Il est temps que le Québec ait sa part des chantiers du fédéral

La CSN félicite Davie pour son prix de chantier naval nord-américain de l’année, mais souligne du même souffle que cet accomplissement aurait été impensable sans une collaboration soutenue avec les travailleuses, les travailleurs et le syndicat.

« Nos membres ont fait des concessions importantes en 2011 pour sauver l’entreprise. Ils ont travaillé fort l’an dernier pour terminer le Cecon Pride dans les délais. Il est temps que le Québec ait sa part des contrats du fédéral », affirme Gaétan Sergerie, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) qui représente plus de 700 travailleurs. Ce dernier se souvient que le ministre conservateur Steven Blaney affirmait alors que Davie devait faire ses preuves. « Je pense qu’avec ce prix Lloyd, nos preuves sont faites », ajoute le président, qui s’attend par ailleurs à une reconnaissance des efforts de ses membres lors du renouvellement de la convention collective l’an prochain.

Rappelons qu’en 2011, Ottawa avait accordé plus de 30 G$ de contrats de la Marine royale canadienne en privilégiant seulement les chantiers d’Halifax et de Vancouver. Or, des contrats du fédéral seront bientôt disponibles comme celui du brise-glace Diefenbaker ou celui des ravitailleurs de la marine canadienne. Il serait donc encore temps de redonner sa place au meilleur chantier d’Amérique du Nord qui est également le plus grand au Canada.

Stratégie maritime

« L’industrie maritime sera un incontournable dans la future Stratégie maritime du gouvernement Couillard. Il faut donc faire tous les efforts pour consolider et développer ce secteur », soutient Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

« La région de Québec est un endroit stratégique sur le Saint-Laurent et Chantier Davie doit demeurer une part importante de l’économie régionale et un moteur pour son industrie maritime », ajoute Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudières-Appalaches, qui rappelle que la CSN n’a jamais ménagé aucun effort au cours des dernières décennies pour établir ce chantier comme un pivot important de l’économie régionale.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches compte 250 syndicats sur son territoire pour un total de 44 000 membres.

Une victoire significative pour le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Provigo, entrepôt Armand-Viau (CSN)

La Fédération du commerce (FC-CSN) se réjouit de la décision de la Cour suprême du Canada qui rejette la demande d’appel de Provigo Québec inc..

Provigo Québec inc. en appelait d’une décision de la Cour d’appel du Québec du 29 mai 2014 qui donnait raison au Syndicat des travailleurs et travailleuses de Provigo, Entrepôt Armand-Viau dans une affaire d’arbitrage liée à la fermeture de son centre de distribution de Québec. La partie patronale refusait de reconnaître la juridiction de l’arbitre pour qu’il détermine les indemnités à être versées aux 400 syndiqués mis à la porte après la fermeture de l’entrepôt situé dans le secteur industriel Armand-Viau. La compagnie tentait d’en appeler de la décision de la Cour d’appel du Québec, mais le plus haut tribunal du pays a décidé qu’elle n’entendrait pas la cause sur le fond.

Un dénouement heureux

« Nous sommes très heureux du dénouement de cette affaire. Depuis le début il était clair pour nous que l’arbitre au dossier avait tous les pouvoirs et la juridiction pour établir, de façon juste et équitable, le montant des indemnités à verser à nos membres » explique le président de la FC, Serge Fournier.

Un arbitre de grief sera donc nommé dans les prochaines semaines pour qu’il tranche la question des indemnités dues aux employé-es syndiqués de l’entrepôt Armand Viau. Rappelons que Provigo a annoncé la fermeture de son centre de distribution à la fin avril 2010 moins d’un mois après que les travailleuses et les travailleurs eurent été mis en lock-out.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’indépendance pour le cégep Champlain – St. Lawrence

Le campus St. Lawrence est l’un des trois campus qui composent le Champlain Regional College, le seul établissement collégial multirégional qui subsiste au Québec.

« Cette structure multirégionale est un véritable anachronisme – une anomalie par rapport à la loi sur les collèges », déclare Chris Brosseau, président du syndicat des professionnels. « St. Lawrence est l’unique établissement public d’enseignement supérieur anglophone entre Montréal et la Gaspésie. Notre collège réussit de grandes choses avec peu de moyens. Il est grand temps qu’il se dote de tous les outils d’un cégep indépendant comme les autres afin de mieux remplir sa mission fondamentale. »

« Le fait de devenir un cégep en bonne et due forme nous permettrait d’améliorer grandement la représentation des acteurs de notre région au sein de notre conseil d’administration et de bénéficier des mêmes leviers de développement que les autres cégeps indépendants, » ajoute Lisa Birch, présidente du syndicat des enseignants et enseignantes. « En étant davantage ancré dans notre milieu avec tous les outils et pouvoirs d’un cégep autonome, nous pourrions mieux répondre aux besoins des étudiantes et des étudiants de notre région ainsi qu’à ceux des milieux socio-économiques, notamment à l’égard du développement et de la rétention de jeunes talents bilingues. Une plus grande proximité entre St. Lawrence et ses partenaires faciliterait les stages et l’accès à l’emploi pour nos étudiants. »

« Le cégep pourrait financer de façon optimale l’aide à la réussite », affirme Andrée-Anne Giguère, professeure de français et membre du comité exécutif du syndicat des enseignants. « Nous sommes persuadés que la nature unique de la population étudiante desservie par St. Lawrence, la culture spécifique de notre établissement et sa mission unique dans la région de Québec seraient davantage respectées et mises en valeur si notre campus devenait un cégep autonome. »

En mettant fin aux déplacements entre les trois régions administratives et à la tenue de réunions à Drummondville, il y aurait des économies immédiates, moins de bureaucratie et moins de dédoublement de tâche. La gestion locale, les services directs et des communications entre les services seraient grandement améliorés. Les gains en efficacité économique permettraient d’allouer plus de ressources aux services de première ligne. Ce nouveau statut permettrait de créer une structure de gouvernance locale reflétant bien la communauté collégiale ainsi que toutes les communautés de la région de Québec qui bénéficient de la présence d’une institution postsecondaire qui offre une formation de grande qualité en anglais.

« Ce projet est à la fois structurant et porteur de retombées économiques, sociales et politiques pour St. Lawrence et, surtout, pour la grande région de Québec, notre capitale nationale », conclut Richard Garneau, président du syndicat des employées de soutien.

Une campagne d’appui est en cours auprès des communautés qui bénéficient des services d’une institution d’enseignement supérieur en anglais dans la région et une pétition est en ligne sur le site de l’Assemblée nationale :

https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-5135/index.html

St. Lawrence doit devenir un vrai cégep !

 

Le collectif Refusons l’austérité intensifie la mobilisation

Le grand rassemblement citoyen organisé par le collectif Refusons l’austérité, qui s’est tenu aujourd’hui au Centre des congrès de Québec et a été suivi d’une manifestation devant l’Assemblée nationale, a donné lieu à l’élaboration d’un plan d’action et de mobilisation qui s’accentuera au cours des prochaines semaines.

