Grève et manifestation de 2000 travailleuses en CPE à Magog

Quelque 2000 travailleuses en grève venant d’une centaine de CPE de l’Estrie, du Cœur du Québec et de Montréal-Laval ont manifesté devant le CPE géré par la présidente de l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE), Any Sanders, aujourd’hui à Magog. Elles ont dénoncé l’extrême lenteur des négociations et les reculs dans leurs conditions de travail souhaités par cette association à leur endroit, alors que leurs conventions collectives sont échues depuis plus de trois ans. Elles demandent aussi à Québec de rappeler à l’ordre l’APNCPE pour son refus de reconnaître pleinement l’entente nationale intervenue le 6 novembre dernier avec le gouvernement et plus de 300 CPE.

D’une voix, les trois présidences des syndicats régionaux ont condamné l’APNCPE et les directions des CPE pour leur attitude méprisante à l’égard des travailleuses en cherchant à obtenir des conditions inférieures à ce qui a été négocié dans 10 autres régions.

Stéphanie Vachon, de l’Estrie, Dominique Jutras, du Cœur du Québec, et Carole Leroux, de Montréal et Laval sont catégoriques : « Les négociations sont extrêmement ardues depuis que l’APNCPE a refusé de reconnaître l’entièreté de l’entente nationale, en tentant de renégocier ce qui a déjà été convenu. Depuis, le rythme des rencontres est trop lent, et requiert énormément de temps parce qu’on doit tout renégocier, de A à Z. De plus, l’APNCPE exige plusieurs reculs inacceptables. Voilà pourquoi on manifeste conjointement pour lui faire comprendre le bon sens. »

Après plusieurs séances de négociation dans chacune des trois régions, les enjeux portent toujours sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires de travail, la liste de rappel, les choix de vacances, le rôle et le travail d’équipe, l’application de l’ancienneté ou encore la transparence des états financiers. Tous des éléments qui ne coûtent absolument rien.

Rappelons qu’après plus de 18 mois de pourparlers à la table de négociation nationale, la FSSS–CSN, le gouvernement et plusieurs associations patronales ont réussi à convenir d’une entente portant sur plusieurs matières, dont les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective, les ratios éducatrice/enfants, la planification pédagogique, les congés. Or, l’APNCPE s’est retirée de la table nationale en février 2016 pour tenter de régionaliser le processus et les matières de la négociation. Depuis, les syndicats constatent que les négociations sont intenables.

Pour Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN, responsable des secteurs privés : « Il est clair que l’APNCPE cherche à obtenir des concessions qui risquent fort de menacer la stabilité et la qualité des services éducatifs offerts à tous les enfants du Québec selon qu’un CPE est membre ou non de cette association. Il y a un réel danger de voir apparaître dans le réseau d’importantes disparités dans l’offre de service. Et pour nous, il n’est pas question de laisser quiconque saccager les acquis sociaux qu’on s’est donnés au Québec depuis plus de vingt ans. »

Pour Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN, responsable de la négociation : « Ces femmes méritent beaucoup plus que le mépris de l’APNCPE et de ses membres. Ces travailleuses ont contribué à développer un réseau dont la qualité a maintes et maintes fois été louangée à travers le monde. Le gouvernement du Québec doit intervenir rapidement et rappeler à l’ordre l’APNCPE pour faire respecter l’entente négociée. »

Pour Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CCSNE–CSN) : « Le réseau des CPE existe grâce au dévouement et à la ténacité des travailleuses. Au Conseil central de l’Estrie, comme ailleurs, nous allons continuer de les appuyer pour qu’elles obtiennent ce que plus de 9000 autres travailleuses des CPE membres de la CSN ont obtenu : une entente respectueuse et qui répond à leurs attentes. »

À propos des CPE et de la CSN
Quelque 11 000 travailleuses en CPE sont représentées par des syndicats affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux, dont 2000 d’entre elles sont toujours sans convention collective dans les trois régions précitées. Ces syndicats sont aussi affiliés à treize conseils centraux régionaux, dont les travailleuses de l’Estrie sont regroupées au Conseil central de l’Estrie (CCE-CSN). Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs issus de tous les secteurs d’activités.

Grève de 250 travailleuses CPE les 18 et 19 avril

Devant la lenteur des négociations et les reculs que cherchent à imposer l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE) et les directions de 12 CPE de la région, les 250 travailleuses ont décidé de déclencher une grève de deux jours, les 18 et 19 avril. Pour marquer leur ras-le-bol face à l’attitude patronale, ces travailleuses ont fait du piquetage aujourd’hui devant leurs CPE pour réclamer l’accélération des pourparlers dans le but de conclure rapidement leur convention collective, échues depuis le 31 mars 2015.

« Nous n’avons jamais vécu une négociation aussi longue et complexe que la ronde actuelle, déclare Stéphanie Vachon, présidente du Syndicat des travailleuses des CPE de l’Estrie (STTCPEE–CSN). Ces deux journées de grève se veulent un message à l’endroit de l’APNCPE : nous voulons une entente à la hauteur de ce qui a été conclu dans 23 CPE en Estrie comme d’ailleurs dans plus de 300 autres CPE au Québec. Ces travailleuses sont sans contrat de travail depuis plus de trois ans, là, c’est assez ! Il nous faut un règlement, et ce ne sera pas à n’importe quel prix. »

Rappelons que le 6 novembre dernier, une entente nationale est intervenue avec le gouvernement et plusieurs associations patronales sur plusieurs matières, dont les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective, les ratios éducatrice/enfants, la planification pédagogique, les congés. Or, l’Association patronale nationale des CPE s’est retirée de la table nationale en février 2016 pour tenter de régionaliser le processus et les matières de la négociation. Depuis, le syndicat constate que les négociations sont devenues très ardues.

« On s’enfarge littéralement dans des détails qui n’en finissent plus depuis des semaines, ajoute Stéphanie Vachon. De plus, les demandes de reculs dans les conditions de travail sont tellement importantes que nous ne voyons pas d’entente possible à court terme. On espère bien qu’avec cette pression de nos membres, l’APNCPE va enfin comprendre qu’on n’acceptera jamais leurs reculs et qu’il est plutôt temps de régler. »

Après plus d’une vingtaine de séances qui ont débuté à l’automne dernier, les enjeux portent sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires de travail, la liste de rappel, les choix de vacances, le rôle et le travail d’équipe, l’application de l’ancienneté, des éléments qui ne coûtent rien.

