Où sont les mesures structurantes ?

La ronde de négociation 2023 du secteur public est lancée. Pour cette ronde, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS unissent leur force et travaillent en Front commun pour défendre les travailleuses et les travailleurs. Apprenez-en plus.

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Réaction à la mise à jour budgétaire de Québec

Où sont les mesures structurantes ?

Alors que le ministre de l’Économie Éric Girard livrait aujourd’hui à Québec sa mise à jour budgétaire, la CSN constate avec inquiétude que les cinq priorités d’action de la CAQ – la santé et l’éducation, l’économie, l’environnement et le français – sont essentiellement absentes de ce qui a été présenté. En effet, il est plutôt question de mesures saupoudrées non structurantes, et on y parle davantage d’équilibre budgétaire que de véritables enjeux sociaux.

Malgré le ralentissement économique prévu en 2023, des surplus budgétaires sont prévus pour les années à venir. Or, les réinvestissements sont carrément absents pour les Québécoises et les Québécois qui peinent à obtenir les biens et les services dont ils ont besoin. « Ça va prendre plus qu’un “bouclier anti-inflation” pour que le monde puisse correctement gagner leur vie et mettre à manger sur la table. Ce qu’il faut, ce sont des salaires décents et des conditions de travail qui favorisent la rétention du personnel. Et des mesures beaucoup plus équitables que la remise de 800 $ à un couple qui fait 200 000 $ par année, contre 600 $ à une mère monoparentale qui fait 30 000 $ », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les milliards promis à coup de chèques mal ciblés et de maigres baisses d’impôts puisées à même le Fonds des générations pourraient servir à former du personnel qualifié dans les milieux qui en ont le plus besoin, qu’ils soient publics ou privés. Le Québec pourrait aussi s’offrir la gratuité scolaire aux cycles supérieurs et des mesures d’aide pour le secteur privé en vue d’une transition juste. « L’enrichissement oui, mais pas à tout prix. On a besoin de plus que des mesures anti-inflation à courte vue, Monsieur Legault. Le gouvernement devrait se laisser guider par des indicateurs sociaux et environnementaux, pas simplement par des indicateurs économiques. Pensez aux gens : le PIB n’est pas l’indice de mesure du bonheur », ajoute-t-elle.

Encore la population qui paie le prix
En effet, la centrale syndicale en appelle à un réinvestissement massif dans les services publics, alors que les hôpitaux et les écoles sont vétustes, le personnel des réseaux de la santé et de l’éducation est dans un état plus qu’inquiétant, les services se détériorent chaque jour un peu plus et, dans tous les milieux, la pénurie de main-d’œuvre est criante. « Il y a quelques mois à peine, les aîné-es y ont goûté et maintenant, ce sont les plus jeunes qui en paient le prix, alors que les urgences pédiatriques sont à un fil du point de rupture et que nos enfants doivent garder leur manteau en classe, faute de ventilation.

Pire : ce qu’on nous annonce depuis quelque temps, ce sont des investissements au privé en santé, même si on a déjà joué dans ce film-là et qu’on s’y est cassé les dents. D’autres pays l’ont fait avant nous et sont depuis revenus à un système public. Le privé, c’est un mirage. Ce n’est pas en ouvrant deux mini-hôpitaux qu’on va inventer des médecins et des préposé-es : on fait juste déplumer encore plus le réseau. Il faut réinvestir au public, là où tous les services sont accessibles et où les soins sont offerts sans recherche de profits », martèle la présidente.

Économie verte ou transition juste ?
Des milliers de travailleuses et de travailleurs vont voir leur emploi changer ou disparaître à cause des changements climatiques. La CSN craint que peu ne soit fait pour les accompagner, les former et limiter les dégâts causés par les GES. « Après la COP27 et en pleine COP15, encore une fois, on manque une occasion de prévoir un plan structuré et financé pour accompagner les travailleuses et les travailleurs dont l’emploi est en péril à cause des changements environnementaux. On parle d “économie verte », mais c’est malheureusement le mot économie qui prime », conclut Mme Senneville.

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