« Les impacts des coupes budgétaires dans les programmes et les services publics sont concrets, soutiennent les organisations membres du collectif. Le gouvernement vient de mettre en place un mécanisme de démantèlement du réseau public de santé qui risque grandement d’en réduire l’accessibilité et d’élargir la privatisation. Il a augmenté les tarifs pour les services de garde à la petite enfance en instaurant le principe d’utilisateur-payeur. Il impose des compressions aux universités, réduit l’aide sociale, affaiblit les régions, coupe l’aide aux devoirs. Et ce ne sont là que quelques exemples de ce qu’il fait subir à la population. »

Pas de relâche pour protester

Depuis le début de l’année, les groupes membres du collectif ont multiplié les actions pour s’opposer aux politiques imposées par les libéraux. Visites de député-es et de ministres, occupation de leurs bureaux, grande mobilisation contre les hausses de tarifs dans les centres de la petite enfance (CPE), vigile du 6 février contre le bâillon du projet de loi no 10 (loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux), mobilisations régionales diverses, et ce, sans compter les diverses actions de l’automne dernier, dont la grande manifestation du 29 novembre 2014.

« Nous sommes unanimes : il faut faire reculer le gouvernement avant qu’il n’ait complètement détruit le modèle québécois. La seule façon d’y parvenir est de maintenir la cadence dans nos opérations de mobilisation et de visibilité, enchaînent les porte-parole du collectif. La Journée internationale des femmes, le dépôt du budget, la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, seront autant d’occasions pour tous les citoyens et les citoyennes de signaler au gouvernement leur rejet des politiques d’iniquité, d’injustice et d’appauvrissement qu’il est en train d’instaurer en faisant reculer le Québec de 50 ans. »

D’autres solutions

Les groupes membres du collectif ont également étoffé leurs solutions pour assurer le développement économique durable du Québec et mettre en place les fondements d’une société plus juste. « Nous l’avons dit plusieurs fois, le gouvernement pourrait par exemple décider de repousser le versement au Fonds des générations, une mesure sans aucun coût qui permettrait de dégager un surplus de 227 millions de dollars », soulignent-ils. Ils ajoutent : « À l’heure où un scandale comme celui de la HSBC fait les manchettes, on est à même de réaliser à quel point il faut développer des moyens de lutter efficacement contre les paradis fiscaux. La révision de notre régime fiscal, qui passerait notamment par une refonte des avantages fiscaux favorisant les plus riches, une plus grande progressivité de l’impôt des particuliers et une imposition plus juste des grandes entreprises et des banques seraient aussi beaucoup plus porteuses que les attaques envers la classe moyenne, les travailleurs, les femmes et les personnes défavorisées auxquelles se livrent les libéraux », concluent-ils.

Les impacts négatifs sont multiples

Le Conseil du statut de la femme verra son budget diminué de 460 000 $ dès l’année prochaine et fermera tous ses bureaux en région, apprenait-on hier. « Il est purement désolant que le gouvernement s’en prenne encore une fois à cet organisme essentiel à la défense des droits des femmes », dénonce la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

En agissant de la sorte, les libéraux témoignent d’une indifférence complète envers les femmes. Pire, ils continuent à les viser spécifiquement avec leurs politiques d’austérité. « Les exemples d’attaques envers les femmes ne se comptent plus, ajoute Véronique De Sève. Quand on diminue le filet social, par exemple en augmentant les tarifs des services de garde, ce sont les femmes qui en payent directement le prix. Quand on coupe en santé, en éducation, dans les services publics en général, elles sont très nombreuses à perdre leur emploi puisque ces secteurs embauchent près de deux fois plus de femmes que d’hommes », déplore la vice-présidente de la CSN.

Le gouvernement libéral envoie de plus un autre message aux régions par cette amputation budgétaire au Conseil du statut de la femme. « Les quatre bureaux de Saguenay, Rouyn Noranda, Montréal et l’unité régionale de Québec seront fermés. Ce que le gouvernement libéral est en train de faire subir aux régions en termes de destruction de programmes et de services est réellement inquiétant », poursuit-elle.

Le Conseil du statut de la femme devra mettre à pied le quart de son personnel pour faire face à ces restrictions budgétaires. « Les libéraux sapent le modèle et l’économie du Québec. Les gens perdent des emplois bien rémunérés et sont pris ensuite pour en accepter d’autres beaucoup moins intéressants et se serrer la ceinture. Dans ce cas-ci, on parle d’emplois qui permettaient de faire avancer la recherche sur des enjeux importants qui concernent les femmes », enchaîne Véronique De Sève. Le Conseil du statut de la femme rappelle le gouvernement à l’ordre pour qu’il respecte le principe d’égalité entre les hommes et les femmes dans ses lois, ses politiques et ses programmes. Les libéraux cherchent à se soustraire à ces analyses. C’est indécent », conclut Véronique De Sève.

La CSN interpelle la population

Malgré l’adoption sous bâillon du projet de loi 10 vendredi, plusieurs centaines de militantes et de militants de la CSN, provenant des quatre fédérations du secteur public, ont été à la rencontre de la population pour expliquer les conséquences que ce projet de loi et les compressions budgétaires auront sur leur vie. Cette mobilisation démontre une fois de plus la grogne populaire envers le démantèlement du réseau public de santé et de services sociaux. Ils en ont profité pour déposer une pétition recueillant plus de 23 000 signatures et demandant la tenue de réelles consultations sur l’avenir du réseau public de santé et de services sociaux.

Non au démantèlement du réseau de santé et de services sociaux !

Des centaines de militantes et militants de la CSN ont dit non au démantèlement du réseau de santé et de services sociaux. Ils se sont opposés à l’adoption sous bâillon du projet de loi 10 en manifestant aujourd’hui dans plusieurs endroits de la ville de Québec. Les 4 fédérations représentant du personnel du secteur public, aussi bien dans le secteur de la santé et des services sociaux que dans celui de l’éducation, ont participé à cette action. Ils ont profité de l’occasion pour déposer une pétition recueillant plus de 23 000 signatures et demandant le retrait de ce projet de loi et la tenue de réelles consultations sur l’avenir du réseau public de santé et de services sociaux. Cette pétition, hébergée sur le site de l’Assemblée nationale, est une autre démonstration de la grogne populaire contre les mesures d’austérité.

« Nous avons dénoncé haut et fort l’adoption du projet de loi 10 sous le bâillon. Pour nous, la bataille n’est pas terminée ! Nous continuons d’interpeller la population et de nous mobiliser pour préserver notre réseau public de santé et de services sociaux. Ce projet de loi est une réelle menace. Le gouvernement doit lancer rapidement de réelles consultations sur l’avenir du réseau public de santé et de services sociaux. La population mérite de se faire entendre ! », lance Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Plusieurs risques pour la population

En allant à la rencontre de la population, les militants ont pu expliquer les risques que ce projet de loi et les compressions budgétaires ont pour les services qu’ils reçoivent et pour l’avenir du réseau public.