« Les directions des CPE membres de l’APNCPE doivent se rendre à l’évidence : il n’est surtout pas question d’accepter une entente qui n’est pas satisfaisante pour nos membres, renchérit la présidente du syndicat. La patience a ses limites. L’APNCPE doit dès maintenant saisir la balle au bond », conclut la présidente syndicale.

Pour Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CCSNE-CSN) : « Il est invraisemblable de voir une association patronale mépriser des femmes qui se dévouent corps et âme depuis des années auprès des enfants, en leur demandant de sacrifier leurs conditions de travail. Au Conseil central de l’Estrie, nous allons continuer à les appuyer pour qu’elles obtiennent ce que plus de 9000 autres travailleuses des CPE membres de la CSN ont obtenu : une entente respectueuse et conforme à leurs attentes. »

En Estrie, les centres de la petite enfance membres de l’APNCPE, qui sont touchés par les journées de grève sont les suivants :

    • CPE Les amis du globe
    • CPE Balan-Mousse (Espièglerie)
    • CPE L’Enfantillage
    • CPE Entre amis
    • CPE Fafouin
    • CPE Imagémo
    • CPE Au jardin des merveilles
    • CPE La Jardinière
    • CPE Jeunestrie
    • CPE Passe-Partout et ses amis
    • CPE La pleine lune
    • CPE Les Stroumps

À propos des CPE et de la CSN
Le Syndicat des travailleuses des CPE de l’Estrie représente 850 travailleuses. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, qui regroupe quelque 11 000 travailleuses en CPE, de même qu’au Conseil central de l’Estrie, qui compte près de 10 000 membres dans la région. Pour sa part, la CSN qui compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Déterminé à se faire respecter, le syndicat prend les grands moyens

« C’est une grosse semaine pour Eddy Savoie ! La récréation est terminée pour le richissime propriétaire des Résidences Soleil », a lancé d’entrée de jeu Gilles Gagné, représentant du secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). En conférence de presse à Sherbrooke ce matin, M. Gagné a expliqué qu’afin d’en arriver à un règlement à la résidence pour aîné-es Manoir Sherbrooke, où les employé-es sont sans contrat de travail depuis plus de deux ans, plusieurs actions ont été déployées au cours des derniers jours, la plus importante étant la signification par huissier au Groupe Savoie d’une saisie des biens du Manoir Sherbrooke.

La saisie signifiée aujourd’hui a été demandée par le syndicat à la suite de la négligence et du refus de l’employeur de payer sa part (50 %) de la prime d’assurance maladie des salarié-es. Rappelons qu’en octobre 2016, le Tribunal d’arbitrage déclarait que l’expression « assurance maladie », dans la convention collective du Manoir Sherbrooke, incluait l’assurance pour soins dentaires, ce que réfutait l’employeur. Dans ce jugement, le tribunal ordonnait à l’employeur de payer sa part et de rembourser aux salarié-es les sommes assumées en trop par ceux-ci. « Le Groupe Savoie s’entête à ne pas payer ce qu’il doit aux salarié-es ? Avec l’aide de la justice, on va aller chercher l’argent là où il y en a ! », a ajouté M. Gagné.

De plus, hier soir, conformément au Code du travail, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie (FSSS–CSN) a déposé un avis de grève pour l’ensemble des employé-es du Manoir Sherbrooke. Après avoir remis à l’employeur lundi dernier une offre finale globale pour le renouvellement de leur convention collective, offre que l’employeur a rejetée, les syndiqué-es considèrent que la situation a assez duré.

Les rencontres qui se sont tenues entre les deux parties au cours des derniers mois n’ont pas permis de débloquer la négociation, et ce, malgré la présence d’un médiateur du ministère du Travail. Dans ses dernières offres patronales, le Groupe Savoie, propriétaire du Manoir Sherbrooke, maintient certaines propositions inacceptables pour le syndicat. « En octobre dernier, les membres du syndicat se sont dotés d’un mandat de grève générale illimitée. Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’on exerce un tel mandat, mais présentement, l’employeur, avec son attitude arrogante et méprisante, ne nous donne pas le choix », a affimé Lyne Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie et préposée aux résidents au Manoir Sherbrooke.

Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CCSNE–CSN), a tenu à donner son appui indéfectible aux employé-es en conflit. « Cela fait 29 mois que la convention collective du Manoir Sherbrooke est échue. Pendant ce temps, ces travailleuses et travailleurs, qui doivent déjà composer avec un revenu annuel bien en dessous du salaire moyen, s’appauvrissent. Comment cet employeur peut-il encore affirmer qu’il négocie de bonne foi et qu’il souhaite en arriver à un règlement ? Au nom de tous les membres de la CSN de la région de l’Estrie, je tiens à témoigner ma solidarité envers leur lutte ».

« Si l’employeur s’entête à ne pas reconnaître la valeur de notre travail, nous serons sur la ligne de piquetage le 23 avril prochain », a conclu Lyne Tanguay.

Un échec sur toute la ligne

La réforme Barrette fêtera son troisième anniversaire dimanche prochain. Loin d’avoir le coeur à la fête, la CSN remarque les nombreuses difficultés de cette réforme, aussi bien pour le personnel que pour la population de l’Estrie.

Le 1er avril 2018, la réforme Barrette aura trois ans. Adopté sous le bâillon, le projet de loi 10 était la pierre angulaire de la réforme du ministre de la Santé et des Services sociaux. Le Syndicat du personnel administratif du CIUSSS de l’Estrie – CHUS – CSN (SPACEC-CSN) considère que l’heure est venue de faire le bilan de cette réforme.

« Le gouvernement libéral est présentement en campagne préélectorale et multiplie ses annonces d’investissements à gauche et à droite, mais les nombreuses coupures, notamment au niveau de la santé et des services sociaux, effectuées durant leur dernier mandat, passent malheureusement sous silence. Nombreux sont les intervenants qui ont crié haut et fort la surcharge de travail, le ministre Gaétan Barrette a fait la sourde oreille à bien des égards et a toujours riposté en promettant un médecin de famille à tout un chacun, tout ça pour faire passer la pilule » déclare M. Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN (CCSNE-CSN).

