Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’hôtel Quality Sherbrooke (CSN) et du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’hôtel du Delta Sherbrooke (CSN) ont entériné, la semaine dernière, leur entente de principe respective en acceptant à 100 % les termes de leur nouveau contrat de travail. Selon Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable politique du secteur du tourisme de la fédération, « ces deux résultats démontrent clairement que les attentes des membres de ces deux syndicats ont été satisfaites, tant au niveau des demandes de la plateforme de la négociation coordonnée qu’au niveau de leurs revendications locales. »
« Les deux ententes sont d’une durée de quatre ans et contiennent des augmentations salariales de 3 % pour les trois premières années et de 4 % la dernière année. En plus de ces deux éléments de la plateforme commune, les syndicats ont réussi à obtenir une bonification de leurs indemnités de vacances et ont obtenu des gains importants relativement à la question des indemnités de départ », souligne Michel Valiquette. Les deux syndicats ont également obtenu satisfaction sur différents éléments de leur contrat de travail, notamment en bonifiant différentes primes pour le travail de nuit ainsi que sur les livraisons spéciales.
Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.
Deux nouvelles ententes de principe au Domaine des Pionniers en Abitibi et au centre d’hébergement le Boisé de Sainte-Thérèse dans les Laurentides viennent d’être adoptées à 86 % et à 82 % dans le cadre de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés pour aînés–CSN. Les deux ententes répondent positivement aux quatre priorités de négociation portant sur l’augmentation de 1,50 $ l’heure sur trois ans, la date d’échéance de la convention collective au 31 mars 2018, la formation des employé-es et la création d’un comité de relations de travail.
Domaine des Pionniers
Au Domaine des Pionniers, les 17 travailleuses crient victoire. « Grâce à la mobilisation sans faille que les travailleuses ont maintenue tout au long de la négociation, elles ont évité le conflit et gagné le combat. Elles ont aussi obtenu gain de cause concernant les quatre demandes de la plateforme et même plus. C’est une réussite sur toute la ligne », souligne d’entrée de jeu le représentant du secteur des centres d’hébergement privés–CSN, Gilles Gagné.
Rappelons que l’offre initiale de l’employeur suivait l’augmentation de 3 % sur cinq ans qu’avait fait le ministre Coiteux au tout début de la négociation aux employé-es du secteur public. « Au lieu de 0,60 $ l’heure sur cinq ans, les travailleuses recevront une augmentation de 1,50 $ l’heure pour trois ans. C’est plus que du simple au double. Cette augmentation de salaire fait en sorte que la grande majorité des employé-es recevront une rémunération supérieure à 15 $ l’heure dès le 1 avril 2017! », renchérit la vice-présidente régionale de la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN), Annick Trottier.
Centre d’hébergement Le Boisé de Sainte-Thérèse
Avant que des moyens de pression ne soient déclenchés, une entente est intervenue au terme d’une ultime rencontre de négociation entre la direction du centre d’hébergement Le Boisé de Sainte-Thérèse et le syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés des Laurentides–CSN.
En plus des gains de la négociation coordonnée, la nouvelle convention collective inclut l’ajout de clauses qui, notamment, offriront la possibilité d’une retraite progressive. Du côté monétaire, un jour de congé supplémentaire et un montant forfaitaire en compensation de l’inflation ont été convenus en plus d’une augmentation de 1,50 $ l’heure pour tous les postes d’ici le 31 mars 2018. « Le syndicat avait opté pour une diminution de l’écart salarial entre les différents postes et un premier pas a été franchi dans ce sens. Nous en sommes fiers, car toutes et tous contribuent au bien-être des bénéficiaires », enchaîne David Deschatelets, vice-président régional de la FSSS–CSN.
« Ces deux ententes élèvent à 17 le nombre de conventions collectives qui ont été entérinées par les parties dans le cadre de cette négociation coordonnée. Ces deux excellentes nouvelles viennent consolider les gains qui continuent à s’accumuler tout au long de cette importante démarche à laquelle participent 42 accréditations syndicales de la CSN à travers le Québec », conclut Gilles Gagné.
Du 16 au 22 octobre, se tiendra la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). Cette année, la CSN souhaite rappeler à toutes les travailleuses et travailleurs, aux quelque 2000 syndicats de la confédération et à ses 325 000 membres des secteurs privé et public l’importance de cet enjeu, dans un contexte où les employeurs demandent d’en faire toujours plus avec moins.
«La prévention est le nerf de la guerre en matière de santé et de sécurité. C’est en amont qu’il faut agir pour sensibiliser les employeurs aux risques liés au travail. Il est inacceptable qu’encore aujourd’hui, le travail rende malade ou pis encore, qu’il tue», déplore, Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
L’an dernier, 196 personnes ont perdu la vie en raison de leur emploi (ou ont péri en travaillant). «Voilà pourquoi au fil des décennies, la confédération et ses organisations affiliées ont mis en place une panoplie de services, pour continuer de faire reculer la maladie et… la mort», souligne Jean Lacharité. Hygiénistes du travail, ingénieurs, ergonomes et psychologues du travail sont des ressources spécialisées de la CSN qui travaillent pour plus de prévention. En défense des accidenté-es, la confédération dispose de ses propres avocats et conseillers. C’est l’équipe spécialisée la plus importante offerte par une organisation syndicale au Québec.
De plus, les treize conseils centraux ainsi que les huit fédérations de la CSN disposent de comités en santé et sécurité du travail et soutiennent les militantes et les militants dans leurs actions.
Visitez le site web semaineSST.org qui présente de nombreux outils pour faciliter les échanges dans les milieux de travail en matière de prévention en santé et sécurité.
Bonne Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail!
Répondant à l’appel de plusieurs acteurs majeurs de la société civile québécoise, des milliers de personnes se sont rassemblées à Montréal, ce midi, pour réclamer le salaire minimum à 15 $ l’heure.