« La population ne veut pas voir diminuée l’accessibilité aux services de santé. Elle ne veut pas devoir se présenter à l’hôpital pour le moindre problème de santé. Elle ne veut pas voir atteints les services sociaux auxquels elle tient. Elle ne veut surtout pas que la qualité des services diminue. C’est aussi bien à titre de citoyen et citoyenne qu’à titre de défenseur des services publics que nous interpellons la population », poursuivent Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants (FNEEQ-CSN) et Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

« Les travailleuses et les travailleurs en ont assez des réformes. Pourquoi ne pas prendre en compte leur expertise pour une fois ? Pourquoi ne pas leur donner les moyens de s’occuper des besoins des usagères et des usagers plutôt que de complexifier l’administration ? Lorsque l’on s’attaque à notre démocratie et à nos services publics de cette façon, nous avons le devoir de résister ! » de conclure Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À propos de la CSN

La CSN compte plus de 110 000 membres dans le réseau public de la santé et des services sociaux, ce qui en fait la plus grande organisation syndicale dans le secteur. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

7700 personnes contre la privatisation des buanderies

Plus de 7700 personnes appuient les travailleuses et les travailleurs des buanderies publiques dans le secteur de la santé des régions de Québec et de Lanaudière. Les signataires de deux pétitions qui seront déposées aujourd’hui à l’Assemblée nationale demandent au gouvernement du Québec d’annuler sa décision d’aller en appel d’offres et de redonner le feu vert à leurs projets de modernisation. Ces projets avaient d’ailleurs été approuvés par toutes les instances concernées avant l’arrivée en poste du gouvernement libéral.

Deux pétitions ont circulé (Partagec et Buanderie Lavérendière) pour réclamer que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, aille de l’avant avec la modernisation des buanderies publiques en place et cesse de paver la voie au privé en santé. « L’histoire récente du Québec le montre, quand le privé obtient des contrats du secteur public, la facture tend à gonfler énormément, même si les promoteurs avaient soumissionné à bas prix au départ pour remporter la mise », soutient Jean Lacharité, qui ajoute que des clauses ascenseurs et les extras s’ajoutent en cours de route, ce qui fait en sorte que l’appel d’offres est habituellement loin de permettre un bon contrôle des coûts à moyen et à long terme. Dans le cas des centres hospitaliers universitaires de Montréal en PPP (CHUM et CUSM), on estime maintenant les dépassements de coût à près de 4 G$! À ce jour, il est par ailleurs loin d’être clair que les projets de buanderies privées devront se soumettre aux mêmes évaluations et aux mêmes exigences que les projets publics.

« Une fois les buanderies publiques fermées, il serait difficile de revenir en arrière et les établissements de santé n’auraient pas le choix d’accepter les hausses du privé », précise Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Ce dernier ajoute que les buanderies publiques permettent au contraire un bon contrôle des coûts en éliminant la notion de profit, tout en ajoutant une plus grande flexibilité pour s’ajuster aux demandes des établissements au cours des contrats dont la durée prévue est de 20 ans. En dirigeant leurs buanderies, les établissements de santé conservent le contrôle sur les méthodes et les produits employés dans les années à venir.

« Rappelons que les projets de modernisation de Partagec et de la Buanderie Lavérendière s’autofinanceraient, c’est-à-dire que le gouvernement n’aurait pas à s’endetter pour ces infrastructures », explique Gilles Savoie, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre de santé et de services sociaux du Nord de Lanaudière. Le remboursement de ces projets (20 M$ pour Joliette et 30 M$ pour Québec) se ferait petit à petit par le biais de la facture de buanderie des hôpitaux et autres établissements publics. Il faut noter que le privé devrait lui aussi financer les investissements requis pour être en mesure de remplir ces deux gros contrats.

« Des études ont déjà été réalisées et un terrain acheté pour le projet de Partagec. Annuler le tout représenterait des pertes de près de 1 M$ », ajoute François Renauld, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses de Partagec.

Le passage au privé ferait également perdre près de 200 emplois de qualité dans les deux régions.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé et est la plus grande organisation syndicale dans son secteur d’activité.

La privatisation des buanderies serait une grave erreur

La Confédération des Syndicats Nationaux (CSN) conteste la décision de Québec de stopper les projets de modernisation de deux buanderies publiques du secteur de la santé, à savoir Partagec pour la région de Québec et Lavérendière pour la région de Lanaudière. Ces deux buanderies sont des organismes sans but lucratif, fruit des efforts concertés des établissements de santé qui ont mis en commun leurs ressources pour se doter de services adaptés à leurs besoins et au meilleur coût. Ces efforts de rationalisation sont actuellement compromis à la suite de la décision du gouvernement libéral de forcer l’arrêt de ces projets pour faire appel au secteur privé. « Des appels d’offres qui sont prévus prochainement menacent d’entraîner la privatisation forcée de deux buanderies publiques qui étaient pourtant, au moment de l’élection du gouvernement Couillard, sur le point de se moderniser pour améliorer leur performance. La CSN estime que ce serait une grave erreur de les privatiser », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Cette décision est d’autant plus incongrue que les projets de construction autofinancés de Partagec (Québec) et de la Buanderie Lavérendière (Lanaudière) étaient approuvés par les établissements actuellement desservis et par les autorités publiques compétentes (agences, ministère). D’importants frais avaient été engagés pour préparer ces travaux. Une fois les travaux réalisés, le réseau de la santé de ces deux régions aurait profité de buanderies efficaces et performantes pour de nombreuses années. « Ces projets ont fait l’objet d’études sérieuses. Les établissements de santé ont jugé qu’ils offraient la meilleure réponse à leurs besoins. Ces projets ont de plus reçu toutes les approbations nécessaires. Rien ne justifie à ce stade de tels appels d’offres sinon des raisons purement idéologiques, et le penchant naturel de ce gouvernement pour le secteur privé », de déclarer M. Lacharité.

« Nous avons été concurrentiels avec le privé dans le passé et nos coûts ont augmenté de seulement 9 % en 11 ans », indique de son côté M. Gilles Savoie, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Centre de santé et de services sociaux du Nord de Lanaudière.

Les deux projets de modernisation porteraient les deux buanderies publiques à un niveau supérieur de performance, tout en évitant d’inclure les profits du privé dans la facture des établissements publics. Conserver ces deux buanderies comporte par ailleurs d’autres avantages qui seraient perdus avec la privatisation, comme le partage des surplus budgétaires avec les établissements, une augmentation de la facture inférieure à l’inflation, l’ajustement constant aux besoins des hôpitaux, l’utilisation des véhicules à d’autres fins ou le maintien de réserves en cas de pandémie.

