Secteur public : cinq organisations syndicales conviennent d’un protocole de solidarité

Les cinq plus grandes organisations syndicales présentes dans le secteur public ont convenu, cette semaine, d’un protocole de solidarité. Afin de concentrer toutes leurs énergies à la prochaine négociation du secteur public qui s’amorcera cet automne, la CSN, la CSQ, la FTQ, la FIQ (FIQP) et l’APTS se sont entendues sur un protocole de non-maraudage en prévision de la période de changement d’allégeance prévue en juillet prochain.

Ce protocole de non-maraudage s’appliquera pour tous les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux affiliés aux organisations signataires. Celles-ci ont convenu de ne pas solliciter les membres d’une autre organisation et de n’appuyer aucune initiative locale allant en ce sens.

Les organisations syndicales rappellent que, pour ce qui est du secteur de la santé et des services sociaux, des votes d’allégeances syndicales ont été tenus il y a moins de deux ans. Bien que ces votes aient été imposés par le gouvernement libéral dans la foulée du projet de loi 10 fusionnant les établissements du réseau de la santé, la quasi-totalité des travailleuses et travailleurs de ce secteur a pu se prononcer sur l’organisation qui les représenterait.

Ensemble, les cinq organisations syndicales représentent plus de 425 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2020.

La FIM souhaite que le contrat revienne à la Davie

À la suite de l’annonce de Marc Garneau, ministre fédéral des Transports, de remplacer l’actuel navire Madeleine sans avoir recours à un appel d’offres, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) souhaite que le gouvernement fédéral choisisse les chantiers Davie pour mener à bien la construction de ce nouveau navire.

« Depuis l’annulation du contrat de construction du navire qui devait remplacer le CTMA Madeleine, nous attendions cette nouvelle avec impatience. Or, nous savons très bien qu’actuellement, le seul chantier disposé à accepter un tel projet est celui de la Davie, puisque les autres chantiers canadiens peinent déjà à livrer au gouvernement fédéral plusieurs navires attendus depuis fort longtemps, de préciser Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Il est grand temps que le gouvernement fédéral reconnaisse l’importante expertise du plus grand chantier canadien qui fut laissé pour compte dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale du Canada. Il est également temps de rassurer les Madeliniennes et les Madelinots qui attendent aussi cette annonce qui, à terme, garantira le service essentiel de traversier auquel ils ont droit. »

Le 18 janvier dernier, à la suite de l’annulation du contrat de desserte maritime des Îles-de-la-Madeleine liant le gouvernement du Québec et la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA), la FIM–CSN avait formulé le souhait que le gouvernement du Québec favorise un investissement local.

La FIM–CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

La fermeture de l’usine Les Crustacés de Gaspé, une vraie honte pour la Gaspésie.

Aujourd’hui, nous sommes outrés. Nous ne pouvons pas comprendre comment des employeurs peuvent fermer une usine par simple peur de syndicalisation. Nous parlons ici de la fermeture de l’usine Les Crustacés de Gaspé à Grande-Rivière. Pour le Conseil central Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine–CSN, cette fermeture est la réponse à la syndicalisation de ces travailleuses et travailleurs par UNIFOR. Nous ne sommes pas toujours en accord avec les autres organisations syndicales, mais dans ces situations, nous mettons de côté nos différends pour le bien des travailleurs. Comme UNIFOR, nous désirons syndiquer les travailleuses et travailleurs du secteur des pêches seulement pour les aider à améliorer leurs conditions de travail qui sont souvent aberrantes.

Depuis de nombreuses années, nous tentons de syndiquer les usines de transformation des produits de la mer. Nous entendons toujours les mêmes commentaires des travailleuses et travailleurs, « Les boss vont fermer l’usine si nous nous syndiquons. » En effet, c’est possible! Parfois ça arrive, mais jamais ça ne devient acceptable. En Gaspésie, le meilleur exemple d’un succès de syndicalisation est dans le secteur des pêches. C’est l’entreprise Les Pêcheries Marinard ltée qui est syndiquée CSN depuis près de 45 ans. Dans cette usine, la CSN a su améliorer les conditions de travail de ses membres. Elle a aussi travaillé avec l’employeur pour permettre la pérennité de l’entreprise. La syndicalisation ne signifie pas la fermeture de l’usine, au contraire.

La mission des syndicats est d’accompagner les travailleuses et travailleurs à se construire un contrat de travail qui améliora leurs conditions de travail. Nous ne négocions pas pour faire perdre des emplois : nous cherchons les règlements qui seront à l’avantage de nos membres et de l’employeur. Dans le cas de la fermeture de l’usine Les Crustacés de Gaspé, il est évident que nous faisons face à un consortium qui ne veut pas de syndicat et qui est prêt à tout pour nous empêcher de syndiquer ses salarié-es. Pour Anatole Chiasson, président du Conseil central Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine : « Les dernières années de pêches records du homard et du crabe ainsi que l’augmentation des prix rendent complètement ridicule l’argument que l’usine Les Crustacés de Gaspé, située à Grande-Rivière, n’était pas rentable. Comment se fait-il que cet employeur n’a pas pris en considération l’avenir de ses salarié-es? C’est une honte pour la région. » Nous désirons donner tout notre soutien aux travailleuses et travailleurs de l’usine Les Crustacés de Gaspé. Nous invitons aussi les travailleuses de ce secteur d’activité à se syndiquer massivement afin de stopper cette attitude cavalière des employeurs.

Syndicat des travailleuses et travailleurs du Musée de la Gaspésie–CSN

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 28 janvier 2019, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Musée de la Gaspésie–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail. »

Ce groupe de travailleuses et travailleurs, oeuvrant dans le domaine de la culture, a décidé très majoritairement de se joindre à la CSN.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des communications, au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

La CSN accueille le Musée de la Gaspésie

Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM) est fier d’annoncer la syndicalisation des employé-es du Musée de la Gaspésie. Le nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des communications. Depuis plusieurs semaines, nous travaillons avec les salarié-es du Musée pour obtenir leur accréditation. De nombreux enjeux de relations de travail ont stimulé leur désir de syndicalisation.

Dans les derniers mois, les salarié-es du Musée ont tenté de réviser leur politique de travail avec la direction et le conseil d’administration de l’établissement, dans l’optique d’une démarche positive d’amélioration continue. Toutefois, depuis ce temps, force est de constater que le climat s’est tendu et est devenu extrêmement difficile avec la direction. Après plusieurs échanges, un comité de travail a été mis sur pied, celui-ci excluait plusieurs employé-es et répondait davantage aux besoins de la direction et du conseil. Étant donné le mode de gestion adopté par la direction, les salarié-es ont donc entamé un processus de syndicalisation avec nous. La CSN et ses organisations affiliées fourniront tout le soutien nécessaire à ce nouveau syndicat pour l’obtention d’une première convention collective qui saura répondre aux besoins exprimés par les salarié-es.

Désormais, nous avons un comité exécutif en place. De ce fait, nous entamerons la préparation de la négociation. Nous espérons que la négociation avec le Musée de la Gaspésie se fera dans le meilleur des climats possibles et dans le respect mutuel. La volonté de la CSN est d’obtenir la meilleure convention possible pour les salarié-es. Pour Anatole Chiasson, président du CCGIM-CSN, « la syndicalisation d’un fleuron comme le Musée de la Gaspésie est un véritable honneur pour nous. Nous serons présents pour accompagner le syndicat dans sa négociation à venir et nous serons là pour les aider dans leurs mobilisations. »

À propos du CCGIM-CSN
Le CCGIM-CSN regroupe environ 4 500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 77 syndicats affiliés.

La marée monte chez Merinov

Le nouveau gouvernement québécois dit s’intéresser à l’éducation et au développement régional, mais le personnel de Merinov, un centre collégial de transfert de technologie, peine pourtant depuis plus d’un an à négocier des conditions de travail de qualité.

« Il faut stabiliser le personnel et éviter le roulement », soutient Estelle Pedneault, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Merinov–CSN. Pour la présidente, le problème numéro un est la précarisation des emplois. « L’employeur veut prendre sans donner, ce qu’il nous offre est pire que ce qu’on a actuellement », ajoute la présidente. « Les employé-es veulent maintenir leur flexibilité d’horaire, c’est très important pour eux », précise Jérémie Persant, vice-président du syndicat.

La convention collective est échue depuis le 31 octobre 2017 et les négociations s’étirent depuis ce temps. Le syndicat a eu de la difficulté à obtenir des dates pour négocier tout au long de 2018. Jusqu’à maintenant, l’intervention de la médiation n’a pas permis de faire bouger l’employeur sur les principaux enjeux. Merinov s’est pourtant assuré d’une partie importante de son financement (20,4 millions de dollars échelonnés sur cinq ans) avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, en avril 2018.

Le 4 décembre dernier, les membres du STT de Merinov ont donc décidé d’envoyer un message à l’employeur en déclenchant une journée de grève qui avait été votée à 93 %. Malgré une première séance de négociation avec la conciliatrice à la fin 2018, le syndicat doit maintenant attendre la suite de la conciliation.

Merinov doit comprendre que ses employé-es sont une ressource inestimable qui a permis à Merinov de devenir le plus important centre intégré de recherche appliquée dans les domaines de la pêche, de l’aquaculture, de la transformation et de la valorisation des produits aquatiques au Canada », avait déclaré Léandre Lapointe, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), au moment de la grève de décembre.

La CSN déplore l’attitude de l’employeur qui croit avoir tous les pouvoirs et fait traîner les négociations.

Les technologies de la mer
Il y a près de cent travailleuses et travailleurs au centre Merinov, dont une quinzaine sont saisonniers. Ils sont répartis sur quatre sites : Îles de la Madeleine, Grande-Rivière, Gaspé et Sept-Îles. Certains effectuent également du télétravail à partir de Rimouski, Halifax, Longueuil et même de la France.

Ils accompagnent l’innovation des entreprises dans les secteurs de la pêche, de l’aquaculture et de la valorisation des produits marins. Voici quelques exemples qui démontrent l’importance de Merinov pour le Québec maritime.

Le retour du sébaste
Les équipes de Merinov accompagnent notamment les pêcheurs pour le retour prochain de la pêche au sébaste, qui revient en plus grand nombre dans le Saint-Laurent. Les professionnel-les de recherche et les techniciennes et techniciens travaillent notamment à mettre en place une technique de pêche qui limite les effets négatifs sur l’environnement

La culture d’algues
La culture d’algues prend sa place au Québec et c’est en partie grâce au personnel de Merinov. Des entreprises comme Seabiosis et Salaweg offrent des aliments à base d’algues cultivées. On peut notamment déguster du pesto de Kombu ou de la relish de mer.

Transformation du homard
Les spécialistes de Merinov accompagnent les entreprises qui mettent en place des usines de transformation, tant pour l’aspect technique que pour différentes normes de qualité à respecter. Un projet d’usine de transformation du homard est d’ailleurs en cours. L’idée est de décortiquer et de congeler les homards qui sont plus difficiles à écouler sur le marché frais. Les homards auxquels il manque une pince, par exemple, pourront trouver un débouché.

Des bateaux de pêche sécuritaires
Un autre champ d’expertise du personnel de Mérinov est la sécurité et l’ergonomie à bord des bateaux de pêche. L’idée est de développer de l’équipement qui diminuerait le nombre d’accidents, dont les chutes.

Une réforme est indispensable

Les règles actuelles de l’assurance-emploi nuisent sérieusement aux travailleuses et travailleurs des petites localités et, par ricochet, à l’économie des régions. Le gouvernement libéral de Justin Trudeau doit le réaliser et agir en conséquence.

La pénurie de main-d’œuvre provoque une baisse du taux de chômage et, par conséquent, une plus grande étanchéité du programme. Il devient de plus en plus difficile de se qualifier pour l’assurance-emploi. Pour cette raison, les PME issues de secteurs saisonniers comme le tourisme, la pêche ou la foresterie ont de la difficulté à trouver du personnel, causant ainsi une dévitalisation de petites localités en région.

La baisse générale du taux de chômage d’une région provoque en effet la baisse automatique du nombre de semaines de prestation d’assurance-emploi et fait augmenter le nombre d’heures travaillées pour se qualifier. Ce dispositif fait en sorte que de plus en plus de travailleuses et travailleurs saisonniers voient augmenter leur nombre de semaines sans aucun revenu. En ce moment, ce « trou noir » sans revenu oscille entre 5 et 18 semaines.

Des travailleuses et travailleurs ont donc décidé d’occuper le bureau de Justin Trudeau à Montréal, en février, afin de lui faire entendre raison.

La CSN s’attend à ce que tous les partis politiques fédéraux se prononcent sur la nécessaire réforme de l’assurance-emploi et compte mener une lutte effrénée afin d’obtenir gain de cause.

Condition des saisonniers : il y a urgence!

Une coalition réunissant des groupes de chômeurs, des syndicats CSN, des élus municipaux et des employeurs de l’industrie saisonnière de la Péninsule Acadienne, de Charlevoix, de la Côte-Nord ainsi que du Bas-St-Laurent, a tenu une conférence de presse le 4 décembre 2018 au Foyer de la Chambre des Communes du Parlement d’Ottawa, afin de rappeler la condition des travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière et interpeler les pouvoirs politiques pour que des solutions réelles soient mises en marche. Les représentants et représentantes de cette coalition étaient entourés de nombreux parlementaires du NPD (Niki Ashton, Guy Caron et Brigitte Sansoucy), du Bloc québécois (Marilène Gill) et du Parti conservateur (Sylvie Boucher), venus soutenir les revendications des saisonniers.

Dans plusieurs régions du Québec et du Canada, des populations entières vivent et travaillent en fonction d’une économie saisonnière qui laisse de nombreuses personnes en situation de chômage. Ce sont des familles entières qui devront vivre très bientôt avec la réalité du « trou noir », c’est-à-dire se retrouver sans prestations de chômage, ni travail avant la reprise de la prochaine saison. Les difficultés sont réelles. Énormes. Et les dernières mesures du gouvernement, si elles ont représenté un pas dans la bonne direction en accordant 5 semaines de prestations supplémentaires aux saisonniers de 13 régions désignées au Canada, demeurent insuffisantes. Pour Line Sirois, d’Action-Chômage Côte-Nord, et Julie Brassard, du Mouvement Action-Chômage de Charlevoix, ainsi que Charles Breton, maire de Tadoussac, « il faut faire plus, il faut protéger nos régions, protéger l’industrie saisonnière, protéger notre monde ; l’hiver, il n’y a pas d’autres emplois disponibles ici, il faut s’assurer que les gens aient suffisamment de prestations de chômage jusqu’à la reprise de l’emploi. Ces 5 semaines de plus sont un bon début, mais ce sera insuffisant pour vraiment régler le problème. Des gens vont continuer à vivre le trou noir ».

Fernand Thibodeau, du Comité d’action sur l’assurance-emploi pour les travailleurs saisonniers du Nouveau-Brunswick, souligne la proposition mise de l’avant par la Coalition Québec-Nouveau-Brunswick : « Nous voulons que les régions qui vivent avec une économie saisonnière soient déclarées régions protégées et que les saisonniers de ces régions bénéficient de mesures d’exception :

  • avec un critère d’admissibilité fixé à 420 heures
  • une période de prestations suffisante pour éviter le trou noir, avec un plancher de 35 semaines, et un diviseur fixé à 12 ».

La Coalition présente à Ottawa en ce 4 décembre, revendique en effet un statut de « régions protégées » auprès du ministre responsable du programme d’assurance-emploi, l’Honorable Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social.

Pour Marilène Gill, députée de Manicouagan, « le Bloc Québécois a été de toutes les luttes avec les travailleurs saisonniers et nous lutterons jusqu’à ce qu’ils aient gain de cause. Nous exigeons une solution permanente et cela passe nécessairement par une révision de la Loi. Le concept de zones protégées fait partie de la solution. »

Pour Niki Ashton, députée NPD de Churchill-Keewatinook Aski, ainsi que Sylvie Boucher, députée de Beauport-Côte-de-Beaupré-Ile d’Orléans-Charlevoix, du Parti conservateur, « la condition précaire des saisonniers et de leurs familles, c’est l’affaire de tous. C’est un enjeu économique majeur pour nos régions, d’où l’urgence d’y apporter une solution porteuse et permanente. Nous soutenons cette proposition de régions protégées avec des critères visant le monde du travail saisonnier. »

Guillaume Tremblay et Nancy Legendre, respectivement président et présidente du Conseil Central CSN Côte-Nord et du Conseil Central CSN du Bas-Saint-Laurent, rappellent d’ailleurs que « les deux tiers des saisonniers vivent dans l’Est du Canada, parce que l’industrie saisonnière, pour l’essentiel, se trouve dans l’Est du Canada, et principalement dans un certain nombre de régions, comme la Péninsule Acadienne, la Côte-Nord, Charlevoix, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et d’autres ».

Depuis l’année dernière, nous assistons à une véritable mobilisation des saisonniers de toutes ces régions, affectés par des protections insuffisantes en matière d’assurance-emploi et par une réalité dramatique qui s’appelle le trou noir. Les saisonniers sont fiers de leur emploi, fiers de leur appartenance régionale, mais se sentent abandonnés des pouvoirs politiques. Il faut de véritables solutions. On peut être certains qu’à un an des prochaines élections fédérales, la mobilisation va aller en augmentant!

 

Déclenchement de la grève générale à Merinov

Après avoir tenté sans succès de conclure une nouvelle convention collective, le conflit à Merinov a monté d’un cran aujourd’hui avec l’annonce du déclenchement de la grève générale ce matin à 8 heures. C’est près de cent personnes à l’emploi de Merinov dans ses centres de recherche de Grande-Rivière, Gaspé, Cap-aux-Meules, Sept-Îles ainsi que les télétravailleurs qui cesseront leurs activités pour manifester leur mécontentement et exiger un changement de ton à la table de négociation.

Pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Merinov, l’attitude de la direction ne leur laisse pas le choix. Alors que Merinov est désormais assuré d’un financement gouvernemental stable, la direction s’entête à refuser de répondre aux demandes syndicales et à exiger de nombreuses concessions de ses employés visant à les précariser davantage. Face à l’intransigeance de l’employeur, le syndicat a dû se prévaloir du service de conciliation de la Commission des relations du travail pour faire avancer les négociations.

« Cela n’a pas eu l’impact escompté. Lorsque nous avons voté à 93 % la grève générale en octobre dernier, nous avons cru que la direction allait enfin saisir toute la grogne de ses employés. Nous avons cru que Merinov finirait par vraiment négocier et s’ouvrir au dialogue. Force est de constater que notre message n’a pas encore été saisi », souligne Estelle Pedneault, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Merinov.

« Les travailleuses et les travailleurs sont prêts à mener cette bataille importante jusqu’au bout. La direction doit comprendre que ses employés sont une ressource inestimable qui a permis à Merinov de devenir le plus important centre intégré de recherche appliquée dans les domaines de la pêche, de l’aquaculture, de la transformation et de la valorisation des produits aquatiques au Canada », conclut Léandre Lapointe, vice-président et responsable du regroupement privé de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ).

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Merinov est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM) et à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ).

La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. Le CCGIM regroupe environ 4500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte près de 80 syndicats affiliés. La FNEEQ regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 40 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative en enseignement supérieur au Québec.

Pour de plus amples renseignements sur la FNEEQ-CSN, visitez http://fneeq.qc.ca et suivez-nous sur Facebook et Twitter.

 

Les travailleuses et travailleurs de Mines Seleine renouvellent leur contrat de travail

Réunis en assemblée générale le 21 octobre 2018, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Mines Seleine (CSN) aux Îles-de-la-Madeleine ont adopté l’entente de principe qui est intervenue avec l’employeur. La négociation, qui s’est déroulée sur une dizaine de rencontres, s’est finalement conclue le vendredi 5 octobre 2018.

La nouvelle convention qui s’échelonne sur les six prochaines années va permettre à la fois des améliorations dans les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs de la mine tout en maintenant une stabilité d’ici à la prochaine négociation. Selon le syndicat, cette situation favorisera certainement des investissements dans l’entreprise dans les prochaines années.

Le renouvellement de la convention collective a principalement permis d’améliorer les questions monétaires ainsi que les vacances. « Les membres du syndicat peuvent compter sur des augmentations salariales d’un peu plus de 14% qui seront rétroactives au 1er juillet dernier en plus d’une 6e semaine de vacances. » explique Jean-Pierre Poirier, président du syndicat.

Les travailleurs de Merinov votent la grève

Rien ne va plus à Merinov, le plus important centre intégré de recherche appliquée dans les domaines de la pêche, de l’aquaculture, de la transformation et de la valorisation des produits aquatiques au Canada. Les négociations piétinent depuis plus d’un an. Exaspérés par l’attitude de leur employeur, les travailleuses et travailleurs ont voté hier soir à 93 % en faveur de la grève générale.

Estelle Pedneault, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Merinov, espère que ce vote massif sera un signal entendu par la direction. « L’employeur souhaite un recul de nombreuses conditions de travail et vise ainsi à précariser ses employé-es. C’est inacceptable! Nous sommes sa principale ressource et nous sommes ici pour innover. Il doit s’ouvrir au dialogue et s’asseoir à la table de négociation. Il en va des relations de travail des prochaines années », souligne-t-elle.

« La situation est aberrante et s’apparente à une négociation de mauvaise foi. D’un côté, l’employeur réclame plusieurs concessions, mais d’un autre côté, il décline presque toutes les offres de rencontre. Il refuse simplement de négocier », précise, pour sa part, Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN).

Serge St-Pierre, vice-président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIMCSN), espère que cette grève sera évitée, mais, ajoute-t-il, « si Merinov fait la sourde oreille, nous serons là pour épauler ces travailleuses et ces travailleurs. Toutes les ressources du conseil central seront mobilisées, et ce n’est pas peu dire ».

Le comité de négociation du syndicat a dernièrement soumis quatorze dates pour relancer la négociation. Merinov n’a pas daigné répondre aux représentantes et représentants des salarié-es pendant trois semaines, avant de finalement accepter un unique rendez-vous en conciliation. Si l’impasse persiste, tous les outils seront utilisés, notamment la grève, pour ouvrir la voie à une convention collective satisfaisante et respectueuse des travailleuses et des travailleurs.

Syndicat des travailleuses et travailleurs du CPE des Butineurs (FSSS–CSN)

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 6 septembre 2018, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CPE des Butineurs – CSN a été accrédité pour représenter : « Toutes et tous les salarié-es au sens du Code du travail »

Ce groupe de travailleuses et de travailleurs, oeuvrant dans le domaine de la petite enfance, a décidé majoritairement de se joindre à la CSN dans le but de se faire respecter dans leur milieu de travail.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Voir loin, agir en prévention

Du 14 au 21 octobre se tient la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). Ainsi, la CSN souhaite rappeler à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, de même qu’à ses quelque 300 000 membres des secteurs privé et public, de l’importance de la prévention.

Agir en prévention
Pour la CSN, la prévention demeure un défi quotidien dans un monde obsédé par la productivité et la rentabilité. C’est en amont qu’il faut poursuivre la sensibilisation des employeurs et des gouvernements aux risques liés au travail.

« Bien que nous ayons au fil du temps constaté des améliorations en santé et sécurité du travail, il reste toujours en 2018 énormément de travail à faire, surtout en matière de prévention, » explique Jean Lacharité, vice-président de la CSN et responsable politique des questions de SST. « Un accident de travail, c’est un accident de trop. Pire encore quand un travailleur meurt au travail. On ne devrait jamais perdre notre vie en la gagnant. Ça n’a pas de bon sens. Il faut que ça cesse. »

230 décès en 2017
Rappelons les statistiques bouleversantes dévoilées en 2017 par la CNESST, les pires enregistrées depuis les dix dernières années. On déplorait 63 morts à la suite d’un accident, et 167 à la suite d’une maladie professionnelle, pour un total de 230 décès (13 de plus que l’année précédente).

En identifiant les risques et en prévoyant les dangers, nous nous donnons les moyens de corriger les situations problématiques dans un milieu de travail pour éviter que des accidents et des maladies professionnelles de nature physique et psychologique ne se produisent. Les travailleuses et travailleurs sont sans contredit les mieux placés pour signaler les dangers liés à leur travail et aussi pour proposer des solutions. Il est grand temps que les employeurs et le gouvernement se mettent à les écouter.

Tous dans le même bateau

Les effets des changements climatiques se manifestent de plus en plus concrètement dans le monde du travail. Le mouvement syndical revendique depuis plusieurs années une « transition énergétique juste » pour les travailleuses et les travailleurs. Au cœur de ce principe, le devoir de nous assurer qu’aucun travailleur ne soit laissé à lui-même lorsque nous en serons à restructurer, collectivement, nos modes de production.

Mal de mer
Cela fait plus de 43 ans que Guylaine D’Astous travaille à l’usine Fruits de mer de l’Est du Québec, située à Matane. Elle est aujourd’hui secrétaire de son syndicat, et c’est sa sœur cadette, Micheline, elle-même à l’emploi de l’usine depuis 40 ans, qui en est la présidente. Les deux sœurs D’Astous ne sont pas les seules membres de leur famille à s’être dévoués pour l’entreprise. Il y a aussi eu Hermance (la mère), Fernand (le père), Magella (le frère), Colombe (la sœur), et Jean-Pierre (le beau-frère). À son apogée, l’usine comptait plusieurs familles parmi ses travailleuses et travailleurs, mais lorsqu’on observe le vieillissement de sa main-d’œuvre, il est évident que cette ère est maintenant révolue.

Guylaine et Micheline D’Astous

L’âge moyen des travailleurs de l’usine frôle les 55 ans et la grande majorité des 88 membres du syndicat ont plus de quarante ans d’ancienneté. Ce n’est pas un secret que le secteur de la pêche vit actuellement une crise importante qui entraîne des difficultés importantes pour les travailleurs. Avec le réchauffement des eaux, la crevette nordique se fait de plus en plus rare, et les employé-es sont contraints à ne travailler que 16 heures par semaine, une baisse de près de 75 % par rapport à 2012.

« Les jeunes sont obligés de quitter la région. On se ramasse avec une ville de petits vieux. Moins il y a de jeunes, moins il y a de monde pour garder l’usine en vie », explique Guylaine D’Astous. « Si notre travail continue de se précariser, les gens n’auront plus d’ouvrage, enchaîne sa sœur Micheline. Le gouvernement doit songer à de la formation pour nous guider vers d’autres secteurs, en croissance. »

En eau inconnue
Dave Cotton, capitaine et propriétaire du navire l’Intrépide, se décrit comme un homme « souriant et dérangeant » qui a la pêche et la mer tatouées sur le cœur. Mais malgré sa nature optimiste, il s’inquiète pour l’avenir du secteur de la pêche.

Dave Cotton

« Nous vivons un cycle particulièrement difficile pour la santé de notre crevette. La crevette nordique est très à l’aise dans l’eau froide, et nous connaissons actuellement un record de température en grande profondeur. Même de petites variations d’un tiers de degré sont extrêmement néfastes pour nos ressources halieutiques, déplore le capitaine. Nous pouvons malheureusement nous attendre à de très mauvaises années pour encore quatre à six ans, au moins. La pêche est un métier compliqué. Ça t’emmène loin de ta famille pour plusieurs semaines. Physiquement, c’est exigeant. On dort très peu. Si nous ne bougeons pas pour améliorer les choses, nous allons perdre de la bonne main-d’œuvre. Si trop de bons pêcheurs décrochent, qu’est-ce qui nous restera ? »

Chaleur étouffante
La Gaspésie a été la région la plus chaude au Québec à l’été 2018. En effet, il n’y a jamais fait aussi chaud depuis quarante ans. Bien que cette chaleur n’ait pas découragé les touristes de visiter la péninsule historique, le mouvement syndical a matière à examiner les effets des conditions météorologiques extrêmes sur la santé des travailleuses et des travailleurs.

Anita Blais

« Je n’ai jamais connu de chaleur comme ça. Cet été, c’était trop, » se désole Anita Blais, responsable de l’entretien du Géoparc de Percé et une des doyennes du site de l’UNESCO. « Une journée, il faisait tellement chaud que j’en ai eu mal au cœur, je suis devenue étourdie, et j’ai culbuté. Je me suis relevée rapidement parce que je ne voulais pas que les clients me voient dans cet état. Ce n’est pas juste le corps qui prend un coup, c’est le moral aussi. Il faut comprendre que travailler une journée à l’extérieur pendant une canicule, c’est comme travailler une semaine au complet. Ça t’assomme. J’arrive chez moi, je suis brûlée. »

Vent de changement

Bien que l’avenir puisse être préoccupant pour un grand nombre de Gaspésiennes et Gaspésiens, l’arrivée du secteur éolien amène quant à lui un nouvel espoir pour la région.

Cédric de Larichaudy

Lorsque Cédric de Larichaudy, mécanicien et président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de LM Wind Power, a commencé à l’usine en 2013, ils étaient quelque 150 travailleurs. Aujourd’hui, ils sont plus de 500 à y travailler, dont plusieurs anciens travailleurs du secteur de la pêche. « L’usine est tellement en recrutement que si quelqu’un dépose son CV aujourd’hui, il a des chances de commencer la semaine prochaine, explique M. de Larichaudy. L’énergie renouvelable, c’est l’avenir. Qui ne veut pas faire partie de la solution à la crise écologique ? »

L’avenir des travailleurs
Bien consciente que le Québec n’est pas à l’abri des bouleversements provoqués par les changements climatiques, la CSN a organisé en mai dernier, de concert avec la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) et divers groupes environnementaux, un sommet sur la question de la transition énergétique juste. Près de 300 personnes provenant des milieux d’affaires, de la société civile, des organisations syndicales et environnementales, et des communautés autochtones, se sont rassemblées à Montréal pour demander au gouvernement du Québec d’adopter dès maintenant des mesures de transition écologique.

En tout, on estime à près de 700 000 travailleuses et travailleurs qui verront leur entreprise et leur travail se transformer au cours des prochaines années, notamment dans les secteurs du transport, de l’énergie, du bâtiment et de l’alimentation.

« Même en période électorale, les partis politiques ont joué à l’autruche quant à la nécessité d’une transition énergétique juste, dénonce Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable. L’heure est grave. Comment arriverons-nous à nous doter d’un plan légitime si le gouvernement manque à l’appel ? »


Les préposé-es aux bénéficiaires peuvent décharger les infirmières

Malgré diverses promesses ciblées pour le réseau de la santé et des services sociaux du Québec, plusieurs des partis politiques ne semblent pas saisir l’urgence de trouver des solutions d’envergure pour résoudre la crise qui frappe les travailleuses et les travailleurs.

D’ici l’élection, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) va exposer un problème du réseau par jour, accompagné d’une piste de solution. Le prochain gouvernement devra réagir rapidement s’il veut conserver l’attractivité des emplois en santé et services sociaux dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. « On n’est pas loin du point de rupture dans notre réseau et il y a urgence d’agir », met en garde Josée Marcotte, vice-présidente pour le secteur public de la FSSS-CSN.

Le problème : La mauvaise organisation du travail dans le réseau de la santé provoque une surcharge pour plusieurs professionnel-les parce que les tâches ne sont pas distribuées de façon optimale entre les différents métiers et professions. « Les préposé-es aux bénéficiaires ne sont tout simplement pas assez nombreux. Ils et elles sont débordés », souligne Jeff Begley, président de la FSSSCSN. En conséquence, les soins et les services ne peuvent pas toujours être accomplis de façon satisfaisante et en temps voulu. Les heures supplémentaires obligatoires augmentent.

La solution : « Plusieurs chefs parlent de dégager les médecins de tâches qui peuvent être confiées à d’autres professionnels, mais on pourrait faire la même chose pour les infirmières », insiste Jeff Begley, qui pense que le réseau serait plus efficace et plus attractif si les tâches étaient mieux réparties. La FSSSCSN propose de mettre en place des ratios entre le nombre de préposé-es et d’infirmières. Il faudrait aussi prévoir plus de ressources sur le plan administratif pour assurer une organisation du travail efficace et l’utilisation optimale des compétences des uns et des autres. Avec ces deux mesures, on pourrait dégager les infirmières et les infirmiers pour qu’ils se consacrent à des tâches qui correspondent vraiment à leur expertise. Selon une récente étude, pas moins de 46 % du temps de travail de ce dernier corps d’emploi est consacré à des tâches administratives.

Il est temps de reconnaître la contribution du personnel de soutien

Le 27 septembre marque la Journée nationale du personnel de soutien en éducation. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) tient à souligner le travail exceptionnel réalisé quotidiennement par ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes ainsi que leur contribution à la réussite scolaire d’enfants et de jeunes adultes à travers la province.

La Journée nationale du personnel de soutien en éducation a pour but de souligner et reconnaître la contribution de ces employé-es qui œuvrent dans l’ombre, mais dont le travail est pourtant essentiel à la bonne marche de nos institutions d’éducation, que ce soit au primaire, au secondaire, au cégep ou à l’université.

« Tout le personnel autre que le personnel enseignant et le personnel professionnel tel que, secrétaire, concierge, opérateur en informatique, personnel de bureau ou administratif, éducatrice spécialisée, ouvrier spécialisé, personnel en service de garde, technicienne en documentation, technicien en travaux pratiques, technicienne en loisirs et autres font un travail exceptionnel et tiennent bien souvent à bout de bras le système d’éducation sans avoir la reconnaissance qui s’y rattache. Nous à la FEESP, on le souligne à gros traits tous les derniers jeudis de septembre, mais leur dévouement doit être reconnu au quotidien », affirme Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

Présents partout et pour tous

Les employé-es de soutien en éducation sont omniprésents tout au long du parcours scolaire. De l’administration à l’entretien des bâtiments, en passant par l’organisation scolaire, le soutien aux élèves en difficulté, les services de garde et la préparation des laboratoires, ils occupent des emplois variés, essentiels au bon fonctionnement du réseau d’éducation québécois.

« Les compressions des dernières années ont fragilisé les services offerts par le personnel de soutien en raison des suppressions de postes. Il faut des investissements en éducation afin de donner au personnel de soutien les ressources nécessaires pour offrir des services adéquats dans tout le processus éducationnel. Il est temps qu’on reconnaisse la contribution du personnel de soutien à sa juste valeur », ajoute Johanne Cadieux, présidente du secteur soutien cégeps FEESP–CSN.

Coupes budgétaires et précarité d’emploi

Aussi essentiel que soit leur travail, les femmes et les hommes membres du personnel de soutien doivent vivre quotidiennement avec les restrictions budgétaires.

« L’engagement du personnel de soutien dans le fonctionnement de nos écoles est phénoménal, et ce, malgré les coupes budgétaires. Dans les commissions scolaires, le gouvernement a réinjecté des sommes, mais on est bien loin du niveau budgétaire qui prévalait avant les coupes effectuées en période d’austérité. Ces compressions ont engendré une précarité d’emploi qui est devenue insoutenable », explique Annie Charland, présidente du secteur scolaire, FEESP–CSN.

Cette précarité d’emploi se fait aussi sentir dans les cégeps et dans le milieu universitaire. On a besoin d’un réinvestissement massif en éducation, d’abord pour offrir un meilleur service aux élèves et aux étudiants, mais aussi pour régler cette problématique.

Universités

À l’Université Concordia, la situation n’est guère plus reluisante. Les travailleuses et travailleurs sont actuellement en négociation avec l’employeur. La sous-traitance et la précarité d’emploi sont des éléments importants des discussions.

« Nos membres doivent contribuer davantage à leur régime de retraite, mais les salaires n’ont pas augmenté en conséquence, on demande constamment un effort additionnel à nos membres, mais il y a une limite à toujours en demander plus », déplore Kent Cluff, président du Concordia University Library Employees’ Union (CULEU), FEESP–CSN.

La FEESP, qui représente plus de 35 000 membres dans le milieu de l’éducation, désire souhaiter une excellente Journée nationale du personnel de soutien en éducation à tous les artisans et artisanes, votre travail est essentiel et apprécié.

La pénurie de main-d’œuvre en santé ne peut plus durer

Malgré diverses promesses ciblées pour le réseau de la santé et des services sociaux du Québec, plusieurs des partis politiques ne semblent pas saisir l’urgence de trouver des solutions d’envergure pour résoudre la crise qui frappe les travailleuses et les travailleurs.

D’ici l’élection, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) va exposer un problème par jour, accompagné d’une piste de solution. Le prochain gouvernement devra réagir pour faire face à l’important problème de pénurie de personnel. « On n’est pas loin du point de rupture dans notre réseau », met en garde Josée Marcotte, vice-présidente pour le secteur public de la FSSS–CSN. Si nous n’améliorons pas les conditions salariales et de travail rapidement, nous risquons de voir de plus en plus de travailleuses et travailleurs tourner le dos au réseau.