Photo : Michel Giroux
Partis du Parc le Prévost, dans le quartier Villeray, c’est sous les bannières des principaux groupes regroupés au sein de quatre grandes campagnes, 15 $ maintenant, 5-10-15, 15 plus et Minimum 15 $, et d’une pléiade d’autres organisateurs et alliés que les marcheurs ont fait résonner leur message au long des rues Christophe-Colomb et Jean-Talon à Montréal.
Photo : Michel Giroux
Au Québec, cette revendication est portée par plusieurs groupes communautaires, syndicaux, politiques et étudiants représentant des centaines de milliers de personnes.
Les groupes ont tenu à rappeler l’importance d’offrir un salaire décent, permettant à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs du Québec d’obtenir un salaire supérieur au seuil de faible revenu et de sortir de la pauvreté. Avec le salaire minimum actuel, soit 10,75 $ l’heure, une personne travaillant à temps plein toute l’année ne peut pas sortir de la pauvreté. En outre, une personne sur dix qui fréquente les banques alimentaires détient un emploi. Rappelons qu’au Québec, 733 700 personnes travaillent au bas salaire. La majorité ne sont pas aux études, travaillent à temps plein et ont plus de 25 ans.
Photo : Michel Giroux
Alors que les luttes contre les inégalités et la précarisation du travail s’imposent comme prioritaires, la revendication d’un salaire minimum à 15 $ l’heure au Québec devient incontournable. Cette hausse affectera directement 1 041 726 personnes, qui vivent avec 15 $ par heure ou moins, soit 26 % des salarié-es au Québec.
Les organisations qui sont à l’origine de la manifestation estiment qu’un consensus social est en train de se construire autour de la question du salaire minimum à 15 $ et qu’il est plus que temps que le gouvernement se mette au diapason de la population.
Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) accueille avec enthousiasme le rapport du Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Intitulé Santé mentale et sécurités des collectivités : appuyer nos agents de sécurité publique à l’aide d’une stratégie nationale sur les blessures de stress opérationnel, ce rapport, publié la semaine dernière, contient seize recommandations, dont plusieurs touchent directement la reconnaissance des enjeux de santé mentale pour les agentes et agents correctionnels.
En mai dernier, Jason Godin et Gord Robertson, respectivement président national et deuxième vice-président national d’UCCO-SACC-CSN, ont participé aux audiences tenues par le Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Leur témoignage, fort apprécié par les membres du comité, a d’ailleurs été repris, en partie, dans le rapport final.
« À l’intérieur des murs des établissements carcéraux, nous sommes les premiers répondants. Puisque nous sommes toujours à l’abri des regards, c’est souvent difficile de faire reconnaître les conséquences traumatisantes d’événements qui se produisent dans le cadre de notre travail. Voilà pourquoi nous avons tenu à nous faire entendre sur cet enjeu très important pour les agentes et agents correctionnels », déclare Jason Godin, président du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN).
Avec des recommandations qui proposent l’application de mesures concrètes, comme par exemple l’introduction de dispositions législatives contenant une présomption de blessures de stress opérationnel en faveur des agents de la sécurité publique, le rapport présenté par le Comité permanent de la sécurité publique et nationale est un pas dans la bonne direction. « Maintenant, les recommandations doivent se transformer en action. Nous suivrons ce dossier avec attention au cours des prochains mois », conclut M. Godin.
Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) a décidé de lancer une importante opération de visibilité afin de dénoncer le laisser-aller du gouvernement en matière de sécurité publique. Le syndicat utilisera divers moyens afin de dénoncer les lacunes du système correctionnel du Québec et les mauvaises conditions dans lesquelles s’exerce le travail des agentes et agents de la paix.
Le gouvernement ne semble guère préoccupé par les enjeux divers qui touchent les services correctionnels. Au yeux du syndicat, les conditions de détention et l’état des établissements de détention affectent directement les conditions de travail des agentes et agents de la paix, mais aussi, plus largement, la sécurité du public. « Travailler dans des établissements désuets et surpeuplés, avec des outils vétustes, avec des effectifs insuffisants et souvent trop peu formés, c’est notre quotidien et nous voulons que la population y soit sensibilisée », explique Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN.
À compter d’aujourd’hui, le syndicat procèdera à la pose de panneaux aux abords des centres de détention, visant à dénoncer les problèmes présents dans les établissement. « Le SAPSCQ–CSN a décidé de décliner le message sur les pancartes selon les problématiques propres à chaque établissement. Cela permettra à la population locale de bien saisir les enjeux qui affectent la région. Il faut comprendre que la sécurité publique, c’est d’abord et avant tout la sécurité du public », indique Mathieu Lavoie.
Sans contrat de travail depuis plus de 18 mois, les membres du SAPSCQ–CSN comptent multiplier les démarches de visibilité et les moyens de pression au cours des prochaines semaines, afin de faire avancer les négociations actuelles. « Nous serons actifs et visibles pour faire comprendre à l’employeur que nous voulons des conditions de travail respectueuses et des services correctionnels efficaces », lance Mathieu Lavoie.
À propos
Le SAPSCQ est le syndicat de tous les agentes et agents de la paix en services correctionnels du Québec et regroupe près de 2800 membres. Il est membre de la Fédération des employées et employés de services publics qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.
Réagissant à l’étape de l’étude détaillée en commission parlementaire du projet de loi 87 sur la divulgation d’actes répréhensibles, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore que le secteur privé et celui des municipalités n’y soient pas assujettis, afin de permettre que tous les lanceurs d’alerte puissent dénoncer des actes répréhensibles sans avoir à subir de représailles.