Cette réforme a entraîné un chaos informatique dans la région, en plus d’entraîner une surcharge de travail et une désorganisation importante du travail du personnel de bureau et de l’administration. La communication est particulièrement déficiente dans cette mégastructure, ce qui complexifie davantage le travail du personnel. Et à cette réforme se sont ajoutés des millions de dollars qui ont été coupés dans les budgets de la région et qui entraînent des pertes de services. Une étude de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) chiffre d’ailleurs le manque à gagner pour les établissements du réseau entre 5 et 7 milliards de dollars, affirme Mme Stéphanie Vachon, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux – CSN (FSSS-CSN).

« Le ministre Barrette nous disait lors de l’adoption du projet de loi 10 que nous pourrions juger de sa réforme à la veille des prochaines élections. Nous y voilà. Et ce qui est clair, c’est que cette réforme est un cauchemar pour le personnel de l’Estrie. Elle mène à une surcharge importante et à un essoufflement comme je n’en ai jamais vu dans la région. Cette réforme est venue désorganiser totalement l’ensemble des anciens établissements de la région. Il est grand temps que le gouvernement en prenne acte et annonce des changements importants pour donner de l’oxygène au personnel », explique madame Vicky Ouellet, présidente du Syndicat du personnel administratif du CIUSSS de l’Estrie – CHUS – CSN (SPACEC-CSN).

Le Syndicat du personnel administratif du CIUSSS de l’Estrie – CHUS – CSN (SPACEC-CSN) compte environ 2300 membres il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) à la FSSS et au CCSNE.

La FSSS–CSN appelle à un respect des engagements afin de rebâtir la confiance

La signature, hier soir, des conventions collectives de nombreuses entreprises privées du secteur préhospitalier, par les représentants syndicaux des 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien membres de la CSN met fin au plus long conflit de travail de l’histoire du secteur préhospitalier. Pour la FSSS–CSN, le gouvernement et les employeurs doivent tenir les engagements qu’ils ont pris et travailler activement à rebâtir la confiance. Les nouvelles conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2020. Les anciennes conventions étaient échues depuis mars 2015.

« Nous n’avons pas la prétention d’avoir réglé tous les problèmes avec cette nouvelle convention, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Toutefois, elle s’accompagne d’engagements précis sur la charge de travail et sur la conversion des horaires de faction en horaires à l’heure. Nous n’attendons rien de moins qu’une application complète et entière de ces engagements.»

Retards dans l’application
Rappelons que le 21 décembre 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux faisait parvenir à tous les syndicats une lettre détaillant la nouvelle politique ministérielle. Celle-ci le guidera dans la décision d’ajouter des ressources sur certains territoires, notamment en se basant sur un examen de la charge de travail des paramédics. Cette nouvelle politique est en bonne partie le fruit d’échanges tenus tout l’automne entre la CSN et le ministère. Elle aura entraîné la conversion immédiate d’une vingtaine d’horaires de travail dits de faction en horaires de travail à l’heure partout au Québec, en plus d’ajouts de ressources dans quelques grands centres urbains. Le ministère s’engageait par le fait même à réévaluer la situation pour l’ensemble du Québec dans les trois mois.

Or, trois mois plus, tard, la FSSS–CSN déplore que cette réévaluation promise n’ait pas encore eu lieu. Nous sommes toujours en attente des données probantes pour tous les secteurs alors que nous savons que certaines zones fracassent le critère du 28h clinique, édicté par le ministère et devraient voir les horaires de travail convertis immédiatement. C’est notamment le cas de la zone de Plessisville.

Horaires de faction
Lorsqu’ils travaillent sur un horaire de faction, les paramédics doivent assurer une pleine disponibilité durant 168 heures consécutives. Pour la CSN, l’enjeu dépasse la qualité des conditions de travail et touche directement la qualité des services à la population. On estime que les horaires de faction peuvent induire jusqu’à 10 minutes de délai supplémentaire par rapport aux horaires à l’heure, ce qui peut s’avérer fatal dans les situations critiques nécessitant une intervention urgente.

« Ce que le MSSS a mis sur la table constitue pour nous un bon point de départ, rappelle le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse qui a mené les discussions avec le ministère. Nous sommes d’avis qu’il faudra dans un deuxième temps bonifier ces critères pour améliorer encore davantage les temps de réponse en zone rurale et semi-urbaine. C’est de bonne foi que nous avons choisi de travailler dès maintenant avec le ministère sur la base de données probantes. Pour rebâtir la confiance dans le secteur, après plus d’un an de grève, il est impératif que le gouvernement se montre proactif et qu’il livre ce à quoi il s’est engagé ».

Conventions collectives
Les nouvelles conventions collectives du secteur préhospitalier de la CSN couvrent une période de cinq ans, du 1er avril 2015 au 31 mars 2020. En plus de mécanismes sur la charge de travail et la révision des horaires désuets, l’entente prévoit des augmentations de salaire totalisant 7,65 % sur cinq ans en plus de montants forfaitaires de 1,5 %. Les salarié-es du préhospitalier ont par ailleurs obtenu la mise sur pied d’un régime de retraite à prestations déterminées respectant l’équité intergénérationnelle. Parmi les autres avancées réalisées, notons l’amélioration du programme de retraite progressive et des dispositions entourant la fourniture des uniformes de travail.

 

Entente de principe entérinée à 98,3 %

Après avoir déambulé dans les rues hier, et ce, afin de dénoncer l’attitude de l’Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE) à la table des négociations, le Syndicat des travailleuses (eurs) des centres de la petite enfance de l’Estrie (STTCPEE–CSN) tenait une assemblée générale spéciale aujourd’hui même, afin de dévoiler les termes de l’entente de principe intervenue dans les autres CPE de la région, affiliés à la CSN. Cette entente a été adoptée à 98,3 %.

Volet national

Au chapitre des gains obtenus lors de la négociation nationale avec le ministère de la Famille, on retrouve une bonification au niveau du temps supplémentaire, la protection de la durée du travail hebdomadaire, des sommes allouées à la formation continue et à la prévention en santé et sécurité du travail.

Un autre gain, fort intéressant, s’inscrit dans cette entente à savoir une somme de 6 millions de dollars consacrés à une contribution supplémentaire forfaitaire qui sera utilisée aux fins de l’assurance permettant ainsi des congés ou des diminutions de primes pour les assurées.

Quant aux augmentations salariales elles se résument ainsi :

1ère année : montant forfaitaire de 0,30 $ l’heure

2e année : 1,5 % (rétroactif)

3e année : 1,75% (rétroactif)

4e année : 2,00 %

5e année : montant forfaitaire 0,16 $ l’heure

Une augmentation s’ajoutera, le 2 avril 2019, et celle-ci se chiffre en moyenne à 2,4 % pour faire suite aux travaux de la relativité salariale.

