Le gouvernement fédéral annonce son intention de mettre au rancart deux lois antisyndicales adoptées par les conservateurs

C’est avec un grand soupir de soulagement que la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a appris aujourd’hui que le gouvernement libéral de Justin Trudeau retire deux lois qui mettaient à mal les organisations syndicales dans tout le pays, soit C-525 et C-377.

« J’ai eu aujourd’hui une discussion téléphonique avec la nouvelle ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail, MaryAnn Mihychuk, qui a confirmé que son gouvernement allait retirer ces mesures totalement antidémocratiques », a annoncé le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie.

La Loi C-377 obligeait les syndicats à rendre publiques toutes leurs dépenses de plus de 5000 $ et la ventilation détaillée de toutes celles qui correspondraient à des activités non reliées à la négociation des conditions de travail avec les employeurs. Les conservateurs souhaitaient ainsi que les syndicats distinguent les sommes dépensées pour la négociation collective et celles en appui aux luttes sociales. Seuls les syndicats se voyaient contraints à une telle exigence parmi les 90 000 organisations à but non lucratif au Canada.

La Loi C-525, quant à elle, visait à forcer la tenue d’un vote à scrutin secret pour obtenir une nouvelle accréditation syndicale sous juridiction du Code canadien du travail. Cette loi rendait plus difficile pour les travailleuses et les travailleurs l’accès au droit d’association.

« Nous avons combattu bec et ongles ces deux lois tout au long du processus d’adoption par les conservateurs. Nos luttes ont été menées sur plusieurs fronts. C’est un grand jour pour la démocratie et pour le monde syndical. Il est agréable d’enfin pouvoir discuter avec un gouvernement fédéral qui ne perçoit pas les organisations syndicales canadiennes comme un ennemi, mais comme un partenaire social qui a à cœur l’intérêt de tous les travailleurs et travailleuses », conclut M. Lortie.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treiz

Le gouvernement Trudeau rétablit les crédits d’impôt fédéraux

La CSN félicite le gouvernement Trudeau pour avoir rapidement rétabli le crédit d’impôt pour les fonds de travailleurs. Vendredi dernier, le premier ministre du Canada a demandé officiellement par lettre, au ministre des Finances, William Francis Morneau, de rétablir le crédit d’impôt pour contribution à un fonds de travailleurs pour soutenir la croissance économique et aider les Canadiens à épargner en vue de leur retraite.

Fonds de travailleurs
Rappelons que depuis 2013, la CSN amené cette bataille contre la charge du gouvernement Harper qui visait l’élimination graduelle du crédit d’impôt pour les fonds de travailleurs, comme Fondaction CSN, et qui compromettait tout simplement la création d’emplois. « Aucune comparaison ne peut être faite avec les autres types de fonds d’investissement.

Fondaction CSN a pour mission d’investir dans le développement de l’économie sociale, des PME et des régions. C’est un outil original et essentiel qui mise sur le développement durable et les emplois décents », clame Jacques Létourneau, président de la CSN. Grâce à cette mesure intervenue rapidement sur le plan législatif pour rétablir le crédit d’impôt, les actionnaires qui cotisent par retenue à la source ne tomberont « techniquement » pas à un crédit fédéral de 5 % dès le 1er janvier 2016, comme le prévoyait le gouvernement Harper.

La CSN revendique un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a réitéré la nécessité d’un moratoire complet sur les projets d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures, lors de sa présentation dans le cadre des consultations publiques des études environnementales stratégiques (ÉES) du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles et du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. La CSN réclame depuis plusieurs années un engagement réel du gouvernement dans des actions devant conduire à une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et à une transition vers une économie verte et durable.

« Que ce soit dans le golfe du Saint-Laurent, en Gaspésie, ou à l’île d’Anticosti, il revient au gouvernement de s’assurer de l’acceptabilité sociale des projets d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures », explique M. Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable. « Rappelons que le Québec s’est doté d’une cible ambitieuse de 37,5 % de réduction des GES d’ici 2030. Cette cible est difficilement réconciliable avec l’exploitation des hydrocarbures. »

La CSN a aussi profité de l’occasion pour inviter le gouvernement à tenir une autre consultation lorsque l’ensemble des études auront été complétées. De plus, il serait important que celle-ci soit confiée au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). « Il est impératif de se donner le temps de bien effectuer toutes les études et d’obtenir les données manquantes », remarque M. Patry. « Il ne faudrait surtout pas que ce soit les promoteurs eux-mêmes qui pallient le manque d’informations. Nous ne voyons aucunement l’urgence de s’engager dans l’exploration et l’exploitation de cette filière énergétique. »

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN salue la décision de Québec et d’Ottawa de maintenir le cap

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue la volonté des gouvernements québécois et canadien de maintenir le cap sur l’accueil les réfugié-es syriens, tel qu’ils l’ont annoncé. « En ces temps troubles où la violence a frappé au cœur de Paris et où des centaines de milliers de Syriens fuient la terreur, nous ne devons pas tomber dans le piège de céder à l’intolérance et à la fermeture, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous avons la responsabilité de faire preuve d’humanisme, de tolérance et de solidarité. »

Le Québec s’est toujours distingué par l’ouverture de son territoire aux hommes et aux femmes qui tentent d’échapper à la guerre, à la violence et aux mauvais traitements. Pensons aux réfugié-es d’Amérique centrale fuyant les dictatures durant les années 1980, aux boat-people, aux Haïtiens et aux Libanais. « La priorité doit être accordée à mettre en place les structures d’accueil adéquates pour bien réussir l’opération, a poursuivi Jacques Létourneau. En plus des services qu’ils offrent aux réfugié-es, les gouvernements de Québec et d’Ottawa doivent tout mettre en œuvre pour soutenir le travail des groupes communautaires qui s’organisent actuellement pour les accueillir. »

