Le tribunal expulse des scabs de l’entrepôt de Jean Coutu

Alors que Metro, propriétaire de Jean Coutu, affirme que son « plan de contingence » ne compte que sur du personnel-cadre pour faire perdurer un lock-out depuis le 24 septembre, le Tribunal administratif du travail (TAT) vient d’ordonner le retrait de 23 personnes qui étaient présentes lors de l’enquête du ministère du Travail au centre de distribution de Jean Coutu de Varennes, le 27 octobre dernier.

« C’est une première manche de gagnée devant les tribunaux et nous sommes sûrs de pouvoir faire toutes les démonstrations nécessaires lors de l’audience sur le fond. Au-delà de cette bataille juridique, nous pensons que Jean Coutu doit revenir à la table de négociation le plus rapidement possible avec une réelle intention de trouver un terrain d’entente », soutient Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC Entrepôt–CSN. Cette dernière rappelle que 680 familles s’appauvrissent pendant que l’employeur viole le Code du travail.

Il y avait 68 personnes le jour de l’enquête du ministère à l’entrepôt de Varennes. La CSN estime que plus d’une trentaine de celles-ci n’étaient pas des cadres, mais des briseurs de grève. L’ordonnance provisoire du TAT lui donne en bonne partie raison dans cette première manche et il ne l’aurait pas fait si les arguments de la partie syndicale n’étaient pas fondés.

Il est important de dire également que les quarts de travail de soir et de nuit n’ont pas encore fait l’objet d’une enquête et qu’il est possible que de nouvelles personnes soient soupçonnées d’être des briseurs de grève. La CSN prendra tous les moyens nécessaires pour faire en sorte que le conflit actuel respecte la législation en vigueur au Québec.

Ce sont les travailleuses et les travailleurs des services publics qui nous sortiront de la crise; le gouvernement doit les écouter

Après 40 séances de négociation à la table centrale ainsi qu’un nombre important de rencontres aux tables de négociation sectorielles et alors qu’une crise sans précédent affecte les services publics, la CSN dénonce l’immobilisme du Conseil du trésor et interpelle aujourd’hui le chef du gouvernement. « M. Legault, qu’attendez-vous pour aller écouter celles et ceux qui affrontent cette tempête? Allons-y ensemble, dès maintenant. » C’est le message que lance ce matin Jacques Létourneau, président de la CSN, au premier ministre du Québec. Il ajoute que les travailleuses et les travailleurs des réseaux sont les mieux placés pour évaluer les changements nécessaires qui doivent être apportés pour améliorer les services à la population, puisqu’ils vivent les problèmes au quotidien dans leur travail, et ce, depuis bien avant la pandémie.

M. Létourneau lance cet appel alors que, depuis plusieurs semaines, les personnels des établissements de santé et de services sociaux, des établissements scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux tentent de se faire entendre en multipliant les interventions publiques dans différentes régions du Québec. Ce matin, une action était d’ailleurs menée en plein cœur du centre-ville de Trois-Rivières. « Les travailleuses et les travailleurs ne veulent plus de ces pansements qui ne sont là que pour stopper l’hémorragie. Ils veulent des mesures durables qui permettent d’améliorer réellement leurs conditions de travail et, par conséquent, les services à la population. Pouvoir faire leur travail plus humainement, c’est ce qu’ils demandent. »

La CSN, qui revendique un réel coup de barre dans les services publics, tant sur le plan des conditions de travail et de pratique que sur celui du salaire, constate qu’à toutes les tables de négociation, c’est la même rengaine : les porte-parole du gouvernement n’ont pas de mandat, donc, aucune solution concrète n’est proposée pour régler les graves problèmes de pénurie de main-d’œuvre qui sévissent actuellement dans l’ensemble des réseaux publics.

Malgré les rencontres du premier ministre avec les PDG des CISSS et des CIUSSS et les discussions entre la présidente du Conseil du trésor et les comités patronaux de négociation en éducation et en santé et services sociaux, la situation s’aggrave et les bris de services se multiplient. « Les gestionnaires parlent de réorganisations temporaires… Mais dans les faits, quand on est forcé de fermer l’urgence de Gatineau, quand on ferme un service d’obstétrique pendant 10 jours à Ville-Marie ou quand on entend parler d’une direction d’école qui aurait pris en charge un groupe dans un service de garde scolaire, il s’agit de ruptures de services. Et il y en avait déjà avant l’arrivée de la COVID-19 », ajoute M. Létourneau.

Pour la CSN, il est impératif que le gouvernement donne des mandats aux personnes qui le représentent pour que la négociation progresse et que de vraies solutions puissent être mises en place dès maintenant. « Est-ce que M. Legault comprend vraiment ce qui se passe sur le terrain? Quand on entend certaines de ses déclarations en conférence de presse, qui ne reflètent pas du tout la réalité, on se pose la question. Avec la négociation, le gouvernement a l’occasion d’agir immédiatement pour que les Québécoises et les Québécois aient accès aux services auxquels ils ont droit. Il doit le faire », conclut Jacques Létourneau.

Soutenir les salarié-es touché-es et promouvoir les services de la Grande Bibliothèque

En cette journée d’Halloween, le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN (STTUBAnQ–CSN) a tenu une manifestation devant la Grande Bibliothèque afin de dénoncer les coupes d’heures qui touchent plus d’une vingtaine de salarié-es surnuméraires et occasionnels.

« Nous nous sentons complètement abandonnés par la direction de BAnQ, par le secrétariat du Conseil du trésor et par le gouvernement de François Legault et celui de Justin Trudeau. Des dizaines d’employé-es à temps partiel vont perdre jusqu’à 49 % de leurs revenus, soit jusqu’à 900 $ par mois de leur modeste salaire, ce qui les empêchent d’avoir accès à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) ou à l’assurance-emploi. En tout, ce sont plus de 300 heures qui ont été coupées à partir du 1er octobre et, depuis ce temps, les retards s’accumulent dans les mises de côté des documents pour les usagères et usagers. Sans aucun filet social, nous en sommes à organiser des levées de fonds afin de les soutenir, de dénoncer Jean-François Mauger, président du STTUBAnQ–CSN. À la fin de cette semaine, la direction de BAnQ va leur redistribuer à peine 140 heures, mais il s’agit d’une mesure temporaire et nous ignorons toujours combien de temps va durer la pandémie ».

