La CSN fière de s’associer aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal

La CSN est fière de s’associer encore cette année aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) qui se tiendront du 9 au 19 novembre pour cette 20e édition.

« Le documentaire engagé est, plus que jamais, une nécessité, alors que les libertés et les droits de la personne sont fragilisés partout sur la planète, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. La crise qui traverse le monde des médias et la circulation des fausses informations, qui ont le champ libre à travers les médias sociaux, rendent encore plus pertinent ce mode de communication. Le point de vue critique est essentiel à la santé des sociétés démocratiques, et le documentaire engagé permet justement de prendre du recul pour mieux comprendre le monde qui nous entoure ».

Pour cette édition du RIDM, la CSN présente 10 longs-métrages :

  • Good Luck, de Ben Russell (États-Unis, compétition internationale)
  • We the Workers, de Wenhai Huang (Chine, section sur le thème du travail)
  • Le pouvoir de demain (Tomorrow’s Power), de Amy Miller (Canada, section États du Monde)
  • Taste of Cement, de Ziad Kalthoum (Allemagne, Liban, Syrie, Émirats Arabes-Unis)
  • Les dépossédés, de Mathieu Roy (Québec, compétition nationale)
  • City of the Sun, de Rati Oneli (Géorgie, États-Unis, Qatar, Pays-Bas, présentations spéciales)
  • DPJ, de Guillaume Sylvestre
  • Gray House, de Matthew Booth et Austin Lynch (États-Unis, section sur le thème du travail)
  • Tongue Cutters, de Solveig Melkeraaen (Norvège, section sur le thème du travail)
  • Carcasse, de Gústav Geir Bollason et Clémentine Roy (Islande, France, section Esprit de lieux)

Pour la quatrième année, la CSN s’associe aussi au jury étudiant en tant que présentateur de ce prix avec Téléfilm Canada. Ce jury est formé de six personnes provenant de cégeps de Montréal.

« Nous invitons nos membres et la population à participer en grand nombre à cette édition des RIDM et à prendre la mesure de la richesse des films qui y sont présentés », a poursuivi Jacques Létourneau.

Fondée en 1921, la CSN représente quelque 300 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans près de 2000 syndicats.

 

Le syndicat prend la juste mesure de la situation

Lors d’une assemblée générale tenue samedi matin dernier à 10 h, le Syndicat du personnel de soutien de la Commission scolaire des Monts-et-Marées–CSN (SPSCSMM-CSN), au Bas-Saint-Laurent, a rencontré ses membres travaillant à l’École secondaire Armand-Saint-Onge afin de faire le point sur la présence d’amiante dans leur établissement.

« Pour nous, il s’agit d’une situation préoccupante et nous avons pris la juste mesure de celle-ci. Depuis le lundi 30 octobre, tout le personnel a été évacué de l’école et il sera relocalisé dans d’autres établissements en attendant la décontamination complète de la bâtisse. Jeudi dernier, nous avons convoqué nos membres en assemblée générale afin de faire le point avec eux, tout en prévoyant les mesures de santé et de sécurité du travail qu’il nous faut mettre de l’avant afin d’assurer à toutes et à tous un suivi rigoureux de la situation actuelle », de déclarer Darrel Gauthier, président du SPSCSMM.

À la fin du mois d’août dernier, la commission scolaire a engagé une firme afin de nettoyer les conduits de ventilation de la bibliothèque de l’établissement. Les employé-es de la firme ont alors constaté la présence de flocage d’amiante à l’intérieur de ceux-ci. Après avoir inspecté plusieurs autres conduits de ventilation, la direction de la commission scolaire a décidé de fermer l’école à ses 600 élèves ainsi qu’à tout son personnel.

« Dès lundi, nous rencontrons les responsables des ressources humaines de l’établissement pour faire le point sur la situation. Nous allons exiger les résultats des tests d’air effectués dans l’école et ceux touchant également aux substances d’amiante trouvées sur place. Notre experte de la CSN en matière de santé et sécurité du travail (SST), Isabelle Ménard, nous accompagnera tout au long du processus. La question de la relocalisation et des conditions temporaires de travail seront également à l’ordre du jour », de souligner Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Étant donné la situation, en plus de veiller à la nomination d’une personne responsable de l’amiante au sein du syndicat, madame Ménard a interpellé la Direction de la santé publique de la région afin de la tenir informée de la situation.

Le syndicat réclame le registre

« Afin de veiller à une gestion sécuritaire de leurs bâtiments, les institutions publiques ont l’obligation de tenir un registre des lieux sous leur juridiction où il y a présence d’amiante. Nous allons donc demander ce document à la commission scolaire afin de voir s’il n’y aurait pas d’autres écoles nécessitant une intervention. Nous demeurons donc à l’affût de la situation à cette école tout en nous intéressant vivement aux 30 autres établissements. En attendant, nous avons invité chaque employé-e à rencontrer leur médecin de manière préventive en précisant qu’ils ont été potentiellement exposés à de l’amiante, afin de protéger leurs recours en vertu de lois applicables en matière de SST », de préciser Sylvie Tremblay, vice-présidente trésorière de la FEESP–CSN et responsable politique du secteur scolaire.

« Je tiens à rassurer toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui font face à cette situation préoccupante et complexe : la CSN est là, nous prenons la situation très au sérieux et nous serons là pour vous accompagner tout au long des démarches déjà entreprises. Nous ne lésinerons pas sur les moyens à mettre en œuvre pour que nos enfants puissent suivre leur parcours scolaire dans des écoles sécuritaires pour toutes et pour tous », de conclure Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN).

À propos

Le Syndicat du personnel de soutien de la Commission scolaire des Monts-et-Marées–CSN regroupe environ 330 membres répartis dans 31 écoles. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats représentant 10 000 membres. La Fédération des employées et employés de services publics–CSN compte plus de 60 000 membres.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Il y aura grève les 7 et 8 novembre, à moins d’un règlement satisfaisant d’ici là !