Il s’en trouve ici pour craindre que des terroristes profitent de la situation pour rentrer au Canada, une pétition ayant même été lancée contre l’arrivée de 25 000 Syriens. « Ceux qui veulent semer la terreur n’attendent pas que les frontières s’ouvrent aux réfugié-es pour frapper, comme nous le constatons régulièrement dans l’actualité, a mentionné le président de la CSN. Le dialogue et l’éducation sont essentiels pour édifier une société juste où les valeurs d’humanisme, de paix et de solidarité prévalent. »

En grève générale illimitée

En négociation depuis le 21 mai 2015, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean (CSN) Section Villa St-Alexis entreront en grève générale illimitée le 14 novembre prochain.

Les discussions à la table de négociation achoppent principalement sur la question de la rémunération. « Le salaire moyen des travailleuses et des travailleurs de la Villa Saint-Alexis est à peine au-dessus du salaire minimum et l’employeur a le culot de leur demander de faire des concessions importantes sur le nombre de congés pour financer leur propre augmentation c’est-à-dire un montant qui représente environ 10 000 $ !», souligne d’entrée de jeu la présidente du syndicat, Édith Tremblay.

« Quand ton salaire est sous le seuil de la pauvreté, chaque dollar compte, mais quand tu as les moyens d’investir près de 17 millions dans des projets d’agrandissement, ce 10 000 $ représente une goutte d’eau dans l’océan. Le seul mot qui me vient à l’esprit c’est mépris : mépris pour les salarié-es et mépris pour les usagers » de déclarer Danielle Lemire, représentante du secteur des Syndicats des Centres d’hébergement privés affiliés à la FSSS.

Rappelons que les travailleuses et travailleurs de la Villa Saint-Alexis ont adhéré à une négociation coordonnée qui se déroule à la grandeur du Québec. En réponse aux propositions irrespectueuses de l’employeur, ils ont adopté en assemblée générale, le 23 septembre dernier, un mandat d’augmentation des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève. La liste des services essentiels et l’avis de grève ont été envoyés le 4 novembre dernier pour un déclenchement de la grève le 14 novembre.

Le président du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Engelbert Cottenoir, évoque la solidarité à laquelle les membres du syndicat ont droit. « Il est inacceptable de voir de quelle façon l’employeur traite ses salarié-es qui ont à cœur leur travail et surtout les résidents. Ces travailleuses et travailleurs de la région peuvent compter sur la force de la CSN et au moment jugé opportun, les 15 000 membres CSN du Saguenay – Lac-Saint-Jean seront derrière eux ! », fait-il valoir.

Loin d’être seuls
« Les salarié-es sont déterminés à se sortir de la précarité en livrant cette bataille importante jusqu’au bout. D’ailleurs, la quasi-majorité des accréditations qui ont adhéré à la négociation coordonnée ont accepté de soutenir les salarié-es en conflit en versant un dollar de leur salaire par paie, par membre. L’employeur doit comprendre que nous sommes organisés et que nous allons lui tenir tête, car ces travailleuses et travailleurs travaillent d’arrache-pied auprès de vos familles », ajoute pour sa part la représentante du secteur des Syndicats des centres d’hébergement privés, Danielle Lemire.

D’autres négociations dans le secteur des Centres d’hébergement privés affiliés à la CSN sont en cours et à venir. « Les négociations sont bien entamées au Carré Nérée et les discussions entre les parties avancent bien en ce qui a trait à l’organisation du travail. Dans quelques semaines débuteront les négociations de la section du Centre d’hébergement privé les Augustines de Roberval, ainsi que la Résidence l’Émeraude, toujours à Roberval. Que les employeurs qui négocieront avec nos travailleuses et travailleurs se le tiennent pour dit, la CSN est déterminée à améliorer de façon importante les conditions de ses membres. Les travailleuses et travailleurs de la Villa Saint-Alexis peuvent compter sur l’appui total des syndicats du secteur public, affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean. N’oublions pas que notre mission est la même : donner les meilleurs services qui soient aux aîné-es de la région. Les salarié-es de la Villa Saint-Alexis ont le droit d’avoir des conditions de travail décentes », a finalement conclu le vice-président régional de la FSSS-CSN, Gaston Langevin.

 

Mettre la hache dans l’assurance maladie pour souligner son 45e anniversaire

Alors que 2015 marque le 45e anniversaire du Régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ), le gouvernement actuel continue son entreprise de démolition. Par son projet de loi 20, le ministre Barrette vient de légaliser, contre vents et marées, les frais accessoires pourtant vivement contestés et clairement illégaux en vertu de la législation canadienne, le tout au détriment de l’accessibilité et de l’universalité des soins de santé. Il songerait par ailleurs à revoir à la baisse le panier de soins médicaux couverts par le régime public.

Lors d’une séance d’interpellation à l’Assemblée nationale pilotée par la députée et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins, Diane Lamarre, le ministre Barrette a refusé de dévoiler les services qui seront tarifés. « Ce que l’on comprend maintenant, c’est que les frais accessoires seront fixés par voie réglementaire. Et cette brèche majeure au système de santé s’est faite sans débat public, puisque la légalisation des frais accessoires est apparue au projet de loi 20 après les consultations publiques. Le ministre ne semble pas vouloir se plier aux obligations démocratiques », s’offusque Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

L’instauration de frais pour des services couverts remet en cause l’universalité du régime et ouvre la voie à un régime à deux vitesses décrié par de nombreux groupes. « Cette révision du principe fondateur de l’assurance maladie est profondément révélateur des intentions du ministre, personne n’est dupe. On se dirige vers un système privé d’utilisateur-payeur avec tous les risques sur la santé publique que cela comporte », affirme Jean Lacharité.