« Nous comprenons totalement la détresse vécue par ces travailleuses et ces travailleurs déjà précaires à un moment où nous devrions tout mettre en œuvre pour nous soutenir collectivement. Nous interpellons donc le secrétariat du Conseil du trésor, le ministère de la Culture et la direction de BAnQ afin de tout mettre en œuvre pour les soutenir. À cet égard, alors que le service de « prêt à emporter » demeure ouvert au public et que la pandémie de COVID-19 restreint drastiquement les activités de la population, la direction de la Grande Bibliothèque pourrait tout simplement en faire la promotion. L’employeur nous semble passif et trop peu créatif envers ses salarié-es au point où le syndicat a dû produire lui-même une publicité pour faire la promotion de ce service », de souligner Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Nous sommes solidaires avec les travailleuses et les travailleurs qui font face à cette situation. Actuellement, les organismes gouvernementaux ont la fâcheuse tendance à profiter de la crise pour faire des économies sur le dos de leurs salarié-es. Toutefois, d’autres bibliothèques, dont la bibliothèque Gabrielle-Roy à Québec, poursuivent leurs activités en maintenant tout leur personnel à l’emploi. Je suis convaincue que si la direction de BAnQ démontrait autant de créativité que ses salarié-es et qu’elle leur accordait le soutien qu’ils méritent, nous serions toutes et tous gagnants, au final », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN rassemble 450 salarié-es affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics. Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

PL65 : la CSN suggère des mesures pour améliorer la consigne et la collecte sélective

Pour que l’élargissement de la consigne permette de réelles améliorations en matière de récupération de matériaux et de collecte sélective, des renforcements doivent être apportés au projet de loi 65, préconise la CSN dans le cadre des travaux portant sur la Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l’environnement en matière de consigne et de collecte sélective.

La CSN salue la volonté du gouvernement de moderniser la consigne et de l’élargir aux bouteilles de vin et de spiritueux. Afin de réduire les déplacements de la clientèle, la centrale demande à ce que la gestion des contenants consignés soit prise en charge, autant que possible, dans les succursales de la SAQ.

Alors que le projet de loi intègre le concept de la responsabilité des entreprises productrices, celle-ci doit viser à réduire à la source les matières produites, et ce, dès leur conception. En plus de s’assurer que les coûts supplémentaires ne seront pas refilés aux consommateurs, le gouvernement doit veiller à instaurer des mécanismes fiables et reconnus pour le recyclage des contenants, des emballages et des imprimés.

Consciente que bon nombre de modalités seront intégrées aux règlements qui permettront la mise en œuvre du projet de loi à l’étude, la CSN demeure malgré tout préoccupée par la croissance des contenants à remplissage unique au détriment des contenants à remplissage multiple comme la bouteille brune utilisée par les brasseurs de bière. Afin de promouvoir cette option plus écologique, la CSN propose de rehausser le montant de la consigne des contenants à usage unique.

L’organisation syndicale s’inquiète par ailleurs de constater que le gouvernement a permis l’arrêt d’une entente datant de 1984 et limitant le nombre de contenants à remplissage unique dans la commercialisation de la bière. Ce seuil maximal, fixé à 37,5 % du volume des ventes de chaque adhérent, permettait justement de favoriser le remplissage multiple.

Enfin, bien que le projet de loi 65 n’aborde aucunement la question cruciale des conditions de travail des gens qui œuvrent dans les centres de tri, notamment en matière de santé et de sécurité au travail, la CSN demande au gouvernement de s’attaquer rapidement aux problèmes fréquents qui y sont rencontrés.

Régimes de retraite à prestations cibles : un outil d’épargne additionnel pour les travailleuses et les travailleurs

Présente en commission parlementaire aujourd’hui, la CSN a accueilli favorablement le projet de loi visant principalement à permettre l’établissement de régimes de retraite à prestations cibles.

« Il est clair pour nous que les régimes de retraite à prestations déterminées demeurent le meilleur véhicule d’épargne pour les travailleuses et les travailleurs, a souligné la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Mais malheureusement, ils ne sont pas accessibles à tous. En ce sens, les membres que nous représentons doivent avoir différentes possibilités qui répondent à la réalité de leur milieu de travail. »

Le président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN), Michel Desbiens, demande à ce que la mise en œuvre de la loi se fasse rapidement. « Cette loi permettra enfin aux syndicats affiliés à la CSN qui, comme nous, ont négocié de tels régimes de retraite au cours des derniers mois, de mettre en application leurs ententes. »

En rendant possible le partage des risques économiques et de ceux liés à la longévité, les régimes à prestations cibles constituent un outil supplémentaire intéressant, estime la CSN. Ils favorisent une mise en commun de plusieurs groupes de travailleuses et de travailleurs tout en respectant l’équité entre les différentes générations de cotisants au régime. Les mécanismes de financement et d’ajustement des prestations définis dans le projet de loi permettent d’établir un régime qui vise la sécurité et la stabilité des prestations. En ce sens, la CSN croit que ce projet de loi crée de nouvelles opportunités quant à la mise en place des régimes collectifs dans les milieux de travail, là où les régimes actuels ne sont pas adéquats.

La CSN a profité de son passage en commission pour rappeler aux parlementaires qu’un grand nombre de travailleuses et de travailleurs n’ont pas accès à un régime de retraite adéquat et que des iniquités importantes perdurent en matière de revenus accessibles à la retraite, notamment envers les femmes et les travailleurs autonomes. Pour la centrale syndicale, les travaux permettant une meilleure retraite pour toutes et pour tous sont loin d’être terminés.

Équité salariale : la CSN déplore la multiplication des recours juridiques du gouvernement

La CSN déplore la multiplication des recours juridiques utilisés par le gouvernement du Québec qui a pour effet de retarder, encore une fois, l’application d’une décision de la Cour suprême concernant certaines dispositions de la Loi sur l’équité salariale discriminatoires envers les femmes. La Procureure générale s’adresse aujourd’hui à la Cour d’appel pour demander, une nouvelle fois, le rejet de la contestation logée par la CSN et d’autres organisations syndicales.