Bien que les pourparlers aient repris avec le ministère de la Famille et les associations d’employeurs à la suite de la première de six journées de grève, le 30 octobre dernier, nous vous informons qu’il y aura débrayage les 7 et 8 novembre prochain. En effet, rien ne permet à l’heure actuelle de s’attendre, hors de tout doute, qu’une conclusion satisfaisante puisse survenir rapidement, surtout que les sujets de blocage de la semaine dernière doivent être abordés aujourd’hui.

« La seule façon d’éviter cette grève aux parents et à leurs enfants, c’est qu’une entente satisfaisante soit conclue avant le 7 novembre, affirme Louise Labrie, porte-parole du comité national de négociation des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Ça fait plus de 2 ans et demi qu’on est sans convention collective. Il est temps que ça se règle enfin. »

Conscient des désagréments qu’une telle situation peut causer, le comité national de négociation invite les parents utilisateurs des services éducatifs à se trouver une alternative à la garde de leur enfant lors des deux journées de grève. Aucun autre commentaire ne sera émis pour le moment.

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans plus de 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

Note : la page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN peut être consultée à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/Faconnonsnotreavenir/

Une bonification saluée qui comporte tout de même des lacunes

La CSN salue la décision du gouvernement du Québec d’augmenter de 25 % à 33 % le taux de remplacement du revenu, selon le modèle de Régime de pensions du Canada adopté par le fédéral.

« Tous s’entendent pour dire que les Québécoises et les Québécois n’épargnent pas suffisamment, et ce, principalement parce qu’ils n’ont pas tous accès à de bons régimes complémentaires de retraite dans leur milieu de travail. La CSN est donc en faveur de l’annonce qui a été faite aujourd’hui, car elle contribuera à améliorer la retraite de l’ensemble des Québécoises et des Québécois », souligne d’entrée de jeu la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Quelques ombres au tableau
Quelques points apparaissent par ailleurs décevants à la vice-présidente de la CSN. « Le Québec avait fait des choix de société pour aider des catégories de personnes plus vulnérables comme les femmes, qui sont plus nombreuses à vivre sous le seuil de la pauvreté, les conjoints survivants et les personnes en situation d’invalidité. Mais en se collant complètement sur le régime fédéral, celles-ci vont perdre des avantages : les rentes au conjoint survivant seront abaissées et la définition d’invalidité sera probablement plus stricte », souligne-t-elle.

La CSN déplore aussi le fait que les années passées en maternité et à s’occuper des enfants en bas âge ne seront désormais plus créditées dans la partie bonifiée du régime. « Le poids de la parentalité pèse davantage sur les femmes : celles-ci s’appauvrissent pendant le travail et la retraite. Il est regrettable que les mesures annoncées leur fassent perdre pas au change. Nous demandons au gouvernement de modifier son projet de loi sur cet aspect afin que les parents ne soient pas pénalisés lorsqu’ils s’occupent de leurs enfants en bas d’âge. »

Malgré le pas dans la bonne direction, elle rappelle aussi que le problème des gens qui possèdent un capital insuffisant à la retraite est loin d’être réglé. « La hausse de 25 % à 33 % est positive, mais ne règle pas tout le problème. Ça prend 70 % du remplacement de revenu pour pouvoir conserver un niveau de vie acceptable à la retraite. Il est clair pour nous que cette bonification ne doit pas entraîner la réduction des régimes privés actuellement en place. Les employeurs ne doivent pas profiter de cette bonification pour transférer leurs responsabilités vers le gouvernement et les régimes publics », a-t-elle conclu.

 

 

Une coalition québécoise de solidarité envers la Catalogne voit le jour

Dans la foulée des événements survenus en Catalogne, notamment depuis la déclaration d’indépendance de la région par le Parlement catalan, plusieurs grandes organisations de la société civile ainsi que quatre formations politiques québécoises ont convenu de se rassembler pour former une vaste coalition de solidarité citoyenne et transpartisane en appui à la Catalogne. La Coalition soutient la population catalane et le gouvernement de Carles Puigdemont qu’elle a élu démocratiquement en 2015. Elle appelle l’Espagne à respecter la démocratie et condamne du même souffle les poursuites abusives qui continuent de s’abattre sur les leaders catalans, de même que tout recours à la violence. En outre, la Coalition entend soutenir les efforts du gouvernement catalan en vue de faire reconnaître la nouvelle République catalane.

Solidarité internationale

Lorsqu’on constate l’immobilisme de la communauté internationale, l’intransigeance, le recours à la force et la violation des droits civils et politiques pratiqués par le gouvernement espagnol à l’égard de la Catalogne, il est impératif que les Québécoises et Québécois attachés au principe de démocratie expriment haut et fort leur solidarité envers le peuple et le gouvernement catalans qui ont lutté pacifiquement et démocratiquement pour leur droit à l’autodétermination. La Coalition aujourd’hui mise sur pied a pour objectif de s’assurer que ces droits soient respectés par l’État espagnol et également reconnus par la communauté internationale, à commencer par les gouvernements du Québec et du Canada.

Grande assemblée publique le 18 novembre prochain

Comme première activité, les parties prenantes à la Coalition ont convenu d’organiser une grande assemblée publique le samedi 18 novembre prochain afin de faire le point sur la situation en Catalogne, et de témoigner du soutien québécois au peuple catalan. Pour l’occasion, il est prévu notamment que soit rendue publique une Déclaration de solidarité québécoise envers la Catalogne, le tout agrémenté de prestations artistiques et d’un moulin à paroles. Les détails de ce rassemblement seront dévoilés prochainement.

Appel à l’élargissement de la Coalition

Afin d’élargir la portée du message et rendre l’action de la Coalition encore plus percutante et efficace, un appel est lancé à tous les groupes, organisations de la société civile ou partis politiques qui respectent le droit du peuple catalan à choisir son avenir à manifester leur intérêt par courriel via l’adresse coalition@solidarite.cat.

Tous les détails concernant les activités et les actions entreprises par la Coalition seront disponibles via le site http://www.solidarite.cat/.