Aujourd’hui, ce glissement se confirme davantage avec les déclarations de M. Barrette au sujet du panier de services. Le ministre a laissé entendre qu’un débat de fond devait s’engager sur les services couverts par le régime actuel. « Voilà donc où nous en sommes, lance Jean Lacharité. L’austérité à géométrie variable que nous imposent les libéraux vise ainsi à démanteler nos services publics, pendant que l’on continue parallèlement de favoriser l’enrichissement des mieux nantis de notre société. »

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN invite ses membres et la population à participer aux rassemblements de solidarité avec les victimes de la tragédie meurtrière en France

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à partager la douleur ressentie en France, en particulier celles des familles des victimes, et à exprimer sa profonde solidarité à l’égard de la population française secouée par la tragédie meurtrière qui a frappé Paris, hier.

« Le drame qui est survenu dans la Ville lumière a causé une onde de choc partout, a exprimé le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous tenons à présenter nos plus vives et plus sincères condoléances à la population française et aux familles des victimes qui ont été assassinées. Nos pensées vont aussi aux personnes qui ont subi des blessures au cours de cette tragique journée du 13 novembre. »

La CSN invite ses membres et la population à participer aux rassemblements qui se dérouleront dans leurs localités, dont la marche de solidarité, à compter de 10 heures demain, au Quartier des spectacles.

La CSN-Construction interpelle le ministre Hamad

La CSN-Construction tient ce weekend un forum pour aider les femmes à se faire une meilleure place dans le secteur majoritairement masculin de la construction.

C’est dans ce contexte que la secrétaire générale de la CSN-Construction, Karyne Prégent, et la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, ont toutes deux interpellé le ministre du Travail et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, afin qu’il instaure l’obligation d’embauche pour les femmes dans les contrats de construction d’organismes publics, comme cela avait été annoncé dans le cadre du nouveau Programme d’aide aux employé-es pour les femmes dans la construction (PAEF).

« Les mesures incitatives contenues dans le PAEF actuel sont complètement inefficaces pour augmenter le nombre de femmes qui travaillent dans l’industrie, déplore Karyne Prégent. Près d’un an après l’entrée en vigueur du nouveau programme, on constate que le nombre de femmes dans la construction a à peine bougé, passant de 0,3 % à 0,4 %. Pourtant, l’objectif que Québec s’est fixé est d’atteindre 3 % de femmes dans la construction. »

Pour la secrétaire générale de la CSN-Construction, il n’y a aucune raison pour que les femmes ne soient pas embauchées sur les chantiers de construction. « Les femmes qui sont formées, ou qui ont obtenu leurs cartes, comme on dit dans le milieu, sont aussi compétentes que les hommes pour exécuter le travail, ajoute-t-elle. »

Le ministre Hamad sommé d’agir
Pour la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, il est tout à fait invraisemblable que le ministre se fasse prier lorsqu’il est question d’obliger les entrepreneurs en construction à embaucher des femmes dans les contrats concernant les organismes publics, d’autant plus qu’ils sont payés par l’argent des contribuables. « Le ministre Hamad menace les personnes qui demandent de l’aide sociale de couper leur chèque de moitié si, par exemple, elles refusent un emploi à 300 km de leur domicile, mais il hésite à intervenir en faveur de bons emplois pour les femmes qui sont encore l’objet de préjugés tenaces dans cette industrie », déplore-t-elle.

« S’il veut vraiment faire œuvre utile, qu’il cesse donc de vouloir plonger dans une plus grande misère les personnes déjà les plus pauvres de la société, majoritairement des femmes, et qu’il aide plutôt les femmes à obtenir et à conserver des emplois bien rémunérés dans l’industrie de la construction. »

À propos
La CSN-construction compte plus de 15 000 membres. Le nombre de femmes qui y sont syndiquées s’élève à 488.

 

 

Un jugement sensé, qui renforce le droit de manifester

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) accueille favorablement l’importante décision du juge Guy Cournoyer, de la Cour supérieure, qui invalide l’article 500.1 du Code de la sécurité routière et renforce le droit de manifester.

Le juge Cournoyer reconnaît que l’article 500.1, qui interdit les manifestations entravant la circulation routière à moins qu’elles ne soient préalablement autorisées, porte atteinte aux libertés d’expression et à la liberté de réunion pacifique. « Le jugement rappelle clairement que le droit de manifester sur un chemin public est protégé par les chartes, se réjouit Jean Lortie, secrétaire général de la CSN. Le magistrat précise aussi qu’il ne revient pas aux corps policiers de décider si une manifestation peut être tenue ou non. »

En effet, le jugement de la Cour supérieure note que tout pouvoir discrétionnaire d’autoriser ou non la tenue d’une manifestation doit être encadré par des critères précis et compréhensibles pour le public et ceux qui doivent les appliquer. « C’est justement ce flou juridique qui entoure la notion d’autorisation préalable qui invalide l’article et qui empêchera dorénavant les corps policiers de jouir d’un pouvoir discrétionnaire absolu sur la question », note Jean Lortie.

Pour la CSN, ce jugement est une victoire pour tous ceux et celles qui défendent le droit de porter des messages sur la place publique. « Nous invitons le gouvernement à faire preuve de bon sens, à rapidement prendre acte de la décision de la Cour et à modifier la loi. Il en va du respect des droits et de la liberté de tous », conclut le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie.