« Un autre avantage pour les établissements publics, c’est d’avoir le plein contrôle sur leur buanderie et de pouvoir effectuer des modifications périodiquement tout en contrôlant les coûts. Avec des contrats de 20 ans dans le privé, il est inévitable que des modifications à venir dans les pratiques vont forcer une renégociation et entraîner des extras coûteux », ajoute Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Le transfert vers le privé du nettoyage d’aussi grands volumes de linge représenterait par ailleurs un important défi de logistique puisqu’aucune installation privée ne dispose de l’espace et de l’équipement nécessaire à court terme. Divers petits fournisseurs devraient donc se répartir le travail, ce qui ferait ainsi perdre de l’efficacité. Et c’est sans compter la perte d’expertise, d’imputabilité et de transparence qu’entraînerait le recours au secteur privé. « Les buanderies publiques offrent des services beaucoup plus adaptés aux besoins des établissements, ils peuvent innover », déclare M.François Renauld, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses de Partagec, ajoutant que de bons emplois stables sont menacés (plus de 40 dans Lanaudière et 170 à Québec).

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé et est la plus grande organisation syndicale dans son secteur d’activité.

Les employé-es de la station de ski Stoneham votent à 85,2 % pour l’entente de principe obtenue à l’arraché

Une entente de principe in extremis est intervenue entre les employé-es de la Station de ski Stoneham et l’employeur. Cette entente a été votée positivement par l’assemblée à 85,2 %. « Nous sommes heureux de cette entente de principe conclue quelques minutes seulement avant l’assemblée entre les deux parties, a souligné le président du syndicat, Luc Forbeaux. Les travailleuses et travailleurs de la montagne ont tenu leur bout et sortent grands gagnants de ce conflit, tout comme l’ensemble de la communauté de Stoneham. »

Les gains

Entre autres choses, les travailleurs ont obtenu la mise en place d’un REER collectif pour les employé-es réguliers de la station. « Jusqu’à hier encore, l’employeur refusait fermement de nous accorder ce régime de retraite. C’est un gain majeur pour tous les travailleurs », explique Luc Forbeaux.

Pour tous les salariés, le nombre nécessaire au passage d’un échelon à l’autre pssera de 1400 à 900 heures. Après la période d’essai, un employé saisonnier se verra de plus attribuer un crédit de 300 heures à partir de la signature de la convention collective pour aller chercher un échelon supplémentaire. « Un travailleur saisonnier pouvait avoir à attendre 21 ans pour atteindre le septième échelon! », rappelle Luc Forbeaux. Les employés font aussi des gains notoires sur la question des vacances. « Toute personne ayant de 1 à 5 ans d’ancienneté verra sa paye de vacances passer de 4 % à 6 %, et celui qui aura 5 ans et plus passera de 6 à 8 % », ajoute Luc Forbeaux.

Le syndicat est par ailleurs allé chercher une amélioration notable des congés sociaux ainsi qu’une bonification des mesures en santé et sécurité, notamment sur le plan de l’équipement de sécurité. « Pour leur permettre d’avoir de l’argent en poche afin de traverser la période des Fêtes, ils pourront de plus toucher une avance salariale de 200 $ », explique encore Luc Forbeaux. Enfin, quand le salaire minimum viendra rejoindre le salaire de l’échelon correspondant, celui-ci disparaîtra au profit de l’échelon supérieur. « Personne ne sera jamais plus payé au salaire minimum! »

À propos du syndicat

Le syndicat des employé-es de la station de ski Stoneham est affilié à la Fédération du commerce de la CSN, qui compte plus de 360 syndicats représentant environ 32 500 travailleuses et travailleurs. Il est également membre du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), qui réunit plus de 250 syndicats et 44 000 membres. La CSN regroupe pour sa part plus de 325 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.

Les employé-es syndiqués de la station de ski Stoneham se prononceront sur l’offre de l’employeur

Les employé-es syndiqués de la station de ski Stoneham ont décidé de tenir une assemblée générale extraordinaire mercredi le 17 décembre afin de procéder au vote sur les dernières offres patronales.

« Nous ne sommes pas surpris de constater les méthodes très discutables de l’employeur. Celui-ci tente de nous enlever de la crédibilité en sous-entendant que nous avons omis d’inviter tous les membres en assemblée pour le vote sur son offre finale et globale du 26 novembre qui précédait sa mise en lock-out. C’est tout à fait faux. Nous avions invité tous les membres par voie de convocation officielle et avions même procédé à une chaîne téléphonique », souligne le président du syndicat, M. Luc Forbeaux.

Vote à venir

En présentant son offre aujourd’hui, l’employeur a pris soin d’aviser les médias et a laissé planer la possibilité que les employé-es puissent être appelés à voter ce soir à l’assemblée d’information hebdomadaire. Or, aucun vote n’était planifié pour cette assemblée puisqu’aucune offre n’avait été présentée avant qu’elle ne soit convoquée. « Contrairement à ce que l’employeur tente de faire croire, nous avons toujours fait les choses dans les règles de l’art et dans la transparence. Pour permettre au plus grand nombre de membres de voter, ils pourront toutes et tous se prononcer mercredi soir en assemblée générale spéciale », a conclu Luc Forbeaux.

À propos du syndicat

Le syndicat des employé-es de la station de ski Stoneham est affilié à la Fédération du commerce de la CSN, qui compte plus de 360 syndicats représentant environ 32 500 travailleuses et travailleurs. Il est également membre du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, qui réunit plus de 250 syndicats et 44 000 membres. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe pour sa part plus de 325 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.

Les chargés de cours dénoncent les bonifications octroyées à l’équipe de direction

Réunis en assemblée générale le 12 décembre dernier, les chargées et chargés de cours de l’Université Laval ont dénoncé à l’unanimité les bonifications après-mandat octroyées récemment par le conseil d’administration à l’équipe de direction. Les chargées et chargés de cours demandent au conseil d’administration de réviser cette décision.

La divulgation, la semaine dernière, de la décision du conseil d’administration de l’Université Laval d’octroyer des bonifications après-mandat à son équipe de direction (recteur, vice-recteurs, vice-recteurs adjoints, secrétaire générale) pour une durée pouvant aller jusqu’à six ans, allongeant ainsi de trois ans une décision antérieure, a suscité un tollé dans l’ensemble de la communauté universitaire. Professeurs, chargés de cours, professionnels de recherche, responsables de formation pratique, auxiliaires administratifs, de recherche et d’enseignement, administrateurs et employés de soutien ont été stupéfaits qu’une telle décision puisse se prendre dans le contexte actuel de compressions budgétaires sans précédent.

En dépit des tentatives de justifications avancées par le président du conseil d’administration, M. John Porter, un malaise profond persiste. Comment, en effet, une telle décision a-t-elle pu être prise au moment où la haute direction exige de toute sa communauté des efforts hors du commun ? Minimisant l’impact de cette coïncidence, M. Porter a affirmé en ondes que cette décision aurait dû être prise il y a deux ans – autrement dit avant l’annonce des compressions -, que ces bonifications ne s’appliqueraient que dans deux ans, au moment où le gouvernement réinvestira dans les universités et qu’elles ont un effet nul sur la situation actuelle. Soit. Mais alors, comment comprendre cette décision du CA quand on l’examine sous l’angle du sous-financement chronique des universités dénoncé il n’y a pas si longtemps, en 2013, pendant le Sommet sur l’enseignement supérieur?