 Ont accepté, à ce jour, de joindre la Coalition (par ordre alphabétique) :

Parti politiques

  • Bloc québécois
  • Option nationale
  • Parti québécois
  • Québec solidaire

Société civile

  • Cercle culturel du Québec
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  • Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ)
  • Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec)
  • Réseau Cap sur l’indépendance (RCI)
  • Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB)

La CSN plaide en Cour suprême 

La CSN a été entendue en Cour suprême aujourd’hui dans le cadre d’un recours intenté en octobre 2006 pour que les travailleuses des centres de la petite enfance (CPE) aient droit à l’équité salariale rétroactivement au 21 novembre 2001. Par ce recours, la centrale espère corriger une énorme injustice commise notamment à l’endroit de près de 30 000 travailleuses en service de garde au Québec.

« Non seulement les travailleuses concernées par la requête ont été discriminées en tant que personnes qui occupaient leur emploi dans un secteur majoritairement féminin, mais celles qui évoluaient dans les milieux exclusivement féminins, comme les éducatrices en CPE, ont bénéficié d’ajustements salariaux six ans après toutes les autres travailleuses québécoises envers qui les employeurs avaient l’obligation d’accorder l’équité en 2001. C’est donc dire qu’une discrimination systémique a été faite à l’époque et qu’on ne l’a jamais éliminée depuis. Voilà une situation intolérable. »

Rappel au sujet du recours
La CSN et la CSQ, qui sont toutes deux à l’origine de la procédure judiciaire, estiment que l’article 38 de la Loi sur l’équité salariale est inconstitutionnel. Cette disposition autorise les employeurs, œuvrant dans des organisations dépourvues de comparateurs masculins, à attendre 2007 pour ajuster les salaires conformément à ce qui est prévu à la Loi sur l’équité salariale plutôt que de le faire à partir du 21 novembre 2001. Une telle disparité de traitement est non seulement inéquitable, mais elle transgresse le droit à l’égalité garanti par la Charte canadienne des droits et libertés. Notons par ailleurs que le recours vise non seulement les quelque 14 000 travailleuses syndiquées en CPE au Québec, mais également les 15 000 responsables en services de garde (RSG) qui sont concernées par l’exercice de l’équité salariale des centres de la petite enfance.

« C’est quand même ironique. Ces travailleuses en services de garde ont incarné le symbole de la lutte pour l’équité salariale et pourtant, elles sont privées des bénéfices que les autres travailleuses du Québec ont obtenus grâce aux comparateurs masculins. Le gouvernement a contraint ces femmes à devoir attendre près de six ans pour que leurs droits aux ajustements salariaux se concrétisent. C’est une situation profondément choquante. L’équité salariale n’est pas un privilège ; elle est un droit fondamental. Il est temps que justice envers ces femmes soit rendue », a conclu la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) Josée Marcotte.

 

Des milliers de travailleuses en grève partout au Québec

Environ 11 000 travailleuses, membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), sont en grève aujourd’hui dans plus de 400 CPE. Elles veulent exprimer leur impatience et leur colère contre le fait qu’elles sont sans conventions collectives depuis plus de 30 mois. Elles veulent surtout dénoncer l’intransigeance du ministère de la Famille qui pose des conditions inacceptables à la poursuite des négociations dont le cœur même des demandes des travailleuses est très loin d’être réglé. D’autres journées de grève pourraient s’ajouter si nécessaire.

« Pour les travailleuses, faire la grève est un recours ultime, déclare Louise Labrie, porte-parole du comité national de négociation des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN). Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on fait la grève. Ça dérange les parents et les enfants et, nous, nous perdons une journée de salaire. On aimerait bien mieux travailler, être auprès des enfants, mais l’intransigeance du gouvernement nous force à exercer ce moyen de pression pour éviter une plus grande détérioration de nos conditions de travail et d’exercice, parce que c’est de ça qu’on parle : empêcher des reculs. »

Les négociations sont rompues depuis jeudi soir dernier. Bien que la partie syndicale ait entendu les demandes patronales sur le régime de retraite, « le Ministère refuse de continuer à négocier sur tous les sujets encore sur la table, car les solutions proposées par la partie syndicale ne sont pas SES solutions. Le nouveau ministre de la Famille, Luc Fortin, disait jeudi par voie de communiqué que la FSSSCSN restait sur ses positions. Il devrait plutôt reconnaître que l’intransigeance est de son côté », de conclure Louise Labrie.

Plusieurs sujets d’importance sont toujours en discussion après plus de 30 mois, dont les salaires, l’assurance collective, les disparités régionales ou encore les pauses rémunérées. C’est sans compter celles portant sur les appellations d’emplois, dont celle d’éducatrice spécialisée requise auprès d’enfants ayant des difficultés particulières, les heures allouées à la préparation pédagogique, ou encore la place des travailleuses aux conseils d’administration et aux assemblées générales des CPE, ce qui a pourtant fait l’objet d’un consensus lors du Forum sur la gouvernance des CPE organisé par le gouvernement à l’automne 2014.

Pour Jeff Begley, président de la FSSSCSN : « Il est assez paradoxal que le ministre de la Famille ait tenu la semaine dernière une commission parlementaire sur son projet de loi no 143 pour assurer la qualité des services alors que son gouvernement a coupé 300 millions de dollars depuis 2014. Ce dernier dispose de 7,8 milliards de dollars de surplus, mais il refuse toujours de donner les mandats nécessaires pour accorder des conditions décentes aux travailleuses dont la mission est justement d’assurer cette qualité ! »

Des actions partout au Québec

« Les travailleuses sont mobilisées comme jamais contre la dégradation de leurs conditions de travail, lance Jacques Létourneau, président de la CSN. Et elles tiennent aussi à préserver la qualité des services. Des piquets de grève sont prévus tôt ce matin devant plusieurs établissements dans tout le Québec. Des rassemblements et des manifestations sont aussi organisés dans plusieurs villes, dont Québec, Sherbrooke, Joliette, Rimouski, Cap-aux-Meules, Bonaventure, Rouyn-Noranda, Brossard, Gatineau, Trois-Rivières, Sept-Îles et Saint-Félicien. Le message n’a jamais été aussi unanime contre les politiques austères du gouvernement libéral. »

À Montréal, plus de 2000 travailleuses dresseront des piquets de grève devant quelque 107 installations. Puis, elles se rendront au Quartier des spectacles pour prendre part à une manifestation dans les rues du centre-ville. Le tout culminera devant les bureaux du ministère de la Famille, situé au 600, rue Fullum à Montréal.