À propos Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe près de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations, ainsi que dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

43 sections d’établissements privés pour aînés syndiqués à la FSSS-CSN expriment leur soutien aux trente travailleuses

À la veille du déclenchement de la grève générale illimitée à la Villa Saint-Alexis, les 43 accréditations syndicales qui participent à la négociation coordonnée dans le secteur des centres d’hébergement privés syndiqués à la CSN tiennent à exprimer haut et fort leur appui aux trente travailleuses de l’établissement. Rappelons que ces travailleuses de la Villa Saint-Alexis, qui ont adhéré à la négociation coordonnée se déroulant partout au Québec, négocient avec l’employeur depuis le 21 mai 2015.

« L’employeur indépendant Cajétan Bouchard exige de leur part des concessions importantes sur le nombre de congés personnels afin de financer leur propre demande d’augmentation salariale de 1,50 $ de l’heure sur trois ans, qui figure parmi les demandes communes de la négociation coordonnée. Il faut comprendre que leur salaire se situe déjà sous le seuil de pauvreté et que chaque dollar compte pour elles », souligne la représentante du secteur des centres d’hébergement privés affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Danielle Lemire.

Cette dernière estime que la demande salariale, qui équivaut à 10 000 $ pour Cajétan Bouchard, représente une goutte d’eau dans l’océan quand on la met en parallèle avec les 17 millions qu’il vient d’investir dans des projets d’agrandissement. « Qu’il ne s’attende pas à ce que les travailleuses de la Villa Saint-Alexis sacrifient leurs congés personnels : dans un contexte où la surcharge de travail les affecte directement, elles en ont particulièrement besoin », ajoute-t-elle.

Des petites nouvelles pour Cajétan Bouchard
La vice-présidente de la FSSS-CSN, Nadine Lambert, lance un avertissement à l’employeur : toutes les sections syndicales qui participent à la négociation coordonnée de la FSSS-CSN, sans exception, appuient les travailleuses en grève de la Villa Saint-Alexis et sont prêtes à se mobiliser aussi longtemps qu’il faudra pour les appuyer dans cette lutte.

« Les employé-es de nos résidences, en très grande majorité des femmes, sont déterminées à se sortir de la précarité. La quasi-majorité des sections qui participent à la négociation coordonnée l’ont exprimé en acceptant de soutenir les salarié-es en conflit par le versement de un dollar de salaire puisé à même la paye de chaque membre. La rémunération et les conditions de travail qui frisent la misère, ça suffit. »

Quelles sont les intentions réelles de la ministre ?

La CSN s’oppose au projet de loi 27 – Loi sur l’optimisation des services de garde éducatifs à l’enfance subventionnés – que la ministre Charbonneau se préparerait à ressusciter, selon le quotidien La Presse. On se rappellera que ce projet de loi avait fait grand bruit il y a une dizaine de mois alors que des allégations « d’enfants fantômes » faisaient les manchettes.

Punir au lieu d’améliorer l’accès
« À eux seuls, les termes de places fantômes ou d’enfants fantômes prêtent flanc aux allégations selon lesquelles de nombreux parents feraient sciemment de fausses déclarations sur le nombre de jours de présence de leur enfant afin de réserver une place dans le réseau. Nous estimons que cet a priori nuit à la recherche de solutions durables dans l’amélioration des services de garde éducatifs subventionnés », déplore la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Nous sommes conscients des difficultés qu’éprouvent des parents à obtenir une place à certaines périodes de l’année, de même que pour du temps partiel variable. C’est d’ailleurs pourquoi la CSN avait demandé de mettre en place un comité de travail incluant toutes les parties, dont les travailleuses et les parents, pour réfléchir aux solutions les plus équitables afin de pallier le problème d’accessibilité causé par la période restreinte d’accueil et de répondre à la demande pour une fréquentation à temps partiel.

« La ministre de la Famille a créé un groupe de travail incluant exclusivement les associations patronales, et dont le principal mandat a été d’élaborer des mesures coercitives. Parmi les propositions, l’imposition de mesures additionnelles de reddition de comptes pour les responsables d’un service de garde en milieu familial régi (RSG) et l’ajout d’inspections par les bureaux coordonnateurs sont le reflet d’une méfiance injustifiée envers les RSG. Cette approche n’aidera pas à améliorer l’accessibilité à ces services auxquels la population tient énormément », enchaîne Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN.

Des services à contribution réduite qu’il faut protéger La ministre indique vouloir retirer du projet de loi la possibilité d’imposer des amendes aux parents dont le taux de présence des enfants n’est pas jugé conforme. Par contre, les prestataires de services de garde pourraient voir leur subvention réduite. On peut craindre des effets pervers tels que des pressions auprès des parents quant au taux d’assiduité des enfants et une certaine forme de discrimination envers les enfants dont l’état de santé est précaire.

Les services de garde à contribution réduite, offerts dans les CPE et par les RSG, sont parmi les programmes les plus appréciés des familles québécoises tant pour la qualité des services éducatifs offerts aux enfants que pour la conciliation famille-travail qu’ils permettent. Pourtant, le gouvernement libéral s’acharne à semer des embûches dans ce réseau. Les hausses de tarifs à la suite de l’introduction de la modulation de la contribution parentale en sont un exemple, de même que le contrôle plus serré des présences dans les services de garde subventionnés qu’introduit le projet de loi 27; autant d’incitatifs à choisir une garderie à but lucratif ou un milieu familial non régi, où la qualité des services est moindre. « Quelle est votre intention réelle madame la Ministre ? » s’interroge en conclusion Véronique De Sève.

Unanimité vous avez dit ?