Volet régional

Le maintien des acquis a été l’enjeu principal cependant un gain non négligeable est celui la banque de temps et de son utilisation.

« Le résultat du vote est fort loquace, nos membres sont plus que satisfaites des gains obtenus lors de cette négociation, c’est d’ailleurs un résultat rarement vu dans notre syndicat », déclare Mme Stéphanie Vachon, présidente du syndicat.

« La négociation des clauses relevant des niveaux régional et local s’est, somme toute, bien déroulée et le recours à la grève n’a pas été nécessaire, comme quoi il est possible de conclure une convention collective satisfaisante sans affrontements, affirme M. Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE–CSN). Je ne peux ainsi m’empêcher de déplorer que 250 autres travailleuses de la région n’ont toujours pas d’entente parce que l’APNCPE ne semble pas comprendre l’urgence d’agir », conclut monsieur Beaudin.

Le Syndicat des travailleuses (eurs) des centres de la petite enfance de l’Estrie (STTCPEE–CSN) compte 35 centres de la petite enfance regroupant ainsi plus de 850 travailleuses. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et au Conseil central des syndicats nationaux (CCSNE–CSN).

Une journée de grève inévitable

Après 15 séances intenses de négociation, l’impasse demeure dans la négociation entre le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des centres de la petite enfance de l’Estrie – CSN (STTCPEE–CSN) et l’Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE).

« Nous n’avons jamais vécu une négociation aussi complexe, déclare madame Stéphanie Vachon, présidente du STTCPEE–CSN. La journée de grève d’aujourd’hui se veut un message clair à l’APNCPE : nous voulons une entente à la hauteur de ce qui a été conclu avec les 22 autres CPE syndiqués CSN en Estrie. Nous ne le répéterons jamais assez : ces travailleuses sont sans contrat de travail depuis trois ans, c’est inacceptable et il faut des avancées plus que significatives. Et ça presse! », indique clairement madame Vachon.

Par ailleurs, on se questionne grandement du côté syndical à savoir si les directions de ces CPE ont livré toutes les informations pertinentes lorsqu’elles ont demandé à leur conseil d’administration d’entériner l’affiliation à l’APNCPE. « Est-ce qu’elles ont affirmé que leur intention était de créer une 2e classe de travailleuses dans les CPE avec un traitement différent de la majorité et qu’inévitablement, cela se conclurait par un conflit de travail? s’insurge M. Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN (CCSNE-CSN). Aucun syndicat digne de ce nom n’accepterait que ses membres soient moins bien traitées que d’autres pour le même travail, et ce, sans aucune raison valable », ajoute-t-il.

En effet, l’association patronale tente de créer une disparité de traitement pour les clauses non monétaires dans ses CPE, mais sans trop avoir réfléchi aux conséquences : des conditions de travail moindres pourraient générer un exode massif des personnels, mettant ainsi l’avenir même de l’APNCPE en danger. « De toute évidence, les travailleuses préféreront se tourner vers un CPE où les conditions de travail sont plus avantageuses », conclut M. Beaudin.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des centres de la petite enfance de l’Estrie – CSN (STTCPEE–CSN) compte 35 centres de la petite enfance regroupant plus de 850 travailleuses. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), à la Fédération de la santé et services sociaux – CSN (FSSS-CSN) et au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN (CCSNE–CSN).

Les salariés de l’usine Kruger de Lennoxville sont à bout de souffle

Aujourd’hui, au début du quart de travail de jour, les membres du Syndicat des travailleurs(euses) du papier de Lennoxville (CSN) (STPL-CSN) ont manifesté devant l’usine Kruger de Lennoxville afin de témoigner de leur ras-le-bol à l’égard de leurs horaires de travail et de l’inaction de leur employeur devant la volonté du syndicat de travailler avec lui pour trouver des solutions.

« Il y a un peu plus d’un an, lors de la négociation de la convention collective, la demande prioritaire des travailleurs était de revoir les horaires de travail, explique Daniel Champagne, président du syndicat. Un horaire ne permettant qu’une fin de semaine de congé sur six, comme c’est le cas actuellement, empêche toute conciliation travail-famille-vie sociale. L’employeur avait alors non seulement refusé la demande, mais il avait même carrément refusé d’en discuter. Dans les mois qui ont suivi, et tel que le syndicat en avait prévenu l’employeur, six personnes ont quitté l’usine principalement en raison de l’horaire de travail. Dans une petite usine de 40 travailleurs comme la nôtre, c’est catastrophique », se désole-t-il.

À la suite de ces départs, la direction de Kruger s’est adressée au syndicat et a demandé d’avoir des discussions sur l’horaire de travail. Le syndicat, de bonne foi, s’est prêté à l’exercice. Or, c’est avec une déception immense que les membres ont vite compris qu’aucune réelle discussion n’était souhaitée par la direction, cette dernière voulant plutôt imposer un nouveau cycle d’horaire qui, aux yeux des travailleurs, rendrait leur situation encore pire.

En effet, la direction propose un horaire de travail qui exige que les salariés effectuent en moyenne près de cinq heures de plus par semaine et qui occasionne l’abolition de trois emplois. De plus, dans la proposition patronale, plusieurs avantages monétaires acquis au fil de nombreuses années de négociation et à la suite de concessions importantes de la part des travailleurs sont carrément annulés. « En fait, l’employeur propose un projet qui le fait gagner sur tous les points, mais cela au détriment des travailleurs. C’est inacceptable! » s’indigne M. Champagne.

« La situation actuelle est préoccupante et mérite d’être dénoncée, ajoute M. Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie. L’horaire de travail de l’usine de Lennoxville est complètement incompatible avec les nouvelles réalités et priorités des jeunes d’aujourd’hui. Sans compter que même des personnes avec plusieurs années d’ancienneté ont fait le choix de quitter leur emploi au cours des derniers mois afin de recommencer ailleurs, et ce, dans le but de reprendre le contrôle de leur vie personnelle. »

Réunis en assemblée, les membres du syndicat ont rejeté à 100 % le cycle d’horaire non négociable imposé par la compagnie et c’est également à 100 % qu’ils ont décidé de débuter des moyens de pression pour dénoncer ce manque de respect de leur employeur.