Dans deux ans, l’université sera-t-elle devenue assez riche pour se permettre d’offrir à deux équipes de 12 personnes, c’est-à-dire l’ancienne et la nouvelle direction, le salaire et les bonifications qui leur auront été octroyés ? Après avoir annulé des cours, fusionné des sections de cours, fermé des programmes, augmenté la charge de travail du corps enseignant et réduit les services aux étudiants ?

Une journée particulière

La séquence des évènements de la journée du 26 novembre 2014 pendant laquelle ce vote du CA a été pris laisse songeur. À 12 h 30, une manifestation intersyndicale avait lieu sur le campus pour dénoncer les compressions budgétaires de 42 millions $ imposées à l’Université Laval. À 14 h, se tenait l’Assemblée générale annuelle de l’Université au cours de laquelle le recteur, en réponse à des questions d’une assemblée inquiète de la situation, a déclaré que cette manifestation constituait un appui à sa cause devant le ministre de l’Éducation et a demandé qu’on lui fasse confiance. À 16 h, le conseil d’administration se réunissait pour voter, entre autres choses, ces bonifications après-mandat d’une hauteur sans précédent et qui n’auraient pas d’équivalent dans les autres universités du Québec (Le Soleil, 6 décembre 2014).

La haute administration de l’Université Laval est-elle à ce point coupée de sa communauté ? Face à l’ampleur de ces coupes qui frappent autant l’offre de cours que les services aux étudiants et qui augmentent la charge de travail du corps enseignant, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) dénonce ces bonifications après-mandat ainsi que la dérive managériale qui les sous-tend, laquelle apparente les recteurs et leurs équipes à de hauts dirigeants d’entreprises ou de banques. Nous demandons à la haute administration d’être plus à l’écoute de leur communauté et de réviser cette maladroite décision.

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) représente 1 900 chargés de cours en lien d’emploi, dont 945 sont sous contrat à la session d’automne 2014.

La SAQ doit rassurer ses employé-es de Québec

À la veille des Fêtes, plusieurs syndiqué-es de la SAQ sont très inquiets de rumeurs persistantes de centralisation complète des tâches administratives à Montréal.

« La perte de neuf postes dans les bureaux de Québec est vue comme un premier pas d’une rationalisation beaucoup plus importante par plusieurs de nos membres », indique Alexandre Joly, président du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ CSN).

Cette crainte est d’ailleurs partagée par les membres du Syndicat du personnel technique et professionnel de la Société des alcools du Québec (SPTP-SAQ CSN) dont les membres composent maintenant l’essentiel de ce qui reste des employé-es des bureaux de Québec. « On refuse que les bureaux de Québec soient sacrifiés », lance Sandrine Thériault, présidente du SPTP-SAQ.

Les syndicats étaient pourtant prêts à faire certaines concessions et à consentir à un nombre limité d’abolition de postes par mesure d’économie. La SAQ reste toutefois sourde aux solutions qu’ils proposent. « On a de la difficulté à faire confiance à la SAQ quand elle dit que les bureaux de Québec ne fermeront pas. La société d’État avait déjà promis que le nombre d’agences privées (des concurrents des magasins) n’augmenterait plus et il a plus que doublé depuis », fait valoir Najwa Dutil, déléguée du SEMB pour les bureaux de Québec.

Appui de la population

En seulement deux fins de semaine, les travailleuses et les travailleurs de la SAQ ont obtenu l’appui de plus de 3 000 citoyens de Québec qui ont signé une pétition devant les magasins de Québec. « La grande majorité des gens signaient spontanément quand on les informait du risque de la fermeture des bureaux de Québec dans le but de réaliser des économies », affirme Alexandre Joly. Cette pétition sera maintenant déposée à l’Assemblée nationale par l’intermédiaire de la députée de Taschereau, Agnès Maltais. Les syndicats veulent maintenant que la SAQ s’engage publiquement à ne pas fermer ses bureaux de Québec.

« Comme société d’État, la SAQ ne doit pas seulement considérer des objectifs de rentabilité à court terme, elle a un rôle social à jouer dans toutes les régions du Québec et en particulier dans la région de la capitale. Plusieurs pertes d’emplois ont déjà été annoncées dans la grande région de la capitale nationale et il y a une limite à vider les régions pour tout centraliser dans la métropole. », insiste Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats qui regroupent plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec. Le SEMB SAQ (CSN) compte plus de 5500 membres répartis dans toute la province, dans plus de 400 succursales et centres administratifs de la SAQ. Le SPTP-SAQ est un syndicat affilié à la CSN qui représente 700 membres dont les secrétaires, les agents de bureau, les techniciens et les analystes de la SAQ.

Des fermetures, pas de vision

Encore une fois, Produits forestiers Résolu (PFR) ferme des machines à papier au Québec : une à Clermont et une à Baie-Comeau. C’est 120 emplois de moins au Québec et 300 au total si on inclut la fermeture complète de l’usine d’Iroquois Falls en Ontario.

Pour tenter de se justifier, PFR accuse tour à tour la conjoncture dans le marché mondial du papier, le prix élevé de la fibre et les attaques des écologistes, mais est-ce que cette multinationale a fait tous ses devoirs ?

Avec la baisse du dollar canadien et la reprise économique aux États-Unis, il n’y a cependant aucune raison pour que les usines de papier du Québec ne soient pas alimentées en copeaux de façon suffisante par les scieries. On parlait même encore récemment d’un surplus de copeaux probable avec les fermetures de plusieurs machines à papier dans les années passées au Québec.

« Pour le moment, on constate surtout que plusieurs grands joueurs de l’industrie font pression sur le gouvernement parce qu’ils aimeraient pouvoir compter sur une garantie d’approvisionnement plus importante à un prix très bas, sans devoir se procurer du bois sur les enchères de la forêt publique (BMMB) ou auprès des producteurs en forêt privée », explique Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM CSN). Ce dernier note par ailleurs que PFR ferme également une usine ontarienne qui n’est pourtant pas aux prises avec le nouveau régime forestier québécois.

D’autres causes doivent aussi être prises en compte pour expliquer le gâchis actuel. « PFR doit aussi se regarder dans le miroir et constater un manque chronique d’investissement dans ses usines depuis des années », déplore Jérôme Tremblay, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont (CSN). La députée libérale Caroline Simard tente justement de convaincre son propre gouvernement d’aider à moderniser l’usine de Clermont et de l’amener vers des projets de nanocellulose, bioplastique ou biocarburant.

La région de Charlevoix perd encore des emplois de qualité

« Il est inadmissible que le gouvernement du Québec ne tente pas de trouver une solution pour relancer l’industrie forestière sur une base plus solide, tant dans Charlevoix que dans le reste du Québec. La forêt fait partie intégrante de notre région et du Québec », lance Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches. Cette dernière rappelle que la région de Charlevoix-Est avait déjà perdu près de 200 emplois dans les six derniers mois avant l’annonce de PFR. « Le resserrement des règles à l’assurance-emploi du gouvernement Harper risque de forcer plusieurs personnes à quitter Charlevoix », estime Ann Gingras.