« Le cirque ne peut plus durer, tranche la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous sommes devant un gouvernement qui, malgré la clarté de la décision de la Cour suprême, a d’abord tenté d’adopter des modifications à la loi qui contredisent cette décision, tout comme le droit de centaines de milliers de travailleuses d’obtenir une rémunération équivalente à celle de leurs collègues qui occupent des emplois majoritairement masculins. Ce même gouvernement tente aujourd’hui de perpétuer ces discriminations en multipliant les recours juridiques. Près de 20 ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, on ne s’attendrait pas à autant de résistance de la part du gouvernement, qui demeure le plus gros employeur du Québec ! »

Rappelons qu’en mai 2018, la Cour suprême avait invalidé certains articles de la Loi sur l’équité salariale et forcé le gouvernement du Québec à la modifier. Le plus haut tribunal du pays avait tranché : les correctifs salariaux doivent être rétroactifs au moment où une discrimination est apparue plutôt qu’au moment où l’évaluation du maintien de l’équité est effectuée, laquelle constitue un exercice obligatoire tous les cinq ans

Pour se conformer à cette décision, le gouvernement avait adopté en juin 2019 le projet de loi 10. La CSN avait toutefois contesté certaines dispositions de cette loi en Cour supérieure. Cette contestation portait notamment sur les dispositions créant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou amorcées avant l’adoption des modifications législatives et sur le mode de correction salariale préconisé (en montant forfaitaire plutôt que par l’application aux taux et aux échelles de salaire).

La Procureure générale du Québec avait alors contesté le bien-fondé de cette requête, arguant qu’il revenait à chaque travailleuse s’estimant lésée de contester les nouvelles dispositions législatives… devant le Tribunal administratif du travail. La Cour supérieure avait promptement refusé la requête en rejet du gouvernement.

PL59 : la réforme devra prioriser la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs

La CSN salue la détermination du ministre du Travail, Jean Boulet, à mener à terme une réelle réforme en matière de santé et de sécurité au travail. En ce sens, le projet de loi 59, qui vise principalement à réformer, pour une première fois en quarante ans, la Loi sur la santé et la sécurité du travail et la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles constitue un pas important.

La CSN déplorait depuis fort longtemps le fait que les mécanismes de prévention prévus à la loi ne sont pas accessibles pour la totalité des milieux de travail. Le projet de loi déposé par le ministre semble corriger la situation. La centrale syndicale est néanmoins préoccupée par les pouvoirs consentis aux comités de santé et de sécurité prévus par la loi.

« Que les mécanismes de prévention s’appliquent à tous constitue certainement une réelle avancée pour les travailleuses et les travailleurs, souligne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Mais il ne faudrait surtout pas diluer ces mécanismes en leur retirant toute forme de contrainte envers les employeurs. Pour nous, il n’a jamais été question de niveler par le bas ! » Dans cette optique, la CSN estime que la décision du ministre de considérer le réseau de la santé et des services sociaux comme constituant un secteur à risque « faible » semble pour le moins incohérente, compte tenu du nombre de réclamations très élevé des salarié-es de ce secteur auprès de la CNESST – sans parler des risques accrus entraînés par l’actuelle pandémie.

La confédération salue par ailleurs l’inclusion des travailleuses et travailleurs domestiques ainsi que des stagiaires en milieu d’emploi, qui seront dorénavant couverts par la loi, de même que les nouvelles modalités applicables au secteur de la construction. La CSN est également satisfaite de voir que les employeurs devront dorénavant prendre les mesures nécessaires pour protéger les travailleurs exposés à des situations de violence conjugale ou familiale

Le maintien des dispositions concernant le retrait préventif de la travailleuse enceinte, que certains employeurs auraient préféré voir extraites du cadre législatif en matière de santé et de sécurité du travail, constitue également un point positif du projet de loi.

La CSN félicite la décision du ministre d’inclure l’évaluation des risques psychosociaux dans le programme de prévention et de reconnaître, enfin, le syndrome de stress post-traumatique au sein de la liste des maladies professionnelles présumées. La centrale syndicale est toutefois d’avis que cette liste ne peut se résumer à une seule maladie d’ordre psychologique.

Enfin, la CSN voudra étudier plus en profondeur les impacts de la permission offerte aux employeurs de ne convenir que d’un seul programme de prévention pour l’ensemble de ses établissements dont les opérations sont similaires. Pour l’organisation syndicale, malgré une certaine logique apparente, une telle centralisation des efforts en matière de santé et de sécurité au travail pourrait contenir le risque de déposséder les travailleuses et les travailleurs d’un regard direct sur les risques et les dangers inhérents à leur propre milieu de travail.

Compte tenu de l’ampleur du projet de loi et des amendements législatifs qu’il entraîne, la CSN s’attellera, au cours des prochaines semaines, à une analyse approfondie des nombreux amendements législatifs. La centrale syndicale exprimera ses observations supplémentaires dans le cadre de la commission parlementaire qui aura lieu et à laquelle elle entend bien sûr participer.

PL66 ne dispose pas d’un réel plan de relance

Pour la CSN, le projet de loi 66 portant sur l’accélération de certains travaux d’infrastructures ne dispose pas de la nécessité de se doter d’un véritable plan de relance économique. Dans son mémoire transmis à la Commission des finances publiques, la centrale syndicale invite le gouvernement à réunir les acteurs socioéconomiques afin d’élaborer une véritable stratégie pour une reprise qui bénéficiera à l’ensemble de la société québécoise.

« Le gouvernement a un rôle primordial à jouer dans la relance, souligne d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est urgent qu’il pose des gestes structurants en matière de formation des travailleuses et des travailleurs. Certains pôles de développement économique doivent de plus être appuyés, alors que d’autres secteurs plus frappés par la crise doivent être soutenus. Après plus de sept mois de crise, il est temps pour le gouvernement de convier l’ensemble des intervenants et de dépasser le simple stade des travaux d’infrastructures. »

La CSN regrette que les exigences environnementales soient présentées dans le projet de loi comme des obstacles à la relance économique. Alors que la reprise offre des opportunités en matière de décarbonisation de l’économie et de transition juste pour les communautés, la CSN se désole de constater que le gouvernement de la CAQ tente, une nouvelle fois, de contourner les balises environnementales dont le Québec s’est doté.

La CSN salue néanmoins la décision de vouloir accélérer la réalisation de projets de transport en commun. À ce titre, elle préconise un renforcement du projet de loi afin de favoriser l’accès de producteurs québécois aux marchés publics. La centrale syndicale suggère au gouvernement d’introduire des mesures particulières permettant un meilleur arrimage entre les soumissionnaires aux contrats publics et les fournisseurs québécois de matériaux et d’équipement. Elle est également d’avis que le projet de loi doit contenir une obligation d’achat local pour les projets qui seront développés dans des endroits où ce type d’obligation est permis par les accords commerciaux. On peut penser, à ce titre, au matériel de transport roulant relatif à certains projets prévus par PL66.

L’organisation syndicale estime par ailleurs que les projets de construction de maisons des aîné-es doivent être complétés par un plan rigoureux de prise en charge de la perte d’autonomie liée au vieillissement. Le nombre de places nécessaire dépasse largement les places qui sont prévues dans ces établissements ; il s’avère donc primordial de corriger cette situation par le développement massif des soins et des services à domicile, par le rehaussement substantiel des conditions de travail et par l’ajout de personnel.

« Par l’entremise de son service public, le gouvernement constitue un réel levier de croissance économique, précise Jacques Létourneau. Juste en matière d’éducation et d’accès aux soins de santé, on est loin de répondre actuellement à l’ensemble des besoins de la population. Le gouvernement doit embaucher le personnel nécessaire et veiller à lui donner les conditions de travail adéquates. À ce sujet, d’ailleurs, nous l’incitons à éviter de se concentrer uniquement sur les projets d’infrastructures qui profitent largement aux hommes, mais qui laissent bien peu de place aux femmes. »

Le syndicat demande la fermeture temporaire de l’usine

L’importante éclosion de COVID-19 qui frappe l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction et qui a causé le décès d’un travailleur incite le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN à demander la fermeture de l’usine, et ce pour une période d’au moins deux semaines.

« Nous tenons à transmettre nos condoléances à la famille et aux proches de notre défunt collègue. Pour nous, un seul décès en est un de trop, a déclaré Martin Maurice, président du syndicat. Dès la première vague de la pandémie, nous avons revendiqué des mesures de protection afin de protéger adéquatement l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de l’usine. Or, l’été dernier, nous avons interpellé l’employeur en lien avec le relâchement de certaines mesures sanitaires qui avaient été mises en place afin de prévenir toute éclosion. Le retour en force des heures supplémentaires et l’annulation de la période tampon de 10 minutes entre les quarts de travail sont deux exemples concrets de ce relâchement. Aussi, plusieurs sous-traitants travaillent à l’usine et nous ne savons même pas s’ils respectent les mesures de protection qui sont de mise concernant les déplacements d’un lieu de travail à un autre ».

« Si l’employeur décide de fermer son usine, il devra s’assurer que tous ses salarié-es ne subissent pas de baisse de revenus. Le risque lié aux usines chez Olymel est bien connu puisque, depuis le début de la pandémie, l’expérience nous démontre qu’il y a un taux anormalement élevé de transmission de la COVID-19 dans les abattoirs, en raison de la grande proximité des postes de travail dans l’usine. Or, ce n’est pas aux travailleuses et aux travailleurs essentiels à assumer ce risque, eux qui sont au front tous les jours », précise pour sa part David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

« Cette triste nouvelle nous rappelle toute l’importance du respect des mesures sanitaires et l’impact de celles-ci sur les travailleurs, sur leurs familles et sur les communautés qui sont plus vulnérables à la COVID-19. Malgré toutes les mises en garde et les actions entreprises, il y a des milieux de travail qui demeurent plus vulnérables et les employeurs doivent en prendre la juste mesure », déplore Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN représente plus de 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN), qui compte environ 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le SNAQ–CSN prêt à entamer les négociations !

Les membres du Syndicat national des archéologues du Québec (SNAQ–CSN) ont approuvé à l’unanimité leur cahier de demandes au terme d’une rencontre de l’assemblée générale ayant eu lieu en fin de semaine.

« L’exercice démocratique a engendré des débats très respectueux et incroyablement productifs, s’est réjoui le président du SNAQ–CSN, Maxime Vaillancourt. Les propositions des membres nous ont permis de peaufiner notre cahier de demandes. Nous arriverons donc aux tables de négociation avec un document solide et des demandes raisonnables et mûrement réfléchies. »

Les revendications retenues par les membres visent à établir de nouvelles fondations pour la profession d’archéologue au Québec. Ces demandes sont divisées en cinq enjeux, nommément : la santé et la sécurité au travail, la conciliation vie-travail-famille, le droit au rappel et l’ancienneté, la reconnaissance de la profession et, bien sûr, les considérations financières.

« Il s’agit d’une première négociation pour ce nouveau syndicat dont le secteur d’activités présente certaines caractéristiques très particulières, explique la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois. Les conditions de travail actuelles des archéologues fluctuent énormément d’une firme à l’autre. Dans certains cas, elles ne satisfont même pas au minimum requis par la loi. Les demandes élaborées par les membres du SNAQ–CSN deviendront la norme à respecter au sein de la profession. »

À la suite de l’adoption de son cahier de demandes, le syndicat invitera sous peu chacun des employeurs où il est accrédité — ou en voie d’être accrédité — à s’asseoir à la table de négociation.

À propos

Le Syndicat national des archéologues du Québec (SNAQ–CSN) a été fondé le 1er mars 2020 et représente la presque totalité des archéologues professionnels au Québec. Il s’est donné pour mission d’améliorer les conditions de travail et d’assurer une pratique saine et viable de l’archéologie au Québec, assurant ainsi des fondations solides pour la profession.

Une victoire importante pour le syndicat des archéologues

Le Syndicat national des archéologues du Québec (SNAQ–CSN) accueille avec une grande satisfaction la décision du Tribunal administratif du travail qui ordonne à la firme Archéotec de respecter le droit d’association et de mettre fin aux mesures de représailles antisyndicales de l’entreprise.

La juge administrative, Karine Blouin, s’est ralliée aux arguments de la plaignante, Alexandra LaPerrière, selon lesquels l’employeur avait cessé de faire appel à ses services en raison de son implication dans la création et l’accréditation du syndicat. En conséquence, l’entreprise se voit dans l’obligation de réintégrer Mme LaPerrière dans son emploi « avec tous ses droits et privilèges » et de lui verser une indemnité.

« C’est une victoire importante, car nous sommes un nouveau syndicat et nos membres doivent avoir l’assurance qu’ils peuvent faire respecter leurs droits et s’impliquer dans le syndicat sans avoir peur d’être punis, explique Maxime Vaillancourt, président du SNAQ–CSN. Cela démontre aussi toute l’importance d’encadrer le droit au rappel alors que nous nous apprêtons à entamer les négociations dans les prochaines semaines. »

Du côté de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), on espère que cette décision servira de mise en garde à d’autres employeurs qui seraient tentés d’utiliser des tactiques déloyales pour mettre des bâtons dans les roues du syndicat.

« Nous avons su démontrer que nous faisons preuve de bonne foi lorsque les employeurs se montrent raisonnables. Une plainte similaire a d’ailleurs récemment abouti à un règlement à l’amiable avec un autre employeur, rappelle Ginette Langlois, présidente de la FP–CSN. Par contre, s’il y en avait d’autres qui nourrissaient l’intention de s’opposer au droit des archéologues d’unir leurs forces, ils ont maintenant la preuve que la loi n’est pas de leur côté. »

À propos

Le Syndicat national des archéologues du Québec (SNAQ–CSN) a été fondé le 1er mars 2020 et représente la presque totalité des archéologues professionnels au Québec. Il s’est donné pour mission d’améliorer les conditions de travail et d’assurer une pratique saine et viable de l’archéologie au Québec, assurant ainsi des fondations solides pour la profession.

COVID-19 : le gouvernement doit dépoussiérer d’urgence les lois en matière de santé et sécurité au travail

Deux vagues de pandémie de COVID-19 qui frappent : jamais nos milieux de travail n’auront été aussi fortement soumis aux multiples défis que représente la santé-sécurité au travail (SST). Nos 300 000 membres doivent adapter leur quotidien et placer la SST au centre de leurs préoccupations. Or, il s’agit d’une responsabilité partagée.

« Je veux inciter les travailleuses et les travailleurs du Québec à se protéger, mais aussi à être très vigilants face aux employeurs pour que ceux-ci fournissent les équipements de protection individuelle adéquats. Il est primordial de défendre le droit de travailler sans risquer sa vie ou celle de nos proches », martèle Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Le Québec en queue de peloton

Pour accroître la protection des travailleuses et des travailleurs, le gouvernement Legault doit agir de toute urgence. « Je demande au ministre du Travail, Jean Boulet, de déposer au plus vite les projets de loi qu’il devait présenter en 2019 afin de moderniser la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP). Ces deux lois doivent être dépoussiérées sans délai », exhorte Jean Lacharité.

En effet, si le Québec agissait en réel précurseur dans les années 80 en matière de SST, nous traînons désormais en queue de peloton. Aujourd’hui, 75 % des travailleuses et travailleurs ne sont pas protégés par les mécanismes de prévention législatifs. Aussi, alors que le monde du travail change à la vitesse grand V, la liste des maladies professionnelles reconnues n’a été ni revue ni mise à jour depuis son adoption en 1985. Par exemple, les maladies à caractère psychologique n’y figurent même pas.

Du 18 au 24 octobre, lors de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (semaineSST.org), la CSN réitère l’importance d’adopter des mesures préventives visant l’élimination des dangers à la source. En ce sens, la réforme des lois est un allié incontournable.

 

Favoriser l’accès à la formation

Par Jacques Létourneau

C’est demain qu’aura lieu le forum sur la requalification de la main-d’œuvre et l’emploi organisé par le ministre du Travail, Jean Boulet, et auquel la CSN participera avec beaucoup d’attention. En ces temps incertains, l’accès à de la formation qualifiante, reconnue et transférable sera crucial pour de nombreux travailleurs et travailleuses et essentiel à la relance économique. À ce titre, nous croyons que le gouvernement a un rôle primordial à jouer.

Pour développer une réelle culture de formation continue au Québec, il nous faut améliorer l’accessibilité à de la formation, car l’un des plus grands freins demeure les modalités d’accès trop restreintes aux différents programmes. Le gouvernement doit élargir l’enveloppe de la formation générale des adultes afin de maximiser le nombre de personnes pouvant accéder aux différents programmes. Il faudra bonifier les bourses d’études, soutenir financièrement la main-d’œuvre en formation et améliorer l’accès aux formations à temps partiel en formation professionnelle. La relance économique devra s’appuyer sur un vaste chantier visant à améliorer la littéracie, la numératie et la littéracie numérique des travailleuses et des travailleurs.

On en parle depuis longtemps, mais cela s’impose plus que jamais : le gouvernement doit également faciliter les mécanismes de reconnaissance des acquis et des compétences de la main-d’œuvre. Cette perspective permet une pleine reconnaissance des nombreuses compétences acquises tout au long d’une vie, notamment pour les personnes immigrantes. En ce sens, elle facilite la mobilité des travailleuses et des travailleurs dont le secteur d’emploi a été frappé par la crise. Le gouvernement doit également améliorer les modalités de financement de la formation se donnant dans les commissions scolaires et les cégeps.

Il serait néanmoins illusoire de croire qu’une solution universelle puisse s’appliquer à l’ensemble des secteurs. Le marché du travail comportait déjà son lot de défis, bien avant la pandémie. Les innovations technologiques, la création d’emplois demandant un plus haut niveau de compétences et la nécessaire décarbonisation de notre économie continueront d’influence le marché du travail.

Nous avons fait part au gouvernement de l’ensemble de nos griefs à l’égard du programme de formation accélérée de nouveaux préposé-es aux bénéficiaires, des fausses promesses concernant leur salaire et la création de « jobs à temps plein », de la surcharge de travail des préposé-es déjà à l’emploi qui sont appelés en pleine crise à encadrer les nouveaux ainsi que des risques de dévalorisation des emplois en raison des formations accélérées.

Néanmoins, nous devons reconnaître un mérite à cette initiative : rémunérer les personnes qui suivent la formation a permis de recruter un nombre impressionnant de candidates et de candidats. Le gouvernement aurait ainsi tout avantage à utiliser la même stratégie et à faciliter l’accès à de la formation qualifiante et transférable pour d’autres titres d’emploi qui, tant en santé qu’en éducation, connaissent également des problèmes de rareté de main-d’œuvre. De façon plus particulière, il n’a pas d’autre choix que d’agir en faveur d’un meilleur accès aux programmes de formation professionnelle en éducation s’il veut dépasser le stade des vœux pieux avec son programme Répondez présent !. Bien entendu, ces travaux devront se faire en concertation avec les principaux intervenants du milieu de l’éducation et de l’enseignement supérieur. La crise ne doit pas servir de prétexte pour mettre la table à une panoplie de formations au rabais.

Bien entendu, faciliter l’accès à la formation ne sera d’aucune efficacité si les conditions de travail ne suivent pas. Quand un employeur n’offre que le salaire minimum et quelques miettes, pas besoin d’avoir la tête à Papineau pour comprendre les raisons de ses difficultés à embaucher.

Enfin, il est plus que temps que les travailleuses et les travailleurs aient leur mot à dire sur les programmes et les budgets alloués à la formation, et ce, jusque dans les milieux de travail eux-mêmes. Combien de fois avons-nous constaté avec désarroi la futilité de l’utilisation des budgets correspondant à 1 % de la masse salariale par les employeurs? Alors que cette crise frappe d’abord et avant tout les personnes qui travaillent, celles-ci sont en droit d’exiger que la formation soit qualifiante, transférable et accessible pour tous et pour toutes.

Marche mondiale des femmes 2020 : résistons pour vivre, marchons pour transformer !

La Marche mondiale des femmes 2020, qui marque cette année sa cinquième action internationale, se déroule dans un contexte inédit, bien sûr, en raison de la crise sanitaire. Plus que jamais, en raison de la pandémie, les inégalités vécues par les femmes au Québec et ailleurs dans le monde sont exacerbées. Les féministes de la CSN joignent leur voix à celles de milliers de femmes qui doivent aujourd’hui combattre ces inégalités et se mobiliser pour l’obtention de meilleures conditions de vie et de travail.

Depuis les débuts de la Marche mondiale des femmes (MMF), la CSN n’a jamais manqué de participer à l’organisation de ses actions et d’y prendre part. Afin de témoigner de sa constante solidarité, le slogan « Quand les inégalités envers les femmes reculent, la société avance » est depuis aujourd’hui affiché sur la devanture extérieure du siège social de la CSN, au 1601, avenue De Lorimier, à Montréal. S’ajoute à ce slogan fort la mise en exergue sur les tableaux électroniques en vitrine de l’ensemble des revendications québécoises de la MMF qui portent sur la pauvreté, les violences faites aux femmes, la justice climatique, les difficultés vécues par les femmes migrantes, immigrantes et racisées ainsi que celles que connaissent les femmes autochtones.

Des femmes qui luttent
C’est dans la foulée de la marche Du Pain et des roses, en 1995 au Québec, que le mouvement des femmes organise en l’an 2000 une première action internationale qui se tient dans plus de 160 pays. Au Québec, l’organisation des actions est assumée par la Coordination du Québec pour la Marche mondiale des femmes (CQMMF), un regroupement féministe qui a pour mission de contribuer à éliminer les causes de la pauvreté des femmes et de la violence qu’elles vivent. La CSN est membre de la CQMFF. Pour en savoir plus sur cette organisation et ses revendications, visitez cqmmf.org.

Lock-out chez Jean Coutu: les travailleurs et la population écopent

Après deux semaines de lock-out au centre de distribution de Jean Coutu à Varennes, les premiers signes de problèmes d’approvisionnement apparaissent et certains médicaments sont même rationnés. La CSN estime que cette manœuvre patronale est brutale. Une entreprise profitable, Metro, qui détient maintenant Jean Coutu, appauvrit près de 700 familles en maintenant un lock-out injustifié. Cette décision nuit également à la population et aux pharmaciens, en pleine pandémie, alors que certains médicaments ne peuvent plus être renouvelés pour une période de plus de 30 jours.

« Le syndicat a déposé une contre-proposition samedi devant le conciliateur. De nouvelles dates de négociation se sont alors ajoutées mardi, mercredi, jeudi et vendredi de cette semaine. Les pourparlers progressent et nous avons encore déposé de nouvelles offres hier », soutient Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN).

Photo : Dominic Morissette

« Metro et Jean Coutu ont une responsabilité envers leurs travailleuses et leurs travailleurs et envers la population. Il est grand temps que l’employeur arrive à la table de négociation avec un mandat clair qui va permettre de réelles avancées pour qu’on parvienne à une entente le plus rapidement possible », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

Les seuls bénéficiaires du lock-out sont les actionnaires de Metro qui espèrent probablement, en maintenant une pression maximale, voir les syndiqué-es faire davantage de concessions. « Les ventes et les profits de Metro ont déjà beaucoup augmenté durant la période de COVID ; l’appétit des actionnaires devrait avoir des limites », ajoute Audrey Benoît en rappelant qu’il reste encore aux parties à s’entendre sur certains éléments normatifs et sur les salaires.

Les profits de Metro ont progressé de près de 21 % au troisième trimestre de cette année par rapport à la même période l’année dernière. Cette performance a été possible malgré le versement d’une prime de 2 $ l’heure à tous les employé-es de l’entreprise entre mars et juin dernier.

Régimes de retraite à prestations cibles : la CSN salue le dépôt du projet de loi 68

La CSN accueille favorablement le dépôt du projet de loi 68 du ministre des Finances, Éric Girard, qui rendra désormais possible la mise sur pied de régimes de retraite à prestations cibles. Ce projet de loi pourra enfin permettre aux syndicats affiliés à la CSN qui ont négocié de tels régimes de retraite auprès de leur employeur au cours des derniers mois de mettre en application leurs ententes.

« Nous sommes conscients que les régimes de retraite à prestations cibles ne sont pas la solution à tous les problèmes que nous vivons avec l’ensemble des régimes de retraite », indique d’emblée la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Mais il s’agit néanmoins d’une possibilité supplémentaire pour épargner et atteindre un revenu adéquat à la retraite. »

En permettant de partager non seulement les risques économiques, mais aussi les risques liés à la longévité, les régimes à prestations cibles sont des outils plus performants que les régimes d’accumulation de capital tels que les REER collectifs et les régimes à cotisations déterminées, estime la centrale syndicale pour qui les régimes à prestations déterminées demeurent tout de même la meilleure des options. « Le dépôt de ce projet de loi ne signifie aucunement que nous ne continuerons pas à nous battre pour préserver nos régimes de retraite à prestations déterminées ni à chercher toutes les solutions nécessaires pour en assurer la pérennité », souligne Caroline Senneville.

La récente bonification du Régime des rentes du Québec constitue un pas dans la bonne direction, rappelle la vice-présidente de la CSN. « Mais cette bonification n’est pas suffisante. Des régimes collectifs de retraite sont toujours nécessaires. En ce sens, le projet de loi déposé ce matin permettra de réunir plusieurs groupes d’employé-es au sein d’un même régime et de favoriser ainsi l’accès à de bons régimes de retraite pour un plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs. »

Au cours des prochains jours, la CSN étudiera en détail les modalités du projet de loi afin de s’assurer que les mécanismes en matière de transparence, d’équité et de sécurité des prestations sont adéquats.

Fondée en 1921, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Les RI-RTF attendent toujours leur prime

Malgré la seconde vague de la COVID-19 qui sévit actuellement, les ressources intermédiaires et ressources de type familial (RI-RTF) attendent toujours le versement de leur prime qui demeure impayée depuis le 1er juillet dernier.

« Nous trouvons scandaleux de voir l’argent pleuvoir de toutes parts lorsqu’il s’agit des grandes entreprises, mais de constater que les autres travailleuses et travailleurs qui sont au front auprès des personnes vulnérables doivent attendre des mois avant d’en voir la couleur, de dénoncer Renée Desnoyers, représentante des RI-RTF à la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN (FSSS–CSN). Depuis le 1er juillet dernier, la bonification temporaire de 20 % des dépenses raisonnables de fonctionnement que nous devrions recevoir n’a pas été versée, ce qui peut représenter des milliers de dollars pour les ressources qui comptent plusieurs usagers et qui sont aux prises avec des mesures sanitaires contraignantes au quotidien. Les efforts soutenus des travailleuses pour maintenir des milieux de vie sains pour les usagers doivent être compensés, car elles sont toujours au front, et ce, 24 h sur 24 h. »

Le 29 mars dernier, Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, annonçait une aide d’urgence de plus de 133 millions $ pour les milieux de vie privés du réseau de la santé et des services sociaux, dont 73 millions $ pour les RI-RTF. Cette aide devait être rétroactive au vendredi 13 mars 2020, jour qui a marqué le début officiel de la crise sanitaire.

« Cet appui financier vise à compenser l’intensité des services durant la crise sanitaire. Du 13 mars au 30 juin, toutes les ressources ont reçu cette aide dont elles ont cruellement besoin, mais depuis le 1er juillet, les sommes demeurent bloquées par le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT), déclare pour sa part Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN. À ce sujet, lors de notre rencontre de négociation du 24 septembre dernier, nous avons interpellé le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS), lequel nous a précisé que le renouvellement de la prime devait être approuvé par le SCT. Nous sommes rendus au mois d’octobre, en pleine deuxième vague de COVID-19, et le gouvernement de François Legault ne tient aucunement compte des RI-RTF. »

Ajout de places dans les services de garde : pas de nouvelles places sans personnel qualifié

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) invite le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, à agir dès maintenant pour améliorer les conditions des travailleuses des CPE et des responsables de service de garde (RSG) en milieu familial et assurer ainsi le succès de la création de nouvelles places dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.

« Ajouter des places dans le réseau dans le réseau des services de garde à contribution réduite est la chose à faire. C’est une bonne nouvelle pour les familles et l’on s’en réjouit. Mais le faire en continuant de fermer les yeux sur le manque criant de personnel, ce serait mettre à risque toute l’opération. Pour répondre aux besoins des familles, on invite le ministre Lacombe à s’asseoir avec nous d’urgence pour trouver des solutions afin d’attirer et de retenir les travailleuses dans le secteur », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

La pièce manquante : les travailleuses qualifiées
Dans l’annonce faite par le ministre Lacombe, la FSSS–CSN note l’absence de solutions pour agir face au manque de personnel. Les CPE et le milieu familial régi et subventionné ne parviennent plus à attirer et à retenir le personnel en raison de conditions de travail et de salaires insuffisantes. Lors de sa conférence de presse, le ministre a reconnu l’enjeu de la pénurie dans le secteur. La FSSS–CSN espère que des gestes concrets seront posés pour améliorer la situation.

« Le ministre reconnaît le problème de pénurie de personnel, mais ne propose rien pour les régler. Lors de sondages concernant l’attrait de la profession d’éducatrice en CPE, les répondantes ont mentionné que la dégradation des conditions de travail, et principalement des conditions salariales, les incite à déserter la profession. Il y a de plus en plus d’exigences pour assurer la qualité des services, mais pas de reconnaissance concrète. Pour le bien des enfants, on ne peut pas combler le manque de personnel à long terme en baissant le niveau de formation, mais plutôt en améliorant les conditions de travail et les salaires. Elle est là, la solution ! », explique Louise Labrie, représentante des CPE à la FSSS–CSN.

Il faudrait aussi éviter que la croissance du nombre de places en CPE soit annulée par une érosion des places en milieu familial régi et subventionné. « Ce qui est clair, c’est qu’on ne va pas dans la bonne direction pour la garde éducative en milieu familial. On sort à peine d’une négociation très difficile où le ministère a tout fait pour ne pas reconnaître notre apport essentiel au réseau en plus de fermer les yeux sur le temps réel de travail que nous effectuons chaque jour ! Si on veut réussir à créer des places, il va falloir que le gouvernement parvienne à convaincre les RSG de rester dans la profession. Elles sont nombreuses à avoir fermé les portes de leur service de garde en raison du mépris gouvernemental à leur endroit. Le temps presse pour changer de cap ! », de conclure Karine Morisseau, représentante des RSG à la FSSS–CSN.

Pas d’engagement à long terme : un manque de respect pour le personnel des services publics

– La CSN a finalement reçu la confirmation du Conseil du trésor que les primes d’attraction et de rétention ne seront pas coupées le 30 septembre 2020 (primes et montants versés aux psychologues, aux ouvriers spécialisés, aux salarié-es œuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement ou aux salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord). Ces primes, qui étaient intégrées aux conventions collectives, prenaient fin initialement le 30 mars dernier, mais, à la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les prolonger jusqu’au 30 septembre. Il en va autrement des budgets d’encadrement et de développement de la pratique professionnelle qui n’ont pas été renouvelés au 1er avril 2020.

La CSN déplore que le Conseil du trésor refuse toujours de s’engager formellement à reconduire et à améliorer les primes dans les prochaines conventions collectives et dénonce que le prolongement temporaire du versement de ces primes se fasse, une fois de plus, comme au printemps, à la dernière minute. « Nous ne comprenons pas l’attitude du gouvernement. C’est aberrant que nous ayons eu à le convaincre de ne pas couper ces primes. Au cours des dernières semaines, nous lui avons répété à maintes reprises que, s’il décidait de réduire substantiellement la rémunération de dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur public, ce serait un profond manque de respect envers le personnel qui travaille sans relâche pour assurer les services à la population, particulièrement en cette période de pandémie », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Depuis plusieurs semaines, les travailleuses et les travailleurs de l’État membres de la CSN mènent des actions dans diverses régions du Québec pour souligner la nécessité de ne pas appauvrir le personnel alors que les pénuries de main-d’œuvre touchent maintenant l’ensemble du secteur public. La CSN demande aujourd’hui au Conseil du trésor de retirer une fois pour toutes cette épée de Damoclès qui leur pend au-dessus de la tête en s’engageant à reconduire les primes ainsi qu’à renouveler les budgets d’encadrement et de développement de la pratique professionnelle dans les prochaines conventions collectives. La CSN veut aussi que l’application de la prime aux ouvriers spécialisés soit améliorée et que cette prime soit élargie à d’autres titres d’emploi.

« Cela dit, ça ne peut pas s’arrêter là; les besoins sont immenses et urgents, tout le Québec en est témoin. Il est plus que temps que le gouvernement travaille avec nous à améliorer significativement les conditions de travail et les salaires de celles et ceux qui prennent soin de nous, que ce soit dans le réseau de la santé et des services sociaux ou dans celui de l’éducation, ainsi que dans les organismes gouvernementaux », conclut Caroline Senneville.

Demande de médiation : les négociations doivent avancer pour le bien des services publics et de la population du Québec

Près d’un an après le début du processus de négociation et alors que les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2020, l’ensemble des fédérations du secteur public de la CSN demande au ministre du Travail, Jean Boulet, de nommer des médiateurs aux tables de négociation sectorielle de la FEESPCSN, de la FPCSN et de la FSSSCSN, la FNEEQCSN ayant pour sa part fait sa demande en juillet dernier. Avec l’amorce d’une deuxième vague de la COVID-19, la CSN estime qu’il est plus que temps de mettre en place des solutions pérennes pour rebâtir les services publics.

« Les pénuries de main-d’œuvre se multiplient. Il manque de monde pour assurer les services à la population. Si on veut régler ce problème une fois pour toutes, il faut améliorer les conditions de travail du personnel des réseaux publics. Le statu quo des conventions collectives n’est pas une option », lance Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Dans le secteur de la santé et des services sociaux, la situation est critique. Le gouvernement Legault répète sans cesse depuis quelques mois que le réseau était déjà mal en point bien avant la pandémie. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), il est impératif de mettre en place des solutions qui répondent aux besoins réels du personnel sur le terrain et aux problèmes majeurs de recrutement de main-d’œuvre qui touchent toutes les catégories de personnel. « Nous avons mis sur la table un grand nombre de propositions concrètes pour améliorer le quotidien dans nos établissements, mais nos vis-à-vis patronaux n’ont toujours pas de mandat pour discuter de sujets importants pour nous, comme la santé et la sécurité au travail, et agir concrètement dès maintenant. C’est inconcevable, considérant que nous atteignons des taux inégalés d’absences, car le personnel est constamment en surcharge, épuisé et au bout du rouleau », souligne Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

La Fédération des professionnèles (FPCSN) signale que les paroles lancées cette semaine par le ministre Dubé, selon lesquelles tout le réseau de la santé et des services sociaux se trouve actuellement dans un état de fragilité extrême, doivent s’accompagner de gestes concrets pour remédier à la situation. « Bien que nous dressions des constats communs sur certaines problématiques, nous avons de la difficulté à nous entendre avec la partie patronale sur les moyens qui pourraient remédier notamment à la surcharge de travail, aux heures supplémentaires ainsi qu’à la conciliation travail et vie personnelle, affirme le vice-président de la FPCSN, Danny Roy. Nous devons innover pour répondre à la hauteur de la crise que nous traversons. Les ressources proposées actuellement à la table de négociation sont toujours insuffisantes. »

Dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur aussi, la pandémie est venue révéler des failles qui doivent être colmatées pour que la population étudiante du Québec ait accès à des services de qualité. Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN), il est grand temps que le gouvernement Legault envoie un signal clair et sans ambiguïté quant au réseau collégial. « Nous sommes des milliers de professeur-es à avoir tout mis en œuvre de manière à contribuer à une rentrée de qualité pour les étudiantes et les étudiants, et ce, malgré le contexte difficile et la surcharge de travail incroyable que celui-ci génère. La négociation en cours doit donc paver la voie à un réinvestissement significatif dans notre réseau et s’attaquer, entre autres choses, aux enjeux de précarité vécus par plusieurs d’entre nous. Je pense notamment à celles et ceux qui donnent des cours à la formation continue. Les cégeps ont besoin de soutien et nous sommes là pour proposer des solutions », ajoute Yves de Repentigny, vice-président de la FNEEQCSN.

Même son de cloche quant aux problèmes de précarité pour le personnel de soutien scolaire et dans les cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESPCSN).

« Détenir un poste de moins de 20 heures par semaine, devoir cumuler deux emplois, ne pas être remplacé en cas d’absence et être surchargé à son retour, c’est le lot du personnel de soutien en éducation depuis trop longtemps. L’élastique est tendu au maximum et il n’y a plus de marge de manœuvre pour réagir à des imprévus, encore moins à une crise de l’ampleur d’une pandémie. Des solutions doivent être rapidement mises en place et cela passe par la négociation », renchérit Nathalie Arguin, présidente de la FEESPCSN. Du côté du personnel de l’aide juridique, des traversiers et du Parc Olympique, la négociation avance à pas de tortue. « Le gouvernement doit donner un message clair à ces organismes gouvernementaux concernant le rythme des négociations et la hauteur des demandes patronales. »