« Il est déplorable de constater que l’employeur non seulement refuse de discuter des propositions du syndicat, mais qu’en plus il leur fait une offre qui empire la situation des salariés quant à l’horaire de travail tout en exigeant de leur part des concessions financières importantes et des pertes d’emplois, dénonce M. Michel Tétreault trésorier de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN). Nous demandons à l’employeur de faire preuve de plus de considération face à ses travailleurs et de se prêter honnêtement à l’exercice auquel il a lui-même convoqué le syndicat. Nous désirons aussi rappeler à l’employeur qu’avec la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit actuellement dans le secteur manufacturier, la situation est critique et exige que l’on s’y attarde de façon urgente » conclut M. Tétreault.

Le Syndicat des travailleurs(euses) du papier de Lennoxville (CSN) compte une quarantaine de membres. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux, à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE).

Une chorale de Noël bien spéciale devant le siège social des Résidences Soleil

Ce matin, une chorale de Noël composée de plusieurs dizaines de salarié-es du Manoir Sherbrooke s’est installée devant le siège social des Résidences Soleil, à Boucherville. Sur l’air de Petit papa Noël, qui est devenu pour l’occasion Petit patron Soleil, et sur les airs de quelques autres chansons du temps des Fêtes, ces membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie (FSSS–CSN) sont venus revendiquer le droit à des conditions de travail décentes.

Les employé-es du Manoir Sherbrooke sont actuellement sans contrat de travail, et ce, depuis plus de deux ans. De concert avec des milliers de syndiqué-es provenant de plus de 40 centres d’hébergement privés dispersés à travers tout le Québec, ils ont adhéré à la négociation coordonnée et à sa plateforme de demandes portant sur les salaires, mais aussi sur l’échéance de la convention, la mise en place d’un comité de relation de travail et la formation. La grande majorité des centres qui s’étaient joints à la négociation coordonnée ont obtenu les éléments de la plateforme commune et ont déjà signé leur nouvelle convention collective.

À la table de négociation du Manoir Sherbrooke, rien ne va plus. Les dernières offres patronales déposées en octobre dernier ne répondent toujours pas aux conditions minimales formulées par les syndiqué-es. « En plus de refuser de répondre à nos demandes minimales, l’employeur souhaite transformer drastiquement nos horaires. Les changements qu’ils souhaitent apporter auraient pour effet de provoquer une baisse du salaire hebdomadaire pour la majorité des salarié-es », a affirmé Lyne Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie et préposée aux résidents au Manoir Sherbrooke.

Pour Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN), l’attitude arrogante de l’employeur est inacceptable. « Nous en avons assez de ce propriétaire richissime qui accumule des profits sur le dos des travailleuses et des travailleurs. En Estrie, nous avons plus de 120 personnes qui se dévouent au quotidien pour assurer le bien-être de nos aîné-es dans les résidences du Groupe Savoie. Le grand patron, Eddy Savoie, doit réaliser que ces femmes et ces hommes sont le cœur de son entreprise et que sans eux, rien n’est possible ».

Le 19 octobre dernier, les travailleuses et les travailleurs se sont dotés d’un mandat de grève générale illimitée. Si aucune entente ne survient dans les prochaines semaines, la mobilisation s’intensifiera. « Avec un mandat de grève en poche, tous les scénarios sont sur la table », a conclu Lyne Tanguay.

Des pratiques de gestion qui nuisent à la qualité des services

Des travailleuses et des travailleurs des services d’adaptation, de réadaptation et d’intégration sociale du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) se sont rassemblés aujourd’hui devant le Complexe Multi Granby, pour dénoncer une nouvelle vague de changements organisationnels qui se fait au détriment des services à la population.

« Plutôt que de prendre des décisions favorisant une meilleure qualité des services, l’employeur prend des décisions insensées répondant uniquement à des prérogatives administratives.  Cela a d’importantes répercussions sur le terrain », affirme Karine Michaud, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSSMO-CSN-Estrie. Parmi ces décisions, Mme Michaud cite entre autres les multiples cas d’absences prolongées non remplacées. « Lorsqu’une éducatrice qui travaille quotidiennement avec des enfants d’âge préscolaire nécessitant un soutien spécialisé intensif quitte pour un congé de longue durée et qu’elle n’est pas remplacée, cela a comme conséquence directe de retarder la prise en charge de plusieurs enfants, ce qui peut compromettre sérieusement leur avenir. »

La gestion chaotique de plusieurs directions de services du CISSSMO a entraîné au fil du temps d’importantes surcharges de travail qui pèsent lourdement sur les épaules du personnel. Pour Karine Morisseau, vice-présidente régionale de la Montérégie pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), il est clair que l’objectif principal de l’employeur dans cette réorganisation majeure est de sortir un maximum d’usagères et d’usagers de la liste d’attente, afin de respecter les délais prescrits par le ministère. « Quand il n’y a pas le personnel adéquat pour prendre en charge convenablement tous ces dossiers, ça sert à quoi ? Les employé-es n’ont plus le sentiment de pouvoir faire leur travail correctement, ils sont démobilisés et ils quittent le réseau. Nous avons de sérieux problèmes de rétention, ce qui crée une pénurie de personnel. C’est la pire des situations possibles présentement. Le gouvernement a beau prétendre que l’austérité est derrière nous, mais le personnel est encore aux prises avec les effets des compressions budgétaires et de la réforme Barrette. »  

Les problèmes se sont aggravés au cours des derniers mois avec la création des méga structures que sont les CISSS et les CIUSSS. À la suite de l’adoption du projet de loi 10 du ministre Barrette, le ministère a décidé, pour les services d’adaptation et de réadaptation, d’intégrer les régions de la Haute-Yamaska et de la Pommeraie au CISSSMO. « Jusqu’à maintenant, le CISSSMO s’est avéré incapable de gérer ces services isolés géographiquement. Résultat : un chaos organisationnel aberrant. En bout de ligne, c’est la population de Granby et de ses environs qui en paie le prix en recevant moins de services. Cette inéquité est inacceptable ! Un réel dialogue avec le syndicat doit être entrepris afin de trouver des solutions durables à ces problèmes », conclut Jacques Lanciault, vice-président du Conseil central de la Montérégie.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSSMO-CSN-Estrie compte environ 280 membres des catégories 2, 3 et 4. Ils sont présents dans dix points de service, majoritairement à Granby et Brigham. Le Conseil central de la Montérégie-CSN regroupe plus de 30 000 membres répartis dans plus de 200 syndicats. La CSN compte au total plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.