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans quelque 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale présente dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

Nombre de CPE en grève selon les régions (aucune liste détaillée n’est disponible)

Côte-Nord 14
Gaspésie-Les îles 7
Outaouais  24
Lanaudière 19
Laurentides 45
Montréal-Laval 142
Abitibi 8
Québec 82
Bas-Saint-Laurent 20
Saguenay-Lac-Saint-Jean 32
Estrie 45
Montérégie 99
Cœur-du-Québec 41

La page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN peut être consultée à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/Faconnonsnotreavenir/

Retour au travail graduel chez Olymel Saint-Simon

Cette semaine débutait le retour au travail pour les salariés d’Olymel Saint-Simon. Celui-ci a débuté lundi dernier et se déroulera au cours des prochaines semaines pour le premier groupe d’une dizaine de travailleurs.

« Le retour se fait graduellement et débute par une formation sur les nouveaux équipements. Il faut dire que nos installations sont désormais un centre d’exportation et nous ne faisons plus de découpe sur place. Nous devons donc remplir les congélateurs des produits qui seront exportés avant d’arriver à la pleine capacité de nos opérations. Il reste seulement à préciser avec l’employeur quand la seconde vague débutera, de souligner Michel Daigle, président du Syndicat des travailleurs d’Olympia (CSN) et vice-président du Conseil central de la Montérégie pour la région de Saint-Hyacinthe. À la suite de cette longue saga, c’est avec un sentiment de fierté et de respect que les travailleurs ont retrouvé toute leur dignité. Ils remercient l’ensemble du mouvement de la CSN. »

Rappelons que le 7 mai dernier, les quelque 400 ex-travailleurs de l’usine d’Olymel, qui avait cessé illégalement ses activités en avril 2007, puis mis en lock-out une vingtaine d’employés en octobre suivant, avaient adopté à plus de 92 % l’entente de principe intervenue à la mi-avril dernier avec Olymel. L’entente, qui totalisait près de 9,5 millions de dollars, mettait un terme à une saga juridique de près de 10 ans opposant l’entreprise à ses salariés syndiqués et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), en réglant la nouvelle convention collective et tous les litiges entre les parties. En tout, le retour au travail touchera une vingtaine de travailleurs.

Échec des pourparlers

Rien ne va plus entre le comité national de négociation des CPE de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la partie patronale représentée par le ministère de la Famille et les associations patronales. En effet, alors que les discussions allaient bon train jusque-là, voilà qu’hier en début de soirée, le ministère de la Famille a posé comme exigences préalables à toute poursuite des négociations des concessions inacceptables sur le régime de retraite, qui auraient des impacts majeurs pour les travailleuses. À l’évidence, il y aura grève le lundi 30 octobre dans quelque 578 installations CPE, et le nouveau ministre devra en porter l’entière responsabilité.

La Fédération  de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) considère ces conditions totalement déraisonnables et appelle plutôt le nouveau ministre à les retirer afin de poursuivre les négociations sur les sujets restants. En effet, dans un communiqué émis hier, le nouveau titulaire du ministère de la Famille, Luc Fortin, a affirmé que l’échec des pourparlers était attribuable à la FSSS–CSN du fait qu’elle demeurait sur ses positions, malgré que « les séances de négociation ont été très positives et ont permis de régler la grande majorité des clauses ». On aurait souhaité sincèrement que la grande majorité des clauses soient réglées, mais ce n’est absolument pas le cas.

« Le ministre affirme que la FSSS–CSN reste sur ses positions. C’est vrai, mais ce qu’il ne dit pas, c’est que la partie patronale exige de nous une concession non négociable sur le régime de retraite pour accepter de traiter de la dizaine d’autres sujets encore en négociation, lance Louise Labrie, porte-parole du comité national de négociation des CPE. Le ministre dit qu’il est prêt à reprendre les pourparlers n’importe quand. Nous aussi. »

Trop de sujets majeurs sont toujours non réglés après des mois de discussions, dont la question des salaires, de l’assurance collective, des disparités régionales ou encore des pauses rémunérées. À cela s’ajoutent celles portant sur les appellations d’emplois dont celle d’éducatrice spécialisée requise auprès d’enfants ayant des difficultés particulières, les heures allouées à la préparation pédagogique, ou encore la place des travailleuses sur les conseils d’administration et aux assemblées générales du CPE, qui a pourtant fait l’objet d’un consensus lors du Forum sur la gouvernance des CPE organisé par le gouvernement à l’automne 2014.

Pour Dany Lacasse, vice-président et responsable du secteur privé à la FSSS–CSN : « La position du ministre de la Famille à l’effet de rejeter la faute sur l’autre partie négociante l’empêche de dégager de nouveaux mandats qui permettraient de régler rapidement cette négociation qui traine depuis bientôt 31 mois. Étonnamment, en même temps qu’il entend différents groupes sociaux sur son projet de loi 143 pour l’amélioration de la qualité éducative dans les services à la petite enfance, le ministre refuse d’accorder à celles qui assurent cette qualité des conditions décentes de travail et de salaires. Ce n’est pas sérieux. »

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans quelque 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

Note : la page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN peut être consultée à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/Faconnonsnotreavenir/

Les négociations se poursuivent, mais la grève du 30 octobre est maintenue

Au terme de deux journées d’échanges entre le comité national de négociation des 11 000 travailleuses en CPE et le ministère de la Famille et les associations patronales, les négociations vont se poursuivre. Toutefois, l’état d’avancement des pourparlers ne justifie pas de suspendre ou d’annuler la grève du 30 octobre tel qu’annoncé en début de semaine. Le mot d’ordre de grève est donc maintenu. En conséquence, aucun autre commentaire ne sera émis pour le moment.