Le gouvernement doit agir rapidement

« Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, doit sortir de sa torpeur. La CSN estime qu’il est grand temps que le gouvernement du Québec se penche sérieusement sur les causes du problème d’approvisionnement en copeaux, sur la modernisation et la diversification des usines et sur une réelle vision d’avenir pour les régions forestières du Québec. Investir dans le Plan Nord ne devrait pas être le seul projet de développement économique de ce gouvernement », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN. La scierie de Saint-Hilarion, qui approvisionne normalement l’usine de Clermont, a d’ailleurs obtenu un ajout de 100 000 mètres cubes d’approvisionnement en bois en juin dernier, mais cette addition tarde à se concrétiser complètement.

Jean Lacharité rappelle que l’accès au bois de la forêt publique, à l’énergie en provenance des barrages qui alimentent plusieurs entreprises forestières ou aux contrats d’achats de l’électricité des usines de cogénération devraient être des privilèges accordés à l’industrie en échange de retombées régionales conséquentes en matière d’emplois et d’investissements.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) a été fondé en 1918, il regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

Unis contre l’austérité

Les représentantes et les représentants des syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et ceux des syndicats affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) font cause commune contre les politiques d’austérité du gouvernement libéral et ils entendent poursuivre leur bataille pour défendre les services à la population.

Ils tiennent une manifestation conjointe ce midi, devant l’Assemblée nationale, alors que le gouvernement s’apprête à forcer l’adoption de projets de loi dangereux. Il s’agit notamment du projet de loi 3, qui s’attaque aux droits des travailleuses et des travailleurs et aux régimes de retraite, et du projet de loi 15, qui annonce des compressions supplémentaires dans tous les services publics.

Les deux organisations syndicales les plus représentatives de leur secteur respectif entendent militer côte à côte pour obtenir un changement de cap du gouvernement Couillard. Les intervenantes et les intervenants du milieu de l’éducation soutiennent sans compromis la lutte des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux et des services de garde contre le démantèlement des réseaux. « Comme toutes les travailleuses et les travailleurs québécois, les enseignantes et les enseignants du Québec tiennent à notre réseau public de services de santé et sociaux, accessibles et de qualité, soutient la présidente de la FNEEQ-CSN, Caroline Senneville. Il s’agit d’un acquis social très important à nos yeux. Les compressions imposées au réseau de la santé et des services sociaux par le gouvernement Couillard font déjà très mal et la grande réforme des structures que prépare le ministre Barrette semble ignorer complètement les préoccupations des travailleuses et des travailleurs qui offrent les services au quotidien. Le démantèlement du réseau des services de garde n’est pas plus acceptable. Nous savons pertinemment que les services de garde éducatifs offerts dans les CPE ont permis à de nombreux enfants d’intégrer le réseau scolaire bien préparés. C’est ça la solidarité sociale ».

Il en va de même pour les salarié-es du réseau public de la santé et de services sociaux et des services de garde qui sont fiers de notre système d’éducation, permettant à toutes et à tous d’avoir accès à l’enseignement supérieur, entre autres, par l’entremise d’un réseau collégial fort dans toutes les régions du Québec. « Il faut défendre haut et fort notre réseau public d’éducation et d’enseignement supérieur. Absolument tout passe par l’éducation. C’est à travers l’éducation que tous les enfants peuvent espérer réaliser leur plein potentiel. L’éducation est un déterminant majeur de la santé publique, rappelle le président de la FSSS-CSN, Jeff Begley. Les compressions imposées par le gouvernement dans l’enseignement supérieur sont inacceptables et elles se font sans vision. L’avenir du Québec, notre développement social et économique, reposent sur un réseau d’enseignement de la plus grande qualité et le plus accessible possible. On se tire dans le pied en coupant dans le réseau pour des objectifs comptables à courte vue ».

Pour la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, il sera nécessaire plus que jamais de faire preuve de solidarité entre travailleuses et travailleurs de tous les secteurs et en tant que citoyens et citoyennes, afin de refuser l’austérité. « Nous devons nous opposer largement à l’ensemble des politiques d’austérité du gouvernement libéral et surtout à l’idéologie qui sous-tend ces politiques : on voudrait nous faire croire que nous n’avons pas d’autres choix, mais c’est faux. Ils ont fait un choix : celui de favoriser la marchandisation des services publics, celui d’augmenter le fardeau financier des familles. D’autres choix sont possibles : revoir la Politique du médicament, rétablir un palier d’imposition pour les hauts revenus, s’attaquer aux paradis fiscaux, revoir les crédits d’impôt aux entreprises afin de soutenir seulement celles qui en ont vraiment besoin, illustre-t-elle. Il ne faut surtout pas lâcher la pression, même devant l’entêtement apparent du gouvernement. Il faut continuer de parler autour de nous des conséquences de ces choix et de nous mobiliser. Il s’agit de notre bien commun ».

À propos

La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe plus de 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. Représentant des travailleuses et des travailleurs de tous les titres d’emploi, dans tous les types d’établissements, la FSSS est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur de la santé et des services sociaux. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches réunit 44 000 membres de 250 syndicats CSN de la région.

« Nous refusons l’austérité », ont scandé plus de 125 000 manifestants à Montréal et à Québec

Plus de 125 000 de personnes ont scandé haut et fort qu’elles refusaient net les mesures d’austérité du gouvernement Couillard lors de la gigantesque manifestation organisée par des groupes de la société civile, des associations étudiantes et des organisations syndicales. Ce sont plus de 25 000 à Québec et plus de 100 000 à Montréal qui ont signifié au gouvernement Couillard qu’il devait cesser de faire la sourde oreille, car la population n’accepte pas qu’il démantèle l’État québécois pour le sacrifier sur l’autel de l’austérité.

Le Québec en grand danger

Les portes-parole des organisations ont dénoncé fermement les différents projets de loi du gouvernement libéral qui mettront à sac les services publics et annihileront la justice sociale. Son objectif ultime de coupes de six milliards de dollars attaque principalement la classe moyenne, les plus démunis, les femmes et les ainé-es. Que ce soit en santé et services sociaux, en petite enfance, en éducation, en enseignement supérieur, en matière d’environnement, au regard des relations de travail, des régimes de retraite, de l’ensemble des autres services publics, mais aussi dans le soutien à l’emploi ainsi qu’au développement des régions et dans le financement adéquat des organisations communautaires, le gouvernement Couillard n’est plus à l’écoute des Québécoises et des Québécois. Il les appauvrit gravement. Il saccage la société qu’ils ont construite.

L’austérité, ça dérange

Les manifestants ont servi un avertissement aux dirigeants du Québec. Nous refusons l’austérité et nous continuerons de la combattre. Nous refusons l’austérité, car elle ne rapporte rien de positif à un État et à sa population. Combien de fois devrons-nous le mentionner ? Le FMI et l’OCDE le disent constamment depuis quelques mois déjà, l’austérité plonge les États dans une crise économique. Il serait grand temps que le gouvernement Couillard écoute ses citoyennes et ses citoyens avant qu’un état de très grand et très long dérangement n’envahisse le Québec.

