Pendant que les taux de signalement augmentent, les compressions continuent de faire mal

Le bilan annuel des directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ) rendu public aujourd’hui démontre l’augmentation des taux de signalement de 4 %. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), l’augmentation de ces taux dans un contexte de compressions budgétaires met en péril la qualité des services qui sont donnés à nos jeunes en difficulté.

La sortie du bilan annuel des DPJ a permis de savoir que le nombre de signalements s’élève cette année à 80 540, soit une augmentation de 4 % depuis l’an dernier. « Voilà déjà quelques années que nous remarquons l’augmentation des signalements, sans pour autant que le financement et les services ne suivent cette augmentation, bien au contraire. La situation est très préoccupante », explique Line Beaulieu, vice-présidente à la FSSS–CSN.

Cette annonce s’inscrit dans un contexte où un certain nombre de centres jeunesse subissent une nouvelle vague de compressions budgétaires. « Il est assez contradictoire de voir que le nombre de signalements augmente alors qu’on continue de couper dans les services pour répondre aux exigences des compressions budgétaires. Par exemple, les compressions se traduisent en plusieurs abolitions de postes. Il est donc clair pour nous que ces compressions se traduisent en une diminution de la qualité des services que nous sommes en mesure de donner à des jeunes en difficulté », poursuit Line Beaulieu.

La situation actuelle a pour conséquence de mettre une pression indue sur les travailleuses et travailleurs des centres jeunesse, qui font de leur mieux pour prendre en charge les jeunes en difficulté. « L’augmentation des maladies liées au travail chez les travailleuses et travailleurs des centres jeunesse est un exemple frappant de l’impact direct qu’ont les compressions. L’attraction et la rétention du personnel devient de plus en plus difficile et le roulement de personnel qui en découle a un impact négatif sur les jeunes qui fréquentent les centres jeunesse. Les intervenantes et intervenants sont nombreux à témoigner qu’au Québec, nous avons une belle Loi de la protection de la jeunesse, mais nous avons de moins en moins les moyens de l’appliquer », explique Line Beaulieu.

« Avec ces constats, il est temps qu’on s’interroge sur la situation des enfants vulnérables dans notre société. Nous invitons la Ministre Hivon à réfléchir avec nous et à remettre à l’avant-plan la question de la sécurité et le développement des enfants au Québec », de conclure Line Beaulieu.

À propos de la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Mille visages, mille combats, militons !

Ce 24 septembre 2013 marque le 92e anniversaire de la fondation de la Confédération des syndicats nationaux que notre mouvement syndical souligne en tenant la seconde Journée de la militance. Fruit d’une résolution adoptée lors du 63e Congrès, la Journée de la militance vise à souligner l’important apport de l’ensemble des militantes et des militants qui ont bâti la CSN dans leur milieu de travail. Plus largement, cette journée rend également hommage aux femmes et aux hommes de différents horizons qui décident de mettre l’épaule à la roue, à leur manière, pour changer ce qui doit l’être dans notre monde. Les 300 000 membres des syndicats de la CSN ont donc été invités à célébrer cette journée en organisant divers événements inspirants.

Nous vous invitons à nous faire parvenir un résumé de votre activité, accompagné de photos, afin que nous puissions inspirer d’autres célébrations à venir. Vous pouvez soumettre le tout à l’attention de Molly Alexander, conseillère syndicale au Service d’appui aux mobilisations et à la vie régionale (SAMVR), 1601, av. De Lorimier, Montréal, Québec, H2K 4M5. Huit années nous séparent de notre 100e anniversaire et, d’ici là, chaque Journée de la militance sera une occasion de souligner notre engagement collectif vers un monde meilleur.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

320 syndiqué-es et leurs familles toujours à la rue après plus de trois mois

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine Kronos Canada inc., mis illégalement en lock-out le 13 juin dernier, se sont rassemblés ce midi pour manifester de nouveau leur impatience devant l’intransigeance de leur employeur. Pour l’occasion, ils ont reçu un appui de taille en la présence de Brian Kohler, porte-parole de la section nord-américaine de l’IndustriALL Global Union, une organisation regroupant 50 millions de membres aux quatre coins du monde.

L’appui de cette organisation est d’autant plus apprécié que le rythme des rencontres et les négociations avec la direction québécoise de Kronos Wordwide, qui se déroulent en présence d’un conciliateur, progressent très lentement depuis le début du lock-out. L’employeur maintient ses positions initiales sur plusieurs sujets en litige malgré l’ouverture de la partie syndicale. Parmi eux, mentionnons : le recours massif à la sous-traitance et la disparition du tiers des emplois, les chambardements dans l’organisation des horaires de travail, le travail en heures supplémentaires et les mouvements de main-d’œuvre, le saccage du régime de retraite à prestations déterminées et de l’assurance collective, la réduction de la portée du certificat d’accréditation et l’affaiblissement des libertés syndicales.

La présence du représentant suisse de l’IndustriALL est le résultat des démarches entreprises par la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) depuis plusieurs semaines. Elle a notamment participé à une rencontre avec les principaux dirigeants de cette organisation tenue à Los Angeles, la semaine dernière. « La bataille menée par les lock-outés de Kronos prend aujourd’hui une autre tournure, a dit Alain Lampron, président de la FIM–CSN, soit celle d’élargir la portée de la lutte au plan international. Les syndiqués d’autres pays comprennent toute l’importance des enjeux et leurs impacts sur les autres secteurs d’activité, peu importe l’endroit dans le monde. »

« Nous soutenons pleinement votre lutte, a lancé Brian Kohler. IndustriALL et sa grande famille disent non aux assauts menés par Kronos contre le niveau de vie des travailleurs québécois. Honte à Kronos qui se moque totalement de vous, de vos familles, de votre communauté et de votre histoire. Comme organisation, nous sommes prêts à vous apporter tout l’appui possible dans le cadre de ce conflit. »

« Avec l’aide d’une organisation comme l’IndustriALL, nous allons mettre toute la pression nécessaire au plan international pour forcer Kronos Wordwide à négocier dans le respect de ses propres travailleuses et travailleurs, ceux-là mêmes qui contribuent à faire de Kronos une entreprise riche et prospère pour ses dirigeants et ses actionnaires. Lors de notre prochain conseil confédéral prévu du 24 au 26 septembre, nous allons appeler tous nos syndicats et nos instances à s’engager dans une campagne d’appui et de mobilisation pour les lock-outés de Kronos. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons faire entendre raison à cet employeur intransigeant, a conclu Jacques Létourneau, président de la CSN. » Rappelons qu’en dépit du lock-out, Kronos Canada poursuit toujours sa production en ayant recours au travail des cadres. Ils sont quotidiennement accompagnés d’agents de sécurité. Les lock-outés sont toujours visés par diverses injonctions, dont celle visant à limiter le nombre de piqueteurs aux abords de l’usine.

Le Syndicat national des employé(e)s de Kronos (CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui représente près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats, ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN), qui compte environ 35 000 syndiqué-es des secteurs privé et public. Ils sont affiliés à la CSN, qui compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs présents dans tous les secteurs d’activité.

Pour visionner la vidéo en français et en anglais (3’38) sur le conflit chez Kronos, cliquez sur le lien suivant : https://www.csn.qc.ca/web/negos-conflits/kronos

La CSN est déçue

La CSN est déçue d’apprendre que le siège qu’elle détenait au conseil des membres du Conseil du statut de la femme (CSF) n’a pas été renouvelé. Ce siège était occupé par Véronique De Sève, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain et membre du comité national de condition féminine de la CSN. Elle l’occupait depuis l’automne 2009. « De toute évidence, même la présidente du CSF a appris cavalièrement les nouvelles nominations au sein du conseil des membres du CSF. La CSN est encore plus outrée du sens que l’on doit donner à ce geste dans le contexte bien connu du débat entourant le projet de Charte des valeurs du gouvernement », d’affirmer Jacques Létourneau, président de la CSN.

Pour la CSN, avec le dépôt de cette charte, le gouvernement vient d’engager le Québec dans un débat majeur. « Malheureusement, ses appels au débat semblent être factices puisqu’il est plus enclin à piper les dés qu’à favoriser une réelle expression des points de vue », de clamer Jacques Létourneau. Pour Denise Boucher, vice-présidente de la CSN : « Cela est encore plus troublant, car tout le monde sait que les femmes sont au cœur du débat. Notre représentante au conseil avait pourtant su que la présidente du CSF recommandait au gouvernement le renouvellement de son mandat. »

Les représentants et les représentantes de la CSN croient au rôle d’un organisme comme celui du CSF dans le débat entourant ladite Charte des valeurs. « L’histoire nous démontre à quel point il faut manœuvrer avec doigté sur des questions aussi sensibles. Ce sont des droits fondamentaux qui sont également compris dans d’autres chartes dont il est question et le droit au travail n’en est pas le moindre. D’ailleurs, pour la représentante de la CSN au conseil, il était légitime que le CSF veuille mener une étude d’impact compte tenu justement de son rôle conseil. Voilà pourquoi la représentante de la CSN appuyait l’idée d’une enquête dans les milieux de travail. Le gouvernement a complètement erré en agissant comme il l’a fait », d’affirmer Denise Boucher. Rappelons que la CSN représente des dizaines de milliers de travailleuses dans toutes les sphères d’activité du secteur public et des organismes gouvernementaux.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

De bonnes nouvelles pour le parapublic selon la FEESP–CSN

Pour la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), l’abandon des mesures visant à soumettre les régimes de retraite du secteur parapublic, dont les municipalités et les sociétés de transport, à de nouvelles normes de financement, constitue une bonne nouvelle. « Nous avons toujours plaidé que le secteur parapublic ne pouvait être soumis aux mêmes contraintes que le secteur privé compte tenu de la nature différente des entreprises et de leur pérennité. À cet égard, le rapport initial comportait un biais défavorable relativement au secteur parapublic (municipal et transport). Par ailleurs, nous avons toujours soutenu, preuves à l’appui, que nous étions capables de faire face aux difficultés rencontrées dans les régimes. Nous considérons que les mesures de redressement obligatoires – par exemple les coupes unilatérales des bénéfices – étaient inacceptables et allaient à l’encontre de l’économie générale des relations de travail au Québec. En ce sens, nous saluons le fait que le rapport de la Commission des finances confirme que les régimes de retraite font partie intégrante de la négociation », précise Denis Marcoux, président de la FEESP.

Bien que la méthode de capitalisation améliorée ne soit pas la méthode que nous souhaitons, nous sommes d’accord qu’il faut étudier plus avant diverses méthodes de financement. « Pour nous, de tous les éléments identifiés par les parlementaires comme étant des priorités, la méthode de financement est la principale, affirme Denis Marcoux. Dans le dossier de la retraite, les enjeux soulevés sont réels et nous souhaitons fortement que le gouvernement nous interpelle afin que nous participions aux travaux. Certes, il faut prendre le temps d’étudier différentes avenues, mais il faut agir rapidement si on veut rétablir la santé financière de plusieurs de nos régimes », poursuit-il. La Fédération des employées et employés de services publics – CSN qui compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 travailleuses et travailleurs dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les employé-es du CSSS de Laval réclament des solutions

Des travailleuses et des travailleurs de toutes les catégories d’emplois ont manifesté ce midi, devant l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé, afin de réclamer un déblocage des discussions concernant la reconnaissance du travail des ouvriers spécialisés dans le secteur public.

Les syndicats du secteur public cherchent des solutions qui permettront aux établissements de pouvoir compter sur leur propre main-d’œuvre pour leurs travaux d’entretien, et ce, au lieu de s’en remettre à des entreprises sous-traitantes, une pratique qui coûte beaucoup plus cher, au final, pour les contribuables. La CSN et d’autres organisations syndicales effectuent actuellement des travaux avec le Conseil du trésor sur cette importante question. Tout l’été, la CSN a tenu des activités de solidarité devant divers établissements du secteur public québécois afin de marquer l’urgence de régler ce problème.

Actuellement, les services publics québécois emploient quelque 7000 ouvriers spécialisés. Tous les postes d’ouvriers spécialisés de l’État québécois affichent un retard salarial très important par rapport aux salaires versés dans le secteur privé et dans la fonction publique fédérale pour le même travail. Celui-ci peut se chiffrer jusqu’à 45 %.

Le CSSS de Laval sur la bonne voie

Au CSSS de Laval, la direction se montre d’ailleurs très ouverte à convertir en postes les heures actuellement données au secteur privé, ce qui constitue un premier pas important. Actuellement, une trentaine d’ouvriers travaillent à l’entretien de l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé mais tous les autres établissements du CSSS font appel à la sous-traitance. « Notre syndicat travaille actuellement avec la direction du CSSS afin de trouver des solutions. Le problème que nous identifions, la direction le voit bien, elle aussi. Je ne comprends pas pourquoi tous les établissements du réseau ne prennent pas tous ce virage pour ramener ces travaux dans le secteur public. Il faut continuer de nous mobiliser partout pour que ça se fasse », explique la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CSSS de Laval, Marjolaine Aubé.

Saine gestion

La vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, y voit un enjeu de bonne gestion. Elle considère que le gouvernement doit accompagner les établissements pour rendre le secteur public plus attrayant aux yeux des ouvriers spécialisés. « Un électricien qui choisit le secteur public gagne 22 dollars l’heure, alors qu’il recevrait 33 dollars l’heure dans le secteur privé. La situation est semblable pour tous les métiers. À cause de ce retard, les établissements peinent à combler les postes et se tournent, à grands frais, vers des sous-traitants pour entretenir leurs installations. Le Conseil du trésor a le devoir de regarder le problème dans son ensemble car il ne fait aucune économie en sous-payant ce personnel spécialisé. Il est temps de faire preuve de courage politique et de revoir la politique salariale du secteur public dont cette distorsion est une des manifestations les plus dommageables pour la gestion efficiente de nos services publics. »

Rappelons qu’à l’issue des dernières négociations du secteur public, en 2010, les organisations syndicales et le gouvernement s’étaient entendus pour mener des travaux sur cet important enjeu. Trois ans plus tard, les travailleuses et les travailleurs en attendent encore les fruits. Ces travaux reprendront dans les prochains jours. Actuellement, syndicats et Conseil du trésor n’ont pas encore pu trouver de terrain d’entente, bien que tous reconnaissent le problème. Pour la CSN, qui travaille conjointement avec la FTQ et le SISP dans ce dossier, ces travaux doivent aboutir rapidement.

À propos

La Confédération des syndicats nationaux représente quelque 160 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois dans la santé et les services sociaux, en éducation et dans de nombreux organismes gouvernementaux.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’absence de législation anti-SLAPP en Ontario engendre un risque pour le Québec – 140 groupes demandent un changement

Plus de 140 groupes, incluant des organisations environnementales, syndicales et des porte-parole pour les droits civils, ont signé une déclaration qui demande à l’Assemblée législative de l’Ontario d’adopter rapidement une loi interdisant les poursuites-bâillon, au nom de la défense de la liberté d’expression. L’écart actuel de législation engendre un risque pour les groupes québécois.

Les poursuites-bâillon (poursuites stratégiques contre la mobilisation populaire ou SLAPP), souvent pour diffamation, ont pour but de réduire au silence un individu ou un organisme ayant pris parti dans le cadre d’un enjeu public. L’individu ou l’organisme ainsi visé devra consacrer une énergie et des sommes d’argent considérables pour assurer sa défense, au détriment de sa mission principale.

« La judiciarisation du débat public offre un avantage net à la partie nantie qui intente des poursuites et impose un handicap majeur à l’adversaire », explique Alain Deneault, auteur du livre Noir Canada et victime d’une poursuite-bâillon en Ontario entre 2008 et 2012. « Transposer un débat public dans l’arène judiciaire suppose qu’on en pervertisse le sens pour en figer les termes dans le langage du droit. Or, la « justice » est à ce point corrompue par l’argent qu’elle peut se transformer en arme pour les grandes corporations souhaitant faire taire les critiques qui leur sont adressées », renchérit Anne-Marie Voisard, responsable des affaires juridiques aux Éditions Écosociété.

Alors que le Québec a adopté une loi anti-SLAPP en 2009, les compagnies qui veulent faire taire la critique peuvent chercher des opportunités dans d’autres provinces, qui ne bénéficient pas d’une telle législation. Par exemple, Banro Corporation a intenté une poursuite en Ontario contre l’éditeur Écosociété et les auteurs du livre Noir Canada, même si la vaste majorité des livres ont été vendus au Québec. À la lumière de cet écart de législation entre les deux provinces, il est permis de se demander pourquoi Produits forestiers Résolu lance, en Ontario, une poursuite de $7 millions de dollars contre Greenpeace sur des enjeux principalement québécois et alors même que la maison mère de l’entreprise et la majorité de ses opérations se trouvent au Québec.

« Les Québécois et Québécoises ont le droit de savoir ce qui se passe dans leur forêt publique et de se sentir libre de critiquer les agissements des compagnies privées comme la forestière Résolu, sans crainte d’être la cible de poursuites judiciaires », a déclaré Nicolas Mainville, directeur de Greenpeace au Québec et responsable de la campagne Forêts. « Même si le Québec s’est doté d’une loi anti-SLAPP, des compagnies, particulièrement celles basées au Québec, ne devraient pas tenter des poursuites dans d’autres provinces en raison de l’absence d’une telle législation ».

Plusieurs groupes et personnalités sonnent l’alarme sur l’utilisation abusive des tribunaux et sur l’intervention accrue du système judiciaire dans le débat public. Michel Seymour, professeur à l’Université de Montréal, a par ailleurs collecté les signatures de plus de 500 professeurs universitaires pour demander au gouvernement ontarien d’adopter sans délai une loi anti-SLAPP. Il signale que «si les pétitions ont en général un pouvoir limité, les signatures de 500 professeurs d’université peuvent servir en Cour à cautionner la démarche intellectuelle de personnes abusivement poursuivies et, on l’espère aussi, à convaincre le gouvernement ontarien de l’urgence d’agir dans ce dossier».

Selon Patrick Nadeau, Directeur de la SNAP-Québec, « la menace des SLAPP pèse non seulement sur les groupes environnementaux, mais sur tous les citoyens qui restent vigilants face aux enjeux environnementaux et osent critiquer les dérapes des compagnies. Pour une saine démocratie, il faut que ça change ! »

« L’Ontario devrait suivre l’exemple du Québec et adopter une législation pour protéger la liberté d’expression de ses citoyennes et citoyens pour ainsi favoriser la participation des individus et des groupes aux débats d’intérêt public sans crainte de représailles judiciaires », conclut Lucie Lemonde de la Ligue des droits et libertés.

À l’exception du Québec, aucune des provinces canadiennes ne bénéficie d’une législation anti-SLAPP. Pendant cette session parlementaire, la législature de l’Ontario débattra du projet de loi 83 bannissant les SLAPP.

Notes :

La pétition et la liste complète des signataires, dont la CSN, sont disponibles ici : http://www.greenpeace.ca/liberte-expression

Adoption de moyens de pression incluant la grève

Réunis en assemblée générale le 5 septembre dernier, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’Autobus de Ste-Cécile-de-Milton – CSN (STTASCM) ont voté à 95 % en faveur de moyens de pression incluant la grève. Sans convention collective depuis le 30 juin 2010, les négociations avec l’employeur piétinent.

« Au début du mois de juin dernier, nous avons déposé une demande de conciliation. Depuis, trois rencontres ont été convoquées par le conciliateur. Dès la première, le 26 juin, l’employeur brillait par son absence. Durant la seconde, tenue le 15 juillet, l’employeur a posé quelques questions et a quitté la table de négociation après une heure environ seulement. Finalement, le 3 septembre dernier, l’employeur a tenté d’annuler la rencontre sous prétexte que la situation financière dans laquelle il se retrouve l’empêche de répondre à nos demandes. À cet égard, il joue un scénario classique d’un employeur qui ne veut pas négocier », de préciser Alain Grenier, président du syndicat.

Plusieurs éléments demeurent en suspens dont les salaires, les vacances, les barèmes d’indemnisation pour les dépenses d’emploi, la rétroactivité et la rémunération touchant aux voyages spéciaux.

« Alors que le coût de la vie augmente sans cesse, aucune augmentation de salaire n’a eu lieu depuis l’été 2009. Néanmoins, la partie patronale n’est pas disponible avant le 5 novembre pour poursuivre la négociation. Devant le peu d’importance qu’il accorde au règlement de notre nouveau contrat de travail, nous avons adopté des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève », de conclure monsieur Grenier.

Le STTASCM regroupe une vingtaine de travailleuses et de travailleurs membres du Secteur transport scolaire (STS). Le STS compte environ 3000 salarié-es membres de la Fédération des employées et employés de services publics – CSN, qui compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 travailleuses et travailleurs dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les trois centrales présentent leurs propositions à Rouyn-Noranda pour une amélioration du régime d’assurance-emploi

À l’occasion des audiences de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi, le Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (CSQ), le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec-CSN et le Conseil régional FTQ Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec ont présenté conjointement un ensemble de propositions pour que le régime retrouve sa vocation d’origine en protégeant efficacement les travailleuses et les travailleurs victimes du chômage.

La Commission a été mise sur pied dans le sillage de la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement Harper, décriée par une large coalition de syndicats et d’organismes. Cette réforme accentuera l’insécurité et la précarité sur le marché du travail, en plus de frapper de plein fouet certaines industries.

Une réforme injustifiée et injustifiable

Instauré en 1940, le régime fédéral d’assurance-chômage, rebaptisé en 1996 assurance-emploi, jouait la fonction d’assurance sociale. Cette assurance permettait également de stabiliser l’économie en période de ralentissement et de redistribuer la richesse entre les régions, les secteurs d’activités et certaines catégories de salarié-e-s. Des réformes successives ont dénaturé cette assurance pour la convertir en un programme d’assistance. Les règles d’admissibilité ont été resserrées et la durée ainsi que le niveau des prestations ont été réduits. Ainsi, au plus fort de la crise économique de la dernière décennie, en 2009, à peine un chômeur sur deux avait accès à des prestations.

La récente réforme du régime, annoncée dans le budget de 2012 et mise en œuvre depuis janvier 2013, accentue cette dérive. Elle occulte le fait que le chômage est une caractéristique permanente du système économique. Sous prétexte de vouloir jumeler les travailleurs avec les emplois disponibles, le gouvernement conservateur nie la réalité du chômage.

Non seulement le gouvernement conservateur s’enferme dans une vision idéologique voulant que le chômage résulte essentiellement du comportement des individus et qu’un programme d’assurance-chômage trop généreux réduise l’incitation au travail, mais en plus, il laisse entendre que les prestataires sont tous des fraudeurs potentiels. De victimes d’un système économique qui produit du chômage, les travailleuses et les travailleurs deviennent les coupables.

Une réforme qui aggrave le problème dans la région

« Historiquement, la région de l’Abitibi-Témiscamingue a souffert d’un taux de chômage supérieur à la moyenne québécoise. En tant que région ressource et avec un faible niveau de transformation de ses propres ressources, l’Abitibi-Témiscamingue est dépendante des aléas des prix de matières premières et de la demande des ressources. En période de croissance économique, la demande de main-d’œuvre est forte. Cependant, lorsque la demande de matières premières diminue, cela se traduit par des pertes d’emploi.

Dans une région aussi vaste que la nôtre, non seulement cela affecte la qualité de vie des travailleurs et des travailleuses, mais cela a aussi un énorme impact économique dans la région. Avec la nouvelle réforme de l’assurance-emploi, ces mêmes travailleurs et travailleuses sont exposés à voyager des longues distances pour occuper d’autres emplois, alors qu’ils et elles n’ont pas toujours les moyens de se payer de tels voyages », a exprimé David Maden, conseiller régional de la FTQ en Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec.

« Limiter l’accès à l’assurance-emploi pour les travailleurs et travailleuses de notre région, c’est condamner notre région à une lente agonie. L’économie de notre région est constituée, entre autres, de travail saisonnier comme l’agriculture, la construction et la foresterie. Permettre aux travailleurs et aux travailleuses qui occupent ces emplois saisonniers d’accéder à un revenu d’appoint est essentiel pour que la population puisse assurer une viabilité économique toute l’année. Un régime d’assurance-emploi accessible et efficace assure à notre région une qualité de vie et un dynamisme économique. Autrement, la région risque de se vider de sa population », a expliqué Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec-CSN.

« Dans le domaine de l’enseignement primaire et secondaire, les contrats à temps partiel et la suppléance sont chose courante. Un pourcentage important des personnes œuvrant dans ce domaine est donc à statut précaire et les modifications au régime viennent les fragiliser davantage. Dans les commissions scolaires, plusieurs postes ne deviennent disponibles qu’en cours d’année. Si une personne se fait offrir un emploi jugé convenable dans un autre domaine, elle pourrait devoir l’accepter sous peine de perdre son droit aux prestations. Ainsi, elle ne sera plus disponible pour les suppléances occasionnelles et les contrats à temps partiel. Ceci a pour effet de priver le domaine de l’enseignement d’une relève compétente dans notre région et, par la même occasion, d’un personnel qualifié et expérimenté », a déclaré Luc Gravel, président du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (CSQ).

Des changements s’imposent

Pour la CSQ, la CSN et la FTQ, il est clair que l’assurance-chômage est un régime d’assurance fondé sur le partage du risque de chômage par l’ensemble de la société. Il ne s’agit donc pas d’un régime d’assistance ni de dernier recours comme les gouvernements successifs à Ottawa tentent de l’y rabaisser depuis plus de 20 ans. Lorsque les travailleuses et les travailleurs vivent des épisodes de chômage, ils ont droit à des prestations, ce doit être la norme plutôt que l’exception, comme ce fut le cas en 2011 quand seulement 41,3 % des chômeuses et des chômeurs ont eu droit aux prestations.

Les trois organisations syndicales enjoignent le gouvernement à prendre ses responsabilités en ce qui a trait au mode de financement du régime, auquel seuls les travailleuses et les travailleurs, ainsi que les employeurs sont appelés à participer à l’heure actuelle.

Si le gouvernement fédéral persistait à restreindre les droits des chômeuses et des chômeurs et qu’il refusait de bonifier le régime d’assurance-emploi dans le sens de nos propositions, la FTQ, la CSN et la CSQ seraient favorables à la création d’un régime québécois d’assurance-chômage dans la mesure où les paramètres de ce nouveau régime en matière de couverture, de financement et de gouvernance répondraient aux revendications de nos organisations.

La CSN et la FIM présentent leur mémoire sur le projet de loi 43 modifiant la Loi sur les mines

Dans le cadre de la Commission parlementaire chargée de l’étude du projet de loi 43 modifiant la Loi sur les mines, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM) de la CSN ont présenté aujourd’hui un mémoire conjoint. Elles saluent la présence d’avancées notables proposées dans la nouvelle mouture et mettent en lumière des écueils dont il faudra bien se garder.

« Nous espérons que le projet de loi sera adopté afin que l’on sorte du statu quo qui favorise outrancièrement les sociétés minières et que soit ainsi entamé un véritable changement de la culture du free mining qui prévalait jusqu’à présent», s’est exprimé d’entrée de jeu le trésorier de la CSN, monsieur Pierre Patry.

« Le projet de loi comporte des changements fondamentaux dont nous soulignons l’importance : un meilleur encadrement de l’exploitation, une obligation de divulgation de renseignements sur cette exploitation et l’adoption obligatoire de plans de réaménagement et de restauration minière pour lesquels sont exigés des garanties financières en amont, un meilleur encadrement de l’expropriation et de l’indemnisation des terrains pour lesquels une société minière possède des claims, de même que l’assujettissement de tout nouveau projet minier au Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) », a ajouté monsieur Patry.

« L’importance de la transformation du minerai en sol québécois est mis de l’avant par l’obligation d’une étude de faisabilité et nous nous en réjouissons », a affirmé le vice-président de la FIM, monsieur Marc Laviolette. « Le projet de loi va dans le bon sens et nous souhaitons que la ministre fasse de la transformation une condition sine qua non pour que tout développement minier ait un impact durable sur la création d’emplois, notamment en région », a renchéri monsieur Laviolette.

« Des écueils sont toujours présents dans le projet de loi à l’étude », a cependant fait remarquer monsieur Patry. Parmi ceux identifiés , mentionnons : la non-limitation du nombre et du renouvellement des claims de même que l’absence d’un mandat environnemental du comité de suivi dont la composition est incomplète et laissée au libre-arbitre de la société minière. Autres difficultés : il faut une meilleure concordance entre la Loi sur les mines et les autres lois en rapport avec l’activité minière de même qu’une zone tampon, jusqu’ici manquante, afin que le patrimoine écologique et les activités récréotouristiques soient protégés de l’activité des sites miniers.

« Au final, pour la CSN et la FIM, ce qui importe, c’est que le projet de loi soit adopté et ce, à l’aune des principes du respect de l’environnement et de l’acceptabilité sociale par les communautés concernées afin de favoriser un développement économique local et national dynamique », a insisté monsieur Patry, tout en indiquant que ce développement doit s’accompagner d’une gestion transparente des ressources minières, de redevances plus équitables, de création d’emplois stables et d’un respect des générations futures dans les choix d’aujourd’hui.

Veuillez noter que messieurs Pierre Patry et Marc Laviolette seront sur place à Québec pour toute demande d’entrevue.

À propos de la CSN et de la FIM

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de plus de 2 100 syndicats qui regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement au Québec. La CSN œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable et, à ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui animent la société québécoise. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM) regroupe 320 syndicats représentant plus de 30 000 travailleuses et travailleurs occupant diverses fonctions telles que mineurs, machinistes, opérateurs, journaliers, magasiniers, et bien d’autre dans différents secteurs.

S’affirmer lumineusement au centre-ville pour la plus grande valeur québécoise au cœur de notre identité!

En cette ère de bouleversement identitaire, l’anglicisation de Montréal vient toucher au cœur de l’identité québécoise à travers le monde, soit son caractère français en Amérique du Nord.

Quoi : Partenaires pour un Québec français convie 400 participants à la Place des festivals à Montréal le 18 septembre à 19 h pour faire briller le plus grand symbole de notre identité, la loi 101.

Comment : Les 400 participants recevront chacun deux lampes luminescentes à forte intensité et iront se placer sur chacune des 400 pastilles qui formeront un énorme 101 sur la Place des festivals. Du haut d’une nacelle de 135 pieds, une séance photo aura lieu pour immortaliser cette foule éclair « flashmob » unique. En plus du « 101 », des photos « MTL 101 » seront prises pour mettre en lumière l’importance que Montréal demeure la deuxième ville francophone au monde?

Accès limité pour photographes et caméramans dans la nacelle : Si vous désirez avoir en banque pour votre réseau ces images uniques, vous devez réserver votre place.

Les organisateurs : Partenaires pour une Québec français est un regroupement des grands syndicats (FTQ, CSN, CSQ, SFPQ, FAE, UDA), de la Société St-Jean-Baptiste de Montréal et du Mouvement national des Québécoises et Québécois. Partenaires pour un Québec français (PQF) travaille ardemment à une bonification majeure de la Charte de la langue française en fonction des revendications contenues dans sa plateforme.

Où : Place des festivals à Montréal à 19 h le mercredi 18 septembre 2013. L’accueil se fera entre 17 h 30 et 19 h.

Le Conseil central de Lanaudière (CSN) démontre sa solidarité aux lock-outés et grévistes

Les membres CSN de la région de Lanaudière manifestent, aujourd’hui, devant le Maxi du boulevard Firestone à Joliette, afin de montrer leur solidarité aux travailleuses et aux travailleurs d’épicerie en conflit de travail en Abitibi-Témiscamingue.

Ce geste d’appui du Conseil central de Lanaudière (CSN) aux salarié-es des épiceries Loblaws et Maxi de Rouyn-Noranda ainsi que du Provigo de Témiscaming – toutes les trois dirigées par la chaîne alimentaire torontoise Loblaw – vise à exercer une pression sur l’employeur afin qu’il mette un terme le plus rapidement possible aux trois conflits qu’il a provoqués.

Le 10 juin dernier, les syndiqué-es du Loblaws de Rouyn-Noranda ont déclenché la grève devant l’offre globale et inacceptable de l’employeur. Les salarié-es en question sont sans convention collective depuis le 1er novembre 2012.

Le 27 juin 2013, une décision rendue par la CRT a reproché à l’employeur d’entraver les activités du syndicat, d’avoir négocié de mauvaise foi et d’avoir porté atteinte à la liberté d’association. En plus d’une série d’autres mesures, la CRT a ordonné à Loblaw de verser au syndicat la somme de 5 000 $ à titre de dommages et intérêts punitifs.

Un conflit n’attend pas l’autre

« Tout se passe comme si l’entreprise tente d’obtenir des concessions de la part des employés afin de pouvoir régler le conflit de travail qu’elle a déclenché au magasin Maxi de Rouyn-Noranda », estime le conseiller syndical CSN, Sylvain Nolet.

Le conflit du Loblaws de Rouyn-Noranda est venu s’ajouter aux lock-out qui perdurent au Maxi de Rouyn-Noranda depuis le mois d’août 2012 et au Provigo de Témiscaming depuis décembre de cette même année. Ce dernier a été déclenché parce que les employé-es ont osé porter le chandail où il était inscrit : Le respect avant tout. Les deux lock-out privent de revenus des dizaines de travailleurs depuis des mois et forcent les citoyens à se déplacer en dehors de leur ville pour faire leur épicerie.

Pour Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN), il y a une simple raison pour laquelle ces trois conflits perdurent : « Loblaws refuse tout simplement de négocier. »

« Dès qu’il y a une proposition pour retourner à la table de négociation, ça bloque parce que les représentants de Loblaws doivent se référer au bureau central à Toronto. Ils viennent au Québec, mais n’ont pas de mandat clair », a souligné Francine Ranger.

« Les conflits ont assez duré. Si Loblaws a un minimum de respect envers sa clientèle et son personnel, elle doit mettre de l’eau dans son vin. Nous sommes solidaires envers nos collègues d’Abitibi-Témiscamingue et j’invite les responsables de Loblaws à entamer de vraies négociations afin de résoudre ces trois conflits de travail. »

Des syndicats CSN entérinent leurs ententes de principe et deux autres sont toujours en négociation

Deux syndicats affiliés à la CSN de l’Université Concordia ont adopté, lors de leurs assemblées générales cette semaine, des ententes de principe intervenues avec l’administration de l’université.

Hier, le Syndicat des employées et des employés des bibliothèques de l’Université Concordia (SEEBUC) a voté dans une proportion de 97 % en faveur des termes d’une nouvelle convention collective. Le 11 septembre, c’était au tour du Syndicat des employé(e)s de soutien de l’Université Concordia – Secteur technique ; ses membres ont accepté à 99 % l’entente conclue avec l’université.

La convention collective de chaque syndicat est échue depuis mai 2009. Les nouvelles conventions, qui prendront fin le 31 mai 2015, accordent des augmentations de salaire de 10 % sur une durée de six ans et introduisent des régimes d’assurance dentaire et oculaire. Les membres des deux syndicats ont résisté aux attaques concernant leur sécurité d’emploi et d’autres conditions de travail.

« Nous saluons nos membres et les autres syndicats CSN de Concordia pour leur solidarité et leur détermination à rester debout devant un employeur qui, de plus en plus, manque de respect pour notre important travail, » a commenté le président du syndicat des techniciens, Alex Macpherson.

Deux autres syndicats CSN, le Syndicat des employé-es de soutien de l’Université Concordia et le Syndicat des employé-e-s professionnel-le-s de l’Université Concordia , restent à la table des négociations afin de renouveler des conventions collectives échues aussi depuis plus de quatre ans.

« Nous sommes mobilisés afin d’appuyer nos négociations sur la base d’une solidarité intersyndicale, a mentionné Irene Fernandez, présidente du syndicat des employé-es de bibliothèque. Nous soutenons nos collègues qui sont membres des syndicats CSN et nous serons toujours là pour les aider dans leur lutte pour une convention collective équitable. »

La CSN demande au ministère de la Famille de surseoir à son adoption

La Confédération des syndicats nationaux dépose aujourd’hui ses commentaires et ses recommandations relatifs au projet de modifications du Règlement sur les services de garde éducatifs paru dans la Gazette officielle du 17 juillet dernier. La CSN estime important d’améliorer encore la qualité des services, de renforcer la sécurité des enfants et de clarifier les droits et les obligations des différents acteurs. Il est aussi essentiel que la formation offerte soit de qualité, qu’elle soit reconnue par les partenaires du réseau et accessible à l’ensemble des intervenantes. Malheureusement, les modifications proposées par le ministère n’auront pas tous les effets escomptés quant à l’atteinte de ces objectif

Plusieurs irritants

On constate plusieurs irritants, notamment la hausse annoncée des droits de permis d’exploitation et de renouvellement de permis, qui augmenteront respectivement à 1515 $ (800 %) et à 500 $ (468 %). Ces hausses vont freiner le développement de nouveaux CPE dans un contexte de besoins criants, tout en grevant les budgets de CPE déjà aux prises avec des difficultés financières importantes.

En milieu familial, certains ajouts au règlement pourraient nuire à la continuité des services ; d’autres contribuent à accroître l’arbitraire en matière de visite du domicile ; d’autres enfin sont impraticables en contexte résidentiel. De plus, des ressources financières additionnelles sont nécessaires aux différents services de garde, entre autres, pour améliorer le soutien pédagogique, pourvoir à l’achat de matériel éducatif et à l’aménagement de lieux adéquats, faciliter l’accès à la formation et offrir de bonnes conditions de travail.

Demande de moratoire

Pour Denise Boucher, vice-présidente de la CSN, ces modifications réglementaires importantes ne doivent pas être adoptées dans la précipitation. « Il est nécessaire de bien prendre le temps de poursuivre l’analyse des modifications proposées et d’évaluer leurs impacts sur les services de garde. Il faut aussi considérer les répercussions sur les milliers d’intervenantes et d’intervenants qui œuvrent auprès d’eux. D’où notre demande de report du projet de règlement. »

Au cours des prochaines semaines, la CSN et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui regroupe des milliers d’intervenantes et d’intervenants en services de garde, souhaitent rencontrer le ministère de la Famille afin d’échanger plus à fond et de trouver des solutions pour bonifier le projet de règlement.

À propos de la CSN

La CSN représente la grande majorité des travailleuses et des travailleurs œuvrant en centre de la petite enfance, de même que près de 2000 responsables en services de garde. Elles sont regroupées à la (FSSS-CSN). Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un employeur sans mandat de négocier

Au lendemain de l’annonce de la fermeture de l’Hôtel des Seigneurs, le syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’hôtel ainsi que la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN) tiennent à envoyer un message clair à l’employeur hôtelier SilverBirch : qu’il vienne se rasseoir à la table de négociation… avec un mandat sérieux de négocier sur les deux points principaux d’achoppement, soit la transférabilité de la convention collective en cas de vente partielle à un tiers de même que l’encadrement des services réduits des chambres.

« Avant de tout fermer et de tout démolir à Saint-Hyacinthe, j’invite le représentant de l’employeur, Herman Champagne, à aller chercher un mandat. Encore une fois, cette attitude est non seulement irrespectueuse du processus de négociation mais menace la protection des emplois et la survie économique de notre ville », s’est indigné Robin St-Pierre, président du syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel des Seigneurs.

Depuis le 28 octobre 2012, les employés de l’Hôtel des Seigneurs ont déclenché une grève générale illimitée afin de dénouer l’impasse qui subsiste à la table de négociation en vue du renouvellement de leur convention collective. C’est à 85 % que les syndiqué-es ont voté cette grève.

En mars 2013 dernier, la partie patronale s’était montrée impassible sur deux revendications des syndiqué-es en grève… faute de mandat de pouvoir négocier à ce chapitre. Dès lors, il est choquant de constater que six mois plus tard, n’ayant pas encore ce mandat permettant de faire avancer la signature de la convention, la direction de l’hôtel fait peser une lourde menace sur le développement touristique et économique de la ville-centre de la MRC des Maskoutains en fermant de manière unilatérale l’hôtel.

« En refusant même de discuter ces deux points, SilverBirch nous envoie le message qu’il ne tient plus à fonctionner avec nos 180 syndiqués, indique Michel Valiquette, porte-parole du secteur de l’hôtellerie à la Fédération du commerce. Voilà pourquoi nous insistons à discuter de nouveaux paramètres de convention collective, et ce, afin de protéger nos emplois. »

Ce prochain lundi 16 septembre 2013, à 14 h, se tiendra l’assemblée générale hebdomadaire des travailleuses et des travailleurs en grève, au cours de laquelle ils feront le point sur la situation et sur les actions additionnelles qu’ils entendent mener.

« Monsieur Champagne, allez donc chercher le mandat. Soyez franc avec la population maskoutaine. Avec l’assurance que nous ne discuterons pas dans le vide, nous sommes ouverts et disponibles 24 heures sur 24 », martèlent les leaders syndicaux.

La Fédération du commerce (CSN) rassemble 32 500 membres dans différents secteurs d’activité. Elle compte 11 000 membres travaillant dans le secteur du tourisme, dont 6500 dans l’hôtellerie.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les chargées et chargés de cours adoptent l’entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective

Le vendredi 6 septembre s’est tenue une Assemblée générale spéciale au cours de laquelle le comité de négociation du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval a présenté à ses membres le contenu de l’entente de principe survenue avec les représentants de l’administration de l’Université.

Les chargés de cours présents à l’Assemblée ont voté à 88 % pour cette entente de principe. La convention collective des chargées et chargés de cours de l’Université Laval était échue depuis décembre 2010. L’entente de principe est survenue après 31 mois et 85 rencontres à la table de négociation.

« Cette négociation a été très difficile pour le syndicat. 31 mois, c’est long, très long ! La durée s’explique en partie par la réécriture complète de la convention, un processus qui a finalement eu du bon pour les chargées et chargés de cours », signale Sylvain Marois, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), responsable du regroupement université.Le texte final de la nouvelle convention sera soumis au Conseil d’administration de l’Université Laval pour y être entériné d’ici quelques semaines.

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) représente 1800 chargés de cours en lien d’emploi, dont environ 800 sont sous contrat aux sessions d’automne et d’hiver. Il est affilié à la FNEEQ–CSN, la fédération syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Le gouvernement doit mieux soutenir les proches aidants

Tout juste avant l’adoption d’une politique sur l’assurance autonomie, la Confédération des syndicats nationaux espère que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, entendra le cri du cœur lancé par le Regroupement des aidants naturels du Québec (RANQ) en début de semaine. Pour la centrale syndicale, une véritable politique de soutien passe par un accroissement significatif des ressources en soutien à domicile, tant pour les aîné-es, les personnes en situation d’incapacité que pour les proches aidants.

« Il est essentiel que le gouvernement puisse apporter une réponse positive et rapide à l’appel du RANQ afin de répondre aux besoins qui sont criants. Trop souvent, les aidantes et les aidants s’épuisent dans l’aide dispensée aux proches, et ce, au détriment de leur santé physique et psychologique », déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Incidemment, pas moins de 300 000 personnes au Québec, essentiellement des femmes âgées de 45 à 65 ans, assument de 70 à 85 % de l’aide requise par les aîné-es uniquement. Des données qui démontrent à l’évidence l’insuffisance du soutien à domicile qui cause, à son tour, l’épuisement des proches aidantes. Ainsi, entre 40 et 50 % des aîné-es ayant d’importants besoins à combler ont, à leur côté, une aidante en situation de détresse psychologique, et une aidante sur six est en détresse. En outre, le dédoublement des structures relativement au budget et aux programmes de soutien pour les proches aidantes constitue davantage un frein qu’un levier, contrairement aux prétentions du gouvernement lors de la création du Fonds de soutien aux proches aidants des aînés (FSPAA), en 2009. Ce faisant, le gouvernement a confié à la Fondation Lucie et André Chagnon le soin de gérer en partenariat public-privé les millions de dollars prévus notamment pour le soutien aux proches aidants.

Pour la CSN, ce type de PPP social donne un pouvoir d’influence démesuré à un seul acteur pour « guider » l’évolution des politiques publiques et, souvent, a pour effet de limiter les marges d’autonomie des organismes communautaires qui y recourent, notamment pour le financement et le soutien aux aidantes et aidants.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

En juin dernier, la CSN a adopté une plateforme de revendications intitulée Vision d’un continuum de services globaux et intégrés pour les aîné-es qui traite notamment des soins à domiciles et des besoins des proches aidants. Le document est disponible sur demande.

Le gouvernement canadien doit agir

Le 18 août dernier, la pétrolière canadienne Pacific Rubiales Energy a été jugée coupable de graves violations à plusieurs droits humains par un tribunal populaire colombien. Des représentantes et représentants d’organisations sociales canadiennes et québécoises étaient présents lors du dépôt des preuves en Colombie et demandent au gouvernement canadien de prendre ses responsabilités à cet égard.

Le Canada au premier rang

La tenue de ce tribunal visait à juger le comportement de certaines multinationales étrangères présentes en Colombie. Leila Celis, professeure en sociologie à l’UQAM et membre du Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC), déclare : « Quand on sait que Pacific Rubiales Energy est la plus importante pétrolière étrangère en Colombie et que la majorité des crimes et violations aux droits humains imputables au conflit armé colombien se concentrent dans les régions d’investissements miniers et pétroliers, on ne peut que se questionner sur le rôle des entreprises canadiennes ».

L’accord de libre-échange entre le Canada et la Colombie (l’ALECC) est entré en vigueur en 2011. « Des sources officielles colombiennes stipulent que 87 % des réfugié-e-s internes proviennent des régions d’exploitation pétrolière et minière, alors que 78 % des crimes commis contre les syndicalistes et 89 % des violations aux droits des peuples autochtones y sont aussi perpétrés. Tout cela malgré le fait que le gouvernement canadien et les entreprises canadiennes affirmaient que l’ALECC contribuerait à faire diminuer les violations des droits humains », rappelle Constance Vaudrin du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) et du Groupe d’orientation politique sur les Amériques du Conseil canadien de la coopération internationale. « Sur place, ce n’est pas ce que nous avons vu et entendu ».

Autochtones déplacés, eau potable contaminée et hommes armés en quantité

Un des cas les plus visibles de violation des droits de la part de Pacific Rubiales est celui du peuple autochtone Sikuani. « Sans consultation préalable, laquelle est pourtant prévue dans la législation colombienne, les Sikuani ont été déplacés de leurs territoires ancestraux. De plus, un barrage de contrôle est installé sur la route publique menant au champ pétrolifère de Pacific Rubiales, mais également près de différents villages et réserves autochtones », mentionne Amir Khadir, député de Québec Solidaire. L’armée et les forces de police colombiennes surveillent ce barrage. Embauchant environ 14 000 travailleurs, Pacific Rubiales a recours à 6000 hommes armés (police, armée et forces de sécurité privée) pour protéger ses installations. « On ne peut qu’imaginer l’importante militarisation de cette région peu peuplée ! », s’exclame le député.

Conditions de travail déplorables et assassinat d’un syndicaliste

Un accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et la Colombie, entré en vigueur en même temps que l’ALECC, stipule que les deux États doivent incorporer et protéger les principes et les droits reconnus par l’Organisation internationale du travail (OIT), tels que la liberté d’association et le droit de négociation collective. « Or, les travailleurs ne peuvent s’affilier au syndicat de leur choix et continuer à travailler pour la pétrolière. Ces pratiques vont clairement à l’encontre du droit du travail et syndical », dit Guy Martin, de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). « Non seulement les travailleurs affiliés au syndicat pétrolier national font face à des menaces et à de l’intimidation, mais l’un d’entre eux a aussi payé de sa vie », continue-t-il en faisant référence au meurtre de Milton Parra, militant syndicaliste, en décembre 2012. « Trois jours après la tenue de l’audience sur Pacific Rubiales Energy, un autre leader syndical et sa famille ont reçu des menaces de mort. C’est très inquiétant », a-t-il aussi souligné.

Responsabilité de l’État canadien

Aucun cadre réglementaire n’existe pour contrôler les activités des entreprises canadiennes à l’étranger. Celles-ci sont tenues de respecter les lois nationales, mais rien n’est mis en place pour s’assurer qu’elles le fassent réellement ou qu’elles respectent les conventions internationales. Alain Deneault, auteur de Paradis sous terre et de Noir Canada – ouvrage retiré des librairies à la suite de pressions judiciaires de la part de de la minière canadienne Barrick Gold – insiste pour qu’« une législation contraignante soit votée afin d’exiger des entreprises enregistrées ici qu’elles respectent les engagements internationaux du Canada en matière de droits humains. L’État doit enquêter sur les nombreux cas d’abus et, le cas échéant, imposer des sanctions aux sociétés concernées », conclut-il.

La délégation canadienne était constituée de représentantes et représentants de neuf organisations : le parti Québec Solidaire, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), Groupe d’orientation politique sur les Amériques du Conseil canadien de la coopération internationale (GOPA-CCCI), le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), CASA – Toronto (Colombia Action Solidarity Alliance) et le Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC).

» Lire le rapport

La Commission d’examen sur l’assurance-emploi entend les revendications des quatre centrales à Cap-aux-Meules

À l’occasion de l’audience de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi, les quatre organisations syndicales CSD, CSN, CSQ et FTQ ont présenté, par le biais d’un mémoire conjoint, un ensemble de propositions pour que le régime retrouve sa vocation d’origine en protégeant efficacement les travailleuses et les travailleurs victimes du chômage.

La Commission a été mise sur pied dans le sillage de la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement Harper, décriée par une large coalition de syndicats et d’organismes. Cette réforme accentuera l’insécurité et la précarité sur le marché du travail, en plus de frapper de plein fouet certaines industries.

Une réforme qui aggrave le problème

« S’il y a une région défavorisée en ce qui a trait à la précarité des emplois, c’est bien la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Cette région, en fait, nous rappelle la nécessité criante d’avoir un véritable régime d’assurance qui protège réellement les personnes contre la perte d’emploi en leur garantissant un revenu de remplacement décent pendant les périodes difficiles », a commenté Jean-Luc Harel, conseiller syndical à la CSD.

Alors qu’en 1989, 83,8 % des chômeuses et chômeurs avaient accès à des prestations régulières, ce taux est passé à 43,9 % en 1997, soit une baisse de 39,9 points de pourcentage. Depuis cette période, la couverture n’est pas allée en s’améliorant. En 2011, le pourcentage des personnes admissibles est passé à 41,3 %, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis la fin des années 1990.

« En Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, la réforme a des conséquences désolantes tant dans le secteur de la santé et des services sociaux qu’en éducation. Plusieurs de nos membres, même lorsqu’ils obtiennent un contrat à temps partiel, doivent compenser par les prestations d’assurance-emploi afin de s’assurer un revenu décent. Et cette réforme est loin de toucher seulement les syndiqués. Dans notre région, chaque famille est importante et lorsque l’une d’elles doit quitter la région pour trouver un meilleur revenu, les employés des services publics écopent : des postes sont supprimés dans les établissements d’enseignement et dans les services de santé, etc. Dans ce cercle vicieux, la région est de nouveau privée d’expertise et de services, ce qui empêche de nouvelles familles de s’y établir. Cette réforme de l’assurance-emploi contribue à faire tourner la roue de l’exode vers les grands centres et de l’appauvrissement des régions », a déclaré Yves-Daniel Garnier, président du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Gaspésie et des Îles à Gaspé (CSQ).

Des changements qui s’imposent

Les quatre organisations demandent au gouvernement d’apporter plusieurs changements à l’assurance-emploi pour mieux protéger les personnes en situation de chômage. Alain Harrisson, conseiller régional pour la Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ) :

« L’importance de l’assurance-emploi pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine est capitale. Le travail saisonnier comme la pêche, la foresterie, la construction et l’agriculture est partie intégrante de notre activité économique. En 2012, 13,1% des emplois de la région provenaient de ces secteurs. Ce revenu d’appoint, payé par les travailleurs et travailleuses ainsi que par les employeurs et employeuses, est essentiel pour que la population puisse vivre décemment toute l’année. L’assurance-emploi doit être accessible et efficace pour que notre région demeure vivante et dynamique, c’est aussi simple que ça! », a-t-il expliqué.

Les questions de l’emploi convenable et de l’abolition du projet-pilote sur le « trou noir » ont également été évoquées par le président du Conseil central Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Jacques Mimeault : « En plus des effets de la réforme comme l’élimination de l’emploi convenable, qui accordait au prestataire un délai raisonnable pour rechercher un poste correspondant aux conditions de son emploi précédent, l’abolition du projet pilote no 15, qui fait en sorte que les travailleuses et travailleurs subissent la période « trou noir », nous frappe de plein fouet. Durant cette période, les bénéficiaires de l’assurance-emploi ne perçoivent plus leurs prestations arrivées à terme et attendent la reprise de la saison de travail. Or, ils continuent à devoir assumer leurs dépenses d’épiceries, d’Hydro, de chauffage et de téléphone, pour ne nommer que celles-là.

La Revue de l’Emploi d’Emploi-Québec offrait en ligne 160 emplois pour le mois de juin, et ce, pour l’ensemble de la Gaspésie et des Îles et tout secteur confondu. D’ici quelques semaines, les secteurs de l’hôtellerie, de la transformation halieutique, de la sylviculture et de la pêche, entre autres, termineront leurs saisons. Comment peut-on penser que ces travailleurs pourront se retrouver un autre emploi dans la semaine suivante? Ce n’est tout simplement pas réaliste », a-il souligné.

Les quatre organisations syndicales enjoignent le gouvernement à prendre ses responsabilités en ce qui a trait au mode de financement du régime, auquel seuls les travailleuses et les travailleurs et les employeurs sont appelés à participer à l’heure actuelle.

« En 1990, malgré une vaste opposition, le gouvernement canadien a cessé de participer financièrement au régime. Nous avons toujours dénoncé ce désengagement de l’État et exhortons le gouvernement à assumer de nouveau la part des dépenses qui lui revient », ont finalement déclaré les représentants de la CSD, de la CSN, de la CSQ et de la FTQ en concluant :

« Si le gouvernement fédéral persiste et signe dans son entreprise de réduction des droits des chômeuses et des chômeurs et refuse de bonifier le régime d’assurance-emploi dans le sens de nos propositions, nous exigerons la création d’un régime québécois d’assurance-chômage, dans la mesure où les paramètres de ce nouveau régime en matière de couverture, de financement et de gouvernance répondent aux revendications de nos organisations. »

Les sages-femmes du Québec félicitent l’effort, mais rappellent que l’impasse persiste dans leur négociation

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) se réjouit de l’annonce faite aujourd’hui par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de l’ouverture prochaine d’une nouvelle maison de naissance – la première en vingt ans – sur le territoire du CSSS Jeanne-Mance. Le RSFQ, la Coalition pour la pratique sage-femme ainsi que le Comité des usagères des services de sage-femme du CSSS Jeanne Mance militent depuis longtemps pour l’implantation d’une telle installation. Enfin les femmes de l’est de Montréal, qui devaient se déplacer dans l’ouest de l’île pour accoucher en maison de naissance, soit dans Côte-des-Neiges et à Pointe-Claire, pourront dorénavant avoir accès à ce lieu dans le quartier centre sud.

Le ministère méprisantn? Malgré le pas franchi aujourd’hui, le RSFQ, qui négocie depuis le mois de juin 2011 l’entente de service qui le lie au MSSS, tient à rappeler que le gouvernement refuse toujours de reconnaître à sa juste valeur la profession sage-femme, particulièrement la garde effectuée par ces dernières. « Nous sortons d’un blitz de négociation de trois jours, pour lequel le MSSS devait obtenir de nouveaux mandats. Nous nous sommes à peine fait offrir quelques sous de plus pour notre garde, soit 1,74 $ l’heure de garde, plutôt que 1,27 $. Les autres offres qui nous ont été faites – à force de luttes acharnées – ne représentent aucun coût pour le MSSS. Quel message le ministère est-il en train de passer à ce groupe de professionnelles exclusivement féminin? Que nous n’en valons pas la peine? », demande Claudia Faille, présidente du RSFQ.

Étude sans équivoque D’autre part, une fois de plus, une étude publiée cette semaine dans Cochrane par le King’s College London de Londres démontre, sans équivoque, que les femmes enceintes qui sont suivies par des sages-femmes du début à la fin de leur grossesse sont moins susceptibles d’accoucher prématurément et ont moins besoin d’interventions médicales. Les chercheurs en viennent à la conclusion que toutes les femmes devraient être encouragées à faire appel à une sage-femme, sauf en cas de problèmes médicaux ou obstétricaux. « C’est la continuité relationnelle offerte par les sages-femmes et la disponibilité que cela implique (24 heures sur 24, 7 jours sur 7, par une équipe de deux sages-femmes) qui donne d’aussi bons résultats. Or, le ministère ne semble pas vouloir reconnaître cette réalité. Les sages-femmes ne signeront pas une entente qui méprise leur profession et leur garde », dénonce Claudia Faille.

À propos

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) est l’association professionnelle des sages-femmes. Il représente les sages-femmes qui œuvrent au Québec depuis 1995. Le RSFQ est en entente de service avec la Fédération des professionnèles de la CSN depuis 2009. La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, oeuvrant dans différents secteurs d’activité : santé et services sociaux, organismes gouvernementaux, éducation, secteur municipal, médecines alternatives, aide juridique, intégration à l’emploi, professionnèles autonomes, organismes communautaires, etc.