec. Et voilà qu’on apprend maintenant, à travers la toute récente Enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire, que 37 % des personnes travaillant ou étudiant à l’université ont subi au moins une forme de violence sexuelle depuis leur arrivée entre les murs de cette institution.

Du côté de nos voisins américains, l’avenir n’est pas plus rose. L’élection d’un misogyne à la tête de l’État le plus puissant du monde a de quoi soulever incompréhension et inquiétudes. Avec ses propos dégradants pour les femmes, les accusations publiques d’agressions sexuelles ou bien son opposition avouée au droit à l’avortement gagné de si haute lutte, des millions d’Américaines sont déjà apeurées de l’avenir. Elles auront bien besoin de notre solidarité. Et c’est ce que nous leur exprimerons le 21 janvier prochain à Montréal où un rassemblement s’organise comme ailleurs dans le monde pour apporter tout notre soutien à nos sœurs américaines.

Le legs de 2016 aura peut-être été de redonner aux Québécoises une voix plus revendicatrice. Mais pour être une société réellement égalitaire, il faut combattre quotidiennement les inégalités économiques, réduire la pauvreté, éliminer les écarts salariaux, tout faire pour enrayer les stéréotypes et la discrimination dans les sphères personnelle et professionnelle, agir sur les conditions de vie et de travail. Par exemple, l’Ontario vient d’innover avec un projet de loi qui prévoit pour les victimes de violence sexuelle ou domestique une permission de s’absenter du travail. Celui-ci obligerait également les cadres à suivre une formation sur la violence en milieu de travail. Les lois du travail ontariennes sont-elles en train de nous damer le pion en matière d’aide et d’assistance pour ces victimes ? Ne serait-il pas souhaitable que le Québec s’inspire de l’Ontario pour amender ses propres législations ?

En 2017, on se doit d’être féministe et de s’attaquer une fois pour toutes aux violences envers les femmes. Pour y arriver, nous aurons besoin de toutes et de tous. Ça commence par l’arrêt du saccage des services publics auquel se livre le gouvernement Couillard et qui a engendré tant d’impacts négatifs sur la vie des femmes ; par un appui financier important aux groupes de défense des droits des femmes qui font des miracles sur le terrain, dont les centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel; par un rehaussement du salaire minimum à 15 $ l’heure et par la lutte contre la discrimination systémique dans tous les milieux. Être féministe en 2017 ne devrait jamais être dissocié de toutes ces quêtes justes et légitimes.

Véronique De Sève
Vice-présidence Confédération des syndicats nationaux (CSN)

La CSN en appelle à l’union des forces pour les droits de toutes les femmes

Dans le cadre de la Manifestation des femmes de Montréal en solidarité avec la Marche des femmes à Washington, la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, s’adressera au public pour exprimer la solidarité de la CSN avec les Américaines. « À la veille de l’investiture de Donald Trump, le monde entier retient son souffle. Les propos hostiles, racistes et machistes tenus par le nouveau président des États-Unis durant la campagne électorale ont de quoi inquiéter. Les femmes américaines ont été particulièrement visées et craignent maintenant des offensives contre leurs droits. Nous ne pouvions demeurer les bras croisés devant cette situation et nous leur exprimerons notre soutien inconditionnel », souligne-t-elle d’entrée de jeu.

« Les femmes du Québec savent pertinemment que nous ne sommes jamais à l’abri des discours et attaques sexistes de tous acabits, y compris en provenance de la classe politique. Les femmes racisées, dont les femmes autochtones, vivent pour leur part des difficultés supplémentaires découlant du racisme systémique dont elles sont souvent l’objet. Nous nous élevons contre toutes les formes de discrimination à l’endroit des femmes », affirme aussi Véronique De Sève.

La vice-présidente de la CSN compte sur les Québécoises et les Québécois pour assister à ce grand rassemblement. « Les femmes doivent lutter sans relâche pour maintenir leurs acquis et atteindre l’égalité de fait. Samedi, de nombreux groupes et des milliers de personnes sont attendus pour soutenir nos consoeurs américaines face aux menaces de reculs qui planent sur elles. Mais le message qui sera porté vaut également pour nous. N’oublions pas que l’année 2016 a été particulièrement éprouvante pour les femmes du Québec, en témoignent les nombreuses agressions dénoncées. Cette semaine, la toute récente Enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire nous apprenait que 37 % des personnes travaillant ou étudiant à l’université ont subi au moins une forme de violence sexuelle au sein de cette institution. Comme société qui se prétend égalitaire, on ne peut accepter ça. »

« Nous devrons lutter sur tous les fronts afin de combattre les inégalités envers les femmes. Nous avons besoin de toutes et de tous pour y arriver, enchaîne-t-elle. Attaquons-nous entre autres au saccage des services publics auquel se livre le gouvernement Couillard. Le rehaussement du salaire minimum annoncé aujourd’hui est pour sa part nettement insuffisant pour combattre les inégalités économiques que vivent de trop nombreuses femmes. Cette hausse minime ne pourra pas réduire la pauvreté dans laquelle elles sont plongées », a-t-elle conclu.

Lieu de la manifestation 
Esplanade de la Place des Arts
175, rue Sainte-Catherine Ouest

Date et heure
Samedi le 21 janvier à 11 h

Porte-parole pour la CSN 
Véronique De Sève, vice-présidente

Madame De Sève est disponible pour répondre aux questions des médias.

 

Une attitude indécente du gouvernement Couillard

La ministre responsable du Travail, Dominique Vien, a choisi son camp avec la hausse du salaire minimum de 50 ¢ prévue pour le 1er mai prochain.  Un pan important de la société civile estime pourtant qu’une hausse substantielle du salaire minimum est nécessaire afin de sortir les personnes à bas salaire de la pauvreté.

S’ajoute à l’indécence l’annonce faite le 20 décembre par la ministre de diminuer la cotisation des employeurs pour financer l’application de la Loi sur les normes du travail (LNT) de 0,08 % à 0,07 % ! Serait-ce pour subventionner cette hausse du salaire minimum ?, se sont indignés les porte-parole de la campagne 5-10-15.

Ce faisant, le gouvernement Couillard se montre davantage à l’écoute des associations patronales qui ont évoqué à tour de rôle des scénarios plus apocalyptiques les uns que les autres sans être en mesure de les prouver. « Cette faible augmentation maintiendra dans la précarité des dizaines de milliers de familles, dénonce Christian Daigle, président général du SFPQ qui vient de se joindre à la coalition 5-10-15. On constate à quelle enseigne loge le PLQ en favorisant les entreprises au détriment des bas salarié-es. »

Pourtant, le 24 octobre dernier, lors d’une rencontre avec une délégation de la campagne 5-10-15, la ministre du Travail avait reconnu que, si un salaire minimum à 15 $ était trop élevé selon elle, une augmentation de 0,20 $ comme l’année dernière serait nettement insuffisante.

« On avait demandé à la ministre d’envoyer un signal fort pour l’atteinte de 15 $ l’heure le plus rapidement possible avec l’annonce de la prochaine hausse du salaire minimum, ce qui nous avait semblé bien accueilli. D’ailleurs, au sortir de cette rencontre, les représentants de la coalition présents à la rencontre avaient salué une certaine ouverture de la ministre. Aujourd’hui, l’augmentation annoncée est nettement insuffisante et indécente pour les personnes travaillant au salaire minimum. Son annonce est à des années-lumière du nécessaire coup de barre espéré par une partie importante de la population québécoise », d’expliquer François Vaudreuil, président de la CSD.

Selon Mélanie Gauvin, co-porte-parole de la campagne 5-10-15 : « Cette augmentation haussera légèrement le pouvoir d’achat des personnes qui travaillent au bas de l’échelle. Elle démontre toutefois une absence de volonté politique à faire une différence marquée et soutenue pour les travailleuses et travailleurs. Alors que dans le contexte économique plus difficile des années 2008 à 2010, le salaire minimum avait augmenté de 50 cents, en 2017, le gouvernement aurait pu faire un effort beaucoup plus prononcé et planifier une atteinte d’un salaire minimum à 15 $ au Québec. Majoritairement non syndiquées, ces personnes dépendent des décisions du gouvernement pour voir leur revenu de travail augmenter. »

« Il s’agit d’une gifle pour les quelque 210 000 travailleurs et travailleuses qui gagnent le salaire minimum, s’indigne Virginie Larivière, co-porte-parole de la campagne 5-10-15. La ministre Vien a choisi de les maintenir dans la pauvreté. Rappelons que, selon la mesure de faible revenu ou la mesure du salaire viable, un travailleur ou une travailleuse à temps plein devrait gagner un revenu net qui dépasse les 23 000 $, pour une semaine de 35 heures. Avec l’augmentation proposée, c’est encore un manque à gagner de plus de 4000 $ par année. »

« Les libéraux de Philippe Couillard se comportent une fois de plus comme un gouvernement patronal, a réagi le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il désengage les patrons de leur responsabilité de payer convenablement leurs employé-es. En outre, avec leurs charges fiscales qui ne cessent de diminuer, comme avec la cotisation à la LNT et le taux effectif marginal d’imposition sur l’investissement qui est passé de 34,5 % en 1998 à 18,8 % en 2012, ce sont les particuliers qui se trouvent à subventionner les entreprises qui versent le salaire minimum. Le partage de la richesse, ça passe aussi par des salaires décents ! »

« Le gouvernement affirme vouloir être prudent. Mais une augmentation si basse frôle plutôt l’inertie politique. De 2008 à 2010, le salaire minimum a augmenté de 50 cents par année et les études, autant celles de l’Institut de la statistique que celle du Conseil québécois du commerce de détail, ont démontré des effets positifs sur l’emploi et sur les ventes, rappelle Louise Chabot, présidente de la CSQ. Donc nous sommes d’avis que le gouvernement aurait pu facilement, sans le moindre risque économique, dépasser les 50 cents déjà testés et, de cette façon, accélérer le pas vers l’atteinte d’un salaire minimum décent. »

La campagne 5-10-15 est menée par le Front de défense des non-syndiquéEs, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

 Ses trois revendications sont : 

  • Le droit d’obtenir son horaire de travail 5 jours à l’avance;
  • Le droit de disposer de 10 jours de congés payés par année pour la maladie ou les responsabilités familiales;
  • Le droit de gagner un salaire minimum de 15 $ l’heure. 

 

Le Syndicat du transport de Montréal (STM-CSN) réserve ses commentaires sur le retrait des voitures Azur

Le Syndicat du transport de Montréal (STM-CSN) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) à laquelle il est affilié, informent la communauté journalistique qu’ils réservent leurs commentaires relativement aux incidents qui ont amené le retrait des nouvelles voitures de métro, en fin de semaine dernière. Lorsqu’il le jugera nécessaire et une fois colligées l’ensemble des informations pertinentes à ce dossier, le STM-CSN fera connaître son point de vue.

À propos du syndicat et de la CSN
Le Syndicat du transport de Montréal (STM-CSN) représente 2400 salarié-es à la Société de transport de Montréal. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) qui regroupe plus de 60 000 syndiqué-es oeuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux compte plus de 325 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité, tant publics que privés.

 

 

 

Huit syndicats demandent d’arrêter l’érosion des services à la population

Sans l’implication et la participation active des salarié-es du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale, la réforme en cours du ministre de la santé, Gaétan Barrette, risque d’accroître les problèmes existants et d’accélérer la dégradation des services à la population. Huit syndicats affiliés à la CSN, regroupant des milliers de salarié-es dans une soixantaine d’établissements sur le territoire, lancent un appel pressant à stopper l’érosion des services et à enclencher les discussions avec la partie syndicale sur la manière d’organiser le travail et d’améliorer les services.

Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Photo : Clément Allard

Pour Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) : « Il est inquiétant de voir qu’au moment où la direction du CIUSSS de la Capitale-Nationale parle de vaste refonte des services, dont la réduction du nombre de centres de production alimentaire qui vont passer de 28 à 3 sur le territoire desservi, peu de démarches ont été initiées avec les travailleuses et les travailleurs de même qu’avec leur syndicat respectif. À une exception près : le syndicat de Québec Nord a réussi à faire entendre raison à l’employeur quant aux pistes de solution visant à réduire les impacts sur le personnel. Le ministre Barrette doit envoyer des signes clairs à la direction du CIUSSS que la réorganisation des services ne se fera pas sur le dos des salarié-es ni de la population qui goûtent toujours aux mesures d’austérité et d’optimisation. »

Alors que près de deux années se sont écoulées depuis la fusion forcée des établissements de santé, en avril 2015, plusieurs catégories de personnel sont laissées dans une zone d’ombre qui accroît leur inquiétude, le stress et même leur détresse. C’est notamment le cas des préposé-es aux bénéficiaires en CHSLD et dans les hôpitaux, des auxiliaires de santé et de services sociaux en CLSC, de celles et de ceux oeuvrant dans les services administratifs, dans les services alimentaires, dans les services de salubrité et d’hygiène, et de l’entretien de bâtiments.

Photo : Clément Allard

Parmi les problèmes identifiés par les syndicats du CIUSSS, figurent les impacts des fermetures de lits en soins de longue durée – 43 lits au CHSLD de Saint-Augustin-de-Desmaures seront transférés en ressources intermédiaires privées, et 64 autres à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec ; la violence croissante de la clientèle à l’égard du personnel ; le non-remplacement des absences des préposé-es aux bénéficiaires en CHSLD ; les problèmes accrus de rétention des nouveaux employé-es ; la perspective de coupures de postes et d’heures travaillées dans différents services.

« Nous, on est prêts à rencontrer l’employeur et à enclencher de bonne foi les discussions sur la réorganisation du travail, affirme Karl Campeau, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre jeunesse de Québec (CSN). On l’a même réaffirmé dans une lettre conjointe transmise à la direction générale, en décembre dernier. Nous ne sommes pas là pour gérer à la place des gestionnaires. Mais il est primordial que l’on puisse dire notre mot quant à la façon d’organiser le travail pour améliorer l’offre de services à la population. Les travailleuses et travailleurs sont souvent les mieux placés pour identifier les problèmes et suggérer des pistes de solution. Encore faut-il les écouter et tenir compte de leur savoir-faire. C’est d’ailleurs à cela que nous allons consacrer nos énergies dans les prochaines semaines, notamment en se donnant un meilleur rapport de force afin d’être entendus. »

« Les syndicats ne resteront pas les bras croisés en attendant un signe du ministre Barrette et de la direction de l’établissement, affirme pour sa part Denis Bertrand, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Ils vont dès maintenant unir leurs efforts et mettre toute leur énergie et leurs ressources pour mieux s’organiser et faire entendre la voix de plus de 6000 travailleuses et travailleurs présents dans les 57 établissements du CIUSSS. La FSSS–CSN va bien sûr apporter tout l’appui nécessaire pour que ces réorganisations des services se fassent dans le respect des travailleuses et des travailleurs.

Photo : Clément Allard

À propos des syndicats et de la CSN

Les syndicats présents à la conférence de presse sont les suivants :

  • Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec – CSN
  • Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de santé de Portneuf (CSN)
  • Syndicat des travailleurs et travailleuses du Centre de santé et des services sociaux de Charlevoix CSN
  • Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de santé et de services sociaux de Québec-Sud (CSN)
  • Syndicat des travailleuses et travailleurs de Québec-Nord (CSN)
  • Syndicat du Jeffery Hale-St-Brigid’s (CSN)
  • Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Centres jeunesse de Québec (CSN)
  • Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Régie régionale de Québec (CSN)
    Photo : Clément Allard

Ces syndicats sont affiliés au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) qui regroupe sur une base régionale quelque 50 000 membres dans tous les secteurs d’activité, privés et publics. Ils sont aussi affilés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui compte 130 000 membres dont 110 000 dans le secteur de la santé. Ces syndicats sont enfin affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente plus de 325 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

 

Il faut aussi s’attaquer aux causes systémiques

La Confédération des syndicats nationaux croit que des précisions importantes doivent être apportées au projet de loi 115, loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aîné-es et toute autre personne en situation de vulnérabilité. Pour la CSN, qui­ représente près de la moitié des salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux, et ce dans tous les titres d’emploi, ce seul projet de loi ne pourra atteindre pleinement ses objectifs si on ne remet pas en cause, en même temps, les causes systémiques du phénomène de la maltraitance. Des représentants de la CSN seront entendus par la Commission des relations avec les citoyens cet après-midi.

 « Pour nous, le projet de loi 115 constitue une avancée nécessaire, explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. C’est dans cette optique que nous proposons des changements qui en renforceront les éléments essentiels. Nous déplorons toutefois que le projet de loi ne se concentre que sur la maltraitance issue de comportements individuels et qu’il fasse complètement l’impasse sur la maltraitance systémique qui découle de décisions et d’actions politiques ou organisationnelles. C’est un aspect important, voire le plus important, qu’il faudra regarder attentivement pour améliorer la situation ».

Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Photo : Louise Leblanc

Pour la CSN, c’est la pression budgétaire exercée depuis des années sur les établissements, exacerbée par les dernières rondes de compressions, qui fait en sorte qu’on manque de personnel et que celui-ci est en surcharge de travail croissante. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’on assiste aujourd’hui à une certaine déshumanisation des soins et à une incapacité des établissements à répondre adéquatement à tous les besoins des aîné-es et des personnes vulnérables. D’ailleurs l’implantation de pratiques comme le minutage du temps de travail ou la méthode Lean contribue grandement à la déshumanisation des soins. Ce constat, la CSN est loin d’être seule à le dresser. Les derniers rapports du Protecteur du citoyen ainsi que des prises de position de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec, notamment, abondent en ce sens.

« Ce n’est certainement pas de gaieté de cœur , mais en raison d’un manque de temps et de ressources que le personnel œuvrant auprès des aîné-es ou de personnes vulnérables doit parfois se résoudre à différer l’heure du repas ou de la toilette. Si les travailleuses et les travailleurs ont leur part de responsabilité, l’État ne peut certainement pas ignorer la sienne », illustre le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Guy Laurion.

Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles. Photo : Louise Leblanc

« L’embauche de 1150 personnes dans les CHSLD annoncée récemment ne sera pas suffisante pour régler tous les problèmes, vu l’ampleur des besoins, poursuit la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois. Il serait grandement temps de mettre de côté l’idéologie et la partisannerie pour dresser le portrait véritable des besoins en ressources dans les services aux aîné-es et aux personnes les plus vulnérables et de trouver les moyens d’y répondre adéquatement. Selon nous, le financement public adéquat des services est un incontournable pour lutter contre la maltraitance. Par ailleurs, l’accès aux ressources d’hébergement, aux services de réadaptation ainsi qu’aux soins à domicile, assurés par du personnel du secteur public, bien formé, est également un aspect important ».

Réserves

Si le projet de loi 115 contient de bons éléments, la CSN émet certaines réserves, notamment quant à deux aspects qui vont au-delà du débat sur la lutte contre la maltraitance.

Sur l’utilisation de caméras de surveillance et d’autres moyens technologiques, la CSN estime que la jurisprudence en la matière et les balises déjà édictées par la Commission de l’accès à l’information du Québec établissent déjà clairement ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Toute intervention du gouvernement devra respecter la charte des droits et liberté et les balises fixées par la jurisprudence.

Par ailleurs, la CSN ne croit pas qu’il soit judicieux de permettre plus généralement la levée du secret professionnel. Actuellement, le secret professionnel ne doit être levé que dans des circonstances exceptionnelles et cet équilibre doit être préservé car il permet aux professionnel-les d’entretenir une relation de confiance avec leur patient, absolument nécessaire pour pouvoir exercer leur profession au meilleur de leur connaissance. Pour la CSN, ce débat dépasse largement le cadre de la discussion sur la maltraitance.

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Investissement de 5,7 millions $ pour LM Wind Power rendu possible grâce aux salarié-es

La FIM–CSN accueille favorablement le nouvel investissement de 5,7 millions $ du gouvernement du Québec, annoncé le vendredi 13 janvier, qui aura pour résultat la création de plus de 265 nouveaux emplois chez LM Wind Power. La compagnie du secteur éolien deviendra ainsi le plus grand employeur privé de la Gaspésie, avec près de 450 emplois.

La FIM–CSN rappelle que les travailleuses et les travailleurs sont au cœur de cette réussite après avoir accepté d’importantes modifications à leur convention collective. « Le syndicat, appuyé activement par la fédération, a mené une négociation avec l’employeur qui a culminé par une entente acceptée par les salarié-es. C’était une étape nécessaire pour l’obtention d’un important contrat et, ultimement, pour l’octroi de l’investissement du gouvernement », estime Alain Lampron, président de la FIM–CSN.

« Nous avons fait des concessions importantes à nos yeux, notamment en acceptant de passer d’une semaine de cinq jours à une semaine de sept jours. Aujourd’hui, nous constatons que nos choix ont rapporté, car non seulement nos emplois sont garantis pour de nombreuses années, mais en plus, nous allons plus que doubler le nombre de salarié-es », affirme Sylvain Denis, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de L.M. Wind Power.

Au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN), la nouvelle est chaudement accueillie. « Un investissement comme celui annoncé aujourd’hui, générateur d’autant de nouveaux emplois stables, à temps plein et syndiqués, c’est rare pour une région comme la nôtre. À la CSN, nous sommes heureux d’y avoir joué un rôle et nous resterons présents pour ces travailleurs et ces travailleuses », lance Jacques Mimeault, président du CCGIM-CSN.

Bien que la FIM–CSN salue cette annonce, elle rappelle du même coup que le gouvernement du Québec n’a toujours pas de politique concrète et efficace en matière d’énergie éolienne : « Encore une fois, on ne le dira pas assez, le Québec a besoin d’une politique industrielle globale qui inclut l’énergie éolienne. Cela permettrait de soutenir activement le développement de ce créneau d’excellence », conclut Alain Lampron.

D’autres journées de grève au Manoir Sully

À compter de cet après-midi, 16 h 15, et ce jusqu’au 15 janvier 17 h, les travailleuses et les travailleurs du Manoir Sully tiendront de nouvelles journées de grève pour dénoncer l’attitude de fermeture de l’employeur à la table de négociation. Celles-ci s’ajoutent à une série de grèves perlées qui se sont tenues le 25 novembre ainsi que les 8 et 9 décembre.

« Les 23, 24 et 25 décembre derniers, le syndicat a choisi de suspendre les trois jours de grève qui étaient prévus, en signe de bonne foi et pour donner une chance à la négociation en 2017. Aujourd’hui, on constate que l’employeur n’a aucune intention de modifier sa position. Il va nous trouver lassants, parce qu’on a la ferme intention d’améliorer notre sort et qu’on va tout faire dans ce sens-là », souligne le représentant du secteur des centres d’hébergement privés pour aîné-es, (FSSS–CSN), Gilles Gagné.

« Trouvez-vous ça raisonnable vous autres que des serveuses, des préposé-es au ménage, des aides-cuisiniers soient payés 12,07 $ l’heure après 15 ans de service ? C’est le cas au Manoir Sully, et non, ce n’est pas normal. On va donc se battre jusqu’au bout pour que des travailleuses et des travailleurs qui ont amplement démontré leurs compétences et leur dévouement durant de nombreuses années soient enfin respectés », renchérit le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Denis Bertrand.

Rappelons que les plus bas salarié-es du Manoir Sully ne demandent que 13,20 $ l’heure d’ici 2018. C’est également dans cette résidence que le représentant patronal à la table des négociations, Marc-André Boivin, a agi comme briseur de grève et bousculé un conseiller syndical qui l’a pris sur le fait.

« Malgré le fait que d’autres résidences se soient dissociées des gestes de Marc-André Boivin, le Manoir Sully et les Bâtisseurs continuent à accorder encore leur confiance à cette personne. L’employeur semble vouloir conserver la ligne dure et refuse de mettre de l’eau dans son vin », dénonce pour sa part la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.

« Le Groupe des Bâtisseurs vient d’annoncer un chantier de six millions de dollars pour agrandir la résidence. Il a les moyens de mieux rémunérer ses employé-es. Il devrait prendre l’exemple sur plusieurs résidences indépendantes qui, elles, ont choisi de s’entendre avec leurs travailleuses et leurs travailleurs syndiqués. Mais il préfère l’option du cheap labor. Inutile de vous dire qu’à la CSN, ça ne passe pas. On va être derrière ces salarié-es tout au long de cette bataille », conclut-elle.

 

 

Les techniciennes en laboratoire de Sainte-Justine lancent leur offensive de campagne

Les techniciennes et techniciens en laboratoire de l’Hôpital Sainte-Justine organisent la riposte face à la méga-centralisation des laboratoires à laquelle se prête le ministre Barrette par le projet Optilab, qui affecte directement les services à la population.

Dans le cadre de la campagne Mon laboratoire médical, j’y tiens, ils procéderont dès le 12 janvier à de l’affichage à l’intérieur de l’établissement. Celui-ci prendra la forme de mosaïques d’employé-es interpellant le public, pancartes à la main, par des questions directes et très légitimes, notamment : Et l’impact sur les patients ? Et mon expertise avec les enfants ? Et les horaires intenables ? Et l’inquiétude des parents ?

Ce volet de campagne se déploiera également sur les réseaux sociaux. Les employé-es de Sainte-Justine comptent ainsi montrer leur détermination à lutter contre le démantèlement en règle des services de laboratoires médicaux au Québec. On se demande bien quelles répliques le gouvernement pourrait leur donner. Parce que rien ne justifie le projet Optilab!

Un manque de préparation qui inquiète

À la suite d’une rencontre avec le ministère de la Santé et des Services sociaux sur l’implantation du projet Optilab, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se dit inquiète face à l’absence de réponse concernant des éléments majeurs dans le déploiement du controversé projet. Selon la centrale, la question du transport et de la main-d’œuvre constituent des illustrations flagrantes de l’improvisation dans le dossier. « On laisse planer le mystère sur la nature publique ou privée de la gestion du transport des échantillons en évoquant la possibilité que le choix relève des 11 laboratoires serveurs. De plus, le moyen d’assurer la traçabilité des échantillons n’a toujours pas été identifié. Or, une standardisation s’impose pour garantir l’efficience dans les transferts des échantillons et dans la conservation de leur intégrité, partout au Québec. Seul le système public peut l’assurer », plaide d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

« Tout est très préliminaire concernant le transport des échantillons. À ce stade-ci, le gouvernement est encore en train d’analyser ce qui se fait à Héma Québec! Pourtant, il a mis le pied sur l’accélérateur pour implanter Optilab et multiplier les transferts d’échantillons. Mais le système de transport n’est toujours pas adapté, malgré les grandes distances parcourues! Cela présente un risque pour la santé de la population dont le gouvernement devrait se préoccuper », lance également le vice-président de la CSN.

« Le ministère affirme que les employé-es sont le volet clé du projet Optilab. Mais on a plutôt l’impression du contraire avec le transfert de personnel et les abolitions de postes annoncées. Ce que dit le gouvernement ne se concrétise pas dans les faits et suscite plusieurs questionnements », souligne la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Nancy Corriveau.

« Le ministre Barrette est en train de créer le chaos, s’inquiète la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Mélissa Gaouette. Nous le répétons : un moratoire s’impose sur le déploiement du projet dans l’ensemble du territoire, le temps de procéder aux travaux et aux consultations requises. Il faut absolument s’assurer que le projet dans sa forme actuelle soit viable, ce dont on doute fortement. Sa mise en œuvre doit se faire en toute sécurité et en tout respect pour la population et les salariés des laboratoires. »

Jean Lacharité rappelle finalement que la CSN est la seule organisation à avoir négocié la lettre d’entente numéro 7 établissant un comité paritaire syndical-patronal sur lequel siègent notamment trois technologistes. La centrale est également la seule à s’être dotée d’une structure élargie permettant aux employé-es du terrain de faire entendre leur voix. « À la CSN, nous tenons à ce que les personnes directement concernées par Optilab puissent participer activement aux discussions. Il faut éviter que tout ne soit concentré entre les mains des médecins, comme le souhaite le ministre Barrette », conclut-il.

 

 

La CSN dénonce l’intransigeance de la direction du CISSSO

La CSN dénonce le refus du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) de revenir sur sa décision en ce qui a trait à des mesures disciplinaires qui ont coûté six et trois mois de suspension à deux employés. Ceux-ci avaient fait appel aux médias pour alerter la population concernant l’inutilisation d’un laboratoire médical nouvellement construit qui a coûté plusieurs centaines de milliers de dollars provenant des coffres de l’État.

« Deux citoyens ont agi en leur âme et conscience dans cette affaire et ont jugé qu’il était nécessaire d’alerter la population sur ce qui se passe dans le réseau. Avec ses compressions de plusieurs milliards dans le système de santé, le gouvernement a mis à mal de nombreux services tout en engrangeant des surplus faramineux. Dans ce contexte, il est complètement inadmissible de laisser dormir des installations qui pourraient servir à des gens qui en ont besoin », s’est indigné le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CSN), Michel Quijada.

« Nous enjoignons à nouveau l’employeur de renoncer à ses mesures disciplinaires, a renchéri le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Christian Meilleur. Nous allons poursuivre la pression jusqu’à ce qu’il entende raison, d’autant plus qu’il est lui-même incapable d’expliquer à la population les mesures complètement injustifiées qu’il a prises envers deux personnes qui ont exercé leur devoir de citoyens. »

La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé de Gatineau – CSN, Josée McMillan, reproche par ailleurs au CISSSO la réduction de quatre rencontres mensuelles à une seule pour le règlement des mésententes. « À l’heure actuelle, plusieurs griefs sont pendants entre l’employeur et des employé-es. Pour un meilleur climat et des relations de travail plus harmonieuses, il est absolument nécessaire que les parties puissent se rencontrer sur une base régulière afin de tenter de régler les litiges ; mais voilà que l’employeur réduit cette possibilité. Ce n’est pas digne de ses responsabilités envers les syndiqué-es auxquels il est lié par la convention collective. »

« La décision de l’employeur de suspendre deux personnes alors qu’elles ont toujours eu un comportement exemplaire a soulevé l’indignation dans la région et partout au Québec, a conclu le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les gens se sont élevés contre le traitement qui leur a été réservé, car ce genre d’action est essentiel à toute démocratie. La CSN va les appuyer inconditionnellement dans cette affaire, car nous défendons coûte que coûte le droit du public à être informé, qui plus est dans un contexte où le projet Optilab du gouvernement met en péril la qualité des soins aux patients. »

 

 

Gouvernement Couillard : un bilan lamentable

L’année qui commence sera particulièrement animée pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN) avec la tenue de son 65e Congrès, en juin à Montréal, et la négociation des conventions collectives de quelque 600 syndicats et sections. « Mais une action soutenue sur le front social et politique demeure essentielle, a précisé le président Jacques Létourneau, car nous avons devant nous un gouvernement pro-patronal, loin du monde ordinaire. Il n’est donc pas surprenant que son bilan soit lamentable. »

Le porte-parole syndical estime que le début de 2017 sera déterminant et conditionnera la fin du mandat du gouvernement Couillard. Lorsqu’il a été élu, en avril 2014, Philippe Couillard s’était engagé à devenir « le premier ministre de tous les Québécois ». « Il doit maintenant s’activer à le démontrer, a déclaré le président de la CSN. Ses priorités doivent être de profiter du prochain budget pour réinvestir massivement dans les programmes de l’État, de relever substantiellement le salaire minimum et de permettre un développement économique créateur d’emplois de qualité et respectueux de l’environnement. C’est ce qui nous animera en 2017. »

Un réinvestissement massif nécessaire

Après deux ans et demi d’austérité, le temps est venu de réinvestir massivement dans les services publics et les programmes sociaux. La réforme Barrette dans la santé et les services sociaux a durement atteint l’accessibilité et la qualité des services, tout en détériorant les conditions de travail de celles et de ceux qui les donnent. Décriée de toutes parts, des syndicats aux gestionnaires en passant par des médecins et même la commissaire à l’éthique par intérim, Anne Robitaille, cette réforme ouvre la voie à des privatisations et centralise à l’extrême les pouvoirs entre les mains du ministre.

Entrevue : Jacques Létourneau dresse le bilan du gouvernement Couillard à Radio Canada

« La situation dans les CHSLD et dans les centres jeunesse n’a jamais été aussi dramatique, a dénoncé Jacques Létourneau. Les transferts des CLSC vers les GMF ont dénaturé les services sociaux et privé la population de services essentiels. La centralisation des laboratoires, avec le projet Optilab, connaît déjà des ratées troublantes, comme le rapportent certains médias. La manipulation et le transport d’échantillons sur de grandes distances par des entreprises du secteur privé comportent des risques d’erreurs et des enjeux de sécurité que nous devons dénoncer. Avec notre campagne Ma place en santé, j’y tiens !, nos membres continuent à se mobiliser pour dénoncer les effets de cette réforme austère et revendiquer un réinvestissement majeur dans le réseau. »

Avec le surplus de 1,7 milliard de dollars constaté par le ministre Leitão, au début décembre, sans compter celui de 3,7 milliards atteint l’an dernier, la CSN estime qu’il est maintenant temps de réinvestir massivement dans les programmes qui ont été décimés par les mesures d’austérité, en suspendant les versements au Fonds des générations : la santé et les services sociaux, l’éducation, les services de garde éducatifs, l’aide sociale, la protection de l’environnement et de la faune, l’application de la charte de la langue française, et le financement des groupes communautaires.

« Nous avons proposé au gouvernement qu’il accroisse les revenus de l’État, a rappelé Jacques Létourneau. La lutte à l’évitement fiscal et aux paradis fiscaux, l’instauration d’un impôt minimum pour les entreprises, l’ajout de paliers d’imposition pour les particuliers les plus fortunés seraient de bons moyens. Il doit aussi s’attaquer aux deux principales causes de la hausse des dépenses du réseau de santé, soit la rémunération des médecins, qui doit être revue, et les prix des médicaments, en instaurant un régime public d’assurance médicaments. L’équilibre budgétaire ne doit plus être maintenu par des coupes dans les programmes. »

Une hausse significative du salaire minimum

Pour la CSN, membre de la coalition 5-10-15 qui milite pour réformer les normes du travail et pour hausser le salaire minimum à 15 $ le plus tôt possible, le gouvernement doit donner le ton en annonçant une augmentation significative du salaire minimum pour le 1er mai. « La ministre Vien ne doit pas céder au chant des sirènes patronales qui évoquent les pires scénarios découlant d’une telle hausse, a poursuivi Jacques Létourneau. Elle doit aller beaucoup plus loin que ses prédécesseurs qui avaient augmenté de 0,50 $ l’heure par année le salaire minimum entre 2008 et 2010.

« Il n’est pas normal qu’une personne vive dans la pauvreté en travaillant à temps plein. Contrairement à ce que plaident les patrons, les mesures fiscales sont des compléments utiles au salaire minimum, dans des politiques de lutte à la pauvreté. Elles ne doivent pas se substituer à leur responsabilité de verser un salaire décent à leurs employé-es, surtout dans un contexte où les charges fiscales des employeurs ne cessent de diminuer. Agir ainsi équivaudrait à subventionner, avec les impôts des contribuables, les emplois à bas salaire. »

Peu avant les Fêtes, les libéraux avaient fièrement annoncé la réduction de la contribution patronale à la Loi sur les normes du travail, une mesure qui s’ajoute à toutes les autres qui ont diminué le fardeau fiscal des entreprises, dont le taux effectif marginal d’imposition sur l’investissement est passé de 34,5 % en 1998, à 24,1 % en 2008, puis à 18,8 % en 2012.

Emplois : absence de vision

Au regard du développement économique, le bilan du gouvernement Couillard n’est guère élogieux. « Il aurait dû suivre l’exemple de son homologue au fédéral en investissant pour soutenir la création d’emplois, a réagi le président de la CSN. Au rythme où vont les choses, il n’atteindra jamais son engagement de créer 250 000 emplois et encore faudrait-il que ceux qui sont créés soient de qualité et non atypiques, comme le démontre la tendance des dernières années. »

La formation du Conseil consultatif sur l’économie et l’innovation, composé essentiellement de figures patronales, et le ton qu’il donne aux Rendez-vous de la main-d’œuvre en voulant orienter l’enseignement post-secondaire vers les seuls intérêts des entreprises, sont d’autres exemples du parti pris patronal de ce gouvernement.