Ce que nous voulons

Nous voulons un gouvernement avant tout au service de tous les citoyens et non des grandes entreprises. Nous voulons un Québec où toutes et tous ont droit à une qualité de vie, indépendamment de leurs revenus. Nous voulons une société juste, égalitaire, démocratique et soucieuse des besoins de la collectivité.

Les syndiqué-es rejettent l’offre finale de l’employeur et votent pour la grève générale

Réunis en assemblée générale spéciale, les employé-es de la station touristique Stoneham ont rejeté l’offre finale déposée par la station le 26 novembre dernier. Ils ont aussi voté à 95,2 % pour la grève générale illimitée. Les deux votes se sont faits à scrutin secret.

« L’employeur utilise la désinformation en prétendant qu’il nous a mis en lock-out parce que nous n’avons pas fait voter une offre le 24 novembre lors d’une assemblée syndicale. Or, nous n’avions pas fini de négocier, donc il n’y avait pas d’offre et rien à faire voter. La seule offre finale nous a été présentée le 26 novembre, tout juste avant la mise en lock-out. Stoneham invoque une raison tout à fait fausse pour justifier son lock-out sauvage », a d’emblée souligné Luc Forbeaux, président du syndicat.

Refus de la pauvreté

La question salariale mécontente au plus haut point les syndiqué-es de Stoneham. « Il n’y a aucune raison pour que les travailleuses et travailleurs de la station soient payés entre 18 et 20 % sous la moyenne salariale des autres centres de ski syndiqués CSN et c’est pourquoi ils demandent le rattrapage », explique la présidente du conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.

Les employés souhaitent aussi être payés à la semaine pour ne pas avoir à traverser la période des fêtes sans « une cenne dans les poches » et être obligés d’offrir leurs cadeaux sur la carte de crédit. Ils demandent également un régime de retraite simplifié semblable à celui du mont Sainte-Anne pour préparer leurs vieux jours. « Il n’y aurait aucun coût administratif pour le mettre en place puisqu’il existe déjà », fait encore valoir Luc Forbeaux. Les travailleurs dénoncent enfin les délais déraisonnables pour grimper les échelons salariaux. « Un travailleur saisonnier peut avoir à attendre 21 ans pour accéder au septième échelon. C’est ridicule. »

« Nous avions encore du jeu et nous étions prêts à négocier, enchaîne le président du syndicat. Mais l’employeur a opté pour la méthode forte afin de nous contraindre à des miettes. Les travailleurs rejettent en bloc son offre insultante. »

« Vous pouvez être assurés de notre appui le plus total, a finalement conclu Ann Gingras. Tant et aussi longtemps qu’une nouvelle convention ne sera pas conclue à votre satisfaction, nous vous soutiendrons dans ce lock-out immonde imposé par l’employeur à la veille des Fêtes ».

À propos du syndicat

Le syndicat des employé-es de la station de ski Stoneham est affilié à la Fédération du commerce de la CSN, qui compte plus de 360 syndicats représentant environ 32 500 travailleuses et travailleurs. Il est également membre du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), qui réunit plus de 250 syndicats et 44 000 membres. La CSN regroupe pour sa part plus de 325 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activités tant privés que publics.

Un simple sursis pour l’usine de Baie-Comeau ?

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) s’inquiète de la très grande fragilité de la prolongation des activités annoncée pour une des machines de l’usine de Produits forestiers Résolu (PFR) à Baie-Comeau.

Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, a salué publiquement le maintien en production de cette machine, mais cela pourrait bien être seulement un sursis pour quelques semaines, ou alors se faire au détriment d’une autre usine de PFR.

« Les travailleurs de l’usine PFR de Clermont ont appris qu’une de leurs deux machines allait fermer pour trois semaines et que les copeaux utilisés à Clermont allaient être transférés l’usine de Baie-Comeau pendant cette période », affirme le président du Jérôme Tremblay, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont. Il est donc probable que le prolongement des activités à Baie-Comeau ne soit que temporaire, à moins que la fermeture d’une machine à Clermont soit beaucoup plus longue que ce qui a été annoncé aux employé-es.

Rappelons qu’une des deux machines de l’usine de Clermont est en partie la propriété du New York Times qui utilise habituellement le papier provenant de cette usine située près de La Malbaie. À moins d’un changement de propriété de cette machine, l’usine de Clermont doit normalement continuer ses activités pour cet important client.

« Il ne faudrait pas que PFR profite de l’appui du gouvernement pour conserver une usine dans une région, pendant que l’usine d’une autre région supprime des emplois », met en garde Alain Lampron, président de la FIM-CSN. Pour éviter ce genre de piège, ce dernier propose d’ailleurs au ministre Lessard de mettre sur pied un comité provincial de relance du secteur du papier et de la forêt, plutôt que de faire une compétition entre les régions comme PFR en a l’habitude ces dernières années. Il serait par ailleurs opportun que ce comité soit en partie composé des représentants de travailleuses et des travailleurs qui ont à cœur la pérennité des emplois dans toutes les régions forestières du Québec.

À propos

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Quant à la CSN, elle représente 325 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.

Stoneham met ses employé-es en lockout

Le syndicat des employé-es de la station de ski Stoneham (CSN) dénonce le lock-out décrété par l’employeur le 26 novembre dernier et organise la mobilisation. Très tôt jeudi, une ligne de piquetage se tenait à l’entrée de la station de ski.

« On avait encore de la marge de manœuvre pour continuer à négocier, souligne le président du syndicat, Luc Forbeaux. Mais l’employeur a décidé que les employé-es de Stoneham ne méritaient pas des conditions de travail décentes », ajoute-t-il.

La négociation achoppe principalement sur le rattrapage salarial, l’augmentation dans l’échelle salariale, le régime de retraite simplifié et la paye à la semaine. « Les syndiqué-es demandent un rattrapage en fonction de la moyenne salariale dans les autres centres de ski. Ce n’est pas exorbitant ! Mais l’employeur le refuse catégoriquement. » Le président du syndicat ajoute : « Un travailleur saisonnier peut avoir à attendre 21 ans pour accéder au dernier échelon salarial, ce n’est pas sérieux. »

Le régime de retraite simplifié n’impliquerait pour sa part aucun aménagement administratif supplémentaire pour l’employeur, puisque celui-ci pourrait simplement ajouter des participants au régime des employé-es du Mont-Sainte-Anne dont il est propriétaire.

Le syndicat convoquera très prochainement une assemblée pour inviter les membres à se prononcer sur l’offre patronale et à prendre un vote de grève.

À propos du syndicat

Le syndicat des employé-es de la station de ski Stoneham est affilié à la Fédération du commerce de la CSN, qui compte plus de 360 syndicats représentant environ 32 500 travailleuses et travailleurs. Il est également membre du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, qui réunit plus de 250 syndicats et 44 000 membres. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe pour sa part plus de 325 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activité tant privés que publics.