Le SAPSCQ apprenait hier, dans un article d’Éric Thibault dans le Journal de Québec, que la libération conditionnelle de Stéphane « Godasse » Gagné faisait l’unanimité auprès des juges, procureurs et policiers. Le syndicat se dit étonné qu’à aucun moment son opinion n’ait été sollicité, d’autant plus que les trois victimes de Godasse et son complice sont toutes des agents de la paix en services correctionnels.

Rappelons que Godasse a tué Diane Lavigne, agente de la paix en service correctionnel en fonction (ASC), en juin 1997, puis a tenté d’assassiner Robert Corriveau, aussi ASC en fonction, en septembre 1997, pendant que son complice abattait Pierre Rondeau. Bien que par la suite, il soit devenu délateur et que son témoignage a permis de faire emprisonner Maurice « Mom » Boucher, le syndicat croit qu’il devrait purger la totalité de sa peine, étant donné la gravité des gestes posés.

Il est évident, pour le syndicat, que ce sont les agents de la paix en services correctionnels qui ont été ciblés. « Nos collègues ont été tués parce qu’ils étaient agents de la paix en services correctionnels, c’est un acte d’intimidation et chacun d’entre nous aurait pu être la cible de Godasse », soutient Mathieu Lavoie, président du syndicat. Qui plus est, ces évènements qui ont coûté la vie à deux membres du syndicat visaient clairement à ébranler le système de justice », ajoute-t-il. Le SAPSCQ est le représentant officiel des agents de la paix en services correctionnels, d’où son étonnement de ne pas avoir été consulté.

À propos
Le SAPSCQ est le syndicat de tous les agentes et agents de la paix en services correctionnels du Québec et regroupe près de 2800 membres. Il est membre de la Fédération des employées et employés de services publics qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

La CSN est une organisation syndicale qui regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les syndicats du Regroupement des traversiers CSN dénoncent les tactiques malhonnêtes de la Société des traversiers du Québec

Réunis en assemblée générale les 8 et 9 novembre, les membres des syndicats CSN des traverses Québec – Lévis et Sorel – Saint-Ignace-de-Loyola ont choisi de maintenir la pression en réaffirmant leur adhésion au mandat de grève, voté en septembre dernier. Ainsi, le service sera interrompu totalement entre Québec et Lévis et entre Sorel et Saint-Ignace-de-Loyola les jeudi 12 et vendredi 13 novembre. Ces journées s’ajoutent à la première journée de grève du Front commun qui s’est tenue dans la semaine du 26 octobre.

La semaine dernière, des porte-parole de la Société des traversiers du Québec (STQ) ont laissé entendre que des négociations étaient en cours avec les syndicats pour que des services soient maintenus lors des journées du 12 et 13 novembre. La STQ a même affiché un communiqué à l’intention des usagers de la traverse de Sorel – Saint-Ignace-de-Loyola le 9 novembre, indiquant que les bateaux circuleraient normalement le 13 novembre. Or, il n’y a jamais eu de négociation de cette nature entre les parties.

« La Société des traversiers tente par tous les moyens de discréditer les décisions prises démocratiquement par les travailleurs et les travailleuses. Ce n’est pas de gaité de cœur que les employés des traverses font la grève. Ils en sont arrivés là parce qu’il n’y a aucune avancée à la table de négociation depuis des mois », a déclaré Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Le comité de négociation du Regroupement des traversiers CSN déplore le fait qu’en raison de l’annulation par l’employeur des deux dernières rencontres prévues les 26 et 29 octobre, les parties syndicale et patronale ne se sont pas réunies pour négocier les matières sectorielles depuis le 17 septembre dernier.

« Au lieu d’utiliser ces tactiques malveillantes, la STQ devrait plutôt mettre de la pression sur le Conseil du trésor afin d’obtenir des mandats qui lui permettent de négocier des conditions de travail acceptables pour les employé-es des traverses », a affirmé M. Marcoux.

Pour la traverse Matane – Baie-Comeau – Godbout, celle-ci étant assujettie aux services essentiels, une entente avait déjà été conclue et entérinée par la Commission des relations de travail (CRT) le 4 novembre dernier voulant qu’il y ait une interruption complète du service de cette traverse le 12 novembre, et que le service régulier reprenne le lendemain, soit le 13 novembre.

À propos
Le Regroupement des traversiers réunit les syndicats CSN des traverses de Sorel – Saint-Ignace-de-Loyola, Québec – Lévis et Matane – Baie-Comeau – Godbout. Ces syndicats représentent près de 200 membres qui occupent principalement les emplois de préposé passerelle et quais, caissier, matelot, gardien-matelot, soudeur et électricien. Ils sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) qui regroupe 425 syndicats représentant plus de 56 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2015.

Le secteur préhospitalier mène des actions de visibilité aux côtés du Front commun

Les travailleuses et les travailleurs du secteur préhospitalier, dont la convention est échue depuis le 31 mars dernier, mènent depuis le 27 octobre dernier des actions de visibilité pour signifier leur volonté d’obtenir de meilleures conditions salariales.

Les salarié-es du secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN ont décidé d’opter pour des actions de visibilité au même moment que les membres du Front commun. Bien qu’ils ne travaillent pas directement pour l’État, leurs conditions salariales sont imposées par le gouvernement. À l’instar des salarié-es des secteurs public et parapublic, les paramédics, les répartiteurs et les répondants médicaux d’urgence (RMU) et leurs collègues employé-es de soutien jugent les offres gouvernementales méprisantes. « Ce n’est pas sérieux. Dans les dernières années, notre secteur a réussi à obtenir un certain rattrapage et notre travail est aujourd’hui davantage reconnu. Si nous acceptons les offres gouvernementales, nous allons reculer et perdre cette reconnaissance si durement acquise », affirme Jean Gagnon, représentant du secteur pour la FSSS-CSN.