« Le premier ministre Couillard a promis que son gouvernement serait « le gouvernement le plus transparent de l’histoire du Québec », a réagi le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie. La moindre des choses serait donc qu’il agisse en conséquence et qu’il élargisse le champ d’application du projet de loi. »
Alors que la commission Charbonneau a mis en lumière les cas de corruption et de collusion dans l’octroi des contrats publics, en particulier dans le secteur municipal, le gouvernement a quand même choisi d’exclure ce secteur du projet de loi 87. Lors de la présentation de son mémoire, au printemps dernier, la CSN avait fortement décrié cette lacune. « Cela laisse songeur quant à sa volonté politique réelle de s’attaquer à ce problème, avait alors déploré Jean Lortie. Bien des pratiques ayant cours dans le monde municipal ont miné la confiance du public et coûté des millions de dollars aux contribuables du Québec. Le projet de loi devrait assurer une protection aux employé-es municipaux de même qu’à toute personne désirant dénoncer des pratiques frauduleuses en matière d’octroi de contrats. »
Bien que le ministre Leitão ait déposé certains amendements, aucun ne couvre le secteur municipal, le ministre indiquant que son collègue des Affaires municipales soumettrait un autre projet de loi qui traiterait de cette question des lanceurs d’alerte. « Pourquoi vouloir créer un mécanisme de plaintes distinct avec une autre loi, alors que l’essence même du projet de loi 87 concerne les lanceurs d’alerte, a poursuivi le porte-parole syndical. Il faut que la mécanique demeure simple, et les protections doivent être les mêmes pour tous les divulgateurs. En outre, la complexité dans les processus risque de décourager les dénonciations. Il est dommage que le ministre Leitão n’ait pas saisi cette occasion pour agir immédiatement en ce sens. »
De passage aujourd’hui en commission parlementaire sur le projet de loi 53 sur l’actualisation de la Loi sur les décrets de convention collective, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont présenté près d’une dizaine de recommandations visant à préserver le consensus sur la question, dégagé au sein d’un sous-comité du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM). Les deux centrales syndicales considèrent notamment que le projet de loi confère trop de pouvoir au ministre du Travail qui pourrait passer outre l’obligation de consensus entre les parties.
De façon générale, la CSD et la CSN appuient le projet de loi tout en recommandant quelques amendements pour protéger la négociation entre syndicats et patrons. Bien que les deux centrales représentent des salarié-es dans des secteurs industriels protégés par des décrets, notamment dans le secteur des services automobiles, elles appuient le maintien de la loi également pour des raisons de justice sociale car elle donne accès à de meilleures conditions de travail à quelque 75 000 salarié-es, syndiqués ou non.
Rappelons que cette loi est une pièce législative remontant à 1934. À l’époque, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), ancêtre de la CSN et de la CSD, promeut activement une telle intervention législative pour contrer l’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs confrontés à une très grave crise économique. L’idée, importée d’Europe, consiste à étendre à l’ensemble d’un secteur industriel les tenants et aboutissants d’une entente collective intervenue entre un syndicat et un employeur. En 2016, bien que la proportion de salarié-es couverts soit beaucoup moins importante, il demeure que la loi garantit encore de meilleures conditions de travail car en uniformisant les conditions de travail, les entreprises doivent chercher à se démarquer autrement que par une course à la baisse dans les conditions de travail.
Photo : Clément Allard
Actualisation
Ainsi, la CSN et la CSD appuient l’actualisation de la loi mais souhaitent en préserver l’esprit original favorisant la négociation entre les parties. Or, plusieurs passages du projet de loi 53 octroieraient trop de pouvoirs au ministre du Travail, ce qui aurait pour effet d’affaiblir l’obligation actuelle de consensus entre les parties. La CSN et la CSD considèrent qu’un tel virage serait dommageable pour l’avenir de ces secteurs et elles soulignent dans leur mémoire conjoint que leurs vis-à-vis patronaux au CCTM partagent la même orientation, et ce malgré certaines interventions publiques de quelques lobbies patronaux réclamant jusqu’à l’abrogation pure et simple de la loi.
« Nous considérons que ce serait un recul majeur que d’affaiblir ce régime de concertation et de dialogue qui a permis au fil des années de prendre de véritables décisions structurantes pour ces secteurs, explique le président de la CSD, François Vaudreuil. Ce régime a fait la preuve qu’il peut permettre l’évolution et l’adaptation des industries concernées de façon consensuelle, tout en assurant des conditions décentes aux travailleuses et aux travailleurs ».
« Pour nous, l’erreur principale des ministres du Travail qui se sont succédé au cours des dernières décennies aura été de ne pas défendre suffisamment ce régime, ce qui explique en partie que de moins en moins de salarié-es soient couverts, souligne la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. L’histoire nous a enseigné que la sempiternelle rengaine du néolibéralisme – l’Eldorado de l’emploi se pointe à l’horizon de la déréglementation – est fausse : les salarié-es de l’industrie du vêtement peuvent témoigner du fait que l’abrogation des décrets dans ce secteur n’a jamais produit les milliers d’emplois que certains promettaient. Nous pensons qu’il faut maintenir ce régime et surtout protéger ce qui fait son plus grand succès, c’est-à-dire laisser aux parties négociantes le soin de dégager des pistes satisfaisantes pour toutes et tous ».
À propos La CSD et la CSN représentent près de 400 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activités sur l’ensemble du territoire québécois.
Le vice-président de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN), Yvon Godin, ne peut que se réjouir et prendre acte de la résolution adoptée hier soir à l’unanimité par le conseil municipal de Sorel-Tracy. « Nous ne cessons de le répéter sur toutes les tribunes, au cours des dernières années à la FEESP–CSN, 96 % des conventions collectives de ce secteur ont été conclues sans exercer la grève. Alors, pourquoi créer un régime d’exception dans ce cas ? »
Le conseil municipal de Sorel-Tracy a adopté hier soir une résolution qui informe le ministre Coiteux que, de son point de vue, l’adoption du projet de loi no 110 (PL110) par l’Assemblée nationale nuirait au droit fondamental de négocier, causer un déséquilibre entre les parties en matière de relations de travail et aurait des répercussions négatives sur le climat et les relations de travail dans le secteur municipal. Il demande au gouvernement du Québec de laisser aux municipalités leur pleine autonomie pour fixer les conditions de travail de leurs employés. Il informe le gouvernement du Québec qu’il n’entend pas recourir à l’application d’une telle loi si elle est adoptée tel qu’elle a été rédigée et, finalement, il demande au gouvernement du Québec de modifier le PL110 de manière à donner aux municipalités le pouvoir de se soustraire de l’application de la loi pour qu’elles puissent négocier librement avec les associations syndicales qui représentent leurs employés.
