L’écart s’agrandit, constate la CSN

L’étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dévoilée aujourd’hui démontre que le retard de la rémunération des employé-es de l’État québécois s’amplifie considérablement en comparaison aux autres salarié-es. Alors qu’il était de 3,7 % en 2009, de 6,1 % l’an dernier, le recul de la rémunération globale des employés du gouvernement est aujourd’hui de 8,3 %.

« Nous ne pouvons rester les bras croisés devant une telle dégradation des conditions de travail des salarié-es de nos services publics, estime Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. D’ici 2020, c’est environ 35 % de la main-d’œuvre du secteur public qui partira à la retraite. Qui voudra encore œuvrer dans les services publics si le gouvernement québécois n’est pas en mesure de concurrencer les conditions de travail offertes dans les autres secteurs d’emploi? »

Les données de l’ISQ relatives aux salaires d’entrée des échelles salariales confirment les problèmes d’attraction de la main-d’œuvre du secteur public québécois. À titre d’exemple, les retards pour les catégories d’emplois de professionnels, de techniciens et d’employé-es de bureau sont respectivement de 15,8 %, de 23,6 % et de 8,0 %. « Allez convaincre un technicien en informatique de travailler dans le secteur de la santé ou de l’éducation pour 36 000 $ par année alors qu’il peut en gagner 44 000 $ en moyenne dans le marché ! », illustre Mme Lévesque.

Les maximums des échelles salariales sont également nettement plus bas dans le secteur public québécois, ce qui rend difficile la rétention des employé-es. Pour les mêmes catégories d’emploi, les écarts sont de 11,1 %, de 14,6 % et de 18,7 %.

Pour Francine Lévesque, le retard de la rémunération des employé-es des services publics entraîne une perte d’expertise au sein de l’appareil gouvernemental. « Les ouvriers spécialisés responsables de la maintenance et de l’entretien de nos établissements publics accusent un retard de 34,2 % de leur rémunération globale. Pas étonnant qu’ils délaissent le secteur public ! Nos établissements, incapables de recruter, doivent aujourd’hui faire appel à grands frais au secteur privé pour entretenir nos établissements. »

« La vaste majorité des employeurs veulent avoir les meilleurs éléments dans leur entreprise. Est-ce que le gouvernement pense réellement qu’il va pouvoir recruter des salariés capables de prendre la relève tout en assistant, sans rien faire, à une telle dégradation des conditions de rémunération de ses salariés? », s’interroge Mme Lévesque.

« Tant le gouvernement que les organisations syndicales doivent s’attaquer à cet énorme défi que sera, au cours des prochaines années, le renouvellement de la main-d’œuvre dans les services publics, poursuit la vice-présidente de la CSN. Nous invitons le gouvernement à travailler avec nous, lors du renouvellement de nos conventions collectives l’an prochain, afin d’apporter les correctifs nécessaires pour améliorer les conditions d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre du secteur public québécois.

La CSN représente 170 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois, et ce, tant dans les réseaux de la santé, des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur que des organismes gouvernementaux. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2 000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle, dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

« Des pistes de solutions pertinentes pour les chômeuses et les chômeurs »

La CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ viennent de prendre connaissance du rapport de la Commission nationale d’examen de l’assurance-emploi qui vient d’être déposé à la ministre du Travail, Agnès Maltais.

À première vue, les quatre organisations syndicales estiment que les membres de la Commission ont bien compris la problématique de la réforme du régime de l’assurance-emploi mise en vigueur par le gouvernement de Stephen Harper et de ses impacts sur les travailleurs et les travailleuses en emploi et sans emploi du Québec. Les organisations syndicales considèrent que ce rapport comporte des pistes de solutions pertinentes pour les chômeuses et les chômeurs. Ce rapport, évidemment, doit d’abord être entériné par le gouvernement du Québec pour être ensuite acheminé au gouvernement fédéral. Mais la situation presse.

Les centrales syndicales saluent les propositions « pressantes » à l’effet d’éliminer les catégories de prestataires introduites dans la réforme depuis 2012, de revenir à l’application d’emploi convenable selon la jurisprudence, de retourner à l’ancienne règle relative aux gains de travail à temps partiel durant les périodes chômées et de prolonger les suppléments de cinq semaines de prestations dans les régions à haut taux de chômage.

Elles partagent entièrement la recommandation de la Commission en ce qui a trait aux droits des travailleurs saisonniers ayant trouvé un emploi secondaire de revenir à leur emploi saisonnier habituel sans pénalité, de même que la recommandation à l’effet de prolonger les prestations en cas de maladies graves.

Une caisse autonome

Pour les quatre organisations syndicales, la recommandation visant à créer une caisse autonome, avec la mise en place d’une réserve de 15 milliards de dollars, gérée par un conseil d’administration formé en parts égales de représentants des travailleurs, des employeurs et de la société civile, constitue un pivot majeur de ce rapport. Cette caisse doit être entièrement consacrée aux fins du régime.

D’autres recommandations sont partagées par les quatre centrales syndicales, notamment sur les mesures visant à ce que les entreprises dites saisonnières puissent prolonger leur période d’activité, sur l’opportunité de procéder à une analyse de l’application du régime selon le sexe et sur la nécessaire révision de la définition des régions administratives pour assurer une meilleure équité du traitement des dossiers.

Un pas en avant

Bien qu’elle ne réponde pas à la revendication syndicale des douze meilleures semaines, l’application de la méthode des quatorze meilleures semaines aux fins du calcul du taux prestations représente un pas en avant. De même, l’ajout d’un critère permettant de rendre admissible à des prestations une personne qui effectuerait au moins 15 heures de travail par semaine pendant 20 semaines, sans égard au taux de chômage de sa région de résidence, est une bonne nouvelle.

Un bémol

Sur les mécanismes d’appel, la problématique a été bien comprise quant à la mise en place d’un Tribunal de la sécurité sociale, bien qu’il eût été préférable de reconduire les conseils arbitraux.

Condition préalable

Enfin, nos organisations souhaitent que le gouvernement du Québec donne suite à la proposition de la Commission afin qu’Ottawa et Québec négocient une entente administrative, qui délègue au gouvernement du Québec la gestion du régime d’assurance-emploi, et ce, afin de mieux tenir compte de la réalité du Québec.

Considérant que trop de chômeuses et de chômeurs subissent les affres de la réforme Harper, nos organisations demandent au gouvernement du Québec d’agir avec diligence et d’enclencher la consultation préalable à la prise en main, par le Québec, de la gestion du régime de l’assurance-emploi.

En conclusion, la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ apporteront toute leur coopération afin que ce processus aboutisse à des résultats tangibles.

Les directeurs du CHUM se payent la traite

Alors que le gouvernement exige des compressions budgétaires sans précédent dans le secteur de la santé, le vérificateur général du Québec nous apprend que plusieurs cadres du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) ne semblent pas vivre sur la même planète que les travailleuses et les travailleurs de leur établissement.

« Ça n’a aucun bon sens ce qui se passe dans le vaisseau amiral francophone du réseau de la santé et des services sociaux à Montréal », a commenté Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Le directeur général du CHUM, Christian Paire, est particulièrement écorché par le rapport du vérificateur Michel Samson qui est publié aujourd’hui. M. Paire a notamment encaissé 70 000 $ de salaire au-delà de la rémunération maximale autorisée par le gouvernement. Le CHUM a versé un total 750 000 $ en trop au personnel d’encadrement de janvier 2010 à mars 2013. Plusieurs autres règles de saine gestion, d’octroi des contrats et même une loi ont été outrepassées. La question des contrats de gré à gré, sans appel d’offres, est particulièrement préoccupante.

Le gouvernement doit réagir. « On pense que ça mérite un changement de direction au CHUM. Voilà déjà plusieurs mois que des révélations viennent éclabousser la direction du CHUM. Il est maintenant temps que le gouvernement prenne ses responsabilités. On ne peut accepter plus longtemps ce climat de laisser-faire envers la direction et les firmes privées », a soutenu Jean Lacharité. Le vice-président ajoute que le ministère de la Santé doit prendre tous les moyens nécessaires pour que le public reprenne le contrôle sur les budgets octroyés par le public.