Les salarié-es du secteur préhospitalier joignent leur voix à l’ensemble du Front commun pour dénoncer les dernières offres gouvernementales, « au lieu de deux ans de gel immédiat, on nous propose un gel la première et la dernière année, c’est du pareil au même. » lance Jean Gagnon.

Les paramédics continuent de porter leur épaulette affichant un message de solidarité. Pour leur part, les RMU et les employé-es de soutien sont aussi visibles dans leurs milieux de travail pour faire entendre leur message. « Nous voulons que la population du Québec et les employeurs comprennent que nous sommes également concernés, à l’instar des autres secteurs privés (RI/RTF, CPE et RSG) de la FSSS-CSN, par les offres gouvernementales actuelles et que nous ne pouvons pas accepter que nos conditions se dégradent encore. Au final, ce sont les services à la population qui risquent d’écoper », soutient Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN.

Les paramédics, RMU et employé-es de soutien maintiendront leurs actions de visibilité aussi longtemps que nécessaire. Il est à noter que les négociations avec les différentes associations patronales, Urgences-santé et le ministère de la Santé et des Services sociaux sur les matières autres que le salaire s’ouvrent actuellement. « Pour le moment, nos actions de visibilité ne concernent que l’enjeu salarial. Nous laissons le temps aux différentes tables de négociation de progresser sur les autres matières avant d’envisager quoi que ce soit d’autre », indique Jean Gagnon.

À propos

Le secteur du préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) regroupe près de 3600 membres répartis sur tout le territoire québécois. La FSSS-CSN compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé et est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Participation de la CSN à une série d’émissions de RADIO CENTRE-VILLE 102,3 FM

En partenariat avec la CSN, l’équipe de Radio Centre-Ville présentera une série de six émissions sur les travailleuses et les travailleurs.

À travers des analyses, opinions et témoignages d’experts, d’acteurs du milieu syndical et communautaire, et de travailleuses et de travailleurs qui ont leur mot à dire, Radio Centre-Ville dresse un portrait actuel du marché de l’emploi au Québec.

Les émissions seront présentées du lundi 9 novembre au vendredi 13 novembre dès 11 h 30 sur les ondes de Radio Centre-Ville, 102,3 FM, et en baladodiffusion au www.radiocentreville.com

Des sujets aussi variés que l’avenir du syndicalisme au Québec, les femmes immigrantes sur le marché de l’emploi et les compressions budgétaires et leurs impacts seront abordés lors de cette semaine thématique.

PROGRAMMATION

  • Lundi 9 novembre o 11 h 30 : L’avenir du syndicalisme au Québec o 12 h 00 : Le code du travail : toujours adapté au marché du travail ?
  • Mardi 10 novembre o 11 h 30 : Les agences de placement temporaire
  • Mercredi 11 novembre o 11 h 30 : Prospérité économique et syndicalisme vont-ils de pair ?
  • Jeudi 12 novembre o 11 h 30 : Les femmes immigrantes sur le marché de l’emploi
  • Vendredi 13 novembre o 11 h 30 : Les compressions budgétaires et leurs impacts

Le MSSS doit s’en préoccuper

La question de la violence obstétricale a fait l’objet de plusieurs conférences lors du congrès de l’Association canadienne des sages-femmes. À ce sujet, Lorraine Fontaine, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme du Québec (CPPSFQ), s’est montrée sans équivoque : une pratique sage-femme qui privilégie la continuité des soins par la même professionnelle durant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale, est un moyen pour contrer le problème de violence obstétricale qui peut prendre plusieurs formes. Le problème est mis en évidence par plusieurs organisations et rapporté par bon nombre de femmes qui accouchent au Québec.

La violence obstétricale, rappelle-t-elle, constitue les mauvais traitements subis par des femmes lors de la grossesse et de l’accouchement. Pour en souligner l’importance, Lorraine Fontaine souligne que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis une déclaration en septembre 2014 à l’assemblée générale de l’ONU sur la prévention et l’élimination du manque de respect et des mauvais traitements lors de l’accouchement dans les établissements de soins.

« Par ailleurs, bien des femmes vivent de véritables épreuves lors de l’accouchement, notamment en raison de la surmédicalisation. La pratique sage-femme est résolument axée sur les besoins des femmes, favorisant ainsi une relation égalitaire. La recherche démontre que cela réduit les interventions obstétricales », ajoute aussi Lorraine Fontaine.

Dans tous les pays, la surmédicalisation de la grossesse et de l’accouchement menace le bien-être des femmes et de leurs familles, selon le journal médical The Lancet. Le recours aux interventions non nécessaires et souvent non fondées sur des données probantes, incluant entre autres la césarienne, l’induction, les entraves à la mobilité pendant le travail et l’épisiotomie, peuvent avoir des effets dévastateurs à long terme que le Ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) ne peut ignorer. « La CPPSFQ veut des engagements concrets de la part du ministère de la Santé pour qu’il reconnaisse l’existence de la violence obstétricale, en lien avec la déclaration de l’OMS et en cohérence avec ses propres engagements », renchérit la coordonnatrice de la Coalition.

Rappelons que le déploiement des services de sage-femme et des maisons de naissance a fait l’objet au printemps 2015 du lancement d’un cadre de référence par le MSSS qui reconnaît le rôle des usagers et des comités de parents dans le développement des projets. Un rôle que la Coalition pour la pratique sage-femme, lieu de concertation entre les femmes et les sages-femmes unique au Canada, reconnaît également.

« La pratique promue par les sages-femmes est respectueuse des choix des femmes et agit en prévention de la violence envers toutes les femmes qui accouchent. Pour cette raison, les sages-femmes doivent être présentes dans les lieux de dialogues et de concertation en santé et avoir la possibilité de participer aux débats. La violence obstétricale doit préoccuper l’ensemble des professionnel-les de la santé, incluant les sages-femmes », conclut Lorraine Fontaine.

Justin Trudeau doit demander que les aspects dommageables du traité soit corrigés

La divulgation aujourd’hui du texte du Partenariat transpacifique (PTP) confirme qu’il s’agit d’un accord dommageable qui sert les intérêts des grandes entreprises aux dépens des emplois au Canada et de notre souveraineté. Il est vital que le gouvernement libéral maintenant au pouvoir négocie des modifications. Les deux plus grands réseaux d’organisations sociales luttant au Canada pour des accords commerciaux justes et équitables exigent du premier ministre Justin Trudeau qu’il respecte son engagement électoral sur le PTP de « tenir un débat public approfondi et ouvert au Parlement pour faire en sorte que les Canadiennes et Canadiens soient consultés ».

Le Réseau pour un commerce juste / Trade Justice Network (RCJ-TJN) et le Réseau québécois sur l’Intégration continentale (RQIC), dont est membre la CSN, somment le gouvernement de réaliser une étude d’impact en profondeur pour s’assurer que le PTP serve l’intérêt public. « Nous sommes tous en faveur du commerce et des échanges; le mode de vie de millions de Canadiennes et Canadiens en dépend. Mais il doit s’agir d’un commerce juste et équitable – et il doit être bon pour le Canada », a affirmé Martin O’Hanlon, Président au Canada du Syndicat des communications d’Amérique (SCA-CWA) et porte-parole pour le RCJ-TJN.

« Il est vital pour notre économie et pour notre démocratie qu’ait lieu un débat réellement ouvert sur le PTP et que le gouvernement montre sa volonté politique d’y apporter des révisions. » Larry Brown, co-président du RCJ-TJN soutient que les décisions du gouvernement doit reposer sur des faits et des analyses d’impact rigoureuses. « Une révision indépendante et impartiale de l’accord est nécessaire », affirme M. Brown. « Nous savons qu’il y aura des pertes d’emplois. Quels seront les bénéfices? On ne peut être appelé à accepter un accord de libre-échange qui transformera notre économie sans que toute l’information soit disponible, uniquement sur la base d’une rhétorique joviale », a-t-il ajouté. Le texte vient à peine d’être rendu public, mais il est déjà clair que le PTP constituerait un désastre pour plusieurs travailleur-euse-s et leurs familles, ainsi qu’une menace pour la vie démocratique au pays.

Il est pressenti que l’accord conduirait à la perte de milliers d’emplois au Canada et forcerait nos travailleuses et travailleurs à entrer en compétition avec des salaires de 65 cents l’heure au Vietnam ou des conditions de travail proches de l’esclavage en Malaisie. L’accord permettrait aussi aux entreprises transnationales de piétiner la souveraineté du Canada en leur octroyant le privilège de poursuivre des gouvernements devant des tribunaux d’arbitrage commercial opaques -contournant nos cours de justice- si elles estiment être lésées et perdre des profits à cause de nos normes de travail, de santé, de protection de l’environnement, entre autres. « Le Canada est présentement poursuivi pour plus de 6 milliards de dollars en vertu de l’ALÉNA et du mécanisme Investisseur-État (RDIÉ) », a tenu à souligner Pierre-Yves Serinet, porte-parole du RQIC.

« Le PTP approfondit les restrictions au droit de réguler pour l’intérêt public. Le RDIÉ limite la capacité des gouvernements de faire face aux changements climatiques, par exemple, le mécanisme doit être retiré des accords de libre-échange afin de maintenir la marge de manœuvre politique nécessaire à la mise en œuvre de mesures solides face aux défis environnementaux », a affirmé Pierre-Yves Serinet, alors que le Premier ministre Trudeau se prépare à participer à la Conférence sur les changements climatiques COP21 à Paris où il a signalé son intention de refaire du Canada un acteur engagé. Il est inquiétant, et très parlant, que le PTP ait été négocié en secret avec une participation significative de plus de 600 lobbyistes du monde des affaires, tandis que les dirigeant-e-s syndicaux, les environnementalistes et autres experts sociaux n’ont pas été consultés. Même les parlementaires n’ont pas eu voix au chapitre.

L’accord contient d’autres problèmes sérieux qui méritent un débat:

  • Le gouvernement pourrait être forcé de vendre ses Sociétés de la Couronne, comme Postes Canada.
  • Les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux ne pourraient plus garantir que les contrats gouvernementaux soient accordés à des entreprises canadiennes ou locales, ce qui pourrait avoir un effet dévastateur sur certaines communautés.
  • Les nouvelles protections accordées aux grandes entreprises pharmaceutiques coûteront annuellement des milliards de dollars aux Canadiens.
  • On impose de nouvelles limites sur notre capacité à décider de nos propres règles en matière d’utilisation d’internet et de protection de la vie privée.
  • L’accord n’inclut pas de mécanismes contraignants pour faire respecter les normes en matière de droits du travail et de protection de l’environnement.

Une entente de principe a peut-être été signée, mais il ne s’agit pas encore d’un accord final. Plusieurs obstacles se dressent, dont une adoption au Congrès des États-Unis, sans compter la présence de campagnes citoyennes vigoureuses contre le PTP dans plusieurs pays.  « Il est maintenant temps pour les Canadiennes et les Canadiens de dire à leurs politiciens ce qu’ils n’aiment pas du PTP et que le Parlement ne devrait pas le ratifier sans que des modifications fondamentales puissent être apportées », a conclu M. Brown. « Nous devons protéger les emplois au Canada et le principe de souveraineté. Nous devons nous assurer que tous les pays membres du PTP rencontrent les exigences au plan démocratique, les normes des droits du travail, de la santé et de l’environnement. »

Le fédéral doit agir dans le dossier des frais accessoires au Québec

Un regroupement d’organisations qui s’opposent aux frais accessoires en santé salue l’entrée en fonction de la nouvelle ministre fédérale de la Santé, madame Jane Philpott. Sa nomination survient au moment même où son homologue provincial du Québec, M. Gaétan Barrette, s’apprête à faire adopter le projet de loi 20 qui autoriserait la facturation de certains soins de santé, communément appelés frais accessoires, officialisant ainsi une brèche vers un système de santé à deux vitesses.. De tels frais sont pourtant illégaux en vertu de la Loi canadienne sur la santé.

Alors que sa prédécesseure conservatrice, madame Rona Ambrose, se réfugiait dans un mutisme inquiétant, le regroupement appelle madame Philpott à intervenir rapidement en vue d’assurer le respect de cette loi fédérale qui interdit strictement ces frais en préconisant l’accessibilité et l’universalité des soins de santé.

Madame Philpott, qui est aussi médecin de famille, s’est portée à la défense de ces principes par le passé. C’est donc avec espoir que les différentes organisations lancent aujourd’hui cet appel à la nouvelle ministre fédérale.

À propos du regroupement
Au sein du regroupement d’organismes qui luttent contre les frais accessoires en santé, on compte Médecins québécois pour le régime public (MQRP), la Fédération de la Santé et des services Sociaux-CSN, la Fédération des professionnèles-CSN, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Coalition solidarité santé, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ), le Conseil de Protection des maladesle Réseau FADOQ, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et le Cabinet Grenier Verbauwhede avocats.

En grève générale illimitée

En négociation depuis le 21 mai 2015, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean (CSN) Section Villa St-Alexis entreront en grève générale illimitée le 14 novembre prochain.

Les discussions à la table de négociation achoppent principalement sur la question de la rémunération. « Le salaire moyen des travailleuses et des travailleurs de la Villa Saint-Alexis est à peine au-dessus du salaire minimum et l’employeur a le culot de leur demander de faire des concessions importantes sur le nombre de congés pour financer leur propre augmentation c’est-à-dire un montant qui représente environ 10 000 $ !», souligne d’entrée de jeu la présidente du syndicat, Édith Tremblay.

« Quand ton salaire est sous le seuil de la pauvreté, chaque dollar compte, mais quand tu as les moyens d’investir près de 17 millions dans des projets d’agrandissement, ce 10 000 $ représente une goutte d’eau dans l’océan. Le seul mot qui me vient à l’esprit c’est mépris : mépris pour les salarié-es et mépris pour les usagers » de déclarer Danielle Lemire, représentante du secteur des Syndicats des Centres d’hébergement privés affiliés à la FSSS.

Rappelons que les travailleuses et travailleurs de la Villa Saint-Alexis ont adhéré à une négociation coordonnée qui se déroule à la grandeur du Québec. En réponse aux propositions irrespectueuses de l’employeur, ils ont adopté en assemblée générale, le 23 septembre dernier, un mandat d’augmentation des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève. La liste des services essentiels et l’avis de grève ont été envoyés le 4 novembre dernier pour un déclenchement de la grève le 14 novembre.

Le président du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Engelbert Cottenoir, évoque la solidarité à laquelle les membres du syndicat ont droit. « Il est inacceptable de voir de quelle façon l’employeur traite ses salarié-es qui ont à cœur leur travail et surtout les résidents. Ces travailleuses et travailleurs de la région peuvent compter sur la force de la CSN et au moment jugé opportun, les 15 000 membres CSN du Saguenay – Lac-Saint-Jean seront derrière eux ! », fait-il valoir.

Loin d’être seuls
« Les salarié-es sont déterminés à se sortir de la précarité en livrant cette bataille importante jusqu’au bout. D’ailleurs, la quasi-majorité des accréditations qui ont adhéré à la négociation coordonnée ont accepté de soutenir les salarié-es en conflit en versant un dollar de leur salaire par paie, par membre. L’employeur doit comprendre que nous sommes organisés et que nous allons lui tenir tête, car ces travailleuses et travailleurs travaillent d’arrache-pied auprès de vos familles », ajoute pour sa part la représentante du secteur des Syndicats des centres d’hébergement privés, Danielle Lemire.

D’autres négociations dans le secteur des Centres d’hébergement privés affiliés à la CSN sont en cours et à venir. « Les négociations sont bien entamées au Carré Nérée et les discussions entre les parties avancent bien en ce qui a trait à l’organisation du travail. Dans quelques semaines débuteront les négociations de la section du Centre d’hébergement privé les Augustines de Roberval, ainsi que la Résidence l’Émeraude, toujours à Roberval. Que les employeurs qui négocieront avec nos travailleuses et travailleurs se le tiennent pour dit, la CSN est déterminée à améliorer de façon importante les conditions de ses membres. Les travailleuses et travailleurs de la Villa Saint-Alexis peuvent compter sur l’appui total des syndicats du secteur public, affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean. N’oublions pas que notre mission est la même : donner les meilleurs services qui soient aux aîné-es de la région. Les salarié-es de la Villa Saint-Alexis ont le droit d’avoir des conditions de travail décentes », a finalement conclu le vice-président régional de la FSSS-CSN, Gaston Langevin.