En route vers le 65e Congrès

Depuis octobre, les syndicats affiliés sont consultés sur de grandes revendications devant mener à la rédaction d’un manifeste qui sera présenté au 65e Congrès de la CSN, qui se tiendra en juin à Montréal. L’instance permettra aux quelque 2000 délégué-es syndicaux d’élaborer un plan d’action porteur d’un projet social pour contrecarrer le néoconservatisme qui domine dans les officines du pouvoir au Québec.

« L’échéance est le prochain scrutin québécois où nous interviendrons pour que les partis s’engagent sur des éléments d’un projet progressiste pour le Québec », a conclu le président de la CSN.

Plus de 600 syndicats de la CSN en négociation en 2017

L’année qui commence sera fort active pour quelque 600 syndicats affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui renouvelleront leurs conventions collectives en 2017. Autant dans le secteur privé que dans le secteur parapublic, des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs bénéficieront de l’appui de la CSN pour améliorer leurs conditions de travail et leurs salaires.

C’est le cas de plus de 21 000 membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), dont les membres d’une cinquantaine de syndicats ou de sections du transport scolaire et de transport urbain, et de près de 90 syndicats ou sections dans les municipalités, de même que les membres du Réseau de transport de la capitale (personnel d’entretien et conductrices et conducteurs), de la Société de transport de Montréal (entretien), de la Société de transport de la Rive-Sud (personnel d’entretien et conductrices et conducteurs), de Loto-Québec, les 5400 employé-es de bureaux et de magasins de la SAQ (SEMB-SAQ-CSN), les employé-es de Gaz Métro, les quelque 2000 membres des casinos de Montréal, de Gatineau, de Charlevoix et de Mont-Tremblant et de plus de 700 employé-es de soutien dans l’éducation post-secondaire, dont celles et ceux de Concordia.

En outre, les 2800 membres du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (CSN), sans contrat de travail depuis le 1er avril 2015, et en bute à un sous-financement chronique qui affecte leurs conditions de travail et les services qu’ils rendent, poursuivront leurs négociations.

Pas moins de 33 syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) renouvelleront leurs conventions collectives en 2017, soit 23 du regroupement des établissements d’enseignement privé représentant près de 2000 salarié-es ainsi que 7900 chargées et chargés de cours, tutrices et tuteurs en provenance de 10 universités. Outre l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’UQAM, dont les chargé-es de cours ont un mandat de grève en poche, c’est l’ensemble des composantes du réseau des universités du Québec qui seront en négociation.

Les 250 professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO–CSN) poursuivront aussi leur négociation. Ces derniers sont affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN), tout comme les 166 sages-femmes du Québec, qui tenteront d’obtenir une entente en 2017.

Les 7400 membres d’UCCO-SACC-CSN, qui regroupe toutes les agentes et tous les agents correctionnels des pénitenciers fédéraux, poursuivront pour leur part les discussions avec le gouvernement Trudeau. Les négociations ont commencé il y a deux ans.

À la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), 91 syndicats regroupant près de 4000 membres entreprendront des pourparlers au cours des prochaines semaines, dont ceux de Soucy International et des Industries Mailhot, qui en seront à leur première négociation à la CSN. En outre, les syndiqué-es d’Orica, de General Dynamics Produits de défense et Systèmes tactiques de Saint-Augustin, d’Acier Leroux de Boucherville, de Pharmetics, de MDA Espace, de la SOPFEU et ceux des syndicats au sein de 18 concessionnaires automobiles tenteront d’obtenir une nouvelle convention collective en 2017.

Soixante-deux syndicats de la Fédération du commerce (FC–CSN) négocieront aussi leurs contrats de travail au cours des prochaines semaines. De ce nombre, huit participent à la négociation coordonnée dans l’hôtellerie, dont celui de Gouverneur Place Dupuis, à Montréal, en lock-out depuis le 14 décembre. Dans le commerce de détail, l’entrepôt RONA, BMR, et le Métro-Richelieu de Newton, l’un des plus vieux syndicats de la fédération, seront aussi en discussion sur leurs conditions de travail et leurs salaires. Le secteur agroalimentaire sera aussi actif avec 11 négociations, dont Olymel, à Sainte-Rosalie. Dix-sept conventions collectives du secteur de la finance, incluant plusieurs caisses Desjardins, et 13 dans le secteur du tourisme, dont celle au Zoo de Granby, seront aussi en discussion.

Quelque 25 syndicats affiliés à la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) entameront ou poursuivront leurs négociations, dont les quatre de La Presse, celui des 3200 travailleuses et travailleurs de Radio-Canada, et celui représentant Transcontinental.

À la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), les syndicats présents dans plus de 360 centres de la petite enfance à travers le Québec poursuivront leurs négociations coordonnées et locales, le cas échéant, au cours de l’année qui commence. Les quelque 3600 membres des 46 accréditations syndicales représentant le secteur ambulancier (paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien) poursuivront aussi les pourparlers. Il en est de même d’une vingtaine de centres d’hébergement privés (CHP), réunis dans des négociations coordonnées et de 53 autres établissements communautaires ou de résidences privées de personnes âgées.

Pour leur part, les 12 000 membres de la CSN–Construction négocieront leurs conditions de travail aux côtés de leurs camarades des 4 autres organisations syndicales représentatives de l’industrie de la construction, comme le prévoit la loi.

Entre le 4 décembre 2015 et le 1er décembre 2016, la CSN a accueilli 2317 nouveaux membres regroupés dans 72 nouvelles accréditations syndicales.