Le problème : Le manque de personnel

La mauvaise planification de la main-d’œuvre par les autorités entraîne des problèmes criants sur le terrain. Il manque de plus en plus de personnel en santé et services sociaux dans tous les titres d’emploi et dans tous les établissements. Les équipes sont constamment à effectifs réduits et le personnel est épuisé. L’instabilité des horaires et des lieux de travail rend le milieu peu attractif et plusieurs personnes quittent le réseau, songent à le quitter ou à aller travailler pour le privé. Pour pallier la pénurie, les employeurs doivent avoir recours aux heures supplémentaires obligatoires ou faire appel à des agences de personnel. C’est un cercle vicieux.

De plus, comme l’Institut de la statistique du Québec le montre, les salaires pour des postes comparables sont inférieurs dans le secteur public par rapport au secteur privé. C’est un problème majeur. De plus en plus de travailleuses et de travailleurs choisissent de quitter le réseau et le recrutement de nouvelles personnes devient de plus en plus difficile. Le secteur de la santé n’est pas épargné par la pénurie de main-d’œuvre qui touche le Québec. « Si on ne retient pas le personnel dans le réseau, la surcharge ne fera que s’aggraver pour ceux qui restent et encore plus de gens vont partir », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

La solution : « Il faut arrêter de s’occuper seulement des médecins, il va falloir améliorer le salaire rapidement et offrir de la stabilité à l’ensemble des personnes qui permettent au réseau de la santé de fonctionner », lance Jeff Begley. Ce dernier demande notamment que les salaires dans le réseau de la santé et des services sociaux soient bonifiés sans tarder comme le gouvernement vient de le faire pour les cadres scolaires.

« Il faut aussi mettre en place des incitatifs efficaces qui permettront de combler les quarts de travail la fin de semaine sur une base volontaire. Cela permettrait du même coup aux autres membres du personnel d’être libérés de l’obligation de travailler les fins de semaine et de faire des heures supplémentaires obligatoires. Il faut que le réseau public soit plus attractif », conclut le président de la FSSS–CSN.

Les travailleuses et travailleurs de la ville de Grande-Rivière renouvellent leur contrat de travail

Réunis en assemblée générale le 10 janvier 2018, les membres du Syndicat des employés municipaux de Grande-Rivière (FEESPCSN) ont adopté l’entente de principe intervenue avec la Ville. La négociation, qui s’est déroulée sur 16 mois, s’est finalement conclue le 19 décembre 2017. La convention collective est maintenant déposée au ministère du Travail.

La négociation pour renouveler la convention collective n’a pas été de tout repos. Il a fallu plus de vingt rencontres avec l’employeur pour que le syndicat en arrive à une entente. La nouvelle convention laisse place à l’amélioration de plusieurs éléments importants dans l’organisation du travail à la Ville. « Les membres du syndicat peuvent maintenant compter sur une nouvelle prime pour la garde lors des journées de fin de semaine, des changements dans les horaires de travail pour assurer à chaque travailleuse et travailleur saisonnier un nombre d’heure suffisant pour se qualifier à l’assurance-emploi, ainsi que l’introduction officielle dans la convention d’un comité paritaire en santé et sécurité au travail » explique Dave Couture, président du syndicat.

De plus, un nouveau poste sera créé dans la gestion des eaux usées pour appuyer le technicien qui s’attelait seul à la tâche depuis maintenant plus de 4 ans. Au niveau salarial, les travailleuses et travailleurs obtiendront 11% d’augmentation durant les cinq prochaines années. Cela inclut notamment une rétroaction de 2% pour 2017. Rappelons que la convention collective était échue depuis le 31 décembre 2016.

Une négo regroupée réussie

Difficile de saisir toute l’ampleur du travail des quelque 140 travailleuses et travailleurs de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) membres de la CSN. Le territoire couvert s’étend de Baie-Comeau à Havre-Saint-Pierre sur la Côte-Nord, de Saint-Jean-Port-Joli à Gaspé sur la rive sud du fleuve et de Kipawa à Caniapiscau pour l’Abitibi-Témiscamingue et une grande partie du nord. Au total, c’est un peu plus de 500 millions de km2, soit près du tiers de la superficie totale du Québec que ces hommes et ces femmes protègent chaque été. Comme le tiers de la superficie du Québec est trop au nord pour avoir de réelles forêts à protéger du feu, c’est donc dire que les équipes des trois régions forment la principale force de frappe contre les incendies de forêt ayant lieu sur la moitié du territoire.

Ces braves viennent tout juste de terminer leur première négociation de convention collective en regroupement. Ce n’était pas la première fois qu’ils négociaient, mais les équipes des trois régions ont, malgré toutes les similitudes dans leur travail, trois conventions collectives distinctes. Jérémie Prud’homme, pompier forestier en Abitibi-Témiscamingue le place bien : « On fait le même travail ». Dès lors, il semblait normal de faire certaines demandes de façon concertée. « On s’est entendus sur douze points à négocier ensemble […], c’est sûr que l’unification de certains points, ça nous a aidés [ndlr] ». Nicolas Boulay, pompier forestier sur la Côte-Nord est du même avis. La négociation regroupée, c’était vraiment une bonne chose, […] ça nous a mis en contact avec les réalités des autres bases. On a ciblé ce qui était important pour chaque base et on a mis l’accent là-dessus. » David Maguire, pompier forestier sur la Rive-Sud en arrive à la même conclusion : « Ç’a permis d’avoir un rapport de force intéressant et d’atteindre nos objectifs. »

À voir les résultats des assemblées s’étant terminées le 30 avril 2018, les membres parta­gent largement cet avis. La négociation qui s’est conclue en quelques mois seulement a permis de faire plusieurs grandes avancées.