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans plus de 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

Note : la page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN peut être consultée à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/Faconnonsnotreavenir/

Projet de loi 143 sur la qualité des services éducatifs à l’enfance – Un projet de loi incomplet

Le projet de loi no 143, Loi visant à améliorer la qualité éducative et à favoriser le développement harmonieux des services de garde éducatifs à l’enfance, propose un certain nombre de mesures permettant de rehausser la qualité des services éducatifs à l’enfance. Toutefois, tant que ne seront pas précisées les ressources financières prévues pour son application et la réglementation qu’introduira le ministre, il sera difficile d’évaluer sa réelle efficacité.

Invités à se prononcer en commission parlementaire, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, et Dany Lacasse, vice-président à la FSSS–CSN, feront part cet après-midi de leurs réflexions devant ce projet de loi intéressant, mais incomplet.

« Le projet de loi no 143 est un pas dans la bonne direction pour l’amélioration de la qualité éducative et le développement des services de garde éducatifs à l’enfance. Nous souhaitons qu’il permette d’endiguer la multiplication de garderies commerciales non conformes aux normes de qualité et au projet éducatif des services de garde à la petite enfance », précise d’entrée de jeu Véronique De Sève.

La garde non régie toujours exclue du champ d’application de la loi
Une des mesures importantes du projet de loi est de réduire de six à quatre le nombre d’enfants qu’une personne physique peut recevoir en milieu familial, en ne détenant ni permis ni reconnaissance en vertu de la loi, et ce, en incluant désormais ses propres enfants. « Nous accueillons favorablement ces dispositions qui limiteront le nombre de places non régies. Nous croyons que, loin de restreindre l’offre de services, ces exigences contribueront au développement d’un réseau de qualité et, nous l’espérons, de plus de places de qualité en CPE et chez les responsables de services de garde (RSG) reconnues et régies par la loi », note la vice-présidente de la CSN.

Par contre, même si l’on réduit le nombre d’enfants pouvant être accueillis en milieu non régi, la garde non régie en milieu familial demeure possible et exclue du champ d’application de la loi, ce que nous déplorons. « La garde non régie n’a pas à répondre aux mêmes contrôles et aux mêmes obligations à l’égard de la santé, de la sécurité, du développement, du bien-être et de l’égalité des chances des enfants. Cette garde non régie échappera aussi aux nouvelles obligations de fournir des services de nature éducative et de favoriser la réussite éducative de l’enfant, tel que le propose le projet de loi. Dans ces conditions fort peu exigeantes, elle ne devrait d’ailleurs plus pouvoir bénéficier du crédit d’impôt. »

Un crédit d’impôt portant à confusion
Selon le PL 143, les milieux familiaux non régis pourraient continuer à émettre des reçus officiels pour fins d’impôts. Il nous semble inapproprié et trompeur de permettre aux personnes non reconnues d’être autorisées à produire ces feuillets fiscaux, et ce, sans subir aucune vérification de la sûreté et de la qualité de leurs services de garde. « Cette pratique a pour conséquence de créer auprès des parents une fausse impression de sécurité et l’illusion d’une garantie gouvernementale de la qualité du service fourni par des personnes qui se présentent comme des RSG hors réseau. C’est pourquoi nous demandons que soit retirée l’offre de crédits d’impôt pour les enfants inscrits dans les milieux de garde non régis », exige pour sa part Dany Lacasse.

Grève dans 578 installations le 30 octobre

À moins d’un développement extraordinaire et positif à la table nationale de négociation aujourd’hui et demain, il y aura grève d’un jour, le 30 octobre, dans plus de 400 CPE (578 installations) syndiqués à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Advenant l’échec des pourparlers, le comité national de négociation des CPE annoncera cinq autres journées de grève conformément au mandat voté à 94 % par les 11 000 travailleuses. Dès lors, les parents utilisateurs des services éducatifs sont invités à trouver une alternative à la garde de leur enfant lors de cette première journée de grève.

« Le Conseil du trésor, le ministère de la Famille et les associations d’employeurs doivent se rendre à l’évidence, affirme Louise Labrie, porte-parole du comité national de négociation des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Nous allons exercer notre mandat de grève à moins d’une entente satisfaisante. Ça fait plus de deux ans et demi que nous sommes sans contrat de travail et sans protection contre la détérioration de nos conditions de travail due aux politiques d’austérité du gouvernement. Les 24 et 25 octobre et dans les jours suivants, s’il le faut, “ça passe ou ça casse”. »

Jusqu’ici, il y a eu une trentaine de rencontres qui ont permis de régler la plupart des conditions de travail non pécuniaires. Cependant, les discussions se poursuivent toujours sur des enjeux liés à la mission même des CPE, tels que la protection de la qualité éducative et le soutien aux enfants ayant des besoins particuliers effectués par des éducatrices et des éducatrices spécialisées, les ratios enfants/éducatrice, la planification pédagogique, la participation au conseil d’administration et à l’assemblée annuelle.

« Pour les conditions de travail dites pécuniaires, tout reste à faire, ajoute Louise Labrie. Mais une chose est certaine : les travailleuses refusent les reculs demandés entre autres aux régimes d’assurance et de retraite. Elles réclament aussi les mêmes hausses salariales que celles accordées au secteur public. Pas celles accordées aux médecins ! »

Les deux séances de négociation des 24 et 25 octobre prévues depuis longtemps coïncident avec le début des audiences de la Commission sur l’étude du projet de loi n°143, Loi visant à améliorer la qualité éducative et à favoriser le développement harmonieux des services de garde éducatifs à l’enfance. C’est ce qui fait dire à Dany Lacasse, vice-président et responsable du secteur privé à la FSSS–CSN, que le gouvernement doit montrer de la cohérence entre ses politiques et les mandats qu’il donne à ses négociateurs à la table nationale des CPE.