La CSN et le ROC 03 demandent au ministre de retirer son projet de loi

Devant la sourde oreille du ministre de la Santé et des services sociaux et les nombreuses problématiques soulevées par les intervenants en commission parlementaire, le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) et le Regroupement des organismes communautaires de la région 03 (ROC 03) exigent le retrait du projet de loi 10.

Pour nous, il est évident qu’un changement de structures de cette ampleur ne créera que des obstacles supplémentaires à la bonification de l’accès à un médecin de famille ainsi qu’aux services sociaux et soins de première ligne. « Le ministre Barrette fait fausse route et a clairement un agenda caché. À nos yeux, il est évident que son projet de loi a comme véritable objectif de s’accaparer l’ensemble des pouvoirs de gestion du réseau au détriment d’une gestion régionale et locale », déplore madamee Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN).

Par cette restructuration mammouth, le gouvernement cherche à nous faire croire que le projet de loi 10 augmentera l’accessibilité et la qualité des soins et des services sociaux de notre réseau public. « C’est totalement faux. Les prochaines années ne serviront qu’à réorganiser l’ensemble du réseau au détriment des services directs à la population. Le risque est grand que le gouvernement fasse pression sur les organismes communautaires afin qu’ils dispensent, à rabais, les services publics coupés », dénonce madame Vicky Brazeau, directrice du ROC 03.

À la lecture de son projet de loi, doit-on comprendre que le ministre Barrette désavoue la réforme pas si lointaine de son prédécesseur, monsieur Couillard ? Clairement, les changements qu’avait proposés ce dernier n’ont jamais été bénéfiques pour les Québécoises et les Québécois. À preuve, la majorité des listes d’attente des différents services de notre système de santé continuent d’augmenter. « Même des organismes communautaires autonomes, qui sont une alternative aux soins offerts dans le réseau, ont vu le phénomène de la liste d’attente apparaître ces dernières années », rappelle madame Brazeau.

Une consultation populaire est nécessaire

De toute évidence, nombreux seront ceux et celles qui subiront les dommages collatéraux de ces changements. En effet, en plus des travailleuses et des travailleurs du domaine de la santé et des services sociaux, c’est aussi l’ensemble de la population qui risque de voir son accès aux services publics diminués. « Si le gouvernement croit toujours nécessaire une réforme de cette ampleur, nous demandons un référendum sur la question, d’autant plus qu’il n’en a jamais parlé, de près ou de loin, lors de la campagne électorale. S’il désire démanteler nos services de santé et de services sociaux, il doit, minimalement, respecter les règles démocratiques et consulter l’ensemble des citoyennes et des citoyens », réclame madame Gingras.

À propos du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches

Fondé en 1918, le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

À propos du ROC 03

Regroupement sans but lucratif qui représente près de 200 organismes communautaires oeuvrant principalement en santé et services sociaux de la région de Québec. Différents buts et objectifs lui reviennent, dont la défense et la promotion des intérêts des organismes communautaires autonomes, populaires et bénévoles, ainsi que des populations qu’ils desservent.

Lettre à Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux

Monsieur le ministre Gaétan Barrette,

Pour donner suite à votre déclaration lors de la clôture des travaux de la Commission parlementaire étudiant votre réforme du réseau de la santé et des services sociaux – le fameux projet de loi 10 -, selon laquelle vous n’avez rencontré personne vous demandant de reculer, nous, employé-es professionnel-les et techniciens-nes des Agences de la santé et des services sociaux, souhaitons vous rappeler notre position à ce propos. Puisque, de toute évidence, vous ne semblez pas avoir retenu les propositions lors du passage de nos représentants devant la Commission, à laquelle vous nous aviez pourtant conviés, c’est avec plaisir que nous vous offrons ici un petit rappel. Précisons tout de même que l’ensemble de notre analyse se trouve dans le mémoire Le Collectif des syndicats CSN représentants les Agences de la santé et des services sociaux, qui vous a été dûment déposé.

D’entrée de jeu, sachez que nous nous opposons complètement à votre réforme. Ce que vous proposez est précipité, voire peu réfléchi. Outre les quelques lignes directrices de votre projet de loi, la très grande majorité des questions sur l’applicabilité de votre réforme demeure sans réponse.

Soulignons tout d’abord que l’abolition du palier régional de santé n’est pas chose banale; ce palier est synonyme notamment de répartition des ressources, de connaissance territoriale et de participation citoyenne. Les professionnel-les et techniciens-nes qui y œuvrent pensent le réseau, le coordonnent, s’assurent d’une compréhension du territoire sociosanitaire et lui assurent une architecture durable et viable, même à travers les périodes de restrictions budgétaires. La perte de cette coordination régionale aura pour conséquence une perte dans les continuums de soins et dans la mise en place d’un bon nombre de corridors de services. D’autre part, prétendre que l’abolition des Agences de la santé et des services sociaux et la création des nouveaux CISSS engendreront une réduction de la structure bureaucratique est un leurre. Au contraire. Avec la création de CISSS mammouths, c’est à une augmentation de la lourdeur administrative que nous assisterons.

Par ailleurs, nous déplorons le caractère sans précédent de votre réforme qui octroie à un seul homme, vous en l’occurrence, tous les pouvoirs en matière de santé et de services sociaux ainsi que le contrôle de près de la moitié du budget du Québec. Il est de notre perception que cette réforme se fait réellement sur une base électoraliste, opportuniste et individualiste, et qu’elle permettra des économies de bouts de chandelle. En conclusion, sachez que, tout comme vous, M. Barrette, nous voyons la nécessité d’une réforme dans le réseau de la santé et des services sociaux. Cependant, il est impératif que cette réforme propose une décentralisation des pouvoirs et une répartition équitable des budgets en santé, le tout, dans un esprit de collaboration et visant le bien-être du patient. Nous sommes convaincus qu’une réforme de cette ampleur doit s’articuler autour d’une réelle consultation de l’ensemble des acteurs impliqués, de près ou de loin, particulièrement les citoyens qui seront les premiers à bénéficier des impacts de cette réforme ou à en subir les méfaits. M. Barrette, nous vous demandons donc de retirer l’ensemble du PL-10.

Paul-André Aubin, Agence de la Santé et des services sociaux – Outaouais

Étienne Blanchette, Agence de la Santé et des services sociaux – Estrie

Luc Boissonneault, Agence de la Santé et des services sociaux – Saguenay

Kévin Coulombe, Agence de la Santé et des services sociaux – Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine

Jennifer Dahak, Agence de la Santé et des services sociaux – Montréal

Richard Delisle, Agence de la Santé et des services sociaux – Laurentides

Louise Lemire, Agence de la Santé et des services sociaux – Lanaudière

Marcelle Nadeau, Agence de la Santé et des services sociaux – Chaudière-Appalaches Carmen Schaefer,

Agence de la Santé et des services sociaux – Montérégie

Pierre Turgeon, Agence de la Santé et des services sociaux – Laval