« La mauvaise gestion est tellement importante qu’elle a des impacts majeurs sur les services et sur les travailleuses et travailleurs. D’ailleurs, certains préfèrent quitter leur travail plutôt que de devoir en subir plus longtemps les conséquences», explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

La FSSS rappelle que l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal sort d’une compression de 80 M$ pour l’année 2012-2013 et qu’une nouvelle vague de réduction équivalente de ses budgets pointe à l’horizon pour 2013-2014.

PPP et mauvaise gestion

La CSN rappelle par ailleurs que l’attribution des différents contrats de service du CHUM en partenariat public-privé (PPP) risque fort d’amener de nouveaux dépassements de coût qui s’ajouteront à ceux liés à la rémunération des cadres.

La CSN estime qu’il serait très pertinent d’évaluer de façon précise et indépendante l’impact de ces PPP sur une période de 30 ans afin de déterminer s’ils sont vraiment à l’avantage du Québec. Déjà, la cession de l’approvisionnement médical à une firme américaine (Cardinal Health) soulève de nombreuses questions et fait d’ailleurs l’objet d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) rappelle que des clauses de retrait sont incluses dans le contrat de PPP du CHUM et du CUSM. La FSSS estime qu’il s’agit d’une question de courage politique.

Le syndicat craint pour la disparition des emplois à Baie-Comeau

Au fait des discussions qui se déroulent actuellement entre le gouvernement du Québec et Alcoa, le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN) leur demande de s’entendre dans les meilleurs délais pour assurer la pérennité des emplois dans cette municipalité de quelque 22 000 habitants.

Le syndicat représentant les 650 travailleuses et travailleurs de l’aluminerie de Baie-Comeau craint que la multinationale n’ait pas la réelle volonté de procéder à la modernisation de l’usine, pourtant prévue depuis 2000. C’est pourquoi, il réclame de la compagnie de clairement indiquer ses intentions pour rassurer la population régionale. Le syndicat demande aussi au gouvernement de maintenir les tarifs d’électricité à un niveau qui permette à l’entreprise de conserver ses opérations et les emplois dans la région.

Depuis 2000 : réduction des emplois et des conditions de travail

Avec l’arrivée d’Alcoa en décembre 2000, le syndicat ne peut que constater la décroissance de l’usine : de 2200 salariés qu’elle comptait alors, il n’en reste aujourd’hui que 900. Les travailleuses et les travailleurs ont toujours répondu aux demandes de l’employeur d’aménager la convention collective afin de permettre des investissements visant la modernisation de l’aluminerie. Ce faisant, ils ont consenti de multiples concessions. Le syndicat déplore que les investissements promis n’aient jamais été réalisés.

Cette décroissance de l’usine s’est poursuivie avec la réduction des heures travaillées pour satisfaire les exigences de la production de l’employeur. Cela s’est traduit par le premier plan de départ à la retraite massif.

Par la suite, toutes les négociations en vue du renouvellement des conventions (2003 – 2007 – 2010) ont visé à autant de réaménagements celle-ci, satisfaisant ainsi les demandes répétées de l’employeur pour permettre la modernisation promise. Celle-ci fut d’ailleurs annoncée en grandes pompes à deux reprises où, chaque fois, le premier ministre est venu rencontrer les travailleurs dans l’usine. Pour la population régionale et les travailleurs, toutes les promesses faites par Alcoa, suscitant autant d’espoir, allaient enfin se réaliser !

Treize ans plus tard, ces espoirs et les efforts consentis se traduisent par une nouvelle menace de fermeture.

Et les intentions véritables d’Alcoa ?

Au cours de cette période, Alcoa n’a posé aucun geste pour appuyer ses engagements d’investir dans la région, au contraire :

  • Elle n’a jamais procédé à l’entretien conséquent des équipements, sinon de faire le minimum. C’est le cas des redresseurs qui n’ont pas été entretenus, causant une grande inquiétude chez les travailleurs. Il s’agit d’un équipement névralgique qui requiert une grande attention. Cette insuffisance de l’entretien est-elle un signe du peu d’intérêt de l’employeur à maintenir ses activités dans la région ?
  • Certains investissements dans des projets de moindres envergures pour permettre la modernisation promise ne se sont, dans les faits, jamais réalisés à la hauteur nécessaire. Notons ainsi ceux pourtant annoncés aux activités portuaires pour accroître la capacité de recevoir des bateaux de plus grands tonnages.
  • Les activités administratives (service de la paie, achats, service d’ingénierie, etc.) ont été déplacées en Mauricie, plutôt que de demeurer dans la région. Alcoa se targue pourtant d’être un bon citoyen corporatif, impliqué dans son milieu.

Les trois reports de la modernisation, de même que tous les efforts qui ont été consentis dans les conditions de travail, ont complètement sapé le moral et la confiance des travailleurs envers cet employeur.

Le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN), la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central Côte-Nord (CSN) estiment que la demande d’Alcoa de rétablir le tarif d’électricité est légitime. Cependant un tarif plus bas ne suffirait pas à lui seul à assurer la pérennité des emplois à Baie-Comeau. Les coûts de production et la technologie utilisée des cuves ne permettent pas à Alcoa d’être compétitive dans un marché mondial où seules les alumineries avec un tonnage de 500 000 tonnes et une technologie de pointe assurent leur viabilité à long terme.

C’est pourquoi Alcoa et le gouvernement du Québec doivent se concerter pour mettre en place les conditions qui assureront le maintien des emplois dans la région. Le syndicat réitère sa demande d’être tenu au fait des discussions qui ont lieu entre Alcoa et le gouvernement du Québec, étant au premier chef concerné par les emplois et les conditions de travail. Il tient aussi à assurer la population qu’il demeurera vigilant et qu’il continuera d’intervenir pour assurer le maintien des emplois.

Une nouvelle convention collective à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

C’est avec satisfaction que les salarié-es de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ont obtenu leur nouvelle convention collective, signée hier par l’employeur et le syndicat. Sans contrat de travail depuis mars 2010, les employé-es de la CDPDJ se réjouissent de cette entente qui s’appliquera pour la période allant du 1er avril 2010 au 31 mars 2015.

En plus des augmentations salariales, qui reprendront les paramètres de l’entente intervenue en 2010 entre les syndicats du secteur public et le gouvernement du Québec, la nouvelle convention comprend plusieurs modifications importantes.

Il a notamment été convenu avec l’employeur de prioriser les discussions relativement à la charge de travail et modifier la convention collective en ce sens. « Un comité paritaire sera également mis sur pied afin d’étudier et de discuter d’un éventuel projet pilote de télétravail », a déclaré Jean-Sébastien Imbeault, président du syndicat.

Le programme d’accès à l’égalité sera maintenant un chapitre de la convention collective plutôt qu’une lettre d’entente. Un processus volontaire de médiation en cas d’arbitrage et de griefs sera aussi mis en place.

« Nous saluons aussi la diminution des écarts entre les conditions de travail des salarié-es permanents et temporaires avec plus de possibilités pour les salarié-es temporaires de prendre des congés sans traitement, d’avoir accès à de la formation et une accessibilité pour tous les membres du personnel, quel que soit leur statut, à un horaire flexible », a continué Jean-Sébastien Imbeault.

Parité salariale avec les avocats de l’État

La nouvelle convention collective prévoit également un important rattrapage salarial pour les conseillers juridiques de la CDPDJ. « Nous demandions la parité salariale et nous l’avons obtenue. Cette convention collective permettra enfin aux conseillères et aux conseillers juridiques de la CDPDJ de bénéficier des mêmes conditions salariales que celles de l’ensemble des avocats au service de l’État », a poursuivi Jean-Sébastien Imbeault.

Affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, le syndicat de la CDPDJ représente environ 150 employé-es. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2 000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle, dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Ni lunettes roses, ni Cadillac !

Lettre ouverte de Francine Lévesque,  vice-présidente de la CSN, responsable des négociations du secteur public parue ce matin dans le quotidien La Presse.

Il semble être de mise, ces jours-ci, de remettre en question les régimes de retraite à prestations déterminées (RPD), ou du moins de noircir passablement les difficultés, certes réelles, qu’ils traversent. Ces attaques contre les régimes de retraite proviennent trop souvent des mêmes commentateurs qui dénoncent le fait que les Québécois n’épargnent pas assez en vue de leurs vieux jours. Et on voudrait aujourd’hui reprocher aux salarié-es de l’État de consacrer une trop grand part de leur revenu à leur régime de retraite ? C’est à n’y rien comprendre.

Nous admettons d’emblée que nous sommes largement en accord avec les constats émis par Stéphanie Grammond dans ses deux récentes chroniques portant sur le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) (La Presse, les 13 et 14 novembre 2013). Certes, la situation financière du régime n’est pas à prendre à la légère. Les taux de cotisation des participantes et des participants n’ont jamais été aussi élevés, il est vrai (encore faut-il reconnaître pourquoi) et le RREGOP connaît son premier déficit depuis sa création en 1973. Mais nous aurions des lunettes roses au volant de notre Cadillac ? Rétablissons quelques faits.

Mme Grammond conviendra avec nous de l’existence de trois facteurs qui mettent présentement en difficulté tout RPD : des taux d’intérêt historiquement bas, des perspectives de rendement à la baisse et l’allongement de l’espérance de vie.

Faut-il se rappeler que les deux premiers facteurs ne sont pas sans liens avec la crise financière qui a ébranlé la planète en 2008 et dont les effets perdurent encore aujourd’hui?

La caisse des participants du RREGOP (nos propres cotisations) a été frappée de plein fouet par cette débâcle financière. Cela s’est traduit par des pertes d’un peu plus de 12 milliards de dollars, correspondant à 25 % de nos actifs. Cette perte se répercute encore aujourd’hui dans des taux de cotisation plus élevés  pour les participants puisque, comme le reconnaît d’ailleurs Mme Grammond, les salarié-es de l’État assument 50 % des coûts de leur régime de retraite et la totalité des risques de leur caisse.

Nous sommes également en accord avec les problèmes posés par la sous-capitalisation du gouvernement dans sa propre caisse.  Dès la création du RREGOP, les organisations syndicales ont réclamé que l’employeur, en l’occurrence le gouvernement, capitalise sa contribution au régime de retraite. Ce n’est qu’en 1993 que celui-ci a consenti à créer le Fonds d’amortissement des régimes de retraite (FARR).

La CSN et ses partenaires syndicaux sont conscients du fait que la maturité grandissante du régime pouvait présenter certains risques. C’est pourquoi nous avons convenu avec le Conseil du trésor, lors de la dernière ronde de négociation du secteur public, d’améliorer la formule de financement du régime afin d’en assurer la pérennité ainsi qu’une plus grande stabilité des taux de cotisation. De plus, un comité du RREGOP surveille attentivement l’évolution des rendements et revoit régulièrement  les choix de placements afin d’être en mesure de rencontrer les engagements du régime. Non, les actuaires de la CARRA ne portent  pas de lunettes roses lorsqu’ils estiment les rendements futurs à 6,25 % pour la caisse des participants. Ces hypothèses ont été soumises et validées par des actuaires indépendants et sont en tout point conformes aux pratiques exigées par le Conseil des normes actuarielles du Canada. À titre de référence, le rendement de la caisse des participants a atteint 9,5 % en 2012.

Alors quelles solutions apporter en ces temps difficiles ? Réduire les prestations des retraités ? Tout à fait injuste. Abaisser le taux de cotisation ? Totalement irresponsable. Diminuer les prestations pour les futurs salariés ? Voilà un vrai problème intergénérationnel. La seule solution possible demeure, à notre avis, de faire face à la musique et d’ajuster notre taux de cotisation en conséquence. « Une large part de la classe moyenne n’épargne pas assez en vue de la retraite », soulignait Mme Grammond dans une chronique l’an dernier. Nous sommes  plutôt d’avis qu’une large part de la classe moyenne n’a pas la chance d’avoir un véhicule adéquat pour épargner en vue de la retraite, et voilà pourquoi nous continuerons de défendre avec vigueur la légitimité du régime de retraite des salarié-es de l’État.

Il est dommage que les critiques des régimes de retraite n’envisagent que trop rarement l’importance d’une bonne qualité de vie à la retraite ou encore le coût social d’une retraite dans la pauvreté. Le RREGOP n’est ni plus ni moins avantageux que les autres régimes de retraite à prestations déterminées du secteur privé. En moyenne, les retraités du secteur public reçoivent environ 16 647 $ par année. Pour la Cadillac, on repassera.

Roger et Jean-François Payette reçoivent le prix Pierre-Vadeboncoeur

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, remis par la CSN à l’essai jugé le plus marquant parmi ceux soumis par les maisons d’édition, est décerné cette année à MM. Roger et Jean-François Payette pour leur livre Ce peuple qui ne fut jamais souverain, publié chez Fides.

Ce prix, créé par la CSN à l’occasion de son dernier congrès tenu en mai 2011, est doté d’une bourse de 5000 $. Il a été remis aujourd’hui aux deux lauréats par l’ex-secrétaire général de la CSN, M. Jean Lortie, et le président du jury, M. Gérald Larose, en présence de Mme Marie Vadeboncoeur, épouse de Pierre. La cérémonie avait lieu au Salon du livre de Montréal.

La CSN a voulu honorer la mémoire du militant syndical et grand essayiste Pierre Vadeboncoeur, décédé en février 2010. « Pierre Vadeboncoeur avait fait des choix qu’il n’a jamais reniés. Il a affiché son attachement inébranlable à la classe ouvrière, dont il a pris la défense tout au long de sa vie. Il a mis sa plume admirable au service de ces valeurs, dont il a fortement contribué à ce qu’elles se transmettent d’une génération de militantes et de militants à l’autre. Il l’a fait en toute liberté, en conservant son sens critique chaque fois qu’il estimait nécessaire de le faire », a dit monsieur Larose.

Le secrétaire général de la CSN, M. Jean Lortie, a de son côté fait valoir que « l’essai emprunte de nombreuses formes et Vadeboncoeur en a pratiqué lui-même plusieurs. Il n’est que de se rappeler qu’à l’automne 2008, à quelques jours de distance, Vadeboncoeur publiait chez Lux éditeur un recueil de pamphlets, Les grands imbéciles, et, chez Bellarmin, La clef de voûte, une réflexion et une recherche d’une rare élévation sur l’intuition de la transcendance et le sens profond des choses. »

Le livre de MM. Roger et Jean-François Payette, qui a comme sous-titre « La tentation du suicide politique des Québécois », rejoint les préoccupations, pour ne pas dire les angoisses, qui ont habité Pierre Vadeboncoeur tout au long de ses réflexions et de ses écrits sur ce peuple toujours à la recherche de lui-même.

Deux autres essais étaient parmi les finalistes. Il s’agit La bataille de Londres, de Frédéric Bastien, publié chez Québec Amérique, et de Liberté, égalité, solidarité, de Christian Nadeau, publié chez Boréal. Plus d’une vingtaine d’essais publiés chez une dizaine de maisons d’édition ont été soumis au jury.

Les travailleurs acceptent la dernière offre de Mapei

Ce midi, les membres du Syndicat des salariés des produits de céramique et autres – CSN (SSPCA-CSN) se sont réunis en assemblée générale afin de procéder à un vote supervisé par la Commission des relations du travail (CRT). Ce scrutin imposé par leur employeur, la multinationale Mapei, touchait aux dernières offres patronales. Vingt travailleurs ont donc accepté celles-ci par une majorité de 75 %. En grève depuis le 4 mai 2012, les travailleurs de l’usine de Laval étaient sans convention collective depuis le 13 décembre 2011.

« Le 19 novembre, le syndicat a reçu une ordonnance de la CRT nous obligeant à tenir un vote en présence de deux observateurs. Après de nombreux débats et plusieurs représentations, la Commission a retenu seulement 23 salarié-es pour ce vote. Jeudi dernier, ceux-ci ont reçu les documents afin de procéder à l’acceptation ou au rejet de la dernière offre patronale. L’exclusion du scrutin de la grande majorité des travailleurs toujours en grève qui sont touchés par cette offre a bien évidemment créé une importante division entre nous. En agissant de la sorte, la CRT a littéralement joué le jeu de l’employeur, ce que nous dénonçons vivement », de marteler Éric Caron, président du SSPCA-CSN.

En moins de deux ans, en plus de judiciariser à outrance le conflit, Mapei a procédé à deux licenciements massifs. Le 24 août 2012, il a fermé le département des poudres et licencié 43 membres du syndicat. Le 10 juin 2013, il fermait celui des adhésifs liquides, ce qui entraînait également la fermeture de l’embouteillage et une nouvelle mise à pied de 45 travailleurs. Après ces deux coups de force en plein conflit, il ne restait qu’environ 25 travailleurs dans l’usine sur les 115 présents au début du conflit. « Nous avons vécu un conflit de travail terriblement éprouvant, une grève qui a duré près de 19 mois. Durant tout ce temps, nous avons lutté pour le respect élémentaire de tous les travailleurs de Mapei. Ce nouvel épisode de mépris nous démontre encore que la direction de Mapei ne comprend pas qu’en entretenant de bons rapports avec ses travailleurs, elle s’assure une paix industrielle bonne pour tout le monde. Dès le début, même si la direction laissait entendre qu’elle voulait négocier, ce qu’elle voulait réellement, c’est se débarrasser de notre syndicat. Tout au long du conflit, nous avons vu le vrai visage de Mapei, celui d’un employeur totalement antisyndical, irresponsable et irrespectueux.

Aujourd’hui, les 20 travailleurs qui avaient le droit de vote ont décidé pour tous les autres de mettre fin à leur lutte. Nous respecterons cette décision, mais il est clair que plusieurs d’entre nous se sentent littéralement abandonnés par la CRT », de conclure monsieur Caron. Le SSPCA-CSN regroupait 115 membres de la Fédération de l’industrie manufacturière. Cette dernière compte plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 94 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de 400 syndicats dans les régions de Montréal, de Laval et du Grand Nord. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN veut faire partie de la solution

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a conclu sa participation au Rendez-vous national de la forêt en souhaitant la participation de son organisation aux différents chantiers qui ont été annoncés afin de faire un bilan du nouveau régime forestier et de ses impacts.

Après avoir salué l’investissement total de 675 M$ sur trois ans (argent frais et programmes existants) pour le nouveau départ du secteur forestier, le président Létourneau a réitéré l’importance de ne pas oublier les travailleuses et les travailleurs dans cette nouvelle stratégie gouvernementale. « Il faut s’assurer que cela puisse consolider une main-d’œuvre de qualité », a lancé le président de la CSN devant près de 200 participants au Rendez-vous. La CSN rappelle que ce sont les travailleurs qui ont fait vivre cette industrie depuis ses débuts et insiste sur l’importance d’assurer une « redistribution » équitable des sommes publiques consacrées à la forêt par le gouvernement, notamment en améliorant les conditions de travail des sylviculteurs.

La CSN a aussi rappelé l’importance de la construction en bois, qui est l’un des axes sur lesquels le gouvernement souhaite miser encore davantage. Fondaction a d’ailleurs été une pionnière à cet égard avec son édifice de Québec. La CSN salue également la volonté de création d’un fonds biomasse par le partenariat entre Fondaction, le ministère des Ressources naturelles ainsi que la Fédération des coopératives forestières du Québec. Ce fonds visera à soutenir les projets de remplacement du mazout par la biomasse forestière.

Notons que le gouvernement Marois a notamment annoncé, aujourd’hui, la création d’un Chantier sur les améliorations à apporter à la mise en œuvre du régime forestier. Ce chantier se penchera à court terme sur les effets du nouveau régime sur les travailleurs ainsi que sur les mécanismes d’attribution des contrats et des appels d’offres.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats. De ce nombre, la FIM regroupe plus de 7000 syndiqués du secteur du bois et de la forêt, dont plus de 800 en sylviculture.

La Fédération de l’industrie manufacturière en campagne

Constatant une recrudescence du recours à la sous-traitance et aux agences de placement de personnel dans le secteur où œuvrent ses membres, la Fédération de l’industrie manufacturière ( FIM-CSN) se lance en campagne pour renverser un mouvement qui affaiblit le rapport de force syndical et affecte le niveau d’emplois de qualité. Au terme de deux jours de réflexion et d’échanges, à Québec, les quelque 250 délégué-es provenant des syndicats affiliés à la FIM-CSN ont donné le mandat à leur fédération d’établir une stratégie pour endiguer les demandes patronales de plus en plus nombreuses en ce sens, même en cours de convention collective. Ce plan se déploie à trois niveaux :

  • sur le terrain de la négociation, où les syndicats adopteront une stratégie commune basée sur une analyse partagée et la négociation d’une « clause type » visant la sous-traitance et les agences de placement de personnel ;
  • au niveau juridique, où des pressions doivent être exercées pour modifier l’article 109 du Code du travail, rendu désuet par la pratique patronale, afin d’empêcher le recours à la sous-traitance et aux agences de placement durant un conflit de travail ;
  • sur le plan de la solidarité, où il est essentiel de soutenir les syndicats en lutte contre des tentatives patronales de recourir à de tels procédés, ou des les accroître ; cette solidarité pouvant se décliner de multiples façons, dont par des manifestations d’appuis pouvant aller vers un soutien financier aux travailleuses et aux travailleurs en conflit de travail.

Lors de la prochaine instance de la fédération, les syndicats affiliés seront appelés à se prononcer sur l’ensemble de la démarche. Pour le président de la FIM-CSN, Alain Lampron : « Tous les syndicats de notre secteur doivent placer cette campagne en haut de leur liste de priorités. Nous constatons que pour plus du tiers d’entre eux, la sous-traitance est une réalité dans leurs lieux de travail et que 10 % des membres de nos syndicats côtoient des salarié-es provenant d’agences de placement. Les syndicats qui sont moins affectés par cette réalité qui mine le rapport de force doivent solidairement appuyer la mobilisation de leurs camarades. »

Sous-traitance en hausse

Au cours des dernières années, les employeurs ont été nombreux à invoquer toutes les raisons possibles pour diminuer les emplois couverts par l’unité d’accréditation syndicale et les transférer à la sous-traitance ou aux agences de placement. Prétextant des difficultés financières ou la conjoncture de leur secteur, ils cherchent souvent à réduire la représentation syndicale à ce qu’ils définissent comme le cœur de leurs activités, comme la production. L’entretien, le camionnage, par exemple, sont souvent mentionnés comme des activités dites « secondaires » par les patrons, qui cherchent alors à les transférer vers la sous-traitance. Les employeurs sont en demande et vont jusqu’à menacer de fermer pour obtenir les concessions syndicales qu’ils recherchent. Produits Forestiers Résolu est un bon exemple à cet égard, puisque devant cette menace, plus de 300 emplois ont été perdus dans quatre usines. Au cours de l’été, l’aluminerie Alcoa, à Baie-Comeau, n’a pas attendu la fin de la convention collective pour transférer des dizaines d’emplois à la sous-traitance.

Un rapport de force « plombé » durant les conflits de travail

« Lorsque surviennent des conflits de travail, le Code du travail permet aux cadres, aux entrepreneurs et aux salarié-es non couverts par le syndicat de continuer à exécuter leurs tâches, de mentionner Alain Lampron. Ça fait bien du monde dans l’usine et est-on vraiment sûr qu’ils s’en tiennent à leurs activités ? L’article 109 du Code du travail ne rend pas compte de cette nouvelle réalité qui joue contre les travailleuses et les travailleurs en conflit et favorise les employeurs. Il faut qu’il soit modifié. » En outre, il n’est pas rare qu’un employeur transfère sa production dans une autre filiale lorsqu’un conflit éclate. « Ça devient trop facile pour une compagnie de décréter un lock-out, par exemple, et de déplacer la production ailleurs, de poursuivre le porte-parole syndical. Ce faisant, le conflit de travail peut durer très longtemps. » La notion d’établissement est donc au cœur des revendications et la CSN a déjà entrepris des démarches pour faire modifier le Code du travail à cet égard.

À la FIM-CSN, les trois derniers conflits de travail ont d’ailleurs porté sur la sous-traitance : Aciers Leroux, un lock-out de cinq mois, Bombardier, une grève de deux mois, et Kronos, un lock-out qui vient de se terminer après presque six mois. Les 320 travailleuses et travailleurs de l’usine de Varennes ont réussi à bloquer les tentatives patronales d’accroître le recours à la sous-traitance grâce à une remarquable solidarité ouvrière. En Europe et aux États-Unis, les syndicats des autres usines de cette multinationale avaient prévu se mobiliser en appui à leurs camarades de Varennes. Une grève « sympathique » de deux heures était même prévue en Norvège. À Sorel-Tracy, les membres du syndicat CSN de l’usine Rio Tinto Fer et Titane avaient, eux, voté de remettre une somme de près de 30 000 $ par mois aux syndiqué-es de Kronos. Ces appuis ont démontré à cet employeur qu’il ne viendrait pas à bout de leur détermination. Ils ont réussi à limiter le recours à des sous-traitants dans certains départements, seulement s’il n’entraînait aucune mise à pied. Quant à la portée de l’unité d’accréditation, aussi un enjeu, elle est maintenue intégralement, renforçant d’autant la capacité du syndicat à protéger les emplois.

La FIM-CSN représente quelque 30 000 travailleuses et travailleurs de la métallurgie, des produits chimiques, des carrières, de l’automobile, des pâtes et papier, des scieries, des mines, de la forêt, etc., dans 320 syndicats. Dans Québec-Chaudière-Appalaches, la FIM regroupe près de 2500 membres répartis dans 40 syndicats.

La CSN propose un décret pour améliorer le sort des sylviculteurs

Lors du Rendez-vous national de la forêt québécoise, le président de la CSN, Jacques Létourneau, a évoqué la possibilité d’un décret pour améliorer les conditions de travail des sylviculteurs et sylvicultrices.

« S’il y a une bonification des enveloppes pour la sylviculture, il faut que cela se traduise dans les conditions des sylviculteurs », a soutenu le président devant la première ministre, Pauline Marois, et de nombreux représentants du gouvernement et de la filière du bois au Québec. Le président a par la suite soutenu l’idée d’un décret afin de réaliser cet objectif.

La ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a immédiatement répondu qu’elle voulait bien remettre en question les conditions des appels d’offres pour les travaux sylvicoles en évaluant leur impact sur les travailleurs. La ministre a aussi réitéré la nécessité de la « prévisibilité » des budgets consacrés à la forêt.

Le président de la CSN a également insisté sur les contrecoups encaissés par les travailleurs du secteur du bois et de la forêt lors des récentes crises. « Les syndicats ont accepté de négocier », a-t-il indiqué, en parlant d’importantes concessions consenties afin de préserver des emplois. Il a aussi rappelé que leurs conditions de travail ne cessent de se détériorer actuellement.

Pour toutes ces raisons, la CSN demande d’être au cœur des débats qui s’amorcent. Le Rendez-vous national de la forêt aura en effet des suites lors de prochains comités et chantiers.

Il faudra sans doute surveiller le gouvernement de près puisque sa priorité ne semble pas être l’emploi. « Notre premier objectif n’est pas de créer des emplois sur une base artificielle », a soutenu la première ministre Pauline Marois, en ajoutant que le premier objectif du gouvernement était de redonner de la vigueur au secteur forestier.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats. De ce nombre, la FIM regroupe plus de 7000 syndiqués du secteur du bois et de la forêt, dont plus de 800 en sylviculture.

La CSN salue la décision de la Cour suprême du Canada

La CSN accueille très favorablement la décision de la Cour suprême du Canada, qui accepte d’entendre l’appel du gouvernement du Québec visant la protection des données du registre fédéral des armes d’épaule, ou armes de chasse.

Les données concernant ces armes ont été détruites dans le reste du Canada. Au Québec, elles ont été préservées le temps que le litige trouve une issue et représentent environ 1,6 des 1,7 million d’armes enregistrées.

L’article Les dangers de détruire les données du registre des armes à feu publié dans La Presse aujourd’hui même insiste d’ailleurs sur le fait que les armes d’épaule ne sont pas toutes utilisées pour la chasse aux canards, comme le martèle Ottawa ces dernières années.

« Je suis extrêmement soulagée que la Cour suprême accepte d’entendre l’appel de Québec. Un refus de sa part aurait signifié que dès aujourd’hui, un détenteur de permis aurait pu acquérir une arme comme le fusil semi-automatique utilisé par Marc Lépine lors de la tuerie à l’École polytechnique ou par Anders Breivik pour son massacre en Norvège sans avoir besoin d’en informer les autorités. Un tel refus nous aurait aussi enlevé toute possibilité de savoir qui possède ce genre d’arme et leur nombre en circulation », souligne la vice-présidente de la CSN, Denise Boucher.

Si Ottawa gagne sa cause, il deviendra donc impossible de repérer un nombre incalculable d’armes. « On ne peut accepter que des individus puissent se procurer des armes ultra-puissantes sans laisser de traces. C’est la sécurité publique qui est en jeu et il faut en tant que société se donner les moyens de la protéger », a conclu Denise Boucher.

À propos de la CSN

La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle.

Des nouvelles de la conférence mondiale des femmes à Dakar

La 2e Conférence mondiale des femmes vient de se terminer à Dakar. Sur le thème Changer l’agenda mondial par la syndicalisation des femmes, ce forum organisé par la Confédération syndicale internationale (CSI) regroupait plus de 300 militantes d’une centaine de pays. Affiliée à la CSI, la CSN participe à cet événement d’envergure qui a débuté le 19 novembre. La responsable des relations internationales de la CSN, Nathalie Guay, était sur place et nous livre ici un compte-rendu des ateliers et conférences auxquels elle a participé.

La violence contre les femmes au travail

L’un des enjeux majeurs pour les femmes au travail est la violence dont elles sont victimes. La CSI lance une campagne pour enfin faire adopter une convention de l’Organisation internationale du travail ( OIT) contre la violence envers les femmes au travail.

Selon les statistiques de l’ONU, une femme sur trois sera victime de violence au cours de sa vie. La violence à l’égard des femmes constitue d’ailleurs la violation des droits humains la plus répandue et la plus tolérée par la société.

Les organisations syndicales affiliées à la CSI exerceront des pressions sur les gouvernements pour qu’ils soutiennent cette convention et les efforts en ce sens. Les membres de la CSN seront tenus informés des démarches qui seront entreprises.

Les femmes dans la société : violence, discrimination, exclusion

Une syndicaliste égyptienne est intervenue pour souligner la contribution des femmes à ce qui est désormais connu comme le printemps arabe. Le processus conduisant au mouvement a été très nourri par les mobilisations des travailleuses avant qu’éclate cette violence avec plus d’ampleur. Encore aujourd’hui, les femmes continuent de multiplier les actions de mobilisation, dont la préparation de la Journée internationale des femmes, le 8 mars. Cependant, plusieurs ont dénoncé avec raison la violence dont elles ont été victimes : des femmes attaquées ou tuées (on présente une photo d’un Frère musulman qui met sa main sur la bouche d’une femme qui proteste).

Les femmes égyptiennes revendiquent un salaire minimum et un maximum, un salaire égal, l’inclusion de toutes les femmes (dont les travailleuses domestiques et agricoles) dans les lois du travail, un congé de maternité, un réseau de garderies, etc. Elles veulent aussi que l’on rende visible la participation économique des femmes dans les statistiques, une protection contre le harcèlement sexuel, qui est très répandu, mais non dénoncé en raison des craintes légitimes de perdre leur emploi. Les militantes ont souligné la nécessité de tisser des liens de solidarité avec les autres organisations. Le 8 mars est une excellente occasion pour ce faire.

Pour une syndicaliste algérienne, les femmes arabo-musulmanes sont toujours les premières à se mobiliser. Bien qu’elles demeurent à l’avant-garde des processus de transformation, elles n’en profitent jamais, étant continuellement mises de côté. Le dernier congrès de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT) dans une Tunisie secouée par un mouvement de transformations, n’a élu aucune femme, causant une immense déception.

Plusieurs sont intervenues pour dénoncer la violence subie au quotidien par les femmes musulmanes. Vivant dans des sociétés misogynes, victimes d’une violence qui est à la racine des inégalités, ces femmes doivent recevoir l’appui solidaire de la 2e Conférence mondiale qui doit adopter une résolution ferme.

Enfin, pour les syndicalistes canadiennes, l’un des enjeux majeurs pour les travailleuses est l’accès à un réseau universel de garderies, ce qui manque toujours, sauf au Québec où l’on dénote toujours des lacunes. Au Canada, il en coûte très cher d’envoyer ses enfants dans une garderie, parfois autant qu’une hypothèque. Elles lancent une campagne Rethink childcare qui dressera un portrait de la situation, proposera d’autre choix possibles en terme de garderies, mais aussi de mesures de conciliation entre le travail et la vie personnelle. Les syndicalistes canadiennes souhaitent aussi qu’un réseau de garderies accessibles devienne un enjeu lors de la prochaine campagne électorale fédérale.

Les travailleuses dans le secteur de l’économie informelle

Actuellement, 40 % des emplois de l’économie globale sont dans le secteur dit informel. Cette réalité existe aussi dans les pays du G20, où ce sont surtout des femmes jeunes, migrantes, qui œuvrent notamment dans le secteur domestique. Une militante italienne a souligné que les travailleuses de son pays doivent être solidaires de celles qui œuvrent dans le secteur domestiques. Il importe de leur permettre de travailler décemment, de défendre le droit qu’elles ont à la famille et de continuer de militer pour faire adopter la Convention 189 de l’OIT sur le travail décent.

La crise mondiale a un impact aggravant, en Inde notamment. Cette année l’OIT va se pencher sur la question du travail informel lors de la conférence internationale qu’elle tiendra en juin 2014. L’objectif étant la création d’une recommandation axée sur une transition de l’économie informelle vers l’économie formelle.

Les femmes dans les directions syndicales

es débats de cette 2e Conférence mondiale des femmes ont touché aux moyens visant à accroître la présence des femmes au sein des directions syndicales. Il a notamment été question de la campagne de la CSI Comptez avec nous qui vise à ce que 100 organisations affiliées à la CSI adhèrent à la campagne, que 80 % des membres du conseil général comptent au moins 30 % de femmes dans leurs instances de prise de décision d’ici le 4e congrès de la CSI en 2018, et que les organisations syndicales participantes augmentent de 5 % le nombre de femmes membres d’ici la même échéance.

Des femmes se sont dites excédées de donner tant à leurs organisations, alors que ces dernières refusent toujours qu’elles prennent leur place dans les fonctions de direction. Souvent les époux empêchent la femme de participer aux activités du syndicat, ou iront même jusqu’à l’accompagner. Plusieurs considèrent que des quotas sont essentiels pour assurer une présence conséquente des femmes, mais dans tous les cas, des stratégies doivent être développées et accompagnées de plan d’action : il faut que les efforts soient soutenus et constants, et cela ne doit pas se faire en dressant des femmes les unes contre les autres. Le militantisme doit aussi tendre à préserver son rôle politique.

Cette nécessité d’augmenter la présence des femmes au sein des organisations syndicales exige des ressources pour la formation. Il importe aussi de soutenir les conditions qui font que les femmes accroissent leur confiance en elles. Enfin, un bilan de la situation doit être dressé et il faut démasquer les stéréotypes qui empêchent les femmes d’avancer. Évidemment, on facilitera la participation syndicale des femmes si des mesures de conciliation sont en place pour favoriser le travail des femmes : congés de maternité et parentaux, garderies, revenu égal.

Il ne faut pas non plus réduire l’intégration des femmes à un retour sur investissement, cela est une autre manifestation de la marchandisation des femmes.

Une proposition concrète a été déposée par la secrétaire générale de la FGTB (Belgique), Anne Demelenne : que 50 % des projets de coopération syndicale mis de l’avant visent l’émancipation des femmes, leur embauche, avec des femmes comme gestionnaires de ces projets dans toutes les organisations participantes.

Selon certaines, il y aurait des limites à vouloir la parité : nous sommes dans la phase de la militarisation de la mondialisation, comme dernière étape de la mainmise des pays occidentaux sur les ressources des pays dominés, soit la convoitise des richesses des économies subsahariennes alors que les vieilles économies (celle des pays occidentaux) sont en crise. Si cette guerre économique contre le mouvement ouvrier ne fait pas de cadeaux aux femmes, elle frappe aussi les hommes qui peinent à se trouver des emplois.

Pour d’autres, c’est la vision du leadership elle-même qui est problématique, en particulier sa définition très hiérarchique. Une nouvelle vision d’un leadership partagé doit nous guider pour créer de véritables espaces de discussions.

Des campagnes Diverses campagnes ont été présentées, à la fois pour les secteurs formel et informel.

Celle de L’ ITF (fédération internationale des transports) qui mène une campagne de syndicalisation depuis 2011 sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la pêche, du pêcheur à la tablette d’épicerie, en passant par le transport et la transformation. Elle touche quelque 160 millions de travailleurs, environ 117 000 syndiqués, et recherche l’adoption de la Convention 188 de l’OIT. Plusieurs enjeux en découlent : des femmes victimes de harcèlement sexuel ; un taux de mortalité annuel très élevé ; des conditions de quasi-esclavagisme ; une santé-sécurité déplorable, par exemple des sacs de plastique sur la tête comme seul équipement ; des personnes vivant plus de 21 mois en mer sans contacts ; des travailleuses qui doivent payer pour leur équipement de sécurité.

Le SEWA, un syndicat indien qui regroupe 1,7 million de femmes, organise des femmes qui travaillent à la maison. En Inde, 93 % des emplois sont dans le secteur de l’économie informelle, représentant la moitié du PIB et 39 % des exportations. Le travail des enfants est aussi très important en Inde. Les travailleuses du secteur de l’économie informelle manquent de visibilité et de reconnaissance. Il n’y a aucune données, pas de protection ni d’accès au marché ou à l’information. Les stratégies de SEWA sont basées sur les besoins des travailleuses et visent à ce qu’elle se reconnaissent comme telles : décentralisation, contacts porte-à-porte, formation de coopératives, liens avec la sécurité sociale. À court terme, le SEWA cherche à obtenir la parité salariale avec les travailleurs, des augmentations de salaire et des clauses de protection sociale. À long terme, on vise la ratification de C177, un système de sécurité sociale nationale.

Dans les Amériques, on a insisté sur une campagne sur la ratification de la convention 189 de l’OIT sur les travailleuses domestiques, qui a été adoptée en 2011. Jusqu’à maintenant, 14 pays l’ont ratifiée, dont 9 dans les Amériques.

Aux États-Unis, l’ AFL-CIO a modifié ses structures et déploie des campagnes pour rejoindre les travailleurs plus précaires, comme ceux œuvrant chez Walmart. Les femmes qui y travaillent doivent détenir deux ou trois emplois pour survivre et elles reçoivent un salaire moindre que celui des hommes, soit 5220 $ par an. Des grèves ont été déclenchées dans des centaines de magasins l’an passé, et ils recommenceront cette année.

Les Workers centre peuvent maintenant affilier des membres. Des ressources sont dédiées à la recherche et à la mise en œuvre de campagnes stratégiques. Ils recrutent et forment des organisateurs immigrants. Une nouvelle forme d’adhésion individuelle est disponible : Working america  Ils vont développer des partenariats avec les Fédérations internationales syndicales pour l’action dans les entreprises multinationales. Ils ont syndiqué plus 10 000 travailleuses domestiques.

Au Congo, en collaboration avec la CSI, les syndicats ont réussi à mener une campagne et faire adopter une loi pénalisant la violence contre les femmes, prévoyant une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.

La FSSS–CSN lance un appel au dialogue

Réagissant à une nouvelle étude documentant des situations de détresse vécues par les infirmières et les infirmiers œuvrant aux soins intensifs dont faisait état récemment le Journal de Montréal, la vice-présidente de la FSSS–CSN, Nadine Lambert, demande à tous les acteurs du milieu de se concentrer sur la recherche de solutions.

« Les défis que nous avons à relever, maintenant et au cours des prochaines années, sont nombreux. Le renouvellement de la main-d’œuvre dans les soins infirmiers et cardiorespiratoires bat son plein actuellement. Il s’agit du plus important renouvellement de l’histoire de notre réseau public de santé et de services sociaux. Nous croyons que les enjeux que cela soulève commandent à tous les intervenants de travailler avec ouverture à la recherche de solutions au bénéfice de toutes et de tous. Nous avons une obligation de résultat, tant pour les membres que nous représentons que pour le renforcement du réseau public et pour la relève qui vient », plaide Nadine Lambert.

Pour la FSSS–CSN, la population ne doit pas craindre pour la qualité des services offerts par les infirmières et les infirmiers à l’emploi du réseau puisqu’ils sont de haute qualité. La FSSS–CSN plaide pour le rehaussement de la formation à l’entrée de la profession d’infirmière, comme elle le fait pour plusieurs autres titres d’emploi. La plupart des intervenants reconnaissent d’ailleurs qu’un rehaussement de la formation permettra à la relève infirmière d’être mieux préparée à la complexité du travail, notamment dans les soins intensifs. Alors que les plus expérimentées partent en grand nombre, les nouvelles infirmières peuvent de moins en moins compter sur le soutien de leurs collègues, elles-mêmes essoufflées par une surcharge de travail inadmissible et une organisation du travail désuète.

Pour la FSSS–CSN, la question de la formation à l’entrée n’est qu’un des aspects qui doivent être débattus. Entre autres, l’organisation du travail, le rôle central de l’infirmière, l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre sont autant de leviers à utiliser pour améliorer les conditions de travail, mais également la façon dont sont organisés les services à la population.

« Nous souhaitons vivement que ce débat puisse se faire de façon constructive, et ce, à tous les niveaux, que ce soit au sein du comité de travail sur la formation des infirmières, au sein du mouvement syndical, dans les comités existants dans les établissements ou encore lors de la prochaine ronde de négociations du secteur public », ajoute Nadine Lambert.

Les syndicats de la FSSS–CSN qui représente 130 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux, dont 8000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, sont réunis toute la semaine à Sherbrooke, à l’occasion du conseil fédéral.

Les 320 travailleuses et travailleurs acceptent l’entente de principe

Les travailleuses et les travailleurs de Kronos Canada (CSN) ont accepté à 70,8 % l’entente de principe intervenue la nuit dernière avec la direction de Kronos Worldwide, après un blitz de négociation amorcé le 13 novembre. Cela met fin à un conflit de travail qui aura duré près de six mois à la suite d’un lock-out décrété par Kronos Canada, le 13 juin, deux jours avant l’échéance de leur convention collective. Pour François Morin, porte-parole du Syndicat national des employé(e)s de Kronos Canada (CSN) : « Le blitz de négociation et l’entente d’aujourd’hui viennent confirmer ce que nous avons soutenu depuis le début de ce lock-out inutile et coûteux sur les plans humains et financiers, soit qu’un accord ne pouvait être obtenu sans une réelle volonté de la direction de Kronos d’y arriver. La détermination et les pressions de nos membres, l’appui de tous les syndicats affiliés à la CSN, de la confédération et d’organisations syndicales internationales sont à la base de ce combat qui restera gravé à jamais dans nos mémoires ! »

Objectifs de négociation atteints

Le nouveau contrat de travail, en vigueur jusqu’au 15 juin 2018, permettra de résoudre plusieurs litiges survenus au fil des derniers mois. Au chapitre de la sous-traitance, les syndiqué-es obtiennent la pleine garantie d’emploi. Ainsi, le recours à des sous-traitants dans certains départements ne pourra avoir pour effet d’entraîner des mises à pied. Quant à la portée de l’unité d’accréditation, aussi un enjeu, elle est maintenue intégralement, renforçant d’autant la capacité du syndicat à protéger les emplois. Les syndiqué-es conservent leurs acquis sur le plan des horaires de travail et du temps travaillé en heures supplémentaires. En outre, ils obtiennent la mise en place d’un programme de formation pour permettre aux salarié-es qui le désirent d’occuper d’autres postes ou fonctions dans l’usine. Enfin, la liberté d’action syndicale, une pierre d’achoppement dans les relations de travail, sera respectée totalement pour donner aux représentants syndicaux toute la latitude nécessaire pour assurer la défense et la promotion des droits des salarié-es. Au plan pécuniaire, les syndiqué-es auront droit, la première année, à une hausse rétroactive équivalente à l’indice des prix à la consommation (IPC), assortie d’un montant forfaitaire de 1000 $. Pour les quatre années restantes, les hausses atteindront l’IPC auxquels s’ajoutera 0,5 % pour chacune des années. Quant au régime de retraite à prestations déterminées, il sera graduellement remplacé par un régime à cotisation déterminée. D’ici la fin de l’ancien régime, la part de l’employeur passera de 8 % à 11 %, avant d’être transformé en un régime à cotisation déterminée avant l’échéance de la convention collective. Au terme de celle-ci, la part de l’employeur s’établira à 7,5 %. Enfin, le régime d’assurance collective et d’assurance-vie des salarié-es actifs et des retraités, un autre enjeu, est maintenu dans sa totalité, l’employeur augmentant même sa contribution.

Protocole de retour au travail

Le protocole de retour au travail convenu entre le comité de négociation et la partie patronale prévoit la mise en place d’un programme de départs anticipés, assorti de primes de séparation. Seule ombre au tableau, le délai de reprise des activités de l’usine s’étalera sur plusieurs semaines, soit à compter du 13 décembre jusqu’au début de février 2014.

À propos du syndicat et de la CSN

Le Syndicat national des employé(e)s de Kronos (CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats, ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie, qui regroupe environ 35 000 syndiqué-es sur une base régionale. Le syndicat est également affilié à la CSN, forte de près de 2000 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs présents dans tous les secteurs d’activité.

La relance du secteur forestier passe aussi par les travailleurs, estime la CSN

Pour que la relance de l’industrie forestière ait un sens, il faut que les travailleurs et les travailleuses des régions du Québec puissent en voir les effets bénéfiques. La forêt publique doit profiter aux Québécois.

Le Rendez-vous national de la forêt dit vouloir mettre l’accent sur la sylviculture. Il s’agit en effet d’un maillon essentiel sans lequel il n’y aurait plus d’industrie forestière à plus ou moins long terme.

Or les budgets consacrés à la sylviculture stagnent. Pire, les sommes consacrées à certaines étapes comme la préparation du terrain ou le reboisement étaient même en légère baisse en 2013. « Il faut absolument des budgets prévisibles si on veut assurer de meilleures conditions aux travailleurs », a déclaré Jacques Létourneau, le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

En attendant une approche plus constructive de la part du gouvernement, les travailleurs sylvicoles doivent composer avec des conditions de travail difficiles (froid, moustiques, terrains en pente) et sont toujours parmi les moins bien payés de l’industrie forestière et les seuls à travailler à forfait. De plus, il s’agit d’un travail saisonnier. La réforme de l’assurance-emploi pourrait donc décourager plusieurs sylviculteurs de continuer leur travail et même de demeurer dans leur région. « Si rien n’est fait, ce secteur sera tout simplement incapable de retenir et encore moins d’attirer de la main-d’œuvre », a soutenu Michel Tétreault, 1er vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Lier l’aide aux emplois

La récente mise en place d’enchères pour la vente du bois des forêts publiques a fait augmenter le prix de la matière première pour les scieries et les usines de pâtes et papier. L’industrie forestière réclame donc depuis peu un tarif d’électricité plus avantageux afin de pouvoir faire face à la concurrence.

« Le gouvernement ne doit pas céder aveuglément aux demandes de l’industrie. Toute aide gouvernementale doit impliquer des investissements de la part des entreprises ainsi que la création d’emplois de qualité », a déclaré le président Jacques Létourneau. Il n’est pas clair par ailleurs qu’un éventuel avantage tarifaire serait contesté par l’industrie américaine du bois d’œuvre.

Le gouvernement pourrait aussi donner une impulsion au secteur en donnant l’exemple. Il pourrait favoriser encore plus l’emploi du bois dans toutes ses constructions et utiliser la biomasse forestière pour chauffer les institutions publiques. Remplacer le mazout par des énergies renouvelables permet en prime de diminuer les gaz à effet de serre de même que la dépendance du Québec au pétrole.

Le président de la CSN au Rendez-vous

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, sera présent au Rendez-vous national de la forêt québécoise les 21 et 22 novembre à Saint-Félicien. Il sera disponible pour des entrevues. Il sera notamment accompagné de Michel Tétreault, 1er vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM) et responsable du secteur des industries de produits forestiers.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats.

L’Hôtel-Dieu n’est pas excédentaire et répond aux besoins de la population

La Coalition Sauvons l’Hôtel-Dieu réagit à l’annonce de la création du groupe d’experts que le gouvernement a mis en place pour étudier l’avenir des bâtiments hospitaliers montréalais. Pour la Coalition, l’Hôtel-Dieu de Montréal est loin d’être un site excédentaire puisqu’il répond aux besoins de la population. La Coalition en profite pour inviter le gouvernement à lancer une réelle consultation publique sur cette question prioritaire. Pour sa part, elle maintient qu’il faut concevoir un projet concerté en santé et logements sociaux.

Le gouvernement annonçait récemment la création d’un groupe d’experts ayant pour mandat d’étudier l’avenir des bâtiments hospitaliers qui se videront avec le transfert vers les futurs CHU en PPP. « En présentant d’emblée ces bâtiments comme excédentaires pour le réseau de la santé, le gouvernement pipe les dés au tout début du processus. Pourtant, nous avons fait la démonstration que la population sera perdante avec le transfert vers les CHU en PPP, alors qu’il y aura un déficit de lits de courte durée. Comment peut-on alors parler de l’Hôtel-Dieu comme d’un bâtiment excédentaire, d’autant plus quand on sait que nous avons récemment investi des millions de dollars de fonds publics pour le rénover ? Rappelons qu’il s’agit du seul hôpital francophone dans cette partie de la métropole et que la population est attachée à cette institution », avance le docteur Michel Bergeron, co-porte-parole de la Coalition.

L’empressement du gouvernement dans ce dossier est plus que critiquable. Le groupe d’experts doit rendre un rapport préliminaire au gouvernement le 15 décembre prochain. « Comment pourrons-nous faire entendre notre voix dans ce contexte? Nous voulons qu’une réelle consultation publique soit mise en place, afin que la population puisse s’entendre sur l’avenir de l’Hôtel-Dieu. Nous sommes hautement préoccupés quant à la possibilité qu’y soit construit des condos de luxe. Cela aurait un impact désastreux sur le quartier, notamment sur les locataires qui subissent déjà une pression importante. Pour la Coalition, il faut plutôt miser sur un projet qui allierait une vocation santé et des logements sociaux », de conclure Sophie Sénécal, co-porte-parole de la Coalition Sauvons l’Hôtel-Dieu.

À propos de la Coalition Sauvons l’Hôtel-Dieu

La Coalition Sauvons l’Hôtel-Dieu regroupe plusieurs organisations communautaires et syndicales préoccupées par l’avenir de l’Hôtel-Dieu et revendiquant le développement d’un projet concerté en matière de santé et de logements sociaux.

La CSN participe à la 2e Conférence mondiale des femmes à Dakar

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) participera à la 2e Conférence mondiale des femmes qui se tient à compter d’aujourd’hui à Dakar, au Sénégal. Jusqu’à jeudi, des militantes syndicales de partout dans le monde entendront des conférencières et échangeront sur différents thèmes liés à la syndicalisation des travailleuses. C’est la responsable des relations internationales de la CSN, Nathalie Guay, qui participera à cet important rendez-vous tenu sous l’égide de la Confédération syndicale internationale (CSI), à laquelle est affiliée la CSN.

Pour la CSI, il faut remédier aux inégalités et aux injustices entre les hommes et les femmes dans le monde du travail. Les syndicats doivent ainsi regrouper les femmes en tenant compte de leurs priorités et de leurs aspirations, en les encourageant à occuper des postes de direction et en recrutant beaucoup plus de jeunes femmes. Les travailleuses du monde entier sont désavantagées sur le marché du travail et doivent assumer une part inégale des responsabilités familiales. Toutes les recherches et les études convergent : de manière générale, les femmes ont moins de possibilités de participer au marché du travail et lorsqu’elles ont un emploi, il est plus probable que celui-ci soit précaire ou informel et moins bien payé. Cet écart, estimé à environ 20 % au niveau mondial, est en outre plus important pour les femmes qui ont des enfants.

Dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une majorité de femmes travaillent à temps partiel, impliquant souvent une moindre protection et des droits réduits. Ainsi, malgré des avancées importantes au Québec et au Canada, les inégalités de rémunération persistent alors que des menaces aux droits des femmes surgissent de cette nouvelle droite qui aimerait voir les femmes reprendre un rôle traditionnel, pensons aux attaques aux droits à l’avortement et même au travail. Dans les pays en développement, elles sont les plus pauvres des travailleurs de l’économie informelle. La crise mondiale et les mesures d’austérité ont empiré la situation pour les travailleuses. Alors que le capitalisme financier est à l’origine de la crise, ce sont les travailleuses et les travailleurs que l’on sanctionne. L’élite devient plus riche, la faim s’installe parmi les pauvres et la démocratie est prise en otage. Il devient urgent de renforcer le pouvoir des travailleuses et travailleurs afin de changer cette situation mondiale, injuste et patriarcale. Le mouvement syndical doit organiser, occuper, protester, réclamer et exiger la justice sociale, partout.

C’est en soutenant leurs revendications par des campagnes de syndicalisation ciblant les femmes que les syndicats seront mieux à même de faire de la justice entre les hommes et les femmes au travail une réalité. Le programme des trois journées de la conférence est disponible en cliquant ici. Pour la CSN, il est essentiel de contribuer aux efforts qui sont déployés sur la planète pour changer les choses et de participer à sortir les travailleuses de leur condition. Cette solidarité doit aussi s’exprimer par le partage des expériences qui conduiront également à des campagnes de syndicalisation au Québec.

« C’est dans le sens de nos démarches », dit le syndicat des agents de la paix

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ-CSN) réagit positivement aux déclarations du ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, à l’effet d’intervenir auprès du gouvernement fédéral pour que soient brouillées les ondes cellulaires dans les centres de détention.

« Cette intervention va dans le sens de nos démarches, car nous réclamons le brouillage des ondes cellulaires depuis longtemps pour rendre les établissements plus sécuritaires, a indiqué Stéphane Lemaire, président du syndicat.

«Au cours des dernières années, nous avons multiplié les démarches pour améliorer les conditions de travail des agents en services correctionnels et, ainsi, rendre les centres plus sécuritaires : centre de formation, interventions pour contrer la surpopulation carcérale, etc.»

Le syndicat ne fera aucune autre autre déclaration à ce sujet aujourd’hui.

Entente de principe pour les 320 travailleuses et travailleurs en lock-out

Une entente de principe est intervenue dans la nuit du 19 novembre entre le Syndicat des employé(e)s de Kronos Canada (CSN) et l’entreprise Kronos Worldwide. L’entente sera présentée aux 320 travailleuses et travailleurs lors d’une assemblée générale spéciale qui aura lieu en fin de journée le mercredi 20 novembre. Par respect des syndiqué-es qui doivent se prononcer sur l’acceptation ou non de cette entente, aucun commentaire ne sera émis par le syndicat.

À propos du syndicat et de la CSN

Le Syndicat national des employé(e)s de Kronos (CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats, ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie, qui regroupe environ 35 000 syndiqué-es sur une base régionale. Le syndicat est également affilié à la CSN, laquelle compte près de 2000 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.