« Les travailleuses en CPE n’accepteront jamais de participer au nivellement de la qualité des services vers le bas, voire vers la médiocrité, que tente d’imposer la partie patronale dans cette ronde de négociations. En outre, elles refusent de faire les frais des compressions récurrentes de plus de 300 millions de dollars imposées depuis 2014 alors que le gouvernement dispose de marges de manœuvre inégalées de 7,8 milliards de dollars, dont 4,5 milliards cette année seulement. La partie patronale détient les clés d’un règlement satisfaisant des conventions collectives. La balle est dans son camp. »

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans quelque 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait la plus importante organisation syndicale dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

La page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN peut être consultée à : https://www.facebook.com/Faconnonsnotreavenir/

Tolérance zéro!

À titre de représentantes et de représentants syndicaux et patronaux, à titre aussi d’acteurs de première ligne dans le monde du travail au Québec, nous tenons à faire la déclaration publique que voici.

Nous sommes ébranlés par l’ampleur des gestes qui mènent aux dénonciations courageuses des agressions et du harcèlement sexuels qui envahissent les tribunes actuellement. Celles-ci ont produit sur la société québécoise un véritable électrochoc collectif. À la suite de ces nombreux témoignages qui nous parviennent de tous horizons, nous réitérons notre intention de combattre la violence et le harcèlement au travail et demandons à nos organisations affiliées d’adopter la politique de tolérance zéro à cet égard.

Des lois existent pour prévenir et contrer la violence, le harcèlement et la discrimination au travail. Le Code du travail, la Loi sur les normes du travail et les chartes canadienne et québécoise des droits et libertés s’appliquent non seulement aux salariés des organisations et des entreprises, mais aussi, aux fournisseurs, aux clients et à toutes personnes qui entourent leurs activités. Plusieurs employeurs et syndicats se sont aussi dotés, en partenariat, de moyens supplémentaires visant à assurer des environnements de travail respectueux entre les personnes. Des mécanismes ont été intégrés aux conventions collectives et aux codes d’éthique dans des organisations de toutes natures. Des politiques contre la violence et le harcèlement ont été adoptées. Des comités voués à cette problématique ont été mis en place. Ces outils agissent d’une part en prévention et, d’autre part, afin de fournir un soutien aux travailleuses et aux travailleurs en cas de situations litigieuses ou de plaintes.

Nous devons collectivement tout mettre en oeuvre pour que les milieux de travail du Québec soient exempts de violence. Il nous revient d’utiliser l’ensemble des outils à notre disposition pour l’enrayer à la source ou la faire cesser lorsqu’elle se manifeste. D’autres solutions existent également à cette fin : campagnes de sensibilisation, formations consacrées à cet enjeu crucial, appel à des groupes ayant une expertise avec les victimes, etc. Il nous faut prendre la situation à bras-le-corps, mener les initiatives qui s’imposent et agir sur tous les fronts pour un refus total de toute forme de violence ou de harcèlement au travail.

Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec;
Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante;
Stéphane Forget, président de la Fédération des chambres de commerce du Québec;
Véronique Proulx, présidente de Manufacturiers et Exportateurs du Québec;
Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques;
Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec;
Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux;
Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

Médecins, patients, gestionnaires, travailleuses et travailleurs s’unissent pour demander des changements

Dans un geste inhabituel sans précédent, quatre organismes représentant les patients, les médecins, les travailleurs et les gestionnaires unissent leurs voix pour demander des changements dans le système de santé et de services sociaux. « Devant les problèmes persistants du système de santé et de services sociaux, plus particulièrement au niveau de la 1re ligne, nous avons décidé de faire cause commune en nous adressant à la classe politique, à une année des élections de 2018, en proposant 15 solutions à débattre pour améliorer la situation », déclare le président de l’Alliance des patients pour la santé, Jérôme Di Giovanni.

L’Alliance des patients pour la santé, l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, l’Association médicale du Québec et la Confédération des syndicats nationaux demandent des changements dans l’organisation, la gouvernance, les modes de financement et de rémunération, la prestation des services de santé et des services sociaux, de même que dans la prévention. « La santé et les services sociaux accaparent désormais plus de 50 % du budget de l’État, mais le système peine toujours à satisfaire les besoins des patients et de la population », déplore le président de l’Association médicale du Québec, Dr Hugo Viens. « En fait, nous voulons engager un nouveau dialogue, inclusif et constructif. Pour nous, c’est la seule façon d’obtenir des résultats efficaces et durables pour améliorer notre système de santé et de services sociaux », enchaîne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

Les solutions proposées par les quatre organismes concernent plus particulièrement la 1re ligne de soins et de services, porte d’entrée du système de santé et de services sociaux. « Nous avons besoin de stabilité et d’un meilleur arrimage avec les communautés locales », poursuit la présidente-directrice générale de l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, Carole Trempe. « Nous voulons que les patients jouent un plus grand rôle dans le choix des orientations et la prise de décision qui touche leurs services. »

Les 15 solutions

La 1re ligne de services

  • Transformer la culture organisationnelle et prioriser l’interdisciplinarité et les pratiques novatrices
  • Assurer le continuum de soins et de services, notamment en consolidant le rôle des CLSC
  • Améliorer et mieux financer les soins et les services aux aînés et aux personnes vulnérables

LA PRÉVENTION

  • Augmenter le financement de la santé publique en lui dédiant un pourcentage du budget global de la santé
  • Décentraliser la gestion des politiques de santé publique
  • Accroître les efforts de promotion des saines habitudes de vie

LE FINANCEMENT ET LA RÉMUNÉRATION

  • Réviser et stabiliser l’allocation des ressources, en particulier en se dotant d’indicateurs de performance et d’évaluation des besoins de la population
  • Revoir et rééquilibrer les modes de rémunération des médecins, ainsi que leurs incitatifs
  • Mettre en place un régime universel et public d’assurance-médicaments