Les coopératives du secteur détiennent les clés d’un règlement

Ce midi, une délégation de la FSSS–CSN a manifesté en appui aux paramédics à l’emploi de la Coopérative de travailleurs d’ambulance de l’Estrie. Cette coopérative de même que celles de Québec et de la Montérégie, ont entre leurs mains les clés permettant de régler, enfin, les conventions collectives du secteur préhospitalier, échues depuis le 31 mars 2015.

La semaine dernière, en négociation, la CSN et ces coopératives de même que quelques autres entreprises privées avec qui elles ont formé une coalition patronale ont réalisé des progrès importants. Un des enjeux demeurant sur la table est la question de la surcharge de travail. La CSN propose l’introduction d’un mécanisme sur le fardeau de tâche, dont le coût pour les employeurs est minime. Le refus des coopératives d’inclure un tel mécanisme aux conventions collectives est d’autant plus déplorable qu’elles assurent aux travailleuses et aux travailleurs vouloir s’attaquer au problème de la surcharge de travail.

« Ce n’est pas une négociation comme une autre, explique le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley. Le cœur des revendications des paramédics concerne la charge de travail et les horaires de travail. Trouver des solutions à ces problèmes, c’est s’assurer que la population est bien servie par un personnel qui n’est pas constamment à la course, qui n’a pas continuellement à se battre contre la montre pour intervenir dans des délais raisonnables. Les coops sont sensibles à cet enjeu, il faut le régler. »

Pour le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse, l’occasion est parfaite pour les coopératives de s’entendre avec les syndicats afin de travailler ensuite de concert à un renforcement des services préhospitaliers au Québec. « Les paramédics du Québec se donnent corps et âme au quotidien. Ils ont droit non seulement à une juste reconnaissance, mais aussi à ce qu’on leur donne véritablement les moyens de remplir adéquatement leur mission. Dresser un véritable portrait de la charge de travail pour identifier des pistes de solution est à cet égard incontournable. »

Règlement possible

Advenant un changement de position de la part des coopératives quant aux surcharges de travail, la perspective d’un règlement global de ce conflit pourrait se matérialiser, car il s’agit d’un des seuls sujets sur lesquels les syndicats et les employeurs ne se sont pas entendus. En ce qui a trait aux horaires de travail désuets (horaires de faction), les échanges se poursuivent avec le gouvernement.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux regroupe quelque 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier. Elle compte plus de 120 000 membres dans les services de santé, les services sociaux et les services de garde. Elle est affiliée à la CSN qui compte 300 000 adhérents de tous les secteurs d’activité.

Il est temps d’arrêter de jouer à l’autruche et d’agir pour la santé psychologique du personnel

Alertée par les données inquiétantes sur l’état de santé du personnel du réseau de la santé, des services sociaux et des services de garde, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tient aujourd’hui et demain un colloque sur la santé psychologique du personnel. Pour la FSSSCSN, il faut poursuivre les travaux et mettre une pression supplémentaire sur les établissements du réseau et le gouvernement pour agir pour une meilleure santé psychologique.

Des données qui ont de quoi alerter

La santé psychologique du personnel du réseau de la santé, des services et des services de garde fait malheureusement de plus en plus la manchette. Les données illustrent l’ampleur du problème. Les données de la CNESST démontrent que c’est le secteur de la santé et des services sociaux qui est le plus risqué en termes d’accidents du travail. En 2014, le secteur compte pas moins de 18,4% des réclamations d’accidents du travail acceptées par la CNESST. Parmi les arrêts du travail dans le secteur, ceux pour cause psychologique sont en augmentation. En Estrie, c’est une hausse de 47% des congés de maladie pour cause psychologique. C’est près de 1500 dossiers de travailleuses et travailleurs pour l’année 2016-2017.

« Ça ne peut plus durer! Les témoignages de travailleuses et travailleurs épuisés s’accumulent à chacune de nos visites dans les établissements. Tout cela est dû à la surcharge et à la violence au travail qui font maintenant trop partie du quotidien. La conséquence, c’est que l’absentéisme augmente et que des gens quittent le réseau. Et chaque fois, ce sont des drames humains : du préposé qui a subi une agression, en passant par le paramédic qui vit un choc post-traumatique ou l’éducatrice qui subit de la violence verbale. C’est le temps que le ministre arrête de jouer à l’autruche et agisse! », lance Guy Laurion, vice-président de la FSSSCSN.

Un colloque sur la santé psychologique

Pour faire face à cette situation inquiétante, la FSSSCSN prend les grands moyens. Elle organise aujourd’hui et demain un colloque qui s’adresse à ces représentants syndicaux de partout au Québec pour les outiller sur les enjeux de santé psychologique. Cette nouvelle étape leur permettra de mettre une pression supplémentaire sur leurs employeurs pour agir en prévention.

« J’aimerais bien voir un employeur venir remettre en question le fait que l’état de santé du personnel du réseau se détériore. Ils doivent en prendre acte et agir! Nous, on forme notre monde pour qu’ils appuient les travailleuses et travailleurs et qu’on règle les problèmes de santé psychologique. Maintenant, c’est aux employeurs et au ministre de nous dire ce qu’ils entendent faire pour changer les choses. Ils ont justement une occasion en or de changer de cap dans les négociations locales qui s’amorcent! », de conclure Guy Laurion.

À propos de la FSSSCSN

 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Nouvelle convention collective de 5 ans

Les travailleuses et travailleurs de trois garages de l’Estrie, affiliés à la CSN, ont signé une nouvelle convention collective de cinq ans plus que satisfaisante.

Les travailleuses et travailleurs de Dion automobiles, Val Estrie et N-V Cloutier ont entériné cette entente dans une proportion de 97%. Le nouveau contrat de travail comporte beaucoup d’avantages au plan normatif. Pour n’en nommer que quelques-uns : le renforcement des clauses relatives à l’assignation temporaire, l’amélioration du programme de formation et l’aménagement de l’horaire de la semaine de travail.

Au plan monétaire, des gains majeurs : l’entente prévoit des augmentations de l’assiette monétaire de 11,6 % sur cinq ans, dont la majoration de la part de l’employeur dans le régime de retraite, la bonification de la prime d’outils et l’obtention d’une sixième semaine de vacances.

Les augmentations de salaire sont de l’ordre de 2 % les 1er septembre 2017, 2018, 2019 et de 2,3 % les 1er septembre 2020 et 2021. Seulement six séances de négociation ont été nécessaires pour en arriver à cette entente.

« Cette entente démontre que les négociations avec les syndicats de la CSN peuvent se conclure rapidement lorsque l’employeur a une attitude d’ouverture à la table de négociation, déclare M. Claude Bernier, président du Syndicat du secteur automobile de l’Estrie. Un nouveau groupe, soit les travailleurs de Toyota Sherbrooke, s’est joint à notre syndicat. Nous sommes donc à négocier un nouveau contrat de travail pour celui-ci et nous espérons grandement que nous connaîtrons la même issue », conclut monsieur Bernier.

À propos

Le Syndicat du secteur automobile de l’Estrie-CSN compte près de 95 membres. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux de l’Estrie, à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et au Conseil central des syndicats nationaux de l’EstrieCSN (CCSNECSN).

Un vote de grève à 100 % pour les CPE de l’Estrie

Réunis hier en assemblée générale à l’hôtel Delta de Sherbrooke, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des centres de la petite enfance de l’Estrie (STTCPEE-CSN) se sont prononcées, par scrutin secret, en faveur d’une banque de six (6) journées de grève, à utiliser au moment jugé opportun.

Les membres du STTCPEE sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015. « Les travailleuses envoient ainsi un message clair au gouvernement de même qu’aux employeurs, déclare M. Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN). Le message est qu’elles sont déterminées à obtenir un contrat de travail leur garantissant des conditions qui leur permettent d’effectuer adéquatement leur travail auprès des enfants. »

Pour sa part, Mme Stéphanie Vachon, présidente du STTCPEE, explique « qu’après 30 rencontres de négociation, les ententes portent principalement sur les clauses non monétaires ». Elle mentionne également que « dans cette négociation, les demandes des employeurs représentent des reculs importants non seulement dans les conditions de travail des syndiquées, mais également dans la qualité des services offerts aux enfants ».

« Il y a là bien plus qu’un conflit employeurs/employées. Par nos revendications, nous permettrons aussi d’assurer la pérennité du réseau des centres de la petite enfance, réseau fiable et mondialement réputé dont s’est doté la population du Québec dans le but d’assurer des services de garde éducatifs de qualité pour nos enfants », conclue Mme Vachon.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des centres de la petite enfance de l’Estrie – CSN (STTCPEE-CSN) compte 35 centres de la petite enfance regroupant ainsi plus de 850 travailleuses. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ainsi qu’au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN).

Note : la page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN peut être consultée à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/Faconnonsnotreavenir/

La CSN déplore que l’avenue de l’indépendance des trois campus soit écartée

La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN) déplorent que l’indépendance des trois campus constituant le Collège régional Champlain ait été complètement écartée par le rapport Birnbaum présenté plus tôt cette semaine par la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David. Néanmoins, pour les représentants du personnel des campus de Saint-Lambert et de Saint-Lawrence, le rapport a certains mérites. Il démontre notamment une bonne compréhension des problèmes qu’ils vivent au quotidien et il identifie, avec justesse, que la solution passe par davantage d’autonomie. La CSN salue le travail réalisé par David Birnbaum qui a pris le temps d’écouter et de rencontrer tous les intervenants qui le désiraient.

 « Quant à nous, les propositions ne vont pas assez loin, explique la vice-présidente de la FNEEQ–CSN, Nicole Lefebvre. Le rapport dresse pourtant un portrait assez juste des enjeux et identifie le renforcement de l’autonomie de campus comme une piste de solution. Mais en maintenant une structure bureaucratique pour chapeauter les trois campus, il y a un risque certain de rater la cible. Pour nous, toute la question du financement demeure entière. Malgré tout l’engagement du personnel, les étudiantes et les étudiants de ces trois campus n’ont pas droit au même niveau de services que ceux qui fréquentent un cégep autonome. Nous sommes déçus que le rapport ait écarté complètement l’hypothèse de faire de ces campus, des cégeps comme les autres. »

Le Collège régional Champlain est en effet unique en son genre au Québec, avec trois campus situés dans trois régions administratives (Saint-Lambert en Montérégie, Saint-Lawrence à Québec et Lennoxville en Estrie). Pour la CSN, sa situation n’est pas comparable à celle du Cégep régional de Lanaudière, dont les trois campus sont situés à moins de quarante minutes de route et dont les besoins des étudiantes et étudiantes sont bien différents. Les modalités de financement des cégeps, pensées pour financer des campus pleinement autonomes, ne tiennent pas suffisamment compte de cette réalité. Pour la CSN, les campus du Collège régional Champlain sont non seulement sous-financés, mais également mal financés, dans la mesure où une part des sommes qui leur sont dévolues actuellement servent à soutenir une structure interrégionale supplémentaire qui s’est avérée incapable de bien prendre en compte les besoins des différents campus. Le personnel déplore également le manque de transparence de l’instance interrégionale et sa tendance à vouloir tout contrôler.

« Le rôle majeur des employé-es de soutien nous semble trop peu pris en compte, déplore la vice-présidente trésorière de la FEESP–CSN, Sylvie Tremblay. Pourtant, nous sommes témoins au quotidien des difficultés pour les étudiantes et les étudiants à avoir accès aux services que nous offrons parce que nous n’avons pas les ressources suffisantes. Nous sommes bien conscients que tout le réseau des cégeps est sous-financé, mais le problème est encore plus aigu ici. Il est exacerbé par le fait que nous n’avons pas d’emprise localement sur les décisions qui sont prises loin de nous et qu’il y a un sérieux manque de transparence. »

Des difficultés intrinsèques
Pour la CSN, la source des problèmes de gouvernance et de gestion au CRC est sa structure elle-même. En ce sens, les recommandations visant à donner plus d’autonomie aux campus seront très difficiles à mettre en place. « Augmenter les indemnités de déplacement de certains gestionnaires pour leur permettre de se rendre plus souvent sur place ne sera pas suffisant, s’il n’y a pas une volonté très forte de tous les acteurs pour que l’autonomie fonctionne, de poursuivre Sylvie Tremblay. Nous ne pouvons qu’espérer que la personne qui sera nommée comme accompagnatrice par la ministre David aura le leadership et l’écoute nécessaires pour instaurer un nouveau climat ».