Une invitation aux autres municipalités La présidente du Conseil central de la Montéregie (CSN), Annette Herbeuval, invite les autres municipalités à emboiter le pas à Sorel-Tracy. « Nous invitons les représentants municipaux de la Montéregie et ailleurs au Québec à faire preuve d’ouverture à l’égard des travailleuses et des travailleurs municipaux en rejetant le marteau antidémocratique qu’est le projet de loi 110. Je salue les efforts du maire et du conseil municipal de Sorel-Tracy pour leurs efforts de démontrer du respect aux gens qui fournissent des services à la population. »
Le vice-président de la région de Sorel-Tracy du Conseil central de la Montéregie (CSN), Éric Lalancette, a aussi applaudi le geste du conseil municipal. « C’est une excellente nouvelle pour préserver les bonnes relations de travail qui existe entre Sorel-Tracy et ses employé-es et un exemple pour les autres villes, déclare Éric Lalancette. Comme dans toute bonne relation, c’est par la communication, des discussions et des négociations qu’elles se créent et non par l’imposition de mesures. »
Le président du syndicat de la centaine d’employé-es municipaux de la ville de Sorel-Tracy (CSN), François Martin, est plus que satisfait de la décision du conseil municipal. « Nous avons interpelé le conseil municipal en juin pour les sensibiliser au danger que représente le PL110 pour la qualité des relations de travail dans notre ville et pour le droit fondamental de négocier, a-t-il déclaré. On a vraiment pas besoin de ça pour s’entendre ! »
Pour Yvon Godin, la décision prise hier soir par le conseil municipal de Sorel-Tracy est un signe que la division s’installe et que les villes font le constat que ce projet de loi va créer plus de tension que d’harmonie. Il souligne au passage que Sorel-Tracy n’est pas seule, c’est aussi le cas de Mont-Joli et d’Amqui dans le Bas-Saint-Laurent, de même que Shawinigan et la MRC de la Vallée de la Gatineau en Outaouais qui ne soutiennent pas ce projet de loi.
Le projet de loi est actuellement en lecture en commission parlementaire et il est encore temps pour les villes de manifester leur opposition. « J’en appelle au courage politique des conseils municipaux pour leur demander de suivre l’exemple de Sorel-Tracy et des autres municipalités qui ont agi de même. C’est maintenant qu’il faut le faire pour faire reculer ce gouvernement », conclut Yvon Godin.
La Fédération du commerce (FC–CSN) annonce une dixième entente de principe intervenue hier entre le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Holiday Inn Laval Montréal (STTHILM) et l’employeur. À l’image des autres ententes paraphées depuis le 7 septembre, elle est d’une durée de quatre ans et prévoit des augmentations salariales de 3 % pour les trois premières années et de 4 % la dernière année. Elle sera présentée prochainement aux membres du syndicat en assemblée générale afin d’être entérinée.
« Comme les neuf autres syndicats qui ont réglé leur négociation, les membres du STTHL (FC–CSN) ont aussi obtenu des avancées importantes sur les deux autres revendications des syndicats participant à la 9e ronde de négociations coordonnées, souligne Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable politique du secteur du tourisme de la fédération. La bonification de leurs indemnités de vacances et de départ fait également partie de l’entente. Lors de la négociation, lorsque notre modèle de règlement s’est officialisé dans plusieurs établissements, l’employeur du Holiday Inn Laval Montréal s’était engagé à offrir intégralement les quatre éléments de la plateforme à la conclusion des autres demandes locales. Et il a tenu parole. »
« Voici un autre employeur qui nous démontre clairement que nous ne sommes pas obligés d’engager des moyens de pressions lourds pour arriver à nous entendre. Nous réitérons que nos demandes sont raisonnables et légitimes. Elles sont conséquentes avec les taux de fréquentation records que l’industrie du tourisme affiche actuellement », de conclure monsieur Valiquette.
À propos
Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.
« Les résultats de cette consultation mettent en lumière les impacts du sous-financement dans le réseau des centres jeunesse. L’an dernier encore, celui-ci a épongé 20 millions en compressions qui ont affecté autant la pratique professionnelle que la qualité des services aux enfants et aux familles », souligne d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.
L’enquête présente des constats et des chiffres alarmants. « Nous avons reçu de nombreux commentaires témoignant du découragement extrême des intervenantes et intervenants, qui déclarent ne pas être en mesure d’offrir des services adéquats aux enfants en difficulté et à leur famille en difficulté. C’est pourquoi nous avons décidé d’entreprendre cette consultation qui confirme ce que nous entendions sur le terrain », a affirmé la présidente du syndicat des travailleuses et travailleurs du centre jeunesse de Montréal, (FSSS–CSN) Sylvie Théorêt.
Photo : Michel Giroux
La dure réalité
Cette enquête nous apprend que seulement 5 % des intervenantes et intervenants estiment être en mesure de répondre adéquatement et en temps utile aux besoins de cette clientèle. Pour 71 % d’entre eux, les multiples formulaires à remplir et la saisie de notes constituent un obstacle majeur à la qualité de leur intervention. « Les compressions qu’on vit depuis de nombreuses années ont eu des répercussions sur tous les employé-es et ont aussi entraîné des coupes de postes au sein du personnel de bureau. Comment voulez-vous que les intervenant-es puissent offrir les services auxquels on s’attend d’eux quand ils sont toujours pris devant leur ordinateur pour pallier, entres autres, le manque de personnel administratif? », enchaîne Sylvie Théorêt.
« La compilation des notes fait partie intégrante de notre travail, poursuit la vice-présidente du syndicat des employé-es du centre jeunesse de Laval (FSSS–CSN), Julie Hamilton. Or, le processus pour la prise de notes s’est beaucoup alourdi. Nous devons décortiquer chacune de nos interventions en de multiples actes et les expliquer dans les fins détails. Les guides et les formations qui nous sont offerts simplement pour savoir comment prendre ces notes illustrent la complexité de l’exercice », souligne-t-elle en ajoutant : « Par ailleurs, nous sommes prises à devoir accomplir une série de tâches qui ne concernent pas directement les interventions, comme les demandes de cartes d’assurance-maladie, la logistique reliée au transport. Ces tâches grugent une très grande partie de notre temps. »
En outre, 70 % estiment que leur intervention sert plus à répondre aux cibles statistiques qu’à aider les familles. « Les intervenantes et intervenants ne fournissent pas. Pourtant, les jeunes en difficulté vivent des situations de plus en plus complexes qui combinent des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et de violence. Déjà, le rapport du Vérificateur général du Québec 2009-2010 faisait état de la trop grande importance accordée aux tâches administratives, soit une moyenne de 55 % dans les centres jeunesses sondés à l’époque. Six ans plus tard, on constate que non seulement le problème persiste, mais les compressions libérales l’ont empiré », renchérit la vice-présidente de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN), Mélissa Gaouette.
Cet alourdissement des tâches crée donc une grande surcharge de travail et de l’épuisement professionnel : 84 % des personnes interrogées affirment effectuer des heures supplémentaires et 31 % soulignent que les difficiles conditions d’exercice de leur pratique les a forcées à prendre un congé de maladie. « On demande aux employé-es de faire toujours plus avec moins et ils sont épuisés. Plusieurs tombent comme des mouches ou bien quittent le réseau. Ceux qui restent ne disposent pas des ressources nécessaires pour bien exécuter leur travail », ajoute la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Nancy Corriveau.
Photo : Michel Giroux
« Une situation de crise sévit actuellement dans le réseau des centres jeunesse du Québec. Nous demandons au gouvernement la tenue d’États généraux afin de faire la lumière sur les problèmes dénoncés par celles et ceux qui œuvrent auprès des enfants vulnérables et de leur famille. Nous réclamons aussi un moratoire sur les coupes budgétaires dans les centres jeunesse ainsi qu’un réinvestissement majeur dans le réseau. La disette a assez duré : le gouvernement doit prendre ses responsabilités et réinvestir dans le réseau », conclut Jean Lacharité.
Les constats sévères que dresse la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, dans son dernier rapport, en particulier en ce qui a trait à la réforme Barrette, aux soins à domicile et aux services sociaux, ne sont pas une surprise pour la CSN. L’hypercentralisation des structures, la dégradation de l’accessibilité et de la qualité des services à cause de mauvaises décisions bureaucratiques, notamment pour les plus vulnérables, sont le quotidien des 120 000 travailleuses et travailleurs du réseau public de santé et de services sociaux, membres de la CSN. Ne serait-il pas temps d’écouter davantage ce que les travailleuses et les travailleurs ont à dire ? Après tout, ces écueils majeurs que dénonce aujourd’hui la Pprotectrice du citoyen, étaient appréhendés par les syndicats CSN, et ce dès le dépôt du projet de loi 10, vaste réforme finalement imposée au réseau après son adoption sous bâillon.
« Plus de la moitié du rapport annuel de la protectrice du citoyen est consacré au réseau de la santé et des services sociaux. C’est dire à quel point les problèmes sont nombreux, souligne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Nous partageons globalement ces constats et nous sommes d’avis qu’un temps d’arrêt s’impose pour faire le point sur la réforme et voir dès maintenant à redresser la situation, au bénéfice de toute la population québécoise. »
Hypercentralisation
La principale inquiétude de la CSN à l’égard du projet de loi 10 concernait la centralisation autour de superstructures médicales au détriment des services sociaux. « La protectrice du citoyen confirme ainsi ce que nos membres dénoncent depuis déjà un certain temps, c’est-à-dire que des citoyennes et des citoyens parmi les plus vulnérables de notre société ont vu leurs services diminués, voire carrément abolis. Nous nous attendrions des établissements qu’ils mettent tout en œuvre afin de protéger ce volet essentiel de leur mission car ces services de proximité, notamment psychosociaux, sont moins visibles et que ces usagères et usagers sont moins en mesure de bien faire valoir leurs droits. C’est complètement le contraire qu’on voit et c’est inacceptable », dénonce Jean Lacharité.
La protectrice du citoyen se montre particulièrement critique face à la dégradation de l’accès et de la qualité des services en déficience, en santé mentale, en aide aux jeunes en difficulté et dans les centres d’hébergement. Elle note également une dégradation de la situation dans les soins à domicile et ce, malgré qu’elle ait déjà dénoncé la situation en 2012 et 2015.
Soins à domicile
Dans les soins à domicile, la CSN partage l’avis général de la protectrice du citoyen. « Deux éléments doivent être soulignés à traits rouges, ajoute Jean Lacharité. D’abord, la démonstration n’est plus à faire que les soins à domicile sont le moyen le plus économique d’assurer le droit de vieillir dans la dignité à tous les aîné-es. La majorité des aîné-es souhaitent demeurer chez eux le plus longtemps possible. Comme société, nous devons faire beaucoup plus que cela leur soit accessible. En outre, il est important d’assurer aux travailleuses et aux travailleurs de ces services de bonnes conditions de travail. De cette façon, nous nous assurons d’une main-d’œuvre qualifiée et stable pour répondre à la demande qui explosera au cours des prochaines années. Dans le réseau public, les spécialistes de ces services sont les auxiliaires de santé et de services sociaux. Ces salarié-es du réseau public ont l’immense avantage d’être en lien constant avec tous les intervenants du réseau au sein d’équipe multidisciplinaires et nous pensons qu’il faut miser plus que jamais sur ces salarié-es, dans les CLSC, pour assurer des services de qualité. »
Les professeurs du Cégep Lévis-Lauzon profitent aujourd’hui de la tenue du Conseil confédéral de la CSN à Lévis pour rappeler à la direction du Cégep leur souhait d’un fonctionnement collégial. Les délégué-es de la CSN sont venus manifester devant le cégep ce midi en appui à la campagne La main levée pour la collégialité du Syndicat des professeures et de professeurs du Cégep de Lévis-Lauzon (FNEEQ–CSN).
Selon le SPPCL, depuis quelques sessions, la partie patronale s’efforce de dépeindre la collégialité comme un obstacle à l’accomplissement de la mission de l’institution pédagogique. La suspension de l’ex-président du syndicat des professeur-es et le non-respect de l’entente signée de bonne foi sont le signe de ces menaces à la collégialité.
« L’implication des enseignantes et des enseignants dans l’organisation du travail est une revendication historique de la CSN, elle est un acquis dans les cégeps et les gestes posés par la direction du Cégep de Lévis-Lauzon nuisent à la qualité de l’enseignement, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les enseignantes et les enseignants peuvent compter sur la solidarité de la CSN dans leur mobilisation ! »
Dans le passé, la participation et l’implication des professeur-es allaient au-delà de leur rôle dans les classes puisque les professeur-es étaient appelés à prendre part aux décisions et à assumer une part des responsabilités de gestion et d’organisation du travail. Grâce aux échanges fréquents et fructueux, les professeur-es arrivaient, avec les autres membres de la communauté, à faire ressortir des positions consensuelles qui assuraient l’adhésion de toute la communauté collégiale.
« Pour un professeur, voir ses étudiants participer et se responsabiliser est une grande réussite, a expliqué le président du SPPCLL, Mathieu Béhrer. Et tout ça commence par une main levée, un désir de participer. C’est dans cette optique que les professeur-es du cégep ont développé la campagne La main levée pour la collégialité parce qu’ils veulent continuer à participer activement à la vie et à la réussite de leur collège. »
Actuellement, selon le syndicat, les informations sont opaques, les décisions sont prises derrière des portes closes, les critiques constructives sont perçues comme des attaques personnelles et les recours aux tribunaux sont fréquents.
Pour Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), c’est une situation inacceptable. « La direction du Cégep de Lévis-Lauzon a plusieurs responsabilités, dont celle de respecter les lois du travail et les différentes chartes au sujet de la liberté d’association, a observé Madame Senneville. De plus, la direction a la responsabilité d’instaurer un vrai dialogue avec le syndicat des enseignants et les enseignants, qui sont au cœur de la mission pédagogique du Cégep, afin qu’ils soient associés aux décisions qui en relèvent. »
La manifestation d’aujourd’hui, organisée avec l’aide du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, est la deuxième en trois semaines au Cégep de Lévis-Lauzon.
Dans un rapport d’enquête dévoilé mardi dernier, le ministère du Travail a révélé qu’à la suite d’une enquête effectuée le 16 septembre dernier à l’Hôtel Bonaventure, un enquêteur de leur service a noté la présence de 14 briseurs de grève sur le lieu de travail.
« Ce jour-là, les salarié-es ont débrayé de 9 h à 21 h et l’employeur a décidé d’imposer un lock-out de 12 heures supplémentaires, soit de 21 h à 9 h le lendemain matin. L’enquêteur du ministère, monsieur Michel Bergeron, s’est présenté au Bonaventure et a noté la présence illégale de 14 briseurs de grève, en parfaite contravention avec le code du travail, de dénoncer Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN) et responsable politique du secteur du tourisme de la fédération. Rappelons qu’il s’agit du même propriétaire que l’Hôtel Classique de Québec qui s’est fait sévèrement rabrouer vendredi dernier par le Tribunal administratif du travail (TAT) parce qu’il avait aussi eu illégalement recours à des briseurs de grève. »
Reconduction de l’ordonnance provisoire au Classique
« Précisons que les procédures contre l’Hôtel Classique ne sont pas terminées, loin de là. Mardi, alors que nous devions procéder à l’audition sur le fond de la question des briseurs de grève dans cet hôtel, nous avons plutôt eu droit à une reconduction de notre ordonnance provisoire contre l’employeur jusqu’au 27 octobre, date de la prochaine audition portant sur l’ordonnance permanente. Au lieu de trancher le sort de l’ordonnance permanente que nous réclamons contre le Classique, le juge a dû prendre connaissance d’une nouvelle requête déposée par l’employeur à 21 h 30, lundi soir, la veille de l’audition. Cette demande lui permettrait de céder les droits de gérance de plus d’une trentaine de salarié-es syndiqués à une entreprise fondée le 19 septembre dernier, entité que le tribunal a identifiée clairement comme un subterfuge afin de contourner les dispositions anti-briseurs de grève. Puisque le juge n’avait pas pris connaissance de cette nouvelle requête, il a tout simplement reconduit l’ordonnance provisoire prononcée vendredi dernier », d’expliquer monsieur Valiquette.
Un employeur malveillant
« La malveillance de cet employeur semble sans bornes. Celui-ci pourrait bien faire face à des accusations d’outrage au tribunal puisque, malgré l’ordonnance provisoire lui interdisant de recourir à des briseurs de grève, nous avons constaté et documenté la présence d’individus ciblés par le jugement, ce qui constitue une nouvelle infraction au code du travail », de conclure le trésorier de la FC–CSN.
À propos
Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.
Les inquiétudes de la CSN se confirment : le projet d’implantation d’Optilab aura pour conséquence de nombreuses pertes d’emplois partout au Québec ainsi qu’une diminution dans l’expertise et dans la qualité des services à la population.
« C’est catastrophique, a laissé tomber le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Comme on le craignait, le ministre est en train de se prêter à une supercentralisation des prélèvements en créant des laboratoires centraux (serveurs) et en conservant des laboratoires-dépanneurs périphériques qui ne s’occuperont que des cas très urgents. De l’improvisation mur à mur qui aura de graves répercussions sur la vie des gens. »
Horizon dans les régions Les coupes touchent toutes les catégories d’emplois et tournent autour de réductions de 20 % des heures travaillées. Au Saguenay, 44 postes de techniciennes et techniciens seront coupés, pour un réaffichage de 8 postes au laboratoire serveur de Chicoutimi. Au Bas-Saint-Laurent, une diminution de 20 % des heures travaillées a été annoncée sur cinq ans. Dans les Laurentides, dans Lanaudière et à Laval, des coupes de 10 à 15 % ont été annoncées, ce qui fera passer de 540 à 412 postes. Sur la Côte-Nord, on dit qu’il est impossible de dresser le portrait des besoins en matière de ressources humaines. Encore une fois, de l’improvisation pure et simple.
Photo : Clément Allard
« La tendance est la même partout au Québec : le gouvernement est en train de se prêter à des coupes de postes, soit par des suppressions de postes occasionnels, des compressions d’heures directes ou encore par de l’attrition. Son plan est d’y parvenir sur une période d’au plus cinq ans. C’est odieux. Il est évident que les services à la population seront affectés », enchaîne la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux, Mélissa Gaouette.
« Le gouvernement n’est même pas en mesure de dire combien coûtera son système de mégalaboratoires, comment peut-il prétendre réaliser des économies ? De toute façon, on ne peut pas couper des heures pour tenter de sauver des millions et penser qu’il n’y aura pas d’impacts sur la qualité des services et l’expertise de la main-d’œuvre », enchaîne la vice-présidente de la Fédération des professionnèles, Nancy Corriveau.
« On a déjà dénoncé à plusieurs reprises les distances considérables qu’auront à parcourir les échantillons prélevés, sans compter le trafic sur les routes, les travaux de construction, les intempéries. Le réseau a déjà été considérablement affaibli et désorganisé par la loi 10. La CSN est la seule à avoir un comité sur la main-d’œuvre en technologie médicale. Nous demandons au gouvernement d’imposer un moratoire sur Optilab, d’appliquer la lettre d’entente et de rencontrer la CSN pour discuter de cette réorganisation », conclut le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.
La CSN réagira demain aux annonces qui seront faites à des représentants syndicaux CSN de CISSS et de CIUSSS qui ont été convoqués un peu partout au Québec par les directions des établissements concernant l’implantation du controversé projet Optilab du ministre Barrette.
« Nous craignons que cette rencontre ne vise à aller de l’avant avec la fusion des laboratoires médicaux et les transferts importants de personnel vers les mégalaboratoires », souligne Jean Lacharité, vice-président de la CSN et porte-parole de la campagne Ma place en santé.
« De tels transferts risquent de provoquer de nombreuses pertes d’emplois, une perte d’expertise importante et une diminution de la qualité des services à la population. Le ministre Barrette lui-même écrivait, dans une lettre envoyée aux directeurs d’hôpitaux à la fin de l’année 2015, son scénario de centralisation importante, comme il l’appelait. Il y affirmait que du personnel devra être transféré vers les laboratoires serveurs et identifiait les ressources humaines comme une contrainte. Nous sommes sur le pied d’alerte et extrêmement préoccupés », enchaîne Jean Lacharité.
La CSN dénonce le projet Optilab sur toutes les tribunes dans le cadre de la campagne Ma place en santé et demande un moratoire sur ce projet. En plus des pertes d’emplois, elle redoute les pertes d’expertise, les risques d’erreurs et les pertes d’échantillons, qui devront parcourir de longues distances.
Le vice-président de la CSN, Jean Lacharité, la vice-présidente de la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS-CSN), Mélissa Gaouette et la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Nancy Corriveau, seront présents sur place pour répondre aux questions des médias.
Quoi? Réaction de la CSN à la suite des convocations des syndicats par les établissements de santé sur le projet Optilab Quand? Mercredi le 28 septembre à 13 h 30 Où? Centre des congrès de Lévis, salle Carrefour 2, 2e étage Qui? Le vice-président de la CSN, Jean Lacharité, la vice-présidente de la Fédération des professionnèles, Nancy Corriveau et la vice-présidente de la Fédération de la Santé et des Services sociaux, Mélissa Gaouette.
Pour la Confédération des syndicats nationaux, la décision du gouvernement de Justin Trudeau de réduire l’augmentation du niveau de transferts aux provinces en santé et services sociaux à seulement 3 % par année à compter de 2017 constitue un recul préoccupant pour l’avenir du système public de santé et de services sociaux.
« C’est une importante promesse faite aux Québécoises et aux Québécois que monsieur Trudeau brise ici en alignant sa politique sur celle défendue précédemment par le gouvernement Harper. À la CSN, nous n’entendons certainement pas baisser les bras. Nous soutiendrons activement tous les acteurs qui souhaiteront s’organiser afin d’infléchir la position du gouvernement fédéral à cet égard, réagit le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Lorsque les sommes investies augmentent moins rapidement que les besoins, cela mène à des compressions budgétaires sur le terrain et cela, le réseau ne peut plus en prendre, pas plus que les salarié-es ».
La position du gouvernement Trudeau aurait pour conséquence de priver le Québec d’environ 9 milliards de dollars sur 10 ans, par rapport à la formule actuelle, alors que le réseau public a besoin d’un net réinvestissement, notamment dans les services sociaux, les services aux aîné-es ou encore en protection de la jeunesse.
Les parlementaires auront l’occasion ce soir de se saisir de pétitions importantes notamment celle demandant un moratoire sur les transferts de ressources publiques vers les GMF et celle réclamant le maintien du poste de Commissaire à la santé et au bien-être, deux initiatives soutenues par la Confédération des syndicats nationaux. La CSN invite les députés siégeant à la Commission de la santé et des services sociaux à étudier ces questions avec rigueur et à mettre de côté la partisannerie politique comme ils ont su si bien le faire sur la question des conditions de vie des adultes hébergés en Centre d’hébergement et de soins de longue durée. La CSN avait salué la pertinence de ce rapport de la commission, déposé en juin dernier.
« Nos préoccupations sur ces deux enjeux sont connues et elles sont partagées par une partie significative de la population, et pas seulement dans les milieux syndicaux, explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Mettre les ressources publiques des CLSC au service des médecins dans les GMF, des groupes qui ont pour vocation de générer des profits, est une décision lourde de sens qui a de nombreuses implications. Cette commission est toute désignée pour poser un regard objectif sur cette nouvelle orientation que veut donner le gouvernement à notre réseau. Quels sont les risques, pour l’accessibilité aux services ou pour l’autonomie professionnelle des intervenants ? Qu’est-ce qui doit être mis en œuvre pour protéger les personnes les plus vulnérables qui ont besoin des services actuellement offerts en CLSC ? ».
Plusieurs mois après les premiers transferts de ressources vers le privé, la CSN milite toujours pour l’instauration d’un moratoire. Pour la confédération syndicale représentant plus de 120 000 travailleuses et travailleurs du réseau public, les réponses tentées par les établissements et par le gouvernement sont insatisfaisantes.
Commissaire
De même, la CSN espère que cette commission saisira l’occasion d’étudier les conséquences de la disparition du poste de Commissaire à la santé et au bien-être. Véritable chien de garde indépendant, le rôle du commissaire est plus important que jamais en cette période de bouleversements majeurs induits par les réformes pilotées par le ministre Gaétan Barrette. « De son propre aveu, le ministre a plus que jamais centralisé tous les pouvoirs entre ses mains. On ne peut pas accepter que, parallèlement, il fasse disparaître le seul organisme indépendant capable d’évaluer globalement le réseau. Dans le passé, les interventions du commissaire ont souvent permis de corriger ou d’améliorer plusieurs volets de nos services sociaux et de santé. Son rôle est essentiel », explique Jean Lacharité.
Ma place en santé, j’y tiens
L’instauration d’un moratoire sur les transferts de ressources publiques vers les GMF et le maintien du poste de Commissaire à la santé et au bien-être font partie des revendications portées par la CSN dans le cadre de la campagne Ma place en santé, j’y tiens.
La CSN est la seule organisation syndicale qui intervient dans le cadre de cette commission parlementaire. Au cours des dernières années, elle a exigé la tenue d’une commission d’enquête sur l’industrie de la construction tout en soutenant l’adoption de la Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics. En outre, la CSN a réclamé la tenue d’une enquête publique sur le processus d’octroi des contrats publics afin de mettre en lumière la corruption, la collusion et le financement occulte des partis politiques, et les activités criminelles dans l’industrie de la construction.
« Le projet de loi 108 est inachevé, déplore le trésorier de la CSN, Pierre Patry. Le gouvernement a l’obligation de faire mieux, entre autres pour regagner la confiance du public et pour s’assurer de l’intégrité du processus d’octroi des contrats publics. Après les scandales de collusion et de corruption, et dans la suite des travaux de la commission Charbonneau, tout le monde espérait que le gouvernement Couillard accorde tous les moyens nécessaires à cette nouvelle Autorité des marchés publics (AMP) pour qu’elle réalise adéquatement le mandat qui était attendu d’elle. Le projet de loi n’a rien de rassurant à cet égard. »
Photo : Clément Allard
Pas d’approche globale de la corruption Si la CSN souscrit aux efforts poursuivis pour assurer la surveillance des marchés publics et pour rehausser la confiance du public à leur endroit en attestant de l’intégrité des concurrents, elle estime que le projet de loi 108 ne va pas assez loin.
« Nous déplorons qu’il ne restreigne sa portée qu’à la phase des appels d’offres sans jamais considérer la collecte d’informations précontractuelles, d’indiquer le porte-parole de la CSN. On se prive ainsi de considérer l’étape en amont de ce processus, qui pourrait démontrer la collusion entre des entreprises qui ont constitué un cartel », de préciser le porte-parole syndical.
En outre, le mandat de l’AMP devrait aussi viser les problèmes des « extras », des appels d’offres truqués et des comportements anticoncurrentiels. En effet, la commission Charbonneau a exposé la pseudo concurrence et les ententes secrètes entre des entreprises faisant partie d’un cartel pour majorer les prix ou diminuer la qualité des biens ou des services au détriment d’un organisme public ou du gouvernement.
Photo : Clément Allard
Des moyens suffisants ? En cette période d’austérité imposée par le gouvernement Couillard depuis son élection, la CSN craint que l’AMP ne dispose tout simplement pas des ressources financières et du personnel suffisants pour qu’elle devienne « la référence en matière de surveillance des marchés publics », comme l’a affirmé le ministre Leitão lors de la présentation du projet de loi. « Compte tenu des attentes de la population depuis que les médias et la commission Charbonneau ont mis en lumière la corruption, la collusion et les malversations dans l’octroi des contrats publics, le gouvernement se doit de fournir à l’AMP toutes les ressources nécessaires à la réalisation du rôle qu’elle devrait jouer au Québec, de poursuivre Pierre Patry. À cet égard, nous sommes inquiets. »
Par ailleurs, la CSN estime que les délais accorder à l’AMP pour traiter les plaintes et ceux pour rendre une décision sont trop courts, rendant la procédure sommaire et expéditive.
Il est aussi inconcevable qu’une entreprise inscrite sur le registre des entreprises inadmissibles aux contrats publics puisse en tout temps présenter à l’AMP une demande d’autorisation de participer aux appels d’offres, sans jamais préciser les conditions d’une réadmission. « En agissant ainsi, on court-circuite les objectifs qui étaient poursuivis lors de la mise sur pied de ce registre, d’expliquer le trésorier de la CSN. C’est un non-sens ! »
Le secteur public : un rempart aux abus Pour la CSN, la meilleure protection contre la collusion et la corruption, et la meilleure garantie pour offrir des services de qualité au meilleur prix, demeure le recours au secteur public. « Des exceptions peuvent survenir pour faire appel au secteur privé, mais ça devrait rester une exception, de poursuivre Pierre Patry. La commission Charbonneau a démontré tous les abus qui peuvent survenir en recourant au privé, mais il y a d’autres exemples qui sont très éloquents : les PPP du CHUM et du CUSM, notamment, qui sont de véritables fiascos, en raison de la perte de contrôle, de l’explosion des coûts, des délais interminables, etc. »
En commission parlementaire, la CSN réclamera donc du gouvernement qu’il renonce à la privatisation des services publics et qu’il limite le recours à l’entreprise privée. En outre, elle recommandera qu’il adopte une approche globale de la corruption et de la collusion et qu’il augmente la portée de la loi qui institue l’AMP en lui octroyant les ressources nécessaires, en améliorant le processus de traitement des plaintes et en augmentant ses pouvoirs.