LA GOUVERNANCE

  • Réviser les pouvoirs et le fonctionnement des conseils d’administration des établissements de santé et de services sociaux en les dépolitisant
  • Assurer une réelle participation citoyenne, notamment en créant un Comité national des patients et des mécanismes locaux de consultation
  • Maintenir la fonction de Commissaire à la santé et au bien-être, relevant de l’Assemblée nationale du Québec, en garantissant son indépendance et son financement

LA RELÈVE

  • Valoriser et rendre plus attrayantes les professions de la santé et des services sociaux
  • Améliorer l’image du réseau de la santé et des services sociaux
  • Développer et soutenir la cogestion avec le personnel en place, à tous les niveaux de la gestion clinique et administrative

Des services de sage-femme s’implantent enfin dans la Baie-des-Chaleurs

Le collectif Accès sages-femmes Baie-des-Chaleurs est heureux des récents développements pour l’implantation des services de sage-femme dans la région. « Après neuf années de travail ardu, notre collectif constate que la naissance des services de sage-femme dans la région Gaspésie-les-Îles est enfin imminente. En effet, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a accepté le plan d’implantation déposé par le CISSS de la Gaspésie au printemps dernier », souligne la porte-parole du collectif, Marie-Josée Racine. « Nous nous réjouissons de l’affichage lancé par le CISSS de la Gaspésie pour une responsable des services de sage-femme, qui concrétise le plan d’implantation », ajoute la présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), Mounia Amine. « Le RSFQ a accompagné le collectif ainsi que l’établissement depuis de nombreuses années. Cette nouvelle représente un encouragement tant pour nous, qui travaillons au développement et à l’accessibilité de la profession de sage-femme, que pour les futures femmes et familles qui bénéficieront des nouveaux services », précise-t-elle aussi.

Aussitôt embauchée, la responsable des services de sage-femme aura la responsabilité de travailler à l’établissement des conditions gagnantes pour la mise en œuvre des services. Celle-ci aura la responsabilité d’organiser les services en étroite collaboration avec l’équipe de périnatalité du CISSS afin de les adapter aux réalités régionales, soit un large territoire avec un nombre restreint de naissances. À noter que le plan d’action en périnatalité relevant du Ministère engage le CISSS de la Gaspésie à avoir des services de sage-femme régionaux d’ici 2019.

Marie-Josée Racine indique finalement qu’Accès sages-femmes Baie-des-Chaleurs continuera à participer activement au comité d’implantation des services et sera également associé au processus de sélection de la responsable des services de sage-femme. Le Cadre de référence pour le déploiement des services de sage-femme au Québec (MSSS, 2015) est d’ailleurs clair sur ce point : « Prévoir la participation des clientes et des familles, souvent représentées par des groupes de citoyens mobilisés, à l’ensemble du processus afin de s’assurer que le projet répondra à leurs besoins. »

Dans plusieurs régions au Québec
Ailleurs au Québec, comme à Montréal, en Montérégie, en Abitibi-Témiscamingue et dans les Territoires Cris, pour ne nommer que ces régions, on observe avec attention ce qui se passe en Gaspésie. Mme Lorraine Fontaine, responsable de la Coalition pour la pratique sage-femme, indique d’ailleurs : « Des groupes citoyens de plusieurs régions du Québec se mobilisent depuis de nombreuses années pour l’accessibilité aux services de sage-femme et le déploiement en Gaspésie est certainement un encouragement. La Coalition représente plus de 800 000 personnes. Elle demeurera vigilante pour les années à venir afin que toutes les femmes puissent avoir le choix d’un suivi sage-femme! »

La Direction des ressources humaines : un siège éjectable

Lors d’une conférence de presse tenue ce matin, des élu-es de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont questionné les modes de gestion appliqués au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS Côte-Nord) par son président directeur général (PDG), monsieur Marc Fortin, à la suite du départ de madame Vicky Lapierre de la direction des ressources humaines (DRH), survenu mercredi dernier.

« Depuis les tout débuts de l’application de la réforme du ministre Gaétan Barrette, le CISSS de la Côte-Nord traverse une importante crise de gestion avec tous les graves problèmes que celle-ci nous impose sur le terrain. Mercredi dernier, nous avons appris le départ de la quatrième DRH depuis avril 2015 et plus que jamais, nous questionnons la gestion centralisée et despotique du PDG, Marc Fortin, d’autant plus que celui-ci cumulera désormais les tâches de PDG et de directeur des RH », de marteler Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN).

« Ces changements constants de vis-à-vis provoquent une instabilité dans les relations de travail et dans la mise en place de relations de confiance entre l’employeur et les salarié-es. En avril 2016, lors de la nomination de Nathalie Roussin, la seconde DRH du CISSS de la Côte-Nord depuis sa fondation, j’avais souligné au ministre de la Santé et des Services sociaux que la DRH était assise sur un siège éjectable. Même si le PDG Fortin nous avait alors précisé que le problème de DRH était désormais réglé, celui-ci l’a congédié en mars 2017 », de poursuivre monsieur Tremblay.

« Depuis le mois d’août 2016, nous avons demandé la mise en place du comité portant sur la santé et la sécurité du travail. Aujourd’hui encore, nous n’avons pas eu de retour sur cette structure essentielle au bon fonctionnement d’une organisation comme le CISSS de la Côte-Nord, de souligner Robert Blais, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord–CSN. Actuellement, nous devions débuter la négociation locale où nous devons aborder 26 matières qui ont des impacts directs sur l’ensemble de nos conditions de travail. Le 15 septembre dernier, nous avons déposé à l’employeur un protocole de négociation et nous attendons toujours sa réponse ».

« Les événements des deux dernières années nous démontrent clairement l’incroyable niveau d’improvisation d’une direction au sein d’une mégastructure complètement ingérable. Pour nous, chaque jour qui passe nous révèle que la réforme Barrette est un cuisant échec. La fusion de tous les établissements selon un modèle unique de gestion centralisée est tout simplement catastrophique. Nous avons plus d’une cinquantaine de points de service sur un immense territoire qui s’étend de Tadoussac à Blanc-Sablon et de Fermont à Schefferville et cette réforme n’a jamais tenu compte de cette importante réalité. Le climat malsain qui règne affecte grandement nos travailleuses et nos travailleurs qui sont tout simplement à bout de souffle. Les départs en maladie et la détresse psychologique sont le quotidien de nos collègues de travail. Les postes vacants sont difficiles à combler et l’ambiance ne favorise pas la rétention de celles et de ceux qui travaillent avec nous », de déplorer Verna Jean, présidente du Syndicat du personnel de bureau, des technicien-nes et des professionnel-les de l’administration de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord–CSN compte quelque 1300 membres et le Syndicat du personnel de bureau, des technicien-nes et des professionnel-les de l’administration de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord–CSN en totalise environ 560.

Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant quelque 5500 membres sur un territoire qui s’étend de Tadoussac à Blanc-Sablon en passant par Anticosti et Fermont.

 

 

587 directions visitées par des délégations de syndiquées

À cinq jours de la reprise des négociations nationales avec le ministère de la Famille et les associations d’employeurs, 11 000 travailleuses des CPE, syndiquées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), vont une fois de plus se mobiliser aujourd’hui afin de signifier leur ras-le-bol face aux négociations qui piétinent. En plus de porter leur t-shirt, J’appuie ma négo, les travailleuses iront en délégation remettre aux directions des CPE une déclaration expliquant les enjeux sur la protection de la qualité des services et annonçant l’intention de recourir à la grève advenant un échec des pourparlers.

CPE Monsieur Grosse Bedaine, Québec

En incluant toutes les installations syndiquées à la CSN, ce sont 587 membres de directions de CPE qui seront ainsi rencontrées par ces travailleuses qui sont toujours sans conventions collectives depuis le 31 mars 2015. « Nous vous rappelons que jamais le niveau d’exaspération, mais aussi de mobilisation des travailleuses n’a été aussi élevé », peut-on lire dans la déclaration. Les travailleuses de notre CPE, comme près de 11 000 autres (…), entendent donc se faire respecter. C’est d’ailleurs le sens du mandat de grève à 94 % qu’elles ont confié à leur comité national de négociation en septembre dernier, soit de tout mettre en œuvre pour préserver leurs acquis, jusqu’à recourir à ce moyen de pression lourd si nécessaire ».

Pour Louise Labrie, du comité national de négociation des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), les prochains pourparlers prévus les 24 et 25 octobre avec le ministère de la Famille et les employeurs seront cruciaux : « On souhaite en arriver à une convention collective qui réponde véritablement à toutes nos priorités de négociation. Faire la grève n’a jamais été un objectif en soi. Au contraire. Mais il n’est pas question d’accepter une entente à rabais ».

Bien que la majorité des aspects non pécuniaires soient réglés, bien d’autres enjeux demeurent. Parmi eux figurent la protection de la qualité éducative et le soutien aux enfants ayant des besoins particuliers effectués par des éducatrices et des éducatrices spécialisées, des ratios enfants/éducatrice qui permettent l’atteinte des objectifs éducationnels, la planification pédagogique, la participation des travailleuses au conseil d’administration et à l’assemblée générale du CPE, les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective et les disparités régionales.

Pour Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN et responsable du secteur des CPE : « Les travailleuses n’accepteront jamais de participer au nivellement de la qualité des services vers le bas, voire vers la médiocrité, que tentent d’imposer la partie patronale, alors que l’on vient de souligner une nouvelle fois l’apport des CPE dans le développement du Québec, selon le site Commercemonde.com. Elles refusent aussi de faire les frais des compressions récurrentes de plus de 300 millions de dollars depuis 2014, et qui se manifestent par d’importants reculs sur les aspects pécuniaires. Or, le gouvernement dispose de marges de manœuvre inégalées de plus de 4,5 milliards de dollars pour la seule année 2016-2017 (3,3 milliards en 2015-2016), résultant de l’austérité encore bien présente dans les services à la population. »

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses syndiquées réparties dans quelque 400 CPE sont regroupées dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN, qui en fait le plus fort contingent dans les services de garde au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations et treize conseils centraux régionaux.

Page Facebook officielle des travailleuses en CPE membres de la CSN

Les sages-femmes demandent au gouvernement de négocier

Après plus d’une douzaine de rencontres de négociation qui n’ont rien donné depuis l’échéance de l’entente en 2015, le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) demande au gouvernement de se montrer ouvert et d’accepter enfin de négocier activement en vue d’un règlement.

Jusqu’à maintenant, le Ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) refuse d’aborder de fond les demandes prioritaires des sages-femmes à la table de négociation, puisqu’il exige, pour débloquer le processus, de pouvoir transmettre aux établissements des données extrêmement détaillées sur la pratique. « Les sages-femmes sont formelles : elles n’accepteront pas que le gouvernement se serve de ces données servent pour porter atteinte à leur autonomie professionnelle, souligne la présidente du RSFQ, Mounia Amine. Cela dit, le RSFQ a le mandat de l’ensemble des sages-femmes de proposer une solution à cette impasse qui pourrait permettre de relancer la négociation. Nous invitons le gouvernement à accepter de négocier et à reconnaître la spécificité du travail des sages-femmes dans le réseau », ajoute-t-elle. Rappelons que les sages-femmes demandent notamment l’amélioration de leur forfait de garde, une prime pour les sages-femmes œuvrant en région nordique et pour les responsables de services ainsi qu’un forfait pour accroître le nombre de suivis auprès de la clientèle en contexte de vulnérabilité.

La présidente du RSFQ souligne à ce titre que toutes les demandes de 2015 seront maintenues et que les sages-femmes s’attendent à être traitées avec considération. « Le ministère dit déjà que les demandes se feront à coût nul. Or, aucune négociation dans le réseau de la santé ne s’est conclue à coût zéro. Les sages-femmes désirent être valorisées comme l’ensemble des professionnel-les. Elles demandent que le modèle soutenu par la population et légalisé par le gouvernement soit reconnu à sa juste valeur pour sa contribution unique au système de santé au Québec. Nos demandes sont justes et raisonnables et nous avons bien l’intention de nous faire entendre. »