« Il faut garder en tête que le sentiment d’appartenance des enseignantes, enseignants et de tout le personnel est d’abord et avant tout envers leur propre campus, ajoute Nicole Lefebvre. Ils en sont fiers. Il faut donner au personnel tous les outils dont il a besoin pour accomplir sa mission.

Syndicat des répartiteurs médicaux d’urgence et paramédics de l’Estrie (FSSS–CSN)

Au cours des derniers jours, un vaste mouvement de grève s’est levé dans le secteur préhospitalier. Dans ce secteur soumis aux services essentiels, la stratégie de grève déployée par la CSN exerce dans les faits une pression très importante sur l’ensemble des décideurs du réseau. Les conséquences de la grève sont multiples pour l’administration et la régie interne des entreprises du secteur.

Syndicat des paramédics de l’Estrie (FSSS-CSN)

Au cours des derniers jours, un vaste mouvement de grève s’est levé dans le secteur préhospitalier. Dans ce secteur soumis aux services essentiels, la stratégie de grève déployée par la CSN exerce dans les faits une pression très importante sur l’ensemble des décideurs du réseau.

La FP–CSN dénonce l’attitude de la direction de l’Université de Sherbrooke

La Fédération des professionnèles–CSN appuie sans réserve le SPPUS, dénonce l’attitude de la direction de l’Université de Sherbrooke et lui rappelle que les professeures et professeurs méritent le respect.

Conscient que l’Université était aux prises avec des contraintes financières importantes, le SPPUS a accepté au cours des dernières années de ne pas combler tous les postes de professeurs. Dans le cadre de la négociation actuelle, la demande du SPPUS de rétablir le plancher d’emploi a essuyé un refus net de la part de la direction.

« Le plancher d’emploi dans une université, c’est une condition essentielle pour la réalisation de la mission de l’institution. Les professeures et les professeurs assurent diverses fonctions au sein d’une université : l’enseignement, la recherche et l’administration pédagogique. Lorsque le nombre de postes de professeurs est restreint, cela signifie que les diverses fonctions sont en péril, la recherche en particulier. La grève déclenchée par les professeures et professeurs est, sans contredit, un geste qui vise à protéger la mission de l’université », soutient Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire, FP–CSN.

Les deux dernières semaines ont été le théâtre de gestes inacceptables de la part de la direction de l’Université : diffusion tendancieuse sur le site web institutionnel des demandes syndicales, reformulation des demandes patronales de manière à masquer les impacts sur la fonction professorale, interdiction d’accès aux campus, mise en demeure et menace de recours à des moyens légaux.

La FP–CSN signale que la mission même de l’Université est au cœur de la négociation du SPPUS et elle rappelle que ce sont les professeures et professeurs qui en sont les principaux artisans. La FP-CSN demande à la direction de l’Université de Sherbrooke de négocier de bonne foi avec le représentant des professeures et professeurs.

À propos
La FP compte parmi ses membres des personnes occupant un des plus larges éventails de disciplines et professions. Les syndicats qu’elle regroupe représentent plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant majoritairement dans le secteur de la santé et des services sociaux, mais aussi dans les secteurs des organismes gouvernementaux, des sociétés d’État, de l’éducation, des médecines non conventionnelles, de l’aide juridique, de l’employabilité, du développement régional, des organismes communautaires et des professionnèles autonomes.

 

La CSN dénonce l’attitude du CIUSSS de l’Estrie et passe à l’action contre la privatisation des stationnements

La CSN dénonce le refus du CIUSSS de l’Estrie de tenir une rencontre sur la privatisation des stationnements de la région. Cette attitude de l’employeur force la CSN à utiliser les recours prévus à sa convention collective. Pour la CSN, il faut maintenir les stationnements dans le giron public pour conserver les revenus et les emplois. La CSN lance d’ailleurs une pétition pour obtenir l’appui de la population estrienne contre la hausse de la tarification et la privatisation.

Le CIUSSS envoie des messages contraires

Le 14 février dernier, la CSN demandait publiquement la tenue d’une rencontre urgente pour présenter les orientations qui soutiendront l’alternative publique du projet de la CSN en ce qui a trait à la privatisation des stationnements des établissements de santé et de services sociaux de la région et de sursoir à l’ouverture des soumissions à l’appel d’offres. Sur les ondes de Radio-Canada, un représentant du CIUSSS de l’Estrie a annoncé publiquement qu’il acquiesce à notre demande de rencontre. Alors que des échanges avaient lieu avec le secrétariat de Madame Johanne Turgeon, p.d.g.a., afin de déterminer la date de la rencontre et qu’un suivi était fait auprès de la Direction des services techniques relevant de Monsieur Jean Ferland, en fin d’après-midi jeudi la CSN reçoit une lettre de la direction des relations du travail du CIUSSS- CHUS mettant fin unilatéralement aux discussions, considérant échue le délai pour présenter une alternative publique et annonçant l’ouverture des soumissions le jour même.

« Pourquoi annoncer publiquement être prêt à nous rencontrer pour faire le contraire quelques jours plus tard? Nous nous questionnons beaucoup face à cette attitude du CIUSSS. Il est absolument primordial que nous soyons entendus et que l’on réponde à nos questions pour que nous soyons en mesure de présenter une alternative publique qui permettrait de conserver les revenus générés par les stationnements de la région, de même que les emplois », lance Laurent-Paul Maheux, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) en Estrie.

La CSN passe à l’action pour nos services publics

La CSN annonce qu’elle utilisera les recours prévus à sa convention collective pour poursuivre les interventions auprès du CIUSSS. Plusieurs articles de la convention collective de la CSN permettent d’intervenir pour déposer des alternatives publiques face à des tentatives de privatisation. Dès aujourd’hui, la CSN fait aussi circuler une pétition invitant la population à demander au conseil d’administration du CIUSSS de l’Estrie de revenir sur sa décision d’augmenter les tarifs des stationnements des établissements de la région et de procéder à une privatisation.

« On ne peut en rester là. C’est pourquoi nous passons à l’action et utilisons différents moyens pour convaincre le CIUSSS de l’Estrie de revenir sur sa décision. Il n’y a aucune raison pour expliquer qu’on augmente drastiquement les tarifs des stationnements. Il n’y a rien non plus qui démontre la pertinence de se priver collectivement des revenus générés par les stationnements. C’est pourquoi nous demandons l’appui de la population pour faire reculer le CIUSSS